TESTAMENT DE JACOB ..........................................................................................
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TESTAMENT DES DOUZE .......................................................................................
57
Une
grande accumulation dans cette vie rend un sûr témoignage de ne rien avoir à recevoir dans l'autre.
Jésus
Le livre d'Adam
Préface
Un père de famille fit une distribution de vêtements de grande valeur parmi ses enfants. Ceux d’entre eux qui étaient sages les gardèrent en bon état et ne les portaient que les jours de fêtes, les conservant précieusement au fond de leur armoire. Les sots ne les ménagèrent guère et les portaient même lorsqu’ils étaient occupés à des jeux sales et dégoutants, jusqu’à les couvrir de tâches et d’ordures. Quelques temps après le
généreux père voulut revoir les précieux vêtements qu’il avait distribués parmi
ses enfants et les fit appeler auprès de lui.
Les sages parurent devant
lui habillés dans leurs vêtements propres et les sots vinrent habillés de leurs
vêtements souillés. Satisfait à l’aspect des premiers, le père dit avec
bonté :
―
Qu’on apporte les plus beaux
vêtements de ma garde-robe à ces enfants dignes pour qu’ils soient heureux et
satisfaits avec moi !
Quant aux seconds, ils
furent reçus on ne peut plus mal par le père indigné qui
ordonna :
―
Faites nettoyer leurs vêtements,
et que les enfants indignes qui les ont portés soient jetés au fond d’une prison
obscure !
Reconnais dans cette
parabole le jugement que Dieu portera un jour sur toi qui as reçu de lui une âme
pure et sans tâche. Heureux si tu peux lui rendre exempte de souillure, mais
malheur à toi si tu l’as couverte de vices et de
crimes.
LE LIVRE D'ADAM
Book of Adam and
Eve, ou Apocalypse of
Moses | Adamgirkÿ Vita Adæ et Evæ| Saltair Na Rann| Eva und
Adam, trad. de l’arménien par Aakÿel de Siwnikÿ, du
géorgien par Adam K'urc'ikidze, du grec par Von Tischerdorf 1866, du latin
par Meyer 1878, aussi en slave et copte.
Cela arriva après qu’Adam quitta le jardin avec
sa femme Ève, du côté est du jardin. Leurs larmes coulaient sans cesse et ils
passaient leurs journées en union d’esprit, se lamentant et disant l’un
l’autre :
― Nous sommes loin de la
vie...
(+) Nous étions en prière quand l’archange
Michæl, un messager de Dieu, vint vers moi. Je vis un chariot comme le vent et
ses roues étaient de feu. Je fus pris au paradis de justice et je vis le
Seigneur assis ; sa face était de flamme de feu impossible à supporter, et
plusieurs milliers d’anges étaient à droite et à gauche du chariot. La terreur
me saisit en voyant cela, je fus agité et me prosternais face contre terre
devant Dieu. Et Dieu me dit :
― Vois comme tu meurs depuis que
tu as dévié l’ordre céleste pour avoir écouté la voix de ta femme ! Mais
malgré avoir dévié mes paroles en l’écoutant, je l’ai mise sous ton autorité
pour que tu la maintiennes sous ta volonté.
Quand j’entendis de Dieu ces paroles, je
tombais à plat ventre pour vénérer le Seigneur, et je dis :
― Mon Seigneur tout-puissant et
miséricordieux, Dieu saint et juste ! Je meurs et mon souffle va sortir de
ma bouche mais ne laisse pas s’effacer le nom de la mémoire de ta majesté et
convertit mon âme. Ne rejette pas celui que tu as formé d’argile terrestre de ta
présence, ne bannis pas celui que tu nourris de ta faveur !
Une parole vint vers moi et le Seigneur me
dit :
― Depuis que les jours furent
formés, tu as été créé avec un [esprit
d’] amour de la connaissance à mon service
qui ne sera jamais retiré de ta semence.
Entendant ces paroles, je me jetais à terre
et vénérais le Seigneur Dieu. Et je dis :
― Tu es le suprême Dieu éternel à
qui toutes les créatures rendent louanges et honneur, tu es la vraie lumière qui
éclaire au-dessus de toute lumière, le vivant vital de toute-puissance
infinie ! Les pouvoirs des esprits te rendent louanges et honneur ! Tu
as fait l’espèce humaine dans l’abondance de ta miséricorde.
Après avoir vénéré le Seigneur, Michæl
l’archange de Dieu me saisit par la main et me sortit de la vision du paradis et
de l’ordre de Dieu. Il tenait un bâton dans sa main et toucha les eaux qui
entouraient le paradis et elles gelèrent. Je traversais et Michæl l’archange
traversa avec moi pour me ramener à l’endroit où j’avais été pris.
― Les hommes purifieront leurs
péchés par l’eau, et ceux qui ne veulent pas se purifier par l’eau seront
con-damnés, me dit-il. (+)
Après 7 jours ils
eurent faim et cherchèrent à manger. Et Ève dit à Adam :
― J’ai faim
mon-seigneur, lève-toi et cherche à manger pour que nous puissions vivre,
et savoir si Dieu viendra nous ramener à notre place dans le jardin.
Ils se levèrent et allèrent aux alentours de
la terre mais ne trouvèrent aucune nourriture de celle dont ils avaient été
nourris [dans le jardin].
― Je meurs de faim mon-seigneur,
il vaudra mieux que je sois morte : peut-être te ramèneront-ils dans le
jardin, car c’est à cause de moi que Dieu est en colère, dit Ève à Adam.
― Une grande colère est tombée sur
nous, je ne sais pas si c’est à cause de moi ou toi, dit Adam.
― Tue-moi si tu veux pour que la
colère de la rage s’annule envers toi et qu’ils te ramènent au jardin, lui
répondit Ève, car c’est arrivé à cause de moi.
― Ne dis pas cette chose Ève, de
crainte de devenir méprisable et que Dieu amène sur nous de plus grands maux. Et
comment pourrais-je vraiment te faire du mal, car tu es mon corps, lui
dit Adam.
― Lève-toi et cherchons de la
nourriture, dit Ève.
Ils cherchèrent mais ne trouvèrent pas la
nourriture [comme celle qui était dans le
jardin].
― Dieu a établi cette végétation
en nourriture pour que les bêtes puissent manger sur la terre, dit Ève,
mais notre nourriture est de celle que les anges mangent. Lève-toi et faisons 40
jours de pénitence, peut-être Dieu aura-t-il pitié de nous et nous donnera une
meilleure nourriture que celle des bêtes et que nous ne devenions pas comme eux.
― Quelle pénitence feras-tu,
combien de temps pourras-tu supporter une pénitence ? Peut-être commenceras-tu
mais seras-tu incapable de repentir comme nous avons été incapables de garder ce
que nous avons reçu à l’origine, et Dieu n’écoutera pas, dit Adam à Ève.
― Fixe le nombre de jours pour que
je fasse pénitence. Peut-être les jours seront-ils très longs, car j’ai amené ce
châtiment sur toi, dit Ève.
― Tu ne pourras pas supporter le
même nombre de jours que moi, mais fais ce que je te dis, dit Adam, et
garde l’instruction : je serais [en
pénitence] 40 jours, 6 jours de plus
que toi parce que tu as été créée au 6e jour [de ceux durant lesquels] il accepta ses travaux. Maintenant lève-toi pour aller à la
rivière du Tigris, prends une pierre, place-la sous tes pieds et tiens-toi
dans l’eau jusqu’au cou avec tes vêtements. Ne laisse sortir aucun mot de
ta bouche, ni supplication, vers Dieu, car nous sommes répréhensibles [d’âme] et nos
lèvres souillées d’impuretés par notre faute d’avoir mangé de l’arbre dans le
jardin. Reste en silence 34 jours dans l’eau pour faire ta pénitence et je
serais dans la rivière du Jourdain, jusqu’à ce que j’apprenne que Dieu nous a
entendus et nous donne notre nourriture.
Ève partit au Tigris et fit comme lui dit
Adam. Adam partit au Jourdain, la chevelure de sa tête était découverte ;
il supplia, disant :
― Je vous parle eaux du
Jourdain ! Soyez pour moi des compagnons d’infortune ! Rassemblez
toutes choses qui se meuvent en vous et laissez-les m’entourer et me plaindre,
non dans leurs propres intérêts mais pour le mien, car Dieu ne leur a pas retiré
la nourriture qu’il avait désignée au commencement mais parce que je suis privé
de ma nourriture vitale.
Après qu’Adam dit cela, toutes les choses
mouvantes du Jourdain se joignirent à lui et se tinrent comme un mur autour de
lui ; à cet instant les eaux du Jourdain s’arrêtèrent et leurs courants
devinrent stationnaires. Adam cria vers Dieu et d’entre toutes les tonalités il
en mit 600 à part pour en appeler à Dieu dans les prières de tous les jours. Après 18 jours de lamentation, satan prit la
tenue splendide de forme d’un chérub pour aller tromper Ève à la rivière du
Tigris. Ses larmes tombaient de sa tenue jusqu’à terre lorsqu’il dit à Ève :
― Cesse et sors de l’eau !
Dieu a entendu ton repentir et celui de ton mari Adam parce que nous
avons supplié Dieu ! À partir d’ici Dieu [m’] envoie
vous conduire pour vous donner la nourriture de celle que vous vous repentez.
J’arrive à l’instant d’Adam qui m’a envoyé vers toi en me disant, Va fils
et fais venir ma femme ! Viens, partons maintenant vers Adam et que
je vous conduise au lieu où est votre nourriture.
Et Ève sortit de l’eau. L’eau avait changé
sa chair et sa peau fut comme l’herbe défraichie, mais la forme de sa gloire
resta brillante. Elle tomba de grande faiblesse et resta 2 jours sur le sol,
incapable de bouger. Lorsqu’elle se releva, satan la conduit jusqu’à Adam. Quand Adam vit satan et Ève qui le suivait,
il gémit bruyamment et dit à Ève d’une voix forte :
― Où est l’instruction de
pénitence que je t’ai donnée ! Comment avoir déviée pour suivre celui à
cause de qui nous sommes coupés de notre résidence ?
À l’entendre, Ève comprit que satan l’avait
trompée et tomba devant Adam à cet instant. La détresse d’Adam s’accrut du
double en voyant les souffrances de sa femme tombée morte inanimée et gémit de
grande tristesse. Il dit à satan :
― Pourquoi avoir engagé contre
nous un si grand combat : quels sont nos péchés contre toi pour nous
avoir fait sortir de notre résidence ? Avons-nous pris de toi ta gloire ?
T’avons-nous refusé de faire partie de notre possession pour combattre sans
raison contre nous ?
Satan geint bruyamment et dit :
― L’arrogance de ma douleur vient
de toi ! C’est à cause de toi que j’ai quitté ma résidence et à cause de
toi que je suis rejeté du trône des chérubim qui ont étendu une restriction
servant à m’enfermer, et à cause de toi mes pieds ont foulé la terre !
― Qu’avons-nous fait contre toi
que tu fasses tout ça ? dit Adam.
― Tu ne m’as rien fait, mais je
suis arrivé à ce niveau à cause de toi ! répondit satan. Je suis sorti le
même jour que tu fus créé, quand Dieu insuffla en toi son esprit et que tu reçus
la ressemblance de son image. Et Michæl vint et t’agenouilla devant Dieu.
―
Voici, j’ai créé Adam à ma
ressemblance ! dit Dieu à Michæl.
Michæl convoqua tous les anges et Dieu leur
dit :
―
Venez vous agenouiller à la
ressemblance que j’ai faite.
Michæl s’inclina le premier puis il m’appela et
dit :
―
Toi aussi agenouille-toi à Adam.
―
Va-t’en Michæl ! Je ne
m’agenouillerais pas à celui qui est postérieur à moi, car je le devance.
Pourquoi serait-ce juste [pour moi] de m’agenouiller à lui ?
Les autres anges qui étaient avec moi entendirent
ça et mes paroles leur semblèrent plaisantes, aussi ils ne se sont pas
prosternés vers toi Adam. Dieu se mit en colère contre moi et commanda de nous
expulser de notre résidence et nous jeter à terre, moi et les anges en accord
avec moi. Vous étiez dans le jardin à ce moment-là quand je réalisais qu’à cause
de toi j’étais loin de l’habitation de lumière et étais dans les détresses et
les douleurs, alors je préparais un piège pour toi afin que je [puisse] te
destituer ta joie tout comme je fus destitué moi aussi à cause de toi.
Quand Adam entendit ça, il dit au
Seigneur :
― [Mon âme est dans ta main
Seigneur !] Fasse que cet ennemi qui
est mien s’éloigne de moi, car il désire m’éga-rer quand je recherche la lumière
que j’ai perdue.
Satan disparut devant lui et Adam resta
dans les eaux en pénitence. Ève était comme morte sur le sol depuis
3 jours. Après le 3e jour, elle se releva du sol et dit à
Adam :
― Tu es innocent du 1er
et de ce 2e péché. C’est moi seule que satan a trompée suite à ta
parole et celle de Dieu. Voici, je partirais à l’ouest pour avoir ma nourriture
d’herbe jusqu’à ce que je meure, car je suis indigne des nourritures de vie.
Ève partit à l’ouest, elle était triste et
jeûna. Elle fit pour elle une hutte à l’ouest, car elle était avancée dans sa
grossesse et son ventre avait Caïn le sans-loi. Quand les temps de son
accouchement arrivèrent, elle commença à crier d’une forte voix et dit :
― Où est Adam pour qu’il puisse
voir cette douleur qui est mienne ? Qui vraiment ira rapporter mes souffrances à
Adam ? Y-a-t-il un vent sous les cieux qui irait dire à Adam, Viens aider
Ève! Vous tous
luminaires, je vous supplie, parlez de mes souffrances à mon-seigneur Adam quand
vous allez vers l’est.
Adam entendait Ève pleurer et se lamenter
depuis la rivière du Jourdain. Et Dieu écouta la voix repentante d’Adam et
lui apprit à semer et à récolter, et ce qui arrivera, à lui et à sa semence. Entendant la voix suppliante d’Ève à
l’ouest, Adam se dit, Cette voix qui se lamente est ma chair ; je me
lèverais pour aller vers elle et voir pourquoi elle pleure, peut-être la bête
l’attaque encore. Adam se leva et suivit le son jusqu’à Ève. Quand
Ève vit Adam, elle parla et lui dit :
― As-tu entendu le son de mes
pleurs ? Est-ce que les vents t’ont informé, qui t’a supplié ? Est-ce les
luminaires du ciel qui t’ont informé durant leur trajectoire de chaque jour
dans les régions de l’est ? Est-ce les oiseaux des cieux ou les bêtes de la
terre qui t’ont informé que je te convoquais et les envoyais vers toi pour te
dire, Lève-toi et plaide ton créateur de me délivrer de ces
souffrances.
Adam pleura et pria Dieu à sa place et
voici, 2 anges et 2 pouvoirs descendirent du ciel, vinrent vers Ève et se
tinrent devant elle. Et les pouvoirs lui dirent :
―
Ève, tu es bénie à cause d’Adam,
élu de Dieu, car ses prières sont puissantes. C’est par lui que l’aide de Dieu
est venue jusqu’à toi, sinon tu serais incapable de survivre à cette naissance.
L’ange dit à Ève :
―
Prépare-toi, car je serais pour
toi une sage-femme.
Elle accoucha de l’enfant dont la couleur de
son corps était comme celle des étoiles. Et dans l’heure où l’enfant doit tomber
dans les mains de la sage-femme, il bondit et ses mains déracinèrent l’herbe de
la terre, près de la hutte de sa mère, et les infertilités devinrent
nombreuses à cet endroit. L’ange lui dit :
―
Dieu est juste de ne pas t’avoir
fait tomber dans ma main, car tu es Caïn le sans-loi qui détruira le bon et
[…] plante vivante et adultère, amertume, et sans douceur.
L’ange dit à Adam :
―
Reste auprès d’Ève pour qu’elle
fasse ce que j’ai ordonné.
[…] Adam prit l’enfant et Ève et les amena dans la partie de l’est pour y
habiter ensemble et être avec elle. Passés 18 ans et 2 mois, elle devint
enceinte et porta un fils [que la sage-femme
appela du nom d’Abel]. Et Ève dit à
Adam :
― Mon-seigneur Adam, j’étais
endormie quand j’ai vu dans une vision nocturne que le sang de mon fils Abel
entrait dans la bouche de son frère, notre fils Caïn, qui buvait son sang sans
miséricorde. Abel le supplia de lui en laisser un peu mais il ne voulut pas
l’écouter et but tout son sang.
― Caïn va sûrement tuer Abel.
Séparons-les l’un de l’autre en leur faisant des endroits distincts pour y
être et empêcher que le mal se fasse parmi nous, dit Adam à Ève.
Adam leur dit d’agir suivant cette
disposition :
― Mes fils, levez-vous, partez
chacun à votre place !
Ils se levèrent et allèrent suivant cette
disposition. Après ces propositions, Dieu dit à l’archange Michæl :
―
Va et dis à Adam : Ne parle
pas à Caïn du secret que tu sais ; il est fils de la colère qui va tuer son
frère Abel. Ne t’attriste pas de lui, à sa place je te donnerais Seth qui
montrera toutes les mémoires à travers moi, ainsi que ce que tu lui diras, car
il est comme ma première ressemblance.
Quand Dieu eut parlé, l’ange partit parler à
Adam et Adam garda cela à l’intérieur. Ève et lui furent attristés. Ève devint enceinte et porta Seth. Et Adam
dit à Ève :
― Voici, nous avons reçu un fils à
la place d’Abel que Caïn a tué [devant
nous].
Puis il eut des fils et des filles, 30 de
chaque, qui grandirent. Adam fut 930 ans sur terre quand il fut
touché d’une maladie mortelle. Il cria et dit d’une forte voix :
― Que tous mes fils viennent se
réunir près de moi et que je les voie avant de mourir.
Tous ses fils de chaque partie du monde se
réunirent près de lui [à l’intérieur de
l’endroit par lequel Ève était entrée]. Il
pria le Seigneur Dieu.
― (+) Entendez mes paroles ! Quand Dieu me créa de terre, et ta mère Ève
aussi, nous allions dans une gloire qui se voyait des éternels d’où nous
venions. Ils m’apprirent une parole de connaissance du Dieu éternel, car nous
étions éternels comme les grands anges mais nous étions plus hautains que Dieu
qui nous avait créés et des pouvoirs qui sont avec lui, mais nous ne le savions
pas. Dieu qui est le Maitre des pouvoirs des éternels
nous sépara et dans sa colère nous sommes devenus 2 temporels, privés de la
première connaissance qui soufflait habituellement en nous. La gloire déserta
nos cœurs à ta mère et moi. La gloire fuit de nous pour entrer dans d’autres
grandeurs et une autre grandeur. C’est pourquoi Seth mon fils, je t’ai appelé du
nom de cet homme dont la semence est de la grande race. Après que la connaissance du véritable Dieu
éternel se retira de ta mère et de moi, depuis ce temps nous connaissons les
choses mortelles comme des humains. Nous reconnaissons que Dieu nous a créés,
car nous ne sommes pas étrangers à ses pouvoirs et nous le servons avec
soumission et crainte mais nos cœurs s’obscurci-rent encore. Alors que je dormais, dans la pensée de mon cœur,
je vis 3 hommes devant moi dont je ne reconnus pas l’aspect, ni s’ils venaient
des pouvoirs de Dieu qui m’a créé tant leur gloire était grande. Les hommes me
dirent :
―
Adam ! Relève-toi du
sommeil mortel et écoute concernant la semence éternelle de cet homme à qui la
vie est venue, celui qui est sorti de toi et de ta femme Ève.
Quand j’entendis ces paroles de ces grands hommes
qui se tenaient devant moi, je fus accablé dans mon cœur et Ève avec moi. Et le
Seigneur Dieu qui me créa se tint en notre présence et nous dit :
―
Adam ! Pourquoi vous
accabler dans vos cœurs ? Ne sais-tu pas que je suis Dieu qui vous a créés et
que j’ai insufflé en vous un esprit de vie pour la vitalité de l’âme ?
Et Dieu qui nous a créés se créa un fils. La
noirceur tomba sur nos yeux. J’avais souillé la pensée de mon cœur pour avoir
eu un désir envers ta mère, car en nous la force de la connaissance éternelle
expira et la faiblesse nous poursuivit. Les jours de nos vies devinrent moindres
et je savais m’être assujetti au pouvoir de la mort. (+)
Son fils Seth dit à Adam :
― Mon père, es-tu accablé par le
manque des fruits du jardin et tu te souviens de l’habitude d’en manger ?
Dis-moi si c’est vrai, car je m’approcherais du jardin en pleurant, je jetterais
de la poussière sur ma tête et peut-être Dieu me donnera-t-il du fruit que je te
rapporterais pour éloigner cette douleur de toi.
― Ce n’est pas cela [mon fils Seth], j’ai une maladie mortelle et douloureuse, lui
dit Adam.
― De qui cette douleur vient-elle
? lui dit Seth.
― Mon fils Seth, Dieu avait séparé
le jardin entre ta mère Ève et moi pour que nous le surveillions ; à moi il
donna la partie est [et nord] et à ta mère l’ouest [et sud], et
nous avions 12 [2] anges qui circulaient avec chacun de nous en vue
de protéger le jardin jusqu’à l’heure de la lumière. C’est à l’heure où les anges gardiens de l’arbre
montent pour vénérer Dieu qui nous a créés et qui a donné l’ordre à ta mère et
moi de ne pas manger de cet arbre, que satan nous trompa. Ils partaient chaque
jour à l’heure et allaient aux cieux [vénérer le Seigneur] ; c’est à ce moment-là que satan trompa ta
mère et lui fit manger du fruit, lui dit Adam. C’est à ce moment-là qu’il lui fit manger [et m’en donna aussi], car satan savait que les anges n’étaient pas
avec elle, ni avec moi. Il incita Ève à manger ce fruit, ce que je ne savais pas
quand Ève m’en donna à manger. Je sus que Dieu était en colère contre nous dès
que je mangeais le fruit, car Dieu dit :
―
Pour avoir désobéi à mon ordre
[et l’avoir mis en arrière], je donnerais à votre corps 70 douleurs qui vous tourmenteront,
[à commencer à ta tête], aux yeux et tintement d’oreille, [en bas aux ongles de tes pieds] et chaque jointure séparément, au compte des douleurs réservées pour
moi dans les trésors célestes à envoyer dans les derniers temps. [Dieu a assigné toutes ces choses comme châtiment sur moi et toute
notre race.]
Après avoir parlé à son fils Seth, Adam
dit en criant :
― Je suis en grande souffrance et
la douleur… que dois-je faire ?
― Mon-seigneur Adam, dit Ève
en pleurant, lève-toi et donne-moi une partie de ta douleur pour que je la porte
en la recevant, car c’est à cause de moi que ces douleurs viennent tomber sur
toi.
― Lève-toi et va près du jardin
avec notre fils Seth ; jetez sur vos têtes de la poussière et là pleurez
devant Dieu. Peut-être aura-t-il pitié de moi et il enverra son ange pour aller
au jardin à l’endroit où est placé l’olivier d’où l’huile provient et vous en
donne un peu pour venir jusqu’à moi. J’en enduirais mes os pour séparer la
douleur et que je vous apprenne ce moyen […] comme nous
avons avant essayé, lui dit Adam.
Ève partit en direction du jardin avec Seth
et comme ils allaient, Ève vit une bête sauvage se battre contre Seth et le
mordre. Elle se mit à pleurer et dit, Le jour du
jugement venu, tous les péchés me seront reprochés et tous diront : Notre
mère n’a pas écouté l’ordre du Seigneur Dieu. Elle cria à la bête sauvage :
― Bête sauvage ! Comment
n’as-tu pas crainte de la ressemblance de Dieu ? Comment oses-tu te battre
avec la ressemblance de Dieu ? Comment ta gueule s’est-elle ouverte pour montrer
tes crocs et hérisser tes poils ? Rappelle-toi l’obéissance que tu avais
avant d’ouvrir ta gueule contre la ressemblance de Dieu ?
― En vérité notre arrogance vient
de toi, car tu as causé l’exemple ! Comment ta bouche s’est-elle ouverte
pour avoir osé manger le fruit que Dieu t’a dit de ne pas manger ? cria la bête
sauvage à Ève. [Jusqu’à ce qu’il change
entièrement nos natures, d’ici là tu es incapable de supporter ce que je te dis
ou si je commence à te réprimer.]
― Ferme ta bouche satan !
Éloigne-toi de la ressemblance de Dieu [jusqu’au jour où Dieu] te fera venir au châtiment ! dit Seth à la
bête sauvage.
― Voici la ressemblance de Dieu.
De toi je me tiens à part ! dit-il à Seth.
Et la bête s’enfuit de lui. Ève alla près du
jardin avec Seth et demandèrent à Dieu d’envoyer l’aide d’un ange en pleurant à
grosses larmes. Dieu leur envoya Michæl, l’ange prince des âmes, [qui leur dit ces mots] :
―
Seth [homme de Dieu], ne nous supplie pas avec force pour l’huile de joie, cette huile
qui sort de l’arbre, pour oindre ton père Adam. L’oint bienaimé relèvera
le corps d’Adam à la fin des années complètes, mais non maintenant, en raison
des péchés qui ont pris place. Il ira s’immerger dans l’eau du Jourdain, et en
sortant Michæl viendra oindre d’huile de joie le nouvel Adam. La même chose
arrivera ensuite à toutes les bêtes sauvages de la terre, dignes d’entrer au
jardin ; je les oindrais de cette huile pour qu’ils se relèvent à la
résurrection. Va vers ton père Adam, car son temps sera complet dans 3 [6] jours ; tu verras plusieurs merveilles aux
cieux et sur terre et à tous les [luminaires] dans les cieux.
Après avoir dit ça, l’ange disparut derrière
un arbre du jardin. Ève repartit avec Seth où était Adam, couché de maladie. Et
Adam se souvint de la désobéissance d’avoir mangé de l’arbre ; il dit à
Ève :
― Qu’as-tu fait ? Quelle
sorte de mal as-tu amené sur nous et notre semence ? Dis maintenant à nos
enfants comment le mal a prit place, car voici, je suis extrêmement faible de ma
force. Peut-être que les souffrances viendront sur la terre à notre mort et
toutes les générations venues de nous diront dans leurs labeurs, C’est notre
père et mère nous ont apporté ces malheurs !
Ève se mit à pleurer et dit :
― Venez près de moi pour que je
vous raconte comment et par quel moyen le mal a pris place. [Faites-vous des tables de pierre et d’autres
d’argile et écrivez.] Au moment où votre
père surveillait la partie du lot que Dieu lui assigna et que je surveillais mon
lot au sud [et ouest]. Dieu avait assigné entre nous les bêtes
sauvages pour diviser les mâles, à votre père, des femelles qu’il m’attribua.
Chacun de nous devait les nourrir suivant ce qui nous avait été imparti. Satan
vint dans le lot d’Adam où étaient les bêtes sauvages et convoqua le serpent,
lui disant de se lever et venir à lui.
― Lève-toi et viens à moi que je
te dise une chose pour ton profit, lui dit-il.
Le serpent vint à lui et satan lui dit :
― Je suis venu voir qu’il n’y a
personne d’aussi agile que toi [parmi tous
les animaux] quand Adam donne à manger à
toutes les bêtes sauvages ainsi qu’à toi. J’ai entendu que tu es le plus sage de
toutes les bêtes sauvages.
Et quand toutes les bêtes sauvages vinrent
s’incliner devant Adam, satan vint avec le serpent et dit :
― Pourquoi t’inclines-tu chaque
matin devant Adam alors que tu as été formé avant lui, tu le précèdes !
Pourquoi t’inclines-tu devant le suivant plutôt que le plus jeune s’incline
devant le plus vieux ? Pourquoi t’inclines-tu devant Adam pour ta nourriture et ne manges-tu
pas du fruit du jardin ? Lève-toi et viens, viens à moi entendre ce que j’ai à te dire :
comme nous, faisons expulser Adam du jardin et nous reviendrons au
jardin.
―
Comment et par quel moyen
peut-on l’expulser du jardin ? dit le serpent.
― Sois pour moi dans ta forme
comme une lyre et je prononcerais un dialogue par le pouvoir de ta bouche et
être capable ainsi de s’aider, dit satan au serpent.
Tous deux vinrent vers moi et agrippèrent leurs
pieds autour du mur du jardin. Quand les anges montèrent vénérer le Seigneur, à
ce moment-là satan prit la forme d’un ange et commença à louanger Dieu de chants
angéliques et je m’agenouillais près du mur pour assister à ses éloges. Je le
regardais et vis la ressemblance d’un ange, mais quand je regardais de nouveau,
je ne le vis plus, car il était parti convoquer le serpent et lui dire :
― Lève-toi et viens à moi que je
puisse entrer en toi et parler par ta bouche aussi longtemps que ce que j’ai à
dire.
À l’instant même le serpent devint pour lui une
lyre et retourna au mur du jardin. Il appela et dit :
― Oh femme comme tu es aveugle
dans ce jardin de délices… Lève-toi et viens à moi que je te dise certaines
paroles.
Je m’approchais de lui et il me dit :
―
Es-tu Ève ?
―
Oui je suis, dis-je.
―
Que fais-tu [dans le jardin]?
dit-il.
― Dieu nous a placés au jardin
pour surveiller.
― Ce travail est bien, mais
viens ! Manges-tu [de tous] les arbres du jardin ? dit satan de la bouche du
serpent.
― Oui, nous mangeons de tous,
excepté du seul arbre qui est au milieu du jardin que Dieu nous a commandé,
N’en
mangez pas, car vous mourrez sûrement si vous en mangez.
―
Comme le Seigneur vit, dit le
serpent, je suis grandement concerné [par
vous], car vous êtes comme des bêtes depuis
que Dieu vous [en] a privé. Mais viens, je ne désire pas que tu
sois ignorante. Viens et mange de l’arbre et tu verras quel sera ton honneur…
―
Je crains de mourir comme Dieu
nous a dit.
Satan répondit et me dit conjointement avec le
serpent :
― Comme le Seigneur vit, tu ne
mourras pas si tu manges mais tes yeux s’ouvriront pour devenir comme Dieu
et connaitre le bien et le mal ! Dieu sait que tu deviendras comme lui et
il te trompe en te disant, N’en
mangez pas. Regarde l’arbre, dit-il, vois la gloire autour de l’arbre !
Quand je regardais l’arbre, je vis autour de
lui [cette] grande gloire.
― L’arbre est bon et me semble
plaisant mais je ne peux aller prendre du fruit, car j’ai peur. [Viens si] tu
n’as pas peur, lui dis-je, apporte-moi du fruit que je mange et je saurais si
tes paroles sont vraies ou non.
Le serpent m’appela et dit :
― Viens et ouvre-moi la porte pour
que j’entre et te donne le fruit.
Entré dans le jardin, il s’avança un peu et
s’arrêta.
― Pourquoi t’arrêtes-tu ?
―
Quand je te donnerais à manger
et que tes yeux s’ouvrent pour devenir comme Dieu, peut-être tromperas-tu Adam
et ne lui donneras-tu pas le fruit à manger ; il deviendrait comme une bête
devant toi… Jure-moi que tu vas vraiment lui donner à manger et que tu ne
tromperas pas ton mari Adam, dit-il.
―
Je ne connais aucun serment par
lequel jurer mais je te dirais par ce que je connais. Par les plantes du jardin,
par les chérubim et séraphim, et le Père assis dans les cieux qui descend dans
le jardin, si je mange et comprends toutes choses, je donnerais à manger [sans hésiter]
à mon mari Adam !
Il me conduit jusqu’à l’arbre après m’avoir
liée d’un serment. S’avançant vers l’arbre, il mit dans son fruit un trompeur
désir pour les prostitutions adultères et les avarices, et il
abaissa jusqu’à terre les branches de l’arbre. Je pris une part du fruit et mangeais et dans l’heure même mes yeux
m’apprirent que j’étais dévêtue de la gloire dont j’étais habillée et commençais
à pleurer.
― Que m’as-tu fait ! lui
dis-je.
Je sus qu’il me conduirait jusqu’aux abîmes du
shéol. [Je n’étais plus mortifiée au sujet
du combat que l’enne-mi faisait contre moi].
Puis il fit ceci ; satan descendit de l’arbre et se cacha dans le jardin. Je cherchais des feuilles d’arbre dans mes
portions du jardin pour couvrir [ma
nudité] et je n’en trouvais aucune sur tous
les arbres, car tous les arbres du jardin devinrent sans feuille dans l’heure
même, excepté celles du figuier que je pris pour couvrir ma nudité, et je me
tins près de l’arbre que j’avais mangé. Et par peur du serment juré d’en donner
à manger à Adam, j’appelais Adam d’une forte voix :
―
Lève-toi et viens vers moi que
je te montre cette façon !
Adam vint vers moi dans sa grande gloire, je lui
donnais du fruit à manger et le rendis comme moi. Lui aussi alla prendre
une feuille de figuier pour couvrir sa nudité. On entendit l’ange Gabriel
souffler la trompette et convoquer tous les anges en disant :
―
Ainsi dit le Seigneur !
Venez descendre avec moi au jardin écouter mon jugement par lequel je vais juger
Adam.
Seth mon fils, lorsque nous avons entendu le son
de la trompette de l’ange, sachant que Dieu venait au jardin nous juger, nous
nous sommes cachés parce que nous avions peur. Dieu vint sur le chariot de chérub parmi les
anges qui le louangeaient, et dès qu’il atteint le jardin toutes les plantes du
jardin se mirent à fleurir ; Dieu plaça son trône près de l’arbre de vie et
convoqua Adam.
―
Où es-tu Adam ? dit-il. Comment
peux-tu penser à dire, Il
ne me connait pas, parce que tu te caches ! Une maison peut-elle se cacher de son
bâtisseur que tu te caches près de cet olivier !
― Non Seigneur, je ne me suis pas
caché pensant que tu ne me trouverais pas, répondit Adam, mais parce que je
suis dans la honte d’être nu et j’ai peur.
―
Qui t’a montré à être nu, à
moins d’avoir dévié l’ordre que je t’ai dit de garder ? dit Dieu.
Adam se souvint de garder l’ordre qu’il lui avait
dit de ne pas faire.
― Cette femme que tu as donnée m’a
trompé pour que j’en mange, dit Adam.
Il se tourna vers moi et dit :
―
Pourquoi as-tu fait ça ?
― Le serpent m’a trompée, dis-je
en référant au dialogue du serpent.
Et Dieu dit à Adam :
―
Sois condamné à la
terre pour avoir dévié mon ordre et obéi à la voix de ta femme : des
épines et des chardons pousseront pour toi quand tu laboureras [elle ne te donnera pas sa force] ; tu mangeras ton pain à la sueur de ton front et avec
amertume, tourmenté par la chaleur et accablé par le froid, [tu seras épuisé et sans répit, tu seras toujours
occupé sans pouvoir amasser] ; toutes
les bêtes que tu dominais se lèveront sournoisement contre toi pour n’avoir pas
gardé mon ordre dont tu t’es détourné.
