Le séfer de Jésus

Évangile de Barnabé

 

Anglais 1907, Gospel of Barnabas
Italien 1709, Evangelio di Iessu Christo
da santo Barnaba, apostolo di Iessu nazareno, chiamato Christo


3e édition | 2020

 


Table des matières

Le séfer de Jésus ............................................................................................................................ 1
L'enfantement, 1
L'agneau, 6
Rôle prophétique, 29
Les traitres, 78
Faux sacerdoce, 105
La descendte aux enfers et résurrection ................................................................................. 118
Le testament de Jésus ................................................................................................................. 125




PRÉFACE

Vie de Jésus Christ, d'après les visions d'anne catherine Emmerich, vol. 1, trad. (allemand) Brentano 1862

Le Saint Esprit inspirait Jean le baptiste dans son travail comme il a inspiré les prophètes autrefois. Jean allait droit aux hommes sans que rien ne le détourne, et ne parlait que de pénitence et de l'approche du seigneur. Tous devenaient sérieux quand il se manifestait. Sa voix était perçante comme une épée, claire et forte. Il traitait tous les hommes quelqu'ils soient comme des enfants. Partout, il allait droit son chemin, rien ne pouvait le détourner de sa voie, il ne regardait à rien, n'avait besoin de rien. Il parcourait les bois et les déserts pour creuser çà et là, rouler des pierres, enlever des arbres, préparer des lieux de repos, rassemblait autour de lui les hommes, et même allait les chercher dans leurs cabanes pour les faire travailler avec lui. Tous le regardaient avec étonnement et admiration. Il ne s'arrêtait pas longtemps et allait sans cesse d'un endroit à l'autre. Il suivit le bord de la mer de Galilée, descendit la vallée du Jourdain au dessous de Tarichée, puis près de Salem ; alla vers Béthel par le désert, et passa devant Jérusalem, ville où il n'allait jamais, mais qu’il contemplait toujours avec tristesse et gémissement. Tout entier à sa mission, il criait sans cesse :

— Faites pénitence. préparez-vous. le sauveur vient.

Il alla ensuite dans sa patrie par la vallée des bergers. Son père et sa mère étaient morts. Quelques jeunes gens, parents du côté de Zacharie, furent ses premiers disciples. Lorsque Jean passa par Bethsaide, Capharnaum, et Nazareth, la vierge Marie ne le vit pas, elle sortait peu depuis la mort de Joseph, mais des hommes de sa famille entendirent ses exhortations et l'accompagnèrent sur le chemin. Pendant les trois mois qui précédèrent le baptême, Jean parcourut le pays, annonçant celui qui devait venir après lui. Il y avait dans toutes ses allures une autorité incroyable, il s'avançait d'un pas ferme et rapide, sans précipitation. Ce n'était pas la démarche calme du sauveur. Là où il n'avait rien à faire, il courait d'un champ à un autre, entrait dans les maisons, allait enseigner dans les écoles, rassemblait le peuple autour de lui, dans les rues et sur les places. Quelquefois des prêtres et des magistrats l'arrêtaient pour lui demander des explications, mais vite saisis d'étonnement et d'admiration ils le laissaient aller. L'expression préparer les voies du seigneur n'était figurative, Jean commença ses fonctions en préparant des chemins à parcourir tous les lieux et les chemins par lesquels passeraient Jésus et ses disciples plus tard : il enlevait des broussailles et des pierres çà et là, faisait des sentiers, établissait des passages sur les ruisseaux, nettoyait leurs lits, creusait des réservoirs et des fontaines, préparait des sièges, des lieux de répit, faisait des toits de feuillage et divers arrangements dans les endroits où par la suite le seigneur se reposerait, enseignerait et agirait. En se livrant à ces travaux, cet homme grave et simple, avec son vêtement grossier et son aspect austère, attirait l'attention des gens de la campagne, il suscitait l'étonnement dans les cabanes où il entrait emprunter les outils nécessaires à son travail, où il prenait des gens aussi pour l'aider. Partout où il allait, on l'entourait aussitôt et il exhortait gravement à la pénitence, annonçant que le messie viendrait après lui et qu'il préparait les voies. Il montrait souvent du doigt la contrée où Jésus se trouvait. Ils ne furent jamais ensemble bien qu’il eût à peine une heure de route entre eux. Une fois que Jésus ne se trouvât qu’à une petite lieue, Jean cria aux auditeurs qu'il n'était pas le sauveur attendu, mais qu’un simple pionnier, en montrant un point de l'horizon où se trouvait le sauveur.

Jean baptisait à plusieurs endroits, d'abord près d'Ainon dans la contrée de Salem, puis à On, vis-à-vis de Bethabara sur la rive ouest du Jourdain, de courte distance de Jéricho. Dans quelques semaines il baptisera Jésus à cet endroit. Le troisième lieu était à l’est du Jourdain à deux lieues au nord. C'est à Ainon qu'il fut arrêté tandis qu’il baptisait. Le cours d'eau où Jean baptisait était un bras du Jourdain qui se détournait d'une lieue à l’est du fleuve : ce bras était parfois si étroit qu'on pouvait le franchir d'un saut, et d'autres fois plus large, et d’autres fois sans eau. La courbe que formait ce bras du Jourdain renfermait de petits étangs et des fontaines qui en tiraient leur eau. C’est à un de ces étangs, séparé du bras par une chaussée, que Jean baptisait à Ainon. L'homme qui devait être baptisé était plongé dans l'eau jusqu'à la ceinture et s'appuyait sur une barrière.

Jean versait l'eau sur la tête avec une écuelle et de l'autre côté un homme déjà baptisé mettait la main sur sa tête. Jean avait lui-même imposé les mains à ce dernier. Le haut du corps des aspirants n'était pas entièrement nu mais enveloppé dans un drap blanc, les épaules seules paraissaient. Il y avait là aussi une cabane où on se déshabillait et se rhabillait. Jean portait une longue robe blanche lorsqu’il baptisait. Il y avait une contrée très agréable et abondante en eau qui s'appelait Salem où l'on donnait le baptême. Le bourg de Salem était situé sur les deux rives d'un bras du fleuve, tandis qu'Ainon au contraire était au-delà du Jourdain, plus au nord que Salem, plus près du fleuve et considérablement plus grande. Des troupeaux paissaient dans les environs, beaucoup d'ânes broutaient dans les prairies verdoyantes au bord des eaux. Il y avait ici, près d'Ainon et de Salem une espèce de terre libre où prédominait une sorte de tradition qui voulait que nul ne puisse en être expulsé. Jean avait à Ainon sa cabane sur de vieilles constructions où s'élevait autrefois un grand édifice. On avait bâti quelques cabanes sur ces ruines qui étaient les fondations d'un château formé de tentes que Melchisédec avait ici. Cinq ans avant que Melchisédec bâtit ici son château de tentes, Abraham en eut une vision et érigea deux pierres (l'une sur laquelle il s'agenouillait, l'autre comme un autel) : il vit la cité de Dieu comme la Jérusalem céleste d’où descendaient des courants d'eau sous forme de rayons, l'eau sortant de la ville et se répandant de tous côtés. Il reçut le devoir de prier pour l'avènement de la cité de Dieu.

Melchisédec bâtit un château près de Salem, ou plutôt une grande tente avec des galeries et des escaliers comme le château de Mensor en Arabie. Seuls les fondements étaient en pierre très solide. À l'époque de Jean, les quatre angles pour planter les principaux pieux y étaient encore et il restait des fondations en pierre solidement bâties qui ressemblaient à un rempart où Jean avait une petite cabane de roseaux. Ce château de tentes était un lieu où logeaient les étrangers et beaucoup de passants, une sorte d'hôtellerie libre au bord de ces belles eaux. Melchisédec servait de conseiller et guidait les peuples et les races se déplaçant d'un lieu à un autre. Il avait construit ce château pour y donner l'hospitalité et enseigner, et quelque chose qui se rapportait au baptême. Cet endroit était un point central par lequel Melchisédec se rendait soit à Jérusalem, où il construisait, soit auprès d'Abraham, soit ailleurs. C’est là qu’il réunissait des familles et des individus auxquels il assignait des résidences pour s'établir dans un lieu ou un autre. Cela s’était passé avant l'offrande du pain et du vin qui avait lieu dans une vallée au sud de Jérusalem. Il avait construit cet édifice avant de construire à Jérusalem et sur la montagne du Calvaire. Melchisédec ressemblait à un jeune homme de 25 ans environ, il n'avait jamais la tête couverte, sa chevelure passait derrière ses oreilles, il était souvent absent et semblait être ailleurs que sur terre, par exemple au Paradis ou en quelque autre endroit habité par des esprits purs.

Souvent il allait seul ou avec des gens avec des bêtes de somme, mais jamais de parents. Melchisédec était seul excepté lorsqu'il était occupé à réconcilier ou à séparer, ou à ruiner des familles et races de peuples. Là où il agissait et construisait, il semblait poser la pierre d'une future grâce, attirer l'attention sur un lieu, commencer quelque chose qui était destiné à un grand avenir. Melchisédec était préposé à un grand nombre d'anges. Il avait paru en divers endroits de la terre promise lorsqu'elle était tout à fait déserte, déjà il aménageait le pays et préparait certains endroits. Il a ouvert la source du Jourdain en perçant dans une montagne ; pour percer il avait un long et bel instrument qui entra comme un rayon dans la montagne. Il ouvrit ainsi des sources en divers lieux de la terre. Avant le déluge, dans les premiers temps du monde, les rivières ne jaillissaient pas comme aujourd'hui mais il y avait une très grande quantité d'eau qui descendait d'une montagne située à l'orient.

Jacob aussi avait longtemps résidé avec ses troupeaux près d'Ainon. La citerne de la fontaine baptismale existait déjà et Jacob la répara. Les restes du château de Melchisédec étaient au bord de l'eau, près du lieu où l'on baptisait. Dans les premiers temps du christianisme, une église s'élevait à l'endroit où Jean avait baptisé, et cette église subsistait encore quand Marie l’égyptienne passa par là pour se rendre au désert. Salem était une belle ville qui fut dévastée pendant une guerre, durant la destruction du (1er) Temple avant Jésus.

Cela faisait environ deux semaines que Jean était devenu connu pour sa prédication et son baptême lorsque des messagers d'Hérode vinrent à lui de Callirrhoé où Hérode habitait, dans un château à l’est de la Mer morte et où il y avait beaucoup de bains et de sources d'eaux chaudes. Hérode voulut que Jean vienne le visiter mais Jean répondit à ses envoyés que si Hérode voulait lui parler il n'avait qu'à venir le trouver. Hérode partit sur un chariot à roues basses surmonté d'un siège, entouré de soldats : il alla à une petite ville à cinq lieues au sud d'Ainon et invita Jean. Jean se rendit devant l’endroit et entra dans une cabane qui servait aux étrangers. Hérode vint le trouver et ils eurent un bref entretien ; Hérode lui demanda pourquoi il logeait dans une cabane si misérable à Ainon, et voulut lui faire bâtir une maison. Jean répondit avec gravité qu'il n'avait pas besoin de maison et qu'il faisait la volonté d'un plus grand que lui. Les fils d'Alphé et Marie de Cléophas ; Simon, Jacques le-mineur, Thadé, et José bar Sabas fils de son second mariage avec Sabas, se furent baptiser à Ainon par Jean. André et Philippe vinrent aussi le voir et furent baptisés par lui, puis ils retournèrent à leurs affaires. Jean le-baptiste avait déjà une vingtaine de disciples. La plupart des apôtres et plusieurs disciples avaient déjà reçu le baptême, mais pas encore Nathanael et un autre. Marie fut baptisée seule à la piscine de Bethesda par l'apôtre Jean après l'ascension du sauveur, et toutes les autres femmes furent elles aussi baptisées dans la piscine de Bethesda.

Aujourd'hui plusieurs magistrats et prêtres, de Jérusalem et des endroits voisins, sont venus vers Jean. Ils lui ont demandé qui il était, qui l'avait envoyé, ce qu'il enseignait, etc. Il leur répondit avec sévérité qu’il annonçait la venue prochaine du messie. Il les accusa d'hypocrisie et d'endurcissement, sans encore employer l'expression race de vipères. On envoya vers Jean, de Nazareth, Jérusalem et Hébron, en trois endroits différents, des troupes entières de magistrats et de pharisiens chargés de l'interroger sur sa mission. Ils avaient un grief contre lui d'avoir investi de sa propre autorité le lieu où il baptisait. Beaucoup de publicains qui allaient le trouver se sont furent baptisés par Jean, il avait fortement secoué leur conscience. De ce nombre était Lévi le publicain, appelé plus tard Mathieu, fils du premier mariage d'Alphé.

 

Le séfer de Jésus


L'ENFANTEMENT

Véritable évangile de Jésus appelé Christ, nouveau prophète mandatéde Dieu pour le monde, selon la description de son apôtre Barnabé.

Je souhaite paix et consolation à tous ceux qui vivent sur terre. De Barnabé, apôtre de Jésus le naziréen appelé Christ.

Chers bien-aimés, dans les derniers jours, notre grand merveilleux Dieu nous a rendus visite par son messie Jésus, un prophète avec un précepte de compassion et de grands miracles. Ils sont nombreux ceux que satan a trompés, prêchant sous couvert de la piété un faux précepte, qui place Jésus comme un dieu, qui rejette la circoncision établie par un ordre perpétuel de Dieu, et qui prescrit des aliments impurs.

Je vous écris la vérité sur ce que j’ai vu et entendu aux côtés de Jésus, afin de vous dégager de satan, qui veut vous tromper pour vous perdre au tribunal de Dieu. Prenez garde à tous ceux qui prêchent un nouveau précepte qui contredit ce que je vous écris, pour votre salut éternel. Que notre grand Dieu soit avec vous et vous protège de satan et de tout mal, amen.

* * *

Ces dernières années, l’ange de Dieu Gabriel rendit visite à une pucelle nommée Marie, du lignage de David, de la tribu de Judah. Cette pucelle sans faute, ni blâme, vivait entièrement dans la sainteté, constamment en prière avec des jeûnes. Étant seule de jour dans sa chambre, l’ange Gabriel vint la saluer :

— Dieu est avec toi Marie.

La pucelle prit peur à l’apparition de l’ange mais l’ange la réconforta :

— N’aie crainte Marie, Dieu t’accorde sa faveur en te choisissant comme mère d’un prophète envoyé au peuple d’Israel, pour faire appliquer ses lois avec vérité et coeur.

— Mettrais-je un enfant au monde sans connaître aucun homme, dit la pucelle ?

— Rien n’est impossible à Dieu qui fit l’homme sans homme. Il peut former en toi l’homme sans homme.

— Que la volonté du Dieu tout-puissant se fasse, répondit Marie.

— En toi sera engendré un prophète que tu nommeras Jésus. Tu l’abstiendras de boisson forte, de vin, et d’aliments impurs, car l’enfant est un saint de Dieu dit l’ange.

— Que ta parole se fasse. Je suis la servante de Dieu dit Marie humblement.

===

Quand l’ange partit, la pucelle glorifia Dieu :

— O mon âme, reconnaît la grandeur de Dieu. Ô mon esprit, sois exalté en mon Dieu sauveur. Car il a vu l’abaissement de sa servante et il m’a relevée, car il est puissant. (Psaumes 138). Je serais appelée bienheureuse de toutes les nations : béni est son saint Nom ! Sa compassion s’étend sur ceux qui le craignent d’une génération à l’autre. Le puissant a étendu sa main et dispersé l’orgueilleux dans l’imagination de son coeur : il a rabaissé le pouvoir de leur siège, et il a exalté les humbles. Il a renvoyé le riche à vide, et celui qui avait faim a été rempli de bonnes choses. Il garde à toujours en mémoire les promesses faites à Abraham et son fils.

Connaissant la volonté de Dieu, Marie eut peur que la population s’offense de sa grossesse, le délit de fornication étant passible de lapidation. Elle choisit un compagnon de même lignage nommé Joseph, un homme menant une vie irréprochable, un juste craignant et servant Dieu, faisant des prières avec jeûne, et vivant du travail de ses mains comme charpentier. La pucelle le choisit pour compagnon et lui révéla le décret de Dieu. Mais lorsqu’il s’aperçut qu’elle était enceinte d’un enfant, le juste Joseph voulut éloigner Marie, par crainte de Dieu. L’ange le réprimanda dans son sommeil :

— Joseph, pourquoi vouloir éloigner ta femme Marie ? Celui qui est en elle s’est fait conformément à la volonté de Dieu. Sache que la pucelle donnera naissance à un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus. Tu l’abstiendras de boisson forte, de vin, et d’aliments impurs, car il est un saint de Dieu dès le sein de sa mère et prophète de Dieu envoyé au peuple d’Israel pour convertir le coeur de Judah, afin qu’Israel applique la loi du Seigneur écrite dans le livre de Moshé. Il vient avec grande puissance que Dieu lui a donnée pour accomplir de grands miracles, et beaucoup seront sauvés.

À son réveil Joseph rendit grâce à Dieu et servit Dieu avec une intégrité sincère ; il demeura auprès de Marie toute sa vie.

===

En ce temps-là Hérode était roi de Judah et Pilate le gouverneur, dans le sacerdoce de Caïphe et d’Hanna. Par un édit d’Auguste César, tout le monde devait se faire recenser : chacun devait se présenter dans son lieu de naissance pour se faire recenser dans sa tribu. Étant du lignage de David, Joseph quitta Nazareth de Galilée avec Marie enceinte, pour se faire recenser à Bethléem suivant l’édit de César. Arrivés dans la petite ville de Bethléem, la foule d’étrangers était nombreuse et il n’y avait plus de place à l’auberge. Joseph trouva refuge dans un abri de bergers à l’extérieur de la ville alors que les jours de grossesse étaient arrivés à terme. Une intense lumière enveloppa Marie la pucelle, qui donna naissance à son fils, sans douleur. Elle le prit dans ses bras, l’enveloppa de langes et le déposa dans une mangeoire.

Une grande foule d’anges qui bénissaient Dieu avec allégresse vinrent dans l’abri annoncer la paix à ceux qui craignent Dieu. Joseph et Marie glorifièrent le Seigneur de la naissance de Jésus et s’occupèrent de lui en grande joie. Au même instant, tandis que les bergers surveillaient leurs troupeaux selon leur habitude, voici qu’une lumière intense les entoura et un ange qui bénissait Dieu leur apparut. Les bergers furent dans la crainte en raison de la soudaine lumière survenue avec l’ange qui leur dit :

— Voici, je vous annonce avec allégresse la naissance d’un enfant dans la ville de David, un prophète du Seigneur qui apportera le salut à la maison d’Israel. L’enfant se trouve dans une mangeoire avec sa mère qui glorifie Dieu.

Puis une grande foule d’anges qui bénissaient Dieu vinrent annoncer la paix à ceux qui étaient de bonne volonté. Une fois les anges partis, les bergers se dirent entre eux :

— Allons nous-mêmes à Bethléem entendre la parole que l’ange de Dieu a annoncée.

De nombreux bergers partirent vers Bethléem à la recherche du nouveau-né et trouvèrent en-dehors de la ville un nouveau-né couché dans une mangeoire exactement comme l’ange l’avait dit. Ils lui firent soumission et remirent à la mère ce qu’ils avaient, en déclarant ce qu’ils avaient vu et entendu. Marie et Joseph rendirent grâce à Dieu et gardèrent cela secrètement dans leur coeur. Les bergers retournèrent à leurs troupeaux et partagèrent le prodige qu’ils avaient vu. La crainte de Dieu s’étendit sur les zones montagneuses de Judah et les hommes eurent cette pensée à coeur :

— Que deviendra cet enfant...

Au 8e jour, tel que prescrit dans la loi du Seigneur au livre de Moshé, ils prirent l’enfant et l’amenèrent faire circoncire au Temple : ils le firent circoncire et lui donnèrent le nom de Jésus comme l’ange du Seigneur avait dit avant d’être conçu dans la matrice. Marie et Joseph eurent la crainte de Dieu après avoir entendu que l’enfant allait être le salut et la ruine de beaucoup. Et ils élevèrent l’enfant dans la crainte de Dieu.

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Lorsque Jésus naquit durant le règne d’Hérode sur Judah, une étoile d’intense lumière apparut à trois mages qui observaient les étoiles dans le ciel d’orient. Après s’être consultés entre eux, ils suivirent le trajet de l’étoile qui les guida jusqu’en Judah. Arrivés à Jérusalem, quand ils demandèrent où le roi des juifs était né, Hérode fut alarmé d’entendre cela, ce qui inquiéta toute la ville. Hérode convoqua les sacrificateurs et les scribes pour savoir où devait naître le messie. Et ils lui répondirent :

— À Bethléem, comme le prophète Micah l’a écrit : Toi Bethléem efratah, tu n’es pas la moindre parmi les princes de Judah, car de toi sortira pour moi un conducteur pour Israel dont les avancées sont comme les anciens des anciens jours.

Hérode convoqua les mages pour les questionner sur le but de leur visite. Ils répondirent avoir vu une étoile d’orient qui les avait guidés jusqu’ici et souhaitaient offrir des présents en hommage à ce nouveau roi annoncé par son étoile. Hérode leur dit avec ruse :

— Allez à Bethléem rechercher l’enfant avec grand soin. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer que je vienne aussi adorer.

Les mages quittèrent Jérusalem, et voici que l’étoile d’orient réapparut et avançait devant eux. Les mages furent joyeux en revoyant l’étoile. Arrivés à Bethléem, hors de la ville, ils virent que l’étoile s’était arrêtée au-dessus du refuge où naquit Jésus. Les mages s’y dirigèrent et entrèrent dans le refuge où l’enfant et sa mère se trouvaient. Les mages s’inclinèrent en signe de soumission et lui offrirent de l’argent, de l’or et des épices. Et ils dirent tout ce qu’ils avaient vu à la pucelle. Durant leur sommeil, l’enfant les prévint de ne pas retourner vers Hérode : ils prirent donc une autre route pour retourner chez eux et partager ce qu’ils avaient vu en Judah.

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Hérode se sentit ridiculisé par les mages qui n’étaient pas revenus à lui et décida de faire mourir le roi nouveau-né. Voici que l’ange du Seigneur apparut à Joseph dans son sommeil et dit :

— Lève-toi. Prends vite l’enfant et sa mère, et partez en Égypte car Hérode veut le tuer.

Joseph se leva vite prendre l’enfant et Marie, et partit en Égypte où il y demeura jusqu’à la mort d’Hérode. Se sentant ridiculisé par les mages, Hérode envoya ses soldats tuer tous les nouveau-nés à Bethléem. Et les soldats tuèrent tous les enfants, comme Hérode l’avait ordonné. Ainsi s’accomplirent les paroles du prophète Jérémiah : que de grands sanglots et des gémissements dans Ramah. Rachel pleure ses fils et rien ne peut la consoler car ils ne sont plus.

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À la mort d’Hérode, l’ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph :

— Reviens dans Judah, car ceux qui voulaient la mort de l’enfant sont morts.

Joseph prit la mère et son enfant, qui venait d’avoir 7 ans, et revint dans Judah. Mais sachant qu’Archélaus, le fils d’Hérode, régnait sur Judah, il partit en Galilée dans la crainte d’habiter dans Judah et ils habitèrent à Nazareth, où l’enfant grandit en sagesse et grâce devant Dieu et devant les hommes.

===

Jésus venait d’avoir 12 ans quand il monta à Jérusalem avec Joseph et Marie pour y révérer conformément à la loi du Seigneur écrite au livre de Moshé. Une fois leurs prières accomplies, ils repartirent séparément en pensant que Jésus allait revenir à la maison avec leur parenté. Marie et Joseph revinrent à Jérusalem pour rechercher Jésus chez leurs parents et voisins, et le 3e jour ils retrouvèrent l’enfant dans le Temple en train de discuter au sujet de la loi, au milieu des docteurs de loi, tandis que tous s’étonnaient de ses questions et réponses.

— Comment peut-il si jeune avoir un tel savoir en lui sans avoir appris à lire ? !

— Que nous as-tu fait, fils ? dit Marie. Voici trois jours que ton père et moi te cherchons avec peine.

— Ne savez-vous pas que le service de Dieu passe avant père et mère ? répondit Jésus.

Jésus revint à Nazareth avec Joseph et sa mère, et leur resta soumis dans le respect et l’humilité.


L'AGNEAU

10

Jésus venait d’avoir 30 ans comme lui-même m’a dit, quand il monta au Mont des oliviers cueillir des olives avec sa mère. À la prière de la mi-journée, arrivé aux mots 'avec miséricorde Seigneur', il fut entouré d’une infinie multitude d’anges de lumière intense qui chantaient :

— Dieu est béni !

L’ange Gabriel lui présenta un livre étincelant comme un miroir qui descendit au coeur de Jésus : il eut aussitôt connaissance de tout ce que Dieu a fait, de tout ce que Dieu a dit, et de tout ce que Dieu veut, et toutes choses s’ouvrirent et se mirent devant lui à découvert.

— Sache, Barnabé, que tout ce que je sais et dis vient des livres de chaque prophète, me dit-il.

Lorsque Jésus reçut cette vision, il comprit qu’il était envoyé pour prophétiser contre la maison d’Israel : il informa sa mère Marie qu’il devait subir une grande persécution pour l’honneur de Dieu et dit ne plus pouvoir rester près d’elle à son service. Marie répondit :

— Tout m’a été annoncé avant ta venue au monde, fils. Béni est le saint Nom de Dieu !

Il se sépara de sa mère dès ce jour pour se consacrer à son ministère prophétique.

11

Et Jésus descendit du mont pour se rendre à Jérusalem. Il rencontra un lépreux qui fut inspiré par Dieu que Jésus était prophète, et il supplia dans les larmes :

— Toi Jésus, fils de David, aie pitié de moi.

— Que faire pour toi, frère ? dit Jésus.

— Rends-moi la santé, seigneur, dit le lépreux.

— Prie Dieu qui t’a créé de te donner la santé, car je ne suis qu’un homme comme toi.

— Prie Dieu de me donner la santé, dit le lépreux, car je sais que tu es un saint du Seigneur.

— Seigneur Dieu tout-puissant, donne la santé à ce malade par amour pour tes saints prophètes, dit Jésus avant de poser ses mains sur lui. Au Nom de Dieu, frère reçois ta santé.

Ayant dit cela, la lèpre devint pure, la chair du lépreux devint comme celle d’un enfant. Le lépreux se regarda, et comprenant qu’il était guéri, il se mit à crier :

— Viens Israel accueillir le prophète que Dieu t’envoie ici.

— Frère reste tranquille, ne parle pas, dit Jésus.

— Voici le prophète, voici le saint de Dieu.

Mais plus il disait, plus l’autre criait. À ces mots, ceux qui venaient de sortir de Jérusalem revinrent dans Jérusalem pour entendre le lépreux et ce que Dieu avait fait par Jésus.

12

Toute la ville de Jérusalem s’émut à ses mots et ils coururent dans le Temple pour voir Jésus qui était entré prier. Le temple ne pouvait pas tous les contenir et les cohanim s’empressèrent de lui dire :

— Cette foule désire t’entendre et te voir.Monte au pinacle, et si Dieu te donne une parole,parle au Nom du Seigneur.

Jésus monta où les scribes parlent d’habitude et demanda silence d’un signe de main. Il ouvrit la bouche et dit :

— Bénissez le saint Nom de Dieu qui par sa bonté et sa miséricorde créa ses créatures pour le glorifier. Bénissez le saint Nom de Dieu qui créa la Splendeur Saint Esprit de tous les saints et prophètes avant toutes choses pour l’envoyer au salut du monde, comme il dit par son servant David : Avant l’astre, Je te créai splendeur des saints.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui créa les anges pour le servir.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui punit le reprouvé satan et ses suiveurs pour ne pas avoir voulu honorer celui que Dieu veut qu’il soit honoré.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui créa Adam de boue terrestre et le plaça sur ses travaux.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui chassa Adam du Paradis pour s’être détourné de sa parole sacrée.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui regarda avec compassion les larmes d’Adam et Ève, premiers parents de l’humanité.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui rend justice : il condamna Caïn pour meurtre; il envoya l’inondation sur la terre ; il incendia trois villes mauvaises ; il frappa l’Égypte par des fléaux et submergea pharaon dans la Mer rouge, afin de châtier les impies, punir les sans remords, et disperser les ennemis de son peuple.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui libéra ses servants de tout mal et leur confiait cette terre comme il promit à Abraham et son fils ; qui toujours regarde avec compassion ses créatures et leur envoie ses saints prophètes pour qu’ils marchent devant lui dans la vérité et le jugement.
Bénissez le saint Nom de Dieu qui nous a donné sa sainte loi par son servant Moshé pour que satan ne nous trompe pas et pour nous élever au-dessus des autres peuples.
Mais que faisons-nous aujourd’hui, frères, pour ne pas subir le châtiment de nos péchés ?

Il reprocha au peuple d’avoir oublié les paroles de Dieu pour s’appliquer qu’à la vanité.
Il reprocha aux cohanim d’avoir négligé le service de Dieu par leur avidité mondaine.
Il reprocha aux scribes d’avoir délaissé la loi de Dieu et n’enseigner que de vaines croyances.
Il reprocha aux docteurs d’avoir aboli la loi de Dieu par leurs rituels.

===

Les cohanim et leurs chefs conçurent dès ce jour de la haine, car Jésus avait parlé contre eux, contre les scribes et contre les docteurs. Ils ne dirent pas un mot par crainte du peuple qui le recevait comme un prophète de Dieu, mais ils méditèrent sa mort. Jésus parla au peuple avec grande vigueur, au point que tous se mirent à pleurer et implorèrent la miséricorde de Dieu, du plus petit au plus grand. Ils supplièrent Jésus de prier pour eux. Élevant ses mains vers le Seigneur Dieu, Jésus se mit à prier. Le peuple en larmes répondit :

— Qu’il en soit ainsi Seigneur, qu’il en soit ainsi.

La prière faite, Jésus sortit du Temple, et ce jour-là quand il quitta Jérusalem, plusieurs le suivirent tandis que les cohanim disaient entre eux du mal de Jésus.

13

Après quelques jours, ayant perçu en esprit le dessein des cohanim, Jésus monta prier au Mont des oliviers, et après avoir passé la nuit en prière, Jésus dit au matin :

— Seigneur, j’ai su que les scribes me détestent et que les cohanim méditent de me tuer, moi ton servant. Seigneur Dieu tout-puissant et compatissant, écoute avec miséricorde les prières de ton servant et sauve-moi de leurs pièges. Car tu es mon salut Seigneur, et tu sais que ton servant ne cherche qu’à dire ta parole qui est la vérité à jamais.

Après avoir dit ces mots, voici que l’ange Gabriel vint vers Jésus :

— N’aie crainte Jésus. Un millier de mille qui habitent au-dessus du ciel gardent tes vêtements. Tu ne mourras pas avant que toutes choses s’accomplissent et que le monde approche de sa fin.

— Grand Seigneur Dieu, comme ta miséricorde est grande envers moi, dit Jésus tombant face contre terre. Que te donnerai-je, Seigneur, pour tout ce que tu m’as accordé ?

— Relève-toi Jésus, dit l’ange Gabriel, et souviens-toi d’Abraham prêt à sacrifier son seul fils engendré pour accomplir la parole de Dieu. Mais le couteau n’étant pas capable de trancher son fils, sur ma parole il offrit un mouton en sacrifice. Ainsi aussi tu feras Jésus, servant de Dieu.

— Je veux. Mais où trouverai-je l’agneau ?

L’ange Gabriel montra à Jésus l’agneau à offrir en sacrifice.

— Louanges et gloire à Dieu béni à jamais.

14

Jésus descendit du mont et traversa seul dans la nuit le côté plus éloigné du Jourdain où il jeûna 40 jours et 40 nuits, faisant jour et nuit sans cesse des supplications au Seigneur pour le salut de son peuple vers qui Dieu l’envoyait. Après que 40 jours furent passés, satan lui apparut quand Jésus eut faim et le tenta par plusieurs paroles, mais Jésus l’écarta par la puissance des paroles de Dieu. C’est ainsi que satan s’éloigna et les anges vinrent pour servir Jésus ce dont il avait besoin. Étant revenu sur la région de Jérusalem, Jésus fut retrouvé du peuple dans une immense joie ; car ses paroles avaient de la puissance et touchaient le coeur, non comme les scribes. Ils le prièrent de rester avec eux. Voyant combien grande était la multitude de ceux qui revenaient marcher dans la loi de Dieu avec coeur, Jésus monta sur la montagne et demeura en prière toute la nuit.

Quand le jour vint, il descendit de la montagne et en choisit douze qu’il appela apôtres. Leurs noms sont :
-- Adrieh et son frère Céphas, des pêcheurs.
-- Barnabé qui écrit cela, et Matéh,le publicain assis au poste de péage.
-- Jean et Jacob, les fils de Zébédé.
-- Thomas et Thadé.
-- Bartélémi et Philippe.
-- Jacob, et Judas Keriyot le traître.

À eux, il révélait toujours les secrets de Dieu, mais il fit de Judas Keriyot le répartiteur des aumônes reçues même s’il volait un 10e de tout.

15

À l’approche de Sukot, la fête des tabernacles, un certain homme riche invita Jésus à un mariage avec ses disciples et sa mère. Jésus vint, et alors qu’ils fêtaient, ils furent à court de vin. Sa mère aborda Jésus en disant :

— Ils n’ont plus de vin.

— Qu’est cela au mien, mère ?

Sa mère avertit les serviteurs d’obéir à tout ce que Jésus leur dirait. Jésus leur dit :

— Remplissez ces cruches d’eau.

Il y avait là six cruches d’eau pour se laver avant de prier suivant les règles d’Israel. Les serviteurs firent ainsi et Jésus dit :

— Au Nom de Dieu, donnez à boire à ceux qui célèbrent.

Les serviteurs les portèrent au maître des cérémonies qui les réprimanda, ne sachant rien de ce qu’avait fait Jésus.

— Serviteurs inutiles, pourquoi avez-vous gardé le meilleur jusqu’à présent ?

— Seigneur, répondirent-ils, il y a ici un saint homme de Dieu qui a fait du vin avec de l’eau.

Le maître des cérémonies pensa que les serviteurs étaient ivres, mais ceux assis près de Jésus, qui avaient tout vu, se levèrent de table pour lui rendre hommage.

— Tu es vraiment un saint de Dieu, un vrai prophète que Dieu nous envoie.

— Gloire à Dieu qui visite la maison de Judah avec amour et fait grâce à Israel.

— Béni est son saint Nom, dirent beaucoup des disciples qui crurent, et revinrent à lui de tout leur coeur.

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16

Un jour que Jésus appela tous ses disciples, il monta sur la montagne, et une fois assis, les disciples vinrent près de lui, alors il ouvrit la bouche pour les enseigner.

— Grandes sont les faveurs placées sur nous pour servir Dieu avec vérité à coeur. Vous deviendrez de nouveaux hommes si vous gardez le nouvel enseignement qui sortira de ma bouche comme le vin nouveau se garde dans des cruches neuves. Je vous dis en vérité qu’un homme ne peut voir des yeux le ciel et la terre en même temps, ainsi il est aussi impossible d’aimer Dieu et le monde. L’homme ne peut servir d’aucune manière deux maîtres hostiles l’un de l’autre, car si l’un vous aime, l’autre vous détestera : je vous dis en vérité que vous ne pouvez servir Dieu et le monde couché sur la fausseté, la convoitise et la malveillance. Vous ne trouverez pas de répit dans le monde, mais que perte et persécution. Méprisez le monde pour servir Dieu, et vous trouverez en moi du repos pour vos âmes. Je vous dis la vérité, écoutez mes paroles :
Bénis en vérité ceux qui font le deuil de cette vie terrestre, car ils seront consolés.
Bénis en vérité les pauvres qui méprisent les délices du monde, car ils seront dans les délices du Royaume de Dieu.
Bénis en vérité ceux qui se nourrissent à la table de Dieu, car les anges les serviront.

Voyagez comme les pèlerins. Est-ce qu’en chemin le pèlerin s’embarrasse de maisons, de champs, et autres choses terrestres ? Sûrement pas. En chemin, il porte des choses légères et appréciées pour leur nécessité. Cela devrait être un exemple pour vous. Mais si vous désirez un autre exemple, je vais vous le donner pour que vous fassiez tout ce que je vous dis. N’alourdissez pas vos coeurs de désirs terrestres à dire : Qui nous vêtira, qui nous donnera à manger ? Voyez les oiseaux, les arbres et les fleurs que notre Seigneur Dieu habille et nourrit d’une gloire plus grande que la gloire de Shlomoh. Dieu qui vous a créés : lui-même qui vous appelle à son service est capable de vous nourrir ; lui qui fit descendre la manne du ciel dans le désert pendant 40 ans pour son peuple d’Israel ; qui ne permit pas à leurs vêtements de s’user ou vieillir alors qu’ils étaient 640 000 hommes sans compter les femmes et les enfants. Je vous dis en vérité que le ciel et la terre manqueront, mais sa miséricorde ne manquera pas envers ceux qui le craignent. Même les riches du monde ont faim et périssent dans leur prospérité.

Il y avait un riche dont les revenus augmentaient, et qui se dit : Que ferai-je mon âme ? Je démolirai mes greniers qui sont trop petits et j’en construirai de plus grands. Alors tu triompheras mon âme. Mais il mourut cette nuit-là. Quel misérable qui aurait pu se soucier des pauvres pour s’en faire des amis par des aumônes avec les richesses impies de ce monde, car ils apportent des trésors dans le Royaume du ciel. Je vous prie de me dire, si vous donniez votre argent à la banque d’un publicain et qu’il vous en donne 10 à 20 fois, ne donneriez-vous pas tout ce que vous avez à un tel homme ? En vérité je vous dis, tout ce que vous pardonnerez ou abandonnerez par amour pour Dieu, vous en recevrez 100 en retour avec la vie éternelle. Voyez combien vous devez être contents de servir Dieu.

17

— Nous serons contents de servir Dieu et désirons connaître Dieu, dit Philippe. Le prophète Ésaiah a dit : En vérité tu es un Dieu caché. Et Dieu a dit à son servant Moshé : Je suis qui Je suis.

— Dieu est une Bonté sans laquelle il n’y a rien de bon, répondit Jésus à Philippe. Dieu est un Être sans lequel il n’y a rien qui soit. Dieu est une Vie sans laquelle il n’y a rien qui vit. Il est si Bon qu’il aime seulement la bonté. Il est si juste, que lorsqu’il pardonne ou punit cela ne peut être démenti. Il est si grand qu’il remplit tout et est partout. Seul lui n’a pas d’égal, il n’a ni commencement et n’aura jamais de fin. Il a donné un commencement à tous, et il donnera une fin à tous. Il n’a ni père, ni mère, ni frère, ni compagne. Et parce que Dieu n’a aucun corps, il ne mange pas, ni ne dort pas, ne meurt pas, ne marche pas, ni ne bouge, mais existe éternellement, sans similitude humaine, incorporel, non-composé, immatériel. En bref Philippe, je te dis que tu ne peux le voir ici sur terre ni le connaître parfaitement. C’est seulement dans son Royaume où consiste toute notre joie et gloire que tu le verras pour toujours.

— Que dis-tu maître ? Il est écrit en Ésaiah que Dieu est notre père. Comment n’aurait-il pas d’enfant ? dit Philippe.

— Il y a beaucoup de paraboles écrites dans les prophètes que tu ne dois pas prendre à la lettre mais d’après l’Esprit. Car tous les 144 000 prophètes que Dieu a envoyés dans le monde ont parlé indistinctement. Après moi viendra le Saint-Esprit, la splendeur de tous les prophètes et des saints, pour mettre la lumière sur les ténèbres sur tout ce que les prophètes ont dit lorsque Dieu l’enverra.

Jésus pleura et dit :

— Seigneur Dieu, aie compassion envers Israel. Regarde avec compassion la postérité d’Abraham afin qu’ils te servent avec vérité et coeur…

— Qu’il en soit ainsi, Seigneur notre Dieu, dirent ses disciples.

— Je vous dis en vérité que les docteurs et les scribes ont rendu la torah futile avec leurs fausses prophéties, contraires aux prophéties des vrais prophètes de Dieu : la colère de Dieu est contre cette génération sans foi de la maison d’Israel.

— Dieu, aie pitié, aie pitié pour le Temple et la ville sainte, ne la met pas en dérision des nations et qu’ils ne méprisent pas ta sainte alliance, dirent ses disciples consternés à ces paroles.

— Qu’il en soit ainsi Seigneur, Dieu de nos pères, dit Jésus.

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18

— Je vous ai choisi pour être mes disciples. vous ne m’avez pas choisi. Si le monde vous déteste, vous serez alors vraiment mes disciples. car le monde a toujours été hostile aux servants de Dieu. Souvenez-vous des saints prophètes tués par le monde : au temps d’Éliah, 10 000 prophètes furent tués par Jézabel, et ce pauvre Éliah échappa de justesse avec 7 000 fils de prophètes que le capitaine de l’armée d’Achab avait cachés. Monde injuste qui ne reconnaît pas Dieu.

Mais pour vous, n’ayez crainte car même les cheveux de votre tête sont comptés pour qu’aucun ne se perde. Voyez les moineaux et autres oiseaux comme pas une de leurs plumes ne tombe sans que Dieu le veuille. Est-ce que Dieu prendrait plus soin des oiseaux que de l’homme pour qui il a tout créé ? Y-a-t-il quelqu’un peut-être qui prendrait plus soin de ses chaussures que de son propre fils ? Sûrement pas. Combien moins vous devez penser que Dieu vous abandonnerait alors qu’il prend soin des oiseaux. Et pourquoi je ne parle que des oiseaux : pas même une feuille d’arbre ne tombe sans que Dieu le veuille. Croyez-moi, je vous dis la vérité, le monde aura grande peur de vous si vous mettez mes paroles en pratique. Il vous détestera et vous persécutera que s’il craint d’être découvert. Il ne vous détestera pas s’il ne craint pas que sa méchanceté soit découverte. Si vous voyez que vos paroles sont en mépris au monde, ne vous attristez pas, mais considérez que Dieu, qui est plus grand que vous, est autant en mépris au monde que sa sagesse est réputée absurde.

Si Dieu endure le monde avec patience, pourquoi vous attrister, boues et poussières de terre : par votre patience vous posséderez votre âme. Si on vous gifle sur un côté du visage, offrez l’autre aussi pour la gifler. Ne rendez pas un mal par un mal comme font les pires bêtes, mais rendez un mal par un bien en priant Dieu pour ceux qui vous détestent : le feu ne s’éteint pas par le feu mais par l’eau. Je vous dis que vous ne viendrez pas à bout d’un mal par un mal mais que par un bien.

Voyez Dieu qui fait éclairer le bon comme le mauvais par le soleil, ainsi que la pluie. Vous devez vous aussi faire le bien pour tous, comme il est écrit dans la Loi :
-- Soyez saints parce que moi votre Dieu Je suis saint.
-- Soyez purs parce que Je suis pur.
-- Soyez parfaits parce que Je suis parfait.
En vérité je vous dis, le serviteur étudie comment plaire à son maître et ne porte aucun vêtement qui lui déplaise. Notre amour et la volonté sont notre vêtement. Prenez garde de vouloir aimer une chose qui ne plaise pas à notre Seigneur Dieu. Soyez assurés que Dieu déteste les pompes du monde et la luxure : détestez ce monde aussi.

19

— Maître, demanda Céphas, nous avons tout délaissé pour te suivre, qu’allons-nous devenir ?

— Au jour du jugement, vous serez assis à côté de moi pour rendre témoignage à la vérité contre les douze tribus d’Israel. Mais qu’est cette chose Seigneur ? J’en ai choisi douze et l’un d’eux est un démon.

Les disciples furent affectés par cette parole et celui qui écrit demanda discrètement :

— Maître, satan me trompera-t-il que je devienne réprouvé ?

— Ne t’attriste pas Barnabé. Ceux que Dieu a choisis avant la Création du monde ne périront pas. Réjouis-toi, car ton nom est inscrit dans lelivre de vie. N’ayez crainte, dit Jésus pour réconforter ses disciples, celui qui me déteste ne s’attriste pas à mes paroles, car il n’a pas de sentiment pour Dieu en lui.

Les choisis furent rassurés par ses paroles. Jésus fit ses prières et ses disciples dirent :

— Amen, qu’il en soit ainsi Seigneur Dieu, tout-puissant et miséricordieux.

===

Ayant fini ses dévotions, Jésus descendit de la montagne avec ses disciples et rencontra dix lépreux qui crièrent de loin :

— Jésus, fils de David, aie pitié de nous...

Jésus les appela à lui et leur dit :

— Que voulez-vous de moi, frères ?

— Donne-nous la santé, crièrent-ils tous.

— Misérables que vous êtes, avez-vous perdu la raison pour dire donne-nous la santé, ne voyez-vous pas que je suis un homme comme vous ? Appelez-en à notre Dieu qui vous a créés, car le Tout-puissant est compatissant, il vous guérira.

— Nous savons que tu es homme comme nous, dirent les lépreux éplorés, mais aussi un saintdu Seigneur et un prophète de Dieu. Prie Dieu de nous guérir.

— Aie pitié d’eux, seigneur, dirent les disciples à Jésus.

Alors Jésus pria Dieu :

— Seigneur Dieu tout-puissant et miséricordieux, aie compassion à l’écoute des paroles de ton servant. Par amour pour Abraham et ta sainte alliance, aie compassion pour ces hommes : accorde-leur la santé comme ils demandent.

Ayant dit cela, Jésus se tourna vers les lépreux et dit :

— Allez-vous montrer aux cohanim suivant la loi de Dieu.

Les lépreux partirent et furent purifiés en chemin. L’un d’eux, un ishmaélite, revint trouver Jésus voyant qu’il était guéri, il s’inclina devant lui avec révérence et dit :

— Vraiment tu es un saintde Dieu.

Pour le remercier, il le pria de le recevoir comme serviteur.Jésus dit :

— Dix ont été purifiés mais où sont les neuf autres… Je suis venu pour servir, non pour être servi. Va dans ta maison rapporter ce que Dieu a fait en toi pour qu’ils sachent que les promesses faites à Abraham et son fils viennent bientôt avec le Royaume de Dieu.

Le lépreux purifié partit, et une fois arrivé dans son entourage, il rapporta ce que Dieu avait fait en lui par Jésus.

20

Jésus partit à la mer de Galilée et monta sur un bateau voguant vers sa ville, à Nazareth. Il survint en mer une forte tempête et le bateau fut sur le point de couler tandis que Jésus dormait à la proue du bateau. Ses disciples s’approchèrent et le réveillèrent en disant :

— Sauve-toi maître, nous périssons.

Ils étaient saisis d’une grande frayeur en raison de la grande force contraire du vent et du grondement de la mer. Jésus se redressa et leva ses yeux au ciel en disant :

— Élohim sabaot, aie pitié de tes servants...

Le vent cessa et la mer se calma soudainement. Les marins dirent avec crainte :

— Qui est-il pour que la mer et le vent lui obéissent ?

Arrivés à la ville de Nazareth, les marins rapportèrent dans toute la ville ce que Jésus avait fait, et la maison où Jésus se trouvait fut cernée par tous les habitants qu’il y avait en ville. Les scribes et les docteurs se présentèrent à lui et dirent :

— Nous avons entendu ce que tu as fait en mer et en Judée. Donne-nous quelques signes ici dans ta région.

— Cette génération sans foi cherche un signe qui ne leur sera pas donné, car aucun prophète n’est reçu dans sa propre région. Les veuves étaient nombreuses dans Judah au temps d’Éliah, mais il ne fut envoyé qu’à une veuve de Sidon pour y être nourri. Les lépreux étaient nombreux dans Judah du temps d’Élisha, mais seul le syrien Naaman fut purifié.

Les habitants devinrent enragés et le saisirent. Ils l’emmenèrent en haut d’un précipice pour le jeter en bas, mais Jésus partit en passant au milieu d’eux.

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21

Jésus alla à Capharnaum. Lorsqu’il approchait la ville, il sortit des tombes un possédé dont les démons faisaient subir de grandes souffrances et qu’aucunechaîne ne pouvait retenir. Les démons crièrent par sa bouche :

— Saint de Dieu, pourquoi venir nous troubler avant le temps ?

Ils supplièrent Jésus de ne pas les chasser. Jésus leur demanda combien ils étaient, et ils dirent :

— Six mille six cent soixante-six.

Les disciples furent effrayés à les entendre et prièrent Jésus de partir, mais il leur dit :

— Où est votre foi ? ! Ce n’est pas à moi de partir mais aux démons.

— Nous sortirons, crièrent les démons. Permets-nous d’entrer dans ces porcs.

Il y avait près de la mer des porcs qui se nourrissaient, appartenant aux cananéens.

— Sortez et entrez dans les porcs.

Dans un rugissement les démons entrèrent dans les porcs, qui se précipitèrent sans hésiter dans la mer. Ceux qui nourrissaient les porcs s’enfuirent en ville raconter tout ce qui était arrivé par Jésus. Quand les hommes de la ville vinrent, ils trouvèrent Jésus avec l’homme guéri et eurent peur. Ils supplièrent Jésus de quitter leurs frontières. Jésus partit et monta aux régions de Tyr et Sidon.

Et voici qu’une femme cananéenne, partie de sa région avec ses deux fils à la recherche de Jésus, se mit à crier dès qu’elle le vit venir avec ses disciples :

— Jésus, fils de David, aie pitié de ma fille tourmentée du mal.

Jésus ne dit pas mot car ils étaient de peuple incirconcis, mais émus de compassion, les disciples dirent :

— Pitié pour eux, maître, vois comme ils pleurent et gémissent.

— Je ne suis envoyé qu’au peuple d’Israel.

— Aie pitié de moi, fils de David, dit la femme éplorée en approchant de lui avec ses fils.

— Il n’est pas bon de prendre le pain des mains des enfants pour le donner aux chiens.

Jésus dit cela en raison de leur impureté, car ils étaient des peuples incirconcis.

— Seigneur, les chiens mangent les miettes tombées de la table de leur maître, dit la femme.

— Ta foi est grande, femme, dit Jésus touché aux paroles de la femme, et il leva les mains au ciel pour prier Dieu. Reprends ton chemin en paix femme, ta fille est libre.

— La femme partit, et à son retour elle trouva sa fille qui bénissait Dieu. Par la suite, toute sa parenté se joint à la torah de Dieu conformément aux lois écrites au livre de Moshé, car la femmedisait : Le seul vrai Dieu est le Dieu d’Israel.

22

Ce jour-là les disciples questionnèrent Jésus :

— Maître, pourquoi as-tu répondu à la femme qu’ils étaient des chiens ?

— Je vous dis en vérité un chien vaut mieux qu’un homme incirconcis.

— Qui peut recevoir ces paroles dures ? dirent les disciples choqués.

— Insensés, voyez ce que fait le chien, qui n’a pas de raison pour servir son maître, et vous trouverez que je dis vrai. Le chien ne garde-t-il la maison de son maître et n’expose-t-il sa vie contre les voleurs, dites-moi ? Sûrement. Et que reçoit-il ? De nombreux coups et des blessures, avec un peu de pain, mais il montre toujours joyeuse contenance à son maître. Est-ce vrai ?

— C’est vrai maître, dirent les disciples.

— Voyez combien Dieu a confié à l’homme, et vous verrez qu’il est injuste de ne pas observer l’alliance de Dieu faite avec son servant Abraham. Souvenez-vous de ce qu’a dit David à Saul le roi d’Israel contre le philistin Goliath : Mon seigneur, quand ton serviteur garde le troupeau de ton serviteur [mon père], le loup, l’ours, et le lion viennent saisir les moutons de ton serviteur, et ton serviteur va les combattre pour sauver les moutons. Cet incirconcis n’est-il pas comme l’un d’eux ? ! Au Nom du Seigneur Dieu d’Israel, ton serviteur ira combattre cet impur qui blasphème le saint peuple de Dieu.

— Maître, dis-nous pour quelle raison l’homme doit-il être circoncis ? demandèrent les disciples.

— Qu’il vous suffise que Dieu l'ait commandé ainsi à Abraham : Abraham, circoncis ton prépuce et celui de toute ta maison : c’est pour toujours une alliance entre toi et moi.

23

Ayant dit cela, Jésus s’assit près de la montagne que regardaient ses disciples. Puis ils vinrent à ses côtés pour écouter ses paroles.

— Adam le premier homme, ayant mangé par fraude de satan la nourriture interdite par Dieu au Paradis, son corps se rebella contre l’Esprit, aussi il jura en disant : Par Dieu je te retrancherai. Ayant cassé un morceau de pierre, il saisit son corps pour le couper avec le bout tranchant de la pierre. Mais l’ange Gabriel le réprimanda. Par Dieu j’ai juré de le retrancher, répondit-il, et je ne serais jamais menteur. L’ange lui montra le superflu de sa chair et il coupa cela. Depuis, comme tout homme a pris chair de la chair d’Adam, il doit l’observer sur ses fils et transmettre le devoir de circoncision de génération à génération. Au temps d’Abraham, depuis que l’idolâtrie s’était multipliée sur terre, il y avait peu de circoncis sur terre. Dieu révéla l’acte de circoncision à Abraham et fit cette alliance en disant : Je disperserai à jamais de mon peuple l’âme qui n’aura pas sa chair circoncie.

Les disciples prirent peur à ses paroles car Jésus avait parlé avec vigueur d’esprit.

— Que la crainte soit sur celui qui n’aura pas circoncis sa chair, puisqu’il se prive du Paradis.

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L’âme en plusieurs est prompte à servir Dieu, mais la chair est infirme. Aussi, l’homme qui craint Dieu doit considérer de quelle chose est la chair, de quoi elle vient et en quoi elle retourne. De la fange de la terre, Dieu créa la chair, en laquelle l’Esprit souffla l’Esprit vital en soufflant dedans.
La chair qui empêche de servir Dieu doit être méprisée comme de la fange pour réprimer son emprise : celui qui déteste son âme dans ce monde la gardera dans la vie éternelle. Comme elle est à présent, la chair qui manifeste ses désirs est farouchement ennemie de tout bien. Parce qu’elle désire le péché. L’homme devrait-il arrêter de plaire à son Créateur Dieu pour satisfaire le désir d’un de ses ennemis ? Tous les saints et prophètes ont été ennemis de leur chair pour servir Dieu et sont allés à la mort sans tarder et avec allégresse, pour ne pas offenser la loi de Dieu donnée à son servant Moshé, que d’aller servir de fausses divinités du mensonge.
Rappelez-vous Éliah qui s’enfuit dans les déserts des montagnes qui se nourrissait seulement d’herbes, vêtu d’une peau de chèvre ; combien de jour sans souper, et quel froid à endurer, combien d’averses l’ont trempé ? C’est ce qu’il a enduré durant sept ans de persécution de l’impure Jézabel. Rappelez-vous Élisha qui mangeait du pain d’orge et ne portait que des tissus rêches. Je vous dis en vérité que ceux qui n’ont pas eu crainte de mépriser leur chair étaient terriblement craints du roi et des princes. Ceci devrait vous suffire sur le mépris de la chair des hommes. Vous saurez ce qu’est la chair quand vous examinerez les tombes.

24

Puis Jésus dit en larmes :

— Malheur à ceux qui sont esclaves de leur chair. Je vous le dis, ils sont sûrs de n’avoir aucun bien dans l’autre vie mais que des tourments pour leurs péchés.

Il y avait un riche glouton qui ne prêtait attention à rien qu’à la gloutonnerie, faisant chaque jour grand festin. À sa porte, il y avait un pauvre couvert de plaies, nommé Élazar, qui souhaitait recevoir les miettes tombées de la table du glouton mais personne ne lui en donnait. Tous se moquaient de lui. Les seuls qui avaient pitié de lui étaient les chiens qui léchaient ses plaies. Quand le pauvre mourut, les anges vinrent et le portèrent dans les bras d’Abraham. Quand le riche mourut aussi, les démons le portèrent dans les bras de satan pour endurer le plus grand tourment. En levant les yeux, il vit Élazar de loin dans les bras d’Abraham.

‒ Père Abraham, s’écria le riche, aie pitié de moi. Envoie Élazar me porter une goutte d’eau de son doigt pour rafraîchir ma langue tourmentée dans cette flamme.

‒ Fils, répondit Abraham, rappelle-toi avoir reçu ton bien dans l’autre vie et Élazar son mal ; tu es maintenant dans le tourment et Élazar dans l’apaisement.

‒ Père Abraham, cria de nouveau le riche, il y a trois de mes frères dans ma maison. Envoie Élazar pour leur dire comme je souffre afin qu’ils se corrigent et ne viennent pas ici.

‒ Ils ont Moshé et les prophètes, qu’ils les écoutent, répondit Abraham.

‒ Nay père Abraham, ils ne croiront que si un mort se lève, répondit le riche.

‒ Qui ne croit pas à Moshé et aux prophètes ne croira pas même si les morts se lèvent, dit Abraham.

Voyez-vous la bénédiction du pauvre qui a eu patience et ne souhaitant que le nécessaire en dédaignant sa chair ? Misérables sont ceux qui portent les autres en tombe pour donner leurs chairs à manger aux vers et n’étudient pas la vérité. Et qui plus encore se construisent de grandes maisons pour vivre comme des immortels et accèdent à de gros revenus que pour vivre de vanité.

25

— Maître, dit celui qui écrit, nous avons tout laissé pour suivre tes paroles car elles sont vraies. Dis-nous comment détester notre chair, car il n’est pas permis de se tuer, et tant que nous vivons nous devons lui donner subsistance.

— Garde ta chair comme un cheval et tu vivras en sûreté. Comme à un cheval, donne-lui à manger avec mesure et du travail sans mesure. Mets une bride sur lui pour marcher suivant ta volonté et attache-le pour n’agacer personne, et qu’il soit gardé dans un réduit, et frappé s’il n’est pas obéissant. Fais ainsi Barnabé et tu vivras toujours avec Dieu. Ne vous offensez pas de mes paroles. Le prophète David faisait ainsi, comme il dit : Je suis devant toi et suis toujours près de toi comme un cheval.

Dites-moi qui est le plus pauvre, celui qui se satisfait de peu ou celui qui est peu satisfait ? Je vous dis en vérité que si le monde avait un esprit sain, personne n’amasserait rien pour lui-même mais tout serait en commun. On reconnaît sa folie en cela que plus il amasse, plus il en veut et plus il accumule pour le charnel. Je vous dis en vérité, une grande accumulation dans cette vie rend un sûr témoignage de n’avoir rien à recevoir dans l’autre. Celui qui a Jérusalem comme pays natal ne construit pas de maison en Samarie où il y a hostilité entre ces villes. Comprenez-vous ?

— Oui, dirent les disciples.

— Qu’une seule tunique vous suffise. Jetez votre sac, ne portez aucun bagage, ni scandale aux pieds. Ne pensez pas à ce qui nous arrivera mais ayez la pensée de faire la volonté de Dieu, car il pourvoira à votre nécessaire, au point que vous ne manquerez de rien.

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26

Un homme en voyage découvrit un trésor dans un champ à vendre pour cinq pièces d’argent. Dès qu’il le sut, il vendit tout de suite son manteau pour acheter ce champ. Est-ce croyable ?

— Celui qui ne croirait pas cela est fou, dirent les disciples.

— Seriez-vous fous pour ne pas donner vos cinq sens à Dieu pour acheter votre âme où est caché un trésor d’amour ? L’amour est un trésor incomparable. Et qui aime Dieu a Dieu en lui, et qui a Dieu a tout.

— Maître, dit Céphas, comment aimer Dieu d’un amour vrai ?

— En vérité je vous dis, qui ne déteste pas son père, sa mère, sa vie personnelle, sa femme et ses enfants pour l’amour de Dieu, n’est pas digne d’être aimé de Dieu.

— Maître, dit Céphas, il est écrit dans la loi de Dieu au livre de Moshé : Honore ton père afin que tu vives sur la terre longtemps. Plus loin il dit : Maudit soit le fils qui n’obéit pas à son père et sa mère. Comment peux-tu nous demander de détester père et mère ? Dieu ordonne aussi qu’un fils désobéissant soit lapidé à la porte de la ville sous la colère du peuple.

