Grande
lumière..................................................................................................................................
3
Saint
Esprit..........................................................................................................................................
4
Son
bien-aimé.....................................................................................................................................
5
Ex
mente Arabum...........................................................................................................................
36
Hiérarchie
de Bitterlich...................................................................................................................
37
Henoc
l’un des glorieux..................................................................................................................
42
Paradis
selon Barnabé......................................................................................................................
44
Que ceux qui L'adorent L'adorent en esprit et en vérité.
Jésus
LES CIEUX
Ainsi qu’un pavillon tissu
d’or et de soie le vaste azur des cieux sous sa main se déploie. Il peupla leurs
déserts d’astres étincelants, les eaux autour de lui demeurent suspendues. Il
foule aux pieds les nues et marche sur les vents. Pompignan.
AU COMMENCEMENT |
Studia Sinaitica no. VIII , Apocrypha Arabic (Kitab al-Magall or The
Book of the Rolls), Gibson 1901
Le Seigneur est le
commencement avant le commencement, il est l’infini qui s’élève aux plus hautes
hauteurs, le plus élevé sur tout à l’extérieur tant qu’à l’intérieur, il est
l’antique substance d’avant le commencement, l’illimité qu’aucune intelligence
ne peut atteindre, la qualité que le discernement ne peut comprendre, il
est la substance créatrice au-dessus de l’existence, avec l’existence, sous
l’existence, la lumière de gloire qu’aucune noirceur n’atteint, la lumière qui
habite dans la lumière que les regards n’atteignent
pas.
Il fut avant la création,
il est le formeur des formes dont lui-même est la gloire, en lui-même, en son
essence, que glorifie le Créateur s’ils reconnaissent son pouvoir et sa divinité
d’avoir fait le ciel et la terre, d’avoir créé en harmonie la répartition des
choses. Des anges qui le vénèrent, dix chorales homogènes
harmonieuses,
je veux dire dix rangs : au plus haut rang, certains parmi eux sont les
plus proches du trône du Seigneur Dieu pour déverser d’abondantes louanges,
c’est le rang du prince d’où s’élèvent toutes les louanges des anges envers
Dieu.
C’était au début au 1er
jour, qui est le 1er jour saint, chef des jours, où plus tôt en ce jour, Dieu
créa le ciel supérieur, les mondes, le rang qui est le plus haut rang des anges,
les archanges, les pouvoirs, les chefs, les trônes, les dignités, les
gouverneurs, les chérubim, les séraphim, la lumière du jour et la nuit, le vent,
l’eau, l’air, le feu et ce qui est comme ces éléments. En vérité le Seigneur –
que son Nom soit sanctifié – forma tous ceux-là par
l’exécution de sa parole éternelle saint
Esprit sans parler. Et dans le 1er jour
où ces choses furent créées le saint Esprit survola au-dessus des eaux et elles
furent bénies et sanctifiées dans son envol au-dessus d’elles.
============
INCOMPRÉHENSIBLE | Essai sur les six jours
de la création p.4, Gaucher 1896
L’esprit ne peut le
comprendre, car il est incompréhensible (s. Aug.). L’intelligence ne peut le
saisir, car ses sentiers ne gardent que les traces de son passage à travers la
création, investigabilis. L’oeil ne peut le saisir, car il est
invisible, invisibilis. La langue ne peut l’exprimer,
car il est ineffable, ineffabilis. L’Écriture elle-même ne peut
faire entendre, ne peut déployer sa nature, explicare, car il est le mystère caché aux
siècles, inexplicabilis (Gr.d.Naz.). D’une main il couvre le ciel qu’il voile, et dans la paume
de l’autre main il enveloppe le cercle de l’univers. Coelum manu cooperit, pugno
omnem mundi ambitum concludit.
Jéhovah l’éternel est son
Nom, le monde est son ouvrage Il entend les soupirs de l’humble qu’on
outrage Juge tous les mortels avec d’égales lois Et du haut de son trône
interroge les rois Des plus fermes états la chute épouvantable quand il
veut N’est qu’un jeu de sa main redoutable (Rac.).
============
GRANDE LUMIÈRE | Catalogue des manuscrits éthiopiens (gheez et
amharique) de la bibliothèque nationale, p.247 [ms d’Abbadie 67], Zotenberg
1877
En étendant ce feu, Dieu
créa la grande lumière, et avec celle-ci le ciel suprême et le 1er ciel, puis
le 2e ciel et le 3e, éclairés avec la lumière du haut, et pourvus de murs et de
portes de lumière. Telle fut la création de la 1ère heure du premier jour mois
de khoiak koiak
(nov-déc).
Dans la 2ème heure, Dieu
prit le grand feu et plaça une partie au-dessus des trois cieux. Il créa ensuite
la Jérusalem céleste au-dessus du grand feu, au-dessous de son trône, puis les
anges de différentes formes, leur nombre avec leurs sections et distribution
dans les trois cieux, les fonctions des chefs, etc. Une (1) heure du temps de la
création divine est égale à 83 années et 4 mois 1000
mois.
L’Esprit de Dieu
saint Esprit
sanctifia successivement tout ce qui avait été créé.
Création
au deuxième jour des autres cieux avec l’eau