Dieu se tourna vers moi et dit :
―
Subis les tourments de la
douleur pour avoir [dévié mon ordre et] écouté le serpent : tu porteras des enfants
en grandes douleurs d’agonie et tu voudras mettre un terme à ta vie au
moment d’accoucher, et jureras par ta bouche, Jamais
je ne retournerais vers mon mari si je survis à ces agonies, mais sortie de ces agonies tu retourneras aussitôt à la
terre et ta propre bouche te condamneras d’avoir juré dans la
douleur, Je
ne retournerais jamais à cette terre, mais tu
retourneras pareillement ; tu porteras des enfants dans la douleur et
retourneras de pitié à ton mari qui dominera sur toi.
Après m’avoir parlé ainsi, le Seigneur devint
très en colère contre le serpent et dit :
―
Sois maudit d’entre les
animaux [pour avoir égaré ceux qui ont le cœur faible] en devenant une lyre comme tu as fait : sois privé des nourritures
[que tu mangeais], ta nourriture sera la poussière. Soit incapable et brisé à
cause du mal de ton cœur. Pieds et mains te seront retirés et tes oreilles
n’écoute-ront pas [ni aucun de tes membres] mais tu iras sur ton ventre et ton estomac. Je place l’aversion
entre toi et la semence d’Adam : tu t’allongeras dans l’attente de son
talon et lui de ta tête jusqu’au jour où tu seras puni.
Dieu appela satan qui vint en riant, et
dit :
―
Sois maudit d’avoir trompé
ceux-là pour qu’ils se souillent ! Que toutes leurs souillures expulsées
par pénitence de leurs corps et de leurs enfants à vouloir me servir avec vérité
entrent dans ta bouche pour que tu sois comble de souillures.
― Puisque tu veux faire encore
pire pour moi, je ferais ce dont je suis capable moi aussi ! dit satan en
proférant un rugissement horrible.
― Maudit ! Écarte-toi de ma
présence, dit Dieu.
Et Dieu dit à Adam et Ève, tous deux en larmes
:
― Sortez du paradis faire
pénitence : ne laissez pas défaillir votre espérance. J'enverrais mon
envoyé venir avec votre fils pour que votre semence retire de la race humaine
l’autorité de satan, car je lui donnerais toutes choses.
Et Dieu se retira. L'ange Michæl les sépara du
paradis. En se retournant, Adam vit écrit au-dessus de la porte, Dieu
seul digne d’éloge et envoyé de Dieu, et
pleura.
―
Plaise à Dieu, que tu viennes
vite nous retirer de la misère, mon fils… dit-il.
C’est ainsi que satan et Adam péchèrent par vanité, l'un par mépris
de l'humain, l'autre par désir de se faire égal à Dieu. (+)
Après que Dieu dit cela, il ordonna notre
expulsion du jardin et les anges se placèrent pour nous expulser. Et Adam
supplia les anges, disant :
― Laissez-moi un peu à supplier
Dieu pour mes péchés, peut-être m’accordera-t-il une pénitence sans expulsion du
jardin.
Les anges le laissèrent sans expulsion du jardin,
et Adam dit :
― J’ai péché contre toi Seigneur
Dieu, aie pitié de moi…
Le Seigneur dit :
―
Pourquoi le laissez-vous encore
rester mais expulsez du jardin : les fautes sont-elles miennes ou ai-je
prononcé un vain jugement !
Les anges vénérèrent Dieu et dirent :
―
Tu es juste o Seigneur et tes
jugements sont droits.
― Mon Seigneur, je te supplie,
donne-moi de l’arbre de vie pour que j’en mange avant de partir du jardin, dit
Adam à Dieu.
―
Adam, tu ne peux pas en prendre
de ton vivant, dit le Seigneur, car j’ai donné ordre aux séraphim de
s’armer contre toi et surveiller autour, de crainte que tu en manges plus et
deviennes immortel, et que tu ne dises, Maintenant
je ne mourrais pas, te vantant d’être victorieux du
combat que ton ennemi fait contre toi mais quand tu quitteras le jardin
abstiens-toi plutôt de calomnier, de prostitution d’adultè-re, de sorcellerie,
d’avarice et totalement de pécher : tu te relèveras alors de la mort
lorsque prendra place la résurrection ; à ce moment-là je te donnerais de
l’arbre de vie et tu seras immortel à toujours.
Ayant dit cela, Dieu
ordonna de nous expulser du jardin. Adam se mit à pleurer devant les anges.
―
Que veux-tu qu’on fasse pour toi
? lui dirent les anges.
― Je vous
supplie, laissez-moi un peu pour aller prendre les doux encens du jardin
que je fasse des offrandes de douces senteurs à Dieu quand je serais
séparé ; Dieu nous écoutera-t-il peut-être, dit Adam aux anges.
Les anges le laissèrent
emporter avec lui les doux encens ; iris et balsamier [crocus, safran, nard, calamus|roseau parfumé, cannelle], que nous avons pris avec nous en sortant du
jardin vers cette terre.
― Seth mon fils, maintenant que je t’ai montré
comment et de quelle façon nous avons péché, prends soin de faire les bonnes
choses sans dévier l’ordre établi par Dieu, ni t’éloigner de sa miséricorde.
Voici, je te montrerais chaque sorte de rétribution, la bonne et la mauvaise
ensemble.
C’est quand Adam était malade et qu’ils
étaient autour de lui qu’Ève rapporta tout. Il ne lui restait qu’un seul jour à
vivre avant que l’esprit d’Adam quitte son corps. Et Ève dit à Adam :
― Dis-moi que faire pour toi ?
Pourquoi meurs-tu et moi vivre, combien de temps serais-je sur terre ?
― Ne t’inquiète pas pour les
choses terrestres, dit Adam, mais comprends que nous mourrons tous deux en
couple et qu’ils te placeront là où je serais. Quand je serais mort, ne viens
pas près de moi, ni me bouge de ma place, jusqu’à ce que Dieu te parle me
concernant, car Dieu ne m’oubliera pas et cherchera le récipient qu’il a fait.
Lève-toi et prie Dieu jusqu’à ce que je remette l’esprit qu’il m’a
accordé entre ses mains. Je ne sais pas comment nous serons considérés par
le Père de tout, s’il sera en colère ou miséricordieux envers nous.
Ève se leva et pria Dieu :
― J’ai péché mon Dieu, j’ai péché
contre toi bienaimé Seigneur. J’ai péché contre tes anges élus, j’ai péché contre tes chérubim,
j’ai péché contre tes séraphim. J’ai péché devant toi Seigneur. Je vous supplie
vous tous que Dieu a créés aux cieux et sur terre : intercédez auprès du
Père dans le ciel !
Ève était à genou en train de prier quand
l’archange Michæl vint à elle pour la relever et dire :
―
Relève-toi de ta repentance,
Ève. Voici que l’esprit d’Adam est sorti de son corps.
(+) Les yeux levés au
ciel, elle vit un chariot de feu tiré par 4 bêtes de feu de glorieuse splendeur,
que la bouche humaine ne peut décrire. Ils emportèrent l’âme d’Adam au lieu où
il vivra avec son corps. Les anges allaient devant le chariot. Lorsqu’ils
approchèrent du lieu, les chérubim arrêtèrent le chariot avec Adam dedans ;
Ève vit les encensoirs d’or de 3 litres et les anges aller et venir dans le
saint temple, s’empresser pour les encens d’épices douces ; ils allumèrent
un feu et mirent des épices dans les encensoirs pour que la fumée s’élèvent et
couvrent le firmament du ciel. Tous les anges se prosternèrent pour glorifier
Dieu et s’écrièrent :
―
Éliaïl, Seigneur Dieu de
toute éternité !Accorde pardon à l’homme que tes mains immaculées ont
créé…
Ève vit de très grandes merveilles devant
Dieu et pleura d’amertume. Elle se tourna vers son fils Seth et
dit :
― Lève-toi et viens près du corps
de ton père, mon fils. Vois la merveille qu’aucun homme n’a vue, comment tous
les anges prient Dieu pour ton père Adam !
Seth se leva, alla vers sa mère, et
dit :
― Pourquoi pleures-tu
mère ?
― Vois de tes propres yeux en haut
le firmament du ciel ouvert, lui dit sa mère, l’âme de ton père prosternée
devant Dieu et tous les anges qui implorent pour lui :
―
Dieu patient et Seigneur de
tout ! Accorde ton pardon à Adam ta ressemblance, o Seigneur…
Qu’adviendra-t-il de la mauvaise que je suis
quand ils me porteront devant l’invisible Dieu ? Mon fils Seth, qui
sont ces 2 hommes sombres devant Dieu qui le supplient noblement pour ton
père Adam ?
― Ces hommes sombres que tu vois
prier Dieu, prosternés sur leurs faces pour mon père Adam, sont le soleil et la
lune, dit Seth.
― Où est leur lumière, pourquoi
sont-ils sombres ? dit Ève.
― La lumière les a quittés devant
le Père de lumière. Leur lumière ne peut se voir, leur lumière est cachée par
la grande lumière divine devant le Père de gloire, répondit Seth.
Quand Seth dit cela à sa mère Ève, un des
anges sonna tout d’un coup de la trompette et tous les anges aux faces abaissées
se relevèrent aussitôt devant Dieu et s’écrièrent d’une forte
voix :
―
Bénissez le Seigneur par toute
sa gloire en toutes ses créatures, car il fait miséricorde à Adam que ses mains
ont créé !
Tandis que les anges s’exclamaient ainsi, un
des séraphim à 6 ailes vint prendre Adam et l’emmena dans la mer nonfaite de main. Il
le lava 3 fois et le rapporta à sa place devant Dieu où il resta
prosterné 3 heures, face à terre. Assis sur son trône, le Père de tous étendit sa
main, prit Adam et le remit aux mains de l’archange Michæl,
disant :
―
Porte-le au 2e ciel
et fasse qu’il se repose jusqu’au jour de la grande régénération, quand
j’apporterais la rédemption sur la terre pour Adam et toutes ses
générations.
L’archange Michæl prit Adam et lui donna le
repos comme Dieu dit. Tous les anges chantèrent des hymnes de louanges,
émerveillés à la miséricorde de Dieu d’avoir donné à Adam son pardon. Suite aux
multiples allégresses pour la cause d’Adam, l’archange Michæl parla et dit au
Père de lumière :
―
O Seigneur, que tous les anges,
chacun selon son propre rang, se rassemblent devant toi !
Tous se réunirent, certains avec des encensoirs dans
leurs mains, certains faisant résonner les lyres et trompettes, et voici, le
Seigneur fut porté en haute gloire sur 4 vents ; les séraphim prirent
contrôle des vents et tous les anges des-cendirent du ciel devant lui et vinrent
sur la terre à l’endroit où le corps d’Adam gisait. Dieu entra au jardin [avec toutes les armées célestes] et toutes les plantes [et les arbres du jardin] fleurirent et portèrent fruit en répandant leurs
senteurs. Tous ceux nés d’Adam tombèrent endormis [à cause de l’intensité parfumée des fleurs du
jardin]. Seth, le seul être vertueux, resta
éveillé sur l’instruction de Dieu, [car Dieu
se plut de lui montrer les merveilles qu’il ferait]. Dieu vint auprès du corps d’Adam qui gisait
mort. Dieu pleura grandement et dit d’une douce
voix :
―
Pourquoi avoir agi ainsi
Adam ! Ceux qui t’ont rabaissé à ce niveau ne se seraient pas réjouis sur
toi si tu avais suivi mon ordre. Mais je changerais leur joie en peine et ta
peine en joie ! Je ferais de toi le commencement de joie en te plaçant sur
le trône de celui qui t’a trompé et je les chasserais dans un lieu de mort et de
noirceur.
Et Dieu dit à Michæl :
―
Va au jardin au [3e] ciel et apporte 3 draps de lin [blanc et violet].
Il les lui apporta, et Dieu dit à Michæl,
Ozel [Uriel] et Gabriel :
―
Enveloppez le corps d’Adam dans
ces draps de lin et apportez l’huile douce et jetez-en sur lui.
Ils firent comme le Seigneur leur dit et
enveloppèrent le corps d’Adam. Et Dieu leur dit d’amener le corps d’Abel[le juste,
qu’ils placèrent devant Dieu]. Dieu dit d’apporter des draps de lin pour
envelopper le corps, car depuis que Caïn le sans-loi l’avait tué, son corps
n’était pas recouvert. Caïn avait essayé de le cacher[mais la
terre ne voulut pas recevoir son corps] ; une voix céleste [sortie de terre] dit, Je
ne recevrais aucun corps créé avant le premier créé qui fut pris de
moi. Ils le prirent de la même cave où il était
jusqu’à ce qu’Adam meurt et l’emportèrent pour lui dispenser ce qu’ils firent à
Adam son père. Après le revêtement, Dieu donna ordre aux anges de prendre les
corps et les porter dans[la région du]jardin, à
l’endroit même d’où Dieu avait pris la poussière pour créer Adam. Dieu les fit creuser dans ce lieu pour faire des
sépulcres par-dessus eux. Dieu dit [aux 7 archanges saints] d’aller
chercher [de nombreuses senteurs] de doux encens et encens d’iris, et les mettre à
l’endroit où les corps étaient étendus. Ils prirent les corps, les mirent
ensemble dans la caverne qu’ils leur avaient préparés et les couvrirent de
terre. Dieu appela le corps d’Adam à travers la
poussière et dit :
― Adam, Adam !
― Réponds et dit : [Je suis] ici Seigneur ! dit le corps d’Adam à la poussière.
Le Seigneur lui dit :
― Ne t’avais-je pas dit, Tu es poussière et tu retournes à la poussière ! Et voici, je te relèverais à la résurrection [toi et toutes les générations d’hommes qui viennent de ta semence] comme je t’ai promis.
Après avoir dit cela, Dieu prit un triple
sceau [fit signe d’un triangle] pour sceller
la tombe d’Adam et que personne n’approche leurs corps pendant ces[6]jours
jusqu’à ce qu’ils retournent à la poussière d’où ils furent pris. Et le Seigneur
Dieu remonta [en gloire] aux cieux avec ses anges, séraphim et chariot de
lumière, chacun à sa station.
Le temps d’Ève était complet et accompli.
Elle se mourait et cherchait à savoir l’endroit où était enterré Adam et pleura
parce qu’elle l’ignorait, car dès l’instant où Dieu vint vers le corps mort
d’Adam, toutes les plantes du jardin furent déplacées, et par le saint esprit un
sommeil était tombé sur tous ceux de la terre jusqu’à ce qu’ils revêtent Adam,
et personne sur la terre ne savait, excepté Seth. Ève supplia Dieu en pleurant
pour qu’ils l’amènent à l’endroit où Adam était enterré. Elle finit sa prière en
disant :
―
Mon Dieu, Dieu des miracles, ne
me prive pas du lieu où est Adam mais ordonne de me placer
dans son sépulcre, et qu’à l’endroit où Adam est placé je sois placée avec lui,
ainsi dans la vie comme dans la mort, car nous étions ensemble dans le jardin,
sans être séparés l’un de l’autre.
Son âme la quitta après avoir dit cela en
suppliant, et l’archange Michæl vint parler à Seth pour lui apprendre comment la
revêtir.
―
Tu revêtiras ainsi tout être
humain qui meurt jusqu’au jour de la fin, à la résurrection, dit Michæl à Seth.
Et 3 anges vinrent prendre le corps d’Ève et
l’emportèrent pour le placer là où étaient les corps d’Adam et d’Abel.
(+) Ayant ainsi parlé à Seth, l’archange Michæl fut
soudainement pris au ciel, ensemble avec les archanges qui glorifiaient Dieu de
louanges en chantant des hymnes et disant :
― Allélouiah, allélouiah, allélouiah ! Saint, saint, saint est le Seigneur des
Armées ! (+)
Le testament d'Abraham
Préface
Abraham
naquit à Suse, ou Babylone selon d’autres, peu après la mort du prophète Sélah.
Il était de la mê-me époque que le puissant roi Nimrod et sa naissance tomba
dans l’année 1081 après le déluge qui survint l’an 2242 après la chute [d’Adam].Il
fut accueilli par l’ange Gabriel qui l’enveloppa aussitôt dans une robe blanche.
La nuit où Abraham naquit, entre la nuit de jeudi et vendredi matin, Nimrod
entendit une voix crier dans son rêve : ― Malheur à ceux qui ne
reconnaissent pas le Dieu d’Abraham ! La vérité a vu le jour et les
illusions périssent !
Il
vit aussi en rêve que l’idole qu’il vénérait était tombée par terre. Le
lendemain matin il parla de son rêve aux prêtres et magiciens et personne ne put
l’interpréter ou mettre cela sur le compte d’Abraham. Nimrod
avait déjà rêvé qu’une étoile éclipsait la lumière du soleil et de la lune et
ses magiciens l’avaient mis en garde contre un garçon qui menaçait de le priver
de son trône et annuler la croyance du peuple en lui, car Nimroud se faisait
vénérer comme une sorte de dieu. Suite
à ce rêve, il avait ordonné de tuer tout nouveau-né à sa naissance et il crut ne
pas avoir besoin de craindre davantage. Par un miracle du ciel, seul Abraham fut
épargné parmi les enfants nés dans cette période, car sa mère était si maigre
durant sa grossesse que personne ne s’était douté, et quand son heure arriva
elle avait fui dans une cave en dehors de la ville et mystérieusement délivrée à
l’aide de l’ange Gabriel. Abraham
resta enfermé 15 mois dans cette cave et sa mère le visitait certaines fois pour
l’allaiter. Sortant pour la première fois hors de la cave, Abraham vit une
magnifique étoile et dit : ― C’est mon dieu qui m’a donné le
boire et le manger dans la cave !
Mais
aussitôt la pleine lune se leva avec splendeur et dépassa en lumière l’étoile.
Alors il dit : ― Ce n’est pas mon dieu ! Je
vénèrerais la lune...
Mais
en matinée, la lune, de plus en plus pâle, fondit et le soleil se leva ; il
le reconnut comme une divinité jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon. Alors
il demanda à sa mère : ― Qui est mon
dieu ? ― C’est moi,
répondit-elle. ― Et qui est ton dieu ?
interrogea-t-il. ― Ton père. ― Et qui est le dieu de mon
père ? ― Nimrod ! ― Et qui est le dieu de
Nimrod ? ― Garde silence !
dit-elle.
Il
garda silence et pensa en lui-même, Je
ne connais aucun Dieu que celui qui a créé ciel et terre, et tout ce qu’ils ont
en eux ! Quand
il fut un peu plus vieux, son père Térah qui était faiseur d’idoles, l’envoya
les vendre. ― Qui veut acheter ce qui peut lui
faire du mal et qui n’apporte aucun bien ! criait
Abraham. Et
personne n’achetait de lui.
Un
jour quand tous ses citoyens étaient partis en pèlerinage vers une certaine
idole, il fit semblant d’être malade pour rester seul à la maison et détruit 72
idoles qui étaient dans le temple : c’est ainsi qu’il obtint l’appellation
honorable d’ami de Dieu | chalil
Allah !
LE
TESTAMENT D'ABRAHAM
Testament of
Abraham | Die
apokryphische Erzählung vom Tode Abraham | Il testo copto
del Testamento di Abramo |
Falasha Anthology | traduit du copte par James, du russe par
Polivka, du guèze par Heide, du
grec Sanders, aussi en pers.
1.
Abraham compléta la mesure de sa vie avec calme,
douceur et droiture toutes les années de sa vie. Ce juste était hospitalier à
l’extrême : il avait planté sa tente aux intersections du chêne de Mamré et
accueillait toute personne ; riche, pauvre, roi, gouverneur, l’handicapé et
le délaissé, amis, étrangers, voisins, et voyageurs ensemble ; Abraham les
entretenait tous également, entièrement dévoué, juste et saint. Cependant
le sort commun, inexorable lot amer de la mort, survint sur lui. Quand les jours d’Abraham arrivèrent à
terme, le Seigneur Dieu convoqua son archange Michæl et lui dit :
―
Chef-capitaine Michæl !
Descends vers Abraham lui parler au sujet de sa mort pour qu’il mette ses
affaires en ordre, car je l’ai béni comme les étoiles du ciel et comme le sable
du bord de mer ; il est plein de longue vie et devenu extrêmement riche de
nombreuses possessions, et par-dessus tout, il est juste avec bienveillance,
hospitalier et aimant la vie jusqu’à la fin. Archange Michæl, va vers mon
¦ami Abraham lui annoncer sa mort et le rassurer ainsi :
―
Tu partiras ici de ce monde
vain, tu quitteras le corps pour aller dans la bonté de ton
Seigneur !
2.
Le chef-capitaine quitta la face de Dieu pour
descendre au chêne de Mamré vers Abraham. Il trouva le juste Abraham assis près
des jougs des bœufs, près du champ à labourer avec les fils de Masek et autres
domestiques ensemble, au nombre de 12.
Voici, le chef-capitaine alla vers lui.
Voyant venir de loin Michæl le chef-capitaine, Abraham se leva comme en face
d’un combattant et alla à sa rencontre suivant sa coutume d’accueillir et
s’entretenir avec tout étranger.
Le chef-capitaine le salua et dit :
―
Hail très honoré père, âme juste
élue de Dieu, vrai fils de l’Être céleste !
―
Hail très honoré
combattant ! dit Abraham au chef-capitaine. Bienvenu, toi qui brille
comme le soleil, plus beau d’entre tous les fils des hommes ! Je sollicite ta
présence : dis-moi d’où te vient la jeunesse de ton âge, apprends à ton
suppliant de quelle armée, d’où et par quel voyage, ta beauté est venue
jusqu’ici ?
―
Je viens de la grande ville,
juste Abraham. Je suis envoyé par le grand roi pour prendre la place d’un bon
ami à lui, car le roi le demande, dit le chef-capitaine.
― Viens mon-seigneur, viens avec
moi jusqu’à mon champ, dit Abraham.
―
Je viens ! dit le
chef-capitaine.
Arrivés au
champ du labourage, ils s’assirent à coté de la compagnie. Abraham dit aux fils
de Masek, ses serviteurs :
―
Allez amener du troupeau de
chevaux 2 chevaux apprivoisés, tranquilles et doux, pour que cet étranger et moi puissions s’y asseoir.
―
Mon-seigneur Abraham, non, ne
les fais pas amener les chevaux ! Je m’abstiens à toujours de m’asseoir sur
n’importe quel quadrupède, dit le chef-capitaine. Mon roi n’est-il pas riche de
beaucoup de marchandises, ayant puissance sur les hommes et sur toutes espèces
de bétail ! Je m’abstiens à toujours de m’asseoir sur n’importe quel quadrupède.
Allons o âme juste, marchons simplement jusqu’à ce que nous arrivions à ta
maison.
―
Amen, que ce soit ainsi !
dit Abraham.
3.
Pendant
qu’ils allaient du champ à sa maison, près de ce chemin se tenait un arbre
cyprès qui se mit à pleurer d’une voix humaine par ordre du Seigneur et
dit :
―
Saint, saint, saint est le
Seigneur Dieu qui appelle à lui ceux qui l’aiment !
Abraham garda le mystère, pensant que le
chef-capitaine n’avait pas entendu la voix de l’arbre. Arrivés près de la
maison, ils s’assirent dans la cour et lorsqu’Isaac vit la face de l’ange, il
dit à Sarah sa mère :
―
Vois ma
dame mère, l’homme assis avec père Abraham n’est pas de la race de ceux qui
habitent sur la terre !
Isaac courut le saluer et tomber aux pieds
de l’incorporel. L’incorporel le bénit, disant :
―
Le Seigneur Dieu t’accordera sa
promesse faite à ton père Abraham et sa semence. Il t’accordera également la
précieuse prière de ton père et ta mère.
Abraham dit à son fils Isaac :
― Isaac mon fils ! Puise
l’eau du puits et me l’apporte dans le bassin que nous puissions laver les pieds
de cet étranger, car il est fatigué d’avoir voyagé de si loin vers nous.
Isaac courut au puits verser l’eau dans le
bassin et leur apporta. Abraham se leva laver les pieds du chef-capitaine
Michæl ; le cœur d’Abraham fut dérangé et il pleura au-dessus de
l’étranger. Voyant son père pleurer, Isaac pleura également, et à les voir
pleurer le chef-capitaine pleura aussi avec eux et aussitôt les larmes du
chef-capitaine tombées au-dessus du bassin d’eau devinrent des pierres
précieuses. Abraham s’émerveilla à la vue de ce prodige : il prit
discrètement les pierres et garda le mystère pour lui dans son cœur.
4.
Et Abraham dit à son fils Isaac :
― Mon fils aimé, va à la pièce
centrale de la maison et embellis-la : étends deux nattes pour nous, une
pour cet homme qui est notre invité en ce jour et une pour moi. Prépare-nous une
table avec l’abondance de toutes les bonnes choses, avec un banc et un
chandelier. Embellis pour nous la pièce mon fils :
étends dessous une toile pourpre de fin lin et brûle des essences de précieux
encens pris des plantes d’odeur douce du jardin pour remplir notre maison.
Allume 7 lampes pleines d’huile pour pouvoir nous divertir, car en ce jour notre
invité est plus glorieux que les rois et les gouverneurs et son aspect surpasse
tous les fils des hommes !
Isaac prépara bien toutes les choses.
L’archange Michæl et Abraham entrèrent dans la pièce et s’assirent tous deux sur
les nattes, une table placée entre eux avec l’abondance de toutes bonnes choses.
Le chef-capitaine se leva et sortit monter
en un clin d’œil au ciel se tenir devant le Seigneur et lui dire :
―
Maître Seigneur, je fais savoir
à ton autorité que je suis incapable de rappeler sa mort à cet homme juste. Je
n’ai pas vu sur terre un homme aussi indulgent, juste et hospitalier, vraiment
dévoué et s’abstenant de toute mauvaise intention comme lui. Sache maintenant
Seigneur que je ne peux pas lui rappeler sa mort.
―
Chef-capitaine Michæl, descends
vers mon ami Abraham ; fais tout ce qu’il te dira et mange tout ce qu’il
mange avec lui, dit le Seigneur. J’enverrais mon saint esprit sur son fils Isaac
pour mettre sa mort en mémoire dans le cœur d’Isaac pour voir lui-même la mort
de son père dans un rêve qu’il rapportera ; tu l’in-terprèteras pour qu’il
sache lui-même sa fin.
―
Seigneur, tous les esprits
incorporels célestes ne mangent, ni ne boivent, et cet homme a mis devant moi
une table avec l’abondance de toutes les bonnes choses terrestres corruptibles.
Que faire maintenant Seigneur, comment lui échapper assis à une table devant lui
? dit le chef-capitaine.
―
Descends vers lui et n’aie
aucune pensée pour ça, car quand tu seras assis avec lui, j’enverrais sur
toi un esprit dévorant qui consommera tout ce qui est sur la table de tes mains
à ta bouche. Réjouis-toi en tout ensemble avec lui, seulement interprète bien
les choses de la vision pour qu’Abraham connaisse la faucille de la mort et
prenne disposition de toutes ses possessions parce que je l’ai béni par-dessus
le sable de la mer et comme les étoiles du ciel ! dit le
Seigneur.
5.
Le chef-capitaine descendit vers la maison
d’Abraham, s’assit à table avec lui et Isaac les servit. Quand le dîner fut
terminé, Abraham pria selon sa coutume et le chef-capitaine pria ensemble avec
lui, puis chacun s’étendit dor-mir sur sa natte. Isaac dit à son père :
― Moi aussi père je m’étendrais
bien avec toi dans cette pièce : j’aimerais écouter l’excellent langage de
cet homme vertueux et pourrais également entendre ta conversation.
― Nay mon fils ! Va dans ta
chambre dormir sur ta natte, de crainte que nous ennuyions cet homme,
dit Abraham.
Et après avoir reçu leur bénédiction et les
avoir aussi bénis, Isaac alla se coucher dans sa chambre. Le Seigneur envoya la
pensée de mort au cœur d’Isaac comme dans un rêve et Isaac se réveilla à la
3e heure de la nuit : il se leva et vint en courant dans la
pièce où dormait son père et l’archange. Arrivé à la porte, Isaac pleura et
dit :
― Lève-toi père Abraham, ouvre-moi
vite que j’entre avant qu’ils te prennent loin de moi !
Abraham se leva et ouvrit. Isaac entra et
s’accrocha à son cou, il se mit à pleurer à haute voix ; le cœur troublé,
Abraham pleura aussi à haute voix, et les voyant pleurer, le chef-capitaine
pleura également. Sarah entendit leurs pleurs de sa chambre et vint vers eux en
courant, les trouvant enlacés et dans les larmes ; Sarah pleura et
dit :
― Que se passe-t-il mon-seigneur
Abraham pour que tu pleures ; est-ce ce frère avec qui tu t’es entretenu en
ce jour qui apporte des nouvelles de la mort de Lot, le fils de ton frère ?
Dis-moi mon-seigneur, est-ce pour cela que vous vous affligez ?
―
Non, ma sœur Sarah, ce n’est pas
comme tu dis ! répondit le chef-capitaine. Ton fils Isaac a eu un rêve et
est venu à nous en pleurant et nos cœurs se sont troublés en le
voyant.
6.
À
entendre l’excellent langage du chef-capitaine, Sarah sut immédiatement que
c’était l’ange du Seigneur qui parlait ; Sarah signifia à Abraham d’aller
vers la porte et lui dit :
― Sais-tu qui est cet homme,
mon-seigneur ?
― Je ne sais pas !
dit Abraham.
― Mon-seigneur se rappelle les 3
hommes du ciel avec qui nous avons parlé dans notre tente près du chêne de
Mamré : tu avais mis une table devant eux et tué un petit sans défaut, et
après que la chair fut mangée le petit s’est relevé et a tété sa mère en grande
joie : c’est un des 3 hommes saints qui nous ont donné Isaac en
promesse du fruit de la matrice ! dit Sarah.
― Gloire à notre Père, louange à
Dieu ! dit Abraham. En cela tu dis vrai Sarah ! Tard en soirée
mon cœur m’a dit, Voici les pieds d’un des 3 hommes que j’ai déjà
lavés, et quand je lui lavais les pieds, les larmes qui tombèrent
dans le bassin sont devenues des pierres précieuses. Regarde-les
maintenant ! dit-il, secouant son vêtement pour les donner à
Sarah.
Sarah les prit, s’inclina d’un salut, et
dit :
― Gloire à Dieu qui nous montre de
merveilleuses choses ! Seigneur Abraham, sache qu’il y a parmi nous à présent la
révélation d’une chose certaine, bonne ou mauvaise.
7.
Abraham quitta Sarah, entra dans la pièce et
dit à Isaac :
― Viens ici fils aimé et dis-moi
la vérité : qu’as-tu vu et qu’est-il arrivé pour être si vite venu à nous ?
― Mon-seigneur, cette nuit j’ai vu
le soleil et la lune au-dessus de ma tête m’entourer de leurs rayons et me
donner lumière, répondit Isaac. Je m’en réjouissais en regardant fixement ;
puis le ciel s’ouvrit et je vis descendre un homme porteur de lumière, plus
brillant que 7 soleils. Cet homme, venu comme le soleil, prit le soleil de ma
tête et partit en-haut dans les cieux d’où il était venu. J’étais très affligé
parce qu’il avait pris le soleil de moi. Un temps après avoir été agité
d’accablement, je vis cet homme venir du ciel pour la 2e fois et me
prendre aussi la lune de ma tête. Je pleurais beaucoup et appelais cet homme de
lumière, disant :
―
Non mon-seigneur, n’emporte
pas ma gloire de moi ! Aie pitié de moi et m’écoute : si tu emportes
de moi le soleil, laisse-moi la lune.
―
Supporte qu’ils soient pris
au-dessus vers le roi, dit-il, car il les souhaite là !
Il les prit loin de moi mais laissa sur moi les
rayons. Le chef-capitaine dit :
―
Écoute juste Abraham. Le soleil
que ton fils a vu c’est toi son père, et la lune c’est sa mère Sarah également.
L’homme portant lumière descendu du ciel, c’est l’envoyé de Dieu qui doit
prendre de toi ton âme juste. Apprends maintenant très honoré Abraham qu’au
moment où tu laisseras cette vie terrestre, tu seras déplacé vers Dieu.
― Oh plus étrange des
merveilles ! Es-tu celui qui doit prendre maintenant mon âme de moi ? dit
Abraham au chef-capitaine.
―
Je suis le chef-capitaine Michæl
qui se tient devant le Seigneur : j’ai été envoyé pour te rappeler ta mort
et je retournerais vers lui comme j’ai été commandé, lui dit le chef-capitaine.
― Je sais maintenant que tu es un
ange du Seigneur envoyé pour prendre mon âme. Fais ce qui t’a été commandé, mais
je n’irais pas encore avec toi,
dit Abraham.
8.
À entendre ces mots, aussitôt le
chef-capitaine disparut pour monter au ciel ; il se tint devant Dieu pour
rapporter tout ce qu’il avait vu dans la maison d’Abraham, et le chef-capitaine
dit aussi à son Seigneur :
―
Et maintenant votre ami Abraham
a dit, Fais
ce qui t’a été commandé mais je n’irais pas encore avec toi. Seigneur tout-puissant, ta gloire du royaume immortel
commande-t-elle tout ?
Dieu dit au chef-capitaine Michæl :
―
Va de nouveau chez mon ami
Abraham et parle-lui ainsi : Ainsi dit le Seigneur ton Dieu qui t’a amené à
la terre de promesse, qui t’a béni par-dessus le sable de la mer et par-dessus
les étoiles du ciel, qui a ouvert la matrice stérile de Sarah et permis Isaac
comme fruit de la matrice à la vieillesse : je te dis qu’en bénissant je te
bénirais véritablement, qu’en multipliant je multiplierais ta semence et te
donnerais tout ce que tu me demanderas, car je suis le Seigneur, ton Dieu, et
moi seul. Dis-moi pourquoi te rebeller contre moi,
pourquoi y-a-t-il grief en toi pour te rebeller contre mon archan-ge
Michæl ? Ne sais-tu pas que tous ceux venus d’Adam et Ève sont morts et
qu’aucun des prophètes n’a échappé à la mort ? Aucun de ceux qui gouvernent
comme rois n’est immortel, aucun de vos ancêtres n’a échappé au mystère de la
mort : ils sont tous morts, tous partis dans le shéol, tous cueillis par la
faucille de la mort. Mais sur toi je n’ai pas envoyé la
mort : je n’ai permis qu’aucune maladie mortelle ne vienne sur toi, je n’ai
pas permis que la faucille de la mort te saisisse, je n’ai pas permis aux filets
du shéol de te recouvrir, je n’ai jamais souhaité qu’aucun mal te saisisse, mais
j’ai envoyé en bon renfort Michæl, mon chef-capitaine, vers toi pour annoncer
ton départ de ce monde, que tu places en ordre ta maison avec tout ce qui
t’appartient et bénisse Isaac ton ¦fils. Maintenant
sache que j’ai fait ceci en souhaitant ne pas vous affliger, alors pourquoi
avoir dit à mon chef-capitaine, Je
n’irais pas avec toi ? Pourquoi avoir parlé ainsi ?
Ne sais-tu pas que si je laisse aller la mort venir sur toi je n’aurais pas à
voir si tu viendrais ou non !
9.