— Chacune de mes paroles sont la vérité, elles ne sont pas de moi mais de Dieu qui m’a envoyé vers la maison d’Israel. Comme je vous dis, c’est Dieu qui vous a accordé tout ce que vous possédez, lequel donc est plus précieux, le donneur ou le don ? Si ton père, ta mère ou toute autre chose est pour toi une pierre d’achoppement envers le service de Dieu, abandonne-les comme des ennemis. Dieu n’a-t-il pas dit à Abraham : Quitte la maison de ton père, de ta parenté, et va habiter la terre que Je donnerai à toi et à ta descendance. Dieu l’a dit strictement parce que le père d’Abraham était un faiseur d’images qui fabriquait et vénérait de fausses divinités. De là qu’il y eut hostilité entre eux au point que le père souhaita brûler son fils.

— Tes paroles sont vraies, dit Céphas. Maître, dis-nous comment Abraham se moqua de son père.

— Abraham avait 7 ans quand il se mit à chercher Dieu. Il dit un jour à son père :

‒ Père, qui a fait l’homme ?

‒ L’homme. Car je t’ai fait et mon père m’a fait, répondit sottement le père.

‒ Père, ce n’est pas ainsi, dit Abraham, car j’ai entendu un vieillard dire en pleurant : Mon Dieu, pourquoi ne m’as-tu pas donné des enfants ?

‒ C’est vrai mon fils, dit le père, que les dieux aident l’homme à faire l’homme, mais ils n’y mettent pas la main. Il suffit à l’homme de prier son dieu de lui donner des agneaux et des moutons et son dieu l’aidera.

‒ Père, reprit Abraham, combien y-a-t-il de dieux ?

‒ Un nombre infini, mon fils, répondit le vieil homme.

‒ Père, que m’arrivera-t-il si je sers un dieu et qu’un autre veut me faire du mal parce que je ne le sers pas ? D’une façon ou l’autre, il surviendra une dispute entre eux puis la guerre. Et si le dieu qui me veut du mal tue mon dieu, que ferais-je, car il est certain qu’il me tuera aussi.

‒ N’aie crainte fils, aucun dieu ne fait la guerre à un autre dieu, répondit le vieillard en riant. Il y a 1 000 dieux avec le grand baal dans le grand temple, j’ai presque 70 ans maintenant et je n’ai encore jamais vu un dieu en frapper un autre, pourtant tous les hommes ne servent pas le même dieu mais un pour un homme et un autre pour l’autre.

‒ Ils sont en paix entre eux ? dit Abraham.

‒ Ils le sont, dit le père.

‒ Père, à quoi ressemblent les dieux ? dit Abraham.

‒ Insensé, dit le vieillard, chaque jour je fais un dieu que je vends aux autres pour acheter du pain et tu ne sais pas à quoi ressemblent les dieux ? ! Ça c’est du bois de palme et celui-ci d’olivier. Ce petit-ci est d’ivoire, dit-il parce qu’il fabriquait l'idole, vois comme il est beau, on dirait qu’il est vivant, il ne manque que le souffle.

‒ Ainsi père, répondit Abraham, si les dieux sont sans souffle, comment donnent-ils souffle ? S’ils sont sans vie, comment donnent-ils vie ? C’est sûr qu’ils ne sont pas Dieu.

‒ Si tu avais l’âge de comprendre, j’aurais cassé ta tête avec cette hache, dit le vieillard en colère. Reste tranquille parce que tu n’as pas de compréhension.

‒ Père, si les dieux aident l’homme à faire l’homme, pourquoi l’homme fait-il des dieux ? Et si les dieux sont faits de bois, c’est une grande faute de brûler du bois, dit Abraham. Dis-moi père, après avoir fait autant de dieux, pourquoi ne t’ont-ils pas aidé à faire beaucoup d’enfants pour que tu deviennes l’homme le plus puissant du monde ? dit-il au vieillard qui était hors de lui. Dis-moi père, est-ce que le monde a été sans homme un certain temps ?

‒ Oui pourquoi ? dit le vieillard.

‒ Pour savoir qui a fait la première idole, continua Abraham.

‒ Sors vite de ma maison, dit le vieil homme. Laisse-moi faire ce dieu sans me dire un mot, car lorsque tu as faim, tu veux du pain, non des mots.

‒ Quelle belle idoleque tu tailles comme tu veux sans qu’elle se défende, dit Abraham.

‒ Tout le monde dit que c’est un dieu et toi insensé, tu dis qu’il ne l’est pas. Par mes dieux, si tu étais un homme je pourrais te tuer, dit-il en faisant mains et pieds pour chasser Abraham de la maison.

27

Surpris à la sagesse d’Abraham, les disciples rirent de la folie du vieillard. Jésus les réprouva :

— Avez-vous oublié les paroles qu’a dites le prophète : Le rire présent annonce les larmes à venir. Et plus loin : Ne va pas où l’on rit mais assieds-toi où sont ceux qui pleurent, car cette vie passe dans les misères. Au temps de Moshé, sachez que Dieu transforma de nombreux hommes d’Égypte en bêtes hideuses pour s’être moqués et ri des autres. Prenez garde de ne rire de personne de quelque manière car vous en pleurerez sûrement.

— Nous avons ri de la folie du vieil homme, répondirent les disciples.

— Je vous dis en vérité, chacun aime son semblable avec qui il trouve complaisance. Si vous n’êtes pas fous vous ne rirez pas de la folie.

— Puisse Dieu avoir pitié de nous, dirent-ils.

— Qu’il en soit ainsi.

— Maître, dit Philippe, pourquoi le père d’Abraham voulait-il brûler son fils ?

— Abraham venait d’avoir 12 ans quand son père lui dit :

‒ Demain c’est la fête de tous les dieux, nous irons au grand temple porter une offrande à mon dieu le grand baal et tu te choisiras un dieu, car que tu es en âge d’avoir un dieu.

‒ Volontiers mon père, répondit Abraham avec artifice.

Le matin de bonne heure ils allèrent au temple avant les autres, Abraham emporta une hache cachée sous sa tunique. Entrés dans le temple, tandis que la foule augmentait, Abraham se cacha derrière une idole dans un coin sombre du temple. Au retour, son père crut qu’Abraham était rentré avant lui et ne resta pas le chercher.

28

Quand tout le monde sortit du temple, les prêtres fermèrent le temple et s’en allèrent. Abraham prit alors la hache et brisa les pieds de toutes les idoles, excepté ceux du grand baal ; il plaça la hache à ses pieds au milieu des débris des vieilles statues tombées en morceaux. Mais en sortant du temple, Abraham fut aperçu par certains hommes qui le soupçonnèrent d’avoir volé quelque chose du temple et ils mirent la main sur lui. Entrés au temple et voyant leurs idoles brisées en morceaux, ils se lamentèrent en criant :

‒ Venez vite que nous tuons celui qui a tué nos dieux.

Environ 10 000 hommes accoururent avec les prêtres ensemble et interrogèrent Abraham de la raison pour laquelle il avait détruit leurs idoles.

‒ Êtes-vous fous, répondit Abraham, est-ce qu’un homme pourrait tuer un dieu ? C’est le grand dieu qui les a tués. Ne voyez-vous pas la hache qui est près de ses pieds : c’est certain qu’il ne souhaite aucune compagnie.

Le père d’Abraham arriva, troublé par les nombreux discours d’Abraham contre leurs idoles, et reconnut la hache avec laquelle Abraham avait brisé les idoles en morceaux. Il cria :

‒ Cette hache est à moi : c’est ce traître de fils qui a tué nos dieux.

Et il leur raconta tout ce qui s’était passé entre lui et son fils. Par conséquent les hommes lièrent pieds et mains d’Abraham, ils amassèrent une grande quantité de bois, le placèrent dessus et mirent feu en dessous. C’est alors que Dieu, par son ange ordonna au feu ne pas brûler son servant Abraham. Le feu s’embrasa avec fureur et brûla environ 2 000 hommes de ceux qui avaient condamné Abraham à mort. Abraham se retrouva libre après que l’ange de Dieu le porta près de la maison de son père, sans voir qui le portait : Abraham échappa ainsi à la mort.

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29

— Grande est la miséricorde de Dieu sur ceux qui l’aiment, dit Philippe. Dis-nous maître comment Abraham eut connaissance de Dieu.

— Arrivé à la maison de son père, Abraham craignit d’y entrer. Il prit une certaine distance de la maison et s’assit sous un palmier. Entré en lui-même, il se dit : Il faut qu’il y ait un Dieu qui a pouvoir et vie plus que l’homme, puisqu’il a fait l’homme. Sans Dieu, l’homme ne pourrait pas faire l’homme. Regardant alentour, vers les étoiles, la lune, et le soleil, il pensa qu’ils pourraient être Dieu, mais après avoir considéré le changement de leurs mouvements, il se dit : Il est nécessaire que Dieu ne change pas, ni que les nuages le cachent, sinon les hommes seraient réduits à rien. Resté en suspens, il entendit appeler du nom :

‒ Abraham.

Se retournant autour et ne voyant personne, il se dit : J’ai sûrement entendu en moi-même appeler du nom d’Abraham. Une seconde fois de même manière, il entendit en lui-même appeler du nom :

‒ Abraham.

‒ Qui m’appelle ? répondit-il.

‒ Je suis l’ange de Dieu, Gabriel.

Entendant cela, Abraham fut rempli de crainte. Mais l’ange le rassura :

‒ N’aie crainte Abraham, tu es un ami de Dieu depuis que tu as brisé les divinités des hommes en morceaux. Tu as été choisi par le Dieu des anges et des prophètes, tu es inscrit au livre de vie.

‒ Que devrai-je faire pour servir le Dieu des anges et des saints prophètes ? dit Abraham.

‒ Va te laver à cette fontaine, répondit l’ange, car Dieu veut parler avec toi.

‒ Comment devrai-je me laver ? dit Abraham.

L’ange se présenta sous l’aspect d’une belle jeunesse et se lava dans la fontaine.

‒ Fais ainsi à ton tour, Abraham.

Après qu’Abraham s’était lavé, l’ange dit :

‒ Monte sur cette montagne car Dieu veut te parler là.

Il monta sur la montagne comme l’ange lui dit. S’étant mis sur ses genoux, Abraham se dit : Quand le Dieu des anges me parlera-t-il ? Il entendit s’appeler lui-même d’une voix douce :

‒ Abraham.

‒ Qui m’appelle ? lui répondit-il.

‒ Abraham, Je suis ton Dieu, répondit la Voix.

Rempli de crainte, Abraham baissa sa face à terre.

‒ Comment ton servant, qui est cendre et poussière, peut-il t’entendre ?

‒ N’aie crainte. Relève-toi, Je t’ai choisi comme mon servant. Je veux te bénir et te faire grandir en un grand peuple, dit Dieu. Pars de la maison de ton père, de ta parenté, et viens habiter dans la terre que Je donnerai à toi et ta postérité.

‒ Je ferais tout Seigneur mais protège-moi qu’aucun autre dieu ne me frappe, dit Abraham.

‒ Je suis l’unique Dieu, il n’y a personne d’autre que moi, dit Dieu. Je brise et rétablis en entier, Je tue et donne vie, Je conduis au monde d’en-bas et J’en fais sortir : personne ne peut se dégager de mes mains.

Abraham connut Dieu ainsi, et Dieu lui donna l’alliance de la circoncision.

Ayant dit cela, Jésus leva ses mains, disant :

— À toi Dieu soient honneur et gloire.

— Ainsi soit-il.

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30

Jésus monta à Jérusalem à l’approche de Sukot, une fête de notre nation. Ayant prévu cela, les scribes et pharisiens s’étaient consultés pour l’attraper dans ses dires. Un docteur s’approcha et lui dit :

— Maître, que faire pour avoir la vie éternelle ?

— Qu’est-il écrit dans la loi ?

— D’aimer ton Seigneur Dieu, répondit le provocateur, et ton prochain. Tu aimeras ton Dieu avec tout ton coeur, et toute ton âme, et toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

— Tu as bien répondu. Aussi je te dis, fais ainsi et tu auras la vie éternelle.

— Qui est mon prochain ? lui dit-il.

Levant ses yeux Jésus répondit :

— Un homme descendit de Jérusalem pour aller jusqu’à Iérihou, c'est-à-dire Jéricho; une ville rebâtie sous malédiction. En chemin, cet homme fut pris par des voleurs qui, l’ayant dépouillé et frappé, le laissèrent à moitié mort en partant. Il arriva qu’un cohen passe par cet endroit et voit l’homme blessé, mais il décampa sans l’aider. Un lévite décampa de même manière sans dire un mot. Il arriva qu’un samaritain passe par là et voit l’homme blessé, il fut ému de compassion et descendit de son cheval pour s’occuper du blessé. Il lava ses blessures avec du vin, les enduit d’onguent, pansa les plaies et le rassura. Puis il le mit sur son cheval, et arrivés à l’auberge en soirée, il le confia à l’hôte pour le soigner. Le lendemain à son réveil, il lui dit :

‒ Prends soin de cet homme, je paierai tout.

Puis il remit au blessé quatre pièces d’or pour l’hôte et dit :

‒ Sois en bonne santé. Je vais vite revenir et te conduire dans ma maison.

Maintenant, dis-moi lequel d’entre eux fut le prochain ?

— Celui qui a montré miséricorde, répondit le docteur.

— Tu as bien répondu. Va et fais pareillement.

Le docteur partit embarrassé.

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31

Les cohanim s’approchèrent de Jésus et dirent :

— Maître, est-il permis de payer tribut à César ?

— As-tu de la monnaie ? dit Jésus en se tournant vers Judas.

Prenant un sou dans sa main, Jésus se tourna vers les cohanim et leur dit :

— Ce sou a une image, dites-moi de qui est l’image ?

— De César, répondirent-ils.

— Donnez à Dieu ce qui est à Dieu. Donnez à César ce qui est à César.

Ils partirent confus.

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Voici, un centurion s’approcha et dit :

— Seigneur, mon fils est malade : aie pitié de ma vieillesse.

— Le Seigneur Dieu d’Israel a pitié de toi.

L’homme s’en allait quand Jésus lui dit :

— Attends-moi, je vais venir prier sur ton fils dans ta maison.

— Je ne suis pas digne que toi, prophète de Dieu, viennes dans ma maison. La parole que tu as dite pour la guérison de mon fils me suffit, car ton Dieu t’a fait seigneur sur toutes les maladies, comme m’a dit son ange dans mon sommeil, dit le centurion.

Jésus s’étonna grandement et dit en se tournant vers la foule :

— Voici, cet étranger a plus de foi que ceux que j’ai trouvés en Israel. Va en paix, dit-il au centurion. La grande foi qu’il t’a accordée a donné la santé à ton fils.

Le centurion reprit son chemin et rencontra ses serviteurs sur la route qui lui annoncèrent que son fils était guéri.

— À quelle heure la fièvre est-elle partie ? demanda l’homme.

— La fièvre l’a quitté hier à la 6e heure, dirent-ils.

L’homme comprit que son fils reçut sa santé quand Jésus dit : Le Seigneur Dieu d’Israel a pitié de toi. L’homme crut en notre Dieu, et entré dans sa maison, il cassa toutes ses idoles en morceaux en disant :

— Seul le Dieu d’Israel est vraiment vivant. Personne ne mangera de mon pain s’il ne vénère pas le Dieu d’Israel.

32

Un expert de la loi invita Jésus à souper pour le mettre à l’épreuve, et quand Jésus arriva avec ses disciples, beaucoup de scribes dans la maison l’attendaient pour l’éprouver. Comme les disciples se mirent à table sans avoir lavés leurs mains, les scribes appelèrent Jésus et dirent :

— Pourquoi tes disciples n’observent-ils pas les rituels de nos anciens ? n’ont pas lavé leurs mains avant de manger le pain.

— Pour quelle raison je vous demande annulez-vous les lois de Dieu pour observer vos rituels ? Vous dites aux fils des pères pauvres : Offrez et faites voeu au Temple. Alors ils font voeu du peu qu’ils ont pour supporter leurs pères. Et quand les pères souhaitent prendre l’argent, les fils crient : Cet argent est consacré à Dieu. Et les pères souffrent. Faux scribes et hypocrites. Dieu utilise-t-il peut-être cet argent ? ! pas. Car Dieu ne mange pas comme le dit son servant, le prophète David : Mangerai-Je la chair des taureaux et boirai-Je le sang des moutons ? ! Si Je devais avoir faim, Je ne demanderais rien de vous, car toutes choses sont dans mes mains et l’abondance du Paradis est avec moi. Mais offrez-moi des sacrifices d’action de grâces en accomplissement de vos voeux envers moi. Mais vous hypocrites, vous faites cela pour vous remplir vos poches de la dîme sur la ruta et la menthe. Misérables, qui montrez clairement aux autres la voie par laquelle vous ne passez pas. Vous scribes et docteurs, qui mettez des poids d’une charge intolérable sur les épaules des autres mais vous-mêmes ne voulez pas les bouger d’un doigt.

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En vérité je vous dis que tout le mal est entré dans le monde sous le prétexte des anciens. Car qui a fait entrer l’idolâtrie dans le monde si ce n’est les rituels des anciens, dites-moi ?

Il y avait un roi qui aimait excessivement son père nommé Baal. À la mort de son père, pour sa consolation personnelle, le fils fit faire une image comme son père, qu’il plaça au marché de la ville. Il publia ensuite le décret que quiconque approcherait cette statue dans un espace de 15 coudées serait en sécurité, et personne ne pourrait le maltraiter sous aucun prétexte. En raison de l’avantage que les malfaiteurs en tiraient, ils se mirent à faire des offrandes de fleurs de rosiers pour honorer la statue, et en peu de temps les offrandes se changèrent en nourriture et argent, et ils en vinrent jusqu’à l’appeler dieu : ce rituel se transforma en loi au point que l’idolâtrie de baal se répandit dans le monde entier. Dieu le désapprouve sévèrement par le prophète Ésaiah : Vraiment ce peuple m’honore en vain, ils ont annulé ma loi qui leur fut donnée par mon servant Moshé pour suivre les rituels de leurs anciens. Je vous dis en vérité que manger du pain les mains sales ne souille pas l’homme. Ce qui entre dans l’homme ne souille pas l’homme, ce qui sort de l’homme souille l’homme.

— Si je mange du porc ou autres viandes impures, ne souilleront-ils ma conscience ? dit un scribe.

— La désobéissance n’entre pas en l’homme, elle sort du coeur de l’homme. L’homme sera souillé lorsqu’il mangera de la nourriture interdite.

— Tu parles beaucoup contre l’idolâtrie, comme si le peuple d’Israel avait des idoles, dit un des docteurs. Tu nous fais du tort.

— Je sais bien qu’en Israel aujourd’hui il n’y a pas d’idoles de bois, mais des idoles de chair.

— Ainsi nous sommes idolâtres ? dirent les scribes en colère.

— Je vous dis en vérité, la loi ne dit pas tu idolâtreras mais tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. Est-ce vrai ?

— C’est vrai, dirent-ils tous.

33

En vérité, ce qu’un homme aime, ce pour lequel il laisse toute autre chose, est son dieu :
le fornicateur idolâtre la courtisane ;
 
le glouton ou l’ivrogne idolâtre sa propre chair ;

le convoiteux idolâtre l’or et l’argent.
Ainsi pour tous les autres pécheurs.
Rappelez-vous ce que dit Dieu en parlant à Israel et vous verrez que ce péché est grave, comme Moshé et Joshua l’ont écrit dans la Loi : Tu ne feras pour toi-même aucune image de ces choses qui sont au ciel, ni celles sous le ciel, ni des choses sur la terre, ni celles sur l’eau, ni celles sous l’eau : Je suis ton Dieu fort jaloux qui fera vengeance de ce péché sur les pères et sur leurs enfants jusqu’à la 4e génération. Souvenez-vous quand notre peuple a fait le veau et qu’ils l’ont adoré, comment Joshua et la tribu de Lévi ont pris l’épée par ordre de Dieu et tuèrent parmi eux 120 000 de ceux qui n’avaient pas imploré à Dieu miséricorde. Comme le jugement de Dieu est terrifiant contre les idolâtres…

— Quel est le plus grand péché ? demanda celui qui l’avait invité.

— Quelle est la plus grande ruine d’une maison ?

Tout le monde fit silence et Jésus pointa la fondation de son doigt.

— Si la fondation laisse passer, la maison tombe aussitôt en ruine au point qu’il faut rebâtir à neuf. Toute autre section qui laisse passer peut être réparée. Je vous dis que l’idolâtrie est le plus grand péché car il prive l’homme de foi et par conséquent de Dieu, car il ne peut pas avoir d’amour spirituel. Tout autre péché laisse à l’homme l’espoir d’obtenir miséricorde, aussi je dis que l’idolâtrie est le plus grand pêché.

Tous étaient stupéfaits à ses paroles sachant qu’en aucune façon cela ne pouvait être contesté.

34

Quelqu’un se tenait à la porte ayant sa main droite contorsionnée et ne pouvait s’en servir. Jésus éleva son coeur vers Dieu et pria. Puis il dit :

— Pour que vous sachiez que mes paroles sont vraies, je dis au Nom de Dieu, homme étend ta main infirme.

Il étira entièrement sa main comme si elle n’avait rien eu. Ils se mirent à manger avec la crainte de Dieu. Ayant peu mangé Jésus dit de nouveau :

— Je vous dis en vérité qu’il vaut mieux brûler une ville que d’y laisser un mauvais rituel. Car c’est pour cette raison que la colère de Dieu est avec les rois et les princes de la terre à qui Dieu a donné l’épée pour détruire toutes les erreurs.

===

Lorsque tu es invité, rappelle-toi de ne pas te mettre à la plus haute place. Car à la venue d’un plus grand ami, si l’hôte te dit : Lève-toi et assieds-toi plus bas. Ce serait pour toi une honte. Assois-toi à la place la plus insignifiante, et si l’hôte te dit : Lève-toi ami, et viens t’asseoir ici au-dessus. Tu auras alors grand honneur. Celui qui s’élève sera humilié, celui qui s’humilie sera élevé.

===

Je vous dis en vérité, satan ne devint pas un réprouvé pour d’autre péché que son arrogance. Comme dit le prophète Ésaiah qui l’a réprimandé par ces mots : Comme tu es tombé du ciel, brillance, qui étais la beauté des anges et irradiais comme le lever du jour, vraiment ton arrogance fut abattue jusqu’à terre. Je vous dis en vérité que si l’homme connaissait ses misères, il pleurerait toujours ici sur terre et se considérerait plus vilain que toutes les autres choses. Ce n’est pas pour d’autre raison que le premier homme et sa femme ont pleuré sans cesse pendant 100 ans, car ils ont imploré la compassion de Dieu quand ils surent vraiment où ils étaient tombés par leur arrogance.

===

Après avoir dit ceci, Jésus rendit grâces. En ce jour on rapporta les grandes choses que Jésus dit et le miracle qu’il fit dans Jérusalem, de sorte que le peuple remerciait Dieu et bénissait son saint Nom. Ayant su qu’il avait parlé contre les rituels des anciens, les scribes et cohanim furent consumés d’une plus grande haine et endurcirent leur coeur comme pharaon et cherchèrent l’occasion de le tuer.

35

Jésus quitta Jérusalem et se rendit vers le désert au-delà du Jourdain. Assis autour de Jésus, ses disciples lui demandèrent :

— Maître, dis-nous comment satan est tombé par arrogance ? Nous avons entendu qu’il tomba par désobéissance et qu’il pousse toujours les hommes à mal agir.

— Dieu créa une masse de terre qu’il laissa 25 000 ans sans rien faire. Étant pour ainsi dire cohen et chef des anges, satan sut que Dieu prendrait de cette masse de terre 144 000 êtres marqués du sceau de prophétie et l’Envoyé de Dieu dont il avait créé l’âme 60 000 ans avant rien d’autre. Indigné, il se mit à provoquer les anges :

‒ Vous verrez qu’un jour Dieu voudra que nous fassions révérence à cette terre. Mais pour nous qui sommes esprits, il ne convient pas d’agir ainsi, dit-il.

Beaucoup se détournèrent alors de Dieu. Un jour que tous les anges étaient rassemblés, Dieu dit :

‒ Que ceux qui me considèrent leur Seigneur fassent tout de suite révérence à cette terre.

Ceux qui aimaient Dieu s’inclinèrent, mais satan dit pour ceux qui étaient de son avis :

‒ Seigneur, pour nous qui sommes esprits, il n’est pas juste de faire révérence à cette boue.

Ayant dit cela, satan devint horrible et effrayant d’aspect et ses suivants devinrent vilains. À cause de leur rébellion Dieu retira d’eux la beauté dont il les avait revêtus en les créant. Quand les saints anges relevèrent leurs têtes et virent les monstres épouvantables que satan et ses suivant étaient devenus, ils se jetèrent face devant par la crainte.

‒ Seigneur, tu as fait de moi une horreur injustement, dit satan. Je me contenterai d’annuler tout ce que tu feras.

‒ Tu es seigneur brillance, ne l’appelle pas Seigneur, dirent les autres démons.

‒ Repentez-vous, dit Dieu aux suivants de satan, et reconnaissez que Je suis votre Créateur Dieu.

‒ Tu n’es pas juste, nous regrettons de t’avoir fait quelconque révérence, car satan qui est juste et innocent est notre seigneur, répondirent-ils.

‒ Soyez maudits en vous séparant de moi, Je n’aurais pas de miséricorde pour vous, dit Dieu.

À son départ, satan cracha sur cette masse de terre et l’ange Gabriel retira ce crachat avec un peu de terre.

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36

Les disciples furent grandement étonnés de la rébellion des anges.

— Je vous dis en vérité, celui qui ne fait aucune prière est plus mauvais que satan et subira les plus grands tourments. Car avant sa chute, satan n’avait pas d’exemple de crainte et Dieu n’a pas tant fait pour le solliciter au repentir en envoyant un prophète. Quant aux hommes, je dis qu’ils ont d’infinis exemples de la justice de Dieu et malgré cela ils vivent sans égard ni crainte, comme si Dieu n’y était pas, comme dit le prophète David : L’insensé dit dans son coeur, il n’y a pas de Dieu ; aucun d’eux ne fait le bien, ils se sont corrompus jusqu’à devenir méprisables. Priez sans cesse, mes disciples, pour que vous puissiez recevoir. Qui cherche trouve, qui demande reçoit, on ouvre à celui qui frappe. Dans votre prière, ne cherchez pas à trop parler. Car Dieu regarde le coeur, comme il dit à Shlomoh : Donne-moi ton coeur mon servant.

Comme Dieu vit, je vous dis en vérité que les hypocrites multiplient leurs prières pour être vus à chaque coin de la ville et se faire considérer saints par la foule, bien que leurs coeurs remplis de malveillance n’aient aucun sentiment pour ce qu’ils prient. Je vous dis en vérité, très peu font de vraie prière : et par conséquent, satan a pouvoir sur eux dans le Temple même, car Dieu ne veut pas de ceux qui le vénèrent que des lèvres. Leurs lèvres demandent miséricorde mais leur coeur se rebelle contre sa justice, comme dit par le prophète Ésaiah : Éloigne ce peuple qui m’irrite, car ils m’honorent de leurs lèvres mais leur coeur est distant de moi. Je vous dis en vérité, qui va prier sans d’abord réfléchir, se moque de Dieu. Qui aurait le dos tourné en parlant avec Hérode, ou en lui disant du bien du gouverneur Pilate qu’il déteste à mort ? ! Sûrement personne. Qui irait parler au gouverneur romain ou à Hérode sans avoir fait le point de sa pensée, à qui s’adresser, et ce qu’il va faire, dites-moi ? Sûrement personne. Si l’homme fait ainsi pour parler à un homme, que doit faire l’homme pour parler à Dieu ? Pour lui demander miséricorde de ses péchés et le remercier de tout ce qu’il lui a donné ? Pas moins pour l’homme qui fait une prière sans s’y préparer. S’il tourne le dos à Dieu et dit du bien de satan devant lui, c’est parce que son coeur a l’amour d’un péché dont il ne se repent pas. Comment pourriez-vous pardonner celui qui vous a frappé s’il dit pardonne-moi de ses lèvres mais vous donne un coup de ses mains ? Pareillement Dieu. Il n’aura pas de miséricorde pour ceux qui disent aie pitié de nous Seigneur de leurs lèvres mais dans leur coeur aiment le péché, et pensent à de nouveaux péchés.

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37

Les disciples pleurèrent sur ces paroles de Jésus et ils le supplièrent :

— Apprends-nous à prier, seigneur.

— Pensez à ce que vous feriez si le gouverneur romain vous prenait pour vous mettre à mort et faites pareillement quand vous irez prier. Que vos paroles soient celles-ci :

Seigneur notre Dieu, béni est ton saint Nom. Que ton Royaume vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous le pain de chaque jour et pardonne-nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux qui pèchent contre nous. Ne nous laisse pas tomber dans la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi, notre seul Dieu, qu’appartiennent gloire et honneur à toujours.

38

— Maître, dit Jean, allons nous purifier comme Dieu l’ordonne par Moshé.

— Penses-tu que je suis venu détruire la loi et les prophètes ? Comme Dieu vit, je vous dis en vérité que, je ne suis pas venu les détruire mais les appliquer comme chaque prophète a appliqué la loi de Dieu; et tout ce que Dieu a dit par les autres prophètes.

Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; celui qui rompt la plus petite loi ne peux plaire à Dieu. il sera le plus petit dans le Royaume de Dieu et il n’en aura aucune part. Je vous dis de plus, une syllabe de la loi ne peut se rompre sans gravement pécher. Je vous dis que vous devez appliquer ces mots que Dieu dit par le prophète Ésaiah : Lavez-vous pour être purs, emportez vos pensées loin de mes yeux.

En vérité, à celui qui aime les péchés dans son coeur, même l’eau de toute la mer ne le purifiera pas : et s’il ne fait pas de prière sans s’être lavé comme il plait à Dieu, il charge son âme d’un péché comme l’idolâtrie.

Croyez-moi en vérité, l’homme obtiendra tout ce qu’il demande s’il fait une prière comme il convient à Dieu. Rappelez-vous les servants de Dieu, comment par leurs prières Moshé châtia l’Égypte et ouvrit la Mer rouge où pharaon et son armée se noyèrent. Joshua fit immobiliser le soleil. Shemouelfrappa de terreur l’innombrable armée des philistins. Éliah fit tomber du ciel une pluie de feu. Élisha ressuscita un mort. ainsi que beaucoup de prophètes et d’autres saints qui obtinrent tout ce qu’ils demandèrent en prière. car ces vrais hommes ne cherchaient pas leurs intérêts personnels dans leurs affaires, mais Dieu seul et son honneur.

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39

— Maître, dit Jean, dis-nous comment Adam a péché par vanité ?

— Après que Dieu chassa satan et que l’ange Gabriel avait purifié la masse de terre où cracha satan, Dieu créa alors tout ce qui vit, tant les animaux qui volent que ceux qui nagent et marchent. Et Dieu embellit le monde de tout ce qu’il a. Un jour que satan s’était approché des portes du Paradis, il vit les chevaux manger l’herbe et leur dit que leur labeur serait pénible si ce tas de terre recevait une âme. et qu’il serait à leur avantage de piétiner ce tas de terre jusqu’à être bon à rien. Les chevaux se cabrèrent et se mirent fougueusement à piétiner ce tas de terre étendu parmi les lys et les roses. Dieu donna âme à l’impur ramassis de terre où fut enterré le crachat de satanque Gabriel avait retiré de la masse, et le chien se dressa en aboyant, faisant peur aux chevaux qui s’enfuirent. Dieu donna son âme à l’homme alors que tous les saints anges chantaient : Béni est ton saint Nom, Seigneur notre Dieu !

Adam se leva sur ses pieds et aperçut dans les airs un écrit brillant comme le soleil qui disait :
Dieu seul digne de louange et l'Envoyé de Dieu.

‒ Je remercie Seigneur, mon Dieu, de m’avoir créé de la bonté, dit Adam quand il ouvrit la bouche. Je te prie de me dire la signification de ce message, y a-t-il eu d’autres hommes avant moi ?

‒ Tu es bien venu, mon servant Adam. Je te dis que tu es le premier homme que J’ai créé, dit Dieu. Celui que tu as vu est ton fils et mon Envoyé qui sera pour le monde à venir, qui donnera lumière au monde à sa venue dans de nombreuses années. Son âme fut placée dans la splendeur célestielle 60 000 ans avant que Je crée toutes choses et pour qui J’ai créé toutes choses.

‒ Seigneur Dieu, pria Adam, accorde-moi cet écrit aux ongles des doigts de mes main.

Dieu donna cet écrit sur les pouces du premier homme :
sur l’ongle du pouce de la main droite : Dieu seul digne de louange.
sur l’ongle du pouce de la gauche : Envoyé de Dieu.
Le premier homme embrassa ces mots avec affection paternelle et frotta ses yeux en disant :

‒ Béni est le jour que tu viendras dans le monde.

‒ Il est bien qu’il ne reste pas seul, dit Dieu voyant l’homme dans la solitude.

Il le fit dormir et prit une côte près de son coeur et combla avec la chair l’endroit de la côte. Il fit Ève et la donna pour compagnie à Adam. Il plaça la paire comme seigneurs au Paradis en leur disant : Voici que Je vous donne tous les fruits à manger, sauf les grains de pommes. Prenez garde en aucun cas de manger ces fruits car vous deviendrez impurs et Je ne supporterais pas que vous restiez là, mais vous serez emmenés là où vous subirez de grandes misères.

40

Quand satan apprit cela, il devint fou d’indignation. Il approcha la porte du Paradis où se tenait en garde, un effroyable serpent, qui avait des pattes comme un chameau et les ongles de pied tranchants de chaque côté comme un rasoir. Le rival dit :

‒ Laisse-moi que j’entre dans le Paradis.

‒ Comment te laisserais-je entrer si Dieu m’a ordonné de te faire sortir ? dit le serpent.

‒ Vois comment Dieu t’aime en te plaçant hors du Paradis pour faire la garde sur ce tas de boue qu’est l’homme, dit satan. Si tu me portes dans le Paradis, je te ferais si terrifiant que tous s’enfuiront de toi, alors tu iras et resteras selon ton plaisir.

‒ Comment te mettrai-je dedans ? dit le serpent.

‒ Tu es grand, ouvre ta bouche et j’entrerai dans ton ventre, dit satan. Entré dans le Paradis, tu me placeras près de ces deux tas de boue qui marchent depuis peu sur la terre.

Le serpent fit ainsi. il plaça satan près de Ève, tandis que son compagnon Adam dormait. satan se présenta devant la femme comme un bel ange et lui dit :

‒ Pourquoi ne mangez-vous pas ces grains de pommes ?

‒ Notre Dieu nous a dit que nous deviendrions impurs en mangeant cela et il nous sortirait du Paradis, dit Ève.

‒ Il ne dit pas vrai. Tu dois savoir qu'il est envieux et mauvais, dit satan, il ne tolère pas d’égaux et garde tout le monde en esclavage. Il vous a dit cela pour que vous ne deveniez pas égal à lui. Mais si toi et ton compagnon agissez suivant mon conseil, vous mangerez de ces fruits ainsi que les autres, et vous ne serez pas soumis aux autres, vous connaîtrez le bien et le mal comme lui et vous ferez ce qui vous plaît car vous serez égal à lui.

Ève prit cela et mangea. Quand son compagnon se réveilla, elle raconta tout ce que satan avait dit : il prit ce que sa compagne lui offrit et mangea. et Comme la nourriture descendait, il se souvint des paroles de Dieu et voulut arrêter la nourriture. il mit sa main dans sa gorge, là où chaque homme a la marque.

41

Tous deux reconnurent qu’ils furent dénudés et eurent honte : ils prirent des feuilles de figuier pour revêtir leurs parties privées. À la mi-journée, voici que Dieu leur apparut et appela Adam :

‒ Adam, où es-tu ?

‒ Je me cache de ta présence Seigneur. car moi et ma compagne sommes dénudés, et honteux de nous présenter devant toi, répondit-il.

‒ Qui vous a volé votre innocence ? dit Dieu. À moins d’avoir mangé le fruit à cause duquel vous êtes impurs, et ne pourrez rester plus longtemps au Paradis.

‒ Seigneur, répondit Adam, celle que tu m’as donnée pour compagne m’a supplié d’en manger. aussi j’en ai mangé.

‒ Pourquoi en as-tu donné à ton compagnon ? dit Dieu à la femme.

‒ J’en ai mangé parce que satan m’a truquée, répondit Ève.

‒ Comment ce réprouvé est-il entré ici ? dit Dieu.

‒ Un serpent qui se tient à la porte nord l’a emmené près de moi, dit Ève.

‒ Parce que tu as écouté la voix de ta compagne, dit Dieu à Adam. et mangé le fruit : que la terre soit maudite dans tes travaux et te produise ronces et épines. Ainsi, tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage et te souviendras que tu es terre, et terre tu retourneras. Et toi qui as écouté satan en donnant à manger à ton compagnon, dit Dieu à Ève. tu seras sous l’autorité de l’homme qui te gardera comme servante et tu donneras naissance avec douleur.

Ayant appelé le serpent, Dieu appela l’ange Michael qui tient l’épée de Dieu et dit :

‒ Fais sortir du Paradis ce mauvais serpent en premier, et au dehors coupe ses jambes : que sa vie se traîne à terre s’il veut marcher.

Dieu appela satan qui vint en riant. Dieu dit :

‒ Parce que toi, réprouvé, as truqué ceux-là pour qu’ils deviennent impurs, Je veux que toutes leurs impuretés, et celles de leurs fils qui feront vraiment pénitence pour me servir, quand elles sortiront de leur corps, qu’elles entrent par ta bouche : tu seras ainsi rassasié d’impuretés.

‒ Puisque tu veux me faire encore pire, je ferais ce que je serais encore capable, dit satan après avoir rugi horriblement.

‒ Sors maudit de ma présence, dit Dieu.

Et satan sortit. Dieu dit à Adam et Ève qui pleuraient tous les deux :

‒ Sortez faire pénitence hors du Paradis. Ne laissez pas faillir votre espérance, car J’enverrai votre fils de telle façon que votre semence retirera la domination de satan sur la race humaine. À mon Envoyé Saint Exprit qui viendra, à lui Je donnerai toutes choses.

Et Dieu se cacha. L’ange Michael les sortit hors du Paradis. Adam se retourna et vit l’écrit au-dessus de la porte :Dieu seul digne de louange, etEnvoyé de Dieu.

‒ Dieu veuille que tu viennes vite nous retirer de la misère, mon fils, dit-il en pleurant.

C’est ainsi que satan et Adam ont péché par arrogance. l’un par mépris pour l’homme, l’autre par volonté de se faire égal à Dieu.

Jésus pleura. Les disciples pleurèrent aussi à cette histoire.

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42

Paroles de Jean le-baptiseur (aussi dans Mathieu 3.11) : Tel est le récit de Jean-Baptiste lorsque les juifs envoyèrent des sacrificateurs et des lévites de Jérusalem pour lui demander : Qui es-tu ? Et il a avoué et nié que non. Mais a avoué : Je ne suis pas le messie. Et ils lui dirent : Alors es-tu Éliah ? Et il a dit : Je ne le suis pas. Es-tu ce prophète ? Qui es-tu que nous puissions répondre à ceux qui nous ont envoyé, que dis-tu de toi-même ? Ceux encore qu’ils ont envoyés étaient des pharisiens qui lui ont demandé : Pourquoi baptises-tu alors si tu n’es pas ce messie, ni Éliah, ni ce prophète ? Jean leur répondit : Je baptise par l’eau, mais vous trouverez un parmi vous, lui que vous ne connaissez pas, qui baptisera par le feu. Il viendra après moi mais il est plus grand que moi, et je ne suis pas digne de délier le soulier. Ces choses ont été dites à Bethabara au-delà de la Jordanie où Jean baptisait.

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Ils virent venir un grand nombre de personnes après que le chef cohanim prit conseil entre eux pour l’attraper dans ses dires. et il avait envoyé quelques lévites et des scribes pour le questionner.

— Es-tu Éliah, Jérémiah ou un des anciens prophètes ?

— Non, répondit Jésus.

— Qui es-tu ? Dis-le-nous pour témoigner à ceux qui nous envoient. Et si tu n’es pas Éliah ou l’un des prophètes, pourquoi prêches-tu un autre enseignement et te fais-tu passer pour plus grand que le messie ?

— Les miracles que Dieu fait par mes mains témoignent que je dis ce que veut Dieu.

Les scribes et les lévites s’en allèrent confus. Quand ils rapportèrent tout, les chefs cohanim dirent qu’il avait le démon dans son dos qui rapportait tout. Jésus dit à ses disciples :

— Je vous dis en vérité, les chefs des anciens de notre peuple cherchent une occasion contre moi.

— Ne va plus à Jérusalem, dit Céphas.

— Es-tu insensé pour ignorer ce que tu dis ? Il est nécessaire que j’endure beaucoup de persécutions, comme tous les prophètes et les saints de Dieu ont enduré. N’aie crainte, il y en a pour nous, il y en a contre nous.

Jésus partit pour se rendre au mont Tabor. Céphas, Jacob, Jean son frère, et celui qui écrit ceci montèrent avec lui. Là une grande lumière brilla au-dessus de lui, ses habits devinrent blancs comme la neige et son visage irradia comme le soleil. Voici que Moshé et Éliah parlèrent avec Jésus de tout ce qui arriverait à notre race et à la ville sainte.

— On est bien ici seigneur, dit Céphas. Si tu veux nous ferons trois tentes ; une pour toi, une pour Moshé, l’autre pour Éliah.

Tandis qu’il parlait, ils furent recouverts d’une nuée blanche et entendirent une voix qui dit :

— Voici mon servant en qui Je me complais : écoutez-le.

Les disciples tombèrent face contre terre de frayeur, comme morts. Jésus descendit et releva ses disciples.

— N’ayez crainte ! Dieu vous aime et a fait cela pour que vous croyiez en mes paroles.

Jésus redescendit vers les huit disciples qui l’attendaient en bas. Les quatre rapportèrent aux huit tout ce qu’ils avaient vu. Dès ce jour, tout doute sur Jésus sortit de leur coeur, sauf Judas Keriyot qui ne croyait pas.

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43

Jésus s’assit au pied du mont et ils mangèrent des fruits sauvages, car ils n’avaient pas de pain.

— Tu nous as dit plusieurs choses du Messie, dit Adriéh. Par bonté, dis-nous tout clairement.

Les autres disciples supplièrent de la même manière, aussi Jésus dit :

— Celui qui travaille, travaille dans le but de trouver satisfaction. En vérité je vous dis, Dieu est parfait et n’a pas besoin de satisfaction, vu qu’il a satisfaction en lui-même. Ainsi, en voulant travailler, il créa son Envoyé, le Saint Esprit, avant toutes choses pour qui il détermina de tout créer, pour que les créatures trouvent bénédiction et joie en Dieu, pour que son Envoyé prenne plaisir en toutes ses créatures qu’il a assignées d’être ses esclaves. Pourquoi serait-ce ainsi sinon qu’il l’a voulu ainsi. Je vous dis en vérité, chaque prophète qui est venu n’a apporté qu’à une seule nation le témoignage de la compassion de Dieu ; ainsi leurs paroles ne s’étendirent qu’au peuple à qui ils avaient été envoyé.

À la venue de l’Envoyé de Dieu, le Saint Esprit, Dieu lui donnera de sa main le sceau vivant pour porter le salut et la compassion à toutes les nations du monde qui recevront son enseignement. Il viendra avec puissance sur les impies, pour détruire l’idolâtrie et confondre satan, comme Dieu a promis à Abraham en disant : Voici Abraham, comme tu as brisé les idoles, à ta postérité qui fera ainsi, Je bénirai toutes les tribus de la terre par ta postérité.

— Maître, dit Jacob, dis-nous par qui cette promesse se fait ? Car les juifs disent par Isaac et les ismaélites par Ishmael. Dis-nous la vérité, car nous savons que tu es envoyé par Dieu.

— De qui David est-il le fils, et de quelle lignée ?

— D’Isaac, dit Jacob. Isaac est le père de Jacob, Jacob est le père de Judah, de la lignée de David.

— De quelle lignée sera l’Envoyé de Dieu à sa venue ?

— De David, répondirent les disciples.

— Pourtant ne fautez pas envers l’Esprit que Dieu appelle seigneur : Dieu dit à mon seigneur, assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que Je fasse de tes ennemis ton marchepied. Dieu enverra ta verge qui dominera au sein de tes ennemis. Si l’Envoyé de Dieu que vous appelez messie est le fils de David, pourquoi David l’appelle-t-il seigneur ?

44

L’Envoyé de Dieu est la Splendeur qui donne joie auprès de tout ce que Dieu a fait, il est doté :
-- de l’esprit de compréhension et de conseil ;

-- de l’esprit de sagesse et de force ;
-- de l’esprit de crainte et d’amour ;
-- de l’esprit de prudence et de tempérance ;
il est doté :
-- de l’esprit de charité et de compassion ;

-- de l’esprit de justice et de piété ;
-- de l’esprit de douceur et de patience qu’il a reçu trois fois plus que Dieu a donné à toutes ses créatures.

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Paroles de Jean le-baptiseur (aussi dans Mathieu 3.11 et l'Évangile de l’enfance p. 257) : Le temps de sa venue dans le monde est béni. Croyez-moi que je l’ai vu et je lui ai donné révérence comme chaque prophète qui l’a vu, puisque Dieu leur a accordé la prophétie par son Esprit. Et quand je l’ai vu, mon âme fut remplie de consolation : Dieu digne de louange est avec toi. Qu’il fasse que je sois digne de délacer tes souliers.

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45

L’ange Gabriel alla vers Jésus et lui parla de sorte que nous entendions aussi sa voix :

— Lève-toi et va à Jérusalem.

Jésus partit, il alla à Jérusalem le jour de shabat et se mit enseigner aux gens. Le peuple avec le grand cohen accoururent ensemble au Temple. Les cohanim s’approchèrent de Jésus :

— Maître, il nous a été rapporté que tu parles mal de nous, prends garde qu’un malheur t’arrive.

— Je vous dis en vérité, je parle mal des hypocrites, je parle contre vous si vous êtes hypocrites.

— Dis-nous ouvertement qui est hypocrite ? répondirent-ils.

— Je vous dis en vérité, celui qui fait une bonne chose pour que les hommes le voient est un hypocrite. Son action ne pénètre pas son coeur que les hommes ne peuvent pas voir, laissant en dedans toute pensée impure et toute mauvaise convoitise. Savez-vous qui est hypocrite ? Celui qui sert Dieu avec sa langue tandis qu’il sert les hommes avec son coeur, et en mourant ce misérable perd toute récompense. À ce sujet le prophète David dit : Ne mettez pas votre confiance dans les princes ni dans les fils de l’homme en qui n’est aucun salut, car leurs pensées périssent à leur mort. Ils sont privés de récompense avant la mort comme Job le prophète de Dieu dit : L’homme est si instable qu’il ne reste jamais à la même place, s’il te félicite aujourd’hui, le lendemain il te maltraite ; s’il te récompense aujourd’hui, le lendemain il se fera une joie de te dépouiller.

Malheur aux hypocrites qui se récompensent de vanité. Comme Dieu vit, en présence duquel je me tiens, l’hypocrite est un voleur qui profane la loi lorsqu’il s’en sert pour paraître bien : il vole l’honneur et la gloire qui ne reviennent qu’à Dieu seul. De plus je vous dis, l’hypocrite n’a aucune foi, car s’il croyait que Dieu qui voit tout sanctionne ce mal d’un terrible jugement, il purifierait son coeur. Mais parce qu’il n’a aucune foi, il se remplit d’erreurs qu’il garde dans son coeur. Je vous dis en vérité, l’hypocrite ressemble à une tombe, blanche dehors mais pleine de pourritures et de vers dedans.

Mais vous, cohanim, si vous servez Dieu parce que votre Dieu qui vous a créés vous le demande, je ne parle pas contre vous si vous servez Dieu, mais seulement si vous faites tout par gain, achetez et vendez dans le Temple comme dans une place de marché, sans égard au Temple de Dieu, une maison de prière, et non pour marchander et vous en faire une caverne de voleurs. En vérité je vous dis, satan et ses suivants, hypocrites et faiseurs de mal, cherchent continuellement à annuler les lois de Dieu ; d’abord par de fausse doctrine, puis par une vie d’obscénités : ils ont presque tout contaminé au point que la vérité se trouve à peine. Malheur aux hypocrites. Les flatteries envers eux dans ce monde se changeront en tourments et en insultes dans le Shéol.

Si vous mettez Dieu hors de votre pensée et tout faire pour plaire aux hommes, alors contre vous je dis tout haut que vous êtes les fils du démon, non d’Abraham qui a quitté la maison de son père et voulait sacrifier son propre fils par amour pour Dieu. Malheur à vous si vous êtes ainsi, cohanim et docteurs, car Dieu vous enlèvera le Sacerdoce.

46

Jésus dit encore :

— Je vais mettre un autre exemple devant vous. Un propriétaire qui avait planté une vigne fit une haie pour que les bêtes ne la piétinent pas, et construit à son centre un pressoir à vin, puis il la confia à des vignerons. Le temps venu pour percevoir le vin, il envoya ses serviteurs, mais lorsque les vignerons les virent, ils en lapidèrent certains, en brûlèrent plusieurs, et en déchirèrent d’autres au couteau, et ils firent cela de nombreuses fois. Dites-moi ce que doit faire le seigneur de la vigne à ces vignerons ?

— Qu’il les tue avec la même méchanceté et donne sa vigne à d’autres vignerons, dirent les gens.

— Ne savez-vous pas que la vigne est la maison d’Israel et les vignerons le peuple de Judah et de Jérusalem ? Malheur à vous parce que Dieu est en colère contre vous pour avoir déchirés tant de prophètes de Dieu, au point qu’au temps d’Achab il ne se trouvait personne pour enterrer les saints de Dieu.

Quand il finit de parler, les chefs cohanim voulurent l’attraper mais ils eurent peur des gens du peuple qui l’honoraient.

===

Jésus aperçut une femme ayant la tête penchée vers le bas depuis sa naissance, et il dit :

— Dans le Nom de notre Dieu, femme lève la tête que ceux-là sachent que la vérité parle et qu’il veut que je la dise.

La femme se redressa entièrement et se mit à glorifier Dieu. Le grand cohen cria :

— Ce n’est pas un envoyé de Dieu vu qu’il ne garde pas le shabat : il a guéri une infirme aujourd’hui.

— Dis-moi, est-il interdit maintenant de parler le jour du shabat et prier pour le salut des autres ? ! Qui parmi vous à shabat ne retire-t-il pas son âne ou son boeuf s’il tombe dans la fosse à shabat ? Sûrement personne. Aurais-je rompu le jour de shabat en ayant donné la santé à une fille d’Israel ? ! Ici ton hypocrisie se reconnaît sûrement.

Comme ils sont nombreux ici aujourd’hui à craindre le tranchant d’une paille de l’oeil de l’autre alors qu’une poutre est préparée pour trancher leur propre tête. Comme ils sont nombreux à craindre la fourmi sans se soucier de l’éléphant.

Ayant dit cela, il sortit du Temple. Les cohanim rongeaient de rage entre eux, étant dans l’incapacité de le prendre pour faire avec lui suivant leur volonté, comme leurs pères faisaient contre les saints de Dieu.

 

RÔLE PROPHÉTIQUE

47

Dans la 2e année de son ministère prophétique, Jésus descendit de Jérusalem pour se rendre à Nain. Quand il approcha à la porte de la ville, les habitants portaient au sépulcre le seul fils d’une veuve, pour qui tous pleuraient. Lorsque Jésus arriva, les hommes comprirent que Jésus, le prophète de Galilée, était arrivé et l’implorèrent pour le garçon mort, car en tant que prophète, lui, ainsi que ses disciples, pouvaient le relever. Jésus fut grandement dans la crainte et en se tournant vers Dieu, il dit :

— Seigneur, retire-moi de ce monde insensé qui m’appelle presqu’un dieu.

Puis il pleura. L’ange Gabriel vint lui dire :

— N’aie crainte-Jésus. Dieu t’a donné pouvoir sur toute infirmité, au point que tout ce que tu accorderas dans le Nom de Dieu, s’accomplira entièrement.

— Que ta volonté se fasse Seigneur, Dieu tout-puissant et graciant, dit Jésus soulagé.

Il s’approcha alors de la mère du mort et lui dit avec compassion :

— Ne pleure pas femme. Je te dis dans le Nom de Dieu, dit-il en prenant la main du mort, jeune homme lève-toi guéri…

Et le garçon se releva. Tous furent remplis de crainte et dirent :

— Dieu a visité son peuple.

— Il a fait venir un grand prophète parmi nous.

48

L’armée des romains était en Judah dans ce temps-là. Notre pays leur fut soumis à cause des péchés de nos pères. Les romains avaient pour habitude de vénérer et appeler dieu quiconque faisait une nouvelle chose au profit des gens du commun. Les soldats qui se trouvaient à Nain firent des reproches aux uns et aux autres en disant :

— L’un de vos dieux vous a visité et vous n’en tenez pas compte. Pour nous sûrement, si nos dieux nous avaient visités, nous leurs aurions donné tout ce que nous avons. Voyez combien nous craignons nos dieux, nous donnons à leurs images le meilleur de tout ce que nous avons.

Cette manière de parler, instiguée par satan, souleva une grande sédition parmi les gens de Nain. la discorde était telle que plusieurs de Nain disaient :

— Il est notre Dieu qui nous a visités.

— Dieu est invisible, disaient d’autres, et personne ne l’a vu pas même son servant Moshé, ce n’est donc pas Dieu mais son fils.

— Il n’est pas Dieu, disaient d’autres encore, ni fils de Dieu, car Dieu n’a pas de corps pour engendrer, mais c’est un grand prophète de Dieu.

C’est ce que satan avait instigué, et une grande ruine allait survenir sur notre peuple dans la 3e année du ministère prophétique de Jésus. Jésus ne s’attarda pas à Nain, il s’en détourna pour aller à Capharnaum.

Quand il y arriva, les habitants rassemblèrent tous les gens malades qu’ils avaient, et les placèrent face au porche où Jésus et ses disciples logeaient. L’ayant interpellé, ils le supplièrent pour leur santé, et Jésus posa les mains sur chacun d’eux en disant :

— Dieu d’Israel, par ton saint Nom, donne la santé à ce malade…

Chacun d’eux fut guéri. À shabat, Jésus alla à la synagogue et tout le peuple vint ensemble pour l’écouter parler.

49

Ce jour-là le scribe lisait ces psaumes de David : Quand je trouverais du temps, je jugerais avec droiture. après la lecture des prophètes, Jésus se leva et fit silence de ses mains, il ouvrit la bouche et dit :

— Frères, vous avez entendu ces paroles des psaumes disant qu’il jugera avec droiture lorsqu’il trouvera du temps. Je vous dis en vérité, beaucoup de ceux qui jugent tombent sous le jugement parce qu'ils jugent selon ce qui ne leur plait pas, et jugent à l’avance de ce qui leur plait. Le Dieu de nos pères nous crie par son prophète David : Jugez équitablement, fils d’homme. Quels misérables, ceux qui se placent aux coins des rues et ne font rien d’autre que juger ceux qui passent en disant : Celui-là est beau. celui-ci laid. celui-là bien. celui-ci mal. Malheur à ceux qui retirent de leur pensée le sceptre du jugement de Dieu qui dit : Je suis juge et témoin. Je ne donnerai mon honneur à personne. En vérité, ils témoignent de ce qu’ils n’ont pas vraiment vu, ni entendu. et jugent sans avoir été constitués juges : ils sont en abomination sur terre aux yeux de Dieu qui rendra un terrible jugement sur eux au dernier jour.

Malheur, malheur à vous qui dites du bien du mal, et appelez le mal bien. qui justifiez de bien satan, l’auteur de tout mal, et condamnez de mal, Dieu, l’auteur du bien : pensez aux effroyables châtiments que vous aurez lorsque vous tomberez sous la condamnation de Dieu; qui tombera aussi sur ceux qui innocentent les méchants pour de l’argent et ne défendent pas la cause de la veuve et des orphelins. Je vous dis en vérité, les démons trembleront d'une telle condamnation tant elle sera effroyable.

À l’homme qui est placé comme juge : ne prend en considération aucune autre chose, ni la parenté, ni amis, ni l’honneur, ni gain, mais seulement la vérité dans la crainte de Dieu. Recherche-la avec la plus grande diligence, car elle sera ta garantie au jugement de Dieu. Je vous avertis que celui qui juge sans compassion sera jugé sans compassion.

50

Dis-moi toi qui juge un autre, ne sais-tu pas que les hommes ont tous leur origine d’une même boue, et que personne n’est bon que Dieu seul. L’homme étant pécheur et menteur; crois-moi que lorsque tu juges la faute d’un autre, ton propre coeur a aussi de quoi être jugé. Comme il est dangereux de juger, et combien ont péri par leur faux jugement…

C’est parce que satan jugea que l’homme était moins que lui qu’il se rebella contre son Créateur Dieu; et depuis il est non-repentant comme j’ai appris en lui parlant. C’est parce que nos premiers parents jugèrent que le discours de satan était bon qu’ils furent chassés hors du Paradis et condamnèrent ainsi toute leur progéniture. Comme Dieu vit, en présence duquel je me tiens, je vous dis en vérité que le faux jugement est le père de tous les péchés. Malheur au pécheur, qui par son jugement, juge digne le péché et indigne la bonté; et rejette la bonté pour choisir le péché pour cela: il est sûr de souffrir un châtiment intolérable quand Dieu viendra juger le monde. Combien ont péri sous de faux jugement, et combien ont failli périr…
Pharaon jugea que Moshé et le peuple d’Israel étaient des impies.
Saul jugea que David était digne de mourir.
Achab jugea Éliah.
Nabukadnetsar jugea les trois enfants qui ne voulaient pas vénérer ses fausses divinités.
Les deux anciens jugèrent Susanna.
Tous les princes idolâtresjugèrentles prophètes.

Quel effrayant jugement de Dieu où le juge a péri et le jugé fut sauvé : et pourquoi cela homme? sinon qu’ils jugèrent à tort l’innocent par leur arrogance. Et comment les hommes de bien vinrent presqu’à leur ruine en jugeant à tort est montré :
par les frères de Joseph qui le vendirent aux égyptiens ;
par Aaron et Miriam qui jugèrent à tort leur frère Moshé ; .
par les trois amis de Job qui jugèrent à tort l’innocent ami de Dieu .
par David qui jugea à tort Mephibosheth et Uriah .
par Cyrus qui jugea à tort Daniel livré en pâture aux lions .
et beaucoup d’autres qui furent près de leur ruine à cause de cela.

Je vous dis que si vous ne jugez pas, vous ne serez pas jugés.

===

Ayant fini son enseignement, beaucoup se convertirent de repentance en regrettant leurs péchés, et ils voulurent tout abandonner pour partir avec Jésus mais il leur dit :

— Je ne suis pas venu pour recevoir service mais pour servir. Restez dans vos maisons, mais cessez de fauter en servant Dieu dans la crainte et vous serez sauvés.

Ayant dit cela, il quitta la synagogue et la ville pour se retirer dans le désert, car il aimait grandement prier dans la solitude.

51

Après avoir prié le Seigneur, ses disciples vinrent vers Jésus et dirent :

— Maître, nous voudrions connaître deux choses : la première est comment Dieu viendra juger au jour du jugement, et l’autre, comment as-tu parlé avec satan, qui est non-repentant comme tu l’as dit.

— Je vous dis en vérité, connaissant sa chute j’ai eu compassion de satan, et j’ai eu compassion de la race humaine qu’il attire dans les péchés. Après avoir prié et jeûné, notre Dieu m’a dit par son ange Gabriel :

‒ Que recherches-tu Jésus, quelle est ta requête ?

‒ Seigneur, répondis-je, tu sais de quels malheurs satan est la cause, et beaucoup périssent dans ses attraits. Seigneur, il est ta créature que tu as créée. Seigneur, aie compassion de lui.

‒ Je lui pardonnerais, Jésus. Fais-lui seulement dire. Seigneur mon Dieu, j’ai péché, aie compassion de moi. voici Je lui pardonnerais et le rétablirais dans son premier état.

Je me réjouis grandement d’entendre cela. Croyant faire ce shalom, j’appelai satan qui vint en disant :

‒ Que dois-je faire pour toi Jésus ?

‒ Tu le feras pour toi-même satan car je n’aime pas tes services, mais je t’ai appelé pour ton bien.

‒ Si tu ne désires pas mes services, je ne veux pas non plus des tiens : je suis plus noble que toi qui n’es pas digne de me servir. car tu es boue tandis que je suis esprit, répondit satan.

‒ Laissons cela, lui dis-je, et dis-moi si ce ne serait pas bien que tu retrouves ta première beauté et ton premier état ? Mais tu dois savoir que l’ange Michael doit te frapper 100 000 fois avec l’épée de Dieu le jour du jugement et que chaque coup te donnera la souffrance de 10 shéols. Note : même s'il est pardonné, il devra expier ses fautes.

‒ Nous verrons qui peut faire plus ce jour-là, répondit satan. Car j’aurais certainement de mon côté beaucoup d’anges et les plus forts idolâtres pour troubler Dieu. et il saura la grande erreur qu’il a faite de me bannir à cause d’une vulgaire boue.

‒ Tu es infirme de la pensée, satan, tu ne sais pas ce que tu dis, répondis-je.

‒ Viens, faisons ce shalom entre Dieu et moi alors. Que dis-tu qu’il faut faire, Jésus, puisque tu es sain de la pensée ? dit satan en agitant ironiquement sa tête.

‒ Dis seulement deux mots, répondis-je.

‒ Quels mots ? dit satan.

‒ Ceux-là : J’ai péché, aie pitié de moi .

‒ Je ferais volontiers ce shalom si Dieu me disait ces mots maintenant, dit satan.

‒ Va-t’en maudit, toi l’origine du mal, du péché et de toutes injustices : Dieu seul est juste et sans aucun péché, lui dis-je.

‒ Ce n’est pas ainsi Jésus mais tu dis un mensonge pour plaire à Dieu, cria satan avant de partir.

Voyez maintenant s’il peut trouver compassion, dit Jésus à ses disciples.

— Jamais car il est non-pénitent, dirent-ils.

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52

— Maître, parle-nous du jugement de Dieu.

— Le jour du jugement de Dieu sera effroyable. En vérité je vous dis que les réprouvés choisiront 10 shéols plutôt que venir entendre la colère de Dieu parler contre eux, contre lesquels toutes choses créées témoigneront. En vérité je vous dis, ce ne sont pas seulement les réprouvés qui auront peur mais aussi les saints de Dieu et les élus. Abraham ne se fiera pas à sa justice, Job n’aura pas l’assurance de son innocence, et que dis-je, même l’Envoyé de Dieu aura crainte. Pour faire savoir son excellence, Dieu privera son Envoyé de mémoire pour qu’il n’ait pas souvenir que Dieu lui a donné toutes choses. Je vous dis en vérité, et parlant du coeur, je tremble parce que je serai appelé dieu dans le monde et je devrai en rendre compte. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, je suis un homme mortel comme les autres hommes, je suis le servant de Dieu même si Dieu m’a placé comme prophète pour la santé des faibles et la conversion des pécheurs de la maison d’Israel. Vous êtes témoins de cela quand j’ai parlé de ces hommes malfaisants qui modifieront la vérité de mon Séfer après mon départ du monde par un piège de satan. Vers la fin, je reviendrais avec Henoc et Éliah pour venir témoigner contre les malfaisants dont la fin sera maudite.

Ayant parlé ainsi, Jésus versa des larmes. Les disciples pleurèrent aussi et élevèrent leurs voix :

— Pardonne, Seigneur notre Dieu, aie pitié de ton innocent servant… amen, amen.

53

— Avant que ce jour arrive, une grande destruction viendra sur le monde. Il y aura des guerres si cruelles et sans pitié que le père tuera le fils, et le fils tuera le père en raison des divisions des tribus. Les villes seront détruites et le pays deviendra désert. Il y surviendra de telles pestilences que personne ne sera trouvé pour porter les morts en tombe, laissés en pâture aux bêtes. À ceux qui resteront sur la terre Dieu enverra une telle pénurie que le pain vaudra plus que l’or et ils mangeront toutes sortes de choses impures. Âge misérable où en raison du manque on entendra dire : J’ai péché, aie pitié de moi Dieu. Mais ils maudiront avec d’horribles voix celui qui est éternellement béni et glorieux. Ensuite, lorsque ce jour approchera, chaque jour pendant 15 jours il viendra un signe d’horreur sur les habitants de la terre :
1er jour, le soleil fera sa course au ciel sans lumière, aussi noir que la teinte d’un vêtement, et il poussera des gémissements comme un père gémit pour un fils à l’agonie.
2e jour, la lune se tournera en sang et le sang viendra en rosée sur la terre.
3e jour, les étoiles se verront combattre entre elles comme une armée d’ennemis.
4e jour, les pierres et les rochers se frapperont les uns contre les autres comme des ennemis cruels.
5e jour, toutes plantes et herbages pleureront du sang.
6e jour, la mer s’élèvera sans quitter sa place à 150 coudées de hauteur, se tenant comme un mur tout le jour.
7e jour, au contraire, elle s’enfoncera si bas qu’elle sera à peine vue.
8e jour, les oiseaux, les animaux de la terre et de l’eau s’assembleront de très près ensemble, criant et hurlant.
9e jour, il y aura une tempête de grêle si terrible qui tuera tant qu’à peine le 10e de ce qui vit échappera.
10e jour, il y aura tel horrible éclair et tonnerre que la 3e part des montagnes se fendra et brûlera.
11e jour, chaque rivière coulera à l’inverse et coulera de sang et non d’eau.
12e jour, toutes choses créées gémiront et pleureront.
13e jour, le ciel sera roulé comme un livre et il pleuvra un feu tel que toutes choses vivantesmourront.
14e jour il y aura un tremblement de terre si horrible que les cimes des montagnes voleront à travers l’air comme des oiseaux et toute la terre deviendra une plaine.
15e jour, les saints anges mourront et seul Dieu sera vivant, à lui soient honneurs et gloire.

Craignons Dieu pour ne pas être terrifiés en ce jour, dit-il. Après ces signes, il y aura des ténèbres sur le monde pendant 40 ans. Seul Dieu est vivant, à lui honneur et gloire éternellement !

54

Dieu donnera vie à son Envoyé Saint Esprit quand les 40 ans seront passés : il se lèvera de nouveau comme le soleil, resplendissant comme 1 000 soleils. Il s’assiéra sans parler, il sera comme à côté de lui-même. Dieu relèvera de nouveau ses quatre anges favoris de Dieu : ils chercheront l’Envoyé de Dieu et l’ayant trouvé, ils se posteront aux quatre coins de l’endroit pour faire garde sur lui. Dieu donnera vie à tous les anges : ils viendront comme des abeilles autour de l’Envoyé de Dieu.

Dieu donnera vie à tous ses prophètes qui à la suite d’Adam iront tous embrasser la main de l’Envoyé de Dieu pour se commettre sous sa protection. Dieu donnera vie à tous les élus qui s’écrieront : Pense à nous, Digne de louange. La compassion de l’Envoyé de Dieu Saint Esprit s’éveillera à ces cris et il considérera ce qu’il doit faire par crainte pour leur salut. Dieu rendra vie à toutes choses créées. : tous reviendront dans leur premier-état, tous seront capables de parler.

Dieu rendra vie à tous les réprouvés - à leur résurrection toutes les créatures de Dieu seront effrayées par leur laideur. Ils crieront : Seigneur notre Dieu, que ta compassion ne nous abandonne pas. Dieu relèvera satan. - toutes créatures seront comme mortes d’effroi par les formes de son aspect si hideux. Seul l’Envoyé de Dieu qui ne craint que Dieu seul ne sera pas effrayé par ces formes. L’ange, dont le son de trompette les fit tous lever, fera encore sonner sa trompette en disant :

‒ Venez en jugement créatures. Votre Créateur veut vous juger.

Un trône étincelant paraîtra du milieu du ciel sur la vallée de Josaphat, sur lequel viendra une nuée blanche alors que les anges s’écrieront :

‒ Tu es béni toi notre Dieu qui nous a créés et nous a sauvés de la chute de satan.

L’Envoyé de Dieu craindra lorsqu’il s’apercevra que personne n’a aimé Dieu comme il devait, car qui voudra changer une pièce d’or devra avoir 60 mites. mais qui n’a rien qu’une mite ne pourra la changer. Et si l’Envoyé de Dieu aura crainte, que feront les impies chargés de méchancetés ?

55

L’Envoyé de Dieu rassemblera tous les prophètes envers qui il s’adressera pour les conjurer de venir prier Dieu avec lui pour les fidèles. mais chacun s’excusera avec crainte. Comme Dieu vit, sachant ce que je sais, je n’y serais pas allé. Voyant cela, Dieu rappellera à son Envoyé qu’il a créé toutes choses par amour pour lui et sa crainte le quittera ; il s’avancera avec amour et dévotion vers le trône alors que les anges chanteront :

‒ Béni est ton saint Nom, ô Dieu notre Dieu !

Quand il sera près du trône, Dieu s’ouvrira à son Envoyé comme un ami à un ami qui ne se sont pas vus depuis longtemps. Le premier à parler sera l’Envoyé de Dieu qui dira :

‒ Mon Dieu, J’adore et je t’aime de tout mon coeur et âme. Je te remercie d’avoir eu la bonté de me créer pour être ton servant, et d’avoir tout fait par amour pour moi pour que je puisse t’aimer pour toutes choses, en toutes choses, et au-dessus de toutes choses. et que toutes tes créatures te louangent mon Dieu !

Et toutes les choses créées par Dieu diront :

‒ Nous te remercions Seigneur et bénissons ton saint Nom !

Je vous dis en vérité que satan avec les démons et les réprouvés pleureront : il coulera des yeux de chacun d’eux autant d’eau qu’il en a dans la rivière du Jourdain, néanmoins ils ne verront pas Dieu. Dieu parlera à son Envoyé Saint Esprit, disant :

‒ Tu es bien venu mon fidèle servant, demande-moi ce que tu veux, car tu auras tout.

‒ Seigneur, répondra l’Envoyé de Dieu, je me souviens que lorsque tu m’as créé, tu as dit vouloir faire le Paradis, le monde, les anges et les hommes par amour pour moi, pour qu’ils te glorifient par moi ton servant. Seigneur Dieu juste et graciant, je te prie de te souvenir de ta promesse faite à ton servant.

‒ As-tu des témoins de cela mon ami ? dira Dieu digne de louange comme un ami qui plaisante avec un ami.

‒ Oui Seigneur, dira-il avec révérence.

‒ Gabriel, va les appeler, répondra Dieu.

‒ Qui sont tes témoins, seigneur ? dira l’ange Gabriel venu près de l’Envoyé de Dieu.

‒ Adam, Abraham, Moshé, David et Jésus, répondra l’Envoyé de Dieu.

L’ange ira appeler lesdits témoins qui viendront dans la crainte. Quand ils seront en présence, Dieu leur dira :

‒ Vous rappelez-vous ce que mon Envoyé déclare ?

‒ Quelle chose Seigneur ? répondront-ils.

‒ Que J’ai fait toutes choses par amour pour lui, et que toutes choses me louangent par lui.

‒ Seigneur, il y a trois témoins avec nous meilleurs que nous, répondra chacun d’eux.

‒ Qui sont ces trois témoins ? répondra Dieu.

‒ Le premier est le livre que tu m’as donné, dira Moshé.

‒ Le deuxième est le livre que tu m’as donné, dira David.

Et celui qui te parle dira :

‒ Seigneur, le séfer que tu m’as donné dit en vérité que je suis ton servant, et ce livre confirme ce que ton Envoyé déclare.

‒ Seigneur, le livre que tu m’as donné dit ainsi. dira l’Envoyé de Dieu.

Dès que l’Envoyé de Dieu aura parlé ainsi, Dieu dira :

‒ Tout ce que J’ai fait jusqu’à présent, Je l’ai fait pour que tous sachent combien Je t’aime.

Après avoir dit cela, Dieu donnera à son Envoyé un livre où sont écrits tous les noms des élus de Dieu. Toutes les créatures feront révérence à Dieu en disant :

‒ Gloire et honneur à toi notre seul Dieu pour nous avoir donnés à ton Envoyé !

56

Dieu ouvrira le livre de la main de son Envoyé : son Envoyé le lira et appellera tous les anges, les prophètes et tous les élus, sur le front de chacun sera inscrit le signe de l’Envoyé de Dieu et la gloire du Paradis sera inscrite dans le livre. Chacun passera à la main droite de Dieu : l’Envoyé de Dieu s’assiéra près de lui, les prophètes s’assiéront près de lui, les saints s’assiéront près des prophètes, les bénis s’assiéront près des saints.

57

L’ange sonnera la trompette pour appeler satan en jugement : quand ce misérable viendra, il se fera accuser par toutes les créatures avec le plus grand mépris. Dieu appellera l’ange Michael pour le frapper 100 000 fois avec l’épée de Dieu : il frappera satan, chaque coup sera aussi lourd que 10 shéols et il sera le premier à être jeté dans l’Abysse. L’ange appellera ses suivants. Ils seront accusés du même décret de Dieu et traités pareillement : l’ange Michael frappera certains 100 fois, d’autres 50, d’autres 20, d’autres 10, d’autres 5, et ils descendront dans l’Abysse, car Dieu leur dira : Le Shéol est votre habitation, malfaisants.

Tous les incroyants et réprouvés seront appelés en jugement : en premier, les créatures inférieures à l’homme se lèveront pour témoigner contre eux devant Dieu, comment ces hommes se sont servis d’elles, comment ils ont offensé Dieu même et ses créatures. Chacun des prophètes se lèvera à témoin contre eux et Dieu les condamnera aux flammes infernales.

Je vous dis en vérité, aucune pensée ou parole inutile ne restera impunie en ce jour effroyable. Je vous dis en vérité, l’habit de poil resplendira comme le soleil. et chaque pou qu’un homme aurait supporté par amour pour Dieu se changera en perle. Bénis trois à quatre fois les pauvres qui auront servi Dieu avec leur coeur, en vraie pauvreté, et qui se seront privés de tout travail mondain : ils seront libérés de nombreux péchés en ce jour et ne rendront pas compte comment ils ont dépensé les richesses du monde ; ils seront récompensés pour leur pauvreté et leur patience. Je vous dis en vérité, si le monde comprenait cela, ils choisiraient l’habit de poil plutôt que de pourpre, le pou plutôt que l’or, le jeûne plutôt que la fête. Quand tout aura été examiné, Dieu dira à son Envoyé :

‒ Mon ami, vois comme leur méchanceté a été grande envers leur Créateur, moi qui avais mis à leur service toutes choses créées. Mais ils m’ont déshonoré en toutes choses, il est juste que Je n’aie pas compassion d’eux.

‒ C’est vrai, glorieux Seigneur notre Dieu, répondra l’Envoyé de Dieu. Pas un seul de tes amis et tes servants ne peut te demander d’avoir compassion pour eux. Moi ton servant demande justice contre eux avant tous.

Dès qu’il eut dit ces mots, tous les anges, les prophètes avec tous les élus de Dieu ; pourquoi dis-je les élus? je vous dis en vérité, même les araignées, les mouches, les pierres et les grains de sable crieront pour demander justice contre les impies. Dieu fera retourner toutes les âmes vivantes inférieures à l’homme à la terre, mais il enverra les impies au Shéol. En partant, ils verront encore cette terre en laquelle chiens et chevaux et autres vils animaux seront réduits et ils diront : Seigneur Dieu, fais-nous aussi revenir à la terre… Mais ce qu’ils demandent ne leur sera pas accordé.

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58

Les disciples pleurèrent amèrement tandis que Jésus parlait et pleura aussi beaucoup.

— Maître, dit Jean, nous voulons savoir deux choses : comment est-ce possible que l’Envoyé de Dieu, plein de pitié et de compassion, n’ait pas pitié pour les réprouvés en ce jour s’ils sont de même boue que lui ? Et l’autre, que penser de l’épée de Michael aussi lourde que 10 shéols, y-a-t-il plus d’un Shéol ?

— N’avez-vous pas entendu ce que dit le prophète David : Le juste rit de la destruction du pécheur. Il se moque de lui par ces mots : J’ai vu un homme qui avait mis son espoir dans sa force et ses richesses et qui n’a pas pris garde à Dieu. Je vous dis en vérité, Abraham se moquera de son père, et Adam de tous les réprouvés ; cela surviendra quand les élus se relèveront, si parfaitement unis à Dieu qu’ils ne concevront pas le moindre doute dans leurs pensées sur sa justice. Chacun d’eux demandera justice, et par-dessus tous l’Envoyé de Dieu. Comme Dieu vit, en présence duquel je me tiens, même si je pleure de pitié pour la race humaine, en ce jour je demanderai sans pitié justice contre ceux qui méprisent ma parole et par-dessus tout contre ceux qui souilleront mon séfer.

59

Mes disciples, le Shéol est un et les damnés y subiront le châtiment éternel. Il a 7 salles ou régions l’une plus profonde que l’autre, et celui qui va au plus bas subira un plus grand châtiment. Mes paroles sont vraies quant à l’épée de l’ange Michael ; qui a commis 1 péché mérite 1 shéol et qui a commis 2 péchés mérite 2 shéols. Dans unseul shéol, les réprouvés éprouveront le châtiment comme s’ils étaient dans 10, dans 100, ou 1 000. Dieu tout-puissant, par sa justice et par sa puissance, fera que satan souffrira autant qu’il serait dans 100 000 shéols, quant au reste, ce sera suivant la méchanceté de chacun.

— Vraiment, dit Céphas, la justice de Dieu est grande. Nous te prions de te reposer et nous dire demain ce qu’est le Shéol, car cet enseignement t’a rendu triste aujourd’hui maître.

— Céphas, tu me demandes de me reposer ? ! Tu ne sais pas ce que tu dis sinon tu n’aurais pas dit cela. Je te dis en vérité, l’oisiveté dans cette vie présente est un poison à la piété, et un feu qui consume tout bon travail. As-tu oublié comment le prophète Shlomoh a réprouvé l’oisiveté avec tous les prophètes de Dieu ? Il dit la vérité que voici : Le paresseux qui ne veut pas travailler le sol par crainte du froid mendiera en été. Il dit aussi : Tout ce que ta main peut faire, fais-le sans arrêt. Job le plus innocent ami de Dieu dit : L’homme naît pour travailler comme l’oiseau naît pour voler. Je vous dis en vérité, je hais l’oisiveté par-dessus tout.

60

Le Shéol est un et contraire au Paradis comme l’hiver est contraire à l’été, et le froid du chaud, qu’il faudrait voir les délices de Dieu au Paradis pour pouvoir raconter les misères du Shéol. Lieu maudit par la justice de Dieu pour maudire les infidèles et les réprouvés dont parle Job l’ami de Dieu : Il n’y a pas d’ordre mais toujours la peur. Ésaiah le prophète dit des réprouvés : Leur flamme ne s’éteint jamais et leurs vers ne meurent jamais.  David dit dans les larmes : Il pleut sur eux des éclairs avec foudre et soufre en grande tempête.

Pécheurs misérables, comme les plats exquis leur sembleront détestables, ainsi que les vêtements coûteux, les lits moelleux et l’harmonie de chant doux. Et quelles nausées leurs donneront les flammes brûlantes, les braises de cendre et les cruels tourments avec des larmes amères. En vérité il aurait mieux valu n’avoir jamais été formé que subir la cruauté de ces tourments, dit Jésus avec soupir. Imaginez un homme souffrant de douleur dans chaque partie de son corps, dont tous se moquent, et n’ayant personne pour lui montrer compassion. Ne serait-ce pas une grande souffrance, dites-moi ?

— Très grande, répondirent les disciples.

— Le présent est un délice du Shéol. Je vous dis en vérité que si Dieu plaçait sur une balance une seule heure de douleur du Shéol, et de l’autre toutes les douleurs à subir dans ce monde jusqu’au jour du jugement, les réprouvés [au Shéol] choisiront sans moindre doute les malheurs terrestres ; car les terrestres viennent de la main des hommes mais les autres de la main des démons qui n’ont aucune pitié :
quels feux cruels donneront-ils aux misérables pécheurs…

quels froids glacials qui ne tempéreront pas même leurs flammes…
quels grincements de dents, quels pleurs et quels gémissements…
Le Jourdain a moins d’eau que les larmes qui couleront de leurs yeux en permanence. Et là leurs langues maudiront toutes choses créées, leur père et mère, et leur Créateur à jamais béni.

Et Jésus, ainsi que ses disciples, se lava avant de prier suivant la loi de Dieu écrite au livre de Moshé et ils prièrent. Le voyant triste, ses disciples ne lui parlèrent pas toute la journée, chacun étant stupéfié par ses déclarations.

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61

Après la prière du soir, Jésus ouvrit la bouche et dit :

— Quel père de famille dormirait, sachant qu’un voleur va s’introduire dans sa maison ? Sûrement aucun, car il surveillerait en se tenant prêt pour frapper le voleur. satan se présente en lion rugissant qui cherche à dévorer, car il cherche à faire tomber l’homme ainsi. Je vous dis en vérité que ce jour-là l’homme n’aura aucune crainte s’il agit comme un père de famille bien préparé.

Un homme confia de l’argent à ses voisins pour acheter et vendre et que le profit soit séparé en juste part : certains achetèrent et vendirent bien et doublèrent l’argent ; d’autresutilisèrent l’argent pour servir l’ennemi de celui qui leur confia l’argent et dirent du mal de lui. Maintenant dites-moi comment l’affaire se passera quand le voisin appellera les débiteurs à rendre compte ? Sûrement qu’il rétribuera ceux qui ont bien acheté et vendu, mais contre les autres, il exprimera sa colère par des reproches et les punira suivant la loi.

Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; Dieu est le voisin qui donna à l’homme tout ce qu’il a, même la vie, afin qu’en vivant bien dans ce monde, Dieu reçoit la louange et l’homme la gloire du Paradis.Par leur exemple, ceux qui vivent bien doublent leur argent lorsque les pécheurs se convertissent en voyant leur exemple : les hommes qui vivent bien recevront donc une grande récompense. Quant aux malfaisants qui pèchent avec ce que Dieu leur a confié et passent leurs vies au service de satan, l’ennemi de Dieu, et outragent Dieu en offensant les autres : dites-moi quelle sera leur récompense ?

— Elle sera sans mesure, dirent les disciples.

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62

— Que celui qui veut vivre bien prenne exemple du marchand qui verrouille sa boutique et surveille jour et nuit avec vigilance, vu qu’il veut faire un profit en vendant ce qu’il a acheté ; mais s’il perçoit qu’il perd, il ne vendra pas, pas même à son propre frère. C’est ainsi que vous devez faire. En vérité votre âme est un marchand et le corps sa boutique : elle achète ce qu’elle perçoit de l’extérieur par sa perception et vend par elle, l’argent est l’amour:
que par votre amour, ne vendez ni n’achetez la moindre pensée dont vous ne pourriez tirer bénéfice ;
que penser, parler et travailler soient entièrement pour l’amour de Dieu, et vous vous trouverez en sûreté ce jour-là.

Je vous dis en vérité, beaucoup font des ablutions et vont prier, beaucoup donnent l’aumône et jeûnent, beaucoup étudient et enseignent aux autres, mais leur fin est en horreur devant Dieu:
ils lavent le corps mais non le coeur ;

ils pleurent avec la bouche mais non du coeur ;
ils s’abstiennent de viandes mais se remplissent de péchés ;
ils donnent aux autres des choses pas bonnes pour eux pour être regardés bons ;

ils prêchent aux autres ce qu’ils ne font pas eux-mêmes, ils se condamnent par leur langue.

Comme Dieu vit, ceux-là ne connaissent pas Dieu par leur coeur, car s’ils le connaissaient ils l’aimeraient. Tout ce qu’un homme a, il le reçoit de Dieu, aussi il doit tout dépenser par amour pour Dieu.

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63

Après quelques jours, alors que Jésus passait près d’une ville de samaritains, ils ne le laissèrent pas entrer dans la ville, ni ne voulurent vendre du pain à ses disciples.

— Maître, te plairait-il que nous priions Dieu d’envoyer le feu du ciel sur ces gens ? dirent Jacob et Jean.

— Vous ne savez pas quel esprit vous domine pour parler ainsi… Rappelez-vous quand Dieu décida de détruire Nineveh parce qu’il n’en trouva pas un seul qui craignait Dieu. Cette ville était si mauvaise que Dieu appela le prophète Jonah pour l’envoyer vers cette ville, mais il s’enfuit à Tarshish par peur des gens. Dieu le fit jeter dans la mer, puis recueillir par un poisson, et renvoyer près de Nineveh. Alors il y prêcha et ce peuple se repentit et fut converti, et ainsi Dieu eut compassion d’eux. Malheur à ceux qui appellent vengeance, car elle viendra sur eux : car tout homme a dans lui une cause pour la vengeance de Dieu. Avez-vous créé cette ville avec ce peuple, dites-moi ? Sûrement pas, insensés que vous êtes. Toutes les créatures réunies ensemble ne peuvent créer de rien, pas même une seule mouche, car c’est cela créer. Notre Dieu béni qui a créé cette ville, l’approvisionne jusqu’à présent, pourquoi souhaiter la détruire ? Pourquoi n’avoir pas dit : Te plait-il maître de prier notre Seigneur Dieu pour que ce peuple soit enclin à la repentance ? Car c’est sûrement le geste approprié qui convient à un de mes disciples, que de prier Dieu pour ceux qui agissent mal, comme fit :
Abel quand il fut tué par son frère Caïn que Dieu a maudit ;
Abraham quand pharaon prit sa femme, car l’ange de Dieu le frappa d’infirmité sans le tuer ;
Zechariah quand il fut tué dans le Temple par ordre du roi impie ;
comme ont fait Jérémiah, Ésaiah, Iézékiel, Daniel, David ;ainsi que tous les amis et saints prophètes de Dieu.

Dites-moi, si un frère est atteint de délire, voudrez-vous le tuer parce qu’il parle mal ou frappe ceux qui viennent près de lui ? Sûrement que vous ne feriez pas ainsi, mais vous vous forceriez plutôt à restaurer sa santé avec des médecines qui conviennent à son infirmité.

64

Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, un pécheur est infirme de raison quand il persécute un homme. Dites-moi, y a-t-il quelqu’un qui se frapperait à la tête pour peut-être déchirer le manteau de son ennemi ? Car comment celui qui veut se séparer de Dieu - la tête de son âme - pour peut-être blesser le corps de son ennemi peut-il avoir une raison saine ?

Dites-moi qui est l’ennemi de l’homme ? Sûrement votre corps et tous ceux qui vous louangent. Si votre raison était saine envers les hommes, vous embrasseriez la main de ceux qui vous détestent, vous feriez des présents à ceux qui vous persécutent et vous frappent beaucoup. Car plus vous serez détestés et persécutés dans cette vie, moins vous le serez au jour du jugement. Dis-moi, si les saints hommes et les prophètes de Dieu ont été persécutés et diffamés par le monde alors qu’ils étaient innocents, que fera-t-on de vous, pécheurs ? Et s’ils ont tout enduré avec patience en priant pour leurs persécuteurs, que devrez-vous faire aux hommes qui méritent le Shéol ? Dites-moi mes disciples, ne savez-vous pas que Shiméi maudissait David, le servant et prophète de Dieu, en lui jetant des pierres ? À ceux qui voulaient tuer Shiméi, David leur dit : Qu’est-ce pour toi Joab de vouloir tuer Shiméi ? Laisse-le me maudire, c’est à Dieu de vouloir changer cette malédiction en bénédiction. Il en fut ainsi. Dieu vit la patience de David et le délivra sûrement de la persécution d’Abshalom, son propre fils. Aucune feuille ne tremble sans la volonté de Dieu.

Quand vous êtes éprouvés, ne pensez pas à ce que vous devez supporter ni à ce qui vous afflige, considérez plutôt combien vous méritez de recevoir de la main des démons du Shéol à cause de vos péchés. Vous êtes en colère contre cette ville car elle n’a pas voulu nous recevoir, ni nous vendre du pain ; mais ces gens sont-ils vos esclaves, dites-moi ? Leur avez-vous donné cette ville ? Leur avez-vous donné leur grain ou les avez-vous aidés à le moissonner ? Sûrement pas, car vous êtes de pauvres étrangers à cette région. Que dites-vous alors ?

— Nous avons péché, seigneur. Que Dieu ait pitié de nous, répondirent les deux disciples.

— Qu’il en soit ainsi, dit Jésus.

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65

Pesah approchait, Jésus monta à Jérusalem avec ses disciples et il alla au bain nommé Probatica, appelé ainsi car chaque jour l’ange de Dieu en agitait l’eau et le premier entré dans l’eau après ce mouvement guérissait de toutes sortes d’infirmités. aussi un grand nombre de malades se mettaient sur le côté du bain qui avait cinq porches. Jésus y aperçut un homme impotent qui avait une grave infirmité depuis 38 ans, apprenant cela par inspiration de Dieu, Jésus eut pitié de l’homme malade et lui dit :

— Veux-tu être remis entièrement ?

— Seigneur, quand l’ange agite l’eau je n’ai pas d’homme pour me mettre dedans. Et pendant que je vais, un autre descend et entre dedans avant moi, dit l’infirme.

— Seigneur notre Dieu, Dieu de nos pères, aie pitié de cet homme sans force, dit Jésus en levant ses yeux au ciel. Au Nom de Dieu, frère sois entier, lève-toi et prends ton lit, lui dit-il.

L’homme impotent se leva et glorifia Dieu. Il mit son lit sur ses épaules et se dirigea vers sa maison en glorifiant Dieu. ceux qui le virent crièrent :

— C’est le jour du shabat, il n’est pas 'permis' de porter ton lit.

— Celui qui m’a remis entier m’a dit : Va, prends ton lit et ton chemin vers ta maison, répondit-il.

— Qui est-il ? demandèrent-ils.

— Je ne connais pas son nom.

— Ce doit être Jésus le naziréen, dirent-ils entre eux.

— C’est un saint de Dieu, dirent d’autres.

— Celui qui fait ça est mauvais et fait 'rompre' le shabat.

Jésus se rendit au Temple. Une grande foule vint près de lui pour écouter ses paroles, les cohanim étaient jaloux. L’un d’eux vint lui dire :

66

— Bon rabi, tu enseignes bien la vérité. Quelle récompense Dieu nous donnera-t-il au Paradis ?

— Tu m’appelles bon ? ! Ne sais-tu pas que seul Dieu est bon, comme dit Job l’ami de Dieu : Un enfant d’un jour n’est pas pur, voici que je suis né dans l'iniquité. Même les anges ne sont pas sans faute en présence de Dieu. Il dit aussi : La chair attire le péché et avale les fautes comme une éponge avale l’eau.

Le cohen resta silencieux d’embarras. Jésus dit :

— Je vous dis en vérité, rien n’est plus risqué que parler, comme le dit Shlomoh : La vie et la mort sont au pouvoir de la langue. Prenez garde de ceux qui vous bénissent pour vous tromper, dit-il en s’adressant à ses disciples. Par sa bouche, satan bénit nos premiers parents mais le résultat de ses parolesfut la misère. Les sages d’Égypte bénirent aussi pharaon commeles prophètes bénirent Achab, mais leurs flatteries étaient mensongères. Que périssent les flatteurs avec celui qui est flatté. Ce n’est pas sans motif que Dieu dit par son prophète Ésaiah :Mon peuple, ceux qui te bénissent te trompent. Malheur à vous, scribes et pharisiens, malheur à vous, lévites et cohanim, qui polluez le sacrifice du Seigneur, vu que ceux qui viennent sacrifier croient que Dieu mange de la viande cuite comme un homme.

67

Vous leur dites : Apportez de vos moutons, taureaux et agneaux au Temple de notre Dieu, ne mangez pas tout mais donnez à notre Dieu une part de ce qu’il vous a donné. Mais vous ne leur dites pas que l’origine du sacrifice est un témoignage de la vie accordée au fils d’Abraham pour l’obéissance et la foi d’Abraham, que les promesses faites envers lui et la bénédiction que Dieu lui donna ne soient jamais oubliées. Dieu dit par le prophète Iézékiel : Retirez de moi vos sacrifices dont les victimes me sont en horreur. Le temps approche que s’accomplira ce que notre Dieu dit par le prophète Hoséa : J’appellerai élu le peuple non-élu. Comme il dit par le prophète Iézékiel : Dieu fera une nouvelle alliance avec son peuple, non comme l’alliance qu’il donna à vos pères qui ne l’ont pas observée. Il retirera d’eux le coeur de pierre et leur donnera un nouveau coeur. Et cela parce que vous ne marchez pas dans sa loi. Vous avez la clé mais n’ouvrez pas, et vous bloquez le chemin à ceux qui veulent y marcher.

Le cohen allait partir tout rapporter au grand cohen qui se tenait près du Sanctuaire.

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68

Reste, car je vais répondre à ta question. Tu m’as demandé de te dire ce que Dieu nous donnera au Paradis, mais je te dis, en vérité ceux qui pensent aux récompenses n’aiment pas le maître : le berger qui a un troupeau est prêt à le défendre quand il voit venir le loup, mais le mercenaire fuit et laisse le troupeau dès qu’il voit le loup. Comme Dieu vit, en présence duquel je me tiens, si le Dieu de nos pères était votre Dieu, vous n’auriez pas pensé dire : Que me donnera Dieu ? Vous auriez fait comme son prophète David dit : Quedonnerai-je à Dieu pour tout ce qu’il m’a donné ? Je te dirai une parabole pour que tu comprennes. Un roi rencontra au bord de la route un homme blessé à mort et dépossédé par des voleurs, il en eut pitié et ordonna à ses esclaves de le porter en ville pour le soigner, ce qu’ils firent avec diligence. Le roi conçut une si grande affection pour le malade qu’il lui donna en mariage sa propre fille afin d’en faire son héritier. Dès qu’il fut assuré de la compassion de ce roi, l’homme commença à maltraiter les esclaves et déprécier les médicaments, il maltraita sa femme et dit du mal du roi pour pousser ses sujets à se rebeller contre lui. Et quand le roi avait besoin d’un service, il avait l’habitude de dire : Quemedonneraleroienretour ? Dès que le roi comprit cela, qu’a-t-il fait de cet homme impie ?

— Malheur à lui, dirent-ils tous, le roi a dû le priver de tout et le punir cruellement.

— Toi grand cohen, cohanim, scribes et pharisiens qui entendez ma voix. C’est à vous je déclare ce que Dieu a dit de vous par son prophète Ésaiah: J’ai nourri des esclaves et Je les exaltais mais ils m’ont méprisé. Le roi est notre Dieu qui trouva Israel dans ce monde abondant de misères et le confia à ses servants Joseph, Moshé et Aaron pour en prendre soin. Notre Dieu conçut tant d’affection pour lui, pour la cause du peuple d’Israel, il frappa l’Égypte, noya pharaon, mit en déroute 120 rois madianites et cananéens, et il lui donna ses lois pour le faire hériter de tout ce que notre peuple habite. Mais voici comment Israel se comporte :
combien de prophètes a-t-il tués ?
combien de prophéties a-t-il souillées ?
combien de fois a-t-il violé la loi de Dieu ?
combien ont abandonné Dieu pour cette raison ?
combien sont allés servir des idoles à travers vos offenses ?

Comme vous déshonorez Dieu par votre façon de vivre, cohanim… et maintenant vous me demandez : Que nous donnera Dieu au Paradis ? Vous auriez dû me demander ce que Dieu vous donnera au Shéol et quel châtiment il y aura ; et ce que vous devez faire en vraie pénitence pour que Dieu ait pitié de vous : cela je peux vous le dire puisque je suis envoyé vers vous dans ce but. Comme Dieu vit, en présence duquel je me tiens, vous ne recevrez pas de vénération de moi mais la vérité seulement. Je vous le dis : repentez-vous et tournez-vous vers Dieu comme nos pères faisaient après avoir péché, sans endurcir votre coeur.

69

Les cohanim furent enragés à ces paroles mais ne dirent pas un mot par peur des gens communs. Jésus continua à leur dire :

— Dites-moi, docteurs, scribes, pharisiens et cohanim. Vous qui désirez :
des chevaux pareils aux chevaliers sans désir de combattre ;
d’aussi beaux vêtements que les femmes sans désir de tisser, ni nourrir les enfants ;
des fruits des champs sans désir de cultiver la terre ;
des poissons de la mer sans désir de pêcher ;
l’honneur des citoyens sans désir de la république ;
les dîmes et les premiers fruits comme cohanim sans désir de servir Dieu véritablement.
Que fera Dieu de vous en voyant ici que vous désirez tout le bien sans aucun effort ? ! Je vous dis, en vérité Dieu vous donnera un endroit où vous aurez tous des efforts sans aucun bien.

===

Après que Jésus dit cela, on lui amena un possédé ne pouvant ni parler, ni voir et ni entendre. En voyant leur foi, Jésus leva les yeux au ciel en disant :

— Seigneur Dieu de nos pères, aie compassion de ce malade et donne-lui la santé pour que ce peuple sache que tu m’as envoyé, dit-il avant de donner ordre à l’esprit de partir. Par le pouvoir du Nom de notre Seigneur Dieu, démon sors de l’homme.

L’esprit parti, le muet parla et ses yeux voyaient. Chacun fut saisi de crainte.

— Il chasse les démons par baal-zebub le prince des démons, dirent les scribes.

— Tout royaume divisé contre lui-même tombe et se détruit maison par maison. Si satan était chassé par le pouvoir de satan, comment son royaume tiendrait-il ? Si vos fils expulsent satan par l’écrit que le prophète Shlomoh leur a donné, ils témoigneront que je chasse satan par le pouvoir de Dieu. Comme Dieu vit, blasphémer contre le saint Esprit est sans rémission dans ce monde et dans l’autre. Le méchant seul se blâme en connaissance du blâme.

Ceci dit, Jésus sortit du Temple. Les gens du commun le célébrèrent en rassemblant tous les malades qu’ils purent apporter. Et après avoir prié, Jésus leur rendit à tous leur santé. En ce jour-là dans Jérusalem, par la manoeuvre de satan, la milice romaine se mit à brouiller les gens du commun en disant que Jésus était une divinité d’Israel venu visiter son peuple.

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70

Après Pesah, il quitta Jérusalem et entra dans les frontières de Caesarea Philippi. L’ange Gabriel lui parla de la sédition qui s’était levée parmi les gens du commun. Jésus demanda à ses disciples :

— Que disent les hommes de moi ?

— Certains disent que tu es Éliah, d’autres Jérémiah, d’autres un des anciens prophètes, dirent-ils.

— Et vous, que dites-vous que je suis ?

— Tu es le messie, fils de Dieu, répondit Céphas.

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71

Dès que Jésus arriva dans sa région à Nazareth, l’arrivée du prophète se propagea dans toute la Galilée et ils avaient soigneusement cherché les malades pour lui amener et le supplier de les toucher de ses mains. La foule était si grande qu’un certain riche atteint de paralysie, incapable de se faire porter jusqu’à la porte, se hissa lui-même sur le toit de la maison où était Jésus, il fit une ouverture au toit et, à l’aide des feuilles, descendit jusqu’à lui. Jésus garda silence un instant et dit :

— N’aie crainte frère, tes péchés te sont pardonnés.

— Mais qui est-il pour pardonner les péchés ? dirent les gens offensés.

— Comme Dieu vit, je ne peux pas plus pardonner les péchés qu’un homme car seul Dieu pardonne. Mais étant le servant de Dieu, je peux le supplier pour les péchés des autres comme je l’ai supplié pour ce malade, et je suis assuré qu’il a entendu ma prière afin que vous reconnaissiez que je dis la vérité. Dans le Nom de Dieu, malade lève-toi guéri.

Quand Jésus eut dit cela, ce malade se leva guéri en glorifiant Dieu. Les gens du peuple implorèrent Jésus de supplier Dieu pour les malades qui se tenaient dehors et Jésus sortit vers eux. Il leva ses mains et dit :

— Seigneur Dieu des armées, Dieu vivant, Dieu véritable, Dieu saint qui vit à toujours, aie compassion d’eux.

Quand chacun dit amen, Jésus posa ses mains sur les malades et ils reçurent tous leur santé en glorifiant Dieu :

— Dieu nous a visités par son prophète !

— Dieu nous a envoyé un grand prophète !

72

Dans la nuit, Jésus parla secrètement à ses disciples :

— Je vous dis, en vérité satan souhaite vous passer au crible comme le blé. J’ai supplié Dieu pour vous et il n’y aura aucun danger contre vous sauf pour celui qui me pose des pièges.

Il parlait de Judas, car l’ange Gabriel lui avait dit comment Judas avait la main avec les cohanim en leur rapportant tout ce que disait Jésus. Celui qui écrit ceci s’approcha de lui et dit :

— Maître, dis-moi qui est celui qui te trahira ?

— Ce n’est pas l’heure de savoir pour toi Barnabé, mais le mauvais se révélera de lui-même, bientôt quand je partirai du monde.

— Pourquoi nous abandonneras-tu maître ? Mieux vaut mourir si tu nous abandonnes, dirent les apôtres en pleurs.

— Que votre coeur ne soit pas troublé, soyez sans crainte, car notre Créateur Dieu qui vous a créés vous protègera. Prenez garde plutôt à ne pas vous faire tromper, car de nombreux faux prophètes viendront prendre mes paroles pour contaminer mon Séfer.

— Maître, dit Adriéh, dis-nous quelques signes afin que de pouvoir les reconnaitre.

— Cela ne viendra pas en votre temps mais dans de nombreuses années après vous : mon Séfer sera effacé au point qu’il y aura à peine 30 croyants. Quant à moi, je suis venu dans le monde préparer la voie de l’Envoyé de Dieu Saint Esprit qui apportera le salut au monde. En ce temps-là, Dieu aura miséricorde sur le monde et il enverra son Envoyé sur la tête duquel reposera une nuée blanche, par laquelle il sera reconnu pour un élu de Dieu et sera manifesté au monde par Lui : il viendra avec grand pouvoir contre les impies et détruira l’idolâtrie sur la terre. Cela me réjouit car notre Dieu sera reconnu et glorifié par lui et je serais reconnu pour véritable. Il fera vengeance contre ceux qui ont dit que je suis plus qu’un homme. Je vous dis, en vérité la lune dans sa jeunesse le servira et il la prendra dans ses mains quand il sera grand. Que le monde prenne garde de le chasser parce qu’il tuera les idolâtres, beaucoup plus que le servant de Dieu Moshé et Joshua ont tués, sans épargner les villes qu’ils brûlèrent et tuant les enfants, comme on applique le feu à une vieille plaie. Il viendra avec la vérité plus clairement que tous les prophètes et incriminera celui qui fait le mal dans ce monde. Les tours de la ville de notre Père l’accueilleront avec joie. Quand l’idolâtrie sera renversée par terre et qu’un homme me confessera, je vous dis en vérité que l’Envoyé de Dieu est venu.

73

Je vous dis en vérité, satan essaiera de vous tromper, même vous qui êtes des amis de Dieu, car personne n’attaque ses propres villes. satan vous laisserait dévier dans votre plaisir personnel s’il avait sa volonté sur vous, mais sachant que vous êtes ses ennemis il vous fera violence pour vous faire périr. N’ayez pas peur car Dieu a entendu ma prière : il sera pour vous comme un chien enchainé.

— Pas pour nous seul maître, mais pour ceux qui croiront au livre, dit Jo-an, dis-nous aussi comment l’ancien tentateur attend pour l’homme ?

— Ce mauvais provoque de quatre façons par des : pensées, paroles et actions de ses suivants, fausses croyances, fausses visions. Les hommes doivent être d’autant plus prudents qu’il a en sa faveur la chair qui aime le péché comme le fiévreux aime l’eau. Je vous dis en vérité, celui qui craint Dieu aura victoire sur tout, comme son prophète David dit : Dieu ordonnera à ses anges de te garder dans tes voies pour qu’aucun mal ne survienne : 1 000 tomberont à ta gauche, 10 000 à ta droite ne s’approcheront pas de toi. Notre Dieu a promis de nous garder avec grand amour en disant aussi par David : Je te donne la compréhension qui t’enseignera et Je ferai que mes yeux soient fixés sur toi où tu marcheras.

Que dirais-je aussi… Il dit par Ésaiah : Si une mère peut oublier l’enfant de son ventre, Je te dis que si elle oublie Je ne t’oublierai pas. Dites-moi qui craindrait satan s’il a les anges pour le garder et le Dieu vivant pour le protéger ? ! Il faut néanmoins, comme le prophète Shlomoh dit : Toi mon fils qui es venu craindre le Seigneur, prépare ton âme aux épreuves.

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74

Il y a eu et il y a dans le monde des hommes qui ne considèrent pas le péché de la pensée: ils sont dans la plus grande erreur. Comment satan a-t-il péché, dites-moi, sûrement en pensant qu’il était plus digne qu’Adam. Shlomoh pécha en pensant pouvoir inviter toutes les créatures de Dieu à un repas. Mais il fut corrigé par un poisson qui mangea tout ce qu’il avait préparé.
Dieu a dit par son prophète Ésaiah : Retirez devant mes yeux vos mauvaises pensées.
Et c’est dans ce but que Shlomoh dit : Garde ton coeur de toute ta garde.

Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; tout est dit contre les mauvaises pensées par lesquelles le péché se commet ; car il n’est pas possible de pécher sans pensée. Dites-moi maintenant, quand le laboureur plante la vigne, place-t-il les plants profondément ? Sûrement que oui. Même satan fait cela en plantant le péché, il ne s’arrête pas aux yeux ou à l’oreille mais passe par le coeur qui est le domicile de Dieu, comme il dit par son servant Moshé : J’habiterai en eux pour qu’ils puissent marcher dans mes lois.

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75

Dites-moi, si maintenant le roi Hérode vous donne la garde d’une maison où il souhaite vivre, laisseriez-vous son rival Pilate entrer et y placer ses meubles ? Sûrement pas. Alors combien moins laisseriez-vous satan entrer dans votre coeur y placer ses pensées si notre Dieu vous a donné la garde de son domicile qui est votre coeur.

Observez le banquier comment il scrute une pièce de monnaie si l’image de César est ressemblante, si l’argent est faux ou vrai, si le poids est approprié, et la tourne souvent dans sa main. Par sa prudence dans son commerce, ce monde insensé blâmera de négligence et d’inattention les servants de Dieu au Dernier jour du jugement, car sans doute ses serviteurs sont plus prudents que les servants de Dieu.

— Maître, dit Jacob, comment scruter comme une monnaie ?

— La dévotion en pensée est le véritable argent. L’image à suivre est celle des prophètes et des saints. Le poids est l’amour de Dieu en pensée, par lequel tout se fait. L’ennemi portera de l’affection terrestre pour corrompre l’affection en Dieu par des pensées impies, afin de corrompre la chair d'après le monde.

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— Maître, dit Bartélémi, que faire pour penser peu, pour ne pas tomber en tentation ?

— Deux choses vous sont nécessaires : la première est de vous impliquer beaucoup ;
la deuxième est de parler peu. L’oisiveté rassemble les pensées impures comme un bassin, ettrop parler est comme une éponge qui ramasse les fautes. Votre travail doit tenir le corps occupé, et vos prières doivent tenir l’âme occupée ; ne jamais cesser de prier.

Je vous dis un exemple. Il y avait un homme qui payait mal, par conséquent, pas un qui le connaissait n’allait labourer ses champs. Tel un mauvais homme, il se dit : J’irai sur la place du marché trouver des oisifs, ceux qui ne font rien, car ils viendront labourer mes champs. Il sortit de sa maison et trouva beaucoup d’étrangers qui n’avaient pas d’argent et se tenaient oisifs : il leur parla et les conduit dans sa vigne. Mais pas un qui le connaissait vraiment et avait travaillé sous sa main n’y alla.

Celui qui paie mal est satan : il donne du travail à l’homme pour qu’il reçoive les flammes éternelles pour son travail. Depuis que satan est sorti du Paradis, il va chercher des laboureurs et place sûrement sur ses travaux ceux qui se tiennent dans l’oisiveté, qui qu’ils soient, mais plus ceux qui ne le connaissent pas. Chacun doit travailler au bien pour surmonter le mal, il ne suffit pas de savoir pour l’éviter.

76

Je vous dis un exemple. Un homme avait trois vignes qu’il confia à trois laboureurs. Au premier le vignoble ne produit que des feuilles, car il ne savait pas comment cultiver le vignoble. Le troisième fut enseigné par le deuxième du comment cultiver les vignes, et ayant très bien écouté ses paroles, il cultiva la sienne comme il lui dit à tel point que le troisième vignoble porta beaucoup. Le deuxième laissa son vignoble non cultivé et passait son temps qu’à parler. Quand vint le temps pour le paiement du loyer au propriétaire des vignobles, le premier dit :

‒ Seigneur, je n’ai reçu aucun fruit cette année car je ne sais pas comment cultiver ton vignoble.

‒ Insensé, habites-tu seul dans le monde pour ne pas avoir demandé conseil à mon deuxième vigneron qui sait bien comment cultiver la terre ? C’est certain que tu me paieras, dit le seigneur.

Il le condamna à travailler en prisonnier jusqu’à ce qu’il soit payé. Mais ému de compassion à sa simplicité, son seigneur le libéra, disant :

‒ Assez pour toi, je te remets ta dette : pars, je ne veux plus que tu travailles à mon vignoble.

Le deuxième vint et le seigneur dit :

‒ Bienvenu mon vigneron. Où sont les fruits que tu me dois ? Puisque tu sais bien tailler les vignes, le vignoble que je t’ai laissé doit sûrement avoir porté beaucoup de fruits.

‒ Seigneur, répondit le deuxième, je ne peux pas te payer, ta vigne est en retard parce que je n’ai pas taillé le bois ni travaillé le sol, le vignoble n’a donc pas porté fruit.

Le seigneur appela le troisième et dit avec étonnement :

‒ Tu me dis que l'homme à qui j’ai laissé la deuxième vigne t’a enseigné parfaitement à cultiver le vignoble que je t’ai laissé. Mais comment le vignoble que je lui ai laissé n’a pas porté fruit vu que c’est la même terre ?

‒ Seigneur, répondit le troisième, les vignes ne sont pas cultivées en parlant, mais qui veut leur faire porter fruit doit suer une chemise chaque jour. Comment le vignoble de ton vigneron peut-il porter fruit s’il ne fait rien que gâcher son temps à parler ? Il est certain, seigneur, que s’il avait mis ses propres paroles en pratique il t’aurait donné cinq ans de location. Et moi qui ne peux beaucoup parler t’ai donné deux ans de la location.

Le seigneur fut en colère et dit avec mépris au deuxième vigneron :

‒ Comme tu as fait un grand travail sans couper le bois ni niveler le vignoble, une récompense te revient ici.

Il appela ses serviteurs et le fit battre sans pitié. Puis il le mit en prison sous la garde d’un cruel serviteur qui le battait chaque jour, et n’a jamais voulu le libérer malgré les prières de ses amis.

Je vous dis en vérité, au jour du jugement, beaucoup diront à Dieu :

77

‒ Seigneur, nous avons prêché et enseigné conformément à ta loi.

Mais les pierres mêmes crieront contre eux :

‒ Injustes travailleurs, vous vous condamniez de votre propre bouche lorsque vous avez prêché aux autres.

Comme Dieu vit, celui qui sait la vérité mais qui ne fait le contraire sera puni d’un châtiment si sévère que satan en aura presque pitié.

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Dites-moi maintenant, est-ce que notre Dieu nous donne la loi pour la savoir ou l’observer ?
Je vous dis en vérité, toute connaissance a pour sagesse de faire ce qu’elle connait. Si quelqu’un assis à table aperçoit des yeux de tendres plats mais que ses mains choisissent des choses impurs à manger, ne serait-il pas fou, dites-moi ?

— Sûrement oui, dirent les disciples.

— Plus fou que tous les fous tu es : de choisir la terre par tes mains lorsque tu connais le ciel de par ton entendement ; de désirer le monde par ton affection lorsque tu connais Dieu de par ton entendement ; de choisir les misères du Shéol par tes actes lorsque tu connais les délices du Paradis de par ton entendement. Pauvre soldat qui délaisse l’épée et emporte le fourreau pour combattre. Celui qui marche la nuit souhaite la lumière, non seulement pour voir la lumière, mais pour voir la bonne route, et qu’ainsi il passe sans risque jusqu’à l’hôtellerie.

Monde misérable à être 1 000 fois méprisé et détesté : notre Dieu a toujours voulu faire connaître à ses prophètes et saints la route pour aller dans son pays et son repos, mais toi mauvais, non seulement tu ne veux pas y aller, mais pire, tu méprises la lumière. Vrai est le dicton du chameau qui n’aime pas boire à l’eau claire pour ne pas voir la laideur de sa face. C’en est ainsi du mauvais qui agit mal, il déteste la lumière qui fait voir ses mauvaises actions. Celui qui reçoit la sagesse sans agir pour le bien, mais pire l’emploie au mal, est pareil à celui qui utilise les dons comme moyen de tuer le donneur. Je vous dis en vérité, Dieu a eu compassion de la chute d’Adam, mais pas de la chute de satan. Cela devrait suffire pour savoir le triste état de celui qui connait le bien mais fait le mal.

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78

— Maître, dit Adriéh, c’est une bonne chose de mettre de côté le savoir pour ne pas tomber dans un tel état.

— Si le monde était sans soleil, l’homme sans yeux, l’âme sans entendement, serait-il bien ainsi de ne pas savoir ? Je vous dis en vérité, le pain n’est pas aussi bon pour la vie temporelle que le savoir pour la vie éternelle. Sachez que savoir est un précepte de Dieu, ainsi que Dieu dit : Demandez à vos anciens qui vous apprendront. Et Dieu dit de la loi : Vois que mes paroles soient devant tes yeux, quand tu t’assis, quand tu marches, et que tu les médites en tout temps. Maintenant, quant à si c’est bien ou non d’apprendre, vous devez savoir dans quelle misère est celui qui a du mépris pour la sagesse, car il est sûr de perdre la vie éternelle.

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— Maître, dit Jacob, nous savons que ni Job ni Abraham n’ont appris d’un maître, pourtant ils sont devenus des prophètes et des saints.

— Je vous dis en vérité, qui est de la maison du fiancé n’a pas besoin d’être invité au mariage s’il habite la maison où le mariage a lieu, mais que pour ceux qui sont loin de la maison. Ne savez-vous pas que les prophètes de Dieu sont dans la maison de grâce et de miséricorde de Dieu ? Aussi ils ont la loi de Dieu manifeste en eux, comme le dit David : La loi de son Dieu est dans son coeur, sa voie n’est pas à déterrer. Je vous dis en vérité, en créant l’homme, non seulement notre Dieu le créa juste, mais il plaça en son coeur une lumière qui lui montre comment il convient de le servir. Même si cette lumière s’est obscurcie après le péché, elle ne s’est pas éteinte. Chaque nation a ce désir de servir Dieu, même s’ils ont perdu Dieu en servant de fausses divinités du mensonge. Par conséquent, il faut qu’un homme soit enseigné par les prophètes de Dieu qui ont clairement la lumière et enseignent la voie pour aller dans notre pays, le Paradis et pour servir Dieu bien et justement. Comme celui qui a ses yeux malades a besoin d’être aidé et guidé.

79

— Comment les prophètes nous enseigneront-ils s’ils sont morts ? demanda Jacob. Comment sera enseigné celui qui ne connait pas les prophètes ?

— Leur enseignement est écrit et vous devez l’étudier comme un prophète. En vérité, en vérité je vous dis, celui qui a du mépris pour la prophétie ne méprise pas le prophète seulement mais aussi Dieu qui l’a envoyé. Pour ceux dans ces régions où vivent les nations qui ne connaissent pas les prophètes, que l’homme vive comme son coeur lui montre : ne faisant pas aux autres ce qu’il ne veut pas recevoir des autres ; donnant à son prochain ce qu’il veut recevoir des autres. Un tel homme ne sera pas écarté de la compassion de Dieu. Et à sa mort, sinon plus tôt, Dieu se montrera pour lui donner sa loi avec compassion.

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Pensez-vous peut-être que Dieu a donné la loi pour l’amour de la loi ? Sûrement pas. Dieu a donné sa loi pour que l’homme fasse le bien par amour pour Dieu. Si Dieu trouve un homme qui fasse le bien par amour pour lui, va-t-il le mépriser peut-être ? Sûrement pas. En vérité il l’aimera plus que ceux à qui il a donné la loi. Je vous dis un exemple. Un homme avait de grandes possessions et dans son territoire une terre désertique qui ne portait que des choses sans fruit. Tandis qu’il marchait à travers cette terre désertique, un jour il trouva une plante qui portait de tendres fruits parmi les plants sans fruit. Il dit :

‒ Comment cette plante porte-t-elle ici de si tendres fruits ? Je ne veux sûrement pas la couper, ni la mettre au feu avec le reste.

Ayant appelé ses serviteurs, ils la déterrèrent pour la mettre dans son jardin. Ainsi même je vous dis, notre Dieu préservera des flammes du Shéol ceux qui agissent avec justice, dans quelque lieu qu’ils soient.

80

Dites-moi, Job n’habitait-il pas à Utz parmi les idolâtres ? Et quand Moshé a écrit sur le temps du déluge, ne dit-il pas : Vraiment Noah trouva grâce devant Dieu. Abraham avait un père sans foi qui fabriquait et vénérait de fausses divinités. Lot habitait parmi les hommes les plus méchants sur terre. Daniel encore enfant, avec Ananias, Azarias, et Misael furent pris en captivité par Nabukadnetsar et n’avaient que deux ans quand ils se nourrissaient parmi la multitude des servants idolâtres. Comme Dieu vit, notre Dieu a compassion de tous ceux qui agissent avec justice, sans différencier un juif d’un scythe, un grec d’un ishmaélite. Lorsque le feu brûle, il met le feu aux choses sèches sans différencier l’olivier, le cyprès et le palmier.

Jacob, que ton coeur ne s’arrête pas seulement là où Dieu a envoyé le prophète ; il est aussi impératif de renoncer à ton propre jugement pour suivre le prophète, et ne pas dire : Pourquoi dit-il cela ? Pourquoinous donner des ordres et interdire ? Mais dis-toi que si Dieu l’ordonne ainsi, Dieu le veut ainsi. Et qu’a dit Dieu à Moshé quand Israel détesta Moshé : C’est moi qu’ils ont détesté, pas toi. En vérité je vous dis, l’homme devrait passer tout le temps de sa vie à apprendre comment bien agir, non à apprendre à parler ou à lire. Dites-moi quel servant d’Hérode n’étudierait pas pour lui plaire et le servir avec précaution ? Malheur aux mondains qui n’apprennent qu’à plaire à un corps de boue et d’excrétion, et oublient celui qui a fait toutes choses pour ne pas apprendre à plaire à Dieu, éternellement béni.

81

Dites-moi, aurait-ce été une grande faute si les cohanim qui portaient l’arche de l’alliance de Dieu l’auraient laissé tomber ?

Les disciples tremblèrent, sachant que Dieu avait tué Uzah pour avoir touché l’arche de Dieu à tort.

— Cette faute serait très grave, dirent-ils.

— Comme Dieu vit, c’est une plus grave faute d’oublier les paroles de Dieu par lesquelles il fit toutes choses, et par lesquelles il vous offre la vie éternelle.

===

Jésus fit la prière. Après la prière, il nous dit :

— Demain nous devons passer en Samarie comme le saint ange de Dieu m’a dit.

Tôt le matin d’un certain jour, Jésus arriva près du puits que fit Jacob, qu’il avait donné à son fils Joseph. Fatigué du voyage, Jésus envoya ses disciples en ville pour acheter à manger, et s’assit près du puits, sur la pierre du puits. Et voici qu’une femme de Samarie vint tirer l’eau du puits. Jésus lui dit :

— Donne-moi à boire.

— N’as-tu pas honte, toi un hébreu, de demander à boire à une samaritaine ? dit la femme.

— Si tu savais qui est celui qui te demande à boire, peut-être lui aurais-tu demandé à boire.

— Comment donnerais-tu à boire si tu n’as ni cruche ni corde pour puiser l’eau profonde du puits ?

— Qui boit l’eau de ce puits aura encore soif. Qui boit l’eau que je donne n’aura plus soif. Je donne à boire à ceux qui ont soif jusqu’à ce qu’ils viennent à la vie éternelle.

— Donne-moi de ton eau, seigneur, dit la femme.

— Va appeler ton mari que je vous donne à boire à tous deux.

— Je n’ai pas de mari, dit la femme.

— Tu dis vrai, car tu as eu cinq maris et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari.

— Seigneur, dit la femme confuse, je vois bien que tu es un prophète… Je te prie de me dire qui sont les vrais adorateurs ? Car les hébreux qui vont prier au mont Sion à Jérusalem dans le Temple construit par Shlomoh, disent que la grâce et la miséricorde de Dieu se trouvent là et nulle part ailleurs. Mais notre peuple qui vénère sur ces montagnes dit que c’est seulement sur les montagnes de Samarie qu’on peut vénérer.