Le chef-capitaine reçut les encouragements du
Seigneur et descendit vers Abraham qui se leva dès qu’il le vit. Le
chef-capitaine [prince] dit tout ce qu’il avait entendu du Très-haut et
le juste tomba face à terre comme mort ; le saint et juste Abraham se jeta
aux pieds de l’incorporel et le supplia en larmes :
― Je t’implore chef-capitaine des
armées du-dessus puisque tu as entièrement daigné venir toi-même vers moi, ton
serviteur indigne et pécheur en toutes choses, je t’implore quand même o
chef-capitaine de porter ma parole de nouveau au Très-haut et lui dire :
― Ainsi parle votre
serviteur Abraham : Seigneur, Seigneur ! En tout ce que je t’ai
demandé, action et parole, tu m’as entendu et réalisé tous mes conseils.
Seigneur, je ne résiste pas maintenant à ton pouvoir, car moi aussi je sais que
je ne suis pas immortel mais mortel, parce que toutes choses se rapportent avec
crainte à ton ordre et tremblent face à ton pouvoir, et moi aussi je
crains ! Mais je te fais une demande. Entends maintenant ma prière Seigneur
maître. Je désire voir toute la terre pendant ma vie avant que je meure. Après
que je vois par ce corps toutes les créations que tu as établies d’une parole,
je partirais sans douleur.
Le chef-capitaine revint se tenir devant
Dieu et lui rapporta tout :
―
Ainsi parle Abraham votre ami,
Je désire voir toute la terre pendant ma vie avant que je meure.
Entendant cela, le Très-haut donna cet ordre
au chef-capitaine Michæl :
―
Prends un nuage de lumière des
anges qui ont pouvoir sur les chariots et descendez prendre le juste Abraham sur
un chariot de chérubim ; exaltez-le dans les airs du ciel pour qu’il puisse
voir toute la terre.
10.
L’archange Michæl descendit prendre Abraham
et l’amener sur le nuage avec 60 anges ensemble et chariot de
chérubim, pour l’exalter dans les airs du ciel. Abraham monta sur le chariot
au-dessus de toute la terre et ce jour-là Abraham vit le monde comme il était.
Certains labouraient, certains conduisaient des charrettes, à un endroit des
hommes nourrissaient des troupeaux ; il en vit d’autres de nuit qui
jouaient de la harpe et dansaient, à un autre endroit des hommes s’opposaient en
contestant la loi, ailleurs des hommes pleuraient en mémoire des morts, il vit
aussi le nouveau fiancé reçu avec honneur ; en un mot, il vit toutes choses
qui se font dans le monde, tant bien que mal. Passant au-dessus, Abraham vit des
hommes qui portaient des épées et tenaient le tranchant dans leurs
mains.
― Qui sont ceux-là ? demanda-t-il
au chef-capitaine.
―
Des voleurs qui ont l’intention
d’assassiner, de voler, de brûler et détruire, dit le chef-capitaine.
― Seigneur, Seigneur !
dit Abraham. Entends ma voix. Ordonne aux bêtes sauvages de sortir du bois
pour les dévorer.
Pendant qu’il parlait, les bêtes sauvages
sortirent du bois et les déchiquetèrent. À un autre endroit il vit un homme et
une femme faire l’un et l’autre fornication.
― Seigneur, Seigneur !
dit-il. Ordonne à la terre de s’ouvrir pour les avaler.
La terre
se fendit et les avala immédiatement. À un autre endroit il vit des hommes
creuser à travers une maison et prendre à d’autres leurs possessions.
― Seigneur, Seigneur !
dit-il. Ordonne au feu de descendre du ciel pour les consumer.
Pendant qu’il parlait, le feu descendit du
ciel et les consuma. Et une Voix vint directement du ciel dire au
chef-capitaine :
―
Chef-capitaine Michæl !
Ordonne d’arrêter le chariot et détourne Abraham qu’il ne puisse pas voir toute
la terre, car Abraham n’a aucune pitié pour les pécheurs parce qu’il est sans
péché, et quand il voit tous ceux qui vivent dans le mal, il détruirait tous les
créés. Mais j’ai fait le monde et je ne souhaite qu’aucun d’eux soit détruit
mais attends qu’ils se convertissent et vivent avant que le pécheur meurt. Amène
Abraham à la 1e porte du ciel qu’il puisse voir les jugements et les
rétributions – et le repentir des âmes coupables qu’il a détruites.
11.
Michæl
détourna le chariot et emmena Abraham à la 1e porte du ciel, à l’est. Abraham vit 2 passages, l’un compact et
étroit, l’autre large et spacieux, et il vit 2 portes, la large sur le passage
large et l’étroite sur le passage étroit ; à l’extérieur des 2 portes, il
vit un homme qui était assis sur un trône doré, terrible d’apparence comme pour
le Seigneur. De nombreuses âmes vinrent franchir la porte
large sous la conduite des anges, et d’autres âmes peu nombreuses furent
conduites par des anges à la porte étroite. Quand l’être merveilleux qui
reposait sur le trône d’or vit qu’il y en avait si peu entrer par la porte
étroite mais beaucoup par la porte large, il tordit les cheveux de sa tête et
les côtés de sa barbe, se jeta soudainement de son trône à terre, pleurant et
gémissant. Et lorsqu’il vit plus d’âmes entrer par la porte étroite, il se
releva de terre et se rassit sur son trône avec allégresse, jubilant de joie. Abraham demanda au chef-capitaine :
― Mon-seigneur chef-capitaine, qui
est cet homme plus merveilleux et distingué d’une telle gloire, qui pleure en
gémissant et parfois jubile de joie ?
―
C’est dans une telle gloire que
le premier-créé Adam surveille le monde puisque tous sont venus de lui. Il se
relève s’asseoir sur son trône lorsqu’il voit de nombreuses âmes passer la porte
étroite, exultant et se réjouissant de joie, car cette porte mène à la vie et
les justes qui passent entrent dans le paradis, dit l’être incorporel. Le
premier-créé Adam est dans la joie quand il voit les âmes sauves. Mais lorsqu’il
voit de nombreuses âmes passer par la porte large, il tire les cheveux de sa
tête en se jetant au sol et se lamente en pleurant amèrement, car la grande
porte conduit au châtiment éternel de la destruction des pécheurs et Adam
le premier-créé tombe de son trône, dans les larmes et grande lamentation à la
destruction des pécheurs, car beaucoup sont perdus et peu sauvés. Sur 7,000
âmes, une à peine est trouvée sauve, juste et sans tâche.
12.
Alors qu’il me disait ces choses, voici, 2
anges à l’aspect du feu, au regard sévère, à l’esprit sans miséricorde,
conduisent des milliers d’âmes en les fouettant par des lanières de feu sans
égard. L’ange retint l’âme de l’un et conduisirent toutes les autres à la large
porte de la destruction. Nous sommes aussi allés avec les anges et
avons passé cette large porte. Placé entre les 2 portes est un trône terrifiant
d’aspect, de cristal extrêmement scintillant, comme du feu, et dessus assis un
homme merveilleux, brillant comme le soleil, comme le fils de Dieu. Devant lui,
une table comme cristal, toute d’or et de toile fine, où est posé un livre de
3 m d’épaisseur et 5 m de large. À sa droite et sa gauche, 2
anges qui tiennent le papier, l’encre et le crayon. Devant la table, assis, un
ange de lumière tient dans sa main une balance, et à sa gauche, assis, un ange
ardent de feu, sévère et sans miséricorde, en lui le feu très-consumant pour
éprouver tous les pécheurs, qui tient dans sa main une trompette. Assis sur le
trône, l’homme merveilleux juge et condamne lui-même les âmes ; à droite et
à gauche, les 2 anges écrivent à droite la droiture et à gauche le
mal ; devant la table, l’être qui tient la balance pèse les âmes et l’ange
de feu qui tient le feu éprouve les âmes.
― Que voyons-nous ? demanda
Abraham au chef-capitaine Michæl.
―
Ce que tu vois saint Abraham est
le jugement et la rétribution, dit le chef-capitaine.
Voici, l’ange qui tenait l’âme dans sa main
la plaça devant le juge. Et le juge dit à l’un des anges qui le sert :
―
Ouvre ce livre et trouve-moi les
péchés de cette âme.
Le livre fut ouvert et il trouva sa droiture
et ses péchés pareillement balancés et la plaça au milieu, ne la donnant ni aux
tourments, ni à ceux qui sont sauvés.
13.
Et Abraham dit :
― Mon-seigneur chef-capitaine, qui
est ce juge merveilleux et les anges qui écrivent ? Qui est l’ange comme le
soleil qui tient la balance et l’ange de feu qui tient le feu ?
―
Très saint Abraham, l’homme
terrible que tu vois assis sur le trône se nomme Abel, fils du premier-créé Adam
que le mauvais Caïn a tué. Il est assis pour faire l’examen des hommes justes et
des pécheurs pour les juger tous, car Dieu a dit, Ce n’est pas moi qui vous
jugerais, mais chaque homme sera jugé par l’homme. C’est pour cette raison
qu’il l’a placé au jugement, à juger le monde jusqu’à sa venue de grande gloire,
juste Abraham, qui viendra en jugement final et rétribution éternelle et
inchangeable que personne ne pourra contester, dit le chef-capitaine.
Tous les hommes qui viennent à l’origine
du premier-créé sont jugés ici en 1er par son fils ;
au
2e à venir, eux tous et les esprits de toutes créatures seront jugés
par les 12 tribus d’Isræl ;
et au 3e et dernier
jugement ils seront jugés par le souverain Dieu de tous, et personne ne pourra
révoquer les sentences des frappes terrifiantes. Le jugement et la rétribution
du monde se fait par ces 3 tribunaux ; et pour cette raison, une situation
n’est pas définitivement confirmée par 1 ou 2 témoignages mais tout sera établi
par 3 témoignages. Les 2 anges à la main droite et à la gauche sont ceux qui
écrivent la droiture et le mal ; celui à droite note la droiture et celui à
gauche le mal.
L’ange comme le soleil qui tient la
balance dans sa main est l’archange Dokiel qui pèse le juste poids de la
droiture et le mal par la droiture de Dieu. L’ange de feu sans pitié qui tient
le feu dans sa main est l’arc-hange Puruel qui a autorité sur le feu pour
éprouver les travaux des hommes par le feu : si le feu consume les actions
de quelqu’un, l’ange du jugement s’en saisit immédiatement et l’emmène du côté
du lieu le plus amer du châtiment des pécheurs, mais si le feu approuve les
actions de quelqu’un et ne s’en saisit pas, cet homme est justifié ; l’ange
de la droiture le prend pour être sauvé et l’emmène dans le lot des justes.
C’est ainsi très juste Abraham que toutes les choses des humains sont jugées par
le feu et la balance.
14.
Abraham dit au chef-capitaine :
― Mon-seigneur chef-capitaine,
pourquoi l’âme que l’ange tenait dans sa main fut jugée d’être placée au milieu
?
―
Écoute juste Abraham : le
juge a trouvé sa droiture égale à son mal et ne l’a pas soumise ni au jugement,
ni d’être sauve, jusqu’à ce que le juge de tous vienne, dit le chef-capitaine.
― Qu’est-il requis pour que l’âme
soit sauve ? dit Abraham au chef-capitaine.
―
Elle entre au salut si elle
obtient une droiture au-dessus de son mal, dit le chef-capitaine.
― Viens chef-capitaine Michæl,
faisons une prière pour cette âme, peut-être Dieu nous écoutera, dit Abraham.
―
Amen, qu’il en soit ainsi !
dit le chef-capitaine.
Ils firent une prière de supplication pour
l’âme et Dieu entendit. Quand ils se relevèrent de leur prière, ils ne virent
plus l’âme qui se tenait là et Abraham dit à l’ange :
― Où est l’âme que tu avais placée
au milieu ?
―
Elle a été sauvée par votre
juste prière. Voici, un ange de lumière l’a prise et l’a portée au-dessus, au
paradis, répondit l’ange.
― Je glorifie le nom de Dieu le
Très-haut et son immesurable miséricorde ! dit Abraham.
Abraham dit au chef-capitaine :
― Je te sollicite archange
d’écouter ma prière pour faire encore appel au Seigneur et supplier sa
compassion : implorons sa miséricorde pour les âmes des pécheurs
précédents, que j’ai maudits et détruits par ma colère, que la terre a dévorés,
que les bêtes sauvages ont déchiquetés, que le feu a brulés sur mes
paroles ; maintenant je sais que j’ai péché devant le Seigneur notre Dieu.
Viens Michæl, chef-capitaine des armées d’en-haut, venons ensemble en appeler
avec larmes à Dieu pour qu’il puisse me pardonner mon péché et me les accorder.
Le chef-capitaine l’écouta et ils firent une
supplication devant le Seigneur. Ils l’appelèrent pour un long moment, jusqu’à
ce qu’une voix vienne dire du ciel :
―
Abraham, Abraham ! J’ai
écouté la prière de ta voix et te pardonne ton péché. Et ceux que tu imagines
que j’ai détruits ont été rappelés à être remis en vie par mon extrême bonté
après avoir requis le jugement de leur rétribution du moment. Mais je ne
requerrais pas la mort de ceux dont je détruis leur vie sur terre.
15.
La voix du Seigneur dit au chef-capitaine
Michæl :
―
Michæl mon servant, ramène
Abraham à sa maison, car sa fin est proche et la mesure de sa vie est
accomplie ; qu’il place toutes ses choses en ordre, prends-le alors et me
l’amène.
Le chef-capitaine tourna le nuage du chariot
et ramena Abraham à sa maison. Il alla dans sa chambre et s’assit sur sa natte.
Son épouse Sarah vint embrasser les pieds de l’incorporel et dit humblement :
― Je te remercie mon-seigneur
d’avoir ramené mon-seigneur Abraham, car nous pensions qu’il nous avait été
pris.
Son fils Isaac vint et tomba à son cou, tous
ses esclaves hommes et femmes de la même manière entourèrent Abraham et
l’embrassèrent en glorifiant Dieu. L’être incorporel leur dit :
―
Écoute juste Abraham :
regarde ton épouse Sarah, regarde ton fils¦ Isaac, regarde
aussi autour de toi tous tes serviteurs et servantes ; prends
disposition de tous ce que tu as, car le jour est proche que tu doives quitter
ce corps pour aller au Seigneur une fois pour toute.
― Le Seigneur l’a-t-il dit ou
dis-tu cela de toi-même ? dit Abraham.
―
Écoute juste Abraham, le
Seigneur l’a commandé et je te le dis, répondit le chef-capitaine.
― Je n’irais pas avec toi, dit
Abraham.
Entendant ces mots, le chef-capitaine partit
immédiatement de la présence d’Abraham et monta aux cieux ; il se tint
devant le Très-haut Dieu et dit :
―
Vois Seigneur tout-puissant,
j’ai écouté Abraham ton ami dans tout ce qu’il t’a dit et accompli ses
demandes : je lui ai montré ta puissance sur toute terre et mer sous le
ciel ; je lui ai montré le jugement et la rétribution au moyen du nuage et des
chariots, et il dit encore, Je
n’irais pas avec toi.
Le Très-haut dit à l’ange :
―
Est-ce que mon ami Abraham t’a
encore dit, Je
n’irais pas avec toi ?
―
Il dit ainsi Seigneur
tout-puissant, dit l’archange, et je m’abstiens de poser des mains sur lui,
car il est ton ami depuis le début et fait toutes choses plaisantes à ta
vue : il n’y a aucun homme comme lui sur terre, pas même Job, l’homme
incroyable ; je m’abstiens donc de poser des mains sur lui. Ordonne ce qui
doit se faire, roi immortel !
16.
Le Très-haut dit :
―
Appelle ici qui est désignée de
mort, à l’aspect sans scrupule et au regard sans pitié.
Michæl l’incorporel partit et dit à la
mort :
―
Viens ici, le Seigneur de la
création, le roi immortel t’appelle !
Entendant cela, la mort chancela, saisie de
grande terreur, et vint en tremblant de grande crainte. Elle se tint
chancelante, gémissant et tremblant devant le Père invisible, attendant l’ordre
du Seigneur. Le Dieu invisible dit à la mort :
―
Viens ici, toi au nom amèrement
féroce au monde ! Cache ta férocité, couvre ta corruption, et jette loin de
toi ton amertume pour revêtir toute ta beauté et ta gloire : descends vers
mon ami Abraham pour le prendre et me l’apporter. Mais je te dis maintenant de
ne pas le terrifier mais de l’apporter par un juste discours parce qu’il est
pour moi mon ami.
Ayant entendu cela, la mort sortit de la
présence du Très-haut et revêtit une longue robe de grande brillance pour rendre
son apparence comme le soleil, devenant juste par-dessus les fils des hommes
remarquables, et prenant la forme d’un archange avec ses joues flamboyantes de
feu : elle partit alors vers Abraham. Sorti à ce moment-là de sa chambre,
le juste Abraham était assis sous les arbres de Mamré, tenant son menton dans sa
main, dans l’attente de la venue de l’archange Michæl. Une odeur de doux parfum
vint à lui dans un éclair de lumière, Abraham se retourna et vit la mort venir
vers lui en grande beauté et gloire. Abraham se leva pour aller à sa rencontre
pensant que c’était le chef-capitaine de Dieu. La mort le salua et dit :
―
Réjouis-toi Abraham, âme
juste précieuse, véridique ami du Dieu très-haut, compagnon des saints
anges !
― Hail ! Toi à l’aspect et la
forme du soleil, très glorieux soutien, porteur de lumière, homme
merveilleux ! Pourquoi ta gloire vient-elle à nous : qui es-tu et d’où
viens-tu ? dit Abraham à la mort.
―
Voici, très juste Abraham, je te
dirais la vérité, je suis le lot amer de la mort ! dit la mort.
― Nay, tu es le charme du
monde ! Tu es la beauté des hommes et la gloire des anges ! Tu es la forme
la plus claire que toute autre et tu dis, Je
suis le lot amer de la mort, et non je suis la plus claire de toute bonne
chose, lui dit Abraham.
―
Je te dis la vérité comme le
Seigneur me l’a prescrit, aussi je te le dis, dit la mort.
― Pourquoi es-tu venue ici ? dit
Abraham.
―
Je suis venue pour ton âme
sainte, dit la mort.
― Je sais ce que tu veux dire,
mais je n’irais pas avec toi, dit Abraham.
La mort fut silencieuse et ne lui répondit
pas un mot.
17.
Abraham se leva et entra dans sa maison, la
mort l’accompagna aussi. Abraham monta dans sa chambre, la mort monta avec lui.
Abraham s’allongea sur sa natte, la mort vint et s’assit à ses pieds. Et Abraham
dit :
― Pars, pars de moi, car je désire
me reposer sur ma couche !
―
Je ne partirais pas jusqu’à ce
que je prenne ton âme de toi, dit la mort.
― Par le Dieu immortel, je te
somme de me dire la vérité : es-tu la mort ? lui dit Abraham.
―
Je suis la mort, je suis la
destructrice du monde, lui dit la mort.
― Puisque tu es la mort, je te
demande de me dire si tu viens à tous dans une telle clarté de beauté et
gloire ? dit Abraham.
―
Nay mon-seigneur Abraham !
Mais ta droiture, la mer sans fin de ton hospitalité et la grandeur de ton amour
envers Dieu sont devenues une couronne sur ma tête ; j’approche le juste
avec beauté et grande gentillesse de paix mais je viens aux pécheurs avec grande
férocité de corruption, dans la plus grande amertume, au regard féroce et sans
pitié, dit la mort.
― Écoute-moi, je te demande de me
montrer ta férocité, toute ta corruption et amertume, dit Abraham.
―
Tu ne pourras voir ma férocité
très juste Abraham, dit la mort.
― Oui je pourrais supporter toute
ta férocité par les moyens du Nom du Dieu vivant, car la force de mon Dieu qui
est dans le ciel est avec moi !dit
Abraham.
La mort enleva tout charme de beauté, toute sa
gloire, et l’aspect semblable au soleil dont elle s’était revêtue et mit la
longue robe du tyran qui rendit son aspect sombre et plus féroce que toute
espèce de bêtes sauvages et plus malpropre que tous les malpropres. Elle montra à Abraham les 7 têtes de serpents
brûlants et 14 faces : une de feu brûlant de grande férocité, une face de
noirceur, une face de vipère la plus sombre, une face du plus terrible
précipice, une face du plus féroce cobra, une face de lion terrible, et une face
de céraste basilic. Elle lui montra également une face d’ardent cimeterre, une
face d’épée, une face d’éclair terrible de foudre et bruit de tonnerre mortel. Elle lui montra aussi une face de mer
d’orage féroce et de rivière de courant féroce, une autre de terrible serpent à
3 têtes, une autre de tasse de mélange empoisonné, et lui montra promptement une
grande férocité, une insupportable amertume, et toute maladie mortelle à l’odeur
de mort. De l’insupportable amertume et grande férocité elle fit mourir 7,000
serviteurs et servantes ; mais le juste Abraham devint indifférent à
l’esprit de la mort qui le manqua.
18.
Voyant ces choses, le tout-saint Abraham dit
à la mort :
― Je te demande mort
toute-destructrice de cacher ta férocité et revêtir la belle forme que tu avais
avant.
La mort cacha aussitôt sa férocité et remit
la beauté qu’elle avait avant. Et Abraham dit à la mort :
― Tu as détruit tous mes
serviteurs et servantes ! Pourquoi avoir fait ça ? Dieu t’a-t-il
envoyé ici aujourd’hui à cette fin ?
―
Nay mon-seigneur Abraham, ce
n’est pas comme tu dis, c’est à ton sujet que j’ai été envoyé ici, dit la mort.
― Combien sont morts alors ;
le Seigneur te l’a-t-il dit ? dit Abraham à la mort.
―
Très juste Abraham, dit la mort,
crois que c’est merveilleux que tu n’aies pas été emporté avec eux. Néanmoins je
te dis la vérité, si la main droite de Dieu n’avait pas été avec toi à ce
moment, tu serais également écarté de cette vie.
― Maintenant je sais que je suis
devenu indifférent à la mort sans que mon esprit défaille. Mais je te demande
mort toute-destructrice, puisque mes serviteurs sont morts avant leur temps,
viens et prions le Seigneur notre Dieu pour qu’il nous entende et relève ceux
qui sont morts avant leur temps par ta férocité, dit le juste
Abraham.
―
Amen, qu’il en soit ainsi !
dit la mort.
Abraham se leva et tomba en prière, le
visage à terre, la mort conjointement avec lui. Le Seigneur envoya un esprit de
vie sur ceux qui étaient morts et ils furent remis en vie. Le juste Abraham
rendit gloire à Dieu.
19.
Il monta s’étendre dans sa chambre et la mort
vint se tenir devant lui. Abraham lui dit :
― Quitte-moi, car mon esprit est
dans l’indifférence et je désire me reposer.
―
Je ne te quitterais pas jusqu’à
ce que je prenne ton âme, dit la mort.
Abraham dit à la mort d’une mine
austère et d’un regard de colère :
― Qui t’a commandé de dire
cela, ou dis-tu ces paroles d’arrogance de toi-même ? Je n’irais
pas avec toi jusqu’à ce que le chef-capitaine Michæl vienne vers moi, alors
j’irais avec lui. Mais je te le dis aussi, si tu désires que je t’accompagne,
explique-moi tous tes changements : les 7 têtes de serpents brûlants, celle
de la face du précipice, celle de l’épée effilée, celle du fort hurlement de la
rivière, celle de la mer impétueuse qui rage si violemment ; déclare-moi
aussi le tonnerre insupportable, la foudre terrible, la tasse de mauvaise odeur
du mélange empoisonné : explique-moi tout.
―
Entends juste Abraham,
répondit la mort, depuis 7 âges je détruis le monde et descends tout vers le
shéol ; rois, gouverneurs, riches, pauvres, esclaves, hommes libres ;
je mène au fond du shéol, c’est pour cela que je t’ai montré les 7 têtes des
serpents. La face de feu
que je t’ai montrée fait mourir plusieurs consumés par le feu et voient la
mort sous une face de feu. La face du
précipice ou de terribles précipices que je t’ai montrée fait mourir beaucoup
d’hommes en descendant du haut des arbres qui perdent leur vie et voient la mort
sous la forme d’un terrible précipice. La face
d’épée je t’ai montrée fait se tuer beaucoup aux guerres par l’épée et
voient la mort sous une épée. La face de
rivière au très fort courant que je t’ai montrée fait périr beaucoup,
soudainement noyés par le croisement de plusieurs eaux portées au loin par de
grands fleuves, et voient la mort avant leur temps.
La face de
la mer enragée de colère que je t’ai montrée fait engloutir beaucoup en mer,
faisant naufrage, tombés sous de grandes vagues, et voient la mort comme la mer.
L’insupportable tonnerre et la foudre terrible je t’ai montrés font
que beaucoup d’hommes rencontrent l’insupportable tonnerre et la foudre terrible
venant les saisir dans un moment de colère, et voient la mort.
Je t’ai
aussi montré les bêtes venimeuses sauvages ; cobra, basilics, vipères,
léopards, lions, lionceaux, ours. Je t’ai brièvement montré le visage de chaque
bête sauvage, être le plus juste, car beaucoup d’hommes sont détruits par les
bêtes sauvages et d’autres perdent leur vie par morsure des serpents
venimeux ; serpents, cobras, cérastes, basilics et vipères. Je t’ai aussi
montré les tasses de mélange empoisonné de mort, car beaucoup d’hommes se font
donner une boisson empoisonnée par d’autres hommes et partent brusquement sans
s’y attendre.
20.
Abraham dit :
― Dis-moi je te demande, y-a-t-il
une mort inattendue ?
―
Je te dis la vérité de Dieu qu’il y a vraiment 72 morts, et l’une
d’elles est la simple mort par laquelle beaucoup d’hommes sont donnés à la
tombe au temps fixe accompli et entrent dans la mort en une heure. Voici je t’ai
dit tout ce que tu as demandé, très juste Abraham ! Maintenant je te dis,
écarte tout conseil et cesse de tout demander une fois pour toute et venir.
Viens avec moi comme Dieu et juge de tout m’a commandé ! dit la
mort.
― Quitte-moi encore que je puisse
me reposer sur ma couche, car je suis très faible du cœur depuis que je t’ai vue
de mes yeux ; ma force m’échappe, tous les membres de ma chair me semblent
un poids de plomb et mon esprit est excessivement affligé. Pars un peu, car j’ai
dit que je ne peux pas supporter voir ta forme, dit Abraham à la mort.
Isaac son fils vint et tomba en pleur sur sa
poitrine ; Sarah son épouse vint embrasser ses pieds en se lamentant
amèrement. Ses esclaves hommes et femmes vinrent aussi et entourèrent sa couche
en se lamentant grandement. Abraham devint indifférent à la mort. La mort dit à
Abraham :
―
Viens ! Prends ma main
droite et que gaieté, vie, et force viennent à toi !
La mort séduit Abraham. Il prit sa main
droite et son âme adhéra directement à la main de la mort. L’archange Michæl
vint immédiatement avec une multitude d’anges prélever son âme précieuse de ses
mains dans un vêtement de toile divinement tissé. Ils enduisirent le corps du juste Abraham
d’onguents parfumés divins et l’ensevelirent au chêne de Mamré de la terre
promise, le 3e jour de sa mort. Les anges qui reçurent sa précieuse
âme montèrent au ciel en chantant l’hymne 3 fois saint au Seigneur Dieu de
tous et la placèrent là pour adorer le Dieu et Père. Abraham était incliné en adoration par
suite des grandes éloges de gloire rendues au Seigneur. Et de là vint la voix
pure de Dieu et Père qui dit :
―
Amenez mon ami Abraham au
paradis où sont les habitations de mes justes êtres, les demeures de mes saints,
avec Isaac et Jacob en son sein, où n’est aucun trouble, ni grief, ni pleur,
mais paix et réjouissance de vie éternelle !
Le
testament d’Isaac
Préface
Abraham avait dit en
son cœur, Je prépare de mon abondance des choses à
donner à tout homme qui me le demande et à tout passant, mais je n’ai encore
rien donné à mon Seigneur Dieu, le donneur de toutes bonnes choses. Et
un jour que les fils de Dieu se tenaient devant Dieu, l’accusateur étant parmi
eux, Dieu l’interrogea d’où il venait et ce qu’il y avait vu des actions
humaines ; et il
répondit : ― J’ai vu que les fils terrestres
ne te louangent plus, ni te vénèrent, et après avoir obtenu leur demande ils
oublient de te remercier. J’ai vu qu’Abraham, le fils de Térah, tant qu’il était
sans enfant il construisait des autels et déclarait ton nom au monde, mais il
t’oublie depuis que tu lui as donné un fils à 100 ans. Le jour où Isaac fut
sevré, je suis venu mendier à sa porte et revenu sans aumône. Il a construit une
grande maison qu’il dispose aux étrangers mais à toi il ne donne aucun sacrifice
de valeur. Demande-lui un sacrifice de grand prix et il te le
refusera.
Le Seigneur Dieu apparut à
Abraham et lui dit : — Je suis venu te demander une
chose. Je t’ai sauvé de tous dangers : je t’ai délivré de la fournaise de
Babylone ; je t’ai sauvé de l’armée de Nimrod ; je t’ai amené jusqu’à cette
terre et t’ai donné des serviteurs et des servantes, des troupeaux de moutons et
de chevaux ; je t’ai donné un fils dans ton vieil âge ainsi que la victoire sur
tes ennemis et sur les nouvelles épreuves qui t’attendent. Je dois te mettre à
l’épreuve pour voir ta reconnaissance de cœur et que tous voit ta droiture,
qu’ainsi ton obéissance soit parfaite, aussi, présente ton
fils. ― Lequel des deux ? répondit
Abraham tremblant. — Celui qui compte pour toi, dit
la voix de Dieu. ― Chacun est le seul fils de sa
mère… — Celui que tu aimes.
― J’aime les deux.
— Celui que tu aimes plus, dit la
voix de Dieu. ― J’aime les deux pareillement,
dit Abraham. — Alors je demande Isaac, dit la
voix de Dieu. ― Que dois-je faire de lui
Seigneur ? — Va à l’endroit que je te dirais
où les collines se lèveront subitement à vue du fond de la vallée. Va à cet
endroit d’où ma lumière et ma connaissance
sont une fois sorties et que mes yeux observent inlassablement, d’où s’élèvera
pour moi la fumée des encens, à l’endroit où la prière est entendue et le
sacrifice est offert pour moi, où en fin des temps je jugerais les nations et
jetterais les incroyants au puits de Gehinom ; à la terre de Moriah que je
te montrerais et où tu présenteras ton fils Isaac en offrande, entièrement par
le feu. ― T’apporterais-je un tel
sacrifice !? Où est le sacrificateur qui préparera le sacrifice ?
— J’ai pris le sacerdoce de Shem
et t’en ai revêtu, dit la voix de Dieu. ― Il y a de nombreuses collines
dans ce pays, sur laquelle monter ? — Une montagne sur laquelle repose
ma gloire, dit la voix de Dieu.
LE
TESTAMENT D'ISAAC
The Testament of Isaac | Falasha Anthology | Die Testamente Isaaks und Jakobs | traduit du copte par Kuhn, de l’arabe par Stinespring, du guèze par Heide.
1.
Voici la sortie du corps
d’Isaac le patriarche qui mourut dans la paix de
Dieu.
Écrit du testament du
patriarche Isaac. Il adressa ces paroles d’instruction à son fils Jacob et à
tous ceux qui étaient réunis autour de lui :
― Les paroles d’instruction, les
médecines de vie, avec les bénédictions des patriarches sont sur ceux qui
écoutent ces paroles et ceux qui viennent après nous. Que la grâce de Dieu soit
avec tous ceux qui croient comme il est écrit :
Vous
avez entendu une parole pour qu’elle
habite en vous. Ceci est le but de l’obéissance et Dieu
fera grâce à ceux qui croient. Celui qui croit aux paroles de Dieu et en ses
saints sera héritier du royaume de Dieu. Dieu était avec les générations passées
qui sont éteintes en raison de leur innocence et leur foi envers Dieu ; il
sera également avec les générations à venir.
2.
Le temps était venu pour
Isaac le patriarche de sortir de son corps. Dieu envoya vers lui l’ange de son
père Abraham qui lui dit :
―
Hail, fils de la
promesse !
Il leva son visage vers la
face de l’ange suivant l’habitude quotidienne du juste patriarche de converser
avec les anges. L’ange avait assumé la ressemblance de son père Abraham, il
ouvrit sa bouche avec joie et s’écria tout
haut :
― Je vois ton visage comme
quelqu’un voit le visage de Dieu !
―
Écoute
¦Isaac, lui dit
l’ange, Dieu m’envoie vers toi pour te prendre et voir tous les saints placés
auprès de ton père Abraham aux cieux. Ton père Abraham t’attend ; lui-même
va venir vers toi. Voici, un trône t’est préparé auprès de ton père Abraham, car
ta part et la part de Jacob ton fils¦ surpassent
celle de tous les autres de la création entière de Dieu ; c’est pourquoi tu
as reçu à tout jamais le nom de patriarche du monde.
― Je m’émerveille à ton égard,
père bienaimé de Dieu ! dit Isaac.
―
¦Isaac, je suis
l’ange qui a servi ton père Abraham ! Réjouis-toi maintenant, je vais te
porter à jamais du chagrin à la joie, de la souffrance au repos ; je vais
t’emmener de la prison à un lieu que tu pourras disposer à volonté, lieu de joie
et de bonheur ; je vais t’emmener à la lumière et au mérite, avec
l’abondance de joie sans fin. Écris ton testament en décret pour ta maison, car
je vais te traduire au repos pour toute l’éternité. Béni est ton père qui t’a
engendré, béni es-tu, béni est ton fils Jacob, béni sont les descendants qui
viendront après toi !
3.
Jacob les entendait parler
ensemble sans rien dire. Le cœur lourd, Isaac dit à
l’ange :
― Que ferais-je pour Jacob,
lumière de mes yeux ? Je crains ce qu’Ésau peut lui faire ; tu connais
la situation...
― Isaac, même
toutes les nations de la terre réunies ensemble ne pourraient d’annuler les
bénédictions prononcées sur Jacob quand tu le bénis, car le Père, le fils et le
saint esprit le bénirent, et Michæl, Gabriel, tous les anges, tous les
êtres célestes, tous les esprits des justes et ton père Abraham répondirent
tous, Amen, lui dit l’ange. L’épée ne
touchera pas son corps. Il sera tenu en grand respect et s’accroitra grandement,
s’étendant de long en large, et 12 trônes sortiront de lui.
― Tu me donne beaucoup de
réconfort, dit Isaac à l’ange, mais ne laisse pas Jacob savoir au cas qu’il
s’inquiète.
―
¦Isaac, béni sont
tous les justes qui sortent de leur corps, bénis sont-ils de rencontrer
Dieu ! Malheur, malheur, malheur trois fois au pécheur né de ce monde, de
grandes souffrances viendront sur lui.
Donne à tes fils ces
instructions et celles que ton père t’a données sans rien cacher à Jacob, lui
dit l’ange, mais qu’il les écrive pour instruire les générations qui viennent
après vous et pour ceux qui aiment Dieu afin qu’ils puissent vivre leurs vies en
accord avec elles, alors je prendrais soin de toi pour te porter sans délai à la
joie. Je te la donne la paix que mon Seigneur m’a donnée, car je vais vers
celui qui m’a envoyé.