82

— Malheur à toi Judah qui te vanter en disant ‘le Temple du Seigneur, le Temple du Seigneur !’, alors que tu vis totalement dans les plaisirs mondains et les gains, comme si Dieu n’existait pas. Cette femme te condamnera au Shéol au jour du jugement car elle cherche à savoir comment trouver grâce et miséricorde devant Dieu.

Vous samaritains vénérez ce que vous ne connaissez pas, nous hébreux vénérons ce que nous connaissons. La promesse de Dieu a été faite dans le Temple de Shlomoh à Jérusalem, et pas ailleurs. Je te dis en vérité, Dieu est esprit et vérité, aussi il doit être vénéré en esprit et en vérité. Crois-moi, femme, un temps viendra où Dieu donnera sa miséricorde à une autre ville, et il sera possible dans tout lieu de le vénérer en vérité, car Dieu acceptera la vraie prière en tout lieu avec miséricorde.

===

— Quand le messie vient-il ? Car nous le cherchons pour nous enseigner, dit la femme.

— Tu sais que le messie doit venir ?

— Oui seigneur, répondit-elle.

— Aussi loin que je vois, femme, tu es croyante, dit Jésus avec joie. Apprends que quiconque est élu de Dieu sera sauvé par la foi au messie. Il te faut donc connaître la venue du messie.

— Seigneur, peut-être es-tu le messie ? dit la femme.

— En vérité je suis envoyé à la maison d’Israel comme prophète du salut. Après la venue au monde entier de l’Envoyé oint par Dieu, pour qui Dieu a fait le monde, Dieu sera alors vénéré dans le monde entier et la miséricorde acceptée, au point que l’année du jubilé qui vient tous les 50 ans sera ramenée par le messie à un an en tout lieu.

83

La femme laissa sa cruche pour courir en ville annoncer tout ce qu’elle avait entendu de Jésus. Alors que la femme parlait avec Jésus, ses disciples arrivèrent en s’étonnant que Jésus parle à une femme bien que pas un ne lui demanda pourquoi il parlait avec une samaritaine.

— Viens et mange maître, lui dirent-ils quand la femme partit.

— Je dois manger une autre nourriture, répondit-il.

Les disciples se dirent l’un l’autre que quelque voyageur avait peut-être parlé avec Jésus et était allé chercher de la nourriture. Alors ils questionnèrent celui qui écrit :

— Barnabé, qui est venu apporter de la nourriture au maître ?

— Il n’y a eu personne d’autre ici que la femme que vous avez vue qui a apporté cette cruche d’eau pour la remplir, répondit celui qui écrit.

Les disciples restaient étonnés, attendant la suite des paroles de Jésus.

— Sachez que la vraie nourriture est de faire la volonté de Dieu. Ce n’est pas le pain qui donne vie et subsistance à l’homme mais la parole de la volonté de Dieu. C’est pour cette raison que les saints anges ne mangent pas, car ils se nourrissent que de la volonté de Dieu. C’est ainsi que nous, Moshé, Éliah et un autre, avons été 40 jours et 40 nuits sans nourriture. Dans combien de temps sera la récolte ? dit Jésus les yeux levés.

— Trois mois, répondirent les disciples.

— Voyez maintenant comme la montagne est blanche de grain. Je vous dis en vérité, il y a une grande récolte à moissonner aujourd’hui, dit Jésus en pointant la multitude qui venait pour le voir.

La femme qui était allée en ville avait remué toute la ville en disant : Venez voir un nouveau prophète envoyé de Dieu à la maison d’Israel. Elle leur a raconté tout ce qu’elle avait entendu de Jésus. Ils arrivèrent et prièrent Jésus de demeurer avec eux : Jésus entra dans la ville et resta deux jours à guérir tous les malades et à leur enseigner le Royaume de Dieu. Les habitants dirent à la femme :

— Nous croyons en ses paroles et ses miracles plus qu’en ce que tu dis. C’est vraiment un saint de Dieu, un prophète envoyé pour le salut de ceux qui croient en lui.

Après la prière de la demi-nuit, les disciples vinrent auprès de Jésus et il leur dit :

— Au temps de l’Envoyé oint de Dieu le Saint Esprit, cette nuit sera chaque année le jubilé qui vient tous les 50 ans. Aussi je ne veux pas que nous dormions, mais mettons-nous en prière la tête baissée pour faire honneur à notre Dieu puissant et miséricordieux à jamais béni, et que nous disons chaque fois :

Je crois en toi seul, notre Dieu, qui n’as ni genèse et n’auras jamais de fin, qui donnas commencement à tout par ta miséricorde et donneras fin à tout par ta justice, qui n’as aucune similitude à l’homme. Aie pitié de nous par ton infinie bonté, car tu as nous créés, nous sommes le travail de ta main.

84

Remercions Dieu qui nous a donnés cette nuit une grande miséricorde parce qu’il a fait réduire le temps qui doit venir cette nuit de sorte que nous avons pu prier ensemble avec l’onction de Dieu. Et j’ai entendu sa Voix.

Les disciples furent grandement heureux d’entendre cela.

===

— Maître, dirent-ils, enseigne-nous quelques préceptes cette nuit.

— Avez-vous déjà vu la myrrhe mélangée à la pourriture ?

— Non seigneur, personne n’est assez fou pour faire ça, répondirent-ils.

— Je vous dis qu’il y a beaucoup d’insensés dans le monde qui mélangent le service de Dieu avec le service du monde, au point que de nombreuses vies irrépréhensibles sont trompées par satan lorsqu’ils prient, car ils mélangent les affaires mondaines à leur prière et deviennent abominables aux yeux de Dieu à ce moment-là. Dites-moi, quand vous vous lavez pour prier, prenez-vous soin que rien d’impur ne vous touche ? Oui sûrement. Quand vous faites la prière, que faites-vous ? Vous lavez les péchés de votre âme par l’intervention de la miséricorde de Dieu. Qui s’empresserait de parler de choses mondaines en priant ? Prenez garde de ne pas agir ainsi, car chaque parole mondaine se change en excrément du diable sur l’âme de celui qui parle.

Les disciples tremblèrent car il avait parlé avec vigueur d’esprit. Ils demandèrent :

— Que faut-il faire, maître, quand un ami vient parler avec nous lorsque nous prions ?

— Finissez de prier, laissez-le patienter.

— Et s’il repart scandalisé de voir que nous ne parlons pas avec lui ? dit Bartélémi.

— S’il est scandalisé, croyez-moi que ce n’est pas un croyant ni un de vos amis mais plutôt un incroyant et associé à satan. Si vous allez parler à un garçon d’écurie d’Hérode et que vous le trouviez en train de parler à l’oreille d’Hérode, seriez-vous scandalisé s’il vous fait attendre, dites-moi ? Sûrement pas. Vous seriez confortés de voir votre ami dans la faveur du roi, n’est-ce pas ?

— Tout à fait, répondirent les disciples.

— Je vous dis en vérité, quand chacun fait une prière il parle avec Dieu. Serait-il juste d’arrêter de parler avec Dieu pour parler à un homme à la place ? Serait-il juste que votre ami se scandalise parce que vous avez plus de considération pour Dieu que pour lui ? Croyez-moi que s’il se scandalise que vous le fassiez attendre c’est parce qu’il est un bon esclave du démon, car le démon désire que Dieu soit abandonné des hommes. Comme Dieu vit, celui qui craint Dieu devra s’éloigner des activités mondaines pour ne pas nuire aux bonnes actions, et ce pour toute bonne action.

85

Quand un homme agit mal ou parle mal, et qu’une personne le corrige pour l’empêcher d’agir ainsi, que fait cette personne ?

— Il fait le bien, répondirent les disciples, car il sert la volonté de Dieu en empêchant le mal, comme le soleil veut repousser l’obscurité.

— À l’inverse je vous dis, quand un homme agit bien ou parle bien, qui va l’empêcher pour le moindre prétexte, ou pour rien, sert le démon et devient même son associé. Car le démon ne s’occupe qu’à empêcher toute bonne action. Que vous dirais-je… Je vous dis comme dit le prophète Shlomoh, l’ami et le saint de Dieu : Sur 1 000 que tu connais 1 seul est ton ami.

— Ne pourrons-nous aimer personne ? dit Matéh.

— Je vous dis qu’en vérité il n’est pas permis de détester autre chose que le péché, au point que vous ne pouvez détester satan comme créature de Dieu mais comme ennemi de Dieu. Si vous ne le savez pas, je vous dirais que c’est une créature de Dieu, et comme tout ce que Dieu a créé est bon et parfait, par conséquent qui déteste la créature déteste le Créateur.

L’amitié est chose remarquable qui ne se trouve pas facilement et se perd facilement. L’ami n’acceptera pas de contradiction en celui qu’il aime suprêmement. Soyez prudents de ne pas choisir un ami qui n’aime pas qui vous aimez. Savez-vous ce qu’un ami signifie ? Un ami veut seulement dire un médecin de l’âme. Comme il est rare de trouver un bon médecin qui connaisse les maladies et en appliquer les remèdes, rares sont aussi les amis qui connaissent les fautes et sachent guider dans le bien. Mais ici est un mal, car beaucoup ont des amis qui font semblant de ne pas voir les fautes de leurs amis : certains leur donnent des excusent, d’autres les défendent sous prétexte terrestre, et les pires ce sont ceux qui invitent et aident à fauter, dont la fin sera semblable à leur bassesse. Prenez garde d’avoir de tels hommes comme amis, car en vérité ce sont des ennemis et des tueurs d’âme.

86

Que ton ami soit tel que s’il veut te corriger, qu’il reçoive aussi correction, et s’il veut que tu laisses tout par amour pour Dieu, qu’il accepte aussi que tu le laisses pour le service de Dieu. Dites-moi, si un homme ne sait pas comment aimer Dieu, comment saurait-il aimer ? Comment saurait-il aimer les autres s’il ne sait pas comment aimer ? C’est sûrement impossible. Quand vous choisirez un homme comme ami, voyez d’abord à ne pas considérer sa belle lignée, ni sa belle famille, ni sa belle maison, ni son bel habit, ni sa belle personne, ni même ses belles paroles, car vous serez facilement déçu. Voyez comme il craint Dieu, comme il méprise les choses terrestres, comme il aime à bien agir, et par-dessus tout, et au-dessus de tout, comment il déteste sa propre chair. Vous trouverez facilement le vrai ami :
s’il craint Dieu ;
s’il méprise les vanités mondaines ;
s’il est toujours occupé à faire le bien ;
s’il déteste son propre corps comme un ennemi cruel.

N’aimez pas un tel ami au point que votre amour se fixe sur lui, car vous seriez un idolâtre, mais aimez-le comme un cadeau donné de Dieu, ainsi Dieu le rehaussera de grandes faveurs. Je vous dis en vérité, celui qui a trouvé un vrai ami a trouvé un des délices du Paradis, non, c’est la clef du Paradis.

— Maître, dit Thadé, si un homme a un ami qui n’est peut-être pas comme tu as dit, que devra-t-il faire, devra-t-il le laisser ?

— Il devra faire comme le marin fait avec le bateau, et voguera tant et aussi longtemps qu’il perçoit l’avantage, mais qu’il le laisse dès qu’il perçoit une perte. Tu feras ainsi avec un ami qui est pire que toi : dans ces choses pour lesquelles il t’offense, laisse-le si tu ne souhaites pas être laissé par la miséricorde de Dieu.

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87

Malheur au monde à cause des outrages. L’outrage est inévitable lorsque le monde toutentier est plongé dans la malveillance. Malheur à cet homme par lequel vient l’outrage, car il lui aurait mieux valu avoir une meule autour du cou pour se noyer dans la profondeur de la mer plutôt que d’outrager son prochain. Si ton oeil est pour toi un outrage, arrache-le, car mieux vaut aller au Paradis avec un seul oeil, qu’au Shéol avec les deux. Fais ainsi avec ta main ou ton pied s’il t’outrage, car mieux vaut aller au Royaume des cieux avec un pied ou une main, que d’aller au Shéol avec deux mains ou deux pieds.

— Comment faire seigneur, dit Simon nommé Céphas, car je serai démembré en peu de temps ?

— Céphas, mets la chair de côté et tu trouveras la vérité, que bien que ton oeil te renseigne, ton pied aide ton travail et ta main te sert, laisse-les s’ils sont pour toi une occasion de pécher, car mieux vaut que tu ailles au Paradis pauvre et ignorant, avec peu de travaux, que d’aller au Shéol riche et savant, avec de grands travaux. Retire tout ce qui t’empêche de servir Dieu comme on retire tout ce qui empêche de voir.

Ayant dit ceci, Jésus appela Céphas près de lui et lui dit :

— Si ton frère pèche contre toi, va le corriger. S’il se corrige et que tu as gagné ton frère, réjouis-toi. S’il ne se corrige pas, va appeler deux nouveaux témoins pour le corriger de nouveau. S’il ne se corrige pas, va le dire à l’église. Et s’il ne se corrige pas, considère-le alors comme un incroyant et n’habite pas sous le même toit que lui, ne mange pas à la table où il est assis et ne parle pas avec lui. Si tu sais où il met son pied en marchant, n’y mets pas tes pieds.

88

Mais prends garde de te prendre pour meilleur, et dis-toi plutôt : Céphas, si Dieu ne t’aidait de sa miséricor-de, tu serais pire que lui. Ainsi, quand tu corrigeras ton frère, dis-toi : SiDieunem’aidaitpas, demainjeferaispirequetout cequ’ilafaitaujourd’hui.

— Comment devrais-je le corriger ? répondit Céphas.

— De la façon que tu voudrais être corrigé. Corrige les autres de la même façon que tu voudrais être corrigé. Je te dis en vérité, crois-moi Céphas, chaque fois que tu corrigeras ton frère avec compassion, tu recevras compassion de Dieu et tes paroles porteront fruit. Mais si tu le fais avec rigueur, tu seras puni avec rigueur par la justice de Dieu et ne porteras pas fruit. Dis-moi Céphas, ces pots de terre où les pauvres cuisent leur nourriture, les lavent-ils avec des pierres ou des marteaux en fer peut-être ? Sûrement pas, mais plutôt avec de l’eau chaude. Le pot casse sous le fer, le bois brûle sous le feu, car l’homme se corrige avec compassion.

— Maître, dit Céphas, combien de fois pardonner mon frère ?

— Combien de fois voudrais-tu te faire pardonner de lui ?

— Sept fois par jour, dit Céphas.

— Pas seulement sept, mais ; tu lui pardonneras soixante-dix fois sept fois chaque jour, car qui condamne sera condamné, qui pardonne sera pardonné.

— Malheur aux princes parce qu’ils iront au Shéol, dit celui qui écrit.

— Es-tu devenu fou pour dire ça, Barnabé ? Je te dis en vérité, le bain n’est pas aussi indispensable pour le corps, ni le mord pour le cheval, ni la barre pour le navire, que le prince pour l’état. C’est pour cette raison que Dieu donna l’épée à Moshé, à Joshua, à Shemouel, à David, à Shlomoh, et tant d’autres qui rendaient justice pour déraciner l’injustice.

— Comment rendre justice en condamnant ou en pardonnant ? dit celui qui écrit.

— Pas tout le monde n’est un juge, Barnabé. Il appartient au juge seul de condamner les autres. Le juge doit condamner le coupable tout comme le père condamne un membre pourri de son fils à être coupé pour que le corps ne pourrisse pas entièrement.

89

— Combien de temps attendre que mon frère se corrige ? dit Céphas.

— Aussi longtemps que tu voudrais être attendu.

— Pas tout le monde ne peut comprendre cela, dit Céphas. Parle-nous plus ouvertement.

— Attends pour ton frère autant que Dieu attend pour lui.

— Ils ne comprendront pas ça non plus.

— Attends pour lui tant qu’il a du temps pour se corriger.

Céphas s’attrista avec les autres parce qu’ils ne comprenaient pas le sens.

— Si vous aviez bon entendement, vous sauriez que vous êtes vous-mêmes des pécheurs, et ne penseriez jamais à couper de votre coeur la compassion pour les pécheurs. Je vous dis d’attendre que le pécheur se corrige tant qu’il a le souffle pour respirer entre ses dents, car c’est ainsi que notre Dieu puissant et miséricordieux attend pour lui. Dieu ne dit pas à l’heure où le pécheur jeûnera, fera des prières, fera des aumônes, et ira en pèlerinage, Je lui pardonnerai . Nombreux ont fait cela et sont éternellement damnés. Mais il dit : Dans l’heure où le pécheur se repentira de ses péchés, pour ma part Je ne me souviendrais plus de ses péchés. Comprenez-vous ?

— Nous comprenons une partie, l’autre non, répondirent les disciples.

— Quelle est la partie que vous ne comprenez pas ?

— Que nombreux ont fait des prières avec des jeûnes et sont damnés.

— Je vous dis en vérité, les païens et les hypocrites font plus de prières, plus d’aumônes, plus de jeûnes que les amis de Dieu. Mais comme ils ne sont pas capables de se repentir par amour pour Dieu, aussi ils sont damnés car ils n’ont pas la foi.

— Par amour pour Dieu, dit Jean, enseigne-nous la foi.

— Il est temps pour nous de dire la prière au lever du soleil.

Ils se levèrent et se lavèrent puis ils firent la prière à notre Dieu béni pour toujours.

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90

La prière faite, ses disciples revinrent près de Jésus qui leur dit :

— Approche Jean, car aujourd’hui je te dirai tout sur ce que tu as demandé.

— La foi est un sceau avec lequel Dieu marque son élite, sceau qu’il a donné à son Envoyé saint Esprit, entre les mains duquel celui qui est élu reçoit la foi. La foi est unique comme Dieu est unique. Ayant créé son Envoyé avant toutes choses et rien d’autre, Dieu lui donna la foi qui est semblable à Dieu de tout ce que Dieu dit et fait. Par la foi, le croyant voit toutes choses mieux que celui qui voient de ses yeux, car les yeux peuvent tromper - non, ils trompent presque toujours - mais la foi dont le fondement a la parole de Dieu ne se trompe jamais. Croyez-moi que tous les élus de Dieu sont sauvés par la foi ; sans la foi, il est impossible pour quiconque en vérité de plaire à Dieu. Par conséquent satan ne cherche pas à annuler les jeûnes, les prières ou les aumônes ou les pèlerinages, non, il encourage les sans-foi pour le plaisir de voir l’homme travailler sans recevoir de salaire. Aussi prenez garde à ne pas diminuer la foi. La foi doit être gardée avec précaution, et le plus sûr moyen est de délaisser le pourquoi, vu que le pourquoi a conduit les humains hors du Paradis et changé satan, un très merveilleux ange, en horrible démon.

— Comment renoncerons-nous au pourquoi si c’est la porte du savoir ? dit Jean.

— Nay, le pourquoi est la porte du Shéol.

Jean garda silence. Jésus ajouta :

— Quand tu sais ce que Dieu a dit, qui es-tu humain pour dire : Pourquoidis-tu cela, Dieu ? Pourquoi fais-tu cela ? Le pot de terre dit-il à son fabriquant : Pourquoi me fais-tu pour porter de l’eau et non de la myrrhe ? Je vous dis en vérité, fortifiez-vous contre toute tentation par ces mots : Dieu dit ainsi, Dieu fait ainsi, Dieu veut ainsi. En faisant comme cela, tu vivras en sûreté.

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91

Dans cette même période il y eut un grand tumulte à travers Judah concernant Jésus : par une manoeuvre de satan l’armée romaine troublait les hébreux en leur disant que Jésus était un dieu venu les visiter. Dans la nuit du 40e jour, une grande sédition se souleva et tout Judah fut aux armes : le fils était contre le père et frère contre frère, car certains dirent que Jésus était un dieu venu dans le monde, d’autres qu’il était fils d’un dieu, et d’autres que Dieu n’avait aucune similitude humaine et n’engendrait pas de fils, mais que Jésus de Nazareth était un prophète de Dieu. Cela survint en raison des grands miracles qui se faisaient par Jésus. Pour calmer le peuple il fallut que le grand cohen fasse une procession revêtu de l’habit des grands cohanim, avec le saint Nom de Dieu sur son front, et chevauche de cette manière avec le gouverneur Pilate et Hérode. Trois armées de 200 000 hommes chacune portant l’épée se rassemblèrent à Mitzpeh. Hérode parla d’abord au peuple, puis le gouverneur, mais ils ne se calmèrent pas. Et le grand cohen leur dit :

— Frères, cette guerre s’est levée par un piège de satan. Jésus est vivant et nous devons recourir à lui pour demander de rendre témoignage de lui-même et croire selon sa parole.

Alors ils se calmèrent. Chacun déposa son arme et tous s’embrassèrent en disant l’un à l’autre :

— Pardonne-moi, frère.

Ce jour-là chacun eut coeur de croire à ce que Jésus dirait. Le gouverneur et le grand cohen avaient offert des récompenses pour qui viendrait dire où Jésus se trouvait.

92

Sur la parole du saint ange, à cette période nous les disciples étions allées avec Jésus au Mont Sinai et y sommes restés 40 jours. Une fois passés, alors que Jésus était près de la rivière du Jourdain pour aller à Jérusalem, il fut aperçu par un de ceux qui croyait que Jésus était un dieu. Celui-ci cria très fort : Notre d~eu vient, Jusqu’à ce qu’il atteigne la ville et remue toute la ville en disant : Prépare-toi à le recevoir Jérusalem. Il déclara avoir vu Jésus près du Jourdain et tout le monde, petits et grands, sortirent précipitamment de la ville pour voir Jésus au point que la ville sainte fut laissée déserte, et les femmes qui portaient leurs enfants dans leurs bras oublièrent de prendre à manger. Voyant cela, le gouverneur et le grand cohen partirent à cheval et envoyèrent un messager vers Hérode qui partit de la même manière trouver Jésus, qu’ainsi la sédition du peuple puisse être calmée. Ils le cherchèrent dans le désert près du Jourdain pendant deux jours et le trouvèrent le 3e jour vers midi. Jésus était en train de se purifier avant de faire la prière conformément au livre de Moshé. Grandement étonné de voir la terre couverte de la multitude de gens, il dit à ses disciples :

— Peut-être que satan a provoqué une sédition dans Judah. Dieu veuille ôter la domination que satan a sur les pécheurs.

Quand la foule se rapprocha et qu’ils le reconnurent, ils se mirent à crier : Bienvenu à toi notre d~eu. Ils se mirent à faire des révérences comme à un dieu. Jésus poussa un grand grognement et dit :

— Écartez-vous de moi, insensés, je crains que la terre s’ouvre et me dévore avec vous à cause de vos paroles méprisantes.

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Rempli d’effroi, le peuple se mit à gémir. Jésus leva sa main en signe de silence et dit :

— Israélites, vraiment vous avez fait une grave erreur en appelant dieu un homme comme moi. Et à cause de cela, je crains que notre Dieu envoie un lourd fléau sur la ville sainte et la livre à la servitude des étrangers. Mille fois maudit est satan qui vous a provoqué en cela.

Jésus se frappa la poitrine de ses deux mains et il s’éleva un tel brouha de pleurs que personne ne put entendre ce qu’il dit. Jésus leva de nouveau sa main en signe de silence. Et quand le peuple calma leurs pleurs, il dit :

— Je déclare devant le ciel, et prenant à témoin tous ceux qui habitent sur la terre, que je suis étranger à tout ce que vous avez dit. Je suis un humain né d’une mortelle, exposé au jugement de Dieu, subissant les misères du froid et de la chaleur, de la nourriture et du sommeil comme les autres hommes. Quand Dieu viendra juger, mes paroles perceront comme une épée toute personne qui me croit plus qu’humain.

Quand il eut dit cela, il aperçut une grande multitude de cavaliers, et voyant venir le gouverneur, avec Hérode et le grand cohen, il dit :

— Peut-être sont-ils devenus insensés eux aussi.

À l’arrivée du gouverneur avec Hérode et le cohen, chacun descendit de cheval et les soldats encerclèrent Jésus afin de retenir le peuple désireux d’entendre Jésus parler au cohen. Avec respect, Jésus s’approcha du cohen qui voulut se prosterner pour vénérer Jésus mais Jésus cria :

— Cohen du Dieu vivant, prends garde à ce que tu fais, ne faute pas contre notre Dieu.

— Aujourd’hui Judah est si agité par tes signes et ton enseignement, qu’ils te déclarent être un d~eu, répondit le cohen. Je suis forcé par le peuple de venir ici avec le roi romain Hérode, et le gouverneur, pour te prier avec notre coeur de vouloir arrêter la sédition qui s’est levée à ton sujet : car certains disent que tu es une divinité, d’autres disent que tu es fils d’une divinité, et d’autres que tu es prophète.

— Les prophéties ont-elles passées dans l’oubli avec les lois de Dieu ? ! Misérable Judah trompée par satan. Et toi grand cohen de Dieu, as-tu aussi perdu la tête pour n’avoir pas calmé cette sédition ?

94

Je déclare devant le ciel, en prenant à témoin tous ceux qui habitent sur la terre, que je suis étranger à tout ce que les hommes ont dit sur moi et que je suis plus qu’humain. Je suis un homme né d’une mortelle, exposé au jugement de Dieu, subissant les misères de chaque jour comme les autres hommes. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; plaise à Dieu qu’une grande vengeance ne vienne sur la ville sainte pour ce péché.

— Prie pour nous et que Dieu nous pardonne, dit le cohen.

— Sire, dirent Hérode et le gouverneur, nous ne comprenons pas ce que tu dis, il est impossible qu’un homme fasse ce que tu fais.

— Ce que vous dites est vrai. Seul Dieu fait le bien en l’homme, et satan le mal, comme dans une boutique où il entre avec l’accord de l’homme pour travailler à vendre (nota : que tout échange soit monnayé). Vous, gouverneur et roi, dites ceci car vous êtes étrangers à notre loi. Mais si vous lisiez le témoignage de l’alliance de notre Dieu, vous verriez qu’avec un bâton Moshé transforma l’eau en sang, la poussière en poux, la rosée en tempête, la lumière en ténèbres ; il fit venir des grenouilles et des souris pour couvrir la terre d’Égypte, il tua les premiers-nés, ouvrit la mer où pharaon se noya : choses que je n’ai pas faites. Et de Moshé, tous disent qu’à présent il est mort. Joshua ouvrit le Jourdain et fit immobiliser le soleil : ce que je n’ai pas encore fait. Et de Joshua, tous disent qu’à présent il est mort. Éliah fit descendre le feu et la pluie du ciel à vue de tous : ce que je n’ai pas fait. Et d’Éliah, tous disent qu’à présent il est mort. Par le pouvoir de Dieu, de nombreux autres prophètes, de saints hommes et amis de Dieu ont fait des choses qui ne peuvent être comprises en pensée par ceux qui ne connaissent pas notre Dieu tout-puissant et miséricordieux, béni à jamais.

95

Roi, gouverneur et cohen prièrent Jésus de calmer le peuple : il devait monter sur une hauteur et parler aux gens. Jésus monta sur une des douze pierres que Joshua ordonna aux douze tribus de prendre du milieu du Jourdain quand tout Israel traversa à pied sec.

— Que notre cohen monte sur une hauteur et qu’il confirme mes paroles.

Le cohen se mit en hauteur et Jésus lui parla distinctement afin que tous puissent entendre :

— Il est écrit dans le témoignage de l’alliance de notre Dieu vivant que notre Dieu n’a aucune genèse et n’aura jamais de fin.

— Il est écrit (katouv כּתב), dit le cohen.

— Il est écrit que notre Dieu a créé toutes choses par sa seule parole.

— Il est écrit, dit le cohen.

— Il est écrit que Dieu est invisible et caché à l’intelligence humaine, il est incorporel, indivisible et immuable.

— Il est vrai, dit le cohen.

— Il est écrit que le ciel des cieux ne peut le contenir parce que notre Dieu est infini.

— C’est le prophète Shlomoh qui le dit, dit le cohen.

— Il est écrit que Dieu n’a aucun besoin puisqu’il ne mange, ni ne dort, et n’a aucun manque.

— Il est écrit, dit le cohen.

— Il est écrit que notre Dieu est n’importe où, qu’il n’y a personne d’autre que lui qui brise et remet entièrement car il fait tout comme il lui plaît.

— Il est écrit, dit le cohen.

Ayant élevé ses mains, Jésus dit :

— Seigneur notre Dieu, c’est ma foi avec laquelle je viendrai à ton jugement témoigner contre qui croit le contraire. Repentez-vous, dit-il au peuple, car vous pouvez maintenant voir votre péché par ce que le cohen a dit comme il est écrit au livre de Moshé, de l’alliance éternelle de Dieu. Je suis visible comme un homme, un tas de boue qui marche sur terre, mortel comme les autres hommes, j’ai eu un commencement et aurai une fin, et je ne peux créer une mouche.

Les gens élevèrent leur voix et dirent en pleurant :

— Nous avons péché contre toi Seigneur notre Dieu, aie pitié de nous…

Tous et chacun d’eux supplièrent Jésus de prier pour la sécurité de la ville sainte que notre Dieu dans sa colère ne la donne pas à piétiner par les nations. Jésus leva ses mains et pria pour la ville sainte et le peuple de Dieu. Et chacun dit en pleurant :

— Qu’il soit ainsi, amen.

96

La prière terminée, le cohen dit à haute voix :

— Reste Jésus car nous voulons savoir qui tu es pour la tranquillité de notre nation.

— Je suis Jésus, fils de Marie, de la semence de David, un homme mortel qui craint Dieu. Je ne cherche qu’à restituer l’honneur et la gloire à Dieu.

— Il est écrit dans le livre de Moshé que notre Dieu doit nous envoyer le messie pour venir nous annoncer la volonté de Dieu, dit le cohen, et apporter aux nations le salut de Dieu. Je te prie de nous dire la vérité : es-tu le messie de Dieu que nous attendons ?

— En vérité, c’est ce que Dieu a promis.

— Par tes paroles et signes, dit le cohen, dans tous les cas nous croyons que tu es un prophète et saint de Dieu. Je te prie au nom de tout Israel et Judah de nous dire pour l’amour de Dieu, de quelle façon viendra le messie ?

— Quand Dieu me prendra de ce monde, satan soulèvera cette sédition en me faisant passer pour un d~eu aux yeux des impies,au point que mes paroles d'enseignement seront si polluées qu’il ne restera que 30 croyants.

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Paroles de Jean le-baptiseur (comme dans Jean 1.19, Marc 1.3, Luc 1.76, et Mathieu 3.3) : Je suis indigne de délier ses sandales, j’ai reçu grâce et miséricorde de Dieu en le voyant. Ma consolation est-dans la venue du Messager qui détruira toute fausse opinion de moi. Et sa foi se répandra et se tiendra dans le monde entier comme Dieu a promis à notre père Abraham. Et ce qui me console c’est que sa foi n’aura pas de fin et sera gardé inviolable par Dieu. Dieu aura miséricorde sur le monde et enverra son Messager pour qui il a fait toutes choses, qui viendra avec puissance et détruira les idoles avec les idolâtres, qui viendra retirer la domination que satan a sur les hommes. Il apportera avec lui la miséricorde de Dieu pour le salut de ceux qui croiront en lui, et béni sera celui qui croira en ses paroles.

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97

Le gouverneur, le roi et le cohen répondirent :

— N’aie crainte, Jésus, saint de Dieu. Cette sédition ne sera plus dans notre temps, car nous allons écrire au sénat romain de façon que personne ne t’appelle plus ni dieu, ni fils d’un dieu, par décret impérial.

— Je ne suis pas apaisé par vos paroles, car les ténèbres viendront d’où vous espérez la lumière.

— D’autres prophètes viendront-ils après la venue de l’Envoyé de Dieu ? dit le cohen.

— Dieu n’enverra aucun vrai prophète pour venir après moi mais un grand nombre de faux prophètes. Cela me peine, car satan les soulèvera par un juste jugement de Dieu, et ils se cacheront sous le prétexte de mon séfer.

— Comment serait-ce un juste jugement de Dieu que de tels impies viennent ? dit Hérode.

— Qui ne croit pas à la vérité de son salut croit que sa damnation est un mensonge. Car les mondains ont toujours détesté les vrais prophètes et aimé les faux, comme au temps de Micah et de Jérémiah. Car toute semblance aime sa semblance.

— Comment le messie sera-t-il appelé, et quel est le signe qui révèlera sa venue ? dit le cohen.

— Son nom est merveilleux. Dieu lui-même le nomma ainsi quand il créa son âme et le plaça dans la splendeur céleste, et Dieu lui dit :

‒ Attends. Je vais créer le Paradis, le monde et une grande multitude de créatures pour ta cause, dont Je te fais présent quand Je t’enverrai dans le monde, car Je t’enverrai comme messager de mon salut : ta parole sera si véritable que le ciel et la terre failliront mais ta foi ne faillira jamais. Qui te bénira sera béni, qui te maudira sera maudit.

Béni est son Nom digne de louange !

— Dieu digne de louange, envoie-nous vite ton messager pour venir sauver le monde, dirent les gens.

98

La multitude partit alors avec Hérode. Le gouverneur et le grand cohen eurent une discorde concernant Jésus et son enseignement ; le cohen pria le gouverneur d’écrire toute l’affaire au sénat de Rome, chose que le gouverneur fit. Le sénat eut de la compassion pour Israel et décréta sous peine de mort que personne n’appelle dieu ou fils d’un dieu, Jésus le naziréen, prophète des juifs, et ce décret fut gravé sur cuivre et placé dans le Temple. Une grande partie de la multitude partit, il restait 5 000 hommes environ, à part les femmes et les enfants, fatigués par le voyagement et restés deux jours sans pain parce qu’ils avaient oublié d’en apporter sous l’empresse-ment de voir Jésus, ne mangeant que des herbes fraiches. Ils n’étaient pas en état de repartir comme les autres. Lorsque Jésus s’en aperçut, il eut pitié d’eux et dit à Philippe :

— Où trouverons-nous pour eux du pain pour ne pas mourir de faim ?

— Seigneur, répondit Philippe, 200 pièces d’or ne suffiront pas pour acheter assez de pain pour que chacun en goûte un peu.

— Il y a ici un enfant qui a cinq pains et deux poissons, dit Adriéh, mais qu’est-ce pour autant ?

— Faites asseoir la multitude, dit Jésus.

Quand ils furent assis sur l’herbe 50 par 50, Jésus dit :

— Dans le Nom de Dieu...

Il prit le pain et pria Dieu, puis il rompit le pain et le donna aux disciples, et les disciples le donnèrent à la foule. Ils firent ainsi avec les poissons, et tous mangèrent et furent satisfaits.

— Rassemblez ce qui reste.

Les disciples remplirent douze corbeilles pleines des morceaux restants. et tous se frottaient les yeux de leur main en se disant : Suis-je réveillé ou je rêve ? Chacun d’entre eux resta l’espace d’une heure comme à côté de soi en raison de ce grand miracle. Jésus les renvoya après avoir remercié Dieu. Il y avait 72 hommes qui ne voulaient pas se séparer de lui, Jésus perçut leur foi et les choisit comme disciples.

99

S’étant retiré près du Jourdain, dans une partie creuse du désert de Tiropée, Jésus appela les 12 avec les 72. Assis sur une pierre, il les fit asseoir près de lui et dit dans un soupir :

— En ce jour nous avons vu un grand mal en Judah et Israel, et mon coeur tremble dans ma poitrine dans la crainte de Dieu. Je vous dis en vérité, Dieu aime Israel comme un amoureux jaloux de son honneur. Comme un jeune aime une femme qui en aime un autre et ne l’aime pas, il sera saisi d’indignation jusqu’à tuer son rival. Je vous dis, Dieu agit ainsi lorsqu’Israel aime autre chose à en oublier Dieu : Dieu réduira cette chose à néant car il n’y a rien sur terre de plus cher à Dieu quele Sacerdoce et le saint Temple.

100

Dans le temps du prophète Jérémiah, le peuple oublia Dieu, ne se vantant que du Temple, qu’il n’y en avait pas de pareil dans le monde entier. Alors dans sa colère Dieu souleva Nabukadnetsar le roi de Babylone et lui fit prendre la ville sainte par son armée, ils la brûlèrent avec le saint Temple, au point que les choses saintes que les prophètes de Dieu n’osaient pas même toucher furent foulées sous les pieds des infidèles par méchanceté. Abraham aima son fils plus qu’il est juste, alors Dieu lui ordonna de tuer son fils afin de tuer le mauvais penchant du coeur d’Abraham. Il l’aurait fait si le couteau avait tranché. David aima très fortement Abshalom, alors Dieu fit que le fils se rebelle contre son père et soit pendu par les cheveux pour être tué par Joab. Quel effrayant jugement de Dieu sur Abshalom qui aimait sa chevelure plus que tout, elle devint une corde avec quoi il se pendit. L’innocent Job aima de trop près ses sept fils et trois filles, alors Dieu le donna sous la main de satan ; non seulement il le priva de ses fils et de ses richesses en un jour, mais il le frappa de grave maladie au point que les vers sortaient de sa chair pendant sept ans consécutifs.

Jacob aimait Joseph plus que ses autres fils, alors Dieu fit qu’il soit vendu par les mêmes fils qui trompèrent Jacob, au point qu’il resta dans le deuil pendant dix ans après lui avoir fait croire que les bêtes l’avaient dévoré. Comme Dieu vit, frères, je crains que la colère de Dieu soit contre moi. Vous devez aller à travers Judah et Israel pour dire la vérité aux 12 tribus d’Israel et qu’ils se détrompent.

— Nous ferons tout ce que tu nous diras, répondirent les disciples dans la crainte.

— Faisons pendant trois jours des prières, et jeûnons maintenant chaque soir dès que la première étoile paraîtra. Après la prière faite à Dieu, faisons-la encore trois fois pour lui demander miséricorde, car le péché d’Israel est trois fois plus grave que les autres péchés.

— Qu’il en soit ainsi, dirent les disciples.

Quand le 3e jour fut passé, le matin du 4e jour, Jésus appela tous les apôtres et les disciples et dit :

— Il suffit que Barnabé et Jean restent avec moi, pour les autres, allez dire de faire pénitence à travers tout Judah et Israel, et aux régions de Samarie, car la hache est posée près de l’arbre à abattre. Prier pour les malades, car Dieu m’a donné autorité sur toutes les maladies.

— Maître, dit celui qui écrit, si tes disciples se font demander comment faire pénitence, que répondre ?

— Quand un homme perd un porte-monnaie, tourne-t-il seulement son oeil pour voir ou sa main pour prendre ou sa langue pour demander… Sûrement pas, mais il se tourne de tout son corps et emploie toute la force de son âme pour le retrouver, est-ce vrai ?

— C’est bien vrai, répondit celui qui écrit.

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101

— La pénitence est le contraire de la mauvaise vie. Chaque perception doit être tournée dans le sens contraire de ce qu’elle a fait en péchant, on devra :
s’endeuiller au lieu de s’amuser ;
jeûner au lieu de fêter ;
veiller au lieu de dormir ;
agir au lieu de rien faire ;
être chaste au lieu de convoiter ;
prier au lieu de raconter des histoires ;
et l’aumône au lieu de l’avarice.

— S’ils se font demander comment faire pour s’endeuiller, pleurer, jeûner, agir, être chastes, prier, et l’aumône, qu’allons-nous donner comme réponses ? Comment feront-ils correctement pénitence s’ils ne savent pas comment se repentir ? dit celui qui écrit.

— Tu as bien demandé Barnabé et je souhaite répondre entièrement comme il plaît à Dieu. Dès aujourd’hui je te parlerai de la pénitence en générale, et ce que je dis à l’un je le dis à tous. La pénitence doit se faire plus que tout autre chose purement par amour pour Dieu, autrement il serait vain de se repentir. Je vais vous parler par comparaison. Est-ce vrai que toute maison tombe en ruine si son fondement est enlevé ?

— C’est vrai, dirent les disciples.

— Le fondement de notre salut est en Dieu. En dehors de lui il n’y a aucun salut. Un homme qui pèche perd le fondement de son salut, aussi il doit commencer au fondement. Si vos esclaves vous avaient offensé, sachant qu’ils n’ont aucun regret de vous avoir offensé mais seulement d’avoir perdu leur salaire, leur pardonneriez-vous, dites-moi ? Sûrement pas. Je vous dis que Dieu fera ainsi à ceux qui regrettent seulement d’avoir perdu le Paradis. L’ennemi du bien, satan, regrette grandement d’avoir perdu le Paradis et gagné le Shéol, mais jamais il ne trouvera grâce. Savez-vous pourquoi ? Je vous dis en vérité, satan n’a aucun amour pour Dieu, il déteste son Créateur. Même les animaux geignent selon leur nature d’avoir perdu un bien qu’ils désirent.

102

Pour être vraiment pénitent, le pécheur doit avoir grand désir de punir en lui ce qu’il a fait de contraire à son Créateur, de sorte que lorsqu’il prie, il n’ose pas aspirer au Paradis de Dieu ou d’être libéré du Shéol, mais il se prosterne devant Dieu dans un état d’embarras, disant dans sa prière :

Seigneur, voici le coupable qui t’a offensé sans raison au moment où il devait être à ton service. Il cherche ici à être puni par ta main pour ce qu’il a fait, non par la main de ton ennemi satan, afin que les incroyants ne se réjouissent pas sur tes créatures. Châtie et punis comme il te plaît Seigneur, car tu ne me donneras jamais autant de tourment que ce mal mérite.

Le pécheur qui conserve cette attitude trouvera plus grâce envers Dieu que celui qui brave sa justice. Sûrement abject sacrilège est le rire du pécheur dans ce monde, ce que David appelle une vallée de larmes à juste titre.

Un roi adopta un de ses esclaves comme fils et le fit seigneur sur tout ce qu’il avait, mais il arriva que par la tromperie d’un méchant homme, le misérable tomba en défaveur du roi ; il souffrit ensuite de grandes misères, méprisé et privé de sa seule subsistance et du gain du travail de chaque jour. Pensez-vous qu’un tel homme rirait en tout temps ?

— Sûrement pas, répondirent les disciples. Et si le roi l’apprenait, il le ferait tuer pour rire de la colère du roi. Il est plus probable qu'il en pleure jour et nuit.

— Malheur au monde qui s’assure d’un tourment éternel, misérable humain que Dieu avait choisi comme fils en t’accordant le Paradis, toi misérable qui es tombé en défaveur de Dieu et jeté hors du Paradis à cause d’un piège de satan : tu t’es condamné au monde impur où tu obtiens tout avec effort, où tout bon travail est pris de toi qui continue à fauter, et le monde en rit simplement, dit Jésus en larmes, et pire encore, le plus grand pécheur en rit plus que le reste. Ce sera comme vous avez dit, Dieu donnera la sentence de mort éternelle au pécheur qui ne pleure pas ses péchés mais en rit.

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103

Les pleurs du pécheur doivent être comme un père pleure son fils à l’agonie. Quelle folie de l’homme qui pleure le corps que l’âme a quitté, mais ne pleure pas l’âme que la compassion de Dieu a quitté à cause du péché. Dites-moi, si en pleurant le marin pouvait récupérer tout ce qu’il a perdu de son bateau détruit par une tempête, le ferait-il ? Il pleurerait sûrement amèrement. Je vous dis en vérité, un homme pèche pour tout ce qu’il pleure autre que pour son péché. Chaque misère qui arrive à l’homme vient de Dieu pour son salut ; il devrait s’en réjouir. Chaque péché qui arrive à l’homme vient du démon pour sa damnation ; il ne s’en attriste pas. Vous pouvez sûrement voir ici que l’homme cherche sa perte et non son bénéfice.

— Seigneur, dit Bartélémi, que doit faire celui qui ne peut pleurer, son coeur étant étranger aux larmes ?

— Pas tous ceux qui versent des larmes pleurent, Bartélémi. Comme Dieu vit, il est trouvé des hommes dont les yeux n’ont jamais versé une larme et qui ont pleuré 1 000 fois plus que ceux qui ont versé des larmes. Les larmes du pécheur consument l’affection terrestre par un intense chagrin. Cette consumation préserve l’âme du péché comme le soleil préserve de la pourriture ce qui est placé en haut, aussi. Si Dieu accordait au vrai pénitent des larmes aussi nombreuses que la mer a d’eau, il en désirerait encore plus. Son désir consume cette petite larme qu’il verse comme une fournaise brûlante consume une goutte d’eau. Mais ceux qui éclatent facilement en larmes sont comme le cheval qui va plus vite plus il est légèrement chargé.

104

En vérité il y a des hommes qui ont à la fois l’amour intérieur et les larmes extérieures. Qui est ainsi est un Jérémiah. Des pleurs, Dieu a plus en estime le chagrin que les larmes.

— Maître, dit Jean, comment l’homme se perd-t-il en pleurant pour autre chose que le péché ?

— Si Hérode te donnait un manteau à garder et te le reprenait ensuite, aurais-tu raison de pleurer ?

— Non, dit Joan.

— Dieu peut ainsi disposer à sa guise de ses propres choses. Homme insensé qui n’a que le péché pour toi seul, tu devrais pleurer pour ça et pour rien autre. L’homme a encore moins raison de pleurer quand il perd quelque chose, ou quand il n’a pas ce qu’il voudrait : car tout vient de la main de Dieu.

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— O Maître, dit Matéh, tu as déclaré devant tout Judah que Dieu n’a aucune similitude à l’homme. mais maintenant tu dis que l’homme reçoit de la main de Dieu. Si Dieu a des mains, ainsi il a une similitude humaine.

— Tu es dans l’erreur O Matéh, et beaucoup ont fait erreur en ne sachant pas la portée des mots. L’homme ne doit pas considérer la forme mais la portée des mots, car la langue humaine n’est qu’un interprète entre Dieu et nous. Ne savez-vous pas ce que les pères ont dit quand Dieu voulut leur parler sur le Mont Sinai : Parle-nous Moshé, mais ne laisse pas Dieu nous parler de peur de mourir. Le prophète Ésaiah dit de Dieu : Aussi éloigné qu’est le ciel de la terre sont les voies de Dieu des voies humaines et les pensées de Dieu des pensées humaines.

105

Dieu est si incommensurable que je tremble de le décrire. Mais comme il est nécessaire de vous faire une idée, je vous dis que les cieux sont neuf, et éloignés l’un de l’autre comme le premier ciel est éloigné de la terre de 500 années-voyage terrestre. La terre est éloignée de 4 500 années-voyage du plus haut ciel, par conséquent je vous dis, c’est comme un point d’aiguille par rapport au premier ciel. De même manière, le premier ciel par rapport au deuxième est comme un point, pareillement tous les cieux inférieurs, chacun vis-à-vis du prochain. Toute la grandeur de la terre avec celles de tous les cieux sont comme un point par rapport au Paradis, non, un grain de sable. Cette grandeur n’est-elle pas incommensurable ?

— Sûrement, répondirent les disciples.

— Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, face à Dieu l’univers est aussi petit qu’un grain de sable. Dieu est plusieurs fois plus grand qu’il faudrait prendre autant de grains de sable pour remplir tous les cieux et le Paradis et plus. Considérez si maintenant Dieu a quelque rapport avec à l’homme, ce petit tas de boue qui se tient sur la terre. Portez attention à la portée des mots, non à la lettre, si vous souhaitez avoir la vie éternelle.

— Dieu seul peut se faire connaître, répondirent les disciples, il est vraiment caché à la perception humaine comme a dit le prophète Ésaiah.

— C’est la vérité. Nous connaîtrons Dieu que lorsque nous serons au Paradis, comme ici on connaît la mer par une goutte d’eau salée. Pour revenir à mon enseignement, je vous dis qu’on doit pleurer pour un péché seulement, car en péchant l’homme quitte son Créateur.

— Comment pleurera celui qui participe aux fêtes et aux festins ?

— Il pleurera au point que la glace donne du feu. Vous devez changer vos fêtes en jeûnes si vous voulez avoir autorité sur votre perception, car ainsi même notre Dieu a autorité.

===

— Dieu a-t-il aussi une perception sur laquelle avoir autorité ? dit Thadé.

— Vous recommencez à dire : Dieu a ci, Dieu est ça. L’homme a-t-il une perception, dites-moi ?

— Oui, répondirent les disciples.

— Peut-on trouver un homme qui a vie en lui dont la perception ne fonctionne pas ?

— Non, dirent les disciples.

— Vous vous trompez. Où est la perception de celui qui est aveugle, sourd, muet, ou mutilé ? Où quand un homme est dans un coma ?

Les disciples furent perplexes et Jésus dit.

— Trois choses font l’humain : l’âme, le corps, et la perception, chacun séparé en soi. Notre Dieu créa l’âme et le corps comme vous avez entendu, mais vous n’avez pas encore entendu comment il créa la perception. Demain, plaise à Dieu que je vous le dise.

Jésus remercia Dieu et pria pour le salut de notre peuple. Et chacun de nous dit amen. Jésus finit la prière du lever du jour puis il s’assit sous un palmier et ses disciples se rapprochèrent.

106

— Beaucoup se trompent sur notre vie. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; l’âme et la perception sont jointes si près ensemble qu’une grande part des hommes disent que l’âme et la perception sont une seule et même chose, se divisant par opération, non par essence, désignant l’âme de sensible, végétative et intellectuelle . Je vous dis en vérité, l’âme est un, pense et vit. Où les insensés trouveraient-ils l’âme intellectuelle sans la vie ? Sûrement jamais. La vie sans la perception sera vite trouvée comme il est vu chez l’inconscient que la perception a quitté.

— Maître, dit Thadé, un homme n’a pas de vie quand la perception quitte la vie.

— Ce n’est pas vrai. Un homme est privé de vie quand son âme quitte. car l’âme ne revient plus au corps sauf par miracle. Mais la perception quitte à travers un grand chagrin que l’âme a, ou à travers une peur qu’elle perçoit. Car Dieu a créé la perception pour le plaisir, et elle vit seulement de cela, comme le corps vit de nourriture et l’âme vit de connaissance et d’amour. À présent, la perception se rebelle contre l’âme car elle est indignée d’avoir été privée du plaisir du Paradis à travers le péché. Il est donc nécessaire de nourrir l’âme de plaisir spirituel pour celui qui ne veut pas vivre de plaisir charnel. Comprenez-vous ? En vérité je vous dis que Dieu, ayant créé la perception, la condamna au Shéol et à d’intolérable neige et glace parce qu’elle a dit qu’elle était Dieu, mais dès qu’il la priva de nourriture, retirant d’elle sa nourriture, elle déclara être un esclave de Dieu et le travail de ses mains. Et maintenant, dites-moi comment la perception travaille-t-elle chez les incroyants ? Sûrement comme si c’est Dieu en eux, vu qu’ils abandonnent la raison et la loi de Dieu pour suivre la perception ; aussi ils sont devenus abominables et ne font aucun bien.

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107

Le jeûne est la première chose qui suit un péché qu’on regrette. Celui qui voit qu’une certaine nourriture le rend malade et pour cela craint la mort, regrette d’avoir mangé et s’en détourne pour ne plus se rendre malade. Le pécheur doit faire cela en percevant que ce plaisir l’a fait pécher contre son Créateur Dieu à suivre la perception de ces choses du monde. Qu’il s’attriste de ce qu’il a fait vu que cela prive sa vie de Dieu, et lui donne la mort éternelle du Shéol. Parce que l’homme tant qu’il vit a besoin de prendre ces bonnes choses du monde, ici le jeûne est nécessaire. Qu’il commence à mortifier la perception et à reconnaître Dieu comme son Seigneur. Et quand il voit que la perception se répugne à jeûner, qu’il mette devant lui la condition du Shéol où n’existe aucun plaisir mais que chagrins à l’infini ; les délices du Paradis, si grands qu’un grain d’un délice du Paradis est plus grand que tous ceux du monde. Elle va se tranquilliser ainsi.

Mieux vaut se contenter de peu pour recevoir beaucoup qu’être un peu débridé puis privé de tout en étant dans le tourment. Pour faire en sorte de bien jeûner, rappelez-vous du riche fêtard éternellement privé d’une seule goutte d’eau puisqu’il passait chaque jour sur terre dans les délices, et d’Élazar qui vit éternellement dans l’abondance des délices du Paradis puisqu’il s’était contenté sur terre de miettes. Le pénitent devra être prudent car satan cherche à annuler tout effort au bien, particulièrement du pénitent que des autres puisque le pénitent se détourne de lui, du fidèle esclave qu’il était en opposant insoumis. satan cherchera qu’il ne jeûne en aucune façon, sous prétexte de maladie ; si cela ne prévaut pas, il l’invitera à un jeûne extrême pour qu’il tombe malade puis revive de délices ; si cela ne prévaut pas, il cherchera à placer son jeûne que dans la nourriture et qu’il devienne comme lui
qui ne mange pas, mais faute toujours.

Comme Dieu vit, il est abominable de priver le corps de nourriture et remplir son âme d’arrogance et de mépris envers ceux qui ne jeûnent pas et s’estimer meilleur qu’eux. Le malade se vanterait-il du jeûne que lui impose le médecin, ou traitera-t-il d’insensés ceux qui ne sont pas à jeun, dites-moi ? Sûrement pas, car il sera triste d’être à jeun en raison de maladie. Je vous dis, le pénitent ne doit pas se vanter de son jeûne, ni mépriser ceux qui ne jeûnent pas, mais il doit s’attrister du péché pour lequel il jeûne. Le pénitent ne se procurera pas de repas délicieux mais se contentera d’une alimentation rudimentaire. Un homme donnerait-il au chien qui mord ou au cheval qui rue un délicieux repas ? Sûrement pas, plutôt le contraire. Que cela vous suffise concernant le jeûne.

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108

Écoutez ce que je vous dis sur comment veiller. Il y a seulement deux sortes de sommeil, celui du corps et celui de l’âme. Prenez donc garde que l’âme dorme durant une veille, cela serait une grave erreur. En parabole, il y avait un homme qui se cogna en marchant sur une pierre, et pour s’empêcher de se cogner encore le pied, il se cogna la tête : dans quel état est un tel homme, dites-moi ?

— Quel état misérable, cet homme est désespéré, répondirent les disciples.

— Vous avez bien dit. Je vous dis en vérité, celui qui veille avec le corps et l’âme endormie est désespéré. car l’infirmité de l’âme est plus lourde que celle du corps, donc plus difficile à guérir. Tel l’insensé qui se vante de ne pas dormir avec le corps, le pied de la vie. Mais il ne perçoit pas sa misère lorsque son âme dort, la tête de la vie : car le sommeil de l’âme oublie Dieu et son effroyable jugement. L’âme qui veille perçoit que Dieu est en toutes choses et en tous lieux, et remercie sa majesté en toutes choses, par toutes choses et au-dessus de toutes choses, sachant qu’elle reçoit grâce et compassion de Dieu à tout instant. Par crainte de sa majesté, ce message angélique qui réside toujours habituellement au service de Dieu, se fait toujours entendre dans son oreille : Venez au jugement créatures car votre Créateur veut vous juger. Dites-moi, que désirez-vous plus, voir à la lumière d’une étoile ou la lumière du soleil ?

— La lumière du soleil, répondit Adriéh, car nous ne pouvons voir les montagnes avoisinantes à la lumière d’étoile, mais nous voyons le plus petit grain de sable à la lumière du soleil. Nous marchons dans la peur à la lumière d’étoile mais en toute sécurité à la lumière du soleil.

109

— Ainsi aussi je vous dis, votre âme doit veiller avec le soleil de justice de notre Dieu, non se vanter des veilles du corps. Il est certain que le sommeil du corps doit être évité autant que possible. Le corps et la perception ensemble alourdis par la nourriture et la pensée aux affaires, c’est impossible : qui souhaite dormir peu doit renoncer à beaucoup de nourriture et beaucoup d’affaires. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, il est permis de dormir un peu chaque nuit, mais il n’est pas du tout permis d’oublier Dieu et son effroyable jugement. Et le sommeil de l’âme oublie.

— Maître, dit celui qui écrit, comment avoir toujours Dieu en pensée, cela semble impossible.

— C’est la plus grande misère que l’homme peut endurer, Barnabé. L’homme ici sur terre ne peut pas toujours avoir son Créateur Dieu en pensée, sauf ceux qui sont saints qui ont toujours Dieu en mémoire parce qu’ils ont la lumière de la grâce de Dieu en eux, aussi ils ne peuvent oublier Dieu. Dites-moi, avez-vous vu ceux qui taillent les pierres excavées, comment par une pratique constante ils ont appris à marteler, jusqu’à parler avec les autres tout en frappant le fer qui martèle la pierre, sans regarder le fer, ni se frapper les mains ? Faites ainsi. Souhaitez être saint si vous souhaitez totalement dominer cette misère d’oublier. Il est certain que l’eau fléchit les pierres les plus dures d’une seule goutte martelant là sur une longue période. Savez-vous pourquoi vous n’avez pas surmonté cette misère ? Parce vous n’avez pas perçu que c’est un péché. Je te dis homme, quand un prince te fait don, est-ce mal de fermer tes yeux et lui tourner le dos ? Ceux qui oublient Dieu font ainsi le mal, car l’homme reçoit dons et miséricorde de Dieu en tout temps.

110

Dites-moi, notre Dieu vous accorde-t-il sa bienveillance en tout temps ? Oui, aussi sûrement qu’il dessert sans cesse en vous le souffle par lequel vous vivez. En vérité en vérité je vous dis, chaque fois que votre corps reçoit souffle votre coeur doit dire : Dieu soit remercié.

— Maître, dit Joan, ce que tu dis est vraiment vrai. Apprends-nous comment atteindre cet état béni.

— Je vous dis en vérité, personne ne peut atteindre cet état par les capacités humaines mais seulement par la miséricorde de notre Seigneur Dieu, car il est certain que l’homme devra désirer le bien pour que Dieu le lui donne. Dites-moi, quand vous êtes à table, prendrez-vous ces viandes que vous regardez à peine ? Sûrement non, ainsi aussi je vous dis, vous ne recevrez pas ce que vous ne souhaitez pas. Dieu est capable, si vous souhaitez la sainteté, de vous rendre saint en moins de temps qu’un clin d’oeil ; mais pour que l’homme soit sensible au donneur et au don, notre Dieu veut que nous demandions et attendions.

— Avez-vous vu ceux qui s’entraînent à tirer sur une cible ? Ils tirent en vain sûrement de nombreuses fois, néanmoins ils ne souhaitent pas tirer en vain et désirent toujours atteindre la cible. Faites ainsi si vous désirez avoir toujours notre Dieu en mémoire, et lamentez-vous si vous oubliez, car Dieu vous donnera la grâce d’atteindre tout comme que j’ai dit.

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Le jeûne et la veille de l’âme sont si unis l’un à l’autre que si la veille est rompue le jeûne l’est aussitôt aussi : c’est en péchant qu’un homme rompt la veille de l’âme et oublie Dieu. Le jeûne et la veille de l’âme sont indispensables pour nous ainsi qu’à tous les hommes, car il n’est permis à personne de pécher. Le jeûne et les veilles du corps ne sont pas possibles en tout temps, ni à toutes personnes comme les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes, les hommes mis en diète, les enfants, et autres de constitution faible. Comme chacun s’habille suivant sa propre taille, il en est ainsi pour le jeûne ; comme les habits d’un enfant ne conviennent pas à un homme de 30 ans, les veilles et les jeûnes de l’un ne conviennent pas à l’autre.

111

Prenez garde à satan qui fera son possible pour que vous dormiez après une nuit de veille alors que vous avez ordre de faire la prière et d’écouter la parole de Dieu. Vous plairait-il qu’un de vos amis mange la viande et vous donne les os, dites-moi ?

— Non maître, répondit Céphas, celui-là ne mérite pas d’être appelé ami mais un moqueur.

— Tu as dit la vérité, Céphas, dit Jésus dans un soupir. En vérité, toute personne qui veille du corps plus que nécessaire, dort ou a la tête lourde de sommeil lorsqu’il devrait prier ou écouter la parole de Dieu : ce misérable se moque de Dieu son Créateur et devient coupable de ce péché. Il est aussi un voleur qui vole le temps devant être donné à Dieu et le dépense autant qu’il lui plaît. Un homme donnait à boire à ses ennemis le meilleur vin du tonneau tant que le vin était à son meilleur, et il donnait à boire à son seigneur le vin arrivé aux sédiments. Dès que le maître saura, que pensez-vous qu’il fasse au serviteur une fois devant lui ? Il le frappera par juste indignation et le tuera sûrement selon les lois du monde. Que fera Dieu à celui qui dépense le meilleur de son temps à ses affaires et le pire à prier et étudier la loi ? Malheur au monde dont le coeur est chargé de cela et du plus grand péché.

En vous disant que le rire doit se changer en pleur, les fêtes en jeûnes, et dormir en veille, ces trois mots résument ce que vous avez entendu : qu’ici sur terre vous devez toujours pleurer, et cela doit venir du coeur, car Dieu notre Créateur est offensé ; que vous devez veiller pour ne pas pécher, et jeûner pour avoir la maitrise sur votre perception ; que les jeûnes du corps et les pleurs soient pris suivant la constitution de chacun.

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112

Puis Jésus dit :

— Vous avez besoin de chercher des fruits des champs avec lesquels soutenir notre vie, car il y a maintenant huit jours que nous n’avons pas mangé de pain. Je prierai notre Dieu en vous attendant avec Barnabé.

Tous les apôtres et les disciples partirent par quatre et six et prirent leur chemin par la parole de Jésus. Celui qui écrit resta avec Jésus.

— Barnabé, dit Jésus en larmes, tu révéleras les grands secrets que je te révèle quand j’aurai quitté ce monde.

— Maître, dit en larmes celui qui écrit, laisse-moi pleurer ainsi que les autres hommes, car nous sommes des pécheurs, mais toi, un saint prophète de Dieu, il ne convient pas que tu pleures autant.

— Crois-moi Barnabé, je ne pleure pas autant que je devrais. Si les hommes ne m’avaient appelé dieu, j’aurais ici vu Dieu comme il sera vu au Paradis, et aurais été assuré de ne craindre le jour du jugement. Mais Dieu sait que je suis innocent : jamais je n’ai travaillé pour être tenu plus qu’un pauvre esclave, non. Apprends aussi Barnabé que je dois subir une grande persécution et que je serai vendu par un de mes disciples pour trente pièces d’argent, et celui qui me vendra mourra d’une mauvaise mort. C’est par là que Dieu me prendra de la terre.

— Maître, répondit celui qui écrit, dis-moi qui est ce misérable que je l’étouffe.

— Garde ta paix, car Dieu le veut ainsi et il ne peut faire autrement. Mais vois ma mère qui sera affligée de cette circonstance et dis-lui la vérité afin qu’elle soit réconfortée.

— Plaise à Dieu, maître, je ferai tout cela, répondit celui qui écrit.

113

Les disciples revinrent en apportant des pommes de pin et une grande quantité de dattes qu’ils avaient trouvées par la volonté de Dieu, qu'ils mangèrent avec Jésus après la prière de la mi-journée. Voyant la tristesse de celui qui écrit, les apôtres et les disciples craignirent que Jésus doive vite quitter le monde. Jésus les rassura :

— N’ayez crainte, mon heure n’est pas encore venue de vous quitter. Je resterai encore avec vous un peu de temps pour vous enseigner, pour que vous partiez annoncer la pénitence à travers tout Israel comme je vous ai dit et que Dieu fasse miséricorde du péché d’Israel. Que chacun prenne garde à l’oisiveté et plus encore celui qui fait pénitence : tout arbre ne portant pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu.

Un homme avait une vigne avec un jardin au milieu, où était un beau figuier sur lequel le propriétaire n’y trouvait pas de fruit depuis trois ans qu’il venait. Mais voyant là les autres arbres porter fruits, il dit à son vigneron :
‒ Coupe cet arbre qui occupe mal le sol.
‒ Pas ainsi mon seigneur, car c’est un bel arbre, répondit le vigneron.
‒ Reste calme. Je n’ai pas d’égard aux beautés inutiles, dit le propriétaire. Sachant le palmier et le balsamier plus nobles que le figuier, j’avais planté dans la cour de ma maison un plant de palmier et un de balsamier et les ai entourés de murailles de grande valeur. Mais parce que ceux-ci ne portèrent pas fruit, mais que des feuilles qui s’accumulèrent et pourrissaient la terre devant la maison, je les ai faits déraciner tous les deux. Comment pardonnerai-je à un figuier éloigné de la maison, qui encombre ma vigne et mon jardin où tous les autres arbres portent fruit ? ! Je ne le laisserai sûrement plus.
‒ Seigneur, répondit le vigneron, attends encore un an, la terre est trop fertile. Je taillerai les branches du figuier et retirerai la fertilité du sol en mettant un sol pauvre avec des pierres, qu’ainsi il porte fruit.
‒ Va faire ainsi maintenant, j’attendrai que le figuier porte fruit, dit le propriétaire.
Comprenez-vous cette parabole ?

— Non seigneur, explique-nous, dirent les disciples.

114

— Je vous dis en vérité, Dieu est le propriétaire et le vigneron est sa loi. Dieu, avait le palmier et le balsamier au Paradis ; le palmier est satan, et le balsamier le premier homme. Il les a mis dehors parce qu’ils ne portaient aucun bon fruit du travail et ils avaient prononcés des paroles infidèles qui condamnèrent aussi de nombreux anges et de nombreux hommes. Maintenant, Dieu a l’homme dans le monde, au milieu de ses créatures qui servent tous Dieu en accord avec son décret, et l’homme qui ne porte aucun fruit. Dieu aurait pu le couper pour le mettre au Shéol, vu qu’il ne pardonna ni l’ange, ni le premier homme, mais punit l’ange éternellement et l’homme pour un temps. Vu que notre Dieu attend que l’homme se repente, la loi de Dieu dit à celui qui a trop de biens dans cette vie de s’en défaire pour travailler au bien. En vérité je vous dis, notre Dieu a condamné l’homme au travail, comme Job, l’ami de Dieu et prophète, dit : L’oiseau naît pour voler, le poisson pour nager, l’homme pour travailler. David, le prophète de Dieu, dit : Nous serons bénis de manger le travail de nos mains, le bien sera avec nous. Que chacun travaille selon sa qualité. Et si David et son fils Shlomoh travaillaient de leurs mains, que devraient alors faire les pécheurs, dites-moi…

— Maître, dit Jean, travailler est une chose qui convient aux pauvres de faire.

— Car ils ne peuvent faire autrement. Ne sais-tu pas que pour faire le bien, ce ne doit pas être une contrainte. Le soleil et les autres planètes n’auront pas de mérite vu qu’ils sont contraints par le décret de Dieu et ne peuvent faire autrement. Quand Dieu ordonne de travailler, il ne dit pas au pauvre de vivre de la sueur de son visage, et Job ne dit pas que l’oiseau naît pour voler et un pauvre pour travailler, mais Dieu dit à l’homme : Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage. Et Job : L’homme naît pour travailler. Tout ce qui n’est pas humain est dégagé de cet ordre. C’est à cause de la grande multitude de gens oisifs que les choses sont coûteuses, et s’ils se mettaient à travailler, certains à cultiver la terre, d’autres à pêcher les eaux, il y aurait de l’abondance dans le monde : il faudra rendre compte de la pénurie au jour effrayant du jugement.

115

Que l’homme me dise ce qu’il a apporté dans le monde pour vivre dans l’oisiveté ? Car il est né sûrement nu et aussi incapable de rien. Ainsi, il est le répartiteur de tout ce qu’il trouve, non pas le propriétaire : il devra en rendre compte au jour effrayant du jugement.

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L’abominable convoitise qui rend l’homme comme les bêtes brutes doit grandement être maîtrisée. Si l’ennemi est de la même maison, il n’est pas possible d’aller à un endroit sans qu’il vienne aussi. Combien nombreux ont péri de convoitise : en raison de la convoitise, le déluge survint au point que le monde périt sans miséricorde de Dieu, et seuls Noah et 83 humains furent épargnés ; en raison de la convoitise, Dieu ensevelit trois mauvaises villes et seuls Lot et ses deux enfants s’en échappèrent ; en raison de la convoitise, la tribu de Benjamin fut presque exterminée. En vérité, l’espace de cinq jours ne suffirait pas pour vous dire combien ont péri en raison de la convoitise.

— Maître, dit Jacob, que veut dire convoitise ?

— La convoitise est un désir débridé d’amour que la raison ne maitrise pas, qui outrepasse les limites de l’affection humaine et son intellect au point que sans savoir l’homme aime ce qu’il doit détester. Quand un homme aime une chose comme son propriétaire, non pas parce que Dieu lui a confié cela, il devient fornicateur lorsque l’âme s’est unie à la créature alors qu’elle devait restée unie à son Créateur Dieu. Dieu le déplore par le prophète Ésaiah, disant : Tu as commis fornication avec de nombreux amants, néanmoins reviens à moi et Je te recevrais. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, s’il n’y avait pas de convoitise à l’intérieur du coeur de l’homme, il ne tomberait pas dans l’extérieur, et l’arbre meurt rapidement quand la racine est enlevée. Qu’un homme se contente de la femme que son Créateur lui a confiée et qu’il oublie toute autre femme.

— Comment oublier les femmes, dit Adriéh, si l’homme vit en ville où il y en a un grand nombre ?

— Adriéh, il est certain que pour celui qui vit en ville cela lui fera du mal, vu que la ville est une éponge qui avale toutes les fautes.

116

Il est impératif de vivre en ville comme un soldat ayant des ennemis autour de la forteresse, de se défendre contre toute attaque et anticiper la trahison de la part des habitants. Comme je vous dis, il devra se rendre maître de sa perception qui aurait le désir des impuretés et repousser tout entichementau péché. Et comment pourra-t-il se défendre sans mettre une bride à l’oeil qui est à l’origine du péché charnel ? Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, celui qui n’a pas les yeux au corps est assuré de ne recevoir le châtiment qu’au 3e degré, alors que celui qui en a les yeux le reçoit au 7e degré.

Au temps du prophète Éliah, Éliah vit un homme aveugle de bonne vie qui pleurait et lui demanda :

‒ Pourquoi pleures-tu frère ?

‒ Je pleure de ne pouvoir voir le prophète Éliah, le saint de Dieu, répondit l’aveugle.

‒ Arrête de pleurer, homme, car tu pèches à pleurer, réprimanda Éliah.

‒ Est-ce péché de voir un saint prophète de Dieu qui relève les morts et fait venir le feu du ciel ? dit l’aveugle.

‒ Tu ne dis pas la vérité, dit Éliah, car Éliah ne peut rien faire de ce que tu dis, : c’est un homme comme toi, et tous les hommes du monde ne peuvent créer une mouche.

‒ Tu dis cela parce que tu détestes Éliah qui a dû te réprimander pour quelques-uns de tes péchés, dit l’aveugle.

‒ Dieu veuille que tu dises vrai, frère. Que je déteste Éliah et aime Dieu, que plus je détesterais Éliah, plus j’aimerais Dieu, répondit Éliah.

‒ Comme Dieu vit, tu es outrageux, dit l’aveugle saisi de grande colère. Comment peut-on aimer Dieu si on déteste les prophètes de Dieu ? ! Va-t’en tout de suite, je ne t’écouterai plus.

‒ Frère, dit Éliah, tu peux maintenant voir ta pensée, comme il est mauvais de regarder au corps. Car tu désires la vue pour voir Éliah mais tu le détestes par ton âme.

‒ Va-t’en, dit l’aveugle, tu es un démon qui me ferait pécher contre le saint de Dieu.

‒ Tu dis la vérité, frère, la chair que tu désires voir te sépare de Dieu, dit Éliah en soupirant avec larmes.

‒ Je ne veux pas te voir. Si j’avais mes yeux je les fermerais pour ne pas te voir, dit l’aveugle.

‒ Sache frère que je suis Éliah.

‒ Tu ne dis pas vrai, dit l’aveugle.

‒ Frère, c’est vraiment Éliah le prophète de Dieu, dirent les disciples d’Éliah.

‒ S’il est prophète, qu’il me dise de quelle semence je suis et comment je suis devenu aveugle.

117

‒ Tu es de la tribu de Lévi. En entrant dans le Temple de Dieu, étant près du Sanctuaire tu as regardé une femme avec obscénité et notre Dieu t’a retiré la vue.

‒ Saint prophète de Dieu ! J’ai péché en parlant avec toi, pardonne-moi, dit l’aveugle en pleurant, Je n’aurais pas péché si je t’avais vu.

‒ Puisse notre Dieu te pardonner, frère. Quant à moi, répondit Éliah en larmes, je sais que tu m’as dit vrai. Que plus je me déteste, plus j’aime Dieu. Car si tu pouvais me voir, tu aurais encore en toi ce désir qui offense Dieu. Car Dieu est ton Créateur, non Éliah. En ce qui te concerne jusqu’à maintenant, je suis le démon qui te détourne de ton Créateur. Pleure frère de ne pas avoir cette lumière qui te ferait voir le vrai du faux, car si tu l’avais eue tu n’aurais pas rejeté mon enseignement. Je te dis, nombreux viennent me voir, et nombreux viennent de loin pour me voir, mais ils rejettent mes paroles. Il aurait mieux valu pour eux, pour leur salut, de ne pas avoir les yeux, car tous ceux qui ne cherchent pas à trouver plaisir en Dieu et trouvent plaisir en la créature - qui que ce soit - se détournent de Dieu, se faisant une idole dans leur coeur.

Avez-vous compris tout ce qu’a dit Éliah ? dit Jésus dans un soupir.

— Vraiment nous avons compris, répondirent les disciples. Nous sommes choqués de savoir que très peu ici sur terre ne sont pas idolâtres.

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118

— Vous dites la vérité. Israel voulait établir l’idolâtrie qui est dans son coeur en me tenant pour un dieu. Beaucoup d’eux maintenant ont rejeté mon enseignement en disant que je pourrais me faire seigneur de tout Judah si je déclarais être dieu, ou que je suis insensé de vouloir vivre pauvrement dans les lieux déserts, non avec les princes à la vie délicate. Malheureux, qui estiment mieux la lumière propre aux fourmis et aux mouches, et rejettent la lumière propre aux anges et aux prophètes, et saints amis de Dieu. Je te dis Adriéh, l’oeil doit être maitrisé afin de ne pas tomber dans la convoitise. Le prophète Jérémiah a dit en pleurant : Mon oeil est comme un voleur qui vole mon âme. David pria notre Seigneur Dieu avec grande ardeur de détourner ses yeux pour ne pas regarder les choses vaines. En vérité, tout ce qui a une fin est vain. Dites-moi, si on avait deux pièces pour acheter du pain, les gaspillerait-on pour acheter de la fumée quand la fumée blesse les yeux et n’apporte rien pour se nourrir. Que l’homme cherche à connaître son Créateur Dieu, comment satisfaire sa volonté par sa pensée, la vue interne, et par ses yeux, la vue externe, sans faire de la créature une fin qui lui ferait perdre le Créateur.

119

En vérité, un homme pèche chaque fois qu’il regarde une chose que Dieu a faite pour l’homme, au point d’en oublier Dieu. Si un de tes amis te donne une chose à garder en mémoire de lui, ne l’offenserais-tu pas si tu la vends et oublies ton ami ? L’homme fait ainsi quand il regarde la créature sans garder le Créateur en mémoire qui l’a créée par amour pour l’homme : il pèche par ingratitude envers son Créateur Dieu. Celui qui regarde la femme et oublie Dieu qui l’a créée pour le bien de l’homme, ou celui qui l’aimera et la désirera au point que sa convoitise outrepasse et qu’il admire tout ce qui est similaire à la chose aimée, vient alors ce péché honteux d’avoir en mémoire. L’homme qui met un frein à ses yeux maitrisera sa perception qui ne pourra désirer ce qui n’est pas présenté, et soumettre ainsi la chair à l’esprit. Tout comme le bateau ne peut avancer sans vent, sans la perception la chair ne peut pécher. Le pénitent devra se tourner vers la prière au lieu de se raconter des histoires et la raison se montrera d’elle-même : car l’homme pèche à chaque parole inutile et notre Dieu efface le péché grâce à la prière :
la prière est l’avocat de l’âme, la prière est la médecine de l’âme ;
la prière est la défense du coeur, la prière est l’arme de la foi ;
la prière est le frein de la perception, la prière est le sel qui ne laisse pas la chair pourrir par le péché.

Je vous dis, les prières sont les mains de notre vie. La prière de l’homme ici sur terre le défendra au jour du jugement, car elle soigne son âme du péché et garde son coeur pour qu’il ne soit pas touché de mauvais désir ; elle réprime sa perception et sa chair par la loi de Dieu qui offense satan ; elle le conduit dans la justice pour qu’il reçoive ce qu'il demande à Dieu.

Comme Dieu vit, en présence duquel nous sommes, il est aussi improbable qu’un homme sans prière fasse le bien qu’un muet plaide sa cause à un aveugle. En vérité, qui n’a pas de mains ne peut recevoir. Si l’homme pouvait convertir le fumier en or et la boue en sucre, que ferait-il ?

Comme Jésus était silencieux, les disciples dirent :

— Personne ne ferait rien d’autre que de l’or et du sucre.

— Pourquoi l’homme ne change-t-il pas en prière les bavardages insensés ? Est-ce que le temps que Dieu lui a imparti est pour offenser Dieu peut-être ? ! Quel prince donnerait à son subordonné une ville pour qu’il lui fasse la guerre ? ! Comme Dieu vit, si l’homme savait la manière dont l’âme se déforme avec les vains bavardages, il se mordrait la langue plutôt que bavarder. Misérable monde où les hommes d’aujourd’hui ne se rassemblent plus pour prier, où dans les porches du Temple et dans le Temple même, les vains bavardages et choses pires dont je ne peux parler sans honte sont des offrandes à satan.

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120

Le fruit du vain bavardage rend faible l’intellect, de sorte qu’il n’est plus habilité à recevoir la vérité, ainsi comme un cheval habitué à porter un kilo de coton ne peut porter 100 kilos de pierre. Le pire est l’homme qui plaisante pour passer son temps : quand il se préparera à prier, satan mettra en mémoire ses plaisanteries au moment où il doit pleurer de ses péchés afin de susciter la miséricorde de Dieu et gagner le pardon de ses péchés. En riant, il provoquera la colère de Dieu qui le châtiera et le mettra dehors. Malheur à ceux qui plaisantent et bavardent en vain. Et si notre Dieu a en abomination ceux qui plaisantent et bavardent en vain, qu’en sera-t-il de ceux qui murmurent et accusent faussement leur prochain ? Et à l’extrême, de ceux qui négocient le péché comme une marchandise indispensable ? Quel monde impur. Je ne peux concevoir la gravité dont Dieu va vous châtier. À celui qui fait pénitence, à lui je dis qu’il doit peser ses mots à prix d’or.

— Sûrement personne n’achètera des mots à prix d’or, dirent ses disciples. Comment faire pénitence s’il convoite ?

— Vous avez le coeur si lourd que je n’arrive pas à l’élever, et il faut que je vous donne l’explication de chaque parole. Remerciez Dieu qui vous a donné la grâce de connaître les mystères de Dieu. Je ne dis pas que le pénitent doit vendre ses mots. Je dis que lorsqu’il parle, qu’il pense vraiment être en train de jeter l’or. En faisant ainsi, qu’il ne dise que le nécessaire, comme il dépense l’or pour le nécessaire ; et qu’il ne dise rien qui blesserait son âme, comme il ne dépense pas l’or pour ce qui blesserait son corps.

121

Quand le gouverneur interroge un prisonnier aux arrêts tandis que le secrétaire écrit, comment cet homme va-t-il parler, dites-moi ?

— Droit au but, et avec la crainte pour ne pas jeter de soupçon sur lui, dirent les disciples, et avec prudence pour ne pas dire une chose qui déplaise au gouverneur, mais chercher quelque chose qui le rendra libre.

— C’est ce que le pénitent doit faire pour ne pas perdre son âme. Et pour cela, Dieu a donné deux anges comme secrétaire à tout homme, l’un pour écrire le bien que fait l’homme, et l’autre le mal. Si un homme veut recevoir miséricorde, qu’il estime ses mots plus que l’or.

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122

L’avarice doit être changée en aumônes. Je vous dis en vérité, comme le plomb a le centre pour fin, l’avare a pour fin le Shéol. car il est impossible à l’avare de posséder un bien au Paradis. Savez-vous pourquoi ? Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, même si l’avare est silencieux de sa bouche, ses travaux disent : Il n’y a pas d’autre dieu que moi. Il est prêt à tout dépenser ce qu’il a pour son plaisir personnel sans considérer son commencement ou sa fin, qu’il est né nu et laisse tout en mourant. Dites-moi maintenant si Hérode vous donnait un jardin à garder et que vous faites comme si vous en étiez propriétaires, n’envoyant aucun fruit à Hérode, et quand Hérode envoie pour les fruits, vous renvoyez ses messagers. Dites-moi, vous seriez-vous faits vous-mêmes rois de ce jardin ? Sûrement oui. Je vous dis qu’ainsi aussi l’avare se fait lui-même dieu sur les richesses que Dieu lui a données. L’avarice est une soif de la perception qui a perdu Dieu à travers le péché. Parce que la perception vit de délice, mais incapable de se délecter en Dieu caché au regard, elle s’unit aux choses temporelles qu’elle tient comme son bien, plus fort plus elle se voit privée de Dieu. Ainsi la conversion du pécheur vient de Dieu qui donne la grâce de se repentir, comme dit David : Ce changement vient de la main droite de Dieu.

Il faut que je vous dise de quelles choses est l’homme si vous voulez savoir comment faire pénitence. Remercions Dieu aujourd’hui qui nous a donné la grâce de partager sa volonté par ma parole.

Jésus leva ses mains et pria :

Seigneur Dieu, tout-puissant et miséricordieux, qui nous a créés par miséricorde, donnant à tes servants le rang d’humains avec la foi en ton véritable Envoyé Saint Esprit. Nous te remercions pour tous tes bienfaits, nous désirons n’aimer que toi seul tous les jours de notre vie par le regret de nos péchés., par la prière, les aumônes et le jeûne, par l’étude de ta parole ; en instruisant ceux qui ignorent ta volonté ; en endurant ce monde par amour pour toi ; en donnant notre vie pour te servir jusqu’à la mort. Seigneur, sauve-nous de satan, de la chair, et du monde, comme tu as sauvé tes élus par amourpour toi, par amour pour ton messager pour qui tu nous as créés, et par amour pour tous tes saints et prophètes.

— Ainsi soit-il, dirent les disciples, ainsi soit-il Seigneur, ainsi soit-il, notre Dieu miséricordieux.

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123

Vendredi, dès qu’il fit jour, Jésus rassembla ses disciples après la prière, et quand tous furent assis il leur dit :

— Dieu créa l’homme de boue terrestre en ce jour. Plaise à Dieu de vous dire de quelles choses est l’homme. Pour montrer à ses créatures, sa bonté, sa miséricorde, sa toute-puissance, sa libéralité et sa justice, notre Dieu fit un composé de quatre éléments contraires, terre, eau, air et feu, l’un l’autre tempérant son opposé, et les unit dans une matière finale qu’est l’homme. Il fit de ces quatre choses le corps, récipient de chair, d’os, sang, moelle et peau, avec nerfs et veines, et toutes parts internes. Dieu plaça au-dedans l’âme et la perception comme les deux mains de cette vie : donnant à la perception chaque partie du corps où se loger et se diffuser comme une huile, et il donna à l’âme le coeur où se loger et s’unir à la perception pour gouverner la vie entière. Ayant ainsi créé l’homme, Dieu mit en lui une lumière appelée raison pour unir l’âme,la perception, et la chair, dans l’unique but de travailler à servir Dieu, puis il plaça son travail au Paradis. Lorsque la raison fut prise dans le piège de satan par la perception : la chair perdit son repos ; la perception perdit le délice dont elle vivait ; et l’âme perdit sa beauté.

L’homme vint à un tel extrême que la perception qui cherche le délice, n’étant plus retenue par la raison, ne trouva pas de paix dans le labeur. mais suit la lumière que les yeux voient. incapables de voir autre chose que la vanité. La perception se méprend de lumière, et pèche en choisissant les choses terrestres. Il faut que la raison soit éclairée de nouveau par la miséricorde de Dieu afin de connaitre le bien du mal du délice véritable, et en le sachant, le pécheur pénitent se convertit. Je vous dis en vérité, si notre Seigneur Dieu n’éclaire pas le coeur de l’homme, les raisonnements humains n’ont aucun profit.

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— Dans quel but alors sert-t-il aux hommes de parler? dit Jean.

— L’homme comme humain ne profite aucunement à convertir l’homme par la pénitence. mais l’homme comme moyen que Dieu utilise pour convertir les pécheurs. vu que Dieu travaille au salut de l’homme de façon secrète en l’homme, on doit écouter chaque homme, afin que celui par qui Dieu nous parle soit reçu d’entre tous.

— Maître, dit Jacob, si par hasard un faux prophète venait enseigner le mensonge en prétendant nous instruire, que devrons-nous faire ?

124

— Un homme sortit pêcher au filet, répondit Jésus en parabole, il attrapa de nombreux poissons et rejeta ceux qui étaient mauvais. Un homme sortit semer et seul le grain tombé dans la bonne terre porta semences. Vous devez faire ainsi : écoutez tout le monde et recevez seulement la vérité, puisque seule la vérité porte fruit pour la vie éternelle.

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— Comment reconnaîtra-t-on la vérité ? répondit Adriéh.

— Tout ce qui se conforme au livre de Moshé, recevez-le pour vrai. Dieu est un, la vérité est une. D’où vient que l’enseignement est un et la signification de l’enseignement est une, donc la foi est une. Je vous dis en vérité, si la vérité n’avait pas été effacée du livre de Moshé, Dieu n’aurait pas donné un deuxième à David. Si le livre de David n’avait pas été corrompu, Dieu ne m’aurait pas assigné à l’évangile : car le Seigneur notre Dieu qui est inchangeable n’a dit qu’un seul message à tous les hommes. À la venue de l’Envoyé de Dieu, le Saint Esprit, il viendra laver mon Séfer de tout ce que les impies ont corrompu.

— Maître, dit celui qui écrit, que doit-on faire quand la loi se trouvera contaminée et qu’un faux prophète parlera ?

— La question est importante, Barnabé, je te dis que dans ce temps-là, pour cette raison, peu seront sauvés vu que les hommes ne considèrent pas leur fin en Dieu. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, tout enseignement qui détourne l’homme de sa fin en Dieu est le plus mauvais enseignement. Trois choses sont pour vous à considérer dans l’enseignement :
-- l’amour envers Dieu ;
-- la pitié envers le prochain ;
-- la haine de soi d’avoir offensé Dieu, et qui l’offense chaque jour.
Tout enseignement contraire à ces troisordonnances est le plus mauvais.

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125

— Je reviendrais maintenant sur l’avarice. Je vous dis que quand la perception veut s’unir à une chose ou la conserver tenacement, la raison doit dire : Cette chose aura sa fin. Si elle aura une fin il est sûrement insensé de l’aimer. Il est nécessaire d’aimer et de conserver que ce qui n’aura pas de fin.

Que l’avarice se change en aumônes, distribuer justement ce qui a été obtenu à tort, et que la main gauche ne sache pas ce que donne la droite, non comme les hypocrites qui font des aumônes en souhaitant être vus et flattés par le monde, en vérité ils ne sont que vanité. L’homme reçoit son salaire de celui pour qui il travaille. donc si un homme veut recevoir quelque chose de Dieu, il doit servir Dieu.

Quand vous faites des aumônes, voyez à tout donner à Dieu par amour pour Dieu. Ne soyez pas lents à donner mais donnez le meilleur de ce que vous avez par amour pour Dieu. Désirez-vous recevoir de Dieu quelque chose de mauvais, dites-moi ? ! Sûrement pas. Comment aurez-vous foi en vous, poussière et cendres, si vous donnez de mauvaises choses par amour pour Dieu . Il vaut mieux ne rien donner que donner une mauvaise chose. En ne donnant pas, vous aurez quelque excuse selon le monde, mais en donnant une chose sans valeur et gardant le meilleur pour vous, quelle sera votre excuse ? C’est tout ce que j’avais à vous dire concernant la pénitence.

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— Combien de temps doit durer la pénitence ? dit Barnabé.

— Tant qu’un homme est dans un état de péché, il devra se repentir et toujours faire pénitence de cela. Et comme l’être humain pèche toujours, aussi il devra toujours faire pénitence, à moins que vous fassiez plus de cas de vos chaussures que votre âme, puisque vous les réparez chaque fois qu’elles se brisent.

126

Ayant appelé ses disciples tous ensemble, Jésus les envoya deux par deux dans les régions d’Israel.

— Allez annoncer ce que vous avez entendu, dit-il.

Ils s’inclinèrent et il posa sa main sur leurs têtes, disant :

— Au Nom de Dieu, donnez la santé aux malades, chassez les démons, détrompez Israel sur moi en leur disant ce que j’ai dit devant le grand cohen.

Tous allèrent, sauf celui qui écrit avec Jacob et Jean ; ils partirent annoncer la pénitence à travers tout Judah, et ils guérirent toutes sortes de maladie comme Jésus leur avait dit. Quand les gens virent faire par autant de disciples ce que Jésus faisait pour la guérison des malades en Israel, les paroles de Jésus que Dieu est unique se confirmèrent en Israel; et que Jésus était un prophète de Dieu. Après avoir parcouru à travers Judah, les disciples revinrent vers Jésus qui les reçut comme un père reçoit ses fils.

— Dites-moi ce qu’a fait le Seigneur notre Dieu ? Comme j’ai vu satan tomber sous vos pieds, vous l’avez piétiné aussi sûrement que les vignerons piétinent les grappes.

— Maître, nous avons guéri d’innombrables malades et chassé de nombreux démons des hommes tourmentés, dirent les disciples.

— Dieu veuille vous pardonner, frères. Vous avez péché en disant Nous avons guéri , car Dieu a tout fait.

— Nous avons parlé stupidement, dirent-ils. Apprends-nous comment parler.

— Pour chaque bon travail, dites : Dieu a fait. Et pour chaque mauvais, dites : J’ai péché.

— Nous le ferons, lui dirent les disciples.

— Et qu’a dit Israel voyant Dieu travailler par tant de mains d’hommes comme Dieu a travaillé par mes mains ?

— Ils disent qu’il n’y a qu’un seul Dieu et que tu es prophète de Dieu, répondirent les disciples.

— Béni est le saint Nom de Dieu, dit Jésus joyeusement, pour n’avoir pas repoussé mon désir de le servir.

Ils partirent se reposer après que Jésus dit cela. Toutefois les fils du diable, les cohanim et les scribes, trouvèrent une autre façon de persécuter Jésus, ils commencèrent à dire que Jésus aspirait à la royauté d’Israel ; ils complotaient en secret contre Jésus par peur des gens du peuple.

127

Jésus quitta le désert et entra dans Jérusalem, et tout le peuple accourut au Temple pour le voir. Après la lecture des Psaumes, Jésus monta sur le pinacle que le scribe utilisait et ayant requis le silence de sa main, il dit :

— Frères, bénissez le saint Nom de Dieu qui nous créa de boue terrestre, non d’esprit ardent, car nous trouverons miséricorde devant Dieu si nous péchons, mais non satan qui se dit d’esprit ardent noble et superbe. Frères., entendez ce que dit David : Notre Dieu se souvient que nous sommes poussière, que notre esprit part et ne revient plus. et il a eu pitié de nous. Bénis sont ceux qui savent ces paroles, et qui ne pécheront plus devant l’éternité du Seigneur. car ils se repentent après le péché et leur péché ne reste pas.

Malheur à ceux qui s’élèvent, car ils seront humiliés dans les brûlantes braises du Shéol. Dites-moi frères, quelle est raison de s’élever ? La terre en-a-t-elle du bien ici peut-être ? Sûrement pas. Comme Shlomoh le prophète de Dieu dit : Tout est vanité sous le soleil. Si les choses du monde ne donnent aucune raison à notre coeur de s’élever, encore moins notre existence pleine de misères, puisque toutes les créatures inférieures à l’homme s’opposent à nous : combien ont péri par la chaleur brûlante de l’été ou par le froid du gel en hiver, tués par la grêle et la foudre, noyés dans la mer dans la furie des vents, morts de peste ou de faim, ou dévorés par les bêtes sauvages, mordus et étouffés par lesserpents ? Quel misérable se vanterait d’avoir tant de choses à charge, guetté en tout lieu par toutes les créatures ? Et que dirais-je de la chair et de la perception prêtes à toujours fauter, du monde qui ne fait rien d’autre que fauter, des mauvais hommes qui servent satan et persécutent quiconque vit selon la loi de Dieu.

Frères, comme dit David, il est certain que l’homme ne pécherait pas s’il considèrait l’éternité. Qui s’élève dans son coeur ferme la grâce et la compassion de Dieu, ce qu’il ne pardonne pas. David dit : Notre Dieu se souvient que nous sommes poussière, que notre esprit part et ne revient pas. Celui qui s’élève nie qu’il est poussière, ne reconnait pas son besoin, ne demande pas l’aide de Dieu son aidant, ce qui soulève sa colère. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; Dieu pardonnerait si satan reconnait sa propre misère et demandait pitié à son Créateur à jamais béni.Quelle inutilité que l’orgueil des humains créés de boue, qui oublient leur condition et voudraient agir envers Dieu selon leur plaisir personnel : ils se moquent de Dieu en disant qu’il est inutile de servir Dieu comme leurs travaux démontrent.

128

Frères, moi un homme de boue et poussière qui marche sur la terre, je vous dis de reconnaitre vos fautes et de faire pénitence. Frères, je vous dis que satan vous a trompés par les soldats romains pour avoir dit que j’étais un dieu. Prenez garde de croire ceux qui sont-sous la malédiction de Dieu vu qu’ils servent de fausses divinités du mensonge. David appelle la malédiction sur eux : Les dieux fabriquées d’or et d’argent des mains des nations ont des yeux mais ne voient pas; des oreilles mais n’entendent pas; un nez mais ne sentent pas; une bouche mais ne mangent pas, une langue mais ne parlent pas; des mains mais ne touchent pas, des pieds mais ne marchent pas. David pria notre Dieu vivant et dit : Qu’ils soient comme elles ceux qui les fabriquent et ont foi en elles.

Frères, satan souhaite vous réduire à ça en vous faisant croire que je suis un dieu, moi un être passant et mortel, incapable de créer une mouche. Je ne peux rien vous donner d’utile puisque j’ai moi-même besoin de tout, comment pourrais-je vous aider en toutes choses comme c’est le propre à Dieu d’agir ainsi ? Que ceux qui ont notre seul grand Dieu qui a créé l’univers par sa parole se moquent des romains et de leurs divinités.

Deux hommes montèrent ici prier dans le Temple, l’un était pharisien, l’autre publicain. Le pharisien s’approcha du Sanctuaire et fit la prière la tête haute :

‒ Je te remercie Seigneur mon Dieu de n’être-pas comme tous les autres pécheurs qui agissent mal, comme ce publicain, parce que je jeûne deux fois par semaine et donne la dîme de tout ce que je possède.

Resté à l’écart, le publicain baissa sa tête jusqu’à terre, se frappa sa poitrine et dit, tête basse :

‒ Seigneur, je suis indigne de regarder le Ciel et ton Sanctuaire car j’ai beaucoup péché, aie pitié de moi...

Je vous dis en vérité, le publicain descendit du Temple en meilleure condition que le pharisien parce que notre Dieu le justifia en lui pardonnant tous ses péchés. Le pharisien descendit en pire condition que le publicain, car notre Dieu le rejeta parce qu’il eut ses travaux en abomination.

129

La hache se vante-t-elle peut-être d’avoir coupé la forêt où l’homme s’est fait un jardin ? Sûrement pas, puisque l’homme a tout travaillé avec ses mains, non la hache. Et toi homme, quel bien te vantes-tu d’avoir fait vu que notre Dieu qui t’a créé de boue travaille en toi tout le bien qui se fait ? Pourquoi méprises-tu ton prochain ? ! Apprends que si Dieu ne t’avait pas préservé de satan tu serais pire que lui. Apprends qu’un seul péché changea le plus bel ange en un démon le plus repoussant. Il changea Adam, le plus parfait humain venu au monde, en un être misérable et l’assujettit à ce que nous souffrons ensemble avec toute sa progéniture. Par quel décret ou vertu vis-tu selon ton plaisir personnel sans craindre aucunement ? Malheur à toi, boue, qui te vante par-dessus Dieu qui t’a créé, tu seras rabaissé sous les pieds de satan qui t’attends aux aguets.

Ayant ainsi parlé, Jésus leva les mains et pria le Seigneur. Quand il finit sa prière le peuple dit :

— Ainsi soit-il, ainsi soit-il.

Il descendit du pinacle et remit en entier les nombreux malades qui lui furent amenés, puis il sortit du Temple. Les cohanim et les scribes qui détestaient Jésus rapportèrent aux soldats romains que Jésus avait parlé contre leurs divinités, car ils cherchaient vraiment à le tuer sans y parvenir car ils avaient peur du peuple.

Simon le lépreux purifié l’invita à manger le pain. Jésus entra dans la maison de Simon et s’assit à table. Tandis qu’il mangeait, voici qu’une pécheresse publique, une femme nommée Marie, entra dans la maison et se jeta à terre derrière Jésus, et baigna ses pieds de ses larmes, puis elle les enduit d’une huile précieuse et les essuya avec ses cheveux. Simon fut scandalisé tout comme ceux assis au repas et disaient en leur coeur : S’il était prophète il n’aurait pas laissé cette femme le toucher sachant quelle sorte elle est.

— Simon, j’ai une chose à te dire.

— Parle maître car je désire ta parole, répondit Simon.

130

— Il y avait un propriétaire qui avait deux débiteurs, l’un devait une créance de 50 pièces, l’autre 500, mais aucun d’eux n’avait de quoi payer. Ému de miséricorde, le propriétaire pardonna à chacun sa dette. Lequel d’eux aimera plus son créancier ?

— Celui à qui la plus grande dette fut pardonnée, dit Simon.

— Tu as bien dit, aussi je te dis. Regarde cette femme et toi. tous deux vous étiez endettés envers Dieu, l’un pour une lèpre de chair, l’autre de l’âme. la lèpre étant le péché. Ému de miséricorde à mes prières, notre Seigneur Dieu a bien voulu guérir ton corps, et son âme. Tu m’aimes peu car tu as reçu peu en présent, aussi quand je suis entré dans ta maison, tu ne m’as pas embrassé, ni oint ma tête. Cette femme que voici, en entrant dans ta maison, s’est directement placée à mes pieds, les a lavés de ses larmes et oints d’une huile précieuse. Je te dis en vérité, de nombreux péchés lui sont pardonnés pour m’avoir beaucoup aimé.

— Ta foi t’a sauvée, dit Jésus se tournant vers la femme. Reprend ta route en paix, notre Seigneur Dieu a pardonné tes péchés, mais ne pèche plus.

131

Après la prière du soir les disciples approchèrent de Jésus et dirent :

— Maître, comment faire pour fuir la vanité ?

— Avez-vous vu un pauvre invité à manger le pain dans la maison d’un prince ?

— Avant de te connaître, dit Jean, j’ai mangé le pain dans la maison d’Hérode. J’allais pêcher et avais l’habitude de vendre à la famille d’Hérode. Et un jour qu’il fêtait, j’apportais là un beau poisson, il m’a fait rester manger là.

— Comment as-tu mangé le pain des infidèles ? Dieu veuille te pardonner, Jo-an. Comment t’es-tu comporté à table, dis-moi ? Cherchais-tu le siège le plus honorable ? Demandais-tu le plat le plus raffiné ? Parlais-tu à table sans être interpellé ? Te considérais-tu plus digne que les autres d’être assis à table ?

— Comme Dieu vit, dit Jean, je n’osais pas lever les yeux me voyant, moi un pauvre pêcheur mal vêtu, assis parmi les barons du roi. Quand le roi me donna un petit morceau de chair, il me sembla que le monde tomba sur ma tête pour la grande faveur que le roi me fit. Vraiment je dis que si le roi avait été de notre loi, j’aurais voulu le servir tous les jours de ma vie.

— Garde ton calme, Jean, je crains que Dieu nous jette dans l’Abysse comme Abiram pour notre vanité.

Les disciples tremblèrent de peur aux paroles de Jésus.

— Craignons Dieu pour ne pas qu’il nous jette dans l’Abysse pour notre vanité, dit-il. Avez-vous entendu Jean sur ce qui se fait dans la maison d’un prince, frères ? Malheur aux hommes qui viennent vivre de la vanité du monde parce qu’ils mourront dans la déchéance et marcheront avec confusion. Ce monde est une maison où Dieu invite les hommes à la table de tous les saints et prophètes de Dieu. En vérité je vous dis, tout ce qu’un homme reçoit, il le reçoit de Dieu, aussi l’homme doit se comporter avec grande humilité pour reconnaître la grandeur de Dieu et sa proprebassesse pour la grande bienfaisance qu’il nous donne à nous nourrir. L’homme n’est pas autorisé à dire : Pourquoi faire comme cela et parler comme cela dans le monde ? Mais il doit vraiment s’estimer indigne de se tenir à la table de Dieu dans le monde. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, il n’y a rien de petit reçu de la main de Dieu ici dans le monde qu’en retour l’homme passe sa vie pour l’amour de Dieu. Comme Dieu vit, Jean, tu n’as pas péché en mangeant avec Hérode comme tu as fait, c’est par une disposition de Dieu pour être notre maître, et de ceux qui craignent Dieu. Faites ainsi, dit Jésus à ses disciples, vivez dans le monde comme Jean a vécu dans la maison d’Hérode lorsqu’il mangea le pain avec lui, car vous serez en vérité privés de toute superbe.

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132

Jésus marchait le long de la mer de Galilée entouré d’une grande foule. Il se dirigea sur un petit bateau qu’il avait placé lui-même un peu au large du rivage, amarré près de la terre, qu’ainsi sa voix puisse se faire entendre. Tous vinrent s’assoir près de l’eau en attendant sa parole. Puis il ouvrit sa bouche et dit :

— Voici, le semeur sortit semer. Quand il sema, certaines semences tombées sur la route furent piétinées sous les pieds des hommes et mangées par les oiseaux. Certaines tombées sur les pierres sortirent mais elles furent brûlées par le soleil car il n’y avait pas d’humidité. Certaines tombées dans les buissons poussèrent mais les épines étouffèrent les semences. Certaines tombées dans la bonne terre portèrent 30, 60, 100 fruits même.

Voici, le père d’une famille sema une bonne semence dans son champ. Parce que les serviteurs du bon homme dormaient, l’ennemi de leur maître vint et sema de l’ivraie sur la bonne semence. Quand le grain sortit, on vit une grande quantité d’ivraie pousser parmi le grain. Les serviteurs vinrent dire à leur maître :

‒ Seigneur, il y a une grande quantité d’ivraie qui pousse dans ton champ, n’avais-tu pas semé une bonne semence ?

‒ J’ai semé une bonne semence, répondit le maître, mais alors que les hommes dormaient, l’ennemi de l’homme est venu semer de l’ivraie sur le grain.

‒ Veux-tu que nous allions arracher l’ivraie du grain ? dirent les serviteurs.

‒ Ne faites pas cela car vous arracheriez aussi le grain, répondit le maître. Attendez le temps venu de la moisson pour arracher l’ivraie parmi le grain et le jeter à brûler au feu, alors vous mettrez le grain dans mon grenier.

Voici, beaucoup d’hommes sortirent vendre des figues. Mais venus sur la place du marché, ils furent incapables de vendre leurs figues car les hommes ne cherchaient pas de bonnes figues mais de belles feuilles. En voyant cela, un mauvais citoyen se dit : Je vais sûrement devenir riche. Il appela ses deux fils pour aller ensemble amasser une grande quantité de feuilles avec des mauvaises figues ; ils vendirent celles-ci pour leur poids en or parce que les hommes étaient très satisfaits par les feuilles, et les hommes qui mangèrent les figues devinrent malades de très grave maladie.

Voici, un citoyen a une fontaine d’où les citoyens du voisinage prennent l’eau pour laver leurs impuretés, mais lui-même laisse pourrir ses propres vêtements.

Deux hommes sortirent vendre des pommes, l’un décida de vendre la pelure pour son poids en or sans estime pour la substance de pomme ; l’autre souhaitait donner les pommes et ne recevoir qu’un peu de pain pour son voyage. Les hommes achetèrent la pelure de pomme pour leur poids en or sans attention pour celui qui souhaitait les donner, le méprisant même.

Jésus parla ce jour-là à la foule en parabole, et après les avoir renvoyés, il partit à Nain avec ses disciples. Le fils de la veuve qui s’était relevé en vie le reçut dans sa maison et le servit avec sa mère.

133

Ses disciples vinrent près de Jésus lui demander :

— Maître, dis-nous l’interprétation des paraboles que tu as dites au peuple.

— L’heure de la prière approche. Une fois la prière du soir faite je vous dirai l’interprétation des paraboles.

Après la prière, les disciples vinrent auprès de Jésus et il leur dit :

— L’homme qui sème la semence sur la route, sur les pierres, sur les épines, et sur la bonne terre, est celui qui enseigne la parole de Dieu qui tombe sur un très grand nombre d’hommes. Tombée sur la route, elle vient aux oreilles des marins et des marchands mais la parole de Dieu est soustraite de leur mémoire par satan car ils font de longs voyages et font affaires avec diverses nations. Tombée sur les pierres, elle vient aux oreilles des courtisans mais la parole de Dieu ne pénètre pas en eux car ils servent le corps d’un prince avec beaucoup d’inquiétude, et même s’ils en ont quelque souvenir, la parole de Dieu sort de leur mémoire aussitôt qu’ils ont une épreuve. Ils ne peuvent espérer l’aide de Dieu puisqu’ils ne servent pas Dieu. Tombée sur les épines, elle vient aux oreilles de ceux qui aiment leur vie personnelle. mais bien que la parole de Dieu pousse en eux, le désir charnel qui grandit étouffe la bonne semence de la parole de Dieu. car le désir charnel pousse les hommes à abandonner la parole de Dieu. Tombée dans la bonne terre, la parole de Dieu vient aux oreilles de celui qui craint Dieu et porte fruit de vie éternelle. Je vous dis en vérité, quand un homme craint Dieu, la parole de Dieu porte fruit en lui en n’importe quelle circonstance.

En vérité je vous dis, ce père de famille est le Père de tous, notre Seigneur Dieu qui a tout créé, mais il n’est pas père de nature, car il ne peut changer, sinon il ne pourrait générer. Ce monde appartient à notre Dieu. Le champ où il sema la semence de la parole de Dieu est l’humanité. Quand les enseignants sont négligents à annoncer la parole de Dieu parce qu’ils sont occupés aux affaires du monde, satan sème l’erreur dans le coeur des hommes, de là viennent les innombrables sectes aux mauvais préceptes.

‒ Seigneur, s’écrièrent les saints et les prophètes, n’as-tu pas donné un bon enseignement aux hommes, pourquoi y-a-t-il autant d’erreurs ?

‒ J’ai donné un bon enseignement aux hommes mais pendant qu’ils s’adonnaient à la vanité, satan a semé des erreurs pour faire échouer ma loi, répondit Dieu.

‒ Seigneur, dirent les saints, disperseront-nous ces erreurs en détruisant ces hommes ?

‒ Ne faites pas cela, car les croyants sont si étroitement liés de parenté aux incroyants que le croyant se perdrait avec l’incroyant. Attendez au jugement que mes anges rassemblent les incroyants pour les jeter dans le Shéol avec satan, alors les bons croyants iront dans mon Royaume, répondit Dieu.

C’est certain que de nombreux pères incroyants engendreront des fils croyants. Pour leur cause, Dieu attend que le monde se repente.

134

Ceux qui apportent de bonnes figues sont les vrais enseignants qui prêchent le bon enseignement, mais le monde trouve plaisir aux mensonges en recherchant les feuilles des belles paroles flatteuses des enseignants. Voyant cela, joignant la perception et la chair, satan apporte une grande provision de feuilles, c’est-à-dire une quantité de choses terrestres dans lesquelles il dissimule le péché ; l’homme qui reçoit cela devient malade et se dispose à la mort éternelle.

Le citoyen qui a l’eau en donne aux autres pour laver leurs impuretés, mais il laisse pourrir ses propres vêtements ; c’est l’enseignant qui prêche la pénitence aux autres mais lui-même reste dans le péché. Ce misérable écrit dans les airs de sa propre bouche, non les anges, le châtiment qui lui convient. Si quelqu’un avait une trompe d’éléphant et le reste du corps aussi petit qu’une fourmi, ne serait-il pas monstrueux ? Oui sûrement. Je vous dis en vérité, celui qui prêche la repentance aux autres mais ne se repent pas lui-même de ses péchés est plus monstrueux.

Quant à ces deux hommes qui vendent des pommes, le premier prêche par amour pour Dieu sans flatter personne, il prêche la vérité et ne cherche que la subsistance du pauvre. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, un tel homme n’est pas reçu par le monde mais plutôt méprisé. Celui qui vend la pelure pour son poids en or et jette la pomme prêche pour plaire aux hommes ; en flattant le monde il ruine les âmes qui suivent sa flatterie. Combien ont péri pour cette raison.

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— Comment reconnaître et écouter la parole de Dieu de celui qui prêche par amour pour Dieu ? dit celui qui écrit.

— Celui qui prêche un bon enseignement doit être écouté comme si Dieu parle lorsqu’il prêche, car Dieu parle par sa bouche. Mais celui qui ne réprimande pas les péchés, qui distingue les personnes en flattant des hommes en particulier, doit être évité comme un horrible serpent, en vérité il empoisonne le coeur humain. Comprenez-vous ? Je vous dis en vérité, un homme blessé n’a pas besoin de beaux pansements pour panser ses plaies mais d’un bon onguent : un pécheur n’a pas besoin de belles paroles mais de bons reproches pour arrêter de pécher.

135

— Maître, dit Céphas, dis-nous comment et combien de temps les perdus seront dans les tourments du Shéol avant que l’homme puisse échapper au péché ?

— C’est une grande chose que tu as demandée, Céphas, Dieu veuille que je te réponde. Sache que le Shéol est un, il a 7 centres l’un sous l’autre. Il y a 7 châtiments au Shéol, et comme il y a 7 sortes de péché, satan y a généré 7 portes.

Les colériques descendent au 1er centre où ils seront insultés par les démons et par autant de damnés qui descendent plus bas qu’eux en les frappent avec mépris, les couchant sur la route où ils passent, enfonçant leurs pieds sous leur gorge. Ils ne pourront se défendre avec leurs pieds et leurs mains qui seront liés. Le pire pour eux sera qu'ils ne pourront exprimer leur colère en insultant les autres, vu que leur langue sera suspendue à un crochet comme celui qui vend de la viande se sert.

Les voraces descendront au 2e centre où il y a pénurie de nourriture excepté des scorpions et des serpents vivants à manger. Ils leur donneront tant d'effroi qu’il vaudrait mieux n’être jamais né que d’en manger. Quand les démons leur offrent sous l'apparence de plats raffinés, ils ne peuvent les repousser vu que leurs pieds et leurs mains sont liés avec des entraves de feu. Après les avoir mangés, le pire sera que ces mêmes scorpions, pour sortir rapidement, leur dévoreront le ventre en déchirant leurs parties intimes, et une fois sortis, puants et impurs qu’ils sont, ils seront de nouveau avalés.

Les fainéants, ceux qui ne veulent pas travailler, descendront au 3e centre où des villes et d’immenses palais se construisent, qui sitôt terminés sont renversés si une seule pierre n’est pas alignée. D'énormes pierres sont placées sur les épaules des fainéants qui n’ont pas de main pour diminuer leur charge et se rafraîchir en marchant, vu que la paresse a retiré toute force de leurs bras et leurs jambes sont entravées de serpents infernaux. Le pire seront les démons derrière eux qui les poussent jusqu’à les faire tomber sous les poids, sans aide pour se relever. Étant trop lourd à soulever, un double poids est mis sur eux.

Les obsédés iront au 4e centre, là où ceux qui ont changé le tracé donné par Dieu sont cuits comme du grain dans l’excrément brûlant des démons et où d’horribles serpents infernaux les enlacent. Ceux qui ont péché par des actes impurs s'unissent avec des courtisanes changées en furies infernales, des démons femelles aux cheveux de serpent, aux yeux brûlants de soufre, à la bouche de poison et langue de fiel, au corps totalement couvert de barbelés comme ceux pour attraper le poisson fou, aux pattes de griffons, aux ongles de rasoirs, aux organes génitaux de feu. Là avec elles, tous les obsédés jouiront des braises infernales qui deviendront leur lit.

Les convoiteux descendront au 5e centre pour y souffrir l’extrême pauvreté comme le riche fêtard a subi. Les démons leur offriront ce qu’ils désirent mais quand ils l’auront dans leurs mains, pour un plus grand tourment, d’autres démons leur arracheront violemment par ces mots : Souvenez-vous de n’avoir pas voulu donner par amour pour Dieu, Dieu ne veut pas non plus que vous receviez. Quel malheur quand ils se retrouveront dans cette condition. Se voyant à présent en privation ils se rappelleront l’abondance passée, comment ils auraient pu obtenir les délices de l’éternité par les biens qu’ils avaient.

Les envieux, ceux qui s’irritent du bien de leur prochain ici et se réjouissent de leur malheur, descendront au 6e centre pour se faire irriter sous les crocs des serpents infernaux en très grand nombre. Ils leur sembleront que tous au Shéol se divertissent de leur tourment en geignant qu’ils ne descendent pas au 7e centre, bien que les damnés soient incapables d’aucun plaisir. La justice de Dieu fera paraître cela comme en rêve aux misérables envieux afin qu’ils souffrent du rejet : là où il n’y a absence de plaisir, tous sembleront se divertir du malheur des misérables envieux en geignant qu’ils n’aient pas pire.

Les arrogants, ceux au coeur très hautain, seront plongés au plus bas centre, en passant par les centres du dessus pour endurer les tourments qui y sont. Puisqu’ils cherchaient ici à être plus exaltés que Dieu en voulant agir à leur manière, contrairement à ce que Dieu ordonne, ne voulant rien admettre au-dessus d’eux, ils seront placés aux pieds de satan et ses démons pour être piétinés comme des grappes pour faire du vin, constamment en risée des démons qui les mépriseront.

Il y a dans ce lieu maudit un châtiment général commun à tous les centres comme une mixture de divers grains que composent un pain : feu, glace, tornade, éclair, soufre, chaleur, froid, vent, hystérie et terreur, tous unis pour la justice de Dieu sans que le froid tempère le chaud, ni le feu la glace, pour que chacun donne du tourment aux misérables pécheurs.

136

Les incroyants resteront à toujours dans ce lieu maudit. Si le monde était rempli de grains de millet et qu’un oiseau en prenne 1 grain tous les 100 ans jusqu’à vider le monde, les incroyants pourraient aller au Paradis et se reposer dans la joie quand il serait vidé. Mais là n’est pas cet espoir, leur tourment ne peut avoir de fin vu qu’ils n’ont pas voulu mettre fin à leur péché par amour pour Dieu. Les croyants auront du réconfort car leur tourment aura une fin.

— Les croyants vont aussi au Shéol ? dirent les disciples effrayés d’entendre ça.

— Tout le monde, quel qu’il soit, doit aller au Shéol. En vérité, les saints et les prophètes de Dieu iront pour voir le châtiment sans le subir, et les croyants pour n’y subir que la peur. Et que vous dirais-je ? Je vous dis que quand l’Envoyé de Dieu ira pour voir la justice de Dieu, le Shéol tremblera en sa présence. Et parce qu’il a chair, tous ceux qui ont chair et qui seront sous sanction seront sans sanction tant que l’Envoyé de Dieu Saint Esprit y sera pour voir le Shéol. Il y restera aussi longtemps qu’il faut pour fermer et ouvrir les yeux. Dieu fera ainsi pour que chaque créature sache avoir bénéficié de l’Envoyé de Dieu. Quand il ira là-bas, tous les démons hurleront et chercheront à se cacher sous les braises brûlantes en se disant l’un l’autre : Fuyez, fuyez, notre ennemi Digne de louanges vient ici. Entendant cela, satan se frappera la face des deux mains et dira en hurlant : Tu es plus noble que moi et c’est fait injustement à mon détriment.

Quant aux croyants qui sont dans les 72 rangs, ceux des deux derniers rangs habiteront au Shéol 70 000 ans parce qu'ils ont eu la foi sans les bons travaux, parce que les uns s’attristaient des bons travaux et que les autres s’égayaient aux mauvais. Après ces années, l’ange Gabriel viendra au Shéol et les entendra dire :

‒ Digne de louanges, où sont tes promesses envers nous disant que ceux qui ont foi en toi ne resteront pas à toujours dans le Shéol ?

L’ange de Dieu retournera au Paradis et approchera l’Envoyé de Dieu avec révérence pour lui rapporter ce qu’il aura entendu. Alors son Envoyé s’adressera à Dieu et dira :

‒ Seigneur mon Dieu, souviens-toi de la promesse que tu m'as faite à moi ton servant que ceux qui ont reçu ma foi n’habiteront pas à toujours dans le Shéol…

‒ Demande ce que tu veux mon ami, dira Dieu, Je te donnerai tout ce que tu demandes.

137

‒ Seigneur, dira l’Envoyé de Dieu, il y a des croyants qui sont au Shéol depuis 70 000 ans. Seigneur, où est ta miséricorde… Je te prie Seigneur de les libérer de ces châtiments amers.

Dieu commandera aux quatre anges favoris de Dieu d’aller au Shéol emporter tous ceux qui ont foi en son Envoyé pour les emmener au Paradis. Et ils feront ainsi. Tel sera le bénéfice de la foi en l'Envoyé de Dieu que ceux qui auront foi en lui, même s’ils n’ont fait aucun des bons travaux, mais vu qu’ils meurent dans cette foi, ils iront au Paradis après le châtiment dont j’ai parlé.

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138

Tôt le matin, tous les hommes de la ville, avec les femmes et les enfants, vinrent à la maison où Jésus était avec ses disciples. ils le supplièrent :

— Seigneur, aie pitié de nous. Nous ne recevrons aucun pain de notre terre cette année car les vers ont mangé le grain de cette année.

— Quelle est cette peur ? Ne savez-vous pas qu’Éliah le servant de Dieu vécut sans pain, ne mangeant que des herbes et des fruits sauvages pendant les trois ans de persécution d’Achab ? Pendant les deux ans de persécution de Saul, David le prophète de Dieu ne mangeait que des herbes et des fruits sauvages, il mangea du pain que deux fois.

— Seigneur, dirent les hommes, ils supportaient bien car ils étaient des prophètes de Dieu, nourris d’extase spirituelle. Mais comment feront ces petits ?

Quand ils lui montrèrent la multitude de leurs enfants, Jésus eut compassion de leur misère et dit :

— Combien de temps reste-t-il jusqu’à la moisson ?

— Vingt jours, dirent-ils.

— Adonnez-vous à la prière et au jeûne durant ces 20 jours, et Dieu aura miséricorde de vous. Je vous dis en vérité, Dieu a causé cette pénurie parce que la folie des hommes qui a fait pécher Israel jusqu’à dire que j’étais un dieu a commencé ici.

Le matin du 20e jour, après avoir jeûné pendant 19 jours, ils regardèrent les collines et les champs étaient couverts de blé mûr. Ils coururent vers Jésus et lui racontèrent tout. Quand il les eut écoutés, Jésus remercia Dieu et il dit :

— Allez ramasser le pain que Dieu vous a donné frères.

Les hommes amassèrent tellement de grain qu’ils ne savaient plus où le mettre, et cela arriva pour beaucoup en Israel. Les citoyens prirent conseil de placer Jésus comme leur roi. Il s’enfuit d’eux dès qu'il le sut et les disciples eurent de la peine pendant 15 jours pour le retrouver.

139

Jésus fut retrouvé par celui qui écrit avec Jacob et Jean. Ils dirent en pleurant :

— Maître, pourquoi avoir fui de nous ? Nous t’avons cherché en deuil. Tous tes disciples te cherchent dans les larmes.

— Je me suis détourné quand j’ai su qu’une armée de démons se préparait pour moi, ce que vous verrez dans un court délai. Les chefs cohanim avec les anciens du peuple se lèveront contre moi et obtiendront autorité du gouverneur romain pour me tuer parce qu’ils auront peur que j’usurpe la royauté sur Israel. De plus je serais trahi par un de mes disciples puis vendu comme Joseph fut vendu en Égypte. Mais Dieu me sauvera de leurs mains et me retirera de ce monde. La justice de Dieu le fera tomber comme le prophète David dit : Il fera tomber dans la fosse celui qui pose un piège à son prochain.

Les trois disciples en furent effrayés.

— N’ayez crainte, dit Jésus pour les réconforter, aucun de vous ne me trahira.