4.
Quand il eut dit cela,
l’ange s’éleva du lit sur lequel dormait Isaac et retourna dans les mondes d’en
haut ; notre père Isaac le regardait partir, émerveillé de la vision qu’il
avait vue.
― Je ne verrais pas la lumière du
jour avant d’être demandé, dit-il.
Tandis qu’il méditait à ça,
Jacob se réveilla du sommeil où l’ange l’avait plongé pour ne pas entendre. À
son éveil, il partit courir vers la chambre où dormait son père et lui
dit à la porte :
― Avec qui parlais-tu mon
père ?
― Tu as entendu mon fils, ton
vieux père est demandé et te sera retiré, lui dit Isaac.
Et Jacob se mit à
pleurer ; il mit ses bras autour du cou de son père et
s’écria :
― À moi, ma force me quitte !
Aujourd’hui mon père tu fais de moi un orphelin…
Isaac enlaça son fils
Jacob et pleura. Ils pleurèrent ensemble jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus
pleurer :
― Prends-moi avec toi père
Isaac ! dit Jacob.
― Je ne l’obtiendrais pas mon
fils. Attends jusqu’à ce que tu sois demandé mon aimé, répondit Isaac.
Je me souviens le jour que toute la terre avait tremblé d’un bout à
l’autre quand mon père Abraham [parla et
dit, Je suis
incapable de déplacer aucune partie du décret]. Je n’avais plus la force pour faire quoi que ce
soit…
Ce que Dieu a prescrit pour
chacun, il l’a prescrit de sûre autorité, et ses ordonnances sont immuables.
C’est une issue dont personne n’échappe. Écoute mon fils et sache que je suis
heureux d’aller vers Dieu, je suis fortifié d’un esprit
conducteur.
Où sont Adam et Ève, notre
père et mère, premiers créés des mains de Dieu ? Où est Abel ? Et
après lui [Seth, Énos, Kénan], Mahalaleel, Jared, Métushélah, [Lamech],
notre père Noah et ses fils Shem, Ham et Japhet ? Et après eux, Arphashad,
[Shélah]
et Kainan [son fils, qui engendra
Melchisédec], Éber, [Péleg], Réhu,
Sérug, Nahor, Térah, et mon père béni Abraham, et Lot [le fils de]
son frère ? Tous ont expérimenté la mort, excepté notre père Hénoc, le
parfait. Après eux, 42 générations de plus passeront jusqu’à la venue du messie
[Jésus]
né d’une vierge pure du nom de Maryam. Quand 30 ans passeront, il annoncera la
fin du monde et choisira 12 hommes à qui il révèlera les secrets.
5.
Après qu’Isaac eut parlé,
tous ceux de sa maison se rassemblèrent autour de lui et pleurèrent, car son
fils avait parlé à tous ceux qu’il connaissait et ils vinrent à lui en larmes.
Quand sa vue avait commencé à faiblir, notre père Isaac s’était fait une pièce
dans sa maison où il passait chaque jour à jeûner jusqu’au soir où il présentait
un jeune animal pour [le salut de] leurs âmes, à lui et ceux de sa maison, et
il passait la moitié de la nuit à prier et louanger Dieu. Il vécut cette vie
ascétique pendant 100 ans, gardant 3 périodes de 40 jours de jeûne chaque
année, sans boire ni manger, sans dormir sur son lit, à prier et rendre grâce à
Dieu continuellement.
6.
En apprenant que l’homme de
Dieu avait retrouvé la vue, ses fils et son frère comprirent que l’esprit de
Dieu lui avait parlé et vinrent vers lui entendre ses paroles de vie. Les plus
grands vinrent lui dirent :
― Tu peux voir clair
maintenant ! Comment as-tu regagné la vue après l’avoir
perdue ?
Le patriarche sourit, et
dit :
― Le Dieu d’Abraham me l’a accordé
en réconfort à mon vieil âge !
Le sacrificateur de Dieu
lui dit :
― Dis-moi ce que je dois faire
père Isaac ?
Isaac lui
dit :
― • Garde ton corps dans la pureté,
car en lui est placé le temple de Dieu. • N’engage pas de controverse
avec les autres de peur que ta bouche n’échappe une parole de
colère. • Sois sur tes gardes pour ne pas
prononcer de mauvaises paroles, ni te gonfler de vanité, ou colporter des
paroles irrespectueuses. • Vois que tes mains ne prennent pas ce qui n’est pas à
toi. • Ne présente pas d’offrande
ayant un défaut. • Lave-toi dans l’eau avant
d’approcher l’autel. • Ne mélange pas les pensées de
Dieu avec celles du monde quand tu te tiens devant lui.
• Fais tout pour être en paix
avec chacun.
Quand tu te tiens devant Dieu
pour présenter ton offrande, récite en privé 100 prières et fais à Dieu cet
aveu : O Dieu incompréhensible, insondable, inatteignable, trésor de
pureté ! Je viens à toi pour que tu
me purifies, car je suis souillé du fardeau de la chair et du sang et je viens
te demander d’alléger ma charge : par amour pour ta miséricorde,
purifie-moi et enlève mes fautes comme le feu brûle le bois ; pardonne-moi
qui suis un pécheur…
Je pardonne toutes les
créatures que tu as faites et n’ai aucune plainte contre personne ; je suis
en paix avec tout ce qui a été fait à ta ressemblance. Je suis insensible aux
esprits malveillants qui se présentent devant moi parce que je suis ton servant,
fils de ta servante.
Je suis celui qui pèche, et
toi celui qui pardonne ! Pardonne-moi pour me permettre d’approcher ton
saint lieu et que devant toi mon sacrifice soit acceptable. Ne me rejette
pas à cause de mes péchés mais reçois-moi auprès de toi comme un mouton perdu
malgré mes nombreux péchés, toi le Dieu qui a été avec notre père Adam, Abel,
Noah, notre père Abraham et son fils Isaac, et qui a été avec Jacob : sois
avec moi aussi et accepte de ma main mon
sacrifice !
7.
Quand tu auras tout dit,
prends alors ton sacrifice et offre-le : conforme-toi au sacrifice au ciel
envers Dieu pour de ne pas lui déplaire, car la fonction du sacrificateur n’est
pas une petite chose.
De ce jour jusqu’à la fin
des temps, le sacrificateur doit être tempéré à l’égard du manger, boire et
dormir. Il ne doit pas parler des choses rattachés à ce monde, ni écouter celui
qui en parle, mais passe sa vie totalement occupé à prier et veiller avec les
écrits jusqu’à ce que Dieu envoie la paix jusqu’à lui. Le sacrificateur doit
renoncer au monde qui travaille suivant le démon pour se joindre au service
sacré des anges pour que la pureté divine soit restituée. Il sera honoré devant Dieu
et ses anges grâce à ses saints sacrifices et son service angélique suivant
l’exemple institué aux cieux ; les anges seront ses amis grâce à la pureté
de sa foi, et grand sera son honneur devant Dieu. Petit ou grand, il nous est
requis d’être sans péché.
8.
Le peuple réunit autour de
lui dit :
― C’est juste, amen !
Le patriarche garda silence
et remonta sa couverture jusqu’à recouvrir son visage. Le peuple du
sacrificateur resta silencieux et le laissa se reposer un peu. Et l’ange de mon père
Abraham vint vers moi pour me conduire dans les cieux. D’un côté et de l’autre, je
vis se propager des terreurs assourdissantes, effroyables à voir ; certains
avaient une face de chameau, une face de lion, une face de chien, et d’autres
qui n’avaient qu’un œil tenaient dans leurs mains des lances de fer d’une
longueur de 3 aunes.
Je regardais et voici, un
homme fut emmené, et ceux qui le conduisaient allèrent avec lui ; arrivés
près des monstres, ceux qui étaient avec lui se retirèrent de côté et le lion
s’avança vers lui, le déchiqueta en petits morceaux et l’avala, puis le
vomit ; il revint lui-même comme avant et le monstre suivant le traita de
la même manière. En bref, ils passaient de l’un à l’autre pour que chacun le
mette en pièces, l’avale et le vomisse, et qu’il revienne à lui com-me
avant.
― Mon-seigneur, quel péché a
commis cet homme pour subir ça ? dis-je à
l’ange.
―
Cet homme que tu vois à présent
a eu une querelle avec son voisin et mourut sans s’ils se soient réconciliés.
Vois comme il est livré à 5 bourreaux chefs qui passeront 1 an à le tourmenter
pour chaque heure passée à se quereller avec son voisin. Penses-tu que ceux-là
sont les seuls, Isaac ? dit l’ange. Crois-moi Isaac, 600,000 [60 myriades]
bourreaux passent 1 an à tourmenter un homme pour chaque heure passée à
pécher : [il est emmené ici à ces
créatures qui le torturent chacun d’eux pour chaque heure d’hostilité envers son
prochain jusqu’à ce que l’année entière soit accomplie, s’il n’a pas fait
la paix] et ne s’est pas repenti avant son
départ et sa séparation de son corps.
9.
Il me conduit et m’emmena à
une rivière de feu aux flots d’1 aune [30
cubes] de hauteur, au grondement de tonnerre
du ciel, où je vis une armée d’âmes immergées ; ceux qui sont dans
cette rivière crient et pleurent fortement dans une grande agitation de
gémissements multiples. Ce feu consciencieux ne touche pas les justes mais il
brûle les pécheurs qui cuisent dans la puanteur qui les enveloppent. Je vis le
puits de l’abysse où s’élèvent des nuages de fumée et les hommes qui
s’engouffrent en criant plaintivement et grinçant des dents : tous
hurlaient. L’ange dit :
―
Ceux qui ont fait le péché des
sodomites sont dans la grande détresse !
Je vis également un puits
rempli de vers qui ne dorment pas. Je vis celui qui est chargé de tous les
châtiments au feu, Abdemerouchos [Temelouchos],
parler aux bourreaux du shéol avec menace
:
―
Frappez-les jusqu’à ce qu’ils
sachent qui est Dieu !
Je vis une maison bâtie en
pierre de feu, et dessous, de grands hommes qui gémissent en pleurant. L’ange me
dit :
―
Vois et observe les châtiments
de tes yeux.
― Mes yeux ne peuvent le
supporter, dis-je à l’ange. Combien de temps doivent durer ces
châtiments ?
―
Jusqu’à ce que Dieu le
miséricordieux ait pitié, me dit-il.
10.
Puis l’ange m’emmena dans
les cieux. Je vis mon père Abraham et je lui fis obéissance : il me salua
avec tous les saints. Les saints m’honorèrent grâce à mon père et marchèrent
avec moi pour m’emmener vers mon père. Je me prosternais avec tous les saints et
des chants de louange retentirent :
―
Saint, saint, saint, Seigneur
roi sabaoth ! Les cieux et la terre sont remplis de ta sainte gloire !
De son saint lieu, le Seigneur dit à mon père :
―
Il est bon, loyal et saint
Abraham, que tu sois venu avec ta racine juste ; il est bon que tu sois
venu dans notre ville. Tout ce que tu voudras maintenant demander, fais-en la
demande au nom d’Isaac ton fils¦ et elles seront
vraiment à toi.
― À toi le pouvoir tout-puissant
Seigneur ! dit mon père Abraham.
―
À qui sera donné le nom
d’Isaac : chacun d’eux qui copiera avec honneur son testament et nourrira
un pauvre homme avec du pain, au nom d’Isaac en mémoire de son saint jour, je te
les accorderais comme fils dans mon royaume, dit le Seigneur à
Abraham.
― Tout-puissant Seigneur !
dit Abraham, si un homme ne peut copier son testament, ne peux-tu l’accepter par
ta miséricorde, car tu es miséricordieux et compatissant…
―
Qu’il nourrisse un pauvre homme
avec du pain et je te l’accorderais en don comme un fils dans mon royaume
et il viendra avec toi à la 1e heure des 1,000 ans, dit le Seigneur à
Abraham.
― Suppose qu’il est pauvre et n’a
aucun moyen d’avoir du pain ? dit
Abraham.
―
Qu’il passe la nuit sans dormir
en mémoire d’Isaac et je te l’accorderais en don comme un héritier dans mon
royaume, dit le Seigneur.
― Suppose qu’il est faible et sans
force, dit mon père Abraham, peux-tu l’accepter par amour de ta
miséricorde ?
―
Qu’il offre un peu d’encens au
nom de ton fils¦ Isaac et je te
le donnerais comme un fils dans mon royaume, lui dit le Seigneur. S’il n’a aucun moyen
d’avoir de l’encens, qu’il recherche une copie de son testament et le lise au
jour d’Isaac ; et s’il ne peut pas le lire, qu’il aille écouter les autres
qui peuvent.S’il est incapable de faire aucune de ces choses, qu’il
aille dans sa maison et dise 100 prières et je te le donnerais comme un fils
dans mon royaume. La chose la plus importante
de toutes est qu’il présente une offrande au nom
d’Isaac¦ comme son corps
fut offert en sacrifice, alors non seulement je te donnerais tous ceux qui sont
appelés du nom d’Isaac comme fils dans mon royaume, mais je te donnerais aussi
tous ceux qui font une des choses que j’ai mentionnées ;
je te donnerais tous ceux
qui sont concernés par la vie d’Isaac et de son testament, ou font un acte de
compassion, comme donner à quelqu’un un verre d’eau à boire ou copier son
testament de sa propre main, et ceux qui le lisent avec foi, de tout leur cœur,
et croient à tout ce que j’ai dit. Mon pouvoir et le pouvoir de mon fils
bienaimé et du saint esprit seront avec eux et je te les donnerais comme fils
dans mon royaume. Paix à vous tous, mes
saints !
11.
Quand il eut parlé, des
chants de louanges retentirent :
―
Saint, saint, saint, Seigneur
roi sabaoth ! Les cieux et la terre sont remplis de ta sainte
gloire !
De son saint lieu, le Père dit à Michæl :
― Mon capitaine Michæl, va vite rassembler les anges et les saints tous ensemble qu’ils viennent à la rencontre de mon bienaimé Isaac !
Michæl souffla la trompette
sur-le-champ et tous les anges et les saints se rassemblèrent et vinrent vers la
couche de notre père Isaac. Le Seigneur monta sur son chariot, les séraphim et
les anges en avant de lui. Quand ils arrivèrent près
de la couche de notre père Isaac, apercevant la face de notre Seigneur, Isaac se
tourna aussitôt vers lui et s’écria plein de joie :
― Il est bon que tu sois venu mon
Seigneur avec ton grand archange Michæl ! Il est bon que tu sois venu
père Abraham avec tous les saints !
12.
Quand il dit cela, Jacob enlaça son père et l’embrassa en pleurant,
notre père Isaac fixa ses yeux sur lui et lui fit signe de garder silence. Notre
père Isaac dit au Seigneur :
― Souviens-toi de
Jacob ¦…
―
Mon pouvoir sera avec lui, lui
dit le Seigneur. Au temps venu, je deviendrais humain et mourrais pour revenir
de la mort le 3e jour ; je mettrais ton nom dans l’esprit de
chacun et ils t’invoqueront comme leur
père.
Isaac dit à
Jacob :
― Mon
¦ fils, voici la
dernière recommandation que je te donne aujourd’hui : garde-toi d’un œil
acéré, ne déshonore pas la ressemblance de Dieu ; ce que tu fais à l’homme,
tu le fais à la ressemblance de Dieu et Dieu te fera ainsi au lieu où tu le
rencontreras, au début et la fin.
Quand il eut dit cela,
notre Seigneur prit son âme, blanche comme neige, de son corps ; il
l’accueillit et la mit avec lui sur le chariot et l’emmena dans les cieux,
devant lui les séraphim jouaient de la musique avec tous les anges et les
saints. Il lui donna librement les bonnes choses de son royaume à jamais. Et
toutes les demandes que notre père Abraham fit au Seigneur, il lui donna
librement comme une alliance à toujours. […]
Le jour où Abraham l’offrit
en sacrifice, le ciel et la terre se remplirent de l’odeur apaisante de notre
père Isaac comme un argent de choix : tel est le sacrifice de notre père
Isaac le patriarche quand Abraham l’offrit en sacrifice à Dieu :
l’apaisante odeur du sacrifice d’Isaac monta jusqu’aux
cieux.
Le testament de Jacob
The
Testament of Jacob | Falasha
Anthology | Die Testamente Isaaks und
Jakobs | traduit du copte par Kuhn, de l’arabe par
Stinespring, du guèze par Heide.
LE TESTAMENT DE JACOB
1.
Voici la sortie du corps de
notre père Jacob appelé Isræl dans la paix de
Dieu. Dieu avait béni notre père
Jacob. Il s’était fait un endroit à part pour présenter ses prières à
Dieu jour et nuit ; les anges lui rendaient visite et le gardaient en
lui donnant force en tout. Dieu l’avait béni et le nombre de son peuple s’accrut
en Égypte. Quand il est descendu vers
son fils Joseph en Égypte, ses yeux étaient faibles à force de pleurer
continuellement pour Joseph, mais il vit tout clairement dès qu’il revit le
visage de son fils ; Jacob-Isræl s’était jeté au cou de Joseph, il
l’accueillit dans les larmes et
dit :
― Que je meurs maintenant que je
revois ton visage, car tu es vivant !
Jacob vécut 17 ans à Goshen
quand Joseph gouvernait sur l’Égypte ; il garda tous les commandements de
Dieu, vivant dans la crainte du Seigneur jusqu’à un âge avancé. Devenu très
vieux, ses yeux s’affaiblirent et ne pouvaient voir personne à cause de son
âge.
2.
Le patriarche était au
terme de ses années et le temps était venu pour lui de sortir de son corps. Le
Seigneur lui envoya l’archange Michæl pour lui
dire :
―
¦ Isræl, racine de
justice ! Écris tes paroles comme dépôt pour instruire tes fils et
concerne-toi pour ceux de ta maison, car le temps est venu pour toi de partir
vers tes pères te réjouir à jamais avec eux !
― Que la volonté du Seigneur se
fasse, mon-seigneur ! répondit-il à l’ange selon son habitude
d’entendre et converser chaque jour avec les anges.
3.
Il leva ses yeux vers la
radiance de l’ange qui lui parlait ; son visage avait l’apparence de son
père Isaac et il fut troublé de crainte, mais l’ange lui
dit :
―
N’aie crainte Jacob, je suis
l’ange qui a été avec toi dès ta jeunesse, car je t’ai choisi pour recevoir la
bénédiction de ton père Isaac et ta mère Rebecca. Je suis avec toi Isræl dans
tout ce que tu fais et en tout ce que tu as vu : c’est moi qui t’ai délivré
quand Laban te poursuivait et qui t’ai béni ainsi que tes femmes, tous tes fils,
et tout ton troupeau ; je t’ai aussi préservé d’Ésau et t’ai fait venir en
Égypte où je t’ai répandu en long et en large, o Isræl.
Béni est ton père Abraham
qui est devenu un ami du Très-haut Dieu par son hospitalité !
Béni est ton père Isaac qui
t’a donné vie et qui s’est complu à Dieu par son sacrifice
parfait ! Tu es béni Jacob d’avoir vu
Dieu face-à-face, et l’armée des anges du Très-haut
Dieu ! Par la vision de l’échelle
placée sur terre dont le haut atteint les cieux, tu as vu le pouvoir du
Seigneur placé en haut, trop grandiose à décrire, et as dit en larmes,
Voici
la porte du ciel et la maison de Dieu ! Tu es béni pour avoir
trouvé force en Dieu et parmi les hommes, aussi ne sois pas troublé bien-aimé de
Dieu ! Tu es béni Isræl, et bénis
sont tous tes descendants qui seront appelés patriarches jusqu’à la fin de cet
âge, car vous êtes mon peuple, vous êtes la racine des servants de Dieu.
Béni est le peuple qui
imite la pureté de tes vertus et la droiture de tes travaux.
Béni est l’homme qui
t’honore d’un jour fête en ta mémoire. Béni est celui qui fait en
ton nom un acte charitable, donne un verre d’eau froide ou apporte une offrande
parfaite en ton lieu ou tout autre lieu en ton nom, qui reçoit un étranger ou
visite les malades, réconforte un orphelin ou revêt un dénudé en ton nom :
il ne manquera d’aucune bonne chose dans ce monde et il aura la vie éternelle
dans le monde à venir !
Quiconque fera par écrit le
décompte de ta vie et de tes travaux ou en fera copie de ses mains, les lira
avec attention, les écoutant avec foi et d’un cœur résolu pour imiter ta façon
de vivre : tous leurs péchés leur seront pardonnées et ils te seront
accordés directement dans le royaume des
cieux !
Lève-toi maintenant Jacob
pour changer la souffrance et le trouble en repos éternel, car tu vas être porté
au repos qui ne cesse pas, au repos qui ne finit pas, à une lumière qui jamais
se couche, dans le plaisir et le bonheur de la joie spirituelle ! Donne
maintenant instruction à tes fils et que la paix soit avec toi, car je dois
aller vers celui qui m’envoie.
4.
Après lui avoir tout dit,
l’ange le laissa dans la paix et retourna aux cieux pendant que Jacob le fixait.
Ceux qui étaient dans la maison l’entendirent remercier le Seigneur et le
glorifier de louanges. Et tous ses fils, du plus
jeune au plus grand, se réunirent autour de lui en grande détresse. Ils étaient
en larmes en se disant, Il est sur le point de nous laisser et
partir.
― Que ferons-nous,
¦ père, étrangers
dans une terre étrangère ? lui
dirent-ils.
―
N’ayez crainte ! leur dit
Jacob.
Le Dieu de vos pères m’est
apparut en Mésopotamie et m’a dit :
― N’aie crainte, je suis le Dieu
de tes pères. Je suis avec toi pour toujours et les descendants qui viendront
d’après toi pour toujours ; à toi et tes descendants je donnerais à jamais
la terre sur laquelle tu te tiens.
Il me dit
aussi :
―
N’aie crainte de descendre en
Égypte où j’augmenterais le nombre de tes descendants qui fleuriront pour
toujours et Joseph mettra sa main sur tes yeux. Ton peuple s’accroitra
grandement en Égypte et reviendront vers moi ici et je leur ferais du bien grâce
à toi. Maintenant tu dois quitter ce
lieu.
5.
Le temps était arrivé pour
Jacob-Isræl de quitter son corps. Il appela Joseph et lui dit
:
― Si j’ai trouvé grâce envers toi,
place ta main sur ma cuisse et fais serment devant le Seigneur de placer mon
corps dans le sépulcre de mes pères.
― Je ferais comme tu demandes
¦père, lui dit
Joseph.
― Je voudrais que tu fasses
serment, dit son père.
Joseph fit à son père Jacob
le serment de placer son corps dans le sépulcre de ses pères ; et Jacob
s’inclina au cou de son fils.
6.
Par la suite, on rapporta à
Joseph :
― Voici, ton père est dans la
tristesse [maladie].
Joseph prit ses 2 fils
Éphraïm et Manasseh et alla vers son père Isræl. Quand Isræl les vit, il dit à
Joseph :
― Qui sont-ils mon
fils ?
― Ce sont mes fils que Dieu m’a
donné dans la terre de mon humiliation, dit
Joseph.
― Amène-les ici près de
moi.
Isræl voyait difficilement
à cause de son âge avancé, et Joseph les amena près de lui. Il les embrassa et
dit :
― Dieu ajoutera à tes
descendants !
Joseph plaça ses 2 fils
Éphraïm et Manasseh à genou vis-à-vis d’Isræl, il mit Manasseh à sa main droite
et Éphraïm à sa main gauche mais Isræl changea ses mains et posa sa main droite
sur la tête d’Éphraïm et sa main gauche sur la tête de Manasseh ; il les
bénit et leur assigna leur patrimoine :
― Que le Dieu qui approuva mes
pères Abraham et Isaac, le Dieu qui m’a fait gardé depuis ma jeunesse jusqu’à
aujourd’hui par l’ange et préservé dans toutes mes épreuves, bénisse ces garçons
qui sont mes fils, et en qui sont inscrits mon nom et le nom de
mes¦ pères Abraham et Isaac pour multiplier et devenir un grand
peuple sur la terre.
Et Isræl dit à
Joseph :
― Je vais mourir mais Dieu sera
avec vous quand vous retournerez à la terre de vos pères. Voici, tu es favorisé
plus que tes frères par ce que j’ai pris des amorites avec mon arc et mon
épée.
7.
Jacob appela tous ses fils
et leur dit :
― Venez à moi, que je vous dise ce
qui vous arrivera à tous et chacun de vous à la fin des temps.
Du plus jeune au plus
grand, tous les fils d’Isræl se réunirent autour de lui, et il leur
dit :
― Écoutez fils de Jacob, écoutez
votre père Isræl, de mon premier-né Réuben à Benjamin !
Jacob-Isræl dit à ses fils
ce qui arriverait aux douze suivant la bénédiction du ciel, nom par nom, tribu
par tribu. […] Puis ils gardèrent ensuite silence pour qu’il se
repose un peu.
8.
Et Jacob fut pris aux cieux
pour voir les lieux de repos. Voici, une armée de
bourreaux se montrèrent, chacun d’eux sous des aspects différents, prêts à
tourmenter les pécheurs [fornicateurs,
prostitués, catamites, sodomites, adultères]
ainsi que ceux qui ont souillé la Création de Dieu [magiciens, sorciers, injustes, adorateurs
d’idoles, astrologues, assassins, et doubles langues] contre ces pécheurs sont de nombreux
châtiments : le feu qui jamais ne s’éteint, la noirceur sans fin, le lieu
des pleurs et des grincements de dent, et les vers qui jamais ne dorment ;
et quelle terreur d’être emmené devant le juge, quelle terreur de venir entre
les mains du Dieu vivant !
― Malheur aux pécheurs pour qui
ont été préparés ces tortures et ces
bourreaux !
Puis il me prit pour me
montrer le lieu où sont mes pères Abraham et Isaac, un lieu entièrement de
lumière où ils sont heureux et se réjouissent dans la ville des bienaimés au
royaume des cieux. Il me montra tous les lieux
de repos, toutes les bonnes choses préparées pour les justes, des choses que
l’œil n’a pas vues, ni l’oreille entendues, qui ne sont pas venues au cœur des
humains et que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment et font sa volonté sur
terre [car ceux qui font sa volonté
finissent bien].
9.
Et Jacob dit à ses
fils :
― Voici que je vais être pris loin
de vous pour m’étendre au repos avec mon peuple. Couchez mon corps avec mon
peuple dans la double cave du champ d’Éphron le hittite où Abraham et sa femme
Sarah sont placés, et où Isaac est placé, dans le sépulcre sur le chemin du
champ acheté aux fils de Heth.
Quand Jacob eut fini de
parler, il étendit ses pieds sur son lit et sortit de son corps comme tous les
humains. Le Seigneur vint du ciel et
compagnie de Michæl et Gabriel, et de nombreuses légions d’anges chantaient
devant lui. Ils portèrent l’âme de Jacob jusqu’aux habitations de lumière auprès
de ses ¦ pères Abraham et
Isaac.
Quant à la vie du
patriarche Jacob-Isræl ; Joseph l’avait présenté à pharaon lorsqu’il était
âgé de 130 ans ; il a passé 17 ans en Égypte, et c’est à 147 ans, dans la
maturité de son vieil âge, qu’il partit dans la paix de Dieu vers son lieu de
repos, parfait en toutes vertus et grâces de l’esprit, glorifiant Dieu en toutes
circonstance, amen.
10.
Joseph se jeta sur son père
et l’embrassa, pleurant sur lui. Il donna instruction à ses serviteurs
parfumeurs :
― Parfumez mon père suivant la
meilleure pratique !
Ils passèrent 40 jours à
parfumer Isræl et quand les 40 jours d’embaumement furent passés, ils passèrent
encore 8 jours à s’endeuiller pour lui. Les jours de deuil de
pharaon étant passés, lui qui s’était endeuillé sur Jacob à cause de l’affection
portée à Joseph, Joseph parla et dit aux grands de
pharaon :
― Je vous demande cette faveur de
parler au roi pharaon et lui dire de ma part : Mon père m’a fait faire le
serment de placer son corps dans le sépulcre de ses pères en terre de Canaan
avant qu’il sorte de son corps. Maintenant je demande permission d’aller porter
mon père et revenir ensuite.
Le roi pharaon dit au sage
Joseph :
― Va en paix enterrer ton père
suivant le serment que tu lui as fait. Prends des chariots et des convoyeurs
avec tous les grands de mon royaume et autant de serviteurs que tu auras
besoin.
En présence de pharaon,
Joseph remercia Dieu avant de partir organiser les funérailles de son père.
Beaucoup de serviteurs de pharaon vinrent avec lui, avec les anciens d’Égypte et
toute la maison de Joseph, ainsi que ses frères et toute la maison d’Isræl, avec
des chariots et des convoyeurs : ils étaient une très grande suite. Ils s’arrêtèrent à l’aire
de battage de Gadad qui est sur la berge de l’autre côté du Jourdain et firent
son deuil en grand accablement et amertume pendant 7 jours. Ceux qui étaient
dans la basse-terre entendirent le deuil de l’aire de battage de Gadad et se
dirent, Quel
grand deuil que celui des égyptiens, et ils appelèrent cet endroit le
deuil d’Égypte jusqu’à ce jour. Ils emportèrent Isræl pour
le placer de l’autre côté de Mamré, dans la double cave qu’Abraham avait achetée
en sépulcre à Éphron le hittite contre de l’argent.
Joseph retourna en Égypte
avec ses frères ensemble et ceux de la maison de pharaon. Joseph vécut encore de
nombreuses années en primauté sur l’Égypte après avoir porté Jacob auprès de son
peuple. […]
Testament
des douze patriarches
Testament of the Twelves Patriarchs | Testamenta XII Patriarcharum | Geniza
Collection | Pamjatniki
Otrechennoi Russhoi Literaturi | traduit de l’arménien par
Sargis Josepheanz, de l’araméen par Cowley et Pass, du russe par
Tichonravov, du grec par Charles, aussi en slave.
TESTAMENT DE RÉUBEN concernant les pensées
Transcription du testament de Réuben, des
choses dont il chargea ses fils avant sa mort, à la 125e année de sa
vie. Il tomba malade 2 ans après la mort de Joseph et ses fils et ses
petits-fils s’étaient réunis pour le visiter, et il leur dit :
― Mes enfants, je vais mourir et
partir vers mes pères.
Il vit Judah, Gad et Asher ses frères, et
leur dit :
― Ma force est faible, mes
frères ! Soulevez-moi que je vous dise, à mes enfants et vous mes frères,
quelles choses j’ai cachées dans mon cœur.
Il se leva pour les embrasser et pleura.
― Écoutez mes frères ! Portez
l’oreille à votre père Réuben sur les choses que je vous commande, car je prends
aujourd’hui le Dieu des cieux à témoin contre vous si vous allez dans la
fornication ! Car c’est dans la précipitation avide de ma jeunesse ignare
que j’ai souillé le lit de mon père Jacob et j’ai été frappé pendant 7 mois
d’une douloureuse peste aux reins. Et je vous le dis, si cela n’avait été
de notre père Jacob qui pria pour moi, le Seigneur m’aurait sûrement détruit.
J’avais 30 ans quand je fis ce mal aux yeux du
Seigneur, et je fus 7 mois malade à mourir. Il m’a fallu 7 années
d’amendement pour placer mon âme en conformité avec le Seigneur – sans boire de
vin ou boisson forte, sans avaler aucune viande ni d’aliment de goût agréable,
seulement à regretter mon pêché, car il était grand et que cela ne se fasse plus
en Isræl.
Maintenant mes enfants, écoutez ce que j’ai vu dans mon amendement au
sujet des 7 esprits d’erreur. Les 7 es-prits que Béliar envoie contre
l’homme sont en-tête des actes de jeunesse, contre 7 esprits accordés dès sa
création par lesquels tous les travaux humains se font : 1.
le 1e esprit de vie
forme l’être des composantes humaines ; 2.
le 2e esprit de voir
porte au désir ; 3.
le 3e esprit d’écoute
porte à l’instruction ; 4.
le 4e esprit d’odorat
porte à inspirer et expirer l’air ; 5.
le 5e esprit de
parole porte à la connaissance ; 6.
le 6e esprit de goût
porte à manger et boire pour produire la force, car la nourriture est la base de
la force ; 7.
le 7e est l’esprit de
reproduction qui porte à pécher par penchant au plaisir, le dernier dans l’ordre
de la création mais premier dans la jeunesse pleine d’ignorance, et mène
l’aveugle à la fosse comme un animal dans un précipice. 8.
À côté de tout ça, le
8e esprit de somnolence porte la nature dans une transe au reflet de
la mort.
À 7 ces esprits se confondent les 7 esprits
d’erreur : 1.
le 1e esprit de
fornication se niche dans les sens et au tempérament ; 2.
le 2e esprit
d’avidité se niche dans l’estomac ; 3.
le 3e esprit de
querelle se niche dans le foie et la joue ; 4.
le 4e ’esprit de
flatterie trompeuse rend un homme équitable sous l’effet d’une exaltation
excessive ; 5.
le 5e esprit de
supériorité rend un homme hautain sous l’effet d’une
vexation ; 6.
le 6e esprit de
mensonge cache ses paroles [affaires] à ses amis et à ses parents même pour détruire
et rivaliser ; 7.
le 7e esprit
d’injustice rend l’homme voleur et fraudeur sous l’effet de son mauvais
penchant, car l’injustice agit en accord avec les autres esprits pour une
rétribution. 8.
À côté de tout ça, au
8e esprit de paresse se rallient l’erreur et le fantasme.
Le jeune homme dont la conscience a obscurci la
vérité périt faute de compréhension de la loi de Dieu et d’écoute envers les
instructions de ses pères, comme il m’arriva dans ma jeunesse. Aimez la justice,
car elle vous cautionnera mes enfants – écoutez les conseils de votre
père Réuben.
Ne regardez pas une femme avec insistance et ne
fréquentez pas une femme sous l’autorité d’un mari de manière personnelle, ne
fouinez pas non plus dans les affaires féminines ; car je n’aurais pas vu
Bilhah si elle s’était baignée dans un lieu couvert. Je ne serais pas tombé dans ce grand délit si mon
esprit n’avait pas été hanté par la nudité féminine au point de m’empêcher de
dormir, jusqu’à passer à l’abominable quand notre père Jacob s’absenta pour son
père Isaac. Nous étions à Gader, près d’Ephratha et Bethlehem, quand Bilhah
devint ivre et tomba endormie nue dans sa chambre ; je suis entré et
je vis sa nudité : je formais ce délit et partis, la laissant [profondément]
endormie. Aussitôt un ange de Dieu annonça mon impiété à mon père qui ne la
toucha plus et s’endeuilla pour moi.
Aussi, n’ayez aucune considération pour la beauté
féminine et ne rêvassez à leurs manières mais marchez dans la crainte du
Seigneur avec un cœur constant pour ne pas souffrir ce que j’ai souffert.
Occupez-vous par votre travail et surveillez vos troupeaux jusqu’à ce que le
Seigneur vous accorde la femme qu’il voudra. Je n’avais pas la force de regarder de mon père
ouvertement de face, jusqu’à sa mort même, ni parler à aucun de mes frères, à
cause de mon grief, et aujourd’hui encore ma conscience m’afflige à cause de mon
péché. Mon père m’a réconforté en ayant prié le Seigneur
pour moi, et que la colère du Seigneur s’écarte de moi, tout comme le Seigneur
me montra : à partir de ce moment-là je ne péchais plus et je fus protégé.
Observez ces choses que je vous commande mes
enfants pour ne pas pécher, car la formication sépare de Dieu et détruit l’âme à
l’approche de l’idolâtrie ; elle trompe l’esprit d’entendement des jeunes
hommes et les réduit au supplice avant leur temps. La fornication a dévasté de
nombreux hommes d’âge ou de noblesse, car lorsqu’un blâme se produit en soi, on
est sujet à la moquerie de Béliar et des fils des hommes. Joseph obtint faveur aux yeux des hommes et du
Seigneur pour s’être préservé de femme et avoir purifié toute sa pensée de
fornication devant l’égyptienne qui agit par différentes choses comme invoquer
les magiciens et offrir des potions d’amour. Et puisque l’intention de son âme
n’admettait aucun désir impur, le Dieu de mes pères le délivra de toute mort
cachée invisible ; et si votre pensée n’est pas dominée par la fornication,
Béliar ne pourra pas non plus vous dominer. L’ange du Seigneur m’a dit et appris à ce sujet
que les femmes sont vaincues par l’esprit de la fornication plus que les hommes,
et que leur cœur prémédite contre les hommes aux moyens de leur ornements qui
séduisent en premier leurs pensées ; elles font pénétrer le poison qui les
rends captifs par leurs manières de cligner des yeux, puisqu’elles ne peuvent
pas dominer un homme par la force.
Fuyez la fornication mes enfants et instruisez
vos femmes et vos filles de ne pas orner ni leurs visages, ni leurs têtes, car
les femmes qui séduisent par ces choses sont réservées au châtiment éternel
comme celles qui séduisirent les vigiles avant le déluge : ceux-ci les
regardaient sans cesse et tombèrent dans le désir de l’un et l’autre, leurs
esprits conçurent l’acte en prenant l’apparence des hommes qui ressemblaient à
leurs maris à elles et les femmes s’animèrent de désir en pensant à ces
apparitions et donnèrent naissance à des géants ; car les vigiles leur
paraissaient comme toucher les cieux.
Préservez-vous de la fornication dans votre
pensée pure et gardez vos sens devant les femmes. Instruisez-les de ne pas se
tenir en compagnie d’hommes pour qu’elles soient pures dans leurs pensées aussi.
Car même si les intentions impures ne sont pas formées, les rencontres
fréquentes sont une infection sans remède et un blâme éternel de Béliar contre
nous.
La fornication n’a aucun entendement de la
dévotion en soi et la jalousie cohabite avec le désir. C’est par la jalousie que vous voudrez être
plus exaltés que les fils de Lévi ; mais vous n’en serez pas capables. Dieu
les vengera et vous mourrez d’une mauvaise mort, car le Seigneur a donné
l’autorité à Lévi [avec] et Judah ; à Dan et Joseph de devenir
gouverneurs, et moi avec eux.
Je vous commande d’écouter Lévi, car il a
connaissance de la loi du Seigneur pour déclarer les jugements et les
ordonnances des sacrifices pour tout Isræl jusqu’au temps fixé du oint|messie annoncé par le grand sacrificateur du
Seigneur.
Je vous conjure par le Dieu du ciel d’agir avec
vérité vis-à-vis de son prochain et que chacun de vous approche Lévi avec
humilité de cœur pour recevoir une bénédiction de sa bouche ; car il bénira
Isræl, et spécialement Judah que le Seigneur a choisi pour gouverner tous les
peuples : honorez sa semence puisqu’il mourra dans des combats visibles et
invisibles pour nous et sera parmi nous un roi éternel.
Réuben mourut après avoir instruit ses fils.
Ils le mirent dans un coffre jusqu’à ce qu’ils le portent hors d’Égypte pour
l’ensevelir dans la double cave où ses pères se trouvent à Hébron.
TESTAMENT DE SIMÉON concernant
l’envie
Transcription des paroles de Siméon, des
choses qu’il dit à ses fils avant sa mort à l’âge de 120 ans, l’année où
Joseph mourut. Ils vinrent le
visiter quand qu’il fut malade. Il prit la force de s’asseoir, les embrassa et
il dit :
― Écoutez votre père Siméon,
écoutez les choses que j’ai dans mon cœur, mes enfants ! Je suis le 2e fils de mon père Jacob
et Léah ma mère m’appela Siméon parce que le Seigneur avait exaucé sa prière.
Je devins très fort et ne reculais devant aucun
exploit, car je n’avais peur de rien : mon cœur était solide, ma pensée
inflexible, mes entrailles sans émotion, par le Très-haut donne du courage à
l’homme dans son corps et aussi à son âme.
Notre père aimait Joseph et en ce temps-là
j’en étais jaloux ; j’appliquais ma pensée à sa destruction et le prince
d’erreur envoya contre moi l’esprit de jalousie qui aveugla ma pensée pour que
je ne le vois pas comme un frère, et sans égard à mon père Jacob – mais son
Dieu et le Dieu de ses pères envoya son ange le délivrer de mes mains et que
notre frère Judah le vende aux ishmaélites pendant que j’étais à Shechem
pour apporter de l’onguent aux troupeaux et que Réuben était à Dotham avec tous
nos stocks et notre nécessaire.
Réuben revint accablé ; il avait espéré le ramener sain et sauf
à son père tandis que j’étais en colère contre Judah pour l’avoir laissé vivant,
et j’eus durant 5 mois de la rancœur contre lui. C’est alors que Dieu me
restreint et me priva du travail de mes mains : ma main droite était
devenue à moitié sèche pendant 7 jours et je savais que cela m’arrivait à cause
de Joseph.
Mais je m’en repentis, mes enfants ; je
m’en lamentais, suppliant le Seigneur de me purifier du mal de la folie d’envie
et me redonner ma main, car je reconnus avoir conçu par mon envie un acte de mal
contre Joseph devant le Seigneur et devant mon père Jacob. Prenez garde mes
enfants au mauvais esprit d’envie, car l’envie arrive à contrôler la pensée d’un
homme en le privant de manger, de boire, et faire du bien, jusqu’à le pousser à
détruire l’envié ; et l’envieux dépérit mais l’envié fleurit.
Pendant 2 ans, jour pour jour, j’affligeais mon
âme par le jeûne et la crainte de Dieu, car j’appris que la délivrance de
l’envie vient par la crainte de Dieu ; et lorsqu’un homme accoure vers le
Seigneur, l’esprit du mal fuit de lui et penser devient facile, jusqu’à
sympathiser avec l’envié. Notre envie s’arrête en ne condamnant pas ceux qui
nous aiment. Je me repentis plus qu’eux tous, car j’étais coupable de la vente
de Joseph. Mon père me questionna en me voyant accablé, mais je lui dis que
j’avais mal au foie.
Quand nous sommes descendus en Égypte et que
Joseph nous traita d’espions, je ne me plains pas, car je savais que ma
souffrance était justice. L’esprit de Dieu était avec lui, un bon homme plein de
pitié et compatissant qui n’avait aucune malice contre moi, non ! Il
m’aimait autant que le reste de ses frères. Prenez garde mes enfants à la jalouse et
l’envie. Marchez avec votre âme bien unie au cœur pour préserver l’esprit [des frères]
de votre père, et qu’ainsi Dieu mette en vous sa grâce, en gloire et bénédiction
sur vos têtes, comme j’ai vues en lui. Tous ces
jours, il nous fit aucun reproche à ce sujet mais il nous aimait comme sa propre
âme, au milieu de ses propres fils ; il nous louangea et donna librement à
tous des richesses, troupeaux et fruits.
Mes ¦enfants, que chacun de vous aime son frère avec bon cœur. Retirez de
vous l’esprit d’envie dont la pensée est sauvage et qui détruit le corps, les
déviant dans l’agitation de la colère jusqu’à se battre au sang, et devenue
enragée la pensée n’a ni distinction, ni tolérance, entre les hommes. L’esprit
d’envie enlève le sommeil et engendre le tumulte d’âme et l’agitation du
corps ; dans son sommeil même les mauvaises jalousies font dévier son âme
grugée par de mauvais esprits dérangeant qui mettent l’agitation dans son corps
jusqu’à ce que sa conscience soit dans la confusion totale, croyant avoir un
esprit pervers et méchant, comme ceux qui apparaissent aux hommes. Joseph avait ce comportement loyal et bon à voir
où aucune méchanceté ne se trouvait. Mais un esprit détraqué se reflète au
visage.
Mes enfants, efforcez-vous d’avoir bon cœur
devant le Seigneur et de marcher droit devant les hommes pour trouver grâce
devant les hommes et Dieu. Prenez garde de faire la fornication, la mère de
toutes malfaisances, qui séparent de Dieu et rapprochent de Béliar. J’ai vu dans les écritures de Hénoc que vos fils
se livreront à la fornication et feront tort à Lévi par l’épée, mais ne
prévaudront pas contre Lévi parce qu’il engagera la guerre du Seigneur et
vaincra toutes vos légions jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un peu, divisés entre
Lévi et Judah, et que plus aucun d’entre vous n’aie de souveraineté, comme Jacob
mon père prophétisa par ses bénédictions. Voici que je vous ai déclaré toutes choses pour
affranchir vos âmes du péché. Retirez maintenant toute envie de vous et toute
la raideur de votre nuque. Ainsi mes os fleuriront comme une rose en Isræl et ma
chair comme un lilas en Jacob ; ma senteur sera comme celle du Liban
et de moi les saints êtres se multiplieront à jamais et s’étendront très loin
comme les branches des cèdres.
La semence de Canaan périra et il ne restera
plus trace d’Amalek ; tout le peuple d’Ellasar périra et les hittites
seront tous complètement détruits, la terre de Ham tombera et toute personne
périra ; la terre entière se reposera des troubles et le monde des guerres,
sous le ciel.
Shem sera glorifié quand le Seigneur Dieu, le
Puissant d’Isræl, apparaîtra sur terre comme un humain et Adam par lui sera
sauvé. Tous les esprits d’erreur seront livrés à être foulés aux pieds et les
hommes surmonteront les mauvais esprits. Je me lèverais de joie pour bénir le
Très-haut de ses merveilleuses actions, car Dieu aura pris corps et mangé avec
les hommes et les aura sauvés.
Dès maintenant mes enfants, obéissez à Lévi pour
être rachetés en Judah. Ne vous rebellez pas contre ces 2 tribus, car pour
vous le salut de Dieu se lèvera d’eux : le Seigneur se lèvera de Lévi comme
un sacrificateur et de Judah comme un roi, humain et divin, pour sauver la race
d’Isræl et tous les peuples. Enseignez à vos enfants toutes ces choses que je
vous déclare pour les garder dans leurs générations.
Ayant fini l’instruction de ses fils, Siméon
dormit avec ses pères à l’âge de 120 ans. Ils le déposèrent dans un coffre de
bois incorruptible et portèrent ses os à Hébron durant un conflit des égyptiens.
Ils les emportèrent en secret, car les égyptiens gardaient les os de Joseph dans
la maison du trésor du palais ; les sorciers leur avaient dit qu’au départ
des os de Joseph, il y aurait une très grande plaie sur les égyptiens et l’ombre
de la noirceur sur toute l’Égypte au point qu’un homme ne reconnaîtra pas son
frère même avec une lampe.
Les fils de Siméon pleurèrent leur père
selon la loi du deuil. Ils furent en Égypte jusqu’au jour de leur départ
d’Égypte, par la main de Moïse.
TESTAMENT DE LÉVI concernant l’arrogance du
sacerdoce
Transcription des paroles de Lévi, des choses
qu’il appointa à ses fils conformément à tout ce qu’ils doivent faire et les
choses qui leur arriveront jusqu’au jour du jugement. Il les appela à lui quand
il lui fut montré qu’il devait mourir, étant encore en bonne santé. Quand ils furent réunis ensemble, il leur
dit :
― Moi Lévi, je fus conçu et naquis
à Haran, je partis ensuite avec mon père à Shechem. J’étais jeune de 20 ans
environ quand Siméon et moi cherchions à venger notre sœur Dinah contre Hamor.
Nous nourrissions nos troupeaux à Abel-Maul lorsqu’un esprit de discernement
vint sur moi du Seigneur et je vis tous les hommes souiller leur
voie : l’injustice se construisit des murs et sur les tours la malfaisance
assise. Je me lamentais pour la race des hommes et priais le Seigneur d’être
sauvé. Un sommeil tomba sur moi : je me tenais sur une haute montagne – la
montagne Aspis en Abel-Maul, et voici que les cieux s’ouvrirent et un ange de
Dieu me dit :
―
Entre Lévi !
J’entrais du 1er au 2e ciel, et je vis là l’eau
suspendue entre l’un et l’autre. Je vis un 3e ciel beaucoup plus
lumineux que ces deux-là, car en lui était une hauteur sans limite. Et je
demandai à l’ange :
―
Pourquoi est-ce ainsi ?
―
Ne t’émerveille pas de ceux-là,
me dit l’ange, car tu verras 4 autres cieux sans
comparaison, plus lumineux qu’eux, quand tu seras soulevé de ce côté-ci et que
tu te tiendras près du Seigneur ; car tu seras son ministre pour révéler
ses secrets aux hommes et annoncer celui qui rachètera Isræl. Le Seigneur se
manifestera d’entre les hommes par toi et par Judah [pour sauver chaque race humaine]. Ta vie sera de la portion du Seigneur : il
sera ton champ et vignoble, fruits, or et argent.
Écoute maintenant en ce qui concerne les
cieux qui t’ont été montré : Le plus bas est sombre et voit tous les
actes injustes des humains. Au 2esont tous les
esprits de vengeance et rétributions du Seigneur contre les sans-lois :
feu, neige, et glace, préparés à l’ordre du jour du juste jugement de Dieu.
Au 3e sont les chefs des
armées qui font vengeance sur les esprits d’erreur de Béliar à l’ordre du jour
du jugement. Et ceux du 4e et au-dessus sont
saints. Au plus haut de tous, la grande gloire
habite dans le saint des saints au-delà de toutes saintetés. En lui sont les
anges de la présence du Seigneur pour servir et faire des apaisements auprès du
Seigneur pour tous les péchés d’ignorance des justes – raisonnable parfum
d’odeur douce et offrande sans sang présentés devant le Seigneur ; ils sont
aussi les messagers de l’Entête des jours et louanges au Seigneur. En lui sont
les anges qui portent les réponses aux anges de la présence du
Seigneur.
Dans le ciel suivant sont les trônes et
les gouvernements qui adressent à Dieu de continuelles louanges. Quand le Seigneur regarde vers nous, nous
en sommes tous traumatisés : Oui, les cieux, la terre et les abysses sont
ébranlés en présence de sa majesté lorsque les fils des hommes
pèchent ; ils provoquent le Très-haut et n’ont aucune perception de ces
choses. Apprenez ce que le jugement du Seigneur produit sur les fils des
hommes : les rochers se fendent, le soleil se refroidit, les eaux
s’assèchent, et le feu se rétracte – et lorsque toute la création est dérangée
et que les esprits invisibles se dissipent suite aux incursions du Très-haut, le
shéol en emporte les dépouilles. Les humains incrédules qui persistent à faire
du mal seront jugés et châtiés à ce compte.
Le Très-haut a entendu ta prière de te
séparer du mal et devenir un fils pour lui au service du ministère [service] de
sa présence ! Tu allumeras la lumière de la connaissance en Jacob, tu
seras comme le soleil pour toute la semence d’Isræl, en bénédiction pour toi et
ta semence, jusqu’à ce que le Seigneur visite tous les peuples dans ses grâces
tendres à jamais. À cet effet, le conseil [sagesse] et
le discernement [intelligence] t’ont été accordés pour que tu instruises tes
fils, car qui le bénit sera béni, qui le maudit périra.
L’ange m’ouvrit les portes du ciel. Je vis le
temple sacré et le trône de gloire, d’où Très-haut me dit :
―
Lévi, je t’ai accordé les
bénédictions du sacerdoce, jusqu’à ce que je vienne séjourner au milieu
d’Isræl !
L’ange qui me ramena à la terre me donna un
bouclier avec une épée ; il me dit :
―
Fais vengeance sur Shechem à
cause de ta sœur Dinah. Le Seigneur m’a envoyé avec toi !
C’était maintenant le moment de détruire les fils
de Hamor d’après ce qui est écrit aux tablettes célestes. Je lui dis :
―
Je te prie de me dire ton nom
seigneur pour t’appeler au temps des épreuves.
―
Je suis l’ange qui intervient
pour que la race d’Isræl ne soit pas entièrement anéantie par l’attaque de tout
esprit, dit-il.
Après ces choses, je me réveillais et bénis le
Très-haut, et l’ange qui intervient pour tous les justes de la race [racine]
d’Isræl ! C’est en allant chez mon père que je trouvais un
bouclier de laiton à la montagne nommée Aspis, près de Gébal, du côté droit
[sud]d’Abila, mais
je gardais ces paroles dans mon cœur. Je conseillais à mon père et à Réuben mon frère
de proposer aux fils de Hamor de se faire circoncire, mais parce que j’étais
zélé à cause de l’abomination qu’ils avaient faite à ma sœur, je tuais
Shechemle premier et Siméon tua Hamor, puis
nos frères vinrent et frappèrent la ville au tranchant de l’épée.
Notre père se lamenta, entendant qu’ils avaient
reçu la circoncision et ensuite la mort ; il fut en colère et dispensa
ses bénédictions différemment pour nous, car nous avions péché en agissant
contre sa volonté : ce jour-là il eut du dégout mais je connaissais que
Dieu avait décrété du mal sur Shechem, car ils avaient cherché à faire de notre
sœur Dinah ce qu’ils auraient fait à Sarah si le Seigneur ne les en avait
empêché. Ils avaient persécuté notre père Abraham parce qu’il était
étranger ; ils avaient ravagé ses troupeaux qui s’étaient multipliés et
maltraitèrent honteusement Jeblæ, son serviteur né dans sa maison. C’est ainsi
qu’ils agissaient avec tous les étrangers, prenant de force leurs femmes, et les
hommes partaient eux-mêmes en exil. Mais la colère de Dieu est tombé sur eux
soudainement, jusqu’au dernier. Et je dis à mon père :
―
N’aie pas de colère en toi, car
le Seigneur réduira les canaanites à néant pour leur terre soit à toi et à ta
semence après toi. Qu’à partir de maintenant Shechem s’appelle
ville-de-ceux-qui-sont-fous ; car nous nous sommes moqués d’eux comme on se
moque d’un fou parce qu’ils ont eu la folie de souiller notre sœur en Isræl.
Nous sommes partis en reprenant notre sœur et
sommes allés à Béthel. Après y avoir passé 7 jours, je vis de nouveau une chose
comme la précédente : je vis 7 hommes en vêtement blanc qui me
dirent :
―
Lève-toi, mets la robe du
sacerdoce, la couronne de justice, le bustier de compréhension, le vêtement de
vérité, le bandeau de la foi, la tiare du miracle et l’éphod de la
prophétie !
Chacun d’eux apporta chaque chose et les mirent
sur moi en disant :
―
Deviens un sacrificateur du
Seigneur, toi et ta semence, à compter d’aujourd’hui et à
jamais ! Le 1er
me oint d’huile sainte et me donna le bâton du jugement. Le 2e me
lava d’eau pure et me nourrit de pain et de vin, les plus saintes choses, et
m’attribua une robe sainte et glorieuse. Le 3e me vêtit d’une
veste d’éphod en lin Le 4e mit autour de moi une ceinture comme
violet. Le 5e me donna une généreuse branche d’olive. Le
6e plaça sur ma tête une couronne. Le 7e plaça sur ma
tête un bandeau de sacrificateur et remplit mes mains d’encens pour servir comme
sacrificateur du Seigneur.
Et ils me dirent :
―
La semence de Lévi sera
séparée en 3 services comme signe de la gloire du Seigneur à venir : Le 1e sera celui de la foi, et
aucun lot ne sera plus grand que le sien ! Le 2e sera du
sacerdoce. Le 3e sera appelé sous un
nouveau nom lorsqu’un roi se lèvera dans Judah et établira un nouveau sacerdoce
pour tous les peuples. Sa présence¦ sera comme
celle d’un prophète du Très-haut, de la semence de notre père Abraham.
Toutes choses désirables en Isræl seront
pour toi et ta semence ; tu mangeras de toutes choses agréables à regarder
à la table du Seigneur en portion pour ta semence ; certains d’entre eux
seront chefs sacrificateurs, juges et scribes, et par leur bouche la sainteté du
lieu sera préservée ! Quand je me réveillais, je savais que cette
chose était comme la précédente et je gardais aussi cela dans mon cœur sans rien
dire à personne sur terre. Deux jours après Judah et moi partîmes avec notre
père Jacob chez Isaac, le père de mon père ; mon grand-père me bénit
conformément à toutes les paroles des visions que j’avais vues. Il ne vint pas
avec nous à Béthel.
Arrivés à Béthel, mon père Jacob eut une vision
que je serais pour eux le sacrificateur de Dieu et il se leva tôt en matinée et
paya à travers moi les dîmes de tout au Seigneur. Puis nous sommes partis habiter à Hébron. Isaac
m’appelait constamment pour me faire mémoriser les lois du Seigneur comme l’ange
de Dieu me l’avait montré. Il m’apprit
les lois du sacerdoce : sacrifices, offrandes par le feu, premiers-fruits,
offrandes de bonne volonté et offrandes de remerciement. Il m’instruit
chaque jour et s’occupait de moi devant le Seigneur, et me dit :
―
Prends garde que l’esprit de
fornication continue et que ta semence pollue les choses saintes. Prends-toi
dans ta jeunesse une femme non-infirme, ni souillée, ni de la race des nations
étrangères.Baigne-toi avant d’entrer dans le lieu sacré.
Lave-toi avant et après avoir présenté le sacrifice. Présente au Seigneur [le
parfum] des 12 arbres ayant toujours du
feuillage. Présente au Seigneur un sacrifice de toute
bête pure et oiseau pur comme Abraham m’a fait. Présente tous premiers-fruits et tous
prémices de vin en offrande au Seigneur Dieu. Mets du sel à chaque sacrifice.
Appliquez tout ce que je vous commande mes
enfants, toutes les choses que j’ai entendues de mes pères et que je vous
déclare. Voici, je suis pur de toutes vos infidélités et transgressions que vous
commettrez à la fin des âges contre le messie du monde en agissant avec
infidélité pour égarer Isræl et soulever à son encontre de grands malheurs du
Seigneur. Car avec Isræl, ensemble vous transigerez sans égard à la loi jusqu’à
ce qu’il ne puisse plus endurer Jérusalem à cause de votre malfaisance. Le voile
du temple se déchirera quand votre honte sera mise à découvert et vous
serez dispersés et captifs parmi les nations : vous serez refoulés aux
pieds avec reproche et malédiction. La maison que le Seigneur choisira sera
appelée Ville de paix comme il est écrit dans le livre du juste Hénoc.
Quand j’eus 28 ans je pris une femme du nom de
Melcha ; elle conçut et porta un fils que je nommais Gershom parce que nous
étions exilés de notre terre, car Gershom signifie exil, mais je vis à son sujet
qu’il ne serait pas au premier rang. À mes 35 ans, Kéhat naquit vers l’est et je vis
en vision qu’il se tenait en haut, au milieu de toute l’assemblée ; aussi
je le nommais Kéhat pour signifier le commencement d’instruction et de majesté. Dans la 40e année de ma vie, elle me
porta Mérari en 3e ; et comme elle le porta avec difficulté,
elle le nomma Mérari, ce qui signifie mon amertume, et aussi parce qu’il allait
mourir. Iochebed naquit à mes 64 ans, alors que j’étais
reconnu au milieu de mes frères en Égypte. Gershom prit femme et elle lui porta Lomni et
Semei. Les fils de Kéhat sont Amram, Istar, Hébron et
Ouziel. Les fils de Mérari sont Mahli et Moushi. À mes 94 ans, Amram prit ma fille Iochebed pour
femme ; lui et ma fille sont nés le même jour.
J’avais 8 ans
quand je suis entré au pays de Canaan, et 18 ans quand je tuais
Shechem ; à 19 ans je devins un sacrificateur ; à 28 ans je pris femme ; à 40 ans j’entrais en Égypte. Et voici vous êtes mes enfants de la
3e génération. Joseph mourut à mes 118 ans.
Et maintenant mes enfants, je vous commande de
craindre notre Seigneur de tout votre cœur, et de marcher dans toutes ses lois
avec simplicité. Apprenez à vos enfants les lettres pour qu’ils aient toute leur
vie de la compréhension en lisant sans cesse la loi de Dieu ; car celui qui
connait la loi de Dieu sera honoré et ne sera pas un étranger, n’importe où
qu’il aille : oui il obtiendra plus d’amis que ses parents et beaucoup
d’hommes voudront entendre la loi de sa bouche et le servir.
Agissez bien
sur terre, mes enfants, afin que vous ayez un trésor au ciel. Semez de
bonnes choses en vos âmes pour les retrouver dans votre vie ; mais si vous
semez le mal, vous en récolterez l’agitation de la douleur. Obtenez la
sagesse avec précaution par crainte de Dieu et méditez qu’il y aura une conduite
en captivité ; destruction des villes et des terres, plus d’or, ni
d’argent, ni possessions – mais que rien ne peut prendre la sagesse du sage.
Sauvez l’aveugle des impuretés, et le sauvage des péchés, car celui qui se
garde de ces mauvaises choses, la sagesse sera pour lui une gloire parmi ses
ennemis même et une patrie dans un pays étranger, et il se trouvera un ami au
milieu d’ennemis. L’homme qui enseigne ces choses et les fait sera mis sur
un trône avec les rois comme le fut mon frère Joseph.
Mes enfants, j’ai appris dans les écritures de
Hénoc que vous vous tournerez contre le Seigneur à la fin des âges, vous
étendrez vos mains avec malveillance [contre
lui] et vous serez méprisés de tous les
peuples. Notre père Isræl est pur des péchés des chefs sacrificateurs [qui mettront leurs mains sur le messie du
monde].
Soyez purs comme le ciel au-dessus la terre, vous
mes enfants qui êtes les lumières d’Isræl, comme le soleil et la lune. Mais que
feront tous les idolâtres si vous êtes sombres de péchés ? Oui, les malédictions
viendront sur notre race quand vous commencerez à enseigner vos règles
contraires aux ordonnances de Dieu et qui détruiront la lumière donnée par
la loi pour éclairer, vous et tous les hommes : –
vous volerez les offrandes du
Seigneur ; –
vous volerez les parts de choix
de sa portion et les mangerez avec dédain avec des prostituées ;
–
vous enseignerez les lois du
Seigneur par convoitise ; –
vous souillerez les femmes
mariées, [vous profanerez les vierges de
Jérusalem], et vous vous joindrez aux
prostituées et adultères ; –
vous marierez les filles des
idolâtres en les purifiant d’une purification illicite et votre union sera comme
Sodome et Gomorrhe ; –
vous vous gonflerez à cause du
sacerdoce, vous élevant vous-mêmes contre les hommes et contre les lois de
Dieu aussi ; –
vous aurez du mépris pour les
choses sacrées en vous moquant et riant. Le temple de choix du Seigneur deviendra le
dépotoir de vos impuretés. Vous serez captifs chez toutes les nations ;
vous serez pour eux en abomination et recevrez le blâme de la honte éternelle
par le juste jugement de Dieu : tous ceux qui vous haïssent se réjouiront
de votre destruction, et si vous ne receviez pas miséricorde par nos pères
Abraham, Isaac et Jacob, aucun de notre semence ne serait laissé sur terre…
J’ai appris dans le livre de Hénoc que vous
dévierez et profanerez le sacerdoce pendant 70 semaines, en polluant les
sacrifices et annuler la loi pour réduire à néant les paroles des prophètes par
perversité. Vous persécuterez les hommes droits et haïrez les croyants :
les paroles de foi vous seront en horreur. [Vous traiterez d’imposteur l’homme qui rétablira
la loi par le pouvoir du Très-haut ; vous vous hâterez de le tuer sans
connaitre sa dignité et verserez le sang innocent sur vos propres têtes.] Vos lieux saints seront pollués jusqu’à terre et
il n’y aura aucun lieu qui soit pur. Dispersés, vous serez en malédiction chez
les peuples jusqu’à ce qu’il vous visite et vous reçoive par pitié [par la foi et l’eau]. Et parce que vous avez entendu concernant les
70 semaines, écoutez aussi concernant le sacerdoce, car chaque
jubilé a un sacerdoce :
Au 1e jubilé, le 1e oint du
sacerdoce sera grand et parlera à Dieu comme à un père. Son sacerdoce sera
parfait auprès du Seigneur et il sera relevé au jour de joie par le salut
du monde.
Au 2e jubilé, celui qui est oint sera
conçu dans la peine des bienaimés ; son sacerdoce sera honoré et glorifié
de tous.
Le 3e sacrificateursera saisi par la douleur.
Le 4e sera dans la douleur, car
l’injustice s’assemblera extrêmement contre lui, et tout Isræl haïra chacun son
prochain.
Le 5e sera saisi par l’obscurité, le
6e et le 7e également aussi ; il y aura tellement
d’impuretés au 7e que je suis incapable d’en parler devant les
hommes, mais ils sauront qui fait ces choses, car ils seront pris en captivité
[ils seront en proie] et leur terre et leurs avoirs détruits.
Dans la 5e semaine, ils retourneront
dans leur pays ravagé pour renouveler la maison du Seigneur.
Dans la 7e semaine viendront les
sacrificateurs idolâtres, adultères, amants de l’argent, orgueilleux, sans-lois,
débauchés, abuseurs d’enfants et d’animaux.
Après que leur punition vienne de la part du
Seigneur, le sacerdoce cessera. Le Seigneur élèvera alors un nouveau
sacrificateur à qui toutes les paroles du Seigneur seront révélées pour exécuter
un juste jugement sur la terre pendant une multitude de jours. Son étoile
s’élèvera comme celle d’un roi dans le ciel pour éclairer comme le soleil de
jour par la lumière de la connaissance ; il sera magnifié dans le monde
[jusqu’à son ascension] : il sera aussi éclairant que le soleil de
la terre et chassera toute obscurité sous le ciel, et il y aura paix dans toute
la terre. Les cieux jubileront en ses jours, la terre sera heureuse et les
nuages se réjouiront ; la connaissance du Seigneur se déversera sur la
terre comme l’eau des mers et les anges de la présence de la gloire du Seigneur,
satisfaits en lui, car les cieux s’ouvriront et la voix du Père, comme celle
d’Abraham à Isaac, viendra dans la sainteté du temple de gloire sur lui. La
gloire du Très-haut sera publiée par lui et l’esprit saint de compréhension
restera sur lui [dans l’eau], car il donnera en vérité majesté au Seigneur
auprès de ses fils à toujours et il n’y aura personne pour le succéder dans
toutes les générations.
Dans son sacerdoce, la connaissance des peuples
grandira sur la terre et éclairera par la grâce du Seigneur. Dans son sacerdoce, le péché viendra à sa fin et
les sans-lois cesseront de faire le mal [le
juste se reposera en lui]. Il ouvrira les
portes du paradis [jardin] et retirera l’épée menaçant Adam ; il
donnera [à ses] aux saints à manger de l’arbre de vie et
l’esprit de sainteté sera sur eux. Par lui Béliar sera lié, et il donnera à ses
enfants le pouvoir de piétiner les mauvais esprits. Le Seigneur se réjouira en
ses enfants, le Seigneur sera bien heureux pour toujours en ses bienaimés, alors
Abraham, Isaac et Jacob jubileront et je serais content, et tous les saints se
revêtiront de joie.
Maintenant que vous avez tout entendu mes
enfants, choisissez pour vous la lumière de la loi du Seigneur ou l’obscurité
des méfaits de Béliar !
― Nous marcherons devant le
Seigneur en accord avec ses lois ! avons-nous répondu à notre père.
― Le Seigneur est témoin, ses
anges sont témoins, vous êtes témoins et je suis témoin de la parole de votre
bouche ! dit notre père.
― Nous sommes témoins ! lui
avons-nous dit.
Lévi cessa ainsi
de donner charge à ses fils. Il étira ses pieds [sur le lit]
et fut réuni à ses pères après avoir vécu 137 ans. Ils l’allongèrent dans
un coffre et l’enterrèrent à Hébron avec Abraham, Isaac et Jacob.
Ordre de marche des tribus avec le Tabernacle de Dieu
TESTAMENT DE JUDAH sur l’amour de l’argent et la
fornication
Transcription des paroles
de Judah, des choses qu’il dit à ses fils avant de mourir. Ils étaient venus
vers lui se réunirent ensemble et il leur dit :
― Je suis le 4e fils né
de mon père et ma mère m’appela Judah, disant, Je remercie
le
Seigneur qui m’a donnée un 4e fils ! À ma jeunesse, j’étais
rapide et énergique, obéissant à mon père en toutes choses ; je respectais
ma mère et la sœur de ma mère. Quand je devins un homme et que mon père avait
prié pour moi, il me dit :
― Tu seras un roi prospère en
toutes choses.
Le Seigneur se montra
favorable à tous mes travaux, à la fois aux champs et à la maison. Quand je vis que je pouvais courir après une
biche, je l’attrapais et j’apprêtais la viande pour mon père. Je saisissais les
chevreuils à la course, je dépassais tous ceux qui étaient dans les plaines. Je
dépassais une jument sauvage et l’attrapais pour la dompter. J’ai tué un lion
pour retirer un petit de sa gueule. J’ai saisi un ours par sa patte et
l’envoyais rouler contre une falaise, et si une bête se tournait contre moi je
la déchirais comme un chien. Je rencontrais le sanglier sauvage en le dépassant
à la course et je l’éventrais. À Hébron j’attrapais la queue du léopard qui
avait sauté sur le chien, je le projetais au loin et il s’écrasa sur les côtes
de Gaza. Je pris les cornes d’un taureau sauvage qui mangeait le champ, je le
fis tourner pour l’étourdir et je le projetais loin de moi et le tuais.
Lorsque 2 rois des canaanites, et beaucoup de
gens avec eux, nous firent la guerre pour les troupeaux, je me suis précipité
sur le roi Sur ; je l’attrapais et le frappais aux jambes, je le traînais
en bas et le tuais, ainsi que Taphue, l’autre roi assis sur son cheval, et tous
les gens se dispersèrent. Je tuais le roi Achor, un homme d’une taille géante,
qui lançait des flèches par devant et derrière, assis à dos de cheval ;
j’envoyais une pierre d’un poids de 27 kilos, la lançant sur son cheval, je le
tuais puis je me suis battu pendant 2 heures avec Achor et le tuais ; je
fendis son bouclier en deux et retranchais ses pieds, et lorsque je déchirais sa
cuirasse, 8 de ses compagnons voulurent se battre contre moi, alors j’enroulais
mon vêtement autour de ma main et je décochais des pierres sur eux, tuant 4
d’entre eux, et le reste s’enfuit. Mon père Jacob tua Beelisa, le roi de tous
les rois, de la force d’un géant et d’une hauteur de 6 m ; la peur tomba
sur eux et ils cessèrent de nous faire la guerre.