Ils furent soulagés. Le jour suivant 36 des disciples revinrent deux à deux et Jésus resta à Damas pour attendre les autres. Tous furent dans le regret d’apprendre que Jésus devait quitter le monde. Il ouvrit sa bouche et dit :

— Malheur à celui qui marche sans savoir où il va, encore plus à celui qui connait une bonne auberge et sait comment s’y rendre mais souhaite rester sur la route boueuse de pluie au péril des voleurs. Dites-moi frères, ce monde est-il notre pays natal ? Sûrement pas. Le premier homme fut placé en exil dans ce monde pour y subir le châtiment de sa faute. Quel exilé n’aspire-t-il pas à retourner dans son riche pays natal s’il se retrouve dans la pauvreté ? Notre Dieu créa l’homme pour le placer dans le Paradis, non dans le monde.

140

Celui qui s’attend à ne rien recevoir des romains de loi étrangère à la nôtre, ne veut sûrement pas laisser son pays natal avec tout ce qu’il a pour partir vivre à Rome et ne jamais revenir. Encore moins partira-t-il s’il se trouve avoir offensé César. Les hommes croient que je suis venu dans le monde avec un privilège qu’aucun homme n’a eu et que même l’Envoyé de Dieu n’aurait.

===

Les amoureux du monde ne veulent pas penser à la mort, ils ne veulent pas en entendre parler quand on leur en parle, la raison le nie mais l’expérience le prouve. En vérité je vous dis, et Shlomoh le prophète de Dieu le crie avec moi : Mort, comme ton souvenir est amer pour ceux qui se reposent sur leurs richesses.
Je ne dis pas cela parce que je dois mourir, mais bien parce que je suis sûr de vivre de près la fin du monde.

Mais je vous en parle pour que vous sachiez comment mourir. Comme Dieu vit, tout ce qui est fait de travers, même une fois, montre que pour bien faire une chose il faut se pratiquer. Voyez les soldats en temps de paix comment ils s’exercent les uns avec les autres comme s’ils étaient au combat. Comment l’homme qui ne s’est pas exercé à bien mourir pourrait-il mourir d’une bonne mort ? Comme dit le prophète David : Précieuse est la mort du saint aux yeux du Seigneur. Savez-vous pourquoi ? Je vous le dis, comme les choses rares sont précieuses, ceux qui meurent bien étant rare, leur mort est précieuse aux yeux de notre Créateur Dieu. Il est certain que chaque fois qu’un homme commence une chose de rien, non seulement il se dispose à terminer mais il prend aussi la peine que sa forme soit belle. Quel misérable qui valorise ses chausses plus que lui : il coupe le tissu, mesure attentivement avant de couper, et une fois coupé le coud soigneusement. Sa vie n'est que naître et mourir, car seul qui n’est pas né ne meurt, alors pourquoi les hommes ne mesurent-ils pas leur vie d’après leur mort ?

Voyez ceux qui construisent, comment ils posent chaque pierre en ayant en vue le fondement pour vérifier si elle est bien droite et que le mur ne tombe pas. Quel misérable qui n'a pas vérifié le fondement de la mort, cette plus grande ruine tombera sur la construction de sa vie.

141

Dites-moi comment est un homme lorsqu’il naît ? Sûrement nu. Une fois étendu mort sous terre, quel bénéfice a-t-il ? Il est enveloppé dans une pauvre toile de lin, récompense que le monde lui donne. Si les ressources d’un travail doivent être proportionnées du début à la fin pour que le travail aboutisse à une bonne fin, quelle fin aurait l’homme qui souhaite les avoirs terrestres ? Il mourra, comme dit Davidle prophète de Dieu : Le pécheur mourra d’une très mauvaise mort.

Si un couturier essayait d’enfiler une poutre dans l’aiguille au lieu d’un fil, le travail aboutirait-il ? Il travaillerait en vain et serait méprisé de ses voisins. L’homme ne voit-il pas qu’il fait cela constamment quand il amasse des biens terrestres : la mort est l’aiguille où ne peuvent s’enfiler les poutres des biens terrestres. Mais dans sa folie il s'efforce constamment de faire réussir le travail mais en vain.

Que celui qui ne croit pas à cette parole fixe les tombes et il trouvera la vérité. Quant à celui qui voudrait être plus sage que les autres dans la crainte de Dieu, qu'il étudie l'enseignement de la tombe et il trouvera le véritable enseignement de son salut : il saura se préserver du monde, de la chair et de la perception, quand il verra que la chair humaine est une réserve de nourriture pour les vers. Si on marchait en sécurité au centre d’une route, mais que sur les bords on se blesserait à la tête, et que si vous voyez des hommes se battre jusqu’à tuer pour vouloir se placer plus près du bord, que diriez-vous ? Quelle stupéfaction. Vous diriez sûrement qu’ils délirent de folie, et s’ils ne délirent pas, qu’ils sont désespérés.

— C’est vrai, répondirent les disciples.

Jésus pleura et dit :

— Vraiment les amoureux du monde sont ainsi. S’ils vivaient suivant la raison qui se tient au centre de l’homme, ils suivraient la loi de Dieu et s’épargneraient la mort éternelle. Ils sont désespérés à suivre la chair et le monde, et cruels ennemis de leur propre personne en s’efforçant de vivre plus arrogants et plus débauchés les uns que les autres.



LES TRAÃŽTRES

142

Quand le traître Judas vit que Jésus s’était détourné, il perdit l’espoir de devenir un puissant du monde. Comme il avait la bourse de Jésus où se gardaient tous les dons par amour pour Dieu, il avait espéré que Jésus devienne roi d’Israel et lui-même un puissant homme. Cet espoir perdu, il se dit en lui-même : Si cet homme était sage, il ne se serait pas détourné de l’honneur que les hommes veulent lui donner. Et s’il était prophète, il saurait que je vole son argent et perdrait patience en me chassant de son service puisque je ne crois pas en lui. Vaudrait mieux faire un arrangement avec le chef cohanim, les scribes et pharisiens, et voir comment le livrer dans leurs mains pour que j'obtienne quelque chose. Cette résolution prise, il raconta aux scribes et pharisiens ce qui s’était passé à Nain et ils prirent conseil auprès du grand cohen.

— Que ferons-nous si cet homme devient roi ? Il est certain que nous passerons mal puisqu’il a l’intention de réformer le culte de Dieu suivant les anciennes coutumes, car il ne peut faire avec nos rituels. Comment passerons-nous sous la royauté d’un tel homme ? Nous périrons tous sûrement avec nos enfants : chassés de notre fonction, nous devrons mendier notre pain. Dieu soit loué nous avons un roi et un gouverneur étrangers à notre loi, qui ne s’occupent pas de nos lois comme nous ne nous occupons pas des leurs : nous serons capables de faire tout ce que nous voulons. Et si nous péchons, notre Dieu est si miséricordieux qu’il s’apaise par le sacrifice et le jeûne. Mais si cet homme devenait roi, il ne se calmera pas jusqu’à ce qu’il voie le culte de Dieu rétabli suivant l’écrit de Moshé.

Après avoir écouté la proposition, le grand cohen répondit qu’il fallait traiter avec Hérode et le gouverneur :

— Car nous serons incapables d’agir sans les soldats vu que le peuple est très porté sur lui. Plaise à Dieu de réaliser cette affaire avec les soldats.

143

Ce conseil pris entre eux, ils s’entendirent pour saisir Jésus de nuit, dès qu’Hérode et le gouverneur accepteraient. . Les disciples se rendirent tous à Damas par la volonté de Dieu, et ce jour-là, plus qu’un autre le traître Judas montra avoir souffert de l’absence de Jésus. Et Jésus nous dit :

— Qu’on se méfie de celui qui force à donner des marques d’affection sans raison, comme si Dieu avait pris notre raison pour ne pas savoir dans quel but il agit ainsi.

Au retour de tous les disciples, Jésus dit :

— Retournons en Galilée comme l’ange de Dieum’a dit, car je dois aller là.

Quand Jésus arriva à Nazareth en matinée du shabat, tous les citoyens voulurent le voir dès qu’ils l’aperçurent. Un publicain de petite taille nommé Zakai, étant incapable de voir Jésus à cause de la grande foule, monta en haut d’un sycomore en attendant qu’il passe à cet endroit en revenant de la synagogue. Étant arrivé à cet endroit, Jésus leva ses yeux et dit :

— Descends Zakai, je resterai dans ta maison aujourd’hui.

L’homme descendit joyeusement et le reçut en faisant un magnifique banquet. Les pharisiens murmurèrent et dirent aux disciples de Jésus :

— Pourquoi votre maître va-t-il manger avec les publicains et les pécheurs ?

— Dites-moi pour quelle raison le médecin se déplace dans une maison et je vous dirais pourquoi je suis venu ici.

— Pour guérir les malades, dirent-ils.

144

— Vous dites la vérité. Seuls les malades ont besoin de médecine mais pas les entiers. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme, Dieu envoie ses servants les prophètes dans le monde pour que les pécheurs se repentent. Il ne les envoie pas pour la cause des justes qui n’ont pas besoin de repentance. Celui qui est propre n'a pas besoin d’un bain.

Je vous dis en vérité, si vous étiez de vrais pharisiens, vous seriez heureux que je sois venu pour sauver les pécheurs. Dites-moi, connaissez-vous votre origine, comment le monde a commencé à avoir des pharisiens ? Je vais vous le dire vu que vous ne savez sûrement pas. Écoutez mes paroles.

Henoc, un ami de Dieu, marchant avec Dieu avec vérité sans tenir compte du monde, fut porté au Paradis et il reste là jusqu’au jugement. Quand la fin du monde approchera, il reviendra dans le monde avec Élijah et un autre. Les hommes qui eurent connaissance de cela se mirent à chercher leur Créateur Dieu par désir du Paradis. Pharisien signifie chercherDieu, dans la langue de Canaan. ce nom a commencé pour se moquer des hommes bons, tandis que les cananéens vénéraient des fétiches faites de mains d’homme. Les cananéens se moquaient de ceux de notre peuple qui se séparaient du monde pour se mettre au service de Dieu, et disaient ‘pharisien’ quand ils en voyaient un, c’est-à-dire il cherche Dieu, comme pour dire : Viens servir nos divinités, insensé qui n’as aucune des statues d’idoles et qui adore le vent. Je vous dis en vérité, tous les saints et les prophètes de Dieu ont été des pharisiens, non de nom seulement comme vous, mais ils cherchaient vraiment leur Créateur Dieu dans tous leurs agissements, après avoir quitté la ville et abandonnés leurs biens personnels par amour pour Dieu, les vendant et les donnant aux pauvres par amour pour Dieu.

145

Comme Dieu vit, au temps d’Éliah, l’ami et le prophète de Dieu, il y avait 12 montagnes habitées par 17 000 pharisiens. Bien qu’ils étaient en grand nombre, il ne s’y trouvait pas un seul réprouvé mais tous étaient élus de Dieu. Israel a maintenant plus de 100 000 pharisiens mais plaise à Dieu qu’il y ait un élu sur 1 000.

— Serions-nous tous réprouvés que tu désapprouves notre croyance ? dirent les pharisiens indignés.

— Je suis en accord, non en désaccord, avec la croyance des vrais pharisiens et je suis prêt à mourir pour cela. Venez et voyons si vous êtes pharisiens. Sur la requête d’Élisha son disciple, Éliah l’ami de Dieu a écrit un petit livre où est mise toute la sagesse humaine avec la loi du Seigneur notre Dieu.

Les pharisiens furent embarrassés d'entendre le livre d’Éliah être désigné, sachant que de par leurs rituels plus un seul n’observait cet enseignement. Ils allèrent partir sous prétexte d’une affaire mais Jésus leur dit :

— Si vous étiez pharisiens, vous laisseriez toute autre affaire pour celle-ci, car le pharisien cherche Dieu seul.

Confus, ils s’attardèrent pour écouter Jésus.

— Ainsi commence le petit livre du servant de Dieu.

Éliah écrit ceci à tous ceux qui désirent marcher avec Dieu leur Créateur.

1. Celui qui désire apprendre beaucoup, craint peu Dieu. Que celui qui craint Dieu se contente de seulement savoir ce que Dieu veut.

2. Celui qui cherche de belles paroles ne cherche pas Dieu, il ne fait rien pour nous empêcher de pécher.

3. Celui qui désire chercher Dieu doit vite fermer les portes et les fenêtres de son logis, car le maître ne supporte pas se trouver lui-même hors de sa maison où il n’est pas aimé : gardez vos perceptions et gardez votre coeur, car Dieu n’est pas trouvé en-dehors de nous dans ce monde où il est détesté.

4. Celui qui désire travailler le bien doit s’occuper de lui : il est inutile de gagner tout le monde et perdre sa seule âme.

5. Celui qui désire enseigner les autres doit vivre mieux que les autres : celui qui en sait moins que nous ne peut rien enseigner. Comment le pécheur convertirait-il sa vie à écouter l’enseignement d’un pire que lui.

6. Celui qui cherche Dieu doit fuir la conversation des hommes : Moshé était seul sur le mont Sinai quand il trouva Dieu et parla avec lui comme un ami parle à un ami.

7. Celui qui cherche Dieu doit sortir qu’une seule fois chaque 30 jours où sont les hommes du monde : en un jour peuvent se faire 2 ans de bons travaux pour celui qui cherche Dieu.

8. Qu’il ne regarde que ses pieds quand il marche.

9. Qu’il ne dise que le nécessaire quand il parle.

10. Qu’il se lève de table encore affamé quand il mange, pensant chaque jour ne pas atteindre le suivant, dépen-sant son temps comme on expire son souffle.

11. Qu’un seul habit de peau de bêtes suffise.

12. Que la motte de terre dorme sur la terre nue et que 2 heures de sommeil suffisent chaque nuit.

13. Qu’il ne condamne personne que lui-même et ne déteste personne que lui.

14. Qu’il se tienne en prière dans la même crainte que s’il était au jugement à venir.

Faites cela dès à présent pour servir Dieu et la loi que Dieu vous a donnée par Moshé : vous trouverez Dieu en tout temps et en tout lieu en faisant cela, vous sentirez Dieu en vous et que vous êtes en Dieu.

Ceci est le petit livre d’Éliah des pharisiens. Aussi je vous dis que si vous étiez pharisiens, vous auriez eu de la joie que je sois entré ici, parce que Dieu a compassion des pécheurs.

===

146

— Seigneur, dit Zakai, voici je donne quatre fois de tout ce que j’ai reçu en intérêt par amour pour Dieu.

— Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison. En vérité en vérité, de nombreux publicains, pécheurs et courtisanes entreront dans le Royaume de Dieu, et ceux qui s’estiment justes iront aux flammes éternelles.

Les pharisiens partirent choqués. Jésus dit à ses disciples et à ceux qui s'étaient convertis par repentance :

— Il y avait un père qui avait deux fils. Le plus jeune fils lui dit :

‒ Père, donne-moi ma part des biens.

Après avoir reçu sa part que son père lui donna, il partit se rendre dans un pays lointain où il consuma toute sa part avec des courtisanes et en vivant avec luxe. Puis une grave famine survint dans ce pays au point que le misérable dut se mettre au service d’un citoyen qui le plaça pour nourrir les porcs de sa propriété ; il les nourrissait et contentait sa faim en mangeant des glands en compagnie des porcs. Revenu à lui-même, il dit :

‒ Combien sont-ils à se rassasier dans l’abondance de la maison de mon père, alors que je meurs de faim ici. Je me lèverai pour aller vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché au ciel contre toi, traite-moi comme l’un de tes esclaves.

Et le pauvre partit. Lorsque son père le vit venir de loin, il fut saisi de pitié pour lui et alla à sa rencontre. Arrivé près de lui, il le serra et l’embrassa. Le fils se prosterna alors en disant :

‒ Père, j’ai péché au ciel contre toi, je ne suis pas digne d’être appelé ton fils : traite-moi comme un de tes esclaves.

‒ Fils, ne parle pas ainsi, répondit le père. Tu es mon fils : je ne te laisserai pas dans la condition d’esclave.

Il appela ses serviteurs et dit :

‒ Apportez ici de nouvelles robes pour vêtir mon fils, et donnez-lui de nouvelles chausses. Donnez l’anneau pour son doigt et tuez de suite le veau gras pour que nous fêtions. Mon fils qui était mort est revenu à la vie, il était perdu et à présent retrouvé.

147

Alors qu’ils célébraient dans la maison, le fils aîné rentra et s’émerveilla d’entendre fêter. Il appela un des serviteurs et demanda pourquoi ils fêtaient autant, et le serviteur répondit :

‒ Ton père a tué le veau gras pour célébrer le retour de ton frère.

Le fils aîné fut très en colère et ne voulut pas entrer dans la maison. Le père sortit et dit :

‒ Fils, ton frère est de retour, viens te réjouir avec lui.

‒ Je t’ai toujours bien servi, dit le fils indigné, et jamais tu ne m’as donné d’agneau pour manger avec mes amis. Mais pour ce vaurien qui s’est éloigné de toi pour aller gaspiller sa part avec des courtisanes, tu as tué le veau gras dès son retour.

‒ Fils, répondit le père, tu es toujours avec moi et toutes choses sont tiennes. Mais celui qui était mort est revenu à la vie, celui qui était perdu est à présent retrouvé, nous devons nous réjouir.

‒ Vas-y, réjouis-toi, dit l’aîné en colère, moi je ne mangerai pas à la table des fornicateurs.

Et il s’éloigna de son père sans même recevoir une pièce d’argent.

Comme Dieu vit, il y a ainsi de la joie parmi les anges de Dieu pour un pécheur qui se repent.

===

Après qu’ils eurent mangé, Jésus partit car il voulait aller en Judah. Les disciples dirent :

— Maître, ne va pas en Judah, nous savons que les pharisiens ont pris conseil avec le grand cohen contre toi.

— Je l’ai su avant qu’ils le fassent mais je suis sans crainte parce qu’ils ne peuvent rien faire contraire à la volonté de Dieu. Qu’ils fassent ce qu’ils souhaitent, je ne les crains pas, mais je crains Dieu seul.

148

Dites-moi, les pharisiens d’aujourd’hui sont-ils des pharisiens qui servent Dieu ? Sûrement pas. Je vous dis en vérité, il n’y a rien de pire ici sur terre qu’un homme qui se cache sous l’habit d’une confession religieuse pour cacher sa méchanceté.

Je vais vous dire un seul exemple des pharisiens de l’ancien temps pour que vous compreniez ceux d’aujourd’hui. À cause de la grande persécution des idolâtres au temps même d’Éliah, plus de 10 000 prophètes et véritables pharisiens furent tués en un an. Quand cette sainte congrégation de pharisiens se dispersa après le départ d’Éliah, deux pharisiens partirent habiter dans les montagnes, et l’un d’eux resta 15 ans sans connaître son voisin qui n’était qu’à une heure de marche. Voyez s’ils étaient inquisiteurs. Lorsqu’il survint une sécheresse sur ces montagnes, tous deux se mirent à chercher de l’eau et se trouvèrent l’un l’autre. L’ancien parla en premier, car c’était leur coutume que le plus âgé parle avant tout autre et ils tenaient en grand péché qu’un plus jeune parle avant un ancien. Le plus âgé dit :

‒ Où habites-tu frère ?

‒ J’habite ici, répondit-il en pointant le logis du doigt.

Ils étaient à proximité du logis du plus jeune.

‒ Depuis combien de temps habites-tu ici, frère ? dit l’ancien.

‒ Quinze ans, répondit le plus jeune.

‒ Tu es peut-être venu quand Achab tuait les servants de Dieu ? dit l’ancien.

‒ Ainsi même, répondit le plus jeune.

‒ Sais-tu qui est roi d’Israel à présent, frère ? dit l’ancien.

‒ C'est Dieu qui est roi d’Israel, car les idolâtres ne sont pas rois mais des persécuteurs d’Israel.

‒ C’est vrai, dit l’ancien. Je voulais dire, qui persécute Israel à présent ?

‒ Les péchés d’Israel persécutent Israel, car s’ils n’avaient pas péché, les princes idolâtres n’auraient pas été soulevés contre Israel.

‒ Qui est ce prince infidèle que Dieu a envoyé pour le châtiment d’Israel ? dit l’ancien.

‒ Comment le saurais-je, je n’ai vu aucun homme que toi depuis 15 ans, et aucune lettre ne me sera envoyée puisque je ne sais pas lire, répondit le plus jeune.

‒ Comme tes peaux de brebis sont neuves, qui te les a données si tu n’as pas vu personne ? dit l’ancien.

149

‒ Celui qui a conservé les vêtements du peuple d’Israel pendant 40 ans dans le désert a conservé mes peaux comme tu les vois, répondit le plus jeune.

L’ancien perçut que le plus jeune était plus parfait que lui qui chaque année avait contact avec les hommes. Il dit afin d’avoir un possible voisinage :

‒ Frère, j’ai les psaumes de David dans ma maison, je sais lire et tu ne le sais pas, viens alors que je te donne chaque jour une lecture et t’explique ce que dit David.

‒ Allons-y maintenant, dit le plus jeune.

‒ Frère, il y a maintenant deux jours que je n’ai pas bu d’eau. Cherchons un peu d’eau.

‒ Frère, il y a maintenant deux mois que je n’ai pas bu d’eau. Le Seigneur est en mesure de nous donner de l’eau. Allons voir ce que Dieu dit par son prophète David.

Ils se tournèrent vers le logis de l’ancien et trouvèrent une source d’eau fraîche à la porte.

‒ Frère, tu es un saint de Dieu. Dieu a donné cette source pour ta cause, dit l’ancien.

‒ Frère, tu dis ça par humilité, répondit le plus jeune. Il est certain que si Dieu avait fait ça pour ma cause, il aurait fait une source près de mon logis afin que je ne sorte pas en chercher. Je t’avoue d’avoir péché contre toi quand tu as dit chercher de l’eau parce que tu n’avais pas bu depuis deux jours et que j’ai été deux mois sans boire. J’ai senti une exaltation en moi comme si j’étais meilleur que toi.

‒ Frère, tu as dit la vérité, tu n’as pas péché, dit l’ancien.

‒ Frère, tu as oublié ce qu’Éliah a dit, que celui qui cherche Dieu doit seul se condamner. Il n’a pas écrit cela pour nous pour le savoir mais sûrement pour l’observer.

‒ C’est vrai, et notre Dieu t’a pardonné, dit l’ancien en percevant la vraie droiture de son compagnon.

Ayant dit cela, il prit les psaumes et lut que David dit : Je placerai une garde à ma bouche pour que ma langue refuse les paroles trompeuses, excusant les péchés avec excuse. L’ancien fit un discours sur la langue puis le plus jeune partit. Ils furent encore 15 ans avant de se retrouver l’un l’autre, car le plus jeune avait changé de logis. quand l’ancien le retrouva, il dit :

‒ Frère, pourquoi n’es-tu pas revenu dans mon logis ?

‒ Parce que je n’ai pas encore bien appris ce que tu m’as dit, répondit le plus jeune.

‒ Comment est-ce possible après 15 ans ? dit l’ancien.

‒ J’ai appris les mots en une heure et ne les ai pas oubliés, mais je ne les ai pas encore observés. Pour quelle raison trop apprendre sans observer ? dit le plus jeune. Notre Dieu ne cherche pas à rendre notre intellect bon mais plutôt notre coeur, et au jour du jugement il demandera ce que nous avons fait, non ce que nous avons appris.

150

‒ Ne parle pas ainsi, frère, tu méprises le savoir que notre Dieu veut en estime.

‒ Comment parlerai-je à présent pour ne pas tomber dans le péché dit le plus jeune. car ta parole est vraie ainsi que la mienne. Je dis alors que ceux qui connaissent les ordres de Dieu écrits dans la loi doivent les observer d’abord s’ils veulent en savoir plus. Tout ce qu’un homme apprend, que ce soit pour l’observer non pour savoir.

‒ Dis-moi frère, avec qui as-tu parlé pour savoir que tu n’as pas appris ce que j’ai dit ? dit l’ancien.

‒ Frère, je parle avec moi. Je me place chaque jour devant le jugement de Dieu pour rendre compte de moi, et toujours je me sens m’excuser mes fautes, répondit le plus jeune.

‒ Frère, quelles fautes as-tu, toi qui es parfait ? dit l’ancien.

‒ Frère, ne dis pas ça, dit le plus jeune, car je me tiens entre deux grandes fautes : l’une est que je ne reconnais pas en moi être le plus grand des pécheurs ; l’autre parce que je ne désire pas faire pénitence de cela plus que les autres hommes.

‒ Comment sais-tu que tu es le plus grand des pécheurs si tu es le plus parfait ? dit l’ancien.

‒ La première parole que mon maître m’a dit quand j’ai pris l’habit de pharisien est que je dois considérer ma méchanceté et la bonté des autres. En faisant ainsi je percevrais en moi le plus grand des pécheurs, dit le plus jeune.

‒ Frère, de qui considères-tu la bonté du défaut sur ces montagnes où les hommes ne vivent pas ? dit l’ancien.

‒ Je dois considérer l’obéissance du soleil et des planètes qui servent notre Créateur mieux que moi. Mais je les condamne parce qu’ils ne donnent pas la lumière que je désire, ou parce que leur chaleur est trop forte, ou trop de pluie, ou trop peu au sol.

‒ Frère, où as-tu appris cet enseignement que j’entends à 90 ans maintenant depuis que je suis devenu pharisien il y a 75 ans, dit l’ancien.

‒ Frère, tu dis cela en toute humilité car tu es un saint de Dieu. Je te réponds que notre Créateur Dieu regarde au coeur et non au temps. David était le plus jeune de ses six autres frères et avait 15 ans quand il fut choisi roi d’Israel et devint prophète de notre Seigneur Dieu, dit le plus jeune.

Ces hommes étaient de vrais pharisiens, dit Jésus aux disciples. Plaise à Dieu de les avoir pour amis au jour du jugement.

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151

Lorsque Jésus embarqua sur un bateau, les disciples se désolèrent d’avoir oublié d’emporter du pain. Jésus les réprimanda :

— Attention au levain des pharisiens d’aujourd’hui, un peu de levain suffirait pour perdre une masse de pain.

— Quel levain avons-nous si nous n’avons pas de pain ? se dirent les disciples les uns les autres.

— Hommes de peu de foi, avez-vous oublié ce que Dieu fit à Nain où il n’y avait aucune trace de grain ? Combien mangèrent et furent rassasiés avec 5 pains et 2 poissons ? Le manque de confiance en Dieu et ne penser qu’à soi est le levain des pharisiens ; c’est ce qui a corrompu les pharisiens d’aujourd’hui. Cela a aussi corrompu Israel. car les gens simples qui ne savent pas lire font ce qu’ils voient des pharisiens parce qu’ils les tiennent pour saints. Savez-vous qui est le vrai pharisien : il est l’huile de la nature humaine : comme l’huile reste au-dessus de tout liquide, la bonté du vrai pharisien reste aussi au-dessus de toute bonté humaine ; il est un livre vivant que Dieu donne au monde : tout ce qu’il fait et dit est en accord avec la loi de Dieu. Celui qui fait ce qu’il fait observe la loi de Dieu ; il est le sel qui ne laisse pas la chair humaine pourrir de péché, et celui qui le voit est porté à se repentir ; il est une lumière qui éclaire le chemin au pèlerin : celui qui considère sa pauvreté et sa pénitence s’aperçoit que nous ne devons pas fermer notre coeur dans ce monde. Le faux pharisien est celui qui rend l’huile moisie, le livre entaché, le sel pourri, la lumière éteinte. Prenez garde de ne faire comme les pharisiens d’aujourd’hui si vous ne voulez pas dépérir.

152

Jésus vint à Jérusalem et entra dans le Temple à shabat. Des soldats vinrent vers lui pour l’éprouver et le prendre.

— Maître, dirent-ils, est-il permis de se battre ?

— Notre foi nous dit que notre vie est un combat continuel sur terre.

— As-tu l’intention de nous convertir à ta foi et que nous abandonnions les dieux en multitude pour suivre ton seul Dieu que personne ne peut voir, ni savoir où il est, si peut-être il est vain. Rien qu’à Rome, dirent les soldats, il y a 28 000 dieux que nous pouvons voir.

— Si je vous avais créés comme notre Dieu vous a créés je chercherais à vous convertir.

— Comment ton Dieu nous aurait-il créés si nous ne savons pas où il se trouve ? Montre-nous ton Dieu et nous deviendrons judéens, dirent-ils.

— Je peux vous le montrer si vous aviez des yeux pour le voir. Je ne peux vous le montrer car vous êtes aveugles.

— L’honneur que te rend ce peuple a dû t’enlever la raison, dirent les soldats. Chacun de nous a deux yeux à sa tête et tu dis que nous sommes aveugles.

— Les yeux de chair ne peuvent voir que les grossièretés extérieures, aussi vous êtes incapables de voir autre chose que vos dieux de bois, d’argent et d’or qui ne savent rien faire. Nous, qui sommes de Judah, avons les yeux de l’esprit qui croit et craint notre Dieu, aussi nous sommes capables de voir notre Dieu en tout lieu.

— Attention comment tu parles, si tu as du dédain pour nos dieux nous te donnerons dans la main d’Hérode qui fera vengeance pour nos dieux puissants, dirent les soldats.

— S’ils sont puissants comme vous dites, pardonnez-moi car je les vénèrerais.

Les soldats se réjouirent d’entendre cela et se mirent à se vanter de leurs idoles. Jésus dit :

— Pas besoin de parler ici mais d’agir. Faites que vos dieux créent une mouche et je les vénèrerais.

Les soldats furent déçus d’entendre cela et ne savaient pas quoi dire. Jésus dit :

— Puisqu’ils ne créent pas une seule mouche, je n’abandonnerai pas Dieu qui a tout créé d’un seul mot, dont le Nom seul effraie les armées.

— Voyons cela quand nous allons t’emmener.

Ils voulurent mettre leurs mains sur lui, et Jésus dit :

— Seigneur des armées...

Tout d’un coup les soldats furent poussés hors du Temple, roulés comme des tonneaux de bois qu’on lave avant de remplir de vin : leur tête et leurs pieds cognèrent le sol sans que personne ne les touche, ils furent si terrifiés qu’ils s’enfuirent de Judah et ne furent plus revus. Cohanim et pharisiens murmurèrent entre eux :

— Il a la sagesse de baal et ashtarot. C’est dans le pouvoir de satan qu’il a fait cela.

153

Jésus ouvrit sa bouche et dit :

— Notre Dieu nous dit de ne pas voler les biens de notre prochain. Ce seul commandement fut enfreint avec tant abus que le monde s’est rempli de péchés qui ne seront jamais remis comme les autres sont remis. Pour tout autre péché qu’un homme condamne en ne faisant plus, avec des prières, des jeûnes et des aumônes, notre Dieu puissant et miséricordieux pardonne, tandis que ce péché ne sera jamais remis sans restituer ce qui fut pris à tort.

— Maître, dit un scribe, comment voler a-t-il rempli le monde entier de péchés ? Par la grâce de Dieu, il y a sûrement à présent peu de voleurs qui peuvent se montrer car ils sont aussitôt pendus par les soldats.

— On ne connait pas les voleurs si on ne connaît pas les biens. En vérité je vous dis, beaucoup volent sans savoir qu’ils le font, leur péché est donc plus grand que les autres, et une maladie qui n’est pas connue ne guérit pas.

— Apprends-nous, maître, puisque tu es l’unique en Israel à savoir la vérité, dirent les pharisiens.

— Je n’ai pas dit être l’unique-en Israel à savoir la vérité. Ce mot ‘unique’ n’appartient qu’à Dieu et personne d’autre, car il est la vérité. L’unique à savoir la vérité. Si je le disais, je serais le plus grand voleur et je volerais l’honneur de Dieu. Si je disais être l’unique à savoir la vérité de Dieu, je tomberais dans la plus grande ignorance que tous. Vous avez commis un grave péché en disant : Tu es l’unique à savoir la vérité. Et si vous l’avez dit pour m’éprouver, je vous dis que votre péché est encore plus grand.

Tous gardèrent silence. Jésus dit :

— Bien que je ne sois pas seul en Israel à savoir la vérité, moi seul parlerai. Écoutez ce que vous avez demandé. Tout ce qui est créé vient du Créateur. Rien ni personne ne peut réclamer quoi que ce soit. L’honneur, l’âme, le corps, les avoirs et le temps. sont tous propriétés de Dieu. Si un homme ne les reçoit pas ainsi comme veut Dieu, il devient voleur. Et s’il s’en sert contrairement à ce que veut Dieu, il est aussi voleur. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; je vous dis que quand vous prenez votre temps en disant : Demain jeferaisceci ou diraistellechose, ou j’iraisàtelendroit. Sans dire : Si c’est ce que Dieu veut. Vous êtes des voleurs. Et de plus grands voleurs quand vous dépensez la meilleure partie de votre temps à vous faire plaisir, non à faire plaisir à Dieu, et dépensant la pire partie à servir Dieu. Alors vous êtes vraiment des voleurs. Quiconque fait un péché sous toute forme est un voleur qui vole le temps et l’âme de sa propre vie qui se doit de servir Dieu et les donne à satan, l’ennemi de Dieu.

154

Pour l’homme qui a une vie, des biens et l’honneur :
si ses biens sont volés, le voleur sera pendu ;
si sa vie est volée, le meurtrier sera décapité comme l’ordonne la justice de Dieu ;
si l’honneur est volé, le voleur ne serait-il pas crucifié? ou alors les biens ont-ils plus de valeur que l’honneur ? !

En vérité, Dieu a ordonné que celui qui vole les biens soit puni, et que celui qui prend la vie soit puni, mais celui qui prend l’honneur, n’aurait-il rien ? Sûrement pas. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, celui qui vole l’honneur mérite un plus grand châtiment que celui qui vole la vie ou les biens. C’est à cause de leurs murmures que les pères n’entrèrent pas dans la terre promise mais leurs fils, et c’est aussi pour ce péché que les serpents tuèrent environ 70 000 de notre peuple. Qui écoute celui qui murmure est aussi coupable ; car l’un reçoit satan par sa langue, l’autre par ses oreilles.

Les pharisiens furent irrités de l’entendre, sans pouvoir révoquer ses paroles.

===

Un docteur vint près de Jésus et dit :

— Dis-moi bon maître, pourquoi Dieu n’a-t-il pas accordé du fruit de grain à nos pères ? Sachant qu’ils tomberaient inévitablement, il aurait pu leur accorder du grain ou ne pas leur permettre de le voir.

— Homme, tu m’as appelé bon mais tu as mal agi, car seul Dieu est bon. Tu agis plus mal en demandant pourquoi Dieu n’a pas agi d’après ton cerveau, mais je te répondrais sur tout. Je te dis que dans ses travaux notre Créateur Dieu ne se conforme pas à nous, car la créature dépend du Créateur, non le Créateur de la créature. Il n’est pas permis à la créature de chercher son mode et convenance mais l’honneur de son Créateur Dieu. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, si Dieu avait tout accordé à l’homme, l’homme n’aurait pas su être un servant de Dieu, il se serait lui-même considéré maître du Paradis. Par conséquent le Créateur, béni à toujours, lui a interdit la nourriture pour que l’homme lui reste assujetti. Je dis que si l’homme n’avait pas péché, ni toi ni moi n’aurions connu la miséricorde de Dieu et sa justice. Et si Dieu avait fait l’homme incapable de pécher, il aurait été égal à Dieu par cette circonstance. Dieu béni a créé l’homme libre pour agir au salut ou à la damnation qui lui convient à l’égard de sa propre vie. En vérité je te dis, qui a la lumière à ses yeux voit tout clairement et tire la lumière même des ténèbres. Mais l’aveugle ne peut faire ainsi.

Le docteur fut abasourdi d’entendre cela et partit dans l’embarras.

155

Le grand cohen appela secrètement deux anciens cohanim et les envoya vers Jésus après sa sortie du Temple. Jésus s’était assis dans le porche de Shlomoh, attendant la prière de la mi-journée. et près de lui ses disciples avec une multitude de gens. Les cohanim vinrent vers lui et dirent :

— Maître, quand Adam mangea du fruit de grain, Dieu voulait-il qu’il en mange ou non ?

Ils dirent cela pour l’éprouver car s’il disait : Dieu le voulait. Ils diraient : Pourquoi l’avoir interdit ? Et s’il disait : Dieu ne le voulait pas. Ils diraient : L’homme a plus de pouvoir que Dieu s’il agit contre sa volonté. Jésus répondit :

— Votre question est comme une route montagneuse qui a un précipice à main droite et à gauche. Je marcherai au centre.

Entendant cela, les cohanim comprirent qu’il connaissait leur coeur et furent embarrassés.

— Chaque homme travaille chaque chose pour l’utilité dont il a besoin. Dieu n’a besoin de rien : il travaille pour le plaisir de sa bonté. Quand il créa l’homme, il le créa libre pour qu’il sache que Dieu n’a pas besoin de lui. Comme un roi qui donne la liberté à ses esclaves pour montrer ses largesses et que ses esclaves l’aiment plus. Ainsi Dieu créa l’homme libre pour qu’il aime plus son Créateur et reconnaisse sa bonté. Même si Dieu est tout-puissant et n’a pas besoin de l’homme, créé par sa toute-puissance, il lui donne la liberté par bonté, pour qu’il puisse faire le bien et résister au mal. Même si Dieu a le pouvoir d’empêcher le péché, il n’a pas voulu rétracter sa bonté : Dieu ne rétracte pas sa toute-puissance et sa bonté formées en l’homme. Aussi je dis qu’il ne devait pas rétracter en l’homme le péché, pour que l’homme puisse appliquer la justice de Dieu et recevoir sa miséricorde. Et en signe que je dis la vérité, c’est le grand cohen qui vous a envoyés pour m’éprouver : ceci est le fruit de son Sacerdoce.

Les vieux hommes partirent tout rapporter au grand cohen. Il dit :

— Cet individu a le démon dans son dos qui lui dit tout car il aspire à la royauté d’Israel. Mais Dieu verra à ça.

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156

Après qu’il ait fait la prière de la mi-journée, en sortant du Temple, Jésus rencontra un homme aveugle dès le sein de sa mère. Ses disciples demandèrent :

— Maître, qui a péché en cet homme pour naître aveugle, est-ce son père ou sa mère ?

— Ni son père ni sa mère n’a péché en lui mais Dieu l’a créé pour être témoin de l’évangile.

Ayant appelé l’aveugle à lui, il cracha par terre et plaça la boue sur les yeux de l’aveugle.

— Va te laver à la piscine de Siloé, lui dit-il.

L’aveugle-né alla se laver et reçut la lumière. Comme il retournait chez lui, plusieurs le croisèrent en disant :

— Si cet homme était aveugle j’aurais dit que c’est celui qui a l’habitude de s’assoir à la belle porte du Temple.

— C’est lui. Mais comment a-t-il reçu la lumière ? dirent d’autres.

Ils l’abordèrent et lui demandèrent :

— Es-tu l’aveugle qui a l’habitude de t’assoir à la belle porte du Temple ?

— Je le suis, et pourquoi ? dit-il.

— Mais comment as-tu retrouvé la vue ?

— Un homme a fait de la boue en crachant par terre, a mis cette boue sur mes yeux et il m’a dit : Va te laver dans la piscine de Siloé. Je suis allé me laver et je vois. Béni est le Dieu d’Israel ! .

Tout Jérusalem était rempli par cette affaire quand l’homme né-aveugle revint à la belle porte du Temple. Il fut emmené au chef cohanim qui parlait contre Jésus avec les cohanim et les pharisiens. Le grand cohen demanda :

— Homme, es-tu né aveugle ?

— Oui, répondit-il.

— Rends gloire à Dieu, dit le grand cohen. Dis-nous quel prophète t’est apparu en rêve pour te rendre la lumière : est-ce notre père Abraham ou Moshé le servant de Dieu ? Ou un peut-être autre prophète, mais les autres ne peuvent faire une telle chose.

— Je n’ai vu ni Abraham ni Moshé, ni aucun prophète me guérir en rêve, dit l’homme né aveugle. J’étais assis à la porte du Temple quand un homme m’a fait venir près de lui : il a fait de la boue avec sa salive, en a mis un peu sur mes yeux, et m’a envoyé me laver à la piscine de Siloé. Je suis allé me laver et la lumière de mes yeux est revenue.

— Quel est le nom de cet homme ? demanda le grand cohen.

— Il ne m’a pas dit son nom mais un homme qui l’a vu m’appeler a dit : Va te laver comme il t’a dit. C’est Jésus le naziréen, un saint prophète du Dieu d’Israel, dit l’homme né aveugle.

— T’a-t-il peut-être guéri aujourd’hui à shabat ? dit le grand cohen.

— Il m’a guéri aujourd’hui.

— Vois comme cet individu est un pécheur car il ne garde pas le shabat, dit le grand cohen.

157

— Je ne sais pas si c’est un pécheur, dit l’homme, je sais que j’étais un aveugle et il m’a éclairé.

Les pharisiens ne croyaient pas en cela, aussi ils dirent au grand cohen :

— Envoyez pour son père et sa mère, ils nous diront la vérité.

Ils envoyèrent pour le père et la mère de l’aveugle. Quand ils vinrent, le grand cohen les questionna :

— Cet homme est-il votre fils ?

— C’est vraiment notre fils, répondirent-ils.

— Il dit qu’il est né aveugle, mais il voit maintenant, comment est-ce arrivé ? dit le grand cohen.

— Il est vraiment né aveugle, mais nous ne savons pas comment il a reçu la lumière. Il a de l’âge, demandez-lui et il vous dira la vérité, répondirent le père et la mère de l’homme né aveugle.

Le père et la mère de l’homme né aveugle dirent qu’il avait de l’âge, mais ils avaient peur de parler à cause du décret émis par le sénat romain interdisant quiconque de se disputer à propos de Jésus le prophète des juifs, sous peine de mort. Décret que le gouverneur avait obtenu. Quand ils furent renvoyés, le grand cohen dit encore à l’homme né aveugle.

— Rends gloire à Dieu et dis la vérité. Cet homme que tu dis t’avoir guéri, nous le connaissons, c’est un pécheur.

— Je ne sais pas si c’est un pécheur, dit l’homme né aveugle, mais je sais que je ne voyais pas et il m’a éclairé. Sûrement depuis la création du monde jusqu’à cette heure, il n’a jamais eu aucun aveugle-né qui a été éclairé. Et Dieu n’écoute pas les pécheurs.

— Qu’a-t-il fait quand il t’a éclairé ? dirent les pharisiens.

L’homme né aveugle s’émerveilla de leur incrédulité.

— Je vous l’ai dit, et encore vous demandez ? Voulez-vous devenir ses disciples ?

— Tu es né tout entier dans le péché et tu voudrais nous enseigner, dit le grand cohen avec mépris. Va devenir le disciple d’un tel homme. Nous, nous sommes les disciples de Moshé, car nous savons que Dieu a parlé à Moshé, mais nous ne savons pas d’où vient cet homme.

Ils le chassèrent de la synagogueet du Temple en l’interdisantde venir prier parmi les purs d’Israel.

158

L’homme né aveugle partit retrouver Jésus, qui le réconforta :

— En aucun temps tu n’as été aussi béni qu’à présent, béni de notre Dieu qui a parlé par son prophète David contre les amis du monde : Ils maudissent et Je bénis. Il a aussi dit par le prophète Micah : Je maudis votre bénédiction. La terre n’est pas si contraire à l’air, ni l’eau du feu, ni la lumière des ténèbres, ni le froid du chaud, ou l’amour de la haine, comme la volonté de Dieu est contraire à la volonté du monde.

— Tes paroles sont grandes, seigneur. Explique-nous, car nous ne comprenons pas, demandèrent les disciples.

— Quand vous connaîtrez le monde, vous saurez que j’ai dit la vérité, vous saurez la vérité de chaque prophète. Apprenez que le seul mot monde inclut trois groupes :

Au 1er il a appelé les cieux et la terre. avec l’eau, l’air, le feu, et toutes choses inférieures à l’homme : ce monde suit la volonté de Dieu en toutes choses comme dit David le prophète de Dieu : Dieu leur a confié un précepte qu’ils n’enfreignent pas.

Au 2e il a appelé tous les hommes comme un appel à la maison de l’un, non pour les murs mais pour la famille. Parce que ce monde désire naturellement Dieu, il aime encore Dieu. Tellement que par la nature, chacun désire Dieu même s’il s’égare en cherchant Dieu. Savez-vous pourquoi tous aspirent à Dieu ? Chacun aspire à une bonté infinie sans méchanceté, qui est Dieu seul. C’est pourquoi Dieu miséricordieux a envoyé ses prophètes dans ce monde pour son salut.

Au 3e monde est la constitution dépravée des hommes au péché convertie en loi contre Dieu, Créateur du monde, laquelle fait l’homme devenir similaire aux démons ennemis de Dieu.

Notre Dieu déteste tant ce monde amer que si les prophètes avaient aimé ce monde, que croyez-vous ? Dieu aurait sûrement retiré d’eux la prophétie. Et que dirais-je… Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme, si l’Envoyé Saint Esprit de Dieu concevrait de l’affection pour ce monde malfaisant, Dieu lui retirerait sûrement tout ce qu’il lui a donné quand il le créa et en ferait un réprouvé tant Dieu est si contraire à ce monde.

159

Les disciples répondirent :

— Tes paroles sont profondes, maître, mais nous ne les comprenons pas. Aie patience envers nous.

— Pensez-vous peut-être que Dieu a créé son Envoyé Saint Esprit pour être un rival qui a l’intention de se faire égal à Dieu ? Sûrement pas. Mais plutôt comme un bon esclave qui ne veut pas ce que son seigneur ne veut pas. Vous n’êtes pas capables de comprendre car vous ne savez rien de ce qu’est le péché. Écoutez mes paroles.

En vérité je vous dis, le péché ne peut monter en l’homme que contre Dieu, car Dieu ne veut pas le péché, la volonté de Dieu est très éloignée du péché. Si les chefs cohanim, cohanim et pharisiens me persécutaient parce que le peuple d’Israel m’a appelé un dieu, ils feraient ce qui plait à Dieu et Dieu les en récompenseraient. Mais ils me persécutent pour une raison contraire, ils ne veulent pas que je dise la vérité que leurs rituels ont contaminé le livre de Moshé et celui de David, ces prophètes et amis de Dieu. Ils me détestent et veulent maintenant ma mort, aussi Dieu les a en abomination.

Dites-moi quand Moshé tua des hommes et Achab tua des hommes, est-ce tuer dans chaque cas ? Sûrement pas. Moshé tua des hommes pour détruire l’idolâtrie pour garder le véritable culte de Dieu. Achab tua des hommes pour garder l’idolâtrie et détruire le véritable culte de Dieu. Pour Moshé, la tuerie des hommes fut convertie en sacrifice, mais en sacrilège pour Achab. Ainsi un seul et même acte produit deux effets contraires. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, satan ne serait pas rejeté de Dieu s’il avait parlé aux anges pour savoir combien ils aimaient Dieu, c’est un réprouvé parce qu’il souhaitait les détourner de Dieu.

— Que comprendre? dit celui qui écrit. de ce que dit le prophète Micah concernant le mensonge que Dieu ordonna de dire par la bouche des faux prophètes. comme il est écrit au livre des rois d’Israel ?

— Barnabé, dit brièvement tout ce qui est arrivé que nous voyions clairement la vérité.

160

— Le prophète Daniel qui décrit l’histoire des rois d’Israel et de leurs tyrans, dit Barnabé, a écrit ceci : Le roi d’Israel se réunit avec le roi de Judah pour se battre contre les fils de bélial, les réprouvés ammonites. Josaphat le roi de Judah et Achab le roi d’Israel, tous deux en Samarie, étaient assis sur un trône et devant eux, 400 faux prophètes disant au roi d’Israel :

‒ Va contre les ammonites, Dieu les livrera dans tes mains et tu disperseras Ammon.

‒ Y a-t-il un prophète du Dieu de nos pères ? dit Josaphat.

‒ Il y en a qu’un dit Achab. je le garde en prison car il est mauvais. il prophétise toujours du mal de moi.

Il témoigne qu’il y en avait qu’un, car tous ceux qu’on avait trouvés furent tués par le décret d’Achab. Comme tu as dit, maître, les prophètes ont fui en haut des montagnes où les hommes n’habitent pas.

‒ Envoie ici pour lui qu’on voit ce qu’il dit, lui dit Josaphat.

Achab ordonna que Micah Michée soit envoyé ici. Il vint les pieds enchaînés et le visage désorienté comme un homme entre la vie et la mort. Achab lui demanda :

‒ Parle Micah, au Nom de Dieu. Irons-nous contre les ammonites, Dieu livrera-t-il leurs villes dans nos mains ?

‒ Monte, monte ! Car tu monteras prospère et descendras encore plus prospère, répondit Micah.

Les faux prophètes acclamèrent Micah comme vrai prophète de Dieu et rompirent les chaînes de ses pieds. Josaphat qui craignait notre Dieu et n’avait pas fléchi ses genoux devant les idoles demanda à Micah :

‒ Par amour pour le Dieu de nos pères. dis la vérité. Comment as-tu vu l’issue de cette guerre ?

‒ Je crains ta face Josaphat, dit Micah. Je te dis que j’ai vu le peuple d’Israel comme des moutons sans berger.

Achab dit avec le sourire :

‒ Je t’ai dit que cet individu ne prédit que du mal mais tu ne l’as pas cru.

‒ Comment sais-tu cela, Micah ? dirent-ils tous deux.

‒ J’ai entendu un conseil d’anges se préparer devant Dieu, répondit Micah, et j’ai entendu Dieu dire : Qui trom-pera Achab pour qu’il monte contre Ammon et soit tué ? L’un dit une chose, l’autre dit une autre, alors un ange vint et dit : Seigneur, je combattrai contre Achab : j’irai vers ses faux prophètes pour mettre le mensonge dans leur bouche, il montera ainsi et sera tué. Va faire ainsi maintenant car tu prévaudras, dit Dieu.

Les faux prophètes devinrent enragés et leur chef frappa Micah à la joue, disant :

‒ Quand l’ange de vérité nous a-t-il quittés pour aller vers toi, réprouvé de Dieu ? Quand l’ange qui apportait le mensonge est-il venu vers nous, dis-nous ?

‒ Tu le sauras quand tu fuiras de maison en maison de peur d’être tué pour avoir trompé ton roi, dit Micah.

‒ Saisissez Micah, dit Achab en colère. Placez à son cou les chaînes qu’il avait aux pieds et gardez-le à l’eau et au pain d’orge jusqu’à mon retour. Car pour l’instant je ne sais pas quelle mort je vais lui infliger.

Ils montèrent et l’affaire se passa suivant la parole de Micah. Le roi des ammonites avait dit à ses serviteurs :

‒ Voyez ne pas combattre le roi de Judah, ni les princes d’Israel, mais tuez mon ennemi Achab, le roi d’Israel.

161

— Arrête ici Barnabé, c’est assez pour notre besoin. Avez-vous tout entendu ?

— Oui seigneur, dirent les disciples.

— Mentir est définitivement un péché mais tuer en est un plus grand. Le péché de mentir appartient à celui qui parle ; le péché de tuer appartient à celui qui le fait mais il détruit aussi l’humain qui est le plus cher à Dieu ici sur terre. Mentir peut se remédier en disant le contraire de ce qui est dit. Mais tuer ne peut se remédier vu qu’il n’est pas possible de redonner vie au mort. Et dites-moi, Moshé le servant de Dieu a-t-il péché en tuant ceux qu’il a tués ?

— Dieu préserve, Dieu préserve, que Moshé pèche en obéissant à l’ordre de Dieu, répondirent les disciples.

— Je dis que Dieu préserva cet ange de pécher en mentant aux faux prophètes d’Achab, et Dieu reçut ce mensonge en tant que louange, comme il reçut la mort des hommes en tant que sacrifice. En vérité je vous dis, qui pense soumettre Dieu à la loi comme les hommes le sont fait erreur, comme l’enfant pense ses chaussures de la taille d’un géant. Comprendrez que le péché est seulement ce que Dieu ne veut pas et vous trouverez la vérité. Comme je vous dis, Dieu est non composé ou changeable, il est aussi incapable de vouloir et ne pas vouloir une même chose, sinon il y aurait contradiction en lui ainsi que souffrance, et ne serait pas infiniment béni.

===

— Que comprendre de ce que dit le prophète Amos : Il n’y a aucun mal dans la ville que Dieu n’a pas fait.

— Vois ici Philippe, combien est grand le danger de s’arrêter à la lettre comme le font les pharisiens : ils ont inventé pour eux la prédestination divine des élus , jusqu’à venir à dire que Dieu est injuste, simulateur et horrible juge qui était sur eux. Je dis qu’ici Amos, le prophète de Dieu, parle du malheur que le monde appelle mal, car s’il avait utilisé le langage des justes il n’aurait pas été compris du monde. Il parle des épreuves qui sontbénéfiques :
pour purger le mal qui s’est fait ;
pour empêcher le mal de se faire ;
pour faire savoir la condition de cette vie et pouvoir aimer et désirer la vie éternelle.

Si Amos le prophète avait dit qu’il n’y avait aucun bien dans la ville que ce que Dieu fait, il aurait donné désespoir aux affligés de se voir dans l’épreuve tandis que les pécheurs vivent dans la prospérité ; le pire est qu’ils croiraient que satan a autant d’autorité sur les hommes qu’ils l’auraient bien craint et bien servi pour éviter l’épreuve. Amos fait comme un interprète romain parle en présence du grand cohen, il ne donne pas considération des mots mais de la volonté de faire, face à celui qui ne parle pas l’hébreu.

162

Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, si Amos avait dit qu’il n’y a aucun bien dans la ville que ce que Dieu fait, il aurait commis une grave erreur, vu que le monde a pour bien seulement les injustices et les péchés qui se font par voie de vanité ; et les hommes feraient plus mal à croire qu’il n’y a pas d’injustice ou de péché que Dieu n’aurait fait. La terre tremble d’entendre cela.

Survint un grand tremblement et tout le monde tomba comme mort. Jésus les releva et il dit :

— Voyez comme je vous dis la vérité. Qu’il vous suffise qu’Amos dise comme le monde parle, que Dieu a fait le mal dans cette ville, lorsqu’il parle des épreuves que les pécheurs appellent mal. Venons-en à la prédestination que vous désirez savoir. Plaise à Dieu, demain je vous en parlerai de l’autre côté près du Jourdain.

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163

Jésus partit au-delà du Jourdain dans le désert avec ses disciples. Une fois la prière de la mi-journée faite, il s’assit près d’un palmier et ses disciples s’assirent sous l’ombre du palmier.

— Frères, je vous dis en vérité, la prédestination est secrète et sera clairement connue que d’un seul, celui que les nations recherchent, pour qui les secrets de Dieu sont si clairs que ceux qui écouteront ses paroles à sa venue dans le monde seront bénis : Dieu les ombragera avec sa miséricorde comme ce palmier nous ombrage.Oui, comme cet arbre nous protège de la brûlante chaleur du soleil, ainsi aussi la miséricorde de Dieu protégera de satan ceux qui croiront en lui.

— Maître, qui sera celui dont tu parles qui viendra dans le monde ? dirent les disciples.

— Il est l’Envoyé de notre Dieu digne d’éloges. à sa venue dans le monde, tout comme la pluie porte fruit à la terre après un long temps sans pluie, ainsi aussi il sera une occasion de bons travaux parmi les hommes, par l’abondance des miséricordes qu’il amènera. Comme un nuage blanc plein de miséricorde de Dieu, il aspergera les croyants comme la pluie.

164

Je vais vous dire à présent le peu que Dieu m’a donné de savoir de cette prédestination . Les pharisiens disent que tout est tellement si prédestiné qu’un élu ne peut être réprouvé, qu’un réprouvé ne peut être élu. Comme si Dieu aurait prédestiné les bons travaux pour que les élus marchent au salut, et aurait prédestiné les péchés pour que les réprouvés marchent à la damnation : maudite est la langue qui dit cela et la main qui l’écrit, car c’est la foi en satan. Qu’on sache par cela que les pharisiens d’à présent sont des fidèles serviteurs de satan.

La prédestination signifie une volonté absolue de donner fin à une chose pour qui a les moyens en main, car sans les moyens, personne ne peut destiner une fin : comment la maison peut-elle se finir s’il manque de pierres et d’argent pour les dépenses, et encore moins s’il n’y a pas de terrain où poser le pied ? Sûrement personne. Je dis que la prédestination est ainsi aussi. En retirant le libre arbitre de la loi que Dieu donne à l’homme par pure libéralité, ce n’est pas la prédestination mais l’abomination que nous constituerons. Le livre de Moshé montre clairement que l’homme est libre, car Dieu dit lorsqu’il donna la loi sur le mont Sinai : Mon ordre est près de ton coeur dans ta volonté de l’observer.

Dites-moi, serait-ce juste que le roi Hérode donne ordre à un vieillard de rajeunir et à un malade de retrouver la santé, et de les faire mourir s’ils ne le font pas ?

— Hérode serait le plus injuste incroyant s’il donnait cet ordre, dirent les disciples.

— Frères, dit Jésus avec soupir, ce sont les fruits de la tradition humaine, ils blasphèment en disant que Dieu a prédestiné les réprouvés à ne pas devenir des élus. Dieu donne ordre au pécheur de ne pas pécher, et s’il pèche de se repentir. Cette prédestination enlève le droit au pécheur de ne pas pécher et le prive de se repentir.

165

Mais écoutez ce que Dieu-dit par le prophète Joel : Comme Je vis Je ne veux pas que le pécheur meure, mais Je cherche qu’il se convertisse par repentir. Considérez ce que Dieu-dit et ce que disent les pharisiens d’aujourd’hui. Dieu dit aussi par le prophète Ésaiah : J’ai appelé mais vous n’avez pas voulu m’écouter. Combien de fois Dieu a-t-il appelé ? Maintenant écoutez combien, par ce que dit le même prophète : Tout le jour J’ai tendu mes mains à un peuple qui ne me croit pas, et qui me contredit.

Et quand nos pharisiens-disent que les réprouvés ne peuvent devenir élus, que disent-ils alors, que Dieu se rit des hommes, qu’il rit d’un aveugle en lui montrant du blanc, qu’il rit d’un sourd en lui parlant à l’oreille. Quant aux élus qui ne peuvent devenir des réprouvés, considérez ce que notre Dieu dit par le prophète Iézékiel : Comme Je vis, si le juste abandonne sa justice pour faire des abominations, il mourra, et Je ne rappellerai plus aucune de ses justices qui le délaisseront par loyauté devant à moi et ne le sauveront pas.

Quant à la vocation des réprouvés, Dieu dit par le prophète Hoséa : J’appellerai un peuple non-élu, Je les appellerai élus. Dieu est véritable et ne peut dire un mensonge. Dieu étant véritable, dit la vérité. Avec leur doctrine, les pharisiens d’aujourd’huicontredisent Dieu en tout.

166

— Comment comprendre ce que Dieu dit à Moshé, dit Adriéh, qu’il aura miséricorde envers qui il aura miséricorde et il s’endurcira envers qui il s’endurcira ?

— Dieu endurcit pharaon parce qu’il avait affligé notre peuple pour avoir essayé de les anéantir en tuant tous les enfants mâles d’Israel. Moshé a failli perdre sa vie aussi. Dieu dit cela que les hommes arrêtent de croire qu’il y aurait d’autres que Dieu, et que l’homme ne croît pas être sauvé par sa propre vertu, afin de percevoir que la vie et la miséricorde de Dieu lui sont accordées par sa bonté. En vérité je vous dis, la prédestination est la loi de Dieu et le libre arbitre humain est son fondement. Et même si Dieu peut sauver le monde entier pour que personne ne périsse, il ne le fera pas, à moins de priver l’homme de la liberté qu’il lui a préservée pour agir contre satan ; et que ce tas de boue ridiculisé par l’esprit, même s’il pècherait comme cet esprit fit, ait la possibilité de se repentir et d’aller habiter dans ce lieu d’où cet esprit fut chassé. Je dis qu’avec le libre arbitre humain, notre Dieu veut exercer sa miséricorde et ne pas délaisser la créature de son omnipotence. Ainsi, au jour du jugement, personne ne pourra donner d’excuse pour leurs péchés, car le nombre de fois que Dieu a travaillé pour leur conversion et qu’il les a appelés à la repentance leur sera manifeste.

167

Si votre pensée ne se tranquillise pas et que vous êtes encore portés à dire : Pourquoi ainsi ? Je vais vous faire savoir le pourquoi que voici : Dites-moi pourquoi une pierre ne demeure pas sur l’eau alors que toute la terre demeure sur l’eau ? Dites-moi pourquoi l’eau éteint le feu et la terre fuit l’air, et qu’on ne peut unir la terre à l’air et l’eau au feu en harmonie, tandis qu’en l’homme ils sont unis et préservés en harmonie. Si alors vous ne savez pas cela… aucun homme ne peut savoir cela en tant qu’homme. Comment comprendraient-ils que Dieu a créé l’univers d’un seul mot à partir de rien ? Comment comprendraient-ils l’infinité de Dieu ? Assurément ils ne peuvent comprendre cela d’aucun moyen. L’homme étant limité et composé d’un corps corruptible qui alourdit l’âme, comme dit le prophète Shlomoh, et les travaux de Dieu étant proportionnels à Dieu : comment seraient-ils capables de les comprendre ? Ésaiah le prophète de Dieu le vit et s’exclama : Sûrement tu es un Dieu caché.
Il dit du comment Dieu créa l’Envoyé de Dieu : Sa génération le racontera.
Il dit de la performance de Dieu : Qui a été son conseiller ?
Dieu dit dela nature humaine : Les cieux au-dessus de la terre sont plus élevés, comme mes voies au-dessus de vos voies, mes pensées au-dessus de vos pensées.

Le mode de la prédestination n’est pas manifeste aux hommes, et je vous dis que c’est véritablement ainsi qu’elle se fait. L’homme peut-il nier le fait parce qu’il ne peut en trouver le moyen ? Assurément je n’ai encore jamais vu personne refuser la santé bien que le moyen ne soit pas compris, car jusqu’à présent je ne sais pas comment Dieu guérit les malades à mon toucher.

168

— Dieu parle vraiment en toi, un homme n’a jamais parlé comme tu parles, dirent les disciples.

— Croyez-moi, dit Jésus, quand Dieu me choisit pour m’envoyer vers la maison d’Israel, il me donna un livre d’un clair miroir qui descendit dans mon coeur : tout ce que je dis sort de ce livre, et quand ce livre aura fini de sortir de ma bouche, je serais retiré du monde.

— Maître, dit Céphas, ce que tu dis à présent est-il écrit dans ce livre ?

— Tout ce que je dis est pour la connaissance de Dieu et le service de Dieu, pour la connaissance de l’homme et le salut de l’homme. Tout vient de ce livre qui est mon Séfer.

— La gloire du Paradis y-est-elle écrite ? dit Céphas.

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169

— Écoutez ce que je vais vous dire, commentest le Paradis et comment les saints et croyants habiteront là sans fin. Car c’est une des plus grandes bénédictions du Paradis, puisque toutes choses ayant une fin deviennent petites et même rien, quoique grandes. Le Paradis est la maison où Dieu entrepose ses délices ; ils sont si grands que le sol que les saints et bénis foulent aux pieds, est si précieux qu’une drachme est plus précieuse que 1 000 mondes. Ces délices ont été vus par David le prophète de Dieu ; Dieu lui montra et lui fit voir les gloires du Paradis. Et quand il revint à lui-même, il ferma ses yeux de ses deux mains et s’écria : Que mes yeux ne regardent pas ce monde où il n’y a aucun bien, car tout est vain.

De ces délices, le prophète Ésaiah dit : Ce que les yeux de l’homme n’ont pas vu, que ses oreilles n’ont pas entendu, que le coeur humain n’a pas conçu, que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment.

Savez-vous pourquoi ils n’ont pas vu, ni entendu, ni conçu de tels délices ? Car tant qu’ils vivent ici-bas, ils ne sont pas dignes d’apercevoir de telles choses. Même si David les a vraiment vus, je vous dis qu’il ne les a pas vus avec les yeux humains, mais Dieu a pris son âme en lui, ainsi uni avec Dieu il les a vu avec la lumière divine. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; comme l’homme est limité et les délices du Paradis illimités, l’homme ne peut les contenir comme un petit pot de terre ne peut contenir la mer. Voyez l’été comment le monde est si beau quand toutes choses portent fruit, et qu’en raison de la moisson qui vient, ivre de joie, le paysan seul fait résonner monts et vallées de son chant, car il aime ses travaux suprêmement. Ainsi aussi, élevez votre coeur vers le Paradis où toutes choses sont fécondes et les fruits proportionnés à celui qui les a cultivés.

Comme Dieu vit, il vous suffit de savoir que Dieu a créé le Paradis comme la maison de ses propres délices. Pensez-vous que l’incommensurable bonté n’a pas d’incommensurables bontés, ou l’incommensurable beauté n’a pas d’incommensurables beautés ? Attention si vous pensez qu’il ne les a pas, car vous auriez vraiment tort. Dieu dit à l’homme qui le servira loyalement :

170

‒ Je connais les travaux que tu fais pour moi, comme Je vis éternellement, ton amour ne dépassera pas ma bonté ; parce que tu me sers comme ton Créateur Dieu, sachant toi-même être mon travail et ne demandant de moi que la grâce et la miséricorde de me servir fidèlement ; parce que tu ne mets pas de fin à mon service vu que tu désires me servir éternellement : Je ferai pareillement, Je te récompenserai comme si tu étais mon égal en tant que Dieu, Je ne vais pas seulement placer dans tes mains l’abondance du Paradis, Je me donnerai à toi comme un présent, car autant tu souhaitais être à toujours mon servant, autant Je paierai à toujours tes salaires.

171

Que pensez-vous du Paradis ? Y-a-t-il une conscience qui peut comprendre de tels délices et de telles richesses ? L’homme doit avoir une connaissance aussi grande que Dieu pour savoir ce que Dieu donnera à ses servants. Avez-vous vu quand Hérode fait un présent à un de ses barons favoris, quel présent est-ce ?

— Je l’ai vu deux fois, dit Jean. Un 10e seulement de ce qu’il donne suffirait à un pauvre.

— Et si un pauvre se présenterait devant Hérode, que lui donnerait-il ? demanda Jésus.

— Une ou deux mites, répondit Jean.

— Ce que Dieu veut donner à l’âme et au corps au Paradis est comme si Hérode donnerait tout ce qu’il a, sa propre vie même, à l’un de ses servants. Dieu dit à celui qui l’aime et qui le sert fidèlement :

172

‒ Mon servant, va et considère les sables de la mer combien ils sont. Si la mer te donnait un seul grain de sable, cela te semblerait-il peu ? Oui sûrement. Comme Je vis, moi ton Créateur, tout ce que J’ai donné dans ce monde à tous les princes et rois de la terre est moins qu’un grain de sable que la mer te donnerait en comparaison à ce que Je te donnerai dans mon Paradis.

173

Considérez maintenant l’abondance du Paradis… Si Dieu a donné à l’homme un gramme de bien-être dans ce monde, il lui en donnera 10 fois 100 000 au Paradis : considérez ce qu’il y a dans ce monde, la quantité de fruits, la quantité de nourriture, la quantité de fleurs, la quantité des choses pour le bien-être de l’homme. Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; comme la mer a encore autant de sable dessus et dessous après que quelqu’un en a reçu un grain, ainsi aussi la qualité et la quantité des figues surpasseront les espèces de figues que nous mangeons ici, de même manière pour chaque chose au Paradis. De plus je vous dis en vérité, comme une montagne d’or et de perles est plus précieuse que l’ombre d’une fourmi, ainsi aussi les délices du Paradis sont plus précieux que tous les délices des princes dans le monde, de ce qu’ils ont eus et auront jusqu’au jugement de Dieu même quand le monde aura une fin.

— Notre corps que nous avons présentement ira-t-il au Paradis ? dit Céphas.

— Prends garde Céphas de ne pas devenir comme les saducéens qui disent que la chair ne ressuscite pas et qu’il n’y a pas d’anges, dit Jésus, car ils privent leur âme et leur corps d’entrer au Paradis et du service des anges dans ce monde. As-tu oublié Job, l’ami prophète de Dieu, qui dit : Je sais que mon Dieu vit et qu’au dernier jour je ressusciterai dans mon corps et je verrai de mes yeux mon sauveur Dieu. Crois-moi, ce corps qu’est le nôtre sera si pur qu’il ne possèdera plus un seul caractère qu’il a présentement ; il sera purgé de tout mauvais penchant lorsque Dieu le remettra dans le même état qu’était Adam avant qu’il pèche.

De deux hommes qui servent un maître pour un seul et même travail, l’un qui donne des ordres au second et voit au travail, le second qui exécute tout ce que le premier ordonne, serait-il juste que le maître ne rémunère que celui qui donne des ordres et regarde et qu’il renvoie de sa maison celui qui s’est exténué au travail ? Je dis sûrement pas. Comment la justice de Dieu supporterait cela ? ! L’âme humaine, le corps et les sens servent Dieu. Seule l’âme ordonne et voit au service, car l’âme ne mange pas de pain, ni ne jeûne, ni ne marche, ne sent ni le froid ni la chaleur, ne tombe pas malade, ni n’est tuée, car l’âme est immortelle. Je dis qu’elle ne souffre aucune des douleurs physiques que le corps souffre sous circonstance des éléments. Serait-il juste que l’âme seule aille au Paradis et non le corps qui s’est tant épuisé à servir Dieu ?

— Maître, dit Céphas, le corps qui a fait pécher l’âme ne doit pas être placé au Paradis.

174

— Comment le corps pècherait-il sans l’âme… sûrement impossible, et si la miséricorde de Dieu se retire du corps, l’âme serait condamnée au Shéol. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, notre Dieu promet son indulgence au pécheur ainsi : Dans l’heure où le pécheur pleurera son péché, par moi-même Je ne rappellerai plus jamais ses torts. Et qui mangera les viandes au Paradis si le corps n’y va pas ? L’âme ? Sûrement pas, vu que c’est un esprit.

— Ainsi les bénis mangeront au Paradis ? ! dit Céphas. Mais comment la viande serait-elle vidée d’impureté ?

— Quelle bénédiction aurait le corps s’il ne mange pas, ni ne boit ? ! Il convient sûrement de donner une gloire proportionnée à la chose glorifiée. Céphas, tu te trompes à penser que telle viande sera vidée d’impureté : au temps présent, ce corps corruptible mange des viandes, de là que vient la putréfaction ; au Paradis, le corps sera incorruptible, impassible, immortel, dégagé de toute misère, et la viande qui sera sans défaut ne génèrera aucune putréfaction. Dieu se moque des réprouvés en disant par le prophète Ésaiah :

175

‒ Mes servants s’assoiront dans ma maison à ma table, et fêteront joyeusement avec bonheur au son des cordes et des instruments à vent, et Je ne les laisserai manquer de rien. Mais mes ennemis, vous serez envoyés loin de moi et mourrez dans la misère quand chacun de mes servants vous méprisera.

176

À quoi servirait de dire, fêteront-ils ? Dieu parle clairement. Dans quel but sont les quatre rivières de précieux liquide et de si nombreux fruits au Paradis, puisque Dieu ne mange pas, les anges ne mangent pas, l’âme ne mange pas, les sens ne mangent pas, mais seulement la chair qui est notre corps. La gloire du Paradis est pour les sens, les viandes pour le corps, la conversation des anges de Dieu et des esprits bénis pour l’âme : cette gloire sera mieux révélée par l’Envoyé de Dieu qui connaît toutes choses mieux qu’aucune autre créature puisque Dieu a créé toutes choses par amour pour lui.

— Maître, dit Bartélémi, la gloire du Paradis sera-t-elle égale pour tout homme ? Ce ne serait pas juste si elle était égale. Et si elle ne l’était pas, les plus petits envieront-ils les plus grands ?

— Elle ne sera pas égale et il n’y a pas d’envie là. Dieu est juste, chacun sera satisfait. Dis-moi Bartélémi, si un maître qui a de nombreux servants habille tous ses servants dans la même tenue, les garçons à l’habit de garçon se plaindront-ils de n’avoir pas celui des adultes ? Sûrement le contraire. Si les plus vieux leur mettraient leurs plus larges habits qui ne sont pas à leur taille, ils se fâcheraient à penser qu’on se moque d’eux. Bartélémi, élève ton coeur vers Dieu au Paradis maintenant, et tu verras une seule gloire chez tous, et bien que ce sera plus pour l’un et moins pour l’autre, cela ne produira aucune envie.

177

— Maître, dit celui qui écrit, leParadisa-t-il la lumière du soleil comme dans ce monde ?

— Dieu m’a dit ainsi, Barnabé :

‒ Le monde où vous demeurez, hommes pécheurs, a le soleil, la lune et les étoiles qui l’ornent comme J’ai créé pour votre bénéfice et votre bonheur. Pensez-vous que la maison où mes fidèles demeureront ne sera pas mieux ? Vous vous trompez sûrement à penser ainsi. Moi votre Dieu, Je suis le soleil du Paradis et mon Envoyé est la lune qui reçoit tout de moi, les étoiles sont mes prophètes qui vous ont annoncé ma volonté. Par conséquent mes fidèles, puisqu’ils ont reçu ma parole par mes prophètes, ainsi aussi ils recevront délice et bonheur à travers eux dans le Paradis de mes délices. Que cela vous suffise pour la connaissance du Paradis, dit Jésus.

178

— Maître, aie patience envers moi si je te demande une parole, dit Bartélémi.

— Dis ce que tu désires, dit Jésus.

— Le Paradis est sûrement grand, il doit être immense s’il y a là de grands biens, dit Bartélémi.

— Le Paradis est si immense qu’aucun homme ne peut le mesurer. Je vous dis en vérité, les cieux sont neuf, parmi lesquels sont placées les planètes et distants l’un de l’autre de cinq-cents années-voyage d’homme : pareillement la terre est distante du premier ciel de cinq-cents années-voyage. Mais arrête-toi à la mesure du premier ciel qui est beaucoup plus grand que toute la terre, aussi grand que toute la terre face à un grain de sable. Le deuxième ciel aussi est plus grand que le premier, le troisième du deuxième, et ainsi de suite jusqu’au dernier ciel ; chacun étant plus grand que l’autre. Je vous dis en vérité, le Paradis est plus grand que la terre et les cieux ensemble ; aussi grand que toute la terre face à un grain de sable.

— Maître, le Paradis doit être plus grand que Dieu si Dieu se voit là, dit Céphas.

— Maîtrise-toi Céphas, car tu blasphèmes sans savoir.

179

L’ange Gabriel vint à Jésus et lui montra un miroir brillant comme le soleil avec ces mots écrits :

Comme Je vis éternellement, comme le Paradis est plus grand que tous les cieux et la terre, aussi grand que toute la terre face à un grain de sable ; ainsi aussi, Je suis plus grand que le Paradis face à autant de grains de sable de mer, à autant de gouttes de l’eau, à autant d’herbes au sol, à autant de feuilles aux arbres, à autant de poils sur les bêtes, et autant plus de grains de sable pour remplir les cieux et le Paradis et plus.

— Faisons révérence à notre Dieu qui est pour toujours béni.

Ils inclinèrent leur tête, prosternés en prière, le visage contre terre. La prière faite, Jésus appela Céphas et lui dit ce qu’il avait vu ainsi qu’à tous les disciples, et il dit à Céphas :

— Ton âme qui est plus grande que toute la terre, qui voit le soleil d’un oeil mille fois plus grand que la terre entière. Ainsi Céphas, tu verras vraiment notre Créateur Dieu par le Paradis.

Ayant dit cela, Jésus remercia notre Seigneur Dieu et pria pour la maison d’Israel et la ville sainte.

— Amen Seigneur, répondit chacun.

===

180

Un jour que Jésus était sous le porche de Shlomoh, un des scribes qui font des discours au peuple vint près de lui et dit :

— Maître, j’ai plusieurs fois fait des discours à ce peuple et il y a un verset de l’Écriture dans mon esprit que je n’arrive pas à comprendre.

— Quel est-ce ? dit Jésus.

— Quand Dieu dit à notre père Abraham : Je serais ta grande récompense. Comment l’homme peut-il le mériter ?

Jésus se réjouit en esprit et dit :

— Assurément, tu n’es pas loin du Royaume de Dieu. Écoute-moi et je vais te dire la signification d’un tel enseignement. L’homme ne mérite pas Dieu, Dieu étant illimité et l’homme limité : est-ce là ton doute, frère ?

— Tu connais mon coeur, seigneur. Parle car mon âme désire entendre ta voix, dit le scribe.

— Comme Dieu vit, l’homme ne mérite pas le moindre souffle qu’il reçoit à tout instant, dit Jésus.

Entendant cela, le scribe fut hors de lui, les disciples s’étonnèrent également puisqu’ils se rappelaient que Jésus avait dit que tout ce qu’ils donnaient par amour pour Dieu, ils recevraient cent fois.

— Si un homme vous prête cent pièces d’or, après avoir dépensé ces pièces pourrez-vous lui dire : Je te donne une feuille de vigne pourrie, donne-moi ta maison parce que je la mérite.

— Non seigneur, dit le scribe. Il doit payer d’abord ce qu’il doit, et s’il désire autre chose il devra donner de bonnes choses. Car à quoi bon une feuille pourrie…

181

— Tu as bien parlé, frère. Dis-moi qui a créé Adam de rien ? Sûrement Dieu, qui lui a aussi donné bénéfice sur le monde entier, mais l’homme a tout dépensé en péchant. Le monde entier s’est tourné contre l’homme en raison du péché, et l’homme dans sa misère n’a rien à donner à Dieu que des travaux pourris de péché. Il pourrit ses travaux personnels quand il pèche chaque jour, comme le prophète Ésaiah dit : Notre justice est comme un linge menstruel. Comment l’homme aurait-il du mérite s’il est incapable de donner satisfaction ? Est-ce que l’homme peut-être ne pèche pas ? Sûrement oui, comme notre Dieu dit par son prophète David : Sept fois par jour le juste tombe. Combien de fois tombe l’injuste ? Et si nos justices sont pourries, combien abominables sont nos injustices ? Frère, comme Dieu vit, le pire qu’un homme doit éviter de dire est ‘Je mérite’. Mais qu’il reconnaisse les travaux de ses mains, car il verra directement son mérite. Chaque bonne chose qui sort d’un homme, l’homme ne le fait pas vraiment mais Dieu le fait en lui, car son être est de Dieu qui l’a créé. L’homme ne fait que contredire son Créateur Dieu et pécher, pour cela il ne mérite pas de récompense mais le tourment.

===

182

Non seulement Dieu créa l’homme comme j’ai dit, mais il le créa parfait et lui donna le monde entier. Après son départ du Paradis :
il lui donna deux anges pour le garder ; .
il lui donna les prophètes ; .
il lui donna la loi ; .
il lui donna la foi qui délivre de satan à tout moment ; .
il est prêt à lui donner le Paradis, et plus encore, Dieu veut se donner à l’homme.

Considérez combien la dette est grande, que pour l’annuler, il vous faudra :
avoir créé l’homme de vous-mêmes de rien ; .
avoir créé autant de prophètes que Dieu a envoyés ; .
avec un monde et un Paradis avec un Dieu grand et bon comme l’est notre Dieu ; .
et de tout donner à Dieu.

Ainsi la dette serait annulée et il vous resterait seulement l’obligation de remercier Dieu. Mais vu que vous êtes incapables de créer une seule mouche, et vu qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui est Seigneur de toutes choses, comment serez-vous capables d’annuler votre dette : car aussi vrai qu’un homme vous prête cent pièces d’or, vous êtes dans l’obligation de lui rendre cent pièces d’or. Par conséquent, frère, cela signifie que Dieu, étant le Seigneur de toutes choses du Paradis, peut dire ce qu’il lui plaît et donner ce qu’il lui plaît.

Quand il dit à Abraham : Je serais ta grande récompense. Abraham ne pouvait pas répondre, Dieuestmarécompense, mais Dieuestmondonetmadette. Ainsi frère, quand tu expliqueras au peuple sur ce que Dieu donnera à l’homme si l’homme travaille bien, dis ainsi : Quand Dieu te dira : Mon servant, tu as bien travaillé par amour pour moi, quelle récompense cherches-tu de moi ton Dieu ?
réponds : Seigneur, comme je suis le travail de tes mains, pour ta propre gloire, il ne convient pas d’avoir en moi le péché que satan aime. Seigneur, aie pitié des travaux de tes mains…
Et si Dieu dit : Je t’ai pardonné. Maintenant Je voudrais te récompenser.
réponds : Seigneur, je mérite le châtiment pour ce que j’ai fait, et tu mérites d’être glorifié pour ce que tu as fait. Seigneur, punis en moi ce que j’ai fait et sauve ce que tu as formé.
Et si Dieu dit : Quel châtiment te conviendra pour ton péché ?
réponds : Seigneur, autant que tous les réprouvés souffriront.
Et si Dieu dit : Mon fidèle servant, pourquoi cherches-tu un si grand châtiment ?
réponds : Si chacun d’entre eux avait reçu de toi autant que j’ai reçu, ils t’auraient servi plus fidèlement que je ne l’ai fait.
Et si Dieu dit : Quand veux-tu recevoir ce châtiment et pendant combien de temps ?
réponds : Dès maintenant et sans fin.

Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; un tel homme sera plus agréable à Dieu que tous ses saints anges, car Dieu aime la vraie humilité et déteste l’orgueil.

===

Le scribe remercia Jésus et dit :

— Seigneur, allons dans la maison de ton servant pour que ton servant te donne un repas, à toi et tes disciples.

— J’irais dès que tu seras d’accord de ne pas m’appeler seigneur mais frère, et tu ne diras pas que tu es mon servant mais mon frère.

L’homme s’accorda et Jésus alla dans sa maison.

183

— Maître, dit le scribe à la table du repas, tu dis que Dieu aime la vraie humilité. Dis-nous ce qu’est l’humilité, comment peut-elle être vraie ou fausse ?

— Je vous dis en vérité, qui ne deviendra comme un petit enfant n’entrera pas dans le Royaume du ciel.

Tous furent émerveillés d’entendre cela, et ils se dirent l’un l’autre :

— Comment celui qui a 30 ou 40 ans deviendrait-il un jeune enfant ? C’est une parole difficile.

— Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; mes paroles sont vraies. Je vous le dis, c’est par la vraie humilité que vous deviendrez un jeune enfant. Si vous demandez à un jeune enfant : Qui a fait tes vêtements ?
Il répondra :Mon père.
Si vous demandez :À qui est la maison que tu habites ?
Il répondra : À mon père.
Si vous dites :Qui te donne à manger ?
Il répondra :Mon père.
Si vous dites : Qui t’a appris à marcher et parler ?
Il répondra : Mon père.
Et si vous dites : Qui a cassé ton front pour avoir ton front enveloppé ?
Il répondra :Je suis tombé et j’ai cogné ma tête.
Si vous dites :Mais pourquoi es-tu tombé ?
Il répondra : Ne voyez-vous pas que je suis petit, que je n’ai pas la force de marcher et de courir comme un grand ? Aussi mon père est obligé me prendre la main pour que je marche avec fermeté. Mon père m’a laissé l’espace d’un petit instant pour que j’apprenne à bien marcher, et voulant courir je suis tombé.
Si vous dites :Et qu’a dit ton père ?
Il répondra : Mais pourquoi n’as-tu pas marché lentement ? Vois à l’avenir ne pas quitter mon côté.

184

Est-ce vrai, dites-moi ?

— Tout à fait vrai, dirent les disciples et le scribe.

— Celui qui reconnaît Dieu comme l’auteur de tout bien, et lui-même auteur du péché, sera vraiment humble et véritable de coeur. La vraie humilité est un rabaissement de l’âme où l’homme se reconnaît vraiment lui-même. Et celui qui parle comme l’enfant parle, mais contredit l’action, a fausse humilité et sûrement vrai orgueil. L’orgueil est au plus haut en utilisant des choses humbles, n’étant pas blâmé ni rejeté par les hommes. La fausse humilité est une brume du Shéol qui obscurcit la compréhension de l’âme : ce qu’un homme doit attribuer à Dieu, il l’attribue à lui-même, et ce qu’il doit attribuer à lui-même, il l’attribue à Dieu. L’homme de fausse humilité dira qu’il est un grand pécheur, mais si on lui reproche son péché, il se mettra en colère et le persécutera ; que Dieu lui a donné tout ce qu’il a, mais qu’il n’a pas chômé et a fait de son côté de bons travaux. Dites-moi frères, comment marchent ces pharisiens d’aujourd’hui ?

— Rabi, dit le scribe en larmes, les pharisiens d’aujourd’hui ont l’habit et le nom de pharisiens mais ils sont cananéens par leur coeur et par leurs actions. Dieu veuille qu’ils n’usurpent plus ce nom et que les gens ordinaires ne soient plus trompés par eux. O temps ancien, quelle cruauté as-tu eu envers nous de nous avoir pris les vrais pharisiens et laissé les faux.

185

— Frère, ce n’est pas le temps qui a fait cela mais bien par la méchanceté du monde. En tout temps il est vraiment possible de servir Dieu, mais en s'associant avec le monde, c'est-à-dire avec les mauvais comportements de chaque temps, les hommes deviennent mauvais. Ne savez-vous pas que Géhazi, le servant du prophète Élisha, prit l’argent et les vêtements du syrien Naaman en mentant, et faisant honte à son maître ; bien qu’Élisha avait un grand nombre de pharisiens par qui Dieu prophétisait. En vérité je vous dis, les hommes sont enclins à faire mal, et encore plus le monde : satan les excite et les entraîne au mal, et maintenant les pharisiens d’aujourd’hui évitent tous les bons travaux et tous les exemples de sainteté. Que l’exemple de Géhazi leur suffise en tant que réprouvé de Dieu.

— C’est très vrai, dit le scribe.

===

— Voudrais-tu me raconter l’exemple d’Hagai et Hoséa, tous deux prophètes de Dieu, pour que nous ayons un aperçu de vrais pharisiens.

— Que dirais-je maître, répondit le scribe, sûrement que beaucoup ne croiront pas, même si le prophète Daniel l’a écrit, mais je raconterais la vérité par obéissance envers toi.

Hagai avait 15 ans quand il vendit son patrimoine pour le donner aux pauvres, puis il quitta Anatot et se mit au service du prophète Obadiah. le vieil Obadiah, connaissant l’humilité d’Hagai, l’utilisait comme un livre par lequel enseigner ses disciples. et il lui présentait souvent des vêtements et des aliments fins, Mais Hagai renvoyait toujours le messager en disant :

‒ Retourne à la maison car tu as fait une erreur, Obadiah m’enverrait-il une telle chose ? ! Sûrement pas, car il sait que je suis bon à rien et que je ne fais que pécher.

Quand Obadiah avait quelque chose de mauvais, il avait l’habitude de le donner à un proche d’Hagai qui irait le voir pour qu’en voyant cela, Hagai dise encore :

‒ Voici, Obadiah t’a sûrement oublié car cette chose ne convient qu’à moi, qui suis le pire de tous. Il n’y a rien de plus vilain que ça, mais venant des mains d’Obadiah par qui Dieu me l’accorde, c’est comme un trésor.

186

Quand Obadiah voulait enseigner à quiconque comment prier, il appelait Hagai pour lui dire :

‒ Dis ici ta prière à haute voix, que tous puissent entendre tes paroles.

Et Hagai disait :

‒ Seigneur Dieu d’Israel, regarde avec miséricorde ton servant qui en appelle à toi parce que tu l’as créé. Juste Seigneur Dieu, rappelle à ta justice de punir les péchés de ton servant que ton travail ne se corrompt pas. Mon Seigneur Dieu, je ne peux te demander les délices que tu accordes à tes fidèles servants parce que je ne fais rien que pécher. Aussi Seigneur, quand tu voudras donner une infirmité à l’un de tes servants, souviens-toi de moi ton servant, pour ta propre gloire.

Dieu l’aimait tant quand Hagai faisait ainsi qu’au même moment Dieu donnait prophétie à celui qui se tenait près de lui. Et Dieu ne retenait rien de ce qu’Hagai demandait en prière, dit le scribe.

===

187

En parlant, le bienveillant scribe pleura comme un marin pleure à la vue de son bateau détruit.

— Hoséa, dit-il, un prince de la tribu de Naphtali, partit servir Dieu à 14 ans. Il vendit son patrimoine et donna aux pauvres, puis il partit pour devenir un disciple d’Hagai. Hoséa était si brûlant de charité qu’à tout ce qui lui était demandé, il répondait : Dieu m’a donné cela pour toi frère, accepte-le.

Bientôt il ne lui resta plus que deux vêtements ; une tunique de toile et un revêtement de peau. J’ai dit qu’il avait vendu son patrimoine et donné aux pauvres, autrement pas un n’aurait accepté être appelé pharisien. Hoséa avait le livre de Moshé et le lisait avec grande honnêteté. Un jour Hagai lui dit :

‒ Hoséa, qui t’a pris tout ce que tu avais ?

‒ Le livre de Moshé, répondit-il.

Il arriva que dans le voisinage du prophète, un disciple souhaita aller à Jérusalem, n’ayant pas de manteau, il alla trouver Hoséa après avoir entendu sur sa charité et lui dit :

‒ Frère, j’irais accomplir un sacrifice à notre Dieu à Jérusalem si j’avais un manteau. Je ne sais pas quoi faire.

‒ Pardonne-moi frère, dit Hoséa entendant cela, j’ai commis un grand péché envers toi parce que Dieu m’a donné un manteau pour que je te le donne mais j’ai oublié. Accepte-le maintenant et prie Dieu pour moi.

L’homme crut cela et accepta le manteau d’Hoséa avant de partir. Quand Hoséa vint au logis d’Hagai, Hagai lui dit :

‒ Qui a pris ton manteau ?

‒ Le livre de Moshé, répondit Hoséa.

Hagai était très ravi d’entendre cela parce qu’il percevait la charité d’Hoséa.

Il arriva qu’un pauvre, dépouillé par des voleurs, fut laissé nu. En le voyant Hoséa enleva sa seule tunique pour la donner à celui qui était nu, lui-même laissé avec une petite pièce de peau de chèvre sur les parties. Comme il ne vint pas voir Hagai, l’attentionné Hagai pensa qu’Hoséa était malade et alla le trouver avec deux disciples. Ils le trouvèrent enveloppé dans des feuilles de palmier et Hagai lui dit :

‒ Mais pourquoi tu n’es pas venu me visiter, dis-moi ?

‒ Le livre de Moshé a pris ma tunique, j’ai craint de venir sans tunique, répondit Hoséa.

Et Hagai lui donna une autre tunique.

Il arriva un jeune homme se mit à pleurer en voyant Hoséa lire le livre de Moshé et lui dit :

‒ J’apprendrais à lire si j’avais un livre aussi.

Entendant cela Hoséa lui donna le livre et dit :

‒ Ce livre est à toi frère, Dieu me l’a donné pour que je le donne à celui qui désire un livre en pleurant.

L’homme le crut et accepta le livre.

188

Il y avait près d’Hoséa un disciple d’Hagai qui souhaitait voir si son livre était bien écrit et alla visiter Hoséa.

‒ Prends ton livre, frère, voyons s’il est comme le mien, lui dit-il.

‒ On me l’a pris, répondit Hoséa.

‒ Mais qui te l’a pris ? dit le disciple.

‒ Le livre de Moshé, répondit Hoséa.

Entendant cela, l’autre partit chez Hagai et lui dit :

‒ Hoséa est devenu fou ! Il dit que le livre de Moshé lui a pris le livre de Moshé.

‒ Frère, Dieu veuille que je sois aussi fou et que tous les fous soient comme Hoséa, dit Hagai.

Des voleurs de Syrie, ayant passé le pays de Judah, saisirent le fils d’une pauvre veuve qui vivait durement près du mont Carmel où les prophètes et pharisiens habitaient. Sorti couper du bois, il arriva qu’Hoséa rencontra la femme qui pleurait et se mit à pleurer aussi. Il pleurait dès qu’il voyait pleurer, il riait dès qu’il voyait rire. Hoséa demanda à la femme la raison de ses larmes et elle raconta tout. Hoséa lui dit :

‒ Viens soeur, Dieu veut te donner ton fils.

Ils allèrent tous deux à Hébron. Hoséa se vendit lui-même et donna l’argent à la veuve qui ignorait comment il avait eu cet argent et l’accepta pour racheter son fils. Celui qui avait acheté Hoséa ne le connaissait pas et l’amena à Jérusalem où il avait une habitation. L’attentionné Hagai pleurait sur Hoséa comme une mère pleure l’absence de son fils, accablé de voir qu’Hoséa était introuvable. Et l’ange de Dieu lui dit comment il avait été pris comme esclave à Jérusalem. Appelant deux disciples, il partit à Jérusalem et à l’entrée de la ville, par la volonté de Dieu, il aperçut Hoséa chargé du pain qu’il apportait aux ouvriers de la vigne de son maître. Hagai le reconnut et dit :

‒ Comment se fait-il que tu aies abandonné ton vieux père qui te cherche dans le deuil, fils ?

‒ J’ai été vendu, père, dit Hoséa.

‒ Qui est le mauvais compagnon qui t’a vendu ? dit Hagai avec colère.

‒ Dieu te pardonne, mon père. Celui qui m’a vendu est si bon que s’il n’était pas dans le monde, personne ne deviendrait saint, répondit Hoséa.

‒ Qui est-ce alors ? dit Hagai.

‒ Le livre de Moshé, mon père, répondit Hoséa.

‒ Dieu veuille que le livre de Moshé me vende moi aussi avec tous mes enfants comme il t’a vendu mon fils, dit l’attentionné Hagai avec émerveillement.

Hagai alla avec Hoséa dans la maison de son maître. En voyant Hagai, celui-ci s’exclama :

‒ Béni est notre Dieu d’avoir envoyé son prophète dans ma maison.

Et il courut lui embrasser la main. Hagai dit :

‒ Embrasse la main de ton esclave que tu as acheté, frère, car il vaut mieux que moi.

Il lui dit tout ce qui s’était passé et le maître rendit à Hoséa sa liberté.

189

Est-ce tout comme tu veux, maître ? dit le scribe.

— C’est vrai comme Dieu me l’a assuré, dit Jésus. Et pour que tout le monde sache que c’est la vérité : dans le Nom de Dieu, que le soleil s’immobilise pendant 12 heures sans bouger.

Il survint une grande terreur dans tout Jérusalem et Judah. Et Jésus dit au scribe :

— Frère, que cherches-tu apprendre de moi vu que tu as un tel savoir ! Parce que l’humilité d’Hagai avec la charité d’Hoséa accomplissent toute la loi et les prophètes, comme Dieu vit, c’est suffisant pour le salut de l’homme.

===

Dis-moi frère, quand tu es venu m’interroger dans le Temple, pensais-tu peut-être que Dieu m’envoyait détruire la loi et les prophètes ? Dieu ne veut sûrement pas ça, car notre Dieu inchangeable a ordonné cela comme une voie au salut de l'homme, comme il l'a fait dire par tous les prophètes. Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, si le livre de Moshé et le livre de David n’avaient pas été contaminés par les rituels humains des faux docteurs et pharisiens, Dieu n’aurait pas donné sa parole par moi. Et que dis-je du livre de Moshé et du livre de David, ils ont contaminé toutes les prophéties qu’aujourd’hui une chose n’est plus recherchée parce que Dieu l’a commandée, mais ils observent ce que les docteurs disent et ce que les pharisiens font, comme si Dieu se trompait et non les hommes.

Malheur à cette génération sans foi sur qui retombera le sang de chaque prophète et du juste, avec le sang de Zechariah fils de Berachiah qu’ils ont tué entre l’autel et le Temple. Quels prophètes n’ont-ils pas persécuté ? Quel homme juste ont-ils laissé mourir d’une mort naturelle ? À peine un. Et à présent ils cherchent à me tuer en se vantant d’être enfants d’Abraham et de posséder le beau Temple. Comme Dieu vit, ce sont des enfants de satan qui font pour cette raison sa volonté. Le Temple et la ville sainte seront en ruine jusqu’à ce qu’il ne reste pas du Temple une pierre sur l’autre.

190

Dis-moi, frère, docteur de la loi : à qui s’est faite la promesse du messie, à Abraham, Isaac ou Ishmael ?

— Maître, j’ai peur de le dire en raison de peine de mort, répondit le scribe.

— Frère, je suis attristé d’être venu dans ta maison manger le pain, car tu aimes plus cette vie que notre Créateur Dieu. Tu crains de perdre ta vie présente, sans craindre de perdre foi en la vie éternelle, car elle se perd quand la langue dit le contraire de ce que le coeur sait de la loi de Dieu.

— Maître, dit le scribe en larmes, j’aurais pu enseigner beaucoup de choses que je garde en silence de peur qu’une sédition s’élève chez le peuple.

— Tu ne devrais pas honorer les gens, ni le monde entier, ni tous les saints, ni tous les anges, si cela offense Dieu ; que tout périsse plutôt que d’offenser ton Créateur Dieu. Ne garde pas le péché, car le péché détruit, il ne se garde pas. Dieu est assez puissant pour créer autant de mondes qu’il y a de sable dans la mer et plus.

191

— J’ai péché. Pardonne-moi, maître, dit le scribe.

— Dieu veuille te pardonner, car tu as péché contre lui.

192

— Dans ce livre, on ne trouve pas que Dieu mange de la chair de boeuf ou de mouton, ni que Dieu a réservé sa miséricorde qu’à Israel, mais il a miséricorde pour chaque homme qui cherche son Créateur Dieu avec vérité.

— Vois à ne pas cacher la vérité. Dieu donnera le salut aux hommes par la foi au messie : sans elle personne ne sera sauvé.

===

Jésus termina son instruction. Tandis qu’ils étaient à table, Marie qui avait pleuré aux pieds de Jésus entra dans la maison de Nicodème, c’était le nom du scribe, et se plaça aux pieds de Jésus en disant dans les larmes :

— Seigneur, ta servante qui par toi a trouvé miséricorde envers Dieu, a une soeur et un frère couché par la maladie et en danger de mort.

— Dis-moi où est ta maison ? répondit Jésus. Je viendrai et prierai Dieu pour sa santé.

— Ma maison est Magdala. Mon frère est à Béthanie, qui appartient à mon frère et ma soeur.

— Va de suite dans la maison de ton frère et attends-moi là. Je viendrai le guérir, n’aie crainte, il ne mourra pas.

La femme partit, et arrivée à Béthanie elle trouva son frère mort le même jour, ils l’avaient couché dans le sépulcre de leurs pères.

193

Jésus resta deux jours dans la maison de Nicodème et partit à Béthanie le 3e jour. Quand il arriva près de la ville, il envoya deux de ses disciples annoncer sa venue à Marie : elle courut jusqu’en dehors de la ville pour trouver Jésus et lui dit en pleurant :

— Seigneur, tu as dit que mon frère ne mourrait pas, et voilà maintenant quatre jours qu’il est mort. Plut à Dieu que tu sois venu avant que je t’appelle et il ne serait pas mort.

— Ton frère n’est pas mort mais il dort, et je viens le réveiller.

— Seigneur, dit Marie en larmes, il se réveillera de ce sommeil quand l’ange de Dieu sonnera la trompette au jour du jugement.

— Crois en moi, Marie, il ressuscitera avant, Dieu m’a donné pouvoir sur son sommeil. En vérité je te dis, il n’est pas mort : seul celui qui meurt sans trouver miséricorde devant Dieu est mort.

Marie retourna vite annoncer à sa soeur Marthe l’arrivée de Jésus. Un grand nombre de juifs de Jérusalem, beaucoup de scribes et de pharisiens s’étaient rassemblés à la mort d’Élazar. Ayant appris l’arrivée de Jésus par sa soeur Marie, Marthe se leva vite courir dehors et la foule des juifs, des scribes et des pharisiens la suivit pour la réconforter, supposant qu’elle se rendait au sépulcre pleurer son frère. Arrivée à l’endroit où Jésus avait parlé à Marie, Marthe dit en pleurant :

— Seigneur, Dieu veuille que tu aies été là, mon frère ne serait pas mort maintenant.

Marie aussi vint en pleurant. Jésus pleura aussi, et il dit avec soupir :

— Où l’avez-vous couché ?

— Viens voir, dirent-elles.

Les pharisiens se dirent entre eux :

— Pourquoi cet homme qui a ressuscité le fils de la veuve de Nain a-t-il laissé cet homme mourir après avoir dit qu’il ne mourrait pas ?

Venu au sépulcre, lorsque tout le monde pleurait, Jésus dit :

— Ne pleurez pas. Élazar dort et je suis venu le réveiller.

— Dieu veuille que tu dormes aussi, se dirent les pharisiens entre eux.

— Mon heure n’est pas encore venue, et quand elle viendra, je dormirai de sorte que je serais vite réveillé.

Et Jésus dit :

— Retirez la pierre du sépulcre.

— Seigneur, il sent mauvais, dit Marthe, il est mort depuis 4 jours.

— Pourquoi suis-je venu ici, Marthe ? ! Crois-tu en moi que je vais le réveiller ?

— Je sais que tu es le saint que Dieu a envoyé dans ce monde, répondit Marthe.

Jésus éleva ses mains au ciel et dit :

— Seigneur Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et de Jacob, Dieu de nos pères, donne gloire à ton saint Nom et aie miséricorde du chagrin de ces femmes.

Chacun répondit amen. Et Jésus dit d’une voix forte :

— Sors Élazar.

Le mort se leva et Jésus dit à ses disciples :

— Détachez-le.

Il était retenu par les linceuls, avec la serviette sur son visage comme nos pères avaient coutume d’ensevelir. Le miracle était grand et une grande foule de juifs et plusieurs des pharisiens crurent ; ceux qui restèrent dans leur incrédulité partirent à Jérusalem annoncer au chef cohanim la résurrection d’Élazar, et combien étaient devenus naziréens ; c’est ainsi qu’ils appelaient ceux qui se convertissaient après que Jésus leur ait prêchés la parole de Dieu.

===

194

Scribes et pharisiens prirent conseil avec le grand cohen pour tuer Élazar parce que beaucoup avaient renoncé à leurs rituels et croyaient aux paroles de Jésus, parce que le miracle d’Élazar était grand. Élazar conversait avec les hommes, mangeait et buvait. Ils ne savaient pas quoi faire car c’était un homme puissant qui avait des possessions dans Jérusalem, Béthanie et Magdala avec sa soeur.

===

Jésus entra dans la maison d’Élazar à Béthanie, et Marthe le servait avec Marie. Un jour que Marie était assise aux pieds de Jésus pour écouter ses paroles, Marthe dit à Jésus :

— Seigneur, ne vois-tu pas que ma soeur ne prend pas soin de toi et ne pourvoit pas la nourriture pour toi et tes disciples ?

— Marthe, Marthe. demandes-tu quoi faire pour Marie qui a choisi une part qui ne lui sera pas retirée pour l’éter-nité?

Assis à table avec une grande foule croyant en lui, Jésus dit :

— Frères, le temps est venu de quitter le monde, je n’ai que peu de temps pour rester avec vous. Je vous remémore les paroles que Dieu a dites par le prophète Iézékiel : Comme Je vis éternellement, l’âme qui pèche mourra, mais le pécheur qui se repent vivra, il ne mourra pas. La présente mort n’est pas la mort mais la fin d’une longue mort. Comme dans un évanouissement, lorsque le corps se sépare des sens, son âme étant encore en lui, il n’a aucun autre avantage sur un mort enterré que celui-ci : l’enterré attend après Dieu pour se relever, tandis que l’inconscient attend que ses sens reviennent. Voyez maintenant comme la vie présente sans la perception de Dieu est la mort.

195

Ceux qui croient en moi ne mourront pas éternellement ; ils percevront Dieu en eux et travailleront pour leur salut avec mes paroles. Qu’est la mort sinon un acte ordonné par Dieu que la nature exécute, comme quelqu’un tient un oiseau rattaché à une corde à sa main ; quand la tête veut que l’oiseau s’envole, elle commande à la main d’ouvrir et l’oiseau s’envole aussitôt. Comme dit le prophète David : L’âme de l’homme qui demeure sous la protection de Dieu s’échappe comme l’oiseau du filet de l’oiseleur. La nature retient la corde de notre vie et âme rattachée au corps et aux sens humains ; quand la nature ouvre sur l’ordre de la volonté de Dieu, la vie se brise et l’âme s’échappe dans les mains des anges, à qui Dieu a ordonné de recevoir les âmes. Que les amis ne pleurent pas quand leur ami meurt, puisque notre Dieu le veut ainsi ; mais qu’ils pleurent sans cesse lorsqu’il pèche, car :
l’âme meurt si elle se désunit de la vie véritable de Dieu ; .
le corps devient monstrueux s’il se désunit de l’âme ; .
l’âme est encore plus dégoutante si elle se désunit de Dieu qui l’embellit et la vivifie par la grâce de sa miséricorde.

Et Jésus remercia Dieu.

===

— Seigneur, dit Élazar, cette maison revient à mon Créateur Dieu avec tout ce qu’il m’a donné à garder pour le service des pauvres. Comme tu es pauvre et que tu as un grand nombre de disciples, habite ici tant qu’il te plaira et aussi longtemps qu’il te plaira, car le servant de Dieu te servira aussi longtemps que nécessaire pour l’amour de Dieu.

196

— Voyez quelle bonne chose de mourir, dit Jésus ravi à l’entendre. Élazar est mort qu’une fois mais il a appris un enseignement inconnu des sages du monde qui ont grandi dans les livres. Dieu veuille que tout homme meure une seule fois et revienne au monde pour que les hommes apprennent à vivre comme Élazar.

— Maître, me permets-tu de dire un mot ? dit Jean.

— Dis-en mille. L’homme est obligé de dispenser ses biens au service de Dieu autant qu’il est obligé de partager ses enseignements. Il est plus obligé lorsque la parole peut élever une âme à se repentir, vu que les biens ne peuvent rendre la vie à un mort. Celui qui peut aider est un meurtrier s’il n’aide pas le pauvre qui meurt de faim. Plus meurtrier encore est celui qui peut convertir un pécheur par la parole de Dieu à se repentir mais ne le convertit pas et se tient comme un chien muet, comme a dit Dieu. Dieu dit contre eux : Servant infidèle, Je réclamerai de tes mains l’âme du pécheur qui a péri parce que tu lui as caché ma parole.

Dans quel état aujourd’hui sont les scribes et les pharisiens qui ont la clé mais n’entrent pas, et empêchent même ceux qui veulent entrer dans la vie éternelle ? Jean, tu me demandes la permission de dire un mot après avoir entendu cent-mille fois les miens ? ! En vérité je vous dis, je suis dans l’obligation de vous écouter chacun de vous dix fois pour m’avoir écouté. Celui qui n’écoutera pas l’autre péchera chaque fois qu’il parlera ; nous devons souhaiter aux autres ce que nous souhaitons pour nous-mêmes, et souhaiter recevoir des autres ce que nous-mêmes souhaitons aussi.

— Maître, dit Jean, pourquoi Dieu n’accorde-t-il pas aux hommes de mourir et revenir une fois comme il a fait avec Élazar afin d’apprendre à connaître leur Créateur ?

197

— Un maître de maison donna une hache parfaite à un de ses servants pour couper le bois qui obstruait la vue de sa maison, mais l’ouvrier dédaigna la hache et dit :

‒ Je couperais le bois facilement si le maître m’avait donné une vieille hache.

Qu’a dit le maître sûrement en colère, dis-moi Jean ? ! Il prit une vieille hache avec laquelle il frappa sa tête en disant :

‒ Ouvrier insensé, je t’ai donné une hache qui coupe le bois sans forcer mais toi tu recherches cette hache qui se travaille en forçant, et tout ce qu’elle coupe se gâche et est bon à rien. Je veux que tu coupes le bois de manière que ton travail soit bon.

Est-ce vrai, Jean ?

— Tout-à-fait vrai, répondit Jean.

— Dieu dit : Comme Je vis éternellement, J’ai donné une bonne hache à tout homme qui voit un mort enterré. Celui qui utilisera bien cette hache enlèvera sans effort le bois du péché de son coeur, et recevra la grâce de ma miséricorde, lui donnant le mérite de la vie éternelle pour ses bons travaux ; mais celui qui oublie être mortel en voyant les autres mourir avec le temps et qui se dit : Je ferais de bons travaux si je pouvais voir l’autre vie. Sur lui ma fureur. Je vais tellement le frapper de mort qu’il ne recevra jamais plus de bien.

Jean, quel grand avantage pour celui qui apprend à se tenir droit à la chute des autres.

198

— Maître, je te dis en vérité, dit Élazar, je ne peux concevoir quel châtiment mérite celui qui voit les morts enterrés avec le temps et ne craint pas notre Créateur Dieu : il offense son Créateur qui lui a donné toutes choses de ce monde et qu’il devra tout abandonner.

— Vous m’appelez maître et vous faites bien parce que Dieu vous enseigne par ma bouche, dit Jésus à ses disciples. Mais comment appellerez-vous Élazar ? En vérité, ici est le maître de tous les maîtres qui enseignent l’enseignement dans ce monde. Je vous ai enseigné comment vous devez bien vivre, Élazar vous enseignera comment vraiment bien mourir ; comme Dieu vit, il a reçu le don de la prophétie. Écoutez ses paroles de vérité, d’autant plus que bien vivre est vanité si on meurt mal.

— Maître, merci de donner estime à la vérité, dit Élazar, Dieu te donnera grand mérite.

— Maître, dit celui qui écrit, comment Élazar dit-il vrai que tu auras du mérite, alors que tu as dit à Nicodème que l’homme ne mérite rien que châtiment ? Subiras-tu aussi le châtiment de Dieu ?

— Dieu veuille que je reçoive le châtiment de Dieu dans ce monde pour ne pas l’avoir servi aussi fidèlement que je devais. Je te dis Barnabé, lorsqu’un homme parle de ce que Dieu donnera à son voisin, qu’il dise ‘Mon voisin mérite’. Mais lorsqu’il parle de ce que Dieu lui donnera lui-même, qu’il dise ‘Dieu me donnera’, et non ‘je mérite’, car Dieu se plait à accorder sa miséricorde à ceux qui l’ont servi quand ils déclarent mériter le Shéol pour leurs péchés.

199

Dieu est si riche en miséricorde qu’une seule larme de celui qui a offensé Dieu suffit à éteindre tout le Shéol par la grande miséricorde que Dieu le secourt, bien que les eaux de 1 000 mers, si autant sont trouvées, ne peuvent éteindre une seule étincelle du feu du Shéol. Pour confondre satan et montrer la présence de sa bonté et de sa miséricorde, Dieu se plait à accorder du mérite à toute bonne action de son fidèle servant que si son prochain veuille en parler ainsi. Aussi, qu’un homme se garde de dire de lui-même ‘j’ai mérité’, car il sera condamné.

200

Jésus se tourna vers Élazar et dit :

— Frère, je dois rester dans le monde qu’un temps court, mais lorsque je serais proche de ta maison, je n’irais pas ailleurs puisque tu feras le service envers moi par amour pour Dieu, non par amour pour moi.



FAUX SACERDOCE

Pesah la fête des juifs était proche et Jésus dit à ses disciples :

— Allons à Jérusalem prendre l’agneau de Pesah.

Il envoya Céphas et Jean en ville en disant :

— Vous trouverez une ânesse près de la porte de la ville avec un ânon. Déliez-les et emmenez-les ici, car j’ai besoin d’aller là dessus jusqu’à Jérusalem. Si on vous demande pourquoi vous les déliez, dites-leur que le maître en a besoin et ils vous laisseront l’emmener.

Les disciples trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit et ils emmenèrent l’ânesse avec l’ânon. Les disciples placèrent leurs manteaux sur l’ânon et Jésus s’assit dessus. Lorsque les hommes de Jérusalem apprirent que Jésus de Nazareth allait venir, ils sortirent en hâte voir Jésus avec leurs enfants, ayant en main des branches de palmiers et d’oliviers, et chantant :

— Béni est celui qui vient à nous au Nom de Dieu.

— Hoshana fils de David.

===

Jésus entra dans la ville, les hommes étendirent leurs vêtements aux pieds de l’ânon et chantaient :

— Béni est celui qui vient à nous au Nom du Seigneur Dieu.

— Hoshana fils de David.

Les pharisiens réprimandèrent Jésus :

— Vois-tu ce qu’ils disent… Dis-leur de garder silence.

— Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, leur dit Jésus, si les hommes gardaient silence, les pierres crieraient contre les pécheurs incrédules.

Quand Jésus dit cela, toutes les pierres de Jérusalem crièrent dans un grand fracas :

— Béni est celui qui vient à nous au Nom du Seigneur Dieu.

===

201

Malgré cela, les pharisiens persistèrent dans leur incrédulité et se réunirent pour se consulter comment attraper Jésus dans son enseignement. Quand Jésus entra dans le Temple, les scribes et pharisiens discutaient de lui apporter une femme en adultère et disaient entre eux :

— Nous le tiendrons coupable s’il la sauve car c’est contraire à la loi de Moshé. Mais s’il la condamne, ce sera contraire à son enseignement puisqu’il prêche la miséricorde.

Ils vinrent vers Jésus et dirent :

— Maître, nous avons trouvé cette femme en adultère. Moshé ordonne qu’elle soit lapidée, que dis-tu ?

Jésus se pencha et de son doigt fit sur le sol un miroir où chacun vit ses propres torts. Comme ils le pressaient pour une réponse, Jésus se redressa en pointant le miroir de son doigt :

— Qui est sans péché parmi vous lui jette la pierre en premier.

Il se pencha de nouveau pour arranger le miroir. À sa vue les hommes partirent un par un, à commencer par les anciens, honteux de voir leurs abominations. Jésus se redressa et ne voyant personne d’autre que la femme, il dit :

— Femme, où sont ceux qui te condamnaient ?

— Ils sont partis, seigneur, répondit la femme en larmes. Comme Dieu vit, je ne pêcherai plus. Pardonne-moi.

— Gloire à Dieu. Reprends ton chemin en paix et ne pèche plus. Dieu ne m’a pas envoyé pour te condamner.

Alors que les scribes et les pharisiens se rassemblaient, Jésus leur dit :

— Dites-moi si l’un de vous avait 100 brebis et qu’il perde l’une d’elles, n’irait-il pas la chercher en laissant les 99 autres ? Et quand vous la trouvez, ne la mettez-vous pas sur vos épaules et vous appelez vos voisins en disant :

‒ Réjouissez-vous avec moi, j’ai trouvé la brebis que j’avais perdue !

Vous feriez sûrement ainsi. Notre Dieu aimerait-il moins l’homme pour qui il a fait le monde, dites-moi ? Comme Dieu vit, il y a aussi de la joie dans la présence des anges de Dieu pour un pécheur qui se repent, car les pécheurs font connaître la miséricorde de Dieu. Qui aime mieux le médecin, dites-moi, ceux qui n’ont eu aucune maladie ou ceux que le médecin a guéri d’une grave maladie ?

202

— Comment celui qui est en santé aimerait-il le médecin ? dirent les pharisiens. Sûrement parce qu’il n’a aucune maladie. Et puisqu’il ne connait pas de maladie, il l’aimera peu.

— Comme Dieu vit, dit Jésus avec fougue, vos propres langues condamnent votre orgueil, vu que notre Dieu est plus aimé du pécheur que des justes. Car le pécheur fait connaître la grande miséricorde de Dieu envers lui, tandis que les justes ne font pas connaître la miséricorde de Dieu. Ainsi il y a plus de joie dans la présence des anges de Dieu pour un pécheur qui se repent que pour les 99 justes.

===

Où sont les justes de notre temps ? Comme Dieu vit, en présence duquel mon âme se tient, grand est le nombre des juste injustes, leur condition est la même que satan.

— Si nous sommes des pécheurs, Dieu aura aussi pitié de nous, répondirent les scribes et les pharisiens.

Ils dirent cela pour le provoquer, car les scribes et les pharisiens tiennent en très grande insulte de se faire appeler pécheurs.

— Je crains que vous soyez juste des injustes : si vous avez péché et que vous niez votre péché, vous êtes des injustes qui vous appelez vous-mêmes justes. Et si vous vous considérez justes en votre coeur et que vous dites par votre langue que vous êtes des pécheurs, vous êtes doublement injustes.

Les scribes et les pharisiens furent confus d’entendre cela et s’en allèrent.

===

Jésus partit chez Simon, le lépreux dont il avait guéri la lèpre, avec ses disciples. Les habitants avaient assemblés les malades dans la maison de Simon et prièrent Jésus de les guérir. Sachant son heure proche, Jésus dit :

— Appelez tous les malades, autant qu’il y en a, car notre puissant Dieu est miséricordieux pour les guérir.

— Nous ne savons pas s’il y a d’autres malades ici à Jérusalem, répondirent-ils.

Jésus pleura et dit :

— Je pleure sur vous, Israel, Jérusalem, car vous ne connaissez pas votre visitation. J’ai cru pouvoir vous rassembler pour l’amour de votre Créateur Dieu comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous n’avez pas voulu.

203

Dieu vous dit ainsi : Ville au coeur endurci et d’esprit pervers, Je t’ai envoyé mon servant pour convertir ton coeur pour que tu te repentes à la fin, mais toi, ville de confusion, tu as oublié tout ce que J’ai fait en l’Égypte et au pharaon par amour pour toi, Israel. Combien de fois as-tu pleuré pour que mon servant guérisse les maladies de ton corps, et tu cherches à tuer mon servant parce qu’il cherche à guérir ton âme des péchés ? Resteras-tu seule impunie de moi peut-être ? Vivras-tu éternellement peut-être ? Ton orgueil te délivra-t-il de mes mains peut-être ? Sûrement pas.

J’apporterai contretoi des princes avec une armée qui t’encercleront avec puissance. Je t’abandonnerai de cette manière entre leurs mains et que ta vanité descende jusqu’au Shéol. Je n’excuserai pas les vieillards, ni les veuves, Je n’excuserai pas les enfants, mais Je vous donnerai tous à la famine, à l’épée et la moquerie. Je ferai une désolation de la ville et du Temple que Je regardais avec miséricorde, au point que vous serez un sujet de fable et de sarcasme proverbiale par les nations. Que ma fureur reste sur vous et que mon indignation ne dorme pas ! .

204

Ne savez-vous pas qu’il y a d’autres malades ? Comme Dieu vit, ceux qui ont l’âme malade à Jérusalem sont plus nombreux que ceux qui ont le corps malade, dit Jésus. Et pour que vous sachiez que je dis la vérité, au Nom de Dieu, malades, que votre maladie vous quitte.

Et ils furent aussitôt guéris. Les hommes pleurèrent d’entendre que Dieu était en colère contre Jérusalem et prièrent pour la miséricorde. Jésus dit :

— Dieu dit ainsi : Si Jérusalem pleure pour ses péchés, fait pénitence, et marche dans mes voies, Je ne me souviendrais plus de ses torts et Je ne ferais venir sur elle aucun des malheurs que J’ai dits.

Mais Jérusalem pleure sa ruine, non d'avoir fait blasphémer mon Nom parmi les nations parce qu'ils m'ont déshonoré. Ainsi ma fureur est encore plus en feu. Comme Je vis éternellement, si mes servants Job, Abraham, Shemouel, David, Daniel et Moshé priaient pour ce peuple, ma colère ne s'apaisera pas contre Jérusalem.

Jésus se retira dans la maison. Chacun était dans la crainte.

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205

Jésus était dans la maison de Simon le lépreux, à table avec ses disciples, quand voici, Marie la soeur d’Élazar entra dans la maison jusqu'à Jésus et versa sur sa tête et son vêtement le baume qu’elle portait dans un récipient. Quand le traître Judas vit cela, il tenta d’arrêter Marie, disant:

— Va vendre le baume et apporte l’argent que je puisse le donner aux pauvres.

— Pourquoi l’arrêtes-tu ? Laisse-la. Tu auras toujours les pauvres avec toi, mais tu ne m’auras pas toujours.

— Maître, dit Judas, ce baume peut se vendre 300 pièces d’argent : vois combien de pauvres peuvent être aidés.

— Je connais ton coeur, Judas, aie patience et je te donnerais tout.

Chacun mangeait avec crainte et les disciples furent accablés d’apprendre que Jésus allait bientôt les quitter. Judas était indigné de perdre 30 pièces d’argent pour le baume non vendu, puisqu’il volait le 10e de tout ce qui se donnait à Jésus. Il sortit trouver le grand cohen, alors en réunion du conseil avec les cohanim, les scribes et les pharisiens et il leur dit :

— Que me donnerez-vous si je remets entre vos mains ce Jésus qui a l’intention de devenir roi d’Israel ?

— Comment le livreras-tu entre nos mains ? répondirent-ils.

— Dès que je saurais où il ira prier en dehors de la ville, je vous le dirais, et je vous conduirai où il se trouvera, car il sera impossible de le prendre en ville sans émeute, dit Judas.

— Nous te donnerons 30 pièces d’or si tu le livres dans nos mains, et tu verras comme je te traiterais bien, dit le grand cohen.

===

206

Quand il fit jour, Jésus monta au Temple avec une grande foule de gens. Le grand cohen vint près de lui et dit :

— Dis-moi Jésus, as-tu oublié tout ce que tu as déclaré, que tu n’es pas Dieu ?

— Je ne l’ai sûrement pas oublié, c’est la déclaration que je porterai devant le trône du jugement de Dieu au jour du jugement. Tout ce qui est écrit dans le livre de Moshé est très vrai : Dieu seul est notre Créateur, et je suis le servant de Dieu qui désire servir Dieu et le Messager de Dieu que vous appelez messie.

— En quoi cela te profite de venir au Temple avec une si grande foule ? Cherches-tu peut-être à devenir roi d’Israel ? Prends garde que quelques dangers ne tombent sur toi, dit le grand cohen.

— Si je cherchais ma gloire personnelle en prenant ma part dans ce monde, je n’aurais pas fui quand le peuple de Nain voulait me faire roi. Crois-moi, en vérité je ne cherche rien de ce monde.

— Nous voulons savoir une chose sur le messie, dit le grand cohen.

Cohanim, scribes et pharisiens encerclèrent Jésus.

— Quelle est cette chose que tu cherches savoir sur le messie, le mensonge peut-être ? Je vais sûrement pas te dire un mensonge. Vous me détestez et vous cherchez à me tuer parce que je vous dis la vérité.

— Nous savons maintenant que tu as le diable dans le dos, dit le grand cohen. Tu es un samaritain qui n’a aucun respect pour le cohen de Dieu.

207

— Comme Dieu vit, je n’ai pas le diable dans le dos ; je cherche à chasser le diable et c'est pour cette raison que le diable monte le monde contre moi. Mais je ne suis pas de ce monde, je ne cherche qu'à glorifier Dieu qui m’a envoyé dans le monde. Écoutez-moi et je vais vous dire qui a le diable dans le dos.

Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; quiconque agit suivant la volonté du diable, a le diable dans son dos, qui a mis sur lui la bride de sa volonté, pour le contrôler et le faire courir dans tout mal selon son plaisir. Comme un vêtement change de nom quand son propriétaire change, bien qu'il s'agisse du même vêtement, aussi les hommes, bien qu'ils soient tous d'une même matière, sont différents en raison des travaux de celui qui travaille dans l'homme.

===

Si j’ai péché, pourquoi ne pas me reprendre comme un frère plutôt que de me détester comme un ennemi ? Les membres d’un corps ne s’aident-ils pas l’un l’autre lorsqu'ils sont vraiment unis à la tête? Mais ceux qui sont coupés de la tête ne lui donnent aucune aide. Les mains d’un corps ne sentent pas la douleur des pieds d’un autre corps mais que la douleur du corps auxquelles elles sont unis.

Comme Dieu vit, en présence duquel se tient mon âme ; qui craint Dieu et aime son Créateur ressent de la miséricorde pour ceux que Dieu, sa tête, a miséricorde : car Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais il attend que chacun se repente. Si donc vous étiez de ce corps auquel je suis rattaché, comme Dieu vit, vous m’aideriez à travailler en accord avec ma tête.

208

Reprenez-moi si j’agis mal et Dieu vous aimera si vous faites sa volonté ; mais si aucun de vous ne peut me blâmer un péché, c’est signe que vous n’êtes pas fils d’Abraham comme vous dites vous-mêmes, ni attaché à cette tête à laquelle Abraham était rattaché. Comme Dieu vit, Abraham aimait Dieu si fort que non seulement il brisa en pièces les fausses idoles et quitta son père et sa mère, mais il était aussi prêt à retrancher son propre fils par obéissance à Dieu.

===

Le grand cohen se mit en colère avec les scribes, les pharisiens, et les anciens du peuple, et ils prirent des pierres pour lapider Jésus. mais il disparut sous leurs yeux et sortit du Temple. Les disciples et les croyants le suivirent jusqu’à la maison de Simon. Nicodème vint bientôt conseiller Jésus de sortir de Jérusalem pour aller de l’autre côté du torrent Cédron.

— Seigneur, lui dit-il, j’ai une maison avec un jardin derrière le torrent Cédron, je te prie d’aller y rester avec quelques-uns de tes disciples, jusqu’à ce que la haine de nos cohanim passe. Je te servirai ce qui est nécessaire. Laisse la foule des disciples dans la maison de Simon et la mienne, Dieu pourvoira pour tous.

209

Jésus fit ainsi, désirant n’avoir avec lui que les 12 premiers disciples, appelés apôtres.

210

Après le départ de Jésus, la confusion cessa dans le Temple et le grand cohen monta parler sur une hauteur et après avoir demandé silence de ses mains, il dit :

— Que faire frères ? Ne voyez-vous pas qu’il a trompé tout le monde par son art diabolique ? Comment aurait-il pu disparaître s’il n’était pas magicien ? Si vraiment il avait été un prophète et un saint il n’aurait pas blasphémé le serviteur de Dieu, ni Moshé, ni le messie, l’espérance d’Israel. Que dis-je, il a blasphémé contre tout notre Sacerdoce. Je vous dis en vérité, s’il n’est pas retiré du monde, Israel sera souillé et notre Dieu nous livrera aux nations. Voyez comme ce saint Temple a été souillé à cause de lui.

Le grand cohen parla de telle et telle manière que beaucoup se détournèrent de Jésus et la persécution secrète devint manifeste. Le grand cohen se rendit en personne chez Hérode et chez le gouverneur romain pour accuser Jésus de vouloir devenir roi d’Israel, et qu’ils avaient de faux témoins. Un conseil général se réunit contre Jésus bien qu’ils redoutaient les deux décrets du sénat romain émis concernant Jésus. Il y eut pour cette raison une grande division parmi eux, car certains voulurent écrire de nouveau à Rome contre Jésus, d’autres voulurent laisser Jésus en paix malgré ce qu’il dit de folie, d’autres voulurent témoigner des grands miracles qu’il faisait. Mais le grand cohen interdit à quiconque de dire un mot pour la défense de Jésus sous peine de bannissement. Le gouverneur dit à Hérode :

— Si nous tuons ce pécheur nous agirions contre le décret de César, mais que se passera-t-il si nous le laissons vivre et qu’il se fasse roi ? Dans chaque cas nous avons un mauvais parti dans nos mains.

— Prends garde que ce pays se rebelle en faveur de cet homme, car je t’accuserai devant César, menaça Hérode.

Le gouverneur craignait le sénat et se fit amical avec Hérode ; même s'ils se détestaient l’un l’autre à mort auparavant, ils se joignirent ensemble pour la mort de Jésus, et dirent au grand cohen :

— Dès que tu sauras où est ce malfaiteur, envoie pour nous car nous te donnerons des soldats.

Dès ce jour Jésus fut recherché par tous à travers Jérusalem [où il se trouvait durant Pesah]. Cela arriva selon la parole de David qui avait prophétisé sur Jésus :

Les princes et les rois de la terre se sont unis contre le saint d’Israel qui annonce le salut du monde.

===

211

Dans la maison de Nicodème derrière le torrent Cédron, Jésus réconforta ses disciples :

— L’heure est proche que je doive quitter le monde. Ne vous attristés pas. Consolez-vous car je n’éprouverais aucune épreuve où je vais. Seriez-vous mes amis si vous vous attristez à ma paix ? Sûrement pas, mais mes ennemis.

Soyez plutôt tristes à la joie du monde, puisque la joie du monde se changera en pleurs et votre tristesse en joie qui ne pourra vous être retirée. Le monde entier ne pourra vous retirer la joie que votre coeur ressent pour son Créateur Dieu. Voyez ne pas oublier les paroles que Dieu vous a dites par ma bouche : soyez témoins contre quiconque souillera le témoignage que j’ai déclaré dans mon Séfer, contre le monde et contre les amoureux du monde.

212

Jésus leva ses mains vers le Seigneur et dit :

— Seigneur, notre Dieu, Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob, Dieu de nos pères : aie miséricorde pour ceux que tu m’as donnés, sauve-les du monde. Je ne dis pas de les retirer du monde, car il faut qu’ils témoignent contre ceux qui souilleront mon Séfer, mais je te prie de les protéger du mal pour qu'ils viennent témoigner avec moi au jour de ton jugement contre le monde et contre la maison d’Israel qui a souillé ton témoignage. O Seigneur Dieu puissant et jaloux, qui venge l’idolâtrie des pères sur les fils jusqu’à la 4e génération de pères idolâtres.
Seigneur Dieu miséricordieux, qui fait miséricorde jusqu’à 1 000 générations sur ceux qui te craignent : aie miséricorde pour ceux qui croiront à mes paroles, et que tu m'as donnés. Car, étant boue et poussière, le servant de tes servants, jamais je n’ai pensé être un bon servant puisque je ne peux rien te donner pour toutes les choses que tu m’as données qui sont tiennes. Seigneur, toi qui par ta providence pourvoit en toutes choses le nécessaire à ton peuple Israel, en mémoire des tribus de la terre que tu as créées : aie miséricorde envers le monde, envoie vite ton Messager [Saint Esprit] pour que ton ennemi satan perde sa domination. Toi, véritable Dieu, tout comme véritable est ta parole que j’ai dite, car c’est ta parole. J’ai toujours parlé comme celui qui lit ce qui est écrit dans le livre, j’ai déclaré ce que tu m’as donné.
Seigneur Dieu sauveur, sauve ceux que tu m’as donnés, que satan ne puisse rien faire contre eux ; non seulement eux, sauve aussi tous ceux qui croiront en eux.
Seigneur bon et riche en miséricorde, permet à ton servant au jour du jugement d’être de la congrégation avec tous ceux que tu m’as donnés, avec tous ceux qui croiront en moi par leur prédication ; Seigneur, fais cela pour ta propre gloire, que satan ne se glorifie pas contre toi.
Seigneur, aie miséricorde pour le monde et envoie vite ton Saint Esprit, que ton ennemi satan perde sa domination. Qu’il en soit ainsi Seigneur Dieu, grand et miséricordieux.

— Qu’il en soit ainsi, répondirent-ils en larmes.

===

213

Excepté Judas qui ne croyait pas. Le jour venu de manger l’agneau, Nicodème envoya l’agneau secrètement au jardin pour Jésus et ses disciples et les avertit de l'arrêté du grand cohen, d'Hérode et du gouverneur. Se tournant vers Judas, il dit :

— Pourquoi tardes-tu, ami ? Mon temps approche, va faire ce que tu dois faire.

Jésus lui dit de nouveau :

— Fais vite ce que tu dois faire.

Les disciples pensèrent que Jésus l’envoyait acheter quelque chose pour le soir de Pesah. Jésus savait que Judas le trahirait, mais il parlait ainsi parce qu'il désirait quitter ce monde.

— Seigneur, laisse-moi manger et j’irai, répondit Judas.

— Mangeons cet agneau que j’ai grandement désiré manger avant de vous quitter.

Il se leva et prit une serviette dont il se ceignit les reins. Ayant versé de l’eau dans un bassin il commença à laver les pieds de ses disciples, à commencer par Judas. Arrivé à Céphas, Céphas dit :

— Seigneur, me laverais-tu les pieds ?

— Tu ne sais pas ce que je fais maintenant mais tu le sauras après.

— Jamais tu ne me laveras les pieds, dit Céphas.

— Jamais tu ne viendras en ma compagnie au jour du jugement.

— Seigneur, ne me lave pas seulement les pieds mais la tête et les mains aussi, dit-il.

===

Quand les disciples furent lavés et qu’ils s’étaient mis à table pour manger, Jésus dit :

— Je vous ai lavés mais vous n’êtes pas tous purs ; toute l’eau de la mer ne peut purifier qui ne croit pas en moi.

Jésus parlait de celui qui allait le trahir. Les disciples furent affligés à ces paroles et Jésus dit :

— En vérité je vous dis, l’un de vous me trahira, et je serais vendu comme un mouton. Malheur à lui quand il réalisera cela, comme David dit : Il tombe dans la fosse qu’il a préparée pour les autres.

Les disciples se regardèrent en se disant tristement :

— Qui sera le traître ?

— Serait-ce moi, rabi ? dit Judas.

— Tu m’as dit qui sera celui qui me trahira.

Jésus se réjouit en esprit et dit :

— Béni est ton saint Nom, Seigneur, de ne pas m’avoir séparé du nombre de tes servants persécutés et tués par le monde. Je te remercie mon Dieu d’avoir accompli ton travail.

===

214

Les 11 apôtres ne l’entendirent pas. Quand l’agneau fut mangé, le démon vint sur le dos de Judas, et il sortit de la maison. Jésus sortit de la maison pour se retirer dans le jardin et prier suivant son habitude. Connaissant le lieu où était Jésus avec ses disciples, Judas alla chez le grand cohen lui rapporter:

— Si vous voulez me donner ce que promis, cette nuit je livrerai entre vos mains celui que vous cherchez, car Jésus est seul avec 11 compagnons.

— Combien veux-tu ? répondit le grand cohen.

— Trente pièces d’or, dit Judas.

Le grand cohen lui compta aussitôt l’argent. Il envoya un pharisien chercher les soldats d’Hérode et du gouverneur, qui leur donnèrent une légion par crainte du peuple. Ils prirent leurs armes avec des torches, des lampes sur pique, et sortirent de Jérusalem.

215

Lorsque Judas et les soldats furent près de l’endroit où était Jésus, Jésus se retira aussitôt dans la maison où dormaient les 11 dès qu'il entendit de nombreuses personnes approcher.

216

Nous avons entendu Judas parler, et à la vue d’une foule de soldats nous avons couru pour leur échapper. En se réveillant, Jean s’enfuit, il courut dénudé, laissant le drap de lin qui le couvrait au soldat qui le saisit. Dieu avait entendu la prière de Jésus et sauva les 11 du mal.

===

217

Les soldats saisirent Jésus, ils l’attachèrent en se moquant de lui :

— N’aie crainte sire, nous sommes venus te faire roi d’Israel. Nous t’avons attaché parce que nous savons que tu refuses la royauté.

— Avez-vous perdu la raison pour me prendre comme un voleur, avec des armes et des lampes, et m’attacher pour me faire roi.

Les soldats maltraitèrent Jésus à coups de poing et de pied et l’emmenèrent à Jérusalem brutalement, Céphas et Jean les avaient suivis de loin et virent tout l’interrogatoire du grand cohen contre Jésus ainsi que le conseil des pharisiens rassemblés pour mettre à mort Jésus, comme ils l’ont témoigné à celui qui écrit. Les scribes avaient mis un bandeau sur ses yeux et se moquaient de lui, disant : Dis-nous qui t’a frappé Jésus, prophète des naziréens. Ils le giflaient et lui crachaient au visage. Le matin venu, ils rassemblèrent en grand conseil les scribes et les anciens du peuple et le grand cohen avec les pharisiens cherchèrent de faux témoins mais ils ne trouvèrent pas. Le grand cohen fit amener Jésus, attaché devant lui, et le questionna sur son enseignement et ses disciples.

— Séducteur débauché, dit-il, tu as égaré tout Israel avec ton enseignement et tes faux miracles, à commencer par la Galilée jusqu’à Jérusalem. Crois-tu échapper à présent au châtiment qui t’attend ? Comme Dieu vit, tu n’y échapperas pas.

Ayant dit cela, il ordonna à ses serviteurs de lui donner des coups de gifle pour qu’il retrouve sa tête. La violence qu’il subit aux mains des serviteurs du grand cohen à peine passée, ils devisaient déjà avec zèle sur d’autres sévices qui plairaient au conseil : ils l’ont habillé en jongleur et le frappaient avec de si nombreux coups de poing et de pied que le dernier des cananéens se troublerait en regardant. Les cohanim, les pharisiens et anciens du peuple avaient leurs coeurs si durs contre Jésus qu’ils prirent plaisir de le voir maltraité.

===

Ils l’emmenèrent ensuite chez le gouverneur qui aimait en secret Jésus, et il le fit entrer dans sa chambre pour lui demander pourquoi les grands cohanim du peuple le remettaient entre ses mains. Jésus répondit :

— Croiras-tu en moi si je te dis la vérité, ou serais-tu aussi perdu que les cohanim et les pharisiens ?

Croyant qu’il parlait de la loi, le gouverneur dit :

— Ne sais-tu pas que je ne suis pas juif ? Les grands cohanim et les anciens de ton peuple t’ont remis entre mes mains, dis-nous la vérité pour que je fasse ce qui est juste, car j’ai le pouvoir de te rendre libre ou de te mettre à mort.

Pour se défaire de ce cas, le gouverneur qui se nommait Pilate dit :

— Hérode est roi de Galilée et il est galiléen. Emmenez-le donc à Hérode, il ne m’appartient pas de juger ce cas.

===

Ils emmenèrent Jésus chez Hérode. Il avait depuis longtemps désiré que Jésus vienne dans sa maison, mais Jésus n’avait jamais voulu y aller parce qu’Hérode était un païen qui adorait de fausses divinités du mensonge et vivait à la manière impure des païens. Quand Jésus y fut amené, Hérode l’interrogea sur plusieurs choses, sans avoir la réponse attendue. Alors Hérode se moqua de lui avec toute sa cour et le fit vêtir de blanc comme on habille les fous et le renvoya chez Pilate en lui disant : Ne manque pas de faire justice au peuple d’Israel. Hérode mit cela par écrit contre une grosse somme d’argent des grands cohanim, des scribes et des pharisiens. Quand le gouverneur en prit connaissance par le serviteur d’Hérode, il supposa ordonner remettre Jésus en liberté mais qu’avant il soit torturé par ses esclaves, aussi payés par les scribes pour le faire succomber sous les coups. Mais Dieu qui avait décrété l’issue, préserva Jésus pour le bois, ne le laissant pas succomber sous les coups des soldats et les multiples lacérations faites à son corps, à tel point que le sang coulait. Ils se moquaient de lui, le couvrirent d’un vieux drap pourpre en disant : Habillons-le d’une couronne comme il convient à notre nouveau roi. Ils prirent des ronces dont ils firent une couronne d’épine et la placèrent sur la tête de Jésus comme les rois portent sur leur tête, avec un sceptre en roseau dans sa main, et le firent asseoir à un endroit élevé. Pour se moquer de lui, les soldats vinrent s’incliner en salut au roi des juifs, et tendaient leurs mains pour recevoir les présents que les nouveaux rois ont coutume de faire. Ne recevant rien, ils frappèrent Jésus en disant : Maintenant que tu es couronné, roi fou, paie tes soldats et serviteurs.

Voyant que Jésus n’expirait pas sous les coups, les grands cohanim, les scribes et les pharisiens craignirent que le gouverneur Pilate le remette en liberté ; ils lui firent un présent d’argent qu’il accepta, et il déclara Jésus coupable de mort. C’est ainsi que les scribes et les pharisiens le condamnèrent à mourir sur le bois, avec deux voleurs, et l’emmenèrent au Mont Calvaire, où ils avaient l’habitude de pendre les malfaiteurs. Ils le crucifièrent dévêtu pour une plus grande honte et Jésus s’est écrié :

— O Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Plusieurs se détournèrent de l’enseignement de Jésus en pensant qu’il opérait les miracles par un art magique, ou qu’il était faux prophète en disant qu’il serait retiré du monde ou qu’il ne mourrait pas avant la fin du monde. Ceux qui se tinrent fermes dans l’enseignement de Jésus furent accablés de douleur à la vue de sa mort et ne se rappelaient pas ce qu’il leur avait dit : ils étaient allés avec la mère de Jésus au mont Calvaire, pleurant sans cesse en assistant à son supplice.

Par l’intervention de Nicodème et de Joseph d’Arimathie, ils obtinrent le droit du gouverneur d’ensevelir le corps de Jésus. Ils le descendirent du bois au milieu d’effroyables gémissements que personne n’imaginerait et l’ensevelirent dans le nouveau sépulcre de Joseph, enveloppé de 100 livres de précieuses épices.

===

218

Puis chacun retourna dans sa maison; celui qui écrit, Jean et son frère Jacob allèrent à Nazareth avec la mère de Jésus. Le 3e jour, les disciples annoncèrent que Jésus était ressuscité, la confusion fut si grande que le grand cohen interdit à quiconque de parler de Jésus de Nazareth sous peine de bannissement, et il le fit suivre d’une grande persécution : beaucoup se firent lapider et un bon nombre de ceux qui ne pouvaient garder leur calme sur cette affaire se firent battre et expulser. Les nouvelles parvinrent jusqu’à Nazareth que Jésus, mort sur le bois, était ressuscité. Celui qui écrit déclara à la mère de Jésus de cesser son deuil, car Jésus son fils était ressuscité. La vierge Marie avait répondu en larmes :

— Allons retrouver mon fils à Jérusalem, je ne mourrais qu’après l’avoir vu.

219

La vierge retourna à Jérusalem avec Jean, Jacob, et celui qui écrit le même jour que fut publié le décret du grand cohen. Notre Dieu miséricordieux ordonna à ses quatre anges favoris, Gabriel, Michael, Rafael et Uriel de veiller sans cesse sur Jésus pendant 3 jours.

Entouré de la Splendeur du Saint Esprit, Jésus vint dans la pièce où la vierge Marie logeait chez ses deux soeurs, avec Marie Magdala, Marthe, Élazar, Jean, Jacob, Céphas et celui qui écrit. Ils tombèrent morts de peur et Jésus releva sa mère et les autres de terre :

— N’ayez crainte et ne pleurez pas dit-il. Je suis Jésus, je suis vivant, non mort. Tu es juste, Seigneur notre Dieu ! . À toi seul reviennent honneurs et gloire à l'infinie ! .

Ils restèrent un long moment à côté d’eux-mêmes en présence de Jésus qu’ils avaient tous cru mort.

220

Jésus dit sa mère :

— Crois en moi mère, en vérité je te dis que Dieu me soutient jusqu’à ce que la fin du monde approche, (c'est-à-dire, la fin du sacerdoce des cohanim).

221

Jésus se tourna vers celui qui écrit et dit :

— Barnabé, vois par tout moyen d’écrire dans mon Séfer tout ce qui est arrivé depuis ma venue sur terre. Céphas et Jean qui ont tout vu te diront ce qui s’est passé.

Jésus nous demanda d’appeler ses fidèles disciples pour venir le voir. Jacob et Jean appelèrent sept disciples, incluant Nicodème, Joseph et plusieurs autres des 72, et ils mangèrent avec Jésus.

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Jésus leur dit :

— Allez avec ma mère au Mont des oliviers. De là je monterai au ciel et vous verrez qui me portera.

Tous allèrent, sauf 25 des 72 disciples qui s’étaient enfuis à Damas par crainte. À la mi-journée, tandis qu’ils étaient tous en prière, Jésus vint avec une grande foule d’anges qui louangeaient Dieu ; à la vue de la Splendeur de son visage, ils tombèrent face contre terre de grand effroi. Jésus les releva et les rassura :

— N’ayez crainte, je suis votre maître. Soyez mes témoins dans Israel et à travers le monde, sur toutes les choses que vous avez vues et entendues.

Jésus pria Dieu pour le salut de ceux qui ont pleinement foi, et pour la conversion des pécheurs. Puis il embrassa sa mère et dit :

— Confie-toi en Dieu qui nous a créés, paix sur toi mère. Dieu est avec vous, dit-il à ses disciples, avec grâce et miséricorde.

Il pria les quatre anges de se montrer pour rendre témoignage des choses : les anges se montrèrent, resplendissants comme quatre soleils, et tous tombèrent morts de peur. Jésus donna aux anges quatre voiles de lin pour qu’ils se couvrent et que sa mère et ses compagnons puissent les voir et les entendre parler. Après les avoir relevés, il les réconforta puis il dit :

— Ce sont les ministres de Dieu : Gabriel annonce les secrets de Dieu ; Michael combat les ennemis de Dieu ; Rafael reçoit les âmes des mourants ; Uriel appelle chacun au jugement de Dieu au dernier jour.

Et sous leurs yeux, ils virent les quatre anges le porter jusqu'au ciel.

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222

Après le départ de Jésus, les disciples se dispersèrent dans différentes parties d’Israel et du monde. La vérité fut encore persécutée par le mensonge de satan, et certains malveillants prétendirent être des apôtres et prêchèrent que Jésus était mort mais non ressuscité ; d’autres ont prêché et prêchent encore que Jésus est un dieu.

Nous prêchons la vérité qu’il est mort et ressuscité comme je l’ai écrit pour que ceux qui craignent Dieu soient sauvés au dernier jour du jugement de Dieu, amen.



La descente aux enfers et résurrection

Visions d’Emmerich de la vie de notre-seigneur Jésus Christ, tome 3, traduit de l'allemand par Duley et Ébeling 1922, Téqui libraire-éditeur

Depuis le matin qu’il tombait un peu de grêle, le ciel s’éclaircit et le soleil se montra jusqu’à midi. mais d’épais nuages rougeâtres commencèrent à couvrir le ciel depuis la 6e heure, selon la manière de compter des juifs, c’est-à-dire environ 12 h 30. Ce fut un prodigieux obscurcissement du soleil, tandis que la lune dans son plein apparut de l’orient au-dessus du Mont des oliviers et se plaça devant le soleil. Une masse opaque couvrit bientôt le soleil tout entier et un cercle rouge comme le feu brilla tout autour. Les ténèbres se répandirent sur terre, et les étoiles apparurent de lueur rougeâtre. Les hommes et les animaux furent épouvantés ; les bestiaux poussaient des cris et s’enfuyaient. Mêmes les pharisiens prirent peur et cessèrent d’injurier Jésus, tous les spectateurs avaient les yeux fixés au ciel et plusieurs se mirent à se frapper la poitrine, criant :

― Que son sang retombe sur ses meurtriers.

De près comme de loin, beaucoup s’agenouillèrent pour solliciter le pardon de notre-seigneur; il tourna ses yeux vers eux du milieu de ses douleurs. Il était environ 1 h 30, les rues étaient enveloppées d’un épais brouillard, le trouble et la consternation régnaient partout maintenant, les hommes allaient à tâtons çà et là, plusieurs restaient étendus sur le sol, la tête couverte, se frappant la poitrine, d’autres sur le toit de leurs maisons regardaient le ciel en se lamentant. Les animaux hurlaient et se cachaient, les oiseaux tombaient en rasant le sol, ânes et chevaux appartenant aux pharisiens se massaient entre eux la tête basse. Le brouillard avait tout enveloppé et les ténèbres se répandaient. L’épouvante et l’angoisse pesaient dans le Temple. on s’occupait à sacrifier les agneaux quand tout d’un coup les ténèbres se montrèrent. tout le monde fut consterné et on entendit çà et là des lamentations et on alluma toutes les lampes. Grilles et volets des fenêtres des maisons secouèrent, le sol trembla bien qu’il n’y avait pas d’orage. Les ténèbres mirent les spectateurs du Golgotha dans la terreur. Jésus se tourna vers son Père céleste et pria pour ses ennemis. Il y avait des anges autour de lui. Il récita les passages des psaumes qui recevaient leur accomplissement, comme durant toute sa Passion. Vers la 9e heure Jésus cria d’une voix forte :

― Éli, Éli. Lahma, azab-tani...

Le peuple tremblait et se lamentait. Des gens considérables de la Judée et des environs de Joppé, trente hommes, passèrent par là pour se rendre à la fête quand ils virent Jésus attaché à la croix et les signes menaçants qui se manifestaient dans la nature. Ils furent indignés et s’écrièrent :

― Malheur à cette ville cruelle ! Si le Temple de Dieu n’y était pas, on devrait la brûler pour commettre un pareil crime.

À partir de 3 h les ténèbres commencèrent à se dissiper. La lune s’éloigna du soleil qui reparut voilée de nuages rougeâtres mais les rayons du soleil percèrent les nuages peu à peu bien que le ciel demeurât encore sombre. Les étoiles disparurent. L’heure arriva. Le sauveur lutta contre la mort, une sueur froide inonda son corps et il cria fortement :

― Tout est accompli. Mon Père, entre vos mains je remets mon esprit.

Ce cri, doux mais sonore, pénétra le ciel, la terre et l’enfer, il inclina la tête et rendit son âme. Dès que le sauveur dit ces derniers mots, la terre trembla et le rocher du calvaire se fendit entre sa croix et celle du mauvais larron, sa voix épouvanta la nature désolée. Tout était consommé, l’âme du sauveur quitta son corps, un glaive traversa de douleur le coeur de ceux qui l’aimaient. Au cri du sauveur, le voile du Temple se déchira en deux, du haut jusqu’en bas, la terre trembla et les pierres se fendirent ; les sépulcres s’entrouvrirent et les corps de nombreux saints se levèrent. Ils vinrent dans la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes. À la vue de ces choses, la foule se repentit en se frappant la poitrine, quelques-uns déchirèrent leurs vêtements et jetèrent de la poussière sur leur tête, tous étaient saisis de frayeur.

Après 3 h, quand le seigneur rendit l’âme, son âme pénétra dans la terre comme une ombre lumineuse et descendit dans les enfers : quand Jésus remit son esprit aux mains de son Père, son âme pénétra dans la terre sous une forme lumineuse entourée d’une multitude d’anges avec Gabriel ; ces anges chassèrent une foule de mauvais esprits de terre dans l’abîme. Jésus ordonna à plusieurs âmes des enfers de retourner dans leurs corps afin d’effrayer les non-pénitents et rendre témoignage de lui. Au moment où le rocher du Golgotha se fendit, la terre trembla aussi à beaucoup d’autres endroits du monde, mais surtout à Jérusalem et dans la Palestine. Dans le Temple et le reste de la ville, les juifs commençaient à peine à se remettre de leur frayeur au retour de la lumière lorsque le tremblement de terre et le fracas des bâtiments qui s’écroulaient répandirent l’épouvante générale ; la terreur fut au comble quand ceux qui s’enfuyaient rencontrèrent les morts ressuscités qui les menaçaient d’une voix sépulcrale. Dans le Temple, les chefs des sacrificateurs qui avaient interrompu l’immolation de l’agneau à cause des ténèbres triomphaient au retour de la lumière et reprirent le sacrifice, quand soudainement le sol trembla et un bruit sourd se fit entendre : les murs s’écroulèrent avec fracas et le voile du Temple se déchira du haut jusqu’en bas. Quand le voile se déchira du haut jusqu’en bas, les regards purent pénétrer jusque dans le Saint. Les deux grandes colonnes placées à l’entrée du sanctuaire, au milieu lesquelles était suspendu un magnifique voile, s’écartèrent l’une de l’autre et le linteau qu’elle supportait s’affaissa. Une terreur saisit l’immense foule qui éclata en lamentations. Les sacrificateurs réussirent à calmer leur peur et les sacrifices reprirent à plusieurs endroits, jusqu’à ce que les morts viennent apparaitre dans le Temple pour disperser tout le peuple et interrompre enfin l’immolation, comme si le Temple fut souillé. Zacharie, le grand sacrificateur assassiné entre le Temple et l’autel, apparut dans le Sanctuaire et fit entendre des paroles menaçantes : il parla de la mort de Zacharie, de Jean et du meurtre des prophètes. Deux fils du grand sacrificateur Simon le-juste apparurent dans la chaire des docteurs et parlèrent de la mort des prophètes eux aussi, et du sacrifice qui allait cesser, exhortant tous les juifs à embrasser l’enseignement du Crucifié. Jérémie apparut près de l’autel et annonça que l’ancien sacrifice était aboli et remplacé par un nouvel holocauste.

Ces apparitions furent tenues cachées car elles n’eurent pas d’autres témoins que quelques sacrificateurs et Caïphe qui défendit d’en parler sous peine grave. Hanna, le plus acharné de tous les ennemis du seigneur, s’enfuit d’un coin à l’autre au fond des chambres les plus reculés du Temple. Caïphe chercha à relever son courage mais en vain, les apparitions des morts le mirent au désespoir. Il lui ordonna de tenir secret tous les évènements et les apparitions dont le peuple n’avait pas connaissance. C’est à ce moment que les portes du Sanctuaire s’ouvrirent dans un grand fracas et une voix cria :

— Sortons d’ici.

Les anges du Seigneur abandonnaient le Temple. Au son de leur voix les morts ressuscités qui se trouvaient dans le Temple rentrèrent dans leurs tombeaux. Aussi une grande épouvante régnait dans plusieurs endroits de Jérusalem.

Peu après 3 h, de nombreux tombeaux s’écroulèrent, surtout dans les jardins situés au nord-ouest et on vit les morts ensevelis, des ossements et des lambeaux d’étoffe de plusieurs sépulcres. Les marches du tribunal de Caïphe s’écroulèrent là où Jésus avait été outragé, ainsi qu’une partie du foyer où Pierre avait renié son maître. Le grand sacrificateur Simon le-juste, l’aïeul de Siméon, celui qui prophétisa lors de la présentation de Jésus au Temple, apparut au tribunal où plusieurs membres du sanhédrin se trouvaient réunis, et fit entendre de terribles paroles sur le mauvais jugement rendu. Les gens qui, la veille avaient introduit Pierre et Jean dans la cour, se convertirent et prirent refuge auprès des disciples. Près du palais de Pilate, la pierre se fendit à l’endroit même où Jésus avait été montré au peuple. Le palais entier fut ébranlé, le sol s’affaissa aussi près de la cour du tribunal voisin où furent enterrés les innocents massacrés par Hérode. Des murs se fendirent dans plusieurs quartiers de la ville et d’autres s’écroulèrent, mais aucun édifice ne fut complètement renversé. Au comble de la frayeur et hors de lui, Pilate fut incapable de donner d’ordre et fuyait d’une chambre à l’autre. Lorsque le sol trembla sous ses pieds et que son palais s’ébranlait, les morts apparurent dans la cour de son palais et lui reprochèrent son mauvais jugement. Il s’enferma dans une partie secrète de sa demeure et offrit de l’encens à ses idoles. De son côté, Hérode presque fou de terreur, fit fermer toutes les portes de son palais.

Il y eut environ une centaine de morts appartenant à toutes les époques qui apparurent à Jérusalem et ses environs. Les morts des tombeaux qui s’ouvrirent ne ressuscitèrent pas tous mais seulement les âmes envoyées par Jésus ; ils se levèrent à visage découvert et traversèrent les rues pour se rendre chez leurs descendants. Ils entrèrent dans leurs maisons et leur reprochèrent d’un ton menaçant d’avoir pris part à la mort de Jésus. Ils allaient deux à deux la plupart, le mouvement de leurs pieds ne se voyait pas, ils semblaient planer au-dessus du sol. Leurs visages étaient blêmes ou jaunes avec de longues barbes, un ton de voix étrange et inhabituel ; leur linceul variait suivant l’âge, le rang, et l’époque à laquelle ils avaient vécu. Ils s’arrêtaient à l’endroit où avait été annoncée au son de trompette la condamnation de Jésus, ils glorifiaient le sauveur et maudissaient ses meurtriers. Toute la ville fut saisie d’épouvante et se cachait dans les maisons.

Vers 4 h, les morts rentrèrent enfin, chacun dans son tombeau, cependant, après la résurrection du seigneur, plusieurs apparurent de nouveau. Parmi ces morts ressuscités à Jérusalem il n’y avait pas de parents de Jésus. Le sacrifice s’interrompit dans la confusion générale et très peu de personnes mangèrent l’agneau le soir de Pésah. L’obscurcissement du soleil et le tremblement de terre qui eurent lieu à Jérusalem se produisirent aussi dans d’autres parties de la Palestine et même dans des contrés plus éloignées, ce qui répandit l’épouvante et la désolation. À Tirza, les tours de la prison où Jésus avait fait sortir plusieurs détenus s’écroulèrent. En Galilée, tant de fois parcourue par le sauveur, plusieurs maisons tombèrent et ensevelirent sous les décombres les femmes et les enfants des pharisiens les plus acharnés contre le seigneur, alors qu’eux-mêmes étaient à Jérusalem pour la fête. Il y eut beaucoup de désastres autour du lac de Génésareth. À Capharnaum, plusieurs maisons furent renversées, le lac déborda dans la vallée et arriva jusqu’à la ville qui était éloignée d’une demi-lieue ; les maisons de Pierre et de la sainte vierge qui se trouvaient les premières furent épargnées. En Galilée supérieure, beaucoup de pharisiens de retour du Temple trouvèrent leur maison en ruine. Des villes entières étaient en ruine dans le décapole. Une partie du temple de Garizim s’écroula, ainsi que la moitié de la synagogue de Nazareth où Jésus avait été chassé, ainsi que cette partie de la montagne où on avait voulu le précipiter. Le Jourdain fut détourné en de nombreux endroits suite à toutes ces secousses. Dans de nombreux endroits habités par de mauvais esprits, ceux-ci disparurent en grandes bandes au milieu des édifices et des montagnes qui s’écroulaient. Les secousses de la terre ressemblaient aux convulsions des possédés lorsque le démon était contraint de quitter. À Gergésa, une partie de la montagne où les pourceaux s’étaient précipités s’écroula en roulant dans le lac et une foule de mauvais esprits tombèrent dans l’abîme sous forme d’un nuage sombre. L’Asie eut beaucoup à souffrir. À Nicée où se trouvait un port avec de nombreux vaisseaux, et tout près une maison avec une tour haute où un païen chargé de la surveillance des navires, un grand bruit au se fit entendre-dessus du port ; il se hâta de monter voir ce qui se passait et vit de sombres figures planer au-dessus des vaisseaux. Ils lui criaient plaintivement :

― Si tu veux garder tes navires, fais-les sortir d’ici : le grand-pan est mort, nous devons rentrer dans l’abîme.

Dès que les navires furent mis en sureté, un terrible orage éclata et les démons se précipitèrent dans la mer en hurlant. La moitié de la ville s’écroula. La maison du païen qui se nommait Thamus fut épargnée. Il fit bientôt un grand voyage et annonçait la mort du grand-pan, c’est ainsi qu’il appelait le sauveur ; il se rendit plus tard à Rome où ses récits causèrent beaucoup d’étonnement.

Un peu après 4 h, le sang du seigneur coula dans le creux du rocher au pied de la croix, après que l’officier Cassius perça de part en part le coeur de Jésus du côté droit, avec sa lance, puis il sauta au bas de son cheval pour se frapper la poitrine et confessa Jésus Christ sur ses genoux. À l’endroit où le parvis et le Sanctuaire se réunissaient, les murs s’étaient tellement écartés de part et d’autre qu’on pouvait passer dans l’ouverture. On voyait partout des murs crevassés, des colonnes renversées et le sol entrouvert. Le rideau qui voilait le sanctuaire était tombé. La sainte vierge pleura amèrement lorsqu’elle se souvint de la prophétie d’Anne et de Siméon qui fut accomplie ; le glaive avait transpercé son âme. Sept gardes se tenaient en face du sépulcre, les portes du sépulcre étaient fermées et la pierre posée devant. Je vis à travers les portes le corps du seigneur entouré de splendeur lumineuse et deux anges qui le révéraient.

Jésus rendit son âme dans un grand cri. Son âme lumineuse pénétra dans la terre, au pied de la croix, et plusieurs anges l’accompagnaient avec Gabriel. Resplendissant de lumière, le seigneur fut porté en triomphe par les anges. Sa divinité par le Saint Esprit resta unie à son âme, autant qu’à son corps pendu sur la croix. L’endroit où Jésus était entré se divise en trois parties de forme ronde et séparées des unes des autres par des sphères les entourant. Il y a devant les enfers un espace plus clair et serein, où passent les âmes libérées du Purgatoire avant d’être conduites au Ciel. Ceux qui soupirent après le salut sont dans les enfers, encerclés d’une sphère opaque divisée en nombreux cercles. Le seigneur passa entre deux de ces cercles : dans celui de gauche étaient enfermés les patriarchesavant Abraham ; dans celui de droite, les âmes des justes qui vécurent depuis Abraham jusqu’à Jean le-baptiste. Ils ne reconnurent pas le sauveur mais étant tous remplis d’espérance, leur désir devint plus ardent. L’étroitesse des lieux où ils étaient en attente parut se dilater et un souffle d’air qui passa avec la rapidité d’un vent impétueux vint les rafraîchir d’un rayon de lumière et d’une rosée rédemptrice. Le sauveur passa entre ces deux cercles dans un endroit recouvert de brouillard où se trouvaient Adam et Ève. Il leur adressa la parole et ils le révérèrent en un ravissement qui ne peut être exprimé. Lorsque l’âme du sauveur se trouva dans le tombeau d’Adam sous le Golgotha, les âmes de nos premiers parents vinrent le trouver et il parla avec eux. Il visita avec eux les tombeaux de plusieurs prophètes : leurs âmes se joignent à lui près de leurs ossements. Partout les mauvais esprits s’enfuirent devant lui et se précipitèrent dans l’abîme.

Nos premiers parents joignirent le cortège et Jésus entra dans les enfers des patriarches qui avaient vécu avant Abraham ; c’est un purgatoire où de mauvais esprits se trouvaient pour tourmenter certaines de ces âmes. Il y avait une entrée, une porte, par laquelle on pouvait entrer sans pouvoir sortir à son gré, et il fallait frapper pour annoncer son arrivée. Les anges frappèrent et donnèrent l’ordre d’ouvrir.

— Ouvrez, ouvrez les portes, crièrent les anges.

Jésus entra en triomphe. Devant lui les mauvais anges reculèrent et crièrent :

― Que veux-tu de nous ? Que viens-tu faire ici ? Veux-tu aussi nous crucifier ?

Les anges les enchaînèrent et les chassèrent devant eux. Les âmes qui habitaient cette partie des enfers n’avaient qu’une vague notion de Jésus, mais lorsqu’il se révéla, elles glorifièrent Dieu. Le seigneur se rendit ensuite dans le cercle de droite, où sont les enfers comme tels, et trouva l’âme du larron repenti ; les anges le portèrent dans le sein d’Abraham. L’âme du larron non-repenti descendit au fond des enfers, poussée par les démons. Jésus leur adressa quelques paroles.

Entouré des anges, des âmes délivrées, et des mauvais esprits enchaînés, Jésus pénétra dans le sein d’Abraham dont le lieu est situé au-dessus de l’autre. Les démons ne voulaient pas entrer mais les anges les contraignirent. Tous les saints israélites se trouvaient dans ce lieu. à gauche les patriarches, Moïse, les juges, et les rois ; à droite les prophètes, les ancêtres de Jésus et leurs parents allé jusqu’à Joachim, Anne, Joseph, Zacharie, Élisabeth et Jean. Il n’y avait pas de mauvais esprits dans cette partie ni aucune peine qu’un ardent désir de voir l’accomplissement de la promesse : ce désir était à présent satisfait. Accueillant leur sauveur et offrant leurs révérences, toutes ces âmes éprouvèrent un bonheur inexprimable. Beaucoup reçurent l’ordre de reprendre leur corps et de revenir sur terre rendre témoignage au sauveur : c’est à ce moment qu’on vit à Jérusalem tant de morts sortir de leurs tombeaux. et après avoir rendu témoignage au seigneur, ces âmes se séparèrent de leur corps. Puis le triomphant cortège entra dans une sphère plus profonde, dans un purgatoire où se trouvaient de pieux païens qui avaient désiré connaître la vérité, sans abandonner leurs idoles, en qui de mauvais esprits s’étaient mélangés : les démons furent contraints ici d’avouer leurs fraudes et furent enchaînés et chassés. Ces âmes vénérèrent le seigneur dans la joie. Le sauveur traversa plusieurs autres parties des enfers et délivra les âmes qui s’y trouvaient.

Il se montra en juge sévère quand il approcha le fond de l’abîme. L’enfer a la forme d’une voûte immense taillée dans un roc d’aspect épouvantable ; partout les ténèbres règnent, à part une lueur très faible de reflet métallique. À l’entrée sont d’énormes portes noires dont la seule vue fait frémir. Lorsque les portes furent enfoncées, un horrible hurlement se fit entendre quand l’horrible monde des ténèbres apparut. L’enfer ressemble à un regroupement d’hommes et de maisons au milieu des champs où la discorde, la haine et le désespoir règnent, et tout est désordonné. En enfer sont d’affreuses cavernes où règnent les ténèbres, le désespoir et la malédiction. Il y a des déserts et des marais remplis de choses qui suscitent le dégoût et l’horreur ; ici l’haineuse discorde des réprouvés, là toutes sortes de perversité et mensonge, punissables d’infini tourments. Tout est désolation et seule la pensée que chacun doit récolter ce qu’il a semé par ses péchés suivant la justice de Dieu. La nature démoniaque du péché est à nu et le serpent dévore ceux qui le nourrissaient dans leur sein.

Le séjour des bienheureux a la forme de la Jérusalem céleste, cité composée de magnifiques châteaux au milieu de jardins couverts de fleurs et de fruits merveilleux dont la beauté varie suivant les degrés de béatitude de ceux qui les habitent. Dans le séjour des bienheureux, tout est ordonné suivant les lois de béatitude parfaite, d’harmonie éternelle et de paix infinie. Dans le Ciel, ce sont des édifices transparents d’admirable beauté et habitation de bonheur et d’adoration aux jardins couverts de fruits merveilleux, nourriture des élus. L’union bienheureuse des saints est là.

Quand les anges ouvrirent les énormes portes, un chaos de plaintes blasphématoires et des hurlements d’injures se firent entendre. Les anges terrassèrent les armées de démons et la plupart furent enchaînés et tous contraints de reconnaître Jésus et de le révérer ; ce qui fut pour eux un supplice cruel. Au milieu de l’enfer où se trouve un abîme de ténèbres, lucifer y fut précipité, chargé de chaînes, et des vapeurs noires s’étendirent autour de lui. J’appris que lucifer devait être déchaîné pour un temps, 50 ou 60 ans avant l’an 2000, et quelques démons seraient de temps en temps désenchaînés pour punir le monde et tenter. Quelques-uns l’ont été de nos jours et d’autres le seront bientôt après. Des troupes innombrables d’âmes rachetées sortirent du purgatoire des enfers pour accompagner Jésus dans le Paradis. L’âme du larron repenti vit le seigneur selon sa parole.

Puis avec cette troupe d’élus, avec David et plusieurs prophètes, il se rendit à plusieurs endroits marqués de ses miracles et ses souffrances, il leur expliqua les évènements qui s’étaient déroulés durant leurs vies et leur appliqua les mérites de leurs accomplissements. Inondé de lumière, environné de ces bienheureux le seigneur traversa la terre, les rochers, les airs et les eaux, il se montra à différents endroits jusque dans la mer et délivra toute la Création et la sanctifia : la miséricorde céleste s’exerça sur toutes les âmes. Et chaque année, pour célébrer cet évènement, il jette un regard libérateur dans le Purgatoire ; aujourd’hui même durant cette vision, il a délivré quelques âmes qui l’avaient outragé lors de son crucifiement, et beaucoup d’âmes que je connais en partie.

Vers 11 h du soir, la mère de Jésus se leva enveloppée de son manteau, quitta le cénacle et alla jusqu’à la maison de Caïphe, au palais de Pilate, et le long des rues plongées dans le silence aux endroits douloureuxdu chemin où Jésus subit les supplices et l’humiliation. Jésus lui apparut lorsqu’elle arriva sur le Golgotha, accompagné de deux anges à ses côtés et un ange en avant, suivi d’un grand nombre d’âmes délivrées ; une voix lui dit ce qu’il fit dans les enfers, qu’elle devait attendre au Golgotha qu’il soit ressuscité dans son corps, car il viendrait vers elle. Puis Jésus se dirigea du côté de la ville. Comme indiqué, sa mère s’agenouilla auprès de la pierre où il était tombé.

Vers 12 h environ, le cortège du seigneur suivit le chemin de la croix et les supplices furent montrés aux âmes dans les moindres faits. Les anges recueillaient les parties arrachées de son corps pendant le supplice ; les anges rendirent à Jésus les moindres parcelles qu’il avait perdues, et son corps, maintenant entier dans le sépulcre, resplendissait à travers le linceul. Il avait un ange à sa tête, l’autre à ses pieds. En gloire resplendissante, l’âme du seigneur Jésus pénétra à travers le rocher du sépulcre, descendit dans son corps, et ses membres se mirent à bouger : son corps entier s’unit à son âme et à sa divinité. Quand il se dégagea du linceul, la grotte se remplit de lumière céleste ; au même instant, sorti de l’abîme vers le tombeau, une forme monstrueuse ayant une tête de dragon et une tête humaine avec une queue de serpent, se dressa contre Jésus. Il plaça son pied sur la tête du monstre, et avec un petit bâton blanc qu’il tenait en main, sur lequel flottait un étendard, il frappa trois fois sa queue : le monstre rétrécit à mesure qu’il frappait et la tête de dragon disparut. Ce même monstre s’était tenu aux aguets à la conception de Jésus, il ressemblait aussi à celui qui se tenait à la porte du Paradis.

Quand Jésus passa à travers le rocher, la terre se mit à trembler et un ange à l’aspect guerrier se précipita dans le sépulcre comme l’éclair du ciel et renversa la pierre, et il s’assit dessus. À sa vue les gardes furent frappés d’effroi et tombèrent comme privés de vie. Cassius, un des gardes, vit de la lumière dans le sépulcre et entra. Il toucha les linges pliés, posés au sol, et les bandelettes roulées où herbes aromatiques étaient contenues. Il partit annoncer à Pilate que le sépulcre vide ; qu’il avait senti le tremblement de terre et vu l’ange traverser la pierre mais qu’il ne vit pas le seigneur. Lui et les autres gardes rapportèrent aussi aux apôtres les détails de sa résurrection.

Dès l’arrivée de l’ange dans le sépulcre, le seigneur ressuscité apparut à sa mère, au Mont Golgotha, resplendissant de majesté et de beauté merveilleuse. Quand il marcha, son manteau flotta au vent avec des reflets bleuâtres comme font les rayons du soleil dans le brouillard. Ses plaies éblouissaient d’un brillant éclatant et des rayons allaient du milieu des mains au bout des doigts. Les âmes lumineuses des patriarches s’inclinèrent devant sa mère quand Jésus lui montra ses plaies ; elle se prosterna jusqu’à terre, et quand il lui prit la main et la releva, il avait disparu.


Le testament de Jésus

Testament en Galilée de notre-seigneur Jésus Christ, Patrologia Orientalis 1913, volume 9. trad. (guèze) Guerrier et Grébaut.

Pour moi j’ai vu le dehors et le dedans, l’apparence et la réalité doublement inouïes et merveilleuses des oeuvres de la justice. Écoutez fils de lumière, faites attention à la parole de votre Père, car je vous révèlerai ce qui arrivera dans le monde. Que ceux qui l’apprennent et croient en moi craignent. Quant aux pécheurs qui ne croient pas en moi, en ne reconnaissant pas mes propres signes, et qui pourchassent mes amis, ceux-là seront pourchassés par la flamme du supplice et livrés au feu qui châtiera leur intelligence. Aussi le Shéol a ouvert sa bouche aux impiétés des enfants des hommes et voulut remplir son sein des fruits de la racine de perdition. Leur perdition est cachée dans les jours mais elle sera dévoilée au dernier jour, car la parole sera entendue et elle les réprimandera. Le monde sera lourd au petit nombre des jours, car moi-même je ne leur donnerai pas d’aide.

Le royaume d’orient sera détruit et se revêtira du deuil, l’occident se préparera lui-même, le sud sera dans l’épouvante, et le nord se tiendra à l’écoute et il se désagrègera. Les autres qui resteront seront détruits lorsque le jugement se rapprochera, lorsque les jours approcheront l’accomplissement des écritures. Des signes et des prodiges surviendront dans le ciel et sur la terre avant qu’ait lieu la fin du monde.

— Dis-nous et enseigne-nous, avons-nous dit.

À vous, je vous dirai sûrement, je vous enseignerai. Ce n’est pas à vous que cela arrivera mais à ceux que vous aurez enseignés, ceux qui croiront en moi. Mes fidèles, ainsi que ceux qui ne croiront pas, entendront le souffle de la trompette arriver du ciel sur la terre avec la chute des étoiles comme du feu, et de grandes étoiles qui apparaîtront durant le jour. Une étoile d’orient apparaîtra en feu, le soleil et la lune seront en train de lutter, constante terreur, épouvante du tonnerre, des éclairs et éclat de tonnerre, constants tremblements de terre : les villes tomberont et les hommes mourront sous les décombres. Il y aura de continuels tremblements de terre suite à la disparition de l’eau. Les profondeurs seront desséchées, les fleuves disparaîtront, et la mer se retirera. Une grande peste et la mort surviendront pour beaucoup au point que les funérailles aux morts fassent défaut et que vienne la guerre des enfants contre leurs parents du même lit ; il y aura du mépris entre même parenté, l’homme ne se tournera pas vers l’homme. Ceux qui furent délaissés ressusciteront pour voir ceux qui les ont laissés sans les retirer de la ruine parce que la souffrance et l’envie s’étaient emparées d’eux par haine. On gémira contre ceux qui n’ont pas écouté l’ordre et mon Père céleste se mettra en colère à cause des hommes malicieux, car les péchés que les hommes font par la corruption et l’impureté sont nombreux. Et la prophétie s’accomplira : Je t’ai vu lorsque tu courais avec le voleur, que tu t’associais à l’adultère, que tu outrageais le fils de ta mère, que ta langue tissait l’iniquité et causais un grand scandale au fils de ta mère.

Avais-tu envisagé que je devienne comme toi, que je sois le témoin de ton acte fautif tout entier ? Voici ce que j’avais à dire. Vous de votre côté, dites à Israel et aux nations d’écouter et de croire afin qu’ils soient sauvés et échappent à la colère et la flamme de feu qui vient. Écoutez aussi ceci fils de lumière. Dès que le Seigneur viendra, à son approche les anges s’éloigneront des fruits des arbres et des fleuves des abîmes ; une chaleur ardente surviendra sur les fruits et ce qui subsistera après la chaleur sera mangé par les sauterelles. Et plus le pervers s’approchera, plus satan parlera et chantera aux quatre coins du monde.

Judée, revêts-toi de gémissements : toi qui élèves tes murailles, ouvre tes portes, élargis ton enceinte, pare-toi des ornements de ta jeunesse, embellis-toi pour tes bien-aimés, prépare ton trône pour ton roi ; prépare-toi pour le jour de la corruption où viendra ton affliction.

Phénicie : le glaive entrera en elle parce qu’elle a des fils de perdition.

Pamphylie et tout le littoral : ceins tes reins d’airain et de fer, cache les étrangers, prépare des navires pour la fuite, car la mer deviendra un sépulcre pour ceux qui resteront en toi.

Pisidie orgueilleuse qui te confies en ta richesse : tu disparaîtras dans la terre et seras foulée aux pieds à cause de tes actions, c’est pourquoi je ferai surgir contre toi des rois pour la perdition qui répandront ton sang, ton âme sera avec ceux qui descendent dans le Shéol.

Les fleuves de Lycaonie seront mêlés de sang.

Pont et Bithynie : vos adolescents tomberont sous le tranchant du glaive, vos fils et vos filles seront captifs et les murs du Pont en larmes.

Cappadoce, Phrygie, Lycaonie : courbez vos dos sur votre terre, car beaucoup de peuples vous fouleront aux pieds, les camps s’ouvriront et les armées sortiront pour envelopper toute la terre et détruire les temples d’Arménie.

La Syrie sera captive et se lamentera sur ses fils. la Cilicie tendra le cou jusqu’à ce qu’apparaisse celui qui la jugera.

Lève-toi, fille de Babylone, qui sièges sur un trône, qui te reposes dans la gloire, bois ce qu’on a puisé pour toi.

Il parla ensuite du séducteur antéchrist venu pour la perdition, qui calculera nos maux et nous montrera d’autres afflictions encore :

L’impur est proche et vient, le chemin s’ouvre pour lui, un glaive brûlant dans la main, feu de sa colère et de son indignation, l’arme du supplice. Il est l’organisateur né pour la corruption, celui qui répand le sang, sa force est dans la séduction et la tromperie dans sa main, torture à sa main droite, ténèbres à sa gauche. Voici sa caractéristique : sa tête est flamme du feu, son oeil droit mêlé de sang, son gauche est de mort, ses pupilles sous ses paupières sont blanches, sa lèvre large ainsi que ses pieds, et ses jointures tordues. Le temps de la récolte est arrivé pour la faucille de la perdition, et il récoltera ceux qui sont dus pour le supplice. Il se donnera comme oint auprès de beaucoup, il se louera lui-même de ses actions par la pensée de son intelligence.

Le Seigneur apparaîtra à ceux qui se confient en lui, un grand signe apparaîtra quand il viendra et seuls mes amis le sauront, ceux qui auront gardé les ordres de mon Père et auront répudié l’or et l’argent des richesses de ce monde et les biens de la terre. Je recevrai ceux-là moi-même en ce jour où leur visage brillera sept fois plus que la lumière du soleil, ils deviendront pour moi mon peuple de fils et de filles ; je deviendrai pour eux l’autel, ils deviendront pour moi un temple, et je leur exposerai la volonté de mon Père et le jugement de ce monde. Je les placerai parmi mes anges et ils se réjouiront pour des milliers d’années sans nombre parce qu’ils ont été trouvés avec ceux qui aiment mon nom plus que leur personne, et qu’ils ont souffert au milieu du monde séducteur, et ont détesté toute condition de repos.

Nombreux sont ceux qui rejettent haineusement les ordres du Seigneur et persécutent les justes tourmentés. ceux qui aiment ce monde ils seront livrés au supplice des flammes ardentes qui consumeront les désirs de leur méchant coeur. Nombreux sont ceux qui tiennent ma volonté d’exiger des sacrifices d’animaux. qui répandent le sang en mon nom en sacrifice pour leurs péchés, et me traitent comme une idole en agissant ainsi. alors que par les prophètes j’ai commandé à leurs pères de ne pas manger la chair de cadavre, ni en boire le sang. mais parce qu’ils sont charnels, ils me considèrent comme charnel.

Mon jugement viendra aussi contre les évêquesqui font dévier mon peuple suivant le désir de leur plaisir personnel. Je leur avais dit par le prophète Esaiah :
J’ai ordonné de pleurer, se lamenter, se raser la tête et ceindre le sac, mais eux se réjouissent en égorgeant des boeufs et immolent des brebis en disant : Mangeons et buvons car demain nous mourrons. C’est monté jusqu’aux oreilles du dominateur de l’univers tout-puissant, Seigneur sabaot a dit : Ce n’est pas par vous que cette faute sera expiée jusqu’à votre mort.
Le sacrifice au Seigneur est un esprit doux, un coeur doux et pur. cela le Seigneur ne le méprise pas.

Tournez-vous vers moi, vous tous, et je me tournerais vers vous aussi dit le Seigneur tout-puissant. Ne devenez pas comme vos pères qui ont mangé la manne dans le désert, mais n’ont pas reconnu la grâce du Seigneur.

Comme disent les prophètes, elle n’était pas connue de ceux qui désiraient la chair, rassasiés du mauvais désir de leur coeur, ainsi qu’il a dit : Mon peuple a mangé de la viande et bu du vin, ils sont devenus bouffis de graisse, ils ont frappé du pied le bien-aimé.

Le sacrificateur et le prophète même prophétisent par le vin.

Alors que les fils de Jonadab, fils de Récab, n’ont pas bu de vin par les ordres de leur père.

Je vous dis, demeurez dans la justice par crainte du Seigneur. Car vous n’avez rien apporté dans ce monde et vous n’en pourrez rien emmener non plus, vous êtes entrés nus dans ce monde et en sortirez nus. Acquérez seulement la justice par amour du Seigneur.

Lorsque les jours de la fin seront proches, les mauvais se dresseront pour persécuter les justes et ceux qui craignent le Seigneur. Ils les châtieront suivant le désir de leur pensée aveugle. Les pécheurs querelleront les justes, ils les persécuteront avec mépris et diront d'eux de mauvaises choses. C’est pourquoi le Seigneur les rejettera dans un feu qui jamais ne s’éteint et aux vers qui jamais ne dorment.

Lorsque toutes les créatures seront sous l’ardeur du feu, que le soleil et la lune ne donneront plus leur lumière et que les eaux se tariront et les fleuves se dessècheront, le ciel sera roulé et la terre sera frappée quand le Seigneur se lèvera pour juger son peuple et rétribuer chacun selon ses actes, d’après ce que la parole dira par sa justice. Les justes qui ont marché sur la juste voie hériteront de la gloire du Seigneur et de sa puissance, ce que l’oeil n’a pas vu, ni l’oreille entendu, et ils se réjouiront dans mon Royaume aux cieux.

 

Fin du Séfer de Jésus