Depuis mon père ne faisait plus attention aux
guerres quand j’étais parmi mes frères, car il avait eu une vision à mon sujet
qu’un ange puissant me suivait partout pour que je ne sois pas vaincu.
Au sud, il tomba sur nous une plus grande guerre
que celle de Shechem et je me joins au rang pour combattre avec mes
frères ; j’ai poursuivi 1,000 d’hommes et en ai tués 200 hommes et 4 rois
parmi eux ; allé contre eux je tuais 2 autres rois sur le mur ; ainsi
nous libérâmes Hébron et reprîmes tous les captifs des rois.
Le jour suivant nous sommes partis à Areta, une
ville forte, murée et inaccessible, menaçante à mort. Moi et Gad avons approchés
le côté est de la ville, Réuben et Lévi l’ouest et le sud. Ceux qui se
trouvaient sur le rempart pensèrent que nous étions seuls et nous attaquèrent en
bas tandis que nos frères montaient secrètement de chaque côté du mur avec des
échelles et entrèrent dans la ville sans que les hommes le sachent ; nous
les avons frappés du tranchant de l’épée, et pour ceux qui s'étaient réfugiés
dans la tour, nous y avons mis le feu et les attrapèrent tous.
Comme nous partions, les hommes de Thaffu
tombèrent sur nos captifs, mais nous et nos fils les avons repris et nous sommes
allés se battre contre eux jusqu’à Thaffu même ; nous les avons tués et
brûlé leur ville, endommageant tout ce qui s’y trouvait. Je me trouvais aux eaux de Chuzeba quand les
hommes de Jobel vinrent nous combattre ; nous nous sommes battus contre eux
et leurs alliés de Selom, les tuant sans leur donner aucun moyen de nous
échapper, ni de revenir contre nous.
Au 5e jour, les hommes de Machir
descendirent contre nous pour reprendre nos captifs ; nous les avons
attaqué et les avons vaincu en fier combat ; ils étaient ensemble forts
d’eux-mêmes mais nous les avons tué avant qu’ils montent la colline. Quand nous
sommes arrivés à leur ville, leurs femmes firent rouler sur nous des pierres du
pic de la colline où la ville se tenait ; nous nous sommes cachés derrière
la ville, Siméon et moi, pour nous emparer des hauteurs et nous avons
complètement détruit la ville.
Le jour suivant, on nous rapporta que les villes
de 2 rois et une grande assemblée venaient contre nous, alors nous nous sommes
déguisés en amorites, Dan et moi, et nous sommes allés dans leur ville comme des
alliés. Nous avons ouvert les portes à nos frères qui vinrent dans la nuit
profond et avons détruit tous les hommes et leur nécessaire, emportant en butin
tout ce qui était à eux ; nous avons fait tomber leurs 3 murs et sommes
partis vers Thamma qui était le refuge de tous les rois hostiles. J’étais en
colère d’avoir été blessé et chargeais contre eux au pic de la colline mais
ils me jetèrent des pierres et des flèches ; et s’il n’y avait eu mon frère
Dan pour m’aider, ils auraient pu me tuer. Nous sommes montés en colère contre
eux et tous s’enfuirent, mais passant par un autre chemin ils supplièrent mon
père de faire la paix avec eux. Nous ne les avons donc pas frappés mais avons
fait une trêve avec eux et leur avons rendu tous les captifs.
J’avais 20 ans, je construisais Thamna et mon
père construisait Rhambael quand cette guerre arriva, et les canaanites me
craignirent, moi et mes frères. J’avais un troupeau nombreux et le chef de mes
bergers était Iran l’adullamite. Je me rendais vers lui quand je vis Barsan
[Shua],
roi d’Adullam. Il nous fit un festin et il me conjura de prendre sa fille
Batshua pour femme. Elle me porta Er, Onan, et Shelah. Le Seigneur frappa
2 d’entre eux afin de mourir sans enfant mais Shelah vécut et ses enfants
sont ici. Notre père et nous avons vécu 18 ans en paix avec
Ésau son frère, et ses fils avec nous, après notre départ chez Laban en
Mésopotamie.
Dans la 40e année de ma vie, après 18
ans complets, Ésau le frère de mon père vint contre nous avec un peuple nombreux
et fort, mais il tomba sous l’arc de Jacob et aurait été tué même s’il serait
allé plus loin qu’Iramna ; il fut porté mort jusqu’au mont Séir. Nous
poursuivîmes les fils d’Ésaü, mais ils avaient une ville aux murs de fer et des
portes de cuivre, et nous n’avons pas pu y entrer. Nous les avons mis en état de
siège en campant autour, et après 20 jours qu’ils n’ouvraient pas je plaçais une
échelle à la vue de tous, et avec mon bouclier au-dessus de ma tête je grimpais,
étant assailli de pierres de 78 kg, et une fois en haut je tuais 4 puissants
d’entre eux.
Le jour suivant Réuben et Gad entrèrent et en
tuèrent 60 autres. Ils demandèrent nos conditions de paix connaissant le
principe de notre père, et nous les acceptâmes comme tributaires ; ils nous
donnèrent [200] 500 homersde blé, 500 batsd’huile et [1,500] 500
mesures de vin, ce jusqu’à notre départ en Égypte.
Après ces choses mon fils Er prit pour femme
Tamar de Mésopotamie, une fille d’Aram. Mais Er fut mauvais et douta de Tamar
parce qu’elle n’était pas de Canaan. Dans la nuit du 3e jour, un ange
du Seigneur le frappa conformément à la méchante sorcellerie de sa
mère. Il
ne la connut pas, car il ne souhaitait pas avoir
d’enfant avec elle. Aux jours de fête du mariage, je la mariais à Onan, et par
méchanceté lui aussi ne la connut pas, même s’il demeura avec elle une
année ; je le menaçais et il coucha avec elle suivant la recommandation de
sa mère, et lui aussi mourut de sa méchanceté. J’espérais la donner aussi à
Shelah mais Batshua ma femme ne le supporta pas, ayant une hargne contre Tamar
parce qu’elle n’était pas des filles de Canaan comme elle l’était. Je sus alors
que la race canaanite était mauvaise, mais les pensées de jeunesse aveuglaient
mon cœur, et quand je la vis verser du vin, je fis l’erreur de tomber devant
elle dans l’ivresse et tandis que j’étais absent elle alla prendre pour Shelah
une femme de Canaan. Quand j’appris ce qu’elle avait fait, je la maudis dans
l’angoisse de mon âme et elle mourut aussi de la méchanceté de ses fils.
Deux ans après ces choses, Tamar étant encore
veuve, elle entendit que j’allais tondre mes moutons et se vêtit de façon
nuptiale pour s’asseoir à la porte de la ville Énaim, suivant une règle des
amorites que celle qui va se marier s’assit à la porte pendant 7 jours pour la
fornication. Je m’étais enivré aux eaux de Chozeb [Kobeza] et ne
l’ai pas reconnue à cause du vin ; et sa beauté me séduisit par le style de
son habillement. Tournant de son côté, je dis que je voulais entrer en
elle, et elle me dit, Que me donneras-tu ? Et je lui remis mon
bâton, ma ceinture et mon bandeau royal pour coucher avec elle, et elle conçut.
Ne sachant pas ce qu’elle avait fait, je voulus
la tuer, mais elle envoya secrètement mes gages et me mit dans la honte. Mais
par crainte, me disant qu’elle ait agi par ruse d’avoir reçu le gage d’une autre
femme, aussi je l’appelais et entendis les mots secrets que j’avais prononcés
couché avec elle dans mon ivresse et je ne pus la tuer, car cela venait du
Seigneur. Je ne vins jamais plus près d’elle jusqu’à ma mort, car j’avais fait
cette abomination dans tout Isræl. De plus, ceux qui étaient dans la ville
dirent qu’il n’y avait aucune fiancée dans la ville puisqu’elle venait d’une
autre place ; elle s’était assise un instant à la porte sans que personne
ne sache que j’avais été en elle. Après cela, partis à cause de la famine nous
sommes vers Joseph en Égypte. J’étais âgé de 46 ans et j’y ai vécu 73
ans.
Écoutez maintenant votre père dans toutes choses
que je vous commande mes enfants. Gardez toutes mes paroles en obéissance aux
lois de Dieu et appliquez les ordres du Seigneur. Ne pas marchez pas suivant vos
convoitises, ni vos pensées imaginaires dans l’arrogance de votre cœur. Ne vous
glorifiez pas des actes de votre force de jeunesse, car cela est mauvais aux
yeux du Seigneur, ainsi que je me glorifiais des guerres et que jamais visage de
belle femme ne me tromperait. Je faisais des reproches à Réuben au sujet de
Bilhah la femme de mon père, jusqu’à ce que les esprits d’envie de fornication
disposent de moi et que je tombe devant Batshua la cananéenne et Tamar l’épouse
de mes fils. J’avais dit à mon beau-père que je consulterais mon père avant de
prendre sa fille ; mais lorsqu’il me montra une réserve d’or sans limite –
car il était roi, pour couvrir sa fille d’or et de perles, j’incitais la fête à
ce compte et de nous verser du vin de toute sa beauté féminine. Le vin mit mes
yeux dans l’erreur et le plaisir aveugla mon cœur, car je l’aimais et la
prise pour femme : je suis tombé dans le péché vis-à-vis des ordres de mes pères
et du Seigneur, et le Seigneur me rétribua d’après la pensée de mon cœur, et je
n’eus aucune joie dans les enfants.
Ne vous enivrez pas de vin mes enfants, car le
vin détourne à penser en vérité et incite la convoitise des passions qui
induisent l’erreur aux yeux. Le vin sert l’esprit de fornication et donne à
penser aux plaisirs, et tous deux ôtent la force d’un homme. L’homme qui boit du
vin jusqu’à l’ivresse dérange sa conscience avec des pensées perverses de
fornication qui incitent son corps au charnel et faire le péché. Tel est le vin
mes enfants et celui qui est ivre ne respecte aucun homme.
Ça m’a conduit à l’erreur, sans honte devant les
gens de la ville et sous les yeux de tous quand je me suis tourné vers
Tamar : je fis le grand péché de soulever le couvert de la honte de mes
fils après avoir bu du vin. Je ne respectais l’ordre de Dieu non plus en prenant
pour épouse une femme de Canaan. Aussi mes enfants, buvez du vin avec
discrétion ! La discrétion est de boire aussi longtemps qu’un homme reste
convenable, mais s’il dépasse cette limite l’esprit d’erreur entre dans sa
pensée et change sa volonté ; il fait parler l’homme ivre avec perversité,
le fait pécher sans honte jusqu’à s’exalter du déshonneur.
Judah n’avais pas réalisé que celui qui découvre
la nudité, comme je mis à découvert, commet la fornication et tombe sous le
pouvoir de la fornication pour en devenir esclave, au point que je donnais mon
bâton d’appui de ma tribu, ma ceinture de mon pouvoir, et mon bandeau de la
gloire de mon royaume. Je me repentis de ces choses et ne pris plus de
vin, ni de viande, et n’avais aucune joie, jusqu’à mon vieil âge ; l’ange
de Dieu me montra que les femmes dominent toujours, le roi pareillement au
mendiant, elles retirent du roi sa gloire et du vaillant sa force, et du
mendiant même le moindre appui qu’il lui reste dans sa pauvreté.
Soyez modérés au vin mes enfants sinon il y a 4
mauvais esprits : convoitise, colère, débauche, profit pervers.
Buvez du vin avec joie et retenue et dans la
crainte de Dieu, et vous vivrez ! Mais si vous ne buvez pas
avec retenue, la crainte de Dieu se retirera de vous : l’ivresse vient et
dispose sans pudeur. Et si vous ne buvez pas du tout, prenez garde
aussi de ne pas dire des paroles outrageuses ou querelleuses, ni de fausse
accusation contre les lois de Dieu, car vous périrez avant votre temps. De plus le vin révèle aux étrangers les secrets des hommes et de Dieu
à qui Dieu interdit de révéler, comme je révélais les lois de Dieu à Batshua la
cananéenne ainsi que les secrets de mon père Jacob. Le vin est aussi cause de
guerre et de confusion.
Je vous demande mes enfants de ne pas aimer
l’argent, ni considérer la beauté des femmes, parce qu’au nom de l’argent et de
la beauté je m’égarais avec Batshua la cananéenne. Je sais que pour ces 2
choses, vous qui êtes de ma lignée tomberez dans le mal, et même les hommes
sages parmi mes fils dévieront : cela causera la diminution de la royauté
de Judah que le Seigneur m’a accordé grâce à mon obéissance à mon père. Car
jamais je ne désobéis à une parole de mon père Jacob et je fis toutes choses
qu’il ordonna, quoi que ce soit. Abraham, le père de mon père, me bénit pour que
je devienne roi en Isræl, et Isaac me bénit ainsi de la même façon : je
sais que par moi la royauté sera établie.
Par les écrits du juste Hénoc, je sais le mal que vous ferez dans les
derniers jours. Écoutez Judah votre père, mes enfants, et prenez garde à la
fornication et à l’amour de l’argent qui nous séparent de la loi de Dieu,
car : –
ils nous rendent sans
compréhension en aveuglant l’âme ; –
ils empêchent toute compassion
envers notre prochain et enseignent l’arrogance ; –
ils nous lient aux tâches du mal
en retirant toute bonté d’âme ; –
ils dévorent notre chair et
enlèvent le sommeil ; –
ils retiennent les offrandes à
Dieu, et –
l’homme ne se souvient plus de
la bénédiction ; il n’écoute plus quand un prophète parle et il s’offusque
à une parole de Dieu.
L’esclave de ces 2 passions aveugles éloigne son
âme de la loi sans pouvoir obéir à Dieu : il marchera dans la noirceur en
plein jour. Car l’amour de l’argent conduit à l’idolâtrie. C’est à cause de
l’argent que les hommes sombrent dans le désordre et la déviance en appelant
dieux ceux qui ne sont pas Dieu ; c’est à cause de [l’amour de]
l’argent que je perdis mes enfants, et si mon âme ne se serait humiliée par la
pénitence de ma chair et par les prières de mon père Jacob, je serais mort sans
enfant. Le Dieu de mes pères eut pitié de moi parce que j’agis par ignorance
lorsque le prince d’erreur m’aveugla : j’ignorais que les péchés
souillaient ma chair autant que l’être et je compris ma propre faiblesse, me
croyant alors invincible.
Comprenez mes enfants qu’il y a 2 esprits qui
sous-tendent l’homme : l’esprit véridique et l’esprit d’erreur. [Et au milieu, l’esprit de compréhension permet à
la pensée de se diriger partout suivant sa volonté]. Les véritables actions et les fausses actions des
hommes sont inscrites sur leur poitrine ; le Seigneur connaît chacune
d’elles et en aucun temps leurs actions ne peuvent se soustraire de lui, car
tout a été inscrit sur les os de la poitrine devant le Seigneur et l’esprit de
vérité en témoigne en dénonçant toutes choses ; celui qui pèche brûle dans
son propre cœur et ne pourra lever la tête devant le juge.
Je vous commande d’aimer Lévi afin de pouvoir
demeurer mes enfants, et ne pas vous glorifier contre lui sous peine d’être
entièrement détruits : c’est à moi que le Seigneur a donné la royauté et à
lui le sacerdoce, et il place la royauté sous le sacerdoce. À moi il a donné les
choses sur la terre, à lui les choses aux cieux. Et comme le ciel est plus haut
que la terre, le sacerdoce de Dieu est plus haut que la royauté sur la terre,
[à moins de tomber dans le péché et se faire
dominer par la royauté terrestre de la part du Seigneur].
L’ange du Seigneur m’a dit de lui :
―
Le Seigneur l’a choisi
par-dessus vous pour approcher de lui et manger à sa table [en lui présentant] les premiers-fruits des meilleures choses des
fils d’Isræl [mais tu seras la royauté de
Jacob]. Tu seras parmi eux comme la mer, car
justes et injustes seront ballotés comme dans la mer ; certains seront pris
captifs quand d’autres se seront enrichis, ainsi aussi sera toute race des
hommes en toi : ceux qui seront [appauvris] en
danger seront pris en captivité et les autres deviendront riches par pillage
[des avoirs des autres]. Ceux [rois] qui
dirigent seront comme des monstres marins qui avalent les hommes comme des
poissons ; ils mettront en esclavage les fils et filles d’hommes libres,
ils pilleront maisons, terres, troupeaux, argent ; et avec la chair de
beaucoup ils nourriront à tort les corbeaux et les grues. Ils s’accroitront par
le mal et s’élèveront par la convoitise ; il y aura de faux prophètes pour
persécuter tels des tempêtes tous les justes.
Le Seigneur apportera l’un contre l’autre sur
eux des divisions et il y aura continuellement des guerres en Isræl et mon
royaume sera amené à sa fin par des hommes d’une autre race jusqu’à ce que le
salut d’Isræl vienne, jusqu’à l’apparition du Dieu de justice et que Jacob et
tous les peuples puissent se reposer en paix, car il gardera la puissance de mon
royaume à jamais. Le Seigneur me l’a juré par un serment qu’il ne détruira pas
le royaume de ma semence à jamais.
J’ai beaucoup de peine pour mes enfants à cause
de vos prostitutions que vous ferez contre le royaume par la sorcellerie et
l’idolâtrie à suivre ceux qui ont des esprits, devins d’erreurs des démons… Vous
ferez de vos filles des chanteuses prostituées, vous vous mélangerez avec les
souillures des idolâtres, et pour ces raisons le Seigneur amènera sur vous la
famine, la maladie contagieuse, la mort par l’épée, les ennemis qui assiègent,
les insultes d’amis, le pillage des avoirs, l’incendie du temple de Dieu et la
terre laissée comme un dépotoir ; vous-mêmes serez pris esclaves chez les
idolâtres qui feront certains de vous eunuques pour leurs femmes jusqu’à ce que
vous retourniez au Seigneur avec un cœur parfaitement repentant et marchiez dans
tous les lois de Dieu. Alors le Seigneur vous visitera avec miséricorde et vous
sortira de la captivité des idolâtres.
Après ces choses, l’étoile de paix de Jacob
se lèvera sur vous. Un homme de ma semence se lèvera comme le soleil de justice,
marchant avec les fils d’hommes avec justice et simplicité, en qui aucun péché
ne se trouve ! Les cieux seront ouverts au-dessus de lui pour verser
l’esprit de sainte bénédiction du Père qui se répandra sur lui, qui répandra un
esprit de grâce sur vous pour lui être de véritables fils et marcher dans ses
lois, du premier au dernier. Cette branche [qui sortira de moi] est celle du Très-haut Dieu et cette
fontaine donne vie à tout ! Le sceptre de mon royaume brillera, de votre
racine s’élèvera une tige et de là poussera un bâton de justice des peuples
pour juger et sauver tous ceux qui en appellent au Seigneur. Après ces choses,
Abraham, Isaac, Jacob, et [les chefs des
tribus d’Isræl] mes frères et moi se
relèveront seront en vie : Lévi premier, moi deuxième, Joseph
troisième, Benjamin quatrième, Siméon cinquième, Issachar sixième, et tous ainsi
de suite.
En bénédiction : - Lévi reçut le Seigneur
; moi, l’ange de la
présence. - Siméon, les
pouvoirs de gloire ; Réuben, le ciel.
- Issachar, la
terre ; Zebulon, la mer. - Benjamin, le
tabernacle ; Dan, les lumières
du ciel. - Gad le soleil
; Asher l’olivier [la
lune]. - Joseph, les
montagnes ; Naphtali la graisse
de la terre.
Il n’y aura plus d’esprit d’erreur de Béliar parce qu’il sera jeté
pour toujours dans le feu. Il n’y aura qu’un peuple et une langue du
Seigneur : -
ceux qui sont morts en peine se lèveront de
joie ; - ceux qui s’étaient appauvris pour la
cause du Seigneur deviendront riches ; - ceux qui étaient dans le besoin seront
comblés ; - ceux qui se sont affaiblis deviendront
forts ; - ceux qui ont été mis à mort pour la
cause du Seigneur se réveilleront en vie ; les cerfs de Jacob courront avec joie, les aigles d’Isræl voleront
avec bonheur, et tous les peuples glorifieront le Seigneur à jamais, mais tous
les infidèles se lamenteront et les pécheurs pleureront ! Gardez les ordres du Seigneur, mes enfants, car il y a de l’espoir
pour tous ceux qui s’accrochent à sa voie.
Puis il leur dit :
― Je meurs devant vos yeux en ce
jour âgé de 119 ans : que personne ne m’enterre dans un habit coûteux comme
font les rois, qu’aucune larme n’ouvre mes entrailles, portez-moi à Hébron avec
vous.
Après
avoir dit ces choses, Judah tomba endormi. Ses fils firent tout ce qu’il leur
avait commandé ; ils l’enterrèrent avec ses pères à Hébron.
TESTAMENT D'ISSACHAR concernant la
simplicité
Transcription des paroles d’Issachar. Il appela ses
fils et leur dit :
― Écoutez votre père Issachar,
prêtez oreille à mes paroles, vous mes ¦ enfants. Je suis le 5e fils né de Jacob par
louage des mandragores que Réuben rapporta du champ et que Rachel prit quand
elle le rencontra. Réuben avait pleuré et ma mère Léah avait accouru à sa voix.
Ces mandragores étaient des pommes de douce saveur que la terre d’Aram
produisait en hauteur, en deçà d’un précipice d’eau.
―
Je ne te les rendrais pas, dit Rachel, car
elles sont pour à moi à la place des enfants.
Or il y avait deux pommes. Léah répondit :
― Ça ne te suffit pas d’avoir pris
le mari de ma virginité que tu prennes aussi ça !
― Voici, dit-elle, laissons Jacob
avec toi ce soir à la place des mandragores de ton fils…
―
Ne te vante pas et prétendre par
toi-même, lui dit Léah, Jacob est mien et je suis la femme de sa jeunesse.
― Comment cela ?
dit Rachel. Il est pour moi le premier époux, et il servit notre père
14 ans pour ma cause. Qu’est-ce que je peux y faire pour toi si l’habile ruse
des hommes augmente et que la ruse prospère sur la terre ! Si cela n’avait
pas été ainsi, tu ne verrais pas aujourd’hui le visage de Jacob, car tu n’es pas
sa femme mais tu fus amenée vers lui à ma place par la ruse et mon père m’enleva
dans la nuit pour me tromper et ne me laissa pas le voir. Car si je n’avais pas
été là, cela ne serait pas arrivé ! Prends une mandragore et loue-le de moi
une nuit pour l’autre !
Jacob connut Léah qui conçut et me porta, et je
fus appelé Issachar à cause du louage. Un ange du Seigneur apparut à Jacob et dit :
―
Rachel portera 2 enfants car
elle a refusé la compagnie de son mari et choisi l’abstinence !
Si Léah ma mère n’avait cédée les 2 pommes pour
la cause de sa compagnie elle aurait enfantée [8] fils mais
elle en porta 6 et Rachel 2 pour la raison que le Seigneur la visita au compte
des mandragores et il sut qu’elle ne désirait pas la compagnie de Jacob par
convoitise du plaisir mais pour la cause des enfants. Elle alla plus loin le
lendemain et donna Jacob pour avoir l’autre mandragore. Alors le Seigneur
entendit Rachel à cause des mandragores, car autant elle les désirait, autant
elle ne les mangea pas, mais les apporta au sacrificateur du Très-haut en ce
temps-là pour les offrir à la maison du Seigneur.
Depuis je grandis et marchais avec un cœur droit,
je devins un compagnon pour mes parents et mes frères, j’apportais des fruits
des champs selon leur saison. Mon père me bénit, car il vit que je marchais dans
la simplicité, que je n’étais pas querelleur par mes actions, ni malin ou
insultant pour mon entourage. Je n’ai jamais parlé contre quelqu’un, ni critiqué
la vie d’un homme, mais je marchais par la simplicité de mes yeux. J’avais 30 ans quand je pris pour moi une femme.
Le labeur prenait ma force et je n’avais jamais pensé au plaisir avec une femme,
car mon sommeil suffisait à mon labeur et mon père se réjouissait toujours de ma
simplicité. De tout ce que je produisais, tout mon produit et
mes premiers-fruits, je les offrais en premier au Seigneur aux mains des
sacrificateurs, ensuite à mon père, puis je prenais pour moi. Le Seigneur doubla
ses bénéfices par mes mains et Jacob sut que Dieu aidait ma simplicité. Pour
chaque homme pauvre et toute personne en détresse j’accordais les bonnes choses
de la terre en toute simplicité de cœur.
Maintenant écoutez-moi mes enfants et marchez
dans la simplicité de cœur, car j’ai vu que cela est plaisant au Seigneur en
tout. Le simple ne convoite pas l’or, ni ne fraude son prochain, il ne languit
pas après plusieurs friandises, ne prends pas plaisir à des vêtements variés, ne
se voit pas vivre une vie longue mais attend seulement la volonté de Dieu. Les
esprits d’erreur n’ont pas de pouvoir sur lui, car il ne peut permettre en son
esprit la pensée d’une beauté féminine qui polluerait sa pensée de corruption.
Aucune envie ne peut entrer dans ses pensées, ni jalousie se mélanger à son âme,
il ne couve pas son gain d’envie insatiable mais marche droit dans la vie et
détient toutes choses avec simplicité, n’admettant pas à ses yeux la malice
erronée du monde, ni voir aucune perversion dans les lois du Seigneur. Gardez ainsi la loi de Dieu mes enfants à
marcher sans ruse avec simplicité. N’enquérez pas par trop de curiosité dans les
affaires de votre prochain, ni dans les lois de Dieu mais aimez votre prochain et le
Seigneur ;
ayez compassion pour le pauvre
faible ;
courbez votre dos à cultiver la
terre et travaillez au sillage du sol en toute matière d’agriculture,
et faites des offrandes de
remerciement au Seigneur, car le Seigneur me bénit par les premiers-fruits de la
terre comme il bénit tous les saints, d’Abel jusqu’à maintenant. Aucune autre portion ne vous sera donnée que la
graisse de la terre dont les fruits sont produits du labeur ; car notre
père Jacob me bénit par les bénédictions de la terre et des premiers-fruits.
Parmi les fils de Jacob, Lévi et Judah furent
glorifiés par le Seigneur qui les choisit et donna à l’un le sacerdoce et à
l’autre la royauté, depuis ils obéissent et marchent dans la simplicité de votre
père, et à Gad a été donné de détruire les tentations qui viendront sur Isræl.
Mes enfants, je sais que dans les derniers
temps vos fils abandonneront la simplicité et fendront d’avarice, laissant la
ruse pencher vers le mal et déviant les ordres du Seigneur pour pencher vers
Béliar en délaissant la culture de la terre pour suivre leurs mauvais desseins.
Ils seront dispersés chez les idolâtres au service de leurs ennemis. Aussi, commandez ces choses à vos enfants que
s’ils pèchent, ils puissent le plus rapidement possible retourner au Seigneur,
car il a pitié et les délivrera pour les ramener dans leur terre même.
Je suis âgé de 122 ans, et ne connais en moi
aucun péché mortel : –
je n’ai connu aucune autre femme
excepté ma femme ; –
je n’ai jamais commis de
fornication avec mes yeux ; –
je n’ai pas bu de vin au point
de dévier ; –
je n’ai convoité aucune chose
désirable qui est à mon prochain ; –
jamais tromperie n’est entré
dans mon cœur ; –
jamais mensonge ne passa sur mes
lèvres ; –
si un homme s’affligeait, je
pleurais avec lui ; –
je partageais mon pain avec le
pauvre et jamais je ne mangeais seul ; –
je n’ai déplacé aucune
borne ; –
j’agissais avec foi et vérité
tous mes jours ; –
j’aimais de toute ma force le
Seigneur, –
et j’aimais tous les hommes
comme mes propres enfants.
Vous aussi mes enfants, faites ces choses pour
que tout esprit de Béliar fuie de vous, sans possibilité que la malice humaine
domine sur vous. Soumettez toute bête sauvage et ayez le Dieu du ciel pour vous
en marchant avec les hommes avec simplicité de cœur.
Puis il leur commanda de le porter à Hébron
pour l’ensevelir dans la cave avec ses pères.
Issachar le 5e fils de Jacob étendit ses
pieds et mourut à un âge avancé. Il s’endormit du sommeil éternel, ayant chaque
membre intact et avec la même vigueur.
TESTAMENT DE ZEBULON concernant compassion et pitié
Transcription du témoignage que Zebulon
transmis à ses fils à l’âge de 114 ans, 32 ans après la mort de
Joseph. Il leur dit :
― Écoutez-moi fils de Zebulon,
venez entendre les paroles de votre père ! Je suis Zebulon, un bon don à
mes parents, car lorsque je suis né notre père augmenta très considérablement
autant en troupeaux qu’en bergers quand il eut sa part par les tiges triées.
Mes enfants, je ne sais pas avoir péché tous mes
jours excepté par la pensée. Je ne me souviens pas d’avoir fait du tort excepté
le péché d’ignorance envers Joseph. Car je couvrais mes frères pour ne pas dire
à mon père ce qui avait été fait et je pleurais amèrement en secret ; je
craignais mes frères qui s’étaient tous mis d’accord que celui qui révèlerait le
secret serait frappé par l’épée. Quand ils ont voulu le tuer, je les conjurais
en larmes de ne pas commettre cette faute grave. Et lorsque Siméon et Gad
allèrent tuer Joseph, Joseph tomba sur sa face et leur dit :
― Pitié mes frères, ayez pitié
pour les entrailles de votre père Jacob ! Ne posez pas vos mains sur moi
pour faire couler le sang innocent, car je n’ai pas péché contre vous. Et si
vraiment j’ai péché, corrigez-moi d’un châtiment, mais ne posez pas votre main
sur moi pour la cause de Jacob votre père !
Lorsqu’il dit ces mots [gémissant comme il faisait, je fus incapable de
supporter ses larmes] et commençais à
gémir ; mon cœur [foie] fut renversé et toute substance dans mes
entrailles se relâchèrent. Je pleurais avec Joseph et les battements de mon cœur
se firent entendre, les jointures de mon corps tremblèrent et je n’étais pas
capable de me tenir debout. Me voyant gémir avec lui quand ils venaient le
frapper, [Joseph] se mit derrière moi pour les supplier et
Réuben se leva et dit :
― [Allons] mes frères ! Ne le tuons pas, jetons-le
dans un de ces puits secs que nos pères ont creusés sans trouver d’eau.
C’est pour cette cause que le Seigneur avait
interdit que l’eau les remplisse afin que Joseph soit préservé. Et ils firent
ainsi jusqu’à ce qu’ils le vendent aux ishmaélites. Je ne pris aucune part à ce
prix, mes enfants, mais Siméon, Gad, et 6 autres de nos frères prirent le prix
de Joseph et s’achetèrent des sandales pour eux, pour leurs femmes et leurs enfants,
en disant, Nous n’en mangerons pas car c’est le prix du sang de
notre frère, mais foulons-le sous nos pieds car il a dit qu’il deviendrait roi
sur nous. Voyons voir maintenant si ses rêves arriveront !
Ainsi qu’il est inscrit dans les écrits de Hénoc
que celui qui ne relève pas la semence de son frère aura sa sandale relâchée et
ils cracheront sur son visage. Mais le Seigneur relâcha la sandale portée contre leur frère Joseph en ne voulant pas qu’il vive, car
lorsqu’ils furent arrivés en Égypte, ils furent relâchés devant la porte par les
serviteurs de Joseph, en soumission à Joseph à la manière du pharaon : non
seulement lui furent-ils soumis en tombant aussitôt devant lui, mais ils se
firent crachés et mis en honte quand les égyptiens entendirent tout le mal
qu’ils avaient fait à Joseph.
Et après ces choses, [après l’avoir jeté dans le puits], mes frères apportèrent de la nourriture et
[s’assirent manger et boire]. Mais par pitié pour Joseph je restais sans
manger pendant 2 jours et 2 nuits. Judah ne mangea pas avec eux mais surveillait
le puits pour que Siméon et Gad n’y retournent pour le tuer. Voyant que je ne
mangeais pas non plus ils me placèrent pour le surveiller jusqu’à ce qu’il soit
vendu. Il passa dans le puits 3 jours et 3 nuits et fut vendu affamé. Quand
Réuben revint et entendit que Joseph avait été vendu pendant qu’il était au
loin, il déchira ses vêtements et se lamenta, disant :
― Comment pourrais-je regarder en
face mon père Jacob !
Il prit l’argent et courut, mais il ne trouva
personne, car les marchands avaient quitté la route principale et prirent un
raccourci en marchant à travers les grottes. Réuben ne mangea pas de
nourriture ce jour-là [car il était
accablé] aussi Dan vint vers lui et
dit :
― Ne pleure pas, ni ne te lamente,
j’ai trouvé ce que nous allons dire à notre père Jacob. Tuons un petit des
chèvres et trempons-y le manteau de Joseph et nous l’apporterons à Jacob,
disant ‘Regarde si ce manteau est celui de ton fils’ ?
[Ils firent
ainsi.] Ils avaient dévêtu Joseph de son
manteau avant de le vendre et mis sur lui le vêtement d’un esclave. Siméon avait
pris le manteau, et ne voulait pas le rendre ; il désirait le déchirer de
son épée, car il était en colère que Joseph vive et qu’il ne l’avait pas tué.
Nous nous sommes donc tous levés pour lui dire :
― Nous dirons [à notre père]
que toi seul as fait ce mal en Isræl si tu ne rends pas le manteau !
Il le rendit et ils firent comme Dan dit. Maintenant je vous commande de garder les lois
du Seigneur, mes enfants, de montrer de la miséricorde envers votre prochain et
de la compassion pour tous, pas seulement aux hommes, mais aussi envers les
animaux. C’est pour cette cause que le Seigneur me bénit, car j’échappais à
toute maladie quand tous mes frères furent malades. Le Seigneur connait les
desseins de chacun.
Ayez de la compassion en vous mes enfants. Comme un homme agit envers
son prochain, le Seigneur agit ainsi envers lui ! Les fils de mes frères
étaient souffrants à mourir pour le compte de Joseph, car ils n’avaient montré
aucune pitié dans leurs cœurs ; mais mes fils furent préservés de la
maladie comme vous savez… J’étais sur la côte des terres de Canaan quand je fis
une pêche de poissons pour mon père Jacob alors que beaucoup étaient bloqués en
mer et que je continuais indemne ! Je fus le premier à faire un bateau après que
le Seigneur m’ait donné la sagesse et l’entendement pour voguer en mer : je mis
un gouvernail en bas à l’arrière et j’étirais une voile au milieu sur une pièce
de bois droite ; ainsi je naviguais le long des côtes, attrapant du poisson
pour la maison de mon père jusqu’à ce que nous partions en
Égypte. Je partageais ma pêche par compassion avec tout
étranger ; si un homme était âgé, malade ou étranger, je faisais bouillir
les poissons pour bien les préparer et les offrais aux hommes, chacun suivant
son besoin, et me désolais avec eux en ayant compassion d’eux. Ainsi le Seigneur
permit que je prenne beaucoup de poissons, car qui partage avec son entourage
reçoit plusieurs fois plus du Seigneur. J’attrapais du poisson pendant 5 ans et
j’en donnais à tout homme que je voyais, apportant suffisamment pour toute la
maison de mon père.
En été j’attrapais du poisson et en hiver je
gardais le troupeau avec mes frères. Voici ce que j’ai fait par compassion quand
j’ai vu en hiver un homme dénudé : j’ai secrètement pris un vêtement de ma
maison et lui aie donné, car il était dans le besoin. Vous aussi mes enfants, faites avec ce que Dieu
vous a imparti ! Ayez pitié et compassion à tous les hommes également
et donnez à tous avec un bon cœur. Et si vous n’avez pas sur le moment de quoi
donner à qui en a besoin, ayez pitié pour lui avec compassion dans vos
entrailles. Quand que ma main ne trouvait pas à donner à celui qui a besoin, je
marchais avec lui plus de 1400 mètresen pleurant, les entrailles accablés de
compassion pour lui.
Vous aussi mes enfants, ayez pitié et compassion
envers tout homme afin que le Seigneur ait aussi compassion de vous et vous ait
en pitié, car dans les derniers jours Dieu enverra sa compassion sur terre et
cohabitera avec quiconque en qui il trouvera pitié dans les entrailles. Autant
un homme aura compassion de ses proches, autant le Seigneur en aura pour lui.
Quand nous sommes descendus en Égypte, Joseph ne porta aucune malice envers
nous, et il fut plein de compassion quand il me vit.
Tournez-vous vers lui, vous aussi mes enfants, et
approchez-vous sans malice pour vous aimer les uns les autres. Ne méditez aucune
malveillance, chacun envers son frère ; celui qui porte le mal n’a pas de
pitié aux entrailles, car le mal brise l’unité, divise la bienveillance et agite
l’âme. Observez comme les eaux coulent ensemble et
tanguent le long des pierres, du sable et des arbres, mais elles sont d’aucun
avantage quand elles se divisent en plusieurs courants parce que la terre
les aspire ; ainsi serez-vous si vous êtes divisés. Tout ce que le Seigneur
a fait n’a qu’une seule tête ; il donna par deux les épaules, les mains et
les pieds mais tous les membres sont soumis à la tête seule. Ne vous divisez pas
en deux têtes !
J’ai appris dans l’écriture de mes pères que
dans les derniers jours vous vous éloignerez du Seigneur et serez divisés en
Isræl ; vous suivrez deux rois et vous ferez toutes les abominations
d’idolâtrie. Vos ennemis vous amèneront en captivité et vous resterez dans les
douleurs des infirmités avec angoisse de l’âme chez les idolâtres. Après ces
choses, vous vous rappellerez de Dieu et vous vous repentirez ; étant
compatissant et plein de pitié, il vous ramènera en arrière, car il n’impute pas
le mal aux fils des hommes qui ne sont que chair que les esprits d’erreur
égarent dans toutes leurs actions. Après ces choses, le Seigneur se lèvera lui-même
pour vous : lumière de la droiture, guérison et compassion seront sur ses
ailes. Il rachètera de Béliar tous les captifs des fils des hommes, et tous les
esprits d’erreur seront foulés aux pieds. Il apportera à lui le zèle chez tous
les peuples et vous verrez Dieu sous la forme d’un homme choisi par le Seigneur
dont le nom est Jérusalem. Mais vous provoquerez encore sa colère par vos
méchantes paroles et vous serez rejetés jusqu’au temps même de
consommation.
Ne vous affligez pas à me voir mourir, ne vous
troublez pas que je vous quitte mes enfants. Je me lèverais une fois de
plus au milieu de vous comme un gouverneur au milieu de ses fils pour me réjouir
au sein de ma tribu, aussi nombreuse que ceux qui auront gardé la loi du
Seigneur et les instructions de Zebulon leur père. Car le Seigneur apportera le
feu éternel sur les infidèles et les détruira dans toutes les générations. Comme pour
mes pères, mon repos m’emporte au loin. Ayez crainte de votre Dieu de toute
votre force tous les jours de votre vie.
Quand il eut dit
ces choses, Zebulon tomba calmement endormi. Ses fils l’allongèrent dans un coffre et
le portèrent ensuite à Hébron pour l’étendre avec ses pères.
TESTAMENT DE DAN concernant la colère et le
mensonge
Transcription des paroles que Dan dit à ses
fils dans ses derniers jours, à la 125e année de sa vie. Il
convoqua sa famille tous ensemble et dit :
― Écoutez mes paroles, vous fils
de Dan, prêtez attention aux paroles de la bouche de votre père ! Toute ma
vie j’ai eu la preuve dans mon cœur que pratiquer la juste vérité est bon et
plaisant à Dieu, et que le mensonge et la colère apprennent à l’homme la cruauté
de faire le mal.
Mes enfants, aujourd’hui je vous confesse que mon
cœur s’est réjoui pour la mort de Joseph, un homme véritable et bon. J’étais
heureux que Joseph soit vendu parce que son père l’aimait plus que nous et que
les esprits de jalouse vanité me disaient, Toi aussi tu es
son fils ! Je fus trompé par un des esprits de Béliar qui me
dit :
― Prends son épée et frappe Joseph
par elle, et ton père t’aimera s’il est tué.
C’est l’esprit de colère qui m’a persuadé de
broyer Joseph comme un léopard broie un petit. Mais le Dieu de notre père Jacob
ne permit pas qu’il tombe dans mes mains, que je le trouve seul et le tue, et
causer la destruction d’une 2e tribu en Isræl.
Maintenant que je suis mourant, mes enfants, je
vous dis cette vérité : qu’à moins d’aimer la vérité avec endurance et de
vous garder contre l’esprit du mensonge, vous périrez ! La colère aveugle
et ne supporte pas de regarder la vérité en face de quiconque : s’il s’agit
de père ou mère il se comporte envers eux comme des ennemis ; s’il s’agit
d’un frère il ne le reconnaît pas ; s’il s’agit d’un prophète du Seigneur,
il lui désobéit ; s’il s’agit d’un homme juste, il ne le regarde pas. Les filets de la colère l’enroulent dans
la tromperie qui aveugle ses yeux, et sa pensée s’obscurcit à la vue que le
mensonge lui montre. Et avec quoi couvre-t-il ses yeux ? En étant envieux de son
frère avec un cœur haineux.
La colère est une chose démoniaque qui détraque
l’âme : elle prend possession du corps de l’homme colérique pour prendre
contrôle de son âme et soumettre le corps au pouvoir de faire le mal. [Et quand il fait ces choses], l’âme voit faux et justifie ce qui est fait. Si
un homme fort est en colère, sa colère va tripler sa force : un, par la
force d’aide de ses serviteurs [démons] ;
deux, par sa colère qui le convainc à tord de triompher ; trois, par sa
propre force physique de faire le mal. Et si un homme faible est en colère, sa
colère va doubler la nature de sa force. Et parce que la colère consent toujours
au crime, l’esprit travaille dans le mensonge continuel à la main droite de
satan pour tromper et produire des actes de cruauté.
Observez comment la colère prend force dans la
vanité : d’abord par des mots qui provoquent, puis par des moyens qui
renforcent la colère, et des troubles de fortes pertes de mémoire, jusqu’à ce
que son âme dévie de [grande] colère. Ne soyez pas en colère
quand quelqu’un parle contre vous. Ne vous élevez pas quand quelqu’un vous
louange en saint ; ne réagissez ni de plaisir ou de dégout. Ce qui fait
plaisir au début à entendre fait une brèche dans l’esprit qui perçoit de la
provocation répétée et s’enrage, pensant que sa colère est justifiée.
Si vous tombez dans la privation ou ruine, ne
vous affligez pas de cet esprit qui fait désirer le périssable, en vous
accablant de rage. Ne vous vexez pas d’une perte volontaire [ou involontaire] jusqu’à en souffrir, car la vexation engendre la
colère et le mensonge, un double tort, qui dérangent la raison, et quand l’âme
est continuellement dérangée, le Seigneur se sépare d’elle et Béliar va la
dominer. Appliquez-vous aux ordres du Seigneur et gardez
sa loi mes enfants. Laissez la colère et le mensonge pour que le Seigneur
demeure en vous, et que Béliar fuie de vous ! Parlez en vérité, chacun avec son prochain, et
vous ne tomberez pas avec confusion dans la colère, mais vous serez en paix
d’avoir le Dieu de paix et aucune guerre ne prévaudra ainsi contre vous. Aimez
le Seigneur toute votre vie et les uns les autres d’un cœur véritable.
Je sais qu’aux derniers jours vous ignorerez le
Seigneur, vous pousserez Lévi à la colère et combattrez contre Judah, mais vous
ne prévaudrez pas contre eux, car un ange du Seigneur les guidera tous les deux
et Isræl tiendra par eux. Chaque fois que vous délaisserez le Seigneur, vous
marcherez dans le mal et ferez les abominations des idolâtres, allant jusqu’à
vous prostituer avec des femmes de criminels parce que les esprits du mal
travailleront au mal à l’intérieur de vous. J’ai lu dans le livre du juste Hénoc
que votre prince est satan : tous les esprits du mal et de vanité seront
soumis à Lévi, mais ils conspireront dans l’attente permanente de faire fauter
les fils de Lévi devant le Seigneur.
Mes fils approcheront Lévi pour pécher dans
toutes choses avec eux, et les fils de Judah seront avides de convoitise,
pillant les avoirs d’autrui comme des lions. Vous serez aussi emportés avec eux
en captivité pour y recevoir toutes les plaies d’Égypte, tous les maux des
idolâtres.
Vous reviendrez au Seigneur et obtiendrez
miséricorde ; il vous amènera dans son sanctuaire et vous donnera la
paix ; et là, de la tribu de Judah et de Lévi, le salut du Seigneur se
lèvera à nos côtés pour faire une guerre victorieuse contre Béliar et exécuter
une vengeance [éternelle contre nos
ennemis]. Il libèrera les âmes des
saints de la captivité de Béliar ; il convertira les cœurs
désobéissants au Seigneur ; il donnera à ceux qui font appel à lui la paix
éternelle : les saints se reposeront en Éden, les justes se réjouiront dans
la nouvelle Jérusalem et ce sera pour la gloire de Dieu à jamais. Plus jamais
Isræl ne sera conduit en captivité, ni Jérusalem souffrir de dévastation, car le
Seigneur sera au milieu d’elle, habitant parmi les hommes. Le saint d’Isræl
règnera sur eux [elle] dans le dénuement et l’humilité, et celui qui
croira en lui règnera par la vérité dans les cieux [sur les hommes].
Mes enfants, craignez le Seigneur et prenez
garde aux esprits de satan ! Approchez Dieu et l’ange médiateur qui
intercède pour vous, entre Dieu et les hommes, se lèvera contre le royaume
ennemi pour la paix d’Isræl. C’est pourquoi l’ennemi s’efforce de détruire
tous ceux qui en appellent au Seigneur : il sait que le jour qu’Isræl
croira [se repentira] le royaume ennemi prendra fin ! Le même
ange de paix raffermira Isræl pour l’empêcher de tomber dans l’extrême à cause
du mal ; ce sera au temps des idolâtres d’Isræl que le Seigneur les
quittera pour [transformer un peuple] aller vers ceux qui feront sa volonté, et pour
aucun des anges il n’en sera comme de lui ; son nom sauveur sera dans tout
lieu d’Isræl et parmi les peuples.
Mes enfants, gardez-vous de faire le mal, rejetez
la colère et tous mensonges pour aimer la vérité avec persévérance. Transmettez
à vos enfants les choses que vous avez entendues de votre père pour que le
sauveur des peuples vous reçoive ; car il est véridique et persévérant,
humble et doux, et enseigne la loi de Dieu par ses actes. Éloignez de vous
l’injustice et penchez pour la loi de Dieu juste [et votre race sera pour toujours sauvée] ! Et enterrez-moi près de mes pères.
Après avoir dit ces choses, il les embrassa
et dormit du long sommeil [à un âge
avancé]. Ses fils l’ensevelirent et ils
portèrent ensuite ses os [pour les
placer] à côté d’Abraham, d’Isaac et de
Jacob. Dan leur prophétisa qu’ils allaient oublier
la loi de leur Dieu et seraient privés de la terre de leur héritage de la race
d’Isræl et de leur descendance familiale.
TESTAMENT DE NAPHTALI concernant la bonté
naturelle
Transcription du
testament de Naphtali, des choses qu’il ordonna au moment de sa mort, la
132e année de sa vie. Ses fils se réunirent le 4e jour
du 7e mois, lorsqu’il était encore en bonne santé et bien disposé. Il
leur fit un festin, et en matinée, à son réveil, il leur dit :
― Je vais mourir.
Ils ne le crurent pas. Il bénit le Seigneur
et déclara qu’après de la fête d’hier, il devait mourir. Et il commença à dire à
ses fils :
― Écoutez-moi mes enfants, écoutez
les paroles de votre père, fils de Naphtali ! Je suis né de Bilhah lorsque
Rachel usa d’astuce et donna Bilhah à sa place à Jacob qui m’accoucha sur le
genou de Rachel, ce pourquoi j’ai été appelé Naphtali. Rachel m’aima parce que
j’étais né sur son genou. Lorsque j’étais jeune et encore tendre, elle avait
l’habitude de dire en m’embrassant :
― Que ne pourrais-je avoir de mon
propre ventre un frère pour toi qui te ressemble ?
De là que Joseph était comme moi en toutes
choses conformément aux prières de Rachel ; mais ma mère était Bilhah,
fille de Rotheus, le frère de Déborah, la nourrice de Rebecca. Elle est née dans
le même jour que Rachel. Rotheus, de la famille d’Abraham, était un chaldéen
craignant Dieu, né libre et noble, qui avait été pris captif et racheté par
Laban qui lui donna sa servante Aena pour femme ; elle porta une fille
qu’elle appela Zilpah d’après le nom du village dans lequel il a été pris
captif ; puis elle porta Bilhah en disant :
― Ma fille est avide pour ce qui
est nouveau, car aussitôt à sa naissance elle était avide pour le sein.
Jusqu’à maintenant je suis agile comme un cerf
sur mes pieds et mon père Jacob me choisit pour les courses et les
messages : il me donna sa bénédiction comme cerf. Comme le potier connaît
le vase, son poids d’argile et ce qu’il contient, ainsi en est-il du Seigneur
Très-haut qui régit toutes créatures et a fait le corps en accord avec
l’esprit : il implante l’esprit suivant la capacité du corps, l’un n’étant
pas moindre que l’autre en poids et en mesure d’un tiers de cheveu. Et comme le
potier sait ce qui suffit à l’utile de chaque pot, le Seigneur sait combien le
corps est capable de bonté, ou quand il entreprend le mal ; car il n’y a
aucune pensée, ni aucune chose créée, que le Seigneur ne connaisse pas puisqu’il
créa chaque homme suivant sa propre ressemblance : -- son travail suivant sa
force ; -- son savoir [travail]
suivant son esprit ; -- son action suivant son
but ; -- sa bouche suivant son
cœur ; -- son sommeil suivant son
œil ; -- sa parole suivant son âme dans la loi du Seigneur ou la loi de Béliar.
Comme il y a une séparation entre lumière et
noirceur & entre voir et entendre, il y a aussi une séparation entre homme
et homme & entre femme et femme. On ne peut pas dire qu’il y a supériorité en
quoi que ce soit sur le visage ou autres choses semblables, car Dieu fit toutes
choses bonnes qu’il joint suivant un ordre : --
les 5 sens à la
tête ; -- [il a rattaché] le cou à la tête ; -- la beauté à la chevelure ;
-- la compréhension au
cœur ; -- la répartition de
l’estomac au ventre ; -- la croissance au calamus
[trachée] ; -- la colère au foie ;
-- l’amertume à la bile ;
-- le rire à la rate ;
-- l’astuce aux
reins ; -- le pouvoir au bassin ;
-- la retenue [les poumons] à la poitrine [côtes] ;
-- la force au dos [les hanches] et ainsi de suite.
Ainsi mes enfants, faites [que votre existence soit en accord] au bon ordre des choses dans la crainte de Dieu.
Ne faites rien par désordre [arrogance], par négligence, ou en temps inapproprié. Ne
demandez pas à l’œil, qui ne peut, d’entendre, [vous serez inaptes d’accomplir des œuvres de
lumière si vous êtes dans les ténèbres]. Ne
faites pas d’effort pour gâter vos actions [par l’avarice] ou tromper vos âmes par des paroles creuses,
mais gardez le silence avec pureté de cœur pour entendre ce que Dieu veut et
mettre de côté ce que le mal [Béliar] veut. Le soleil, la lune, et les étoiles
n’altèrent pas leur ordre ; ainsi n’altèrerez pas l’ordre établi par Dieu
par le désordre de vos actions.
En déviant l’ordre, et se détournant du
Seigneur, les idolâtres dévots des morceaux de pierre et bois divaguèrent en se
modelant sur les esprits d’erreur
[errants]. Ne soyez pas comme eux,
vous mes enfants, mais discernez ce que le Seigneur a créé dans tous ses travaux
sur terre, en mer et jusqu’au firmament, et ne pas devenir comme les sodomites
qui trahirent l’ordre de nature. Les vigiles aussi trahirent l’ordre de
nature, et le Seigneur les maudit au déluge, car par leurs desseins ils
avaient dévasté la terre au point qu’elle était désertique et sans fruit. Je dis
ces choses mes enfants parce que j’ai lu dans l’écrit sacré de Hénoc que vous
vous détournerez du Seigneur pour suivre la malveillance des idolâtres et agir
d’après les péchés de Sodome. Le Seigneur amènera sur vous la captivité et vous
serez esclaves de vos ennemis : vous serez assaillis de douleurs
éprouvantes jusqu’à ce que le Seigneur vous ravage tous. Après avoir été décimés
et réduits à un petit nombre, vous reviendrez et reconnaîtrez que le Seigneur
est votre Dieu, car il vous fera revenir sur votre propre sol suivant son
abondante pitié. Mais après être entrés dans la terre de leurs pères, ils
oublieront encore le Seigneur pour faire le mal. Et le Seigneur les dispersera
sur la face de toute la terre jusqu’à ce que vienne la compassion du Seigneur
par un homme qui exercera la justice et montrera miséricorde à tous, proches et
éloignés.
Dans la 40e année de ma vie, j’eus
la vision du soleil et la lune immobilisés sur le mont des Oliviers, à l’est de
Jérusalem, et voici Isaac, le père de mon père, nous dit :
― Courrez vite les prendre, chacun
suivant sa force, et à celui qui les attrapera, à lui le soleil et la
lune !
Nous avons tous couru. Lévi prit le soleil,
Judah surpassa les autres et attrapa la lune, et tous deux furent soulevés avec
eux [au-dessus des autres]. Lévi devint comme le soleil et plusieurs jeunes
lui donnèrent 12 branches de palme [dattier].
Judah devint aussi lumineux que la lune et sous ses pieds étaient 12 rayons.
Puis Lévi et Judah coururent [vers les
autres et les saisirent] l’un l’autre. Et voici un taureau sur la terre, avec deux
grandes cornes et sur son dos des ailes d’aigle ; nous avons essayé de
le prendre et n’avons pas pu, mais Joseph nous surpassa ; il le prit et
monta avec lui dans les hauteurs. Comme j’étais là, je vis un écrit sacré qui nous
apparut, disant : Assyriens, mèdes, perses, élamites, gelachéens,
chaldéens, syriens obtiendrons [en partie] les 12 tribus d’Isræl en captivité. Après 7 mois, je vis notre père Jacob de nouveau,
debout sur la mer de Jamnia, et nous, ses fils, étions avec lui ; voici que
s’avança sur mer, sans marin, ni pilote, un bateau plein de [poissons]
chair séchée où était écrit ‘Bateau de
Jacob’. Et notre père nous dit :
― Entrons dans notre bateau !
Une fois à bord, une violente tempête se leva
dans une grande tornade et notre père qui gardait la barre s’enfuit [fut pris] de
nous qui étions coincés dans la tempête ; le bateau se remplit d’eau et fut
frappé par une immense vague qui le cassa en morceaux ; nous fûmes emportés dans
la mer. Joseph s’échappa sur une petite barque et nous nous sommes dispersés sur
12 [10]
planches – Lévi et Judah ensemble, et nous fûmes dispersés au loin. Lévi se noua
d’un sac de deuil et pria le Seigneur pour nous tous : la tempête cessa
alors, le bateau rejoint soudainement la terre, comme en paix et voici que Jacob
notre père approcha et nous nous sommes tous réjouis d’un seul accord. Je racontais ces deux rêves à mon père qui me
dit :
― Ces choses doivent se réaliser
en leur temps, après qu’Isræl ait enduré de nombreuses choses.
Et mon père dit :
― Je crois que Joseph est vivant,
car je vois continuellement que le Seigneur l’inclut avec vous dans le nombre.
Joseph mon fils ! dit-il en gémissant, tu vis et je ne te vois pas ;
tu ne vois pas non plus Jacob qui t’a porté...
Par ses paroles il nous faisait tous pleurer, et
dans mon cœur je brûlais de lui dire [par
compassion] qu’il avait été vendu mais
j’avais peur de mes frères.
Voici mes enfants, je vous ai montré les derniers
temps et tout ce qui arrivera en Isræl. Vous aussi ordonnez à vos enfants d’être unis à
Lévi et à Judah, parce que le salut se lèvera en Isræl par Judah et en lui Jacob
sera béni. C’est par sa tribu que Dieu se verra demeurer parmi les hommes sur
terre pour sauver la race d’Isræl, car il rassemblera les justes et les peuples
ensemble. Si vous faites ce qui est bien, mes enfants, les
anges et les hommes vous béniront, et par vous Dieu sera glorifié parmi les
peuples ; le démon fuira de vous et les bêtes sauvages vous craindront
parce que les anges se tiendront près de vous. Si un homme élève bien un enfant,
il en aura bonne mémoire ; ainsi Dieu a bonne mémoire d’un bon
travail ; mais celui qui ne fait pas le bien, les anges et les hommes le
maudiront, par lui Dieu sera déshonoré parmi les peuples et le démon le fait
sien comme un instrument particulier et toute bête sauvage le dominera parce que
le Seigneur le haïra.
Les commandements de la loi sont doubles et
doivent être accomplis avec prudence. Comme il y a une saison pour un homme
d’étreindre sa femme et une saison de s’en abstenir pour sa prière, ainsi aussi
il y a deux commandements ; car si on ne les exécute pas en ordre, ils
portent au pêché. C’est ainsi pour les autres commandements aussi. Soyez sages
et prudents envers Dieu pour comprendre la disposition des commandements et les
lois de chaque action pour que le Seigneur vous aime.
Après les avoir chargé de plusieurs paroles
semblables, il les instruit de placer ses os à Hébron, car ils devaient
l’ensevelir avec ses pères. Et après avoir mangé et bu avec un cœur joyeux, il
couvrit sa face et mourut. Ses fils agirent conformément à toutes
choses que leur père Naphtali les avait chargés.
TESTAMENT DE GAD
sur la
rancœur
Transcription du
testament de Gad, des choses qu’il dit à ses fils à la 127e année de
sa vie.
― Je suis le 7e fils né
de Jacob, j’étais vaillant à garder les troupeaux. Quand je gardais le troupeau
la nuit et qu’une bête sauvage venait contre le troupeau, que ce soit lion,
loup, léopard ou ours, je les pourchassais et saisissais leur patte par la main,
les faisais tourner en rond pour les étourdir, puis je les projetais à 2
furlongs (400 m) et les tuais.
Après 30 jours, alors que Joseph nourrissait le
troupeau avec nous, il tomba malade à cause de la chaleur, comme il était
délicat, et dut retourner à Hébron vers son père qui le fit s’étendre auprès de
lui parce qu’il l’aimait. Joseph rapporta à notre père que les fils de Zilpah et
de Bilhah avaient tué les meilleures bêtes et les mangèrent sans que Judah et
Réuben le sachent : il m’avait vu sauver un agneau de la gueule d’un ours
que j’avais tué, mais je tuais aussi l’agneau tant j’étais affligé pour lui, car
il ne pouvait pas vivre ; nous le mangeâmes et Joseph le dit à notre père. Et pour cette raison, j’étais contre lui par
colère le jour où il fut vendu en Égypte, car l’esprit de rancune [hai-ne] était
en moi et que je ne désirais pas le voir, ni l’entendre depuis qu’il reprocha
devant nos faces d’avoir mangé du troupeau sans Judah ; et quoi qu’il dise
à notre père, il le croyait.
Mes enfants, je confesse maintenant mon péché que
j’ai souvent désiré le tuer, car que je le haïssais à mort [du fond de mon âme], car je n’avais aucune sagesse, ni pitié pour
lui dans mes entrailles. Je l’ai encore plus haï pour ses rêves et l’aurais
englouti dans la terre des vivants comme un veau dévore l’herbe du sol ;
voilà pourquoi Judah et moi l’avons vendu aux ishmaélites pour 30 pièces
d’or ; nous en avons caché 10 et montré 20 à nos frères. Ma convoitise me
prédisposait totalement à sa destruction, mais le Dieu de mes pères le délivra
de mes mains [pour que je n’agisse pas
injustement en Isræl].
Écoutez maintenant mes enfants les paroles de
vérité, pour agir avec justice dans la loi du Très-haut et ne pas vous écarter
dans l’esprit de rancune [haine] et faire le mal par les actions humaines ;
car quoiqu’un homme fasse, le rancunier le déteste et ne louange
pas le bien qu’il fait par la loi du Seigneur ; il ne l’aimera pas et
dénigrera la vérité même si celui-ci craint le Seigneur et prend plaisir à ce
qui est droit, car il est envieux de celui dont la voie est droite, se réjouit à
dire du mal, et affectionne l’arrogance. La rancœur aveugle son âme de la même
façon que je voyais Joseph.
Oui mes enfants, méfiez-vous du rancunier [haineux] par
son action injuste, contre le Seigneur même ; il n’entend pas les
paroles prescrites sur l’amour de son prochain et pèche contre Dieu. Si un frère
trébuche, il voudra aussitôt le dire à tous, empressé qu’il en soit jugé, puni,
et exécuté. Et si c’est un serviteur, il l’accusera auprès de son maître ou
inventera sur lui toutes sortes de problèmes pour le faire exécuter. La rancœur
agit avec jalousie jusqu’à devenir malade de jalousie envers ceux qui prospèrent
à bien faire, quand vu et entendu. Comme l’amour [veut] rendre
la vie aux morts au point d’affranchir ceux qui sont condamnés à mort, la
rancœur massacre la vie au point de ne pas endurer la vie de ceux qui la vexent
pour la moindre chose. L’esprit de rancune agit en accord avec satan par
un esprit empressé de mort d’homme en toutes circonstances, tandis que l’esprit
d’amour agit en accord avec la loi de Dieu pour la délivrance des hommes avec
persistance. La rancœur est mauvaise parce qu’elle parle contre la vérité et se
maintient en permanence dans le mensonge ; elle grossit les petites choses,
considère l’obscurité comme lumière, appelle doux l’amer et enseigne calomnie,
guerre, violence et tout excès de mal : elle remplit le cœur d’un
malfaisant poison.
Je vous dis ces choses par expérience pour que
vous fuyiez la rancœur, mes enfants, et incliniez dans la droiture et l’amour du
Seigneur pour repousser la rancœur. L’humilité la détruit, et celui qui est
humble et juste a honte d’agir de travers, car son propre cœur le réprouve, non
autrui, et son intention est vue le Seigneur. Il ne parlera pas contre un homme
par crainte du Très-haut et maitrisera la rancœur par peur d’offenser le
Seigneur ; il ne fera aucun mal à personne, pas même en pensée. Ces choses je les ai apprises en dernier, après
m’être repenti au sujet de Joseph à la suite d’une pieuse pénitence. La vraie
repentance détruit l’incertitude et chasse la noirceur, elle éclaire les yeux de
l’âme et porte à la connaissance qui guide l’esprit au salut. J’ai appris ces
choses par la repentance, je ne les ai pas apprises des hommes. Dieu avait
envoyé sur moi une maladie du cœur, et s’il n’y avait eu l’intervention des
prières de mon père Jacob, aurait-il à peine échoué, mon esprit aurait quitté.
Un homme est puni par les mêmes choses qu’il a transgressées en ce que mon cœur
était sans merci pour Joseph, ainsi mon cœur souffrit sans merci pendant 11 mois
où je fus jugé aussi loin que j’étais jaloux de Joseph à quand il fut vendu.
Malgré que je parlais tranquillement avec Joseph en présence de notre père, dès
que je tournais le dos, l’esprit de rancune obscurcissait mon esprit et
dirigeait mon esprit à le tuer.
Aimez chacun votre frère, mes enfants, repoussez
la rancœur de vos cœurs en vous aimant fermement les uns les autres par la
parole et par pensée d’âme. Aimez-vous les uns les autres de tout votre
cœur ! Si un homme pèche contre vous, parlez-lui en aimablement et sortez
le poison de la rancune ; n’encouragez pas la tromperie dans votre âme.
S’il confesse et se repent, pardonnez-lui ; et s’il le nie, ne vous
acharnez pas avec lui de crainte qu’il jure et que vous péchiez du double. Dans
votre démarche ne laissez pas un étranger entendre vos secrets de crainte qu’il
vous haïsse, il deviendrait votre ennemi et accomplirait de grand péché contre
vous.
Le plus souvent le rancunier parlera avec vous
avec malice ou il vous contestera méchamment en prélevant en lui son poison.
Cependant, s’il nie et garde silence, il se condamne lui-même en se mettant dans
la honte : ne le relancez pas, car celui qui nie se repent pour ne plus
vous faire du tord, oui ! Il vous respectera avec crainte et sera en paix
avec vous. Mais s’il est sans honte et reste dans sa mauvaise foi, pardonnez-lui
quand même dans votre cœur et donnez la vengeance à Dieu !
Ne soyez pas affligés si un homme prospère mieux
que vous, mais priez aussi pour qu’il ait une prospérité irréprochable, car cela
est convenable pour vous aussi. Ne soyez pas jaloux s’il est plus exalté mais
souvenez-vous que toute chair meure et rendez gloire à Dieu qui donne des choses
bonnes et profitables à tous les hommes. Recherchez les jugements du Seigneur et
qu’ainsi votre esprit repose dans la paix. Pensez que même si un homme devient
riche par de mauvais moyens comme Ésau le frère de mon père, ne soyez pas jaloux
mais attendez pour la fin du Seigneur qui s’emparera des bénéfices du méchant ou
les laissera au repentant, ou encore, réservera au non-repentant le châtiment à
jamais.
L’homme pauvre libéré de jalousie adresse des
remerciements au Seigneur en toutes choses, car riche est celui qui parmi les
hommes n’a pas la jalousie malsaine des hommes. Pour vos âmes, mettez la haine
de côté et aimez-vous les uns les autres avec un cœur droit. Dites ces choses, vous aussi, à vos enfants, et
qu’ils honorent Judah et Lévi, car de eux le Seigneur élèvera un sauveur pour
Isræl ; mais je sais qu’à la fin vos enfants se sépareront d’eux et
marcheront dans le mal, en tromperie et corruption, devant le Seigneur.
Et après qu’il se soit reposé un court
instant, il leur dit encore :
― Obéissez à votre père, mes
enfants, et enterrez-moi auprès de mes pères.
Il étira ses pieds et tomba paisiblement
endormi. Et après 5 années ils le portèrent et le couchèrent à Hébron avec ses
pères.
TESTAMENT D'ASHER sur les deux faces de vice et
vertu
Transcription du
témoignage d’Asher, des choses qu’il dit à ses fils à la 120e année
de sa vie. Il était encore en santé quand il leur dit :
― Vous enfants d’Asher, écoutez
votre père et je vous dirais tout ce qui est juste en regard de Dieu, concernant
les 2 voies que Dieu donna aux fils des hommes : les 2 pensées pour 2
actions, les 2 places pour 2 fins. Et par conséquent, toutes choses vont par 2,
l’une correspondante à l’autre. Il y a 2 voies par lesquelles 2 pensées vont
dans nos poitrines pour différencier le bien et le mal.
Si l’âme prend plaisir au bien alors toutes ses
actions seront droites, et penser qu’elle pèche elle se repent aussitôt :
ayant placé son esprit dans la droiture et excluant la malice, elle renverse
aussitôt le mal et déracine le péché.
Si sa pensée est disposée au mal, toutes ses
actions seront mauvaises ; elle se détourne du bien et détient le mal en
elle, car Béliar la domine : elle dénaturera en mal ce qu’elle fait de
bien, et chaque fois qu’elle commence à faire bien, elle amène la fin de son
action à faire mal en vue de remplir le trésor du mal par du poison de
l’esprit du mal.
De l’âme qui dit du bien de quelqu’un qui cause
du mal : la fin de son action conduit à la tromperie. De l’homme qui n’a aucune pitié et rend le mal
pour le mal : cela a 2 aspects mais le tout est mauvais.
De l’homme qui aime quelqu’un qui fait le mal,
qui cohabite [s’implique] avec le mal et choisirait de mourir pour sa
cause, même pour une mauvaise raison ; en cela il y a 2 aspects mais le
tout est mauvais, car bien qu’il y ait de l’amour, ce n’est que méchanceté qui
cache le mal ; cela semble être bon mais la fin de l’action apporte le mal.
D’un autre qui vole et agit injustement, pille et
fraude mais que néanmoins il a pitié envers le pauvre ; cela a un double
aspect mais le tout est mauvais : à frauder son prochain il provoque Dieu
et jure faussement contre le Très-haut, même s’il s’apitoie sur le pauvre. Le
Seigneur qui a édicté la loi le situe au néant pour provoquer et se moquer du
pauvre dont il souille l’âme et rend le corps joyeux ; il tue beaucoup et a
pitié de peu.
D’un autre qui commet l’adultère et la
fornication mais s’abstient de viandes : il fait le mal dans son jeûne et
pervertit certains par son pouvoir et sa richesse, même si en dehors de son
excessive malfaisance, il pratique le commandement ; cela a un double
aspect mais le tout est mauvais : de tels hommes sont à moitié purs comme
le porc ou le lièvre, mais pour Dieu sont vraiment impurs comme il est déclaré
aux tablettes célestes.
Par conséquent mes enfants, ne portez pas comme
eux une double face, bienveillante et malveillante ! Inclinez seulement
dans la bonté puisque Dieu repose dans la bonté et que les hommes veulent cela. Fuyez la malveillance et détruisez le mal par des
bienfaits ! Les doubles faces ne servent pas Dieu mais seulement leurs
propres convoitises et ne plaisent qu’à Béliar et aux hommes comme eux. Les
hommes de bien, d’entre ceux qui ont une seule face, s’inclinent seulement
devant Dieu malgré que les doubles faces les considèrent comme étant dans
l’erreur.
De ceux qui tuent les méchants font 2 actions,
une mauvaise et une bonne, mais le tout est bon : en déracinant ce qui est
mauvais, ils le détruisent. D’un homme qui haït l’homme injuste qui a
miséricorde et celui qui fait l’adultère et jeûne, cela est d’un aspect double
mais le tout est bon : il suit l’exemple du Seigneur en ce qu’il n’accepte
pas ce qui ressemble au bien avec ce qui est vraiment mal. D’un autre qui ne fait pas bon accueil aux
débauchés pour ne pas souiller sa bouche et polluer son âme, cela aussi est
d’un aspect double mais le tout est bon : de tels hommes sont comme les
cerfs et les biches en condition sauvage qui semblent impurs alors qu’ils sont
tous purs ; ceux qui marchent dans le zèle de Dieu s’abstiennent de ce que
Dieu haït et interdit par ses lois ; ils préviennent le mal du bien.
Voyez maintenant mes enfants combien ils sont 2
dans toutes choses, l’un vis-à-vis de l’autre, l’un caché par l’autre. La mort
succède la vie, le déshonneur la gloire, la nuit du jour et l’obscurité la
lumière ; toutes choses sont mises à jour et celles qui sont justes
maintiennent la vie. Pour cette raison, la vie éternelle est dans l’attente de
la mort. Non qu’on puisse dire que la vérité est un mensonge, ni vrai faux, car
toute vérité est sous la lumière, comme toutes choses sont dessous Dieu.
J’ai éprouvé toutes ces choses durant ma vie sans
m’écarter de la vérité du Seigneur ; j’ai recherché les ordres du Très-haut
en avançant de toute ma force avec un visage unique, et suivant ce qui est bon.
Prenez garde aux ordres du Seigneur pour suivre la vérité avec une face unique
mes enfants, car ceux qui sont doubles faces reçoivent double sanction.
Méprisez tous les esprits d’erreur qui
s’acharnent sur les hommes qui gardent la loi du Seigneur, sans donner autant
d’importance au mal qu’au bien, mais observez toutes choses qui sont vraiment
bonnes et gardez-les avec toutes les lois du Seigneur en y adhérant comme chemin
de vie pour y trouver le repos. Car les buts auxquels les hommes aspirent
démontrent qu’ils sont droits et se font connaitre aux anges du Seigneur et aux
anges du mal [Béliar]. [Lorsque la
mauvaise âme quitte, elle est harassée par le mauvais esprit qu’elle engageait
par ses mauvais désirs et actions. Mais si quelqu’un est en paix dans la joie,
il vient à connaitre l’ange de paix et entre dans la vie éternelle.] L’âme agitée est tourmentée d’un esprit mauvais
qui sert autant sa convoitise que ses mauvaises actions. L’âme dans le calme et
la joie reconnait l’ange de la paix qui la rassure de vie.
Mes enfants, ne devenez pas comme les sodomites
qui ne reconnurent pas les anges du Seigneur et périrent pour toujours. Je sais
que vous pècherez et que vous serez livrés aux mains de vos ennemis ; la
terre sera alors déserte et vous serez dispersés aux 4 coins de la terre ;
vous serez réduits à néant, comme une eau inutile, par la dispersion jusqu’à ce
que le Très-haut visite la terre et vienne comme un homme ; il mangera et
boira avec les hommes de paix et brisera la tête du dragon par l’eau. Il sauvera
Isræl et toutes les nations : Dieu parlera en la personne d’un homme. Et pour cette raison, dites ces choses à vos
enfants pour qu’ils ne lui désobéissent pas ! Car j’ai lu dans les
tablettes célestes qu’ils lui désobéiront vraiment et agiront déloyalement
contre lui en ne donnant pas d’attention à la loi de Dieu mais aux lois des
hommes. Et pour cette raison vous serez dispersés comme mes frères Gad et Dan
qui ne reconnurent pas leurs propres terres, tribu et langue. C’est le Seigneur
qui vous réunira ensemble dans la foi, par l’espérance de sa tendre pitié, pour
la cause d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.
Et quand il leur dit ces choses, il ajouta :
― Enterrez-moi à Hébron.
Asher tomba alors dans un sommeil paisible et
mourut. Ses fils firent ensuite comme il leur dit, ils l’emportèrent pour le
placer avec ses pères.
TESTAMENT DE JOSEPH
concernant la
modération
Transcription du
testament de Joseph. Il était sur le point de mourir quand il appela ses enfants
avec ses frères ensemble et leur dit :
― Mes enfants et frères, écoutez
Joseph, bienaimé d’Isræl. Mes fils portez l’oreille à votre père ! De ma
vie je n’ai pas dévié de la vérité du Seigneur malgré avoir vu la jalousie et la
mort : –
le Seigneur m’aima mais mes
frères, eux, me détestèrent ; –
ils voulurent me tuer mais le
Dieu de mes pères me protégea ; –
ils me laissèrent au fond d’un
puits mais le Très-haut me remonta en haut ; –
je fus vendu comme un esclave
mais le Seigneur me rendit libre ; –
je fus pris en captivité mais sa
main forte m’aida ; –
j’étais gardé affamé mais le
Seigneur lui-même me nourrit ; –
j’étais seul mais Dieu me
réconforta ; –
j’étais malade mais le Très-haut
me visita ; –
j’étais prisonnier mais le
sauveur montra faveur envers moi ; –
je fus enchainé, il me
relâcha ; –
face aux calomnies, il plaida ma
cause ; –
face aux paroles amères des
égyptiens, il me secourut ; –
face à la jalousie et tromperie,
il m’exalta.
Quand Potiphar, le chef-cuisinier de pharaon,
me confia sa maison, j’affrontais une honteuse femme qui me pressait de pécher
avec elle, mais le Dieu d’Isræl mon père me protégea contre la brûlure du feu,
Je fus mis en prison et je fus frappé et ridiculisé, mais le Seigneur m’accorda
la grâce de trouver faveur aux yeux du gardien de prison, car il n’abandonne en
rien ceux qui le craignent, que ce soit dans les ténèbres, dans les chaînes,
dans les agitations, dans les nécessités. Dieu n’a pas honte comme l’humain, il
n’a pas peur comme le fils d’humain, il n’est pas faible comme celui qui nait de
la terre, ni ne peut être mis de côté ; mais dans tous lieux il est proche
et réconforte de diverses manières, ne s’éloignant qu’un peu pour tester la
motivation de l’âme.
Il me montra son approbation dans les 10
tentations, et j’endurais chacune d’elles ; car l’endurance est un
puissant contrôle et la patience apporte de nombreuses bonnes choses. Combien de fois l’égyptienne ne m’a-t-elle pas
menacé de mort, combien de fois ne m’a-t-elle pas puni parce que je ne voulais
pas sa compagnie ? Et elle m’appelait encore pour me menacer, disant :
― Tu seras seigneur sur moi et sur
tout ce qui est mien ; si tu te donnes à moi tu seras comme notre maitre.
Alors je me souvenais des paroles des pères de
mon père Jacob et j’entrais dans ma chambre prier le Seigneur. J’ai jeuné
pendant 7 années. Pour mon maitre, je passais comme quelqu’un qui vit
délicatement [luxueusement], car ceux qui jeûnent pour la cause de Dieu
reçoivent une gracieuse figure : je ne buvais pas de vin qui m’était donné
[en l’absence du maitre], et ne prenais pas de nourriture [à 3 jours d’intervalle], la donnant aux pauvres et aux
malades.
Je me levais de bonne heure pour prier et
pleurer Dieu pour l’égyptienne de Memphis qui me dérangeait sans cesse. La nuit
elle venait vers moi sous prétexte de visite, au début parce qu’elle n’avait pas
d’enfant mâle et feignait me prendre comme son fils. Je priais le Seigneur et
elle porta un enfant mâle. Pour un temps elle m’embrassait comme un fils, ne
sachant pas qu’en toute fin elle cherchait à me faire tomber dans la
fornication ; et lorsque je m’en aperçus, j’en fus peiné à mourir : je
revins à moi quand elle partit et je me lamentais pour elle plusieurs jours de
voir sa tromperie et son mensonge. Je lui déclarais les paroles du Très-haut si
par hasard elle se détournerait de sa mauvaise convoitise. Combien de fois m’a-t-elle flatté de mots d’homme
saint sous la ruse de son discours, louant ma chasteté devant son mari tandis
qu’elle souhaitait me détruire quand nous étions seuls. Elle me louangeait
ouvertement de chaste, me disant en secret :
― Ne crains pas mon mari qui est
persuadé de ta chasteté ; personne ne pourra lui parler de nous, car il ne
le croirait pas.
À cause de ces choses je me couchais sur le sol
dans un sac de toile à supplier le Seigneur Dieu de me délivrer de l’égyptienne.
Et parce qu’elle ne prévalait nullement, elle revenait vers moi sous l’argument
d’instruction de connaitre la parole du Seigneur et me dit :
― Si tu voulais que je laisse mes
idoles, sois persuasif envers moi et je convaincrais mon mari de quitter ses
idoles et nous marcherons dans la loi de ton Seigneur.
― Le Seigneur ne veut pas de ceux
qui le vénèrent dans l’impureté, et ceux qui font l’adultère ne lui plaisent
pas ! lui dis-je.
Elle gardait son calme, languissant de réaliser
son mauvais désir, et je me livrais encore au jeûne et à la prière pour que le
Seigneur me délivre d’elle. Une autre fois elle me dit :
― Si tu ne fais pas l’adultère, je
tuerais mon mari et te prendrais légalement comme mari.
Entendant ça je déchirais mon vêtement et
dis :
― Respecte le Seigneur
femme ! Ne fais pas cette méchanceté de crainte de ta totale destruction,
car je déclarerais cette trahison à tout le monde.
Elle prit peur et elle me supplia de n’en parler
à personne et partait m’apaiser avec des présents en m’envo-yant tous délices
des fils d’homme. Lorsqu’elle m’envoya de la nourriture imbibée d’artifices, je
regardais l’eunuque entrer l’apporter et j’eus la vision d’un homme terrifiant
porter une épée sur un plateau et compris que son plan était de tromper mon âme.
Lorsqu’il sortit, je pleurais, ne goutant à rien de sa nourriture ; le
lendemain, elle vint voir la nourriture et me dit :
― Qu’est cela de n’avoir pas mangé
la nourriture ?
― C’est parce que tu l’as remplie
de mort ! Comment peux-tu dire, Je n’approche
pas des idoles mais du Seigneur seul ? Apprends que le mal de
l’infidèle n’a aucun pouvoir sur ceux qui révèrent Dieu dans la chasteté. Un
ange du Dieu de mon père m’a révélé ta tromperie que j’ai gardée pour te
convaincre, si encore tu peux voir et te repentir.
Je pris la nourriture devant elle et dis :
― Le Dieu de mes pères par l’ange
d’Abraham est avec moi !
Elle tomba face à terre à mes pieds et
pleura ; je l’ai relevée et la disputais, et elle promit de ne plus faire
cette faute. Mais parce que son cœur était déviant vis-à-vis de moi à faire
l’immoralité qu’elle aspirait, sa contenance s’affaissa. Son mari le vit et lui
dit :
― Pourquoi ta mine est-elle basse
?
―
J’ai mal au cœur et mon esprit
m’oppresse de plaintes, dit-elle.
Et il la réconforta, elle qui n’était pas
malade. Dès que son mari s’absenta elle courut encore vers moi :
― Si tu ne consens à moi, je me
pendrais ou me jetterais dans un puits ou par-dessus un ravin, dit-elle.
Voyant que l’esprit de Béliar l’agitait, je
priais le Seigneur. Et je lui dis :
― Pourquoi t’agites-tu ainsi
aveuglément perturbée aux péchés ? Pense que si tu te tues, ta rivale Sethon, la
concubine de ton mari, va frapper tes enfants et supprimer ton souvenir de la
terre.
― Comme tu m’aimes !
dit-elle. Il me suffit que tu tiennes à ma vie et à mes enfants : j’ai
espoir de satisfaire mon désir.
Elle ne comprit pas que je parlais ainsi à cause
de Dieu, non à cause d’elle, car un homme qui tombe dans la passion d’un mauvais
désir en devient l’esclave, comme elle l’était, et à entendre une bonne chose de
la passion dont il est dominé, il comprend suivant son mauvais penchant. Mes
enfants, je vous déclare qu’à la 6e heure quand elle me quitta, je
restais à genou devant le Seigneur toute le jour et continuais toute la nuit,
jusqu’au crépuscule ; je restais éveillé, priant avec larmes, pour la
relâche de l’égyptienne. Et à la fin, quand elle saisit mes vêtements pour
m’attirer à elle de force et retenait mes vêtements pour forcer au contact, je
vis sa folie et m’enfuis dévêtu. Elle m’accusa faussement devant son mari
égyptien, et il me jeta de sa maison à la prison. L’égyptien me fouetta le
lendemain et je fus envoyé enchainé dans la prison de sa maison. La femme
égyptienne tomba malade de vexation. Je chantais des louanges au Seigneur dans la
noirceur de la pièce. D’une voix joyeuse je glorifiais mon Dieu, car j’avais
échappé à l’égyptienne grâce à un prétexte.
Combien de fois a-t-elle envoyé dire, Accepte de satisfaire mon désir et je te
relâcherais de tes chaines et te sortirais de la noirceur. Je ne suis tombé
vers elle pas même en pensée. Dieu aime mieux celui qui [a l’autorité de la foi] se tient avec chasteté dans la noirceur d’une
cave [citerne] plutôt que celui qui vit d’excès de gourmandises
dans des chambres secrètes [royales]. Quiconque vit de chasteté aspire à la gloire et
le Très-haut sait si cela lui convient de lui accorder, ainsi comme pour moi.
Combien de fois parce qu’elle était malade, est-elle descendue vers moi à des
moments inattendus pour écouter ma voix lorsque je priais ; j’entendais ses
gémissements et gardais mon calme. Quand j’étais dans sa maison, elle avait
l’habitude de découvrir ses bras, ses seins, et ses jambes pour que je tombe
devant elle, car elle était très belle, magnifiquement ornée pour me tromper,
mais le Seigneur me protégea de ses charmes.
Voyez maintenant mes enfants que la patience à
prier à jeûne fait de grandes choses. Choisissez la retenue, vous aussi, par la
pureté et la patience et par humilité de cœur et le Seigneur habitera en vous,
car il aime la retenue ! Et où le Très-haut demeure, même quand un homme
subit la jalousie, l’esclavage ou la calomnie, non seulement le Seigneur demeure
en lui à cause de sa retenue mais il le délivrera du mal, il l’exaltera et le
glorifiera aussi comme pour moi ; l’homme sera protégé en toute
circonstance, que ce soit en intention, en parole ou en pensée. Mes frères
savaient comment mon père m’aimait et que mon cœur ne s’enflait pas. Même
enfant, j’avais la crainte de Dieu par mes pensées ; je savais que toutes
choses finissent et je me tenais dans les restrictions. Ayez [devant vos yeux] la crainte de Dieu dans vos actions vous aussi
et du respect pour vos frères, car toute personne qui applique la loi du
Seigneur sera aimé de lui ! Je respectais mes frères, et de crainte pour
eux je gardais mon calme lorsque je fus vendu et ne révélais pas aux ishmaélites
que j’étais fils de Jacob, homme grand et puissant. Quand j’arrivais à l’indocolpitae avec les
ishmaélites, ils me demandèrent ma famille et je dis que j’étais un esclave de
leur maison, pour ne pas mettre mes frères dans la honte, et le plus vieux
d’entre eux me dit :
― Tu n’es pas un esclave car ton
apparence en témoigne !
Et même s’ils m’ont menacé de mort, je dis que
j’étais leur esclave. Quand nous sommes arrivés en Égypte, ils se sont disputés
à mon sujet, à savoir lequel d’entre eux me prendrait en m’achetant. Il s’avéra
bon pour tous que je reste en Égypte avec un marchand de leur commerce jusqu’à
ce qu’ils reviennent de porter la marchandise ; et le Seigneur me donna
faveur aux yeux du marchant qui me confia sa maison. Le Seigneur le bénit par
mes moyens et le renforça en argent et or ; j’ai été 3 mois et 5 jours avec
lui. C’est dans ce temps que la femme de Potiphar de
Memphis passa en grande pompe et jeta ses yeux sur moi parce que ses eunuques
avaient parlé à mon sujet ; elle raconta à son mari que le marchand était
devenu riche aux moyens d’un jeune hébreu que des hommes avaient volé de Canaan.
Et elle dit :
― Exécute dès maintenant ton
jugement sur le jeune pour le prendre comme ton intendant, que le Dieu des
hébreux te bénisse, car la grâce du ciel est sur lui.
Potiphar fut convaincu par ses paroles. Il
commanda au marchand de m’apporter et lui dit :
― Qu’est-ce que j’entends, tu
voles des âmes de la terre des hébreux pour les vendre comme esclaves ?
Le marchand tomba sur sa face et lui dit :
― Je te supplie mon-seigneur, je
ne sais rien de ce que tu dis !
― Depuis quand cet hébreu est ton
serviteur ? dit-il.
― Les ishmaélites me l’ont confié
jusqu’à ce qu’ils reviennent.
Il ne le crut pas et commanda qu’il soit
déshabillé et frappé. Et comme il persistait, Potiphar dit :
―
Amenez le jeune !
Quand je fus amené, j’obéis au chef de
3e rang des eunuques de pharaon et chef de tous les eunuques, ayant
femmes, enfants et concubines. Il me prit à part et me dit :
―
Es-tu un esclave ou libre ?
― Un esclave, dis-je.
― De qui es-tu esclave ? me
demanda-t-il.
― Des ishmaélites, dis-je.
― Comment es-tu devenu leur
esclave ?
― Ils m’ont acheté de Canaan,
dis-je.
Il ne me crut pas et dit :
― Tu mens !
Il commanda que je sois déshabillé et frappé. La
femme de Memphis regardait par une fenêtre quand on me frappait et elle envoya
dire à son mari :
― Ton jugement est injuste, car tu
punis comme un brigand un homme libre qui a été volé.
Et comme je ne donnais aucune réponse même
frappé, il commanda qu’on me garde en surveillance, jusqu’à ce que les
propriétaires du garçon reviennent, dit-il. Et sa femme dit :
― Pourquoi mettre en prison ce
noble enfant qui attend après toi d’être plutôt remis en liberté ?
Elle espérait me voir dans le désir des choses
du péché que j’ignorais encore. Et il dit à sa femme :
― Ce n’est pas l’usage des
égyptiens de prendre ce qui appartient aux autres avant qu’une preuve soit
donnée.
Il parlait à propos du marchand ; et me
concernant, je devais être emprisonné. Vingt-quatre jours après, les ishmaélites
revinrent et avaient entendu que Jacob mon père se lamentait à cause de moi. Ils
me dirent :
― Comment se fait-il que tu dises
être un esclave, alors que voici, nous avons appris que tu es le fils d’un grand
homme de la terre de Canaan et que ton père s’afflige dans un sac de toile à
cause de toi.
J’allais encore pleurer mais je me retins pour ne
pas mettre mes frères dans la honte. Et je dis :
―
Je ne sais pas, je suis un
esclave.
Ils furent d’avis de me vendre afin que je ne
sois pas trouvé entre leurs mains, car ils craignaient que Jacob fasse venir sur
eux une vengeance mortelle, car on avait entendu qu’il était puissant avec le
Seigneur et avec les hommes. Le marchand leur dit de me relâcher du
jugement de Potiphar et ils allèrent me réclamer, disant :
― Nous l’avons acheté contre de
l’argent.
Alors il nous renvoya. La femme de Memphis me
pointa à son mari pour qu’il m’achète et dit :
― J’ai entendu qu’ils le
revendent.
Elle envoya un eunuque demander aux ishmaélites
de me vendre mais [l’eunuque ne voulut pas
m’acheter et repartit après les avoir testés] il ne voulait pas faire affaire à
eux ; l’eunuque fit savoir à sa maitresse qu’ils demandaient un gros prix
pour leur esclave, et elle envoya un autre eunuque en disant :
― Même s’ils demandent 2 mines
d’or, fait attention de ne pas gaspiller l’or, achète seulement le garçon et
apporte-le vite.
Il leur remit 80 pièces d’or et dit à sa
maitresse que 100 avait été donné contre moi. Je vis ça et gardais mon calme
pour que l’eunuque ne soit pas puni. Voyez mes enfants quelles grandes choses
j’endurais pour que je ne mettre pas mes frères dans la honte. Vous aussi
aimez-vous les uns les autres de grande endurance, et cachant les fautes les uns
des autres, car Dieu se plait dans l’unité des frères et la disposition d’un
cœur résolu à l’amour. Car lorsque mes frères arrivèrent en Égypte, je leur
remis leur argent sans rien leur reprocher, et même que je les réconfortais.
Je les aimais plus encore après la mort de Jacob.
Et pour toutes les choses qu’il commanda, j’en faisais plus encore, et ils
s’émerveillèrent. Je ne pouvais pas supporter qu’ils s’affligent pour la moindre
chose et leur donnais tout ce que j’avais sous ma main. Leurs enfants étaient mes
enfants, et mes enfants étaient comme leurs serviteurs ; leur vie était ma
vie, toutes leurs souffrances étaient ma souffrance, et chacune de leur maladie
était mon infirmité. Ma terre était leur terre, mon conseil leur conseil. Je ne
m’enflais pas d’arrogance parmi eux à cause de ma gloire terrestre mais j’étais
parmi eux comme l’un des derniers.
Marchez dans les préceptes du Seigneur, mes
enfants, car il vous exaltera en vous bénissant des bonnes choses pour toujours
et à jamais ! Et si quelqu’un cherche à vous faire du mal, faites pour lui
de bonne volonté une prière pour qu’il soit déchargé par le Seigneur de tout
mal. Et voici, voyez par la persistance comment je pris pour femme la fille de
mon maitre, et avec elle, 100 talents d’or me furent donnés, car le Seigneur fit
en sorte qu’ils me soient utiles. Il me donna aussi la beauté comme une fleur
par-delà les plus belles d’Isræl, et il me conserva force et beauté en âge
avancé, car j’étais comme Jacob en toutes choses.
Et aussi mes enfants entendez les visions que je
vis : Il y avait 12 cerfs qui se nourrissaient ; 9 étaient
séparés et les 3 autres dispersés sur la terre. Je vis qu’une vierge portant un
vêtement de lin était née à Judah, et d’elle naquit un agneau sans tâche, à sa
main gauche, il y avait comme un lion. Toutes les bêtes se précipitèrent contre
lui mais l’agneau les maitrisa ; il les détruit et les foula au pied ;
les anges se réjouirent ainsi que les hommes et toute la terre grâce à lui. Ces choses prendront place en leur
saison dans les derniers jours.
Appliquez vous aussi, mes enfants, les préceptes
du Seigneur. Respectez Judah et Lévi, car d’eux se lèvera pour vous l’agneau de
Dieu qui sauvera dans sa miséricorde tous les idolâtres et Isræl. Son royaume
qui est un royaume éternel ne sera pas ébranlé, non comme mon royaume qui
viendra parmi vous à sa fin comme un hamac de surveillant disparait en fin
d’été. Car je sais que les égyptiens vous affligeront après ma mort, mais Dieu
défendra votre cause et vous conduira vers ce qu’il a promis à vos pères.
Emportez aussi mes os avec vous, car lorsque mes
os seront pris, le Seigneur sera pour vous lumière et Béliar l’obscurité des
égyptiens. Rapportez votre mère Zilpah pour la placer près de Rachel vers la
piste.
Et quand il dit ces choses, il étendit ses
pieds et dormit du long sommeil. Tout Isræl et toute l’Égypte le pleurèrent
d’une grande plainte, car il avait été avec les égyptiens comme avec ses proches
membres et leur avait montré de la bienveillance, les ayant aidé dans tout
travail, conseil, et affaire.
TESTAMENT DE BENJAMIN sur la conscience
pure
Transcription des paroles que Benjamin
prononça à la 120e année de sa vie. Il embrassa ses fils et
dit :
― Je naquis dans sa
100e année de Jacob comme Isaac le fut d’Abraham. Rachel mourut à ma
naissance et je tétais le lait de Bilhah sa servante. Après que Rachel ait donné
naissance à Joseph, elle resta infertile 12 années ; elle pria le Seigneur
par un jeûne de 12 jours puis elle conçut et me porta. Notre père aimait
chèrement Rachel et pria pour avoir 2 fils d’elle. Je fus appelé Benjamin, qui
est le ‘fils des jours’.
Quand mon frère Joseph me reconnut lorsque je
suis arrivé en Égypte, il me dit :
― Qu’ont-ils dit à mon père pour
m’avoir vendu ?
― Ils ont trempé ton manteau dans
le sang et envoyèrent dire, Regarde si c’est le manteau de ton fils,
dis-je.
― Même qu’aussi frère, me dit-il,
quand les ishmaélites m’ont emporté, l’un d’eux m’enleva mon manteau et me donna
de la ceinture, me fouettant pour me forcer à courir. Et quand il partit cacher
mon vêtement, un lion le rencontra et le tua. Ses camarades eurent peur et me
vendirent à leurs compagnons.
Mes enfants, aimez le Seigneur Dieu des cieux
et gardez ses lois vous aussi ! Soyez disciples de Joseph de la bonté
et la sainteté, plaçant votre conscience au bien comme vous me connaissez, car
celui dont la conscience est bienveillante place toute chose correctement.
Craignez le Seigneur pour aimer votre prochain, même si les esprits de Béliar
vous tirent dans l’erreur de la méchanceté, mais ne laissez aucune méchanceté
vous dévier pour avoir domination sur vous comme cela n’a pas eu le dessus sur
mon frère Joseph. Combien de fois les hommes ont voulu le frapper et que Dieu
fut son bouclier ! Celui qui craint Dieu et aime son prochain ne peut pas
être giflé par l’esprit de l’air venant de Béliar, car il est sous le bouclier
de la crainte de Dieu. Il ne peut être dominé par des moyens d’hommes ou de
bêtes parce qu’il est soutenu par l’amour du Seigneur qu’il porte envers son
prochain. Joseph même a imploré notre père Jacob de prier pour que le Seigneur
n’impute pas nos frères le mal qu’ils ont conspiré contre lui. Et Jacob s’est
écrié :
― Mon enfant Joseph, tu
l’emportes sur les entrailles de ton père Jacob...
Il l’embrassa et le serra pendant 2 heures, et il
dit :
― En toi-même se réalise la
prophétie du ciel concernant le messie du monde, agneau de Dieu sans tâche qui
sera livré sans défaut [péché] par les pécheurs et mis à mort pour le salut des
hommes impies et idolâtres d’Isræl ; c’est par le sang de l’alliance qu’il
détruira Béliar et ceux qui le servent.
Comprenez la fin de l’homme bon, soyez disciples
de sa compassion de l’esprit de bonté, et vous porterez aussi les couronnes de
gloire. L’homme bon n’a pas mauvais œil et démontre de la pitié envers tous les
hommes qu’ils soient pécheurs ou inventent du mal à son sujet. Celui qui fait le
bien surmonte le mal, car il est sous le bouclier de celui qui est bon et qui
aime le juste comme sa propre âme. Il ne jalouse pas qui est glorifié, il
n’envie pas qui s’enrichit, il louange qui est courageux ; il croit et
respecte celui dont la conscience est modeste, il a pitié du pauvre, il est à
l’écoute du faible par bonté, il chante des louanges à Dieu, il protège celui
qui craint Dieu comme un bouclier, il aide celui qui aime Dieu, il réprimande
celui qui rejette le Très-haut pour le redresser, et il aime comme sa propre âme
celui qui a la grâce d’un bon esprit.
Si vous avez bonne conscience mes enfants, même
les mauvais hommes seront en paix avec vous ; les débauchés vous donneront
considération et redeviendront bons. Et non seulement les convoiteurs se
retiendront de leur envie excessive mais ils remettront les fruits de leur
convoitise à ceux qui sont affligés. En faisant le bien, les esprits impurs
fuient de vous ; oui, les pires bêtes fuiront de terreur devant vous !
Quand la conscience prend de bonnes intentions avec considération, l’obscurité
fuit.
Qui fait une injure à un homme pieux s’en
repent ; l’homme pieux montre sa compassion envers celui qui l’insulte et
garde [silence] son calme. Le juste prie pour celui qui trahit
un juste. Et même si pendant un temps il est humilié, il paraitra plus illustre
par la suite, comme il arriva à mon frère Joseph. La conscience d’un homme bon n’est pas au
pouvoir de l’esprit d’erreur de Béliar parce qu’un ange de paix guide son
âme ; il ne considère pas les choses corruptibles avec passion et
n’accumule pas les richesses par amour du plaisir ; il ne trouve aucun
plaisir à plaire, ni se plaindre de son prochain, ni se remplir de gourmandise,
ni s’égarer [dans l’excitation de la
vue], car le Seigneur est son lot. La bonne
conscience ne reçoit ni gloire, ni déshonneur des hommes, et ne connait aucune
ruse, ni mensonge, ni conflit ou haine, car le Seigneur habite en lui et [éclaire] son
âme qui se réjouit envers tous en son temps [approprié].
La bonne conscience n’a pas 2 langues, une pour
bénir l’autre pour maudire, une pour insulter l’autre pour honorer, une pour
pleurer l’autre pour s’égayer, une tranquille l’autre agitée, une hypocrite
l’autre véritable, l’une pauvre l’autre prospère ; mais une seule
disposition pure et sans corruption au compte de tous les hommes. Il n’a pas une
vue double, ni oreille double ; dans tout ce qu’il fait, parle, et voit, il
sait que le Seigneur veille sur son âme et il purifie sa conscience pour de ne
pas être condamnable envers Dieu et les hommes.
Toutes les actions de Béliar sont doubles et
n’ont pas d’unicité. Fuyez la malveillance de Béliar, mes enfants : il
donne une épée à ceux qui lui obéissent ; c’est la mère des 7 maux que la
conscience conçoit par Béliar : la jalousie, le désespoir, l’angoisse, la captivité, la nécessité, le
harcèlement, la désolation. Et pour cette raison, Caïn fut livré aux 7
vengeances de Dieu. Car chaque 100 ans le Seigneur fit venir une plaie sur
lui : il a commencé à souffrir à 200 ans, et à 900 ans il fut [privé de la vie] pour la cause du juste Abel, son frère, [condamné en conséquence de tous ses méfaits] et amené en désolation par le déluge. Caïn fut
puni pendant 700 ans et Lamech 7 fois 7 condamné [jusqu’à l’éternité] ; car ceux qui sont comme Caïn [moralement corrompus] dans la jalousie et la haine des frères seront
puni du même sort.
Vous aussi mes enfants fuyez le mal de la [corruption]
jalousie et haine des frères, et adhérez à l’amour avec bonté ! Celui
qui a une conscience pure d’amour ne regarde pas une femme pour la fornication,
car il n’a pas le cœur souillé et l’esprit de Dieu se repose en lui. Le soleil
ne se souille pas à briller au-dessus de la boue et du compost mais plutôt les
assèche et détourne la mauvaise odeur ; ainsi la conscience pure
restreint plutôt les souillures de la terre et édifie, sans emporter en soi
aucune souillure.
D’après les paroles de Hénoc le juste, vous
ferez ce qui est immoral, fornication sur fornication, en suivant l’immoralité
des sodomites, et à part quelques exceptions, vous allez tous périr ; vous
multiplierez excessivement les convoitises avec les femmes et le royaume du
Seigneur ne sera pas parmi vous, car il le retirera aussitôt. Néanmoins c’est parmi
vous, dans votre lot, que sera construit le temple de Dieu, [et le second surpassera de gloire le
précédent], mais il le reprendra.
Les 12 tribus s’y réuniront ainsi que tous les
nations jusqu’[au temps fixé] où le Très-haut enverra son salut au service de
son unique engendrement [prophète] : il entrera [le premier]
par la porte avant du temple et le seigneur y sera traité avec outrage ; il
sera soulevé sur un arbre [bois] et le voile du temple se déchirera ;
l’esprit de Dieu se déplacera comme un feu se déverse sur [toutes] les
nations et il montera de son tombeau [du
shéol, et passera de la terre au ciel]. Je
sais combien il sera parfaitement humble sur la terre et combien glorieux [splendide]
dans le ciel !
Lorsque Joseph était en Égypte, je languissais de
voir son visage et l’aspect de sa contenance ; et grâce aux prières de
Jacob, je le vis, éveillé comme en plein jour, exactement [comme il était], entièrement dans sa forme. Maintenant mes enfants, sachez que je vais
mourir. Que chacun de vous agisse avec justice et vérité envers son prochain,
jugeant fidèlement les travaux à faire. Gardez la loi du Seigneur et ses ordres
que je vous enseigne plutôt que tout autre héritage ; et vous aussi,
donnez-les à vos enfants en possession éternelle, comme Abraham, Isaac et Jacob
l’ont fait en nous donnant en héritage toutes ces choses et disaient :
― Gardez les ordres de Dieu
jusqu’à ce que le Seigneur révèle son salut à toutes les nations.
Vous verrez [Seth], Hénoc,
Noah, Shem, Abraham, Isaac et Jacob relever la main droite de bonheur !
Nous serons aussi relevés, chacun de nous pour sa tribu, pour nous prosterner
devant le roi du ciel et nous réjouir avec lui et tous ceux qui ont cru en lui
sur terre. [Tout sera changé]. Tous les hommes se relèveront, certains de
gloire, certains de déshonneur. Le Seigneur jugera d’abord Isræl pour les tords
qui ont été commis et le nombre de ceux qui ne le crurent pas quand le salut de
Dieu en chair apparut sur terre comme un homme d’humilité ; puis il fera la
même chose aux nations.
Il mettra Isræl à l’épreuve par les élus des
peuples comme il mit Ésau à l’épreuve par les madianites qui trompèrent leurs
frères pour qu’ils tombent dans la fornication et l’idolâtrie : ils furent
écartés de Dieu et devinrent comme ceux qui sont sans enfant dans la part de
rétribution de ceux qui craignent le Seigneur. Mes enfants, vivez avec sainteté [avec les lois] en présence du Seigneur et vous demeurerez en
moi en sécurité et tout Isræl sera réuni au Seigneur et je ne serais plus
appelé loup ravageur au compte de vos ravages, mais un travailleur du Seigneur
qui fournit à manger à ceux qui travaillent au bien.
Dans les temps éloignés, un bienaimé de Dieu se
lèvera de ma semence [de Judah et Lévi] qui entendra sa voix sur terre [et fera sa volonté et son bon plaisir] pour éclairer les nations d’une nouvelle
connaissance : la lumière de la connaissance se lèvera sur Isræl et son
salut les saisira comme un loup [venu sur
eux en rassemblant les nations]. Il sera sur
toutes les bouches des congrégations des nations et chez leurs dirigeants comme
un accord de musique jusqu’à la consomption des âges ; ses travaux et
ses paroles seront inscrits aux livres saints ; il sera l’être élu de Dieu et
placé à jamais dans la considération parmi eux, comme mon père Jacob m’a
dit :
―
Il remplira ce qui manque à ta
tribu.
Il finit ses déclarations, disant :
― Mes enfants, je vous charge de
porter mes os hors d’Égypte et m’enterrer à Hébron près de mes pères.
Benjamin mourut à 125 ans à un âge avancé et
ils le placèrent dans un coffre. Et dans la 91e année après la venue
des fils d’Isræl en Égypte, eux et leurs frères emportèrent secrètement les os
de leurs pères et les enterrèrent à Hébron, aux pieds de leurs pères. Ils
repartirent de Canaan et habitèrent en Égypte jusqu’au jour du départ.
DISTRIBUTION DES DOUZE TRIBUS D'ISRAEL (Fuller 1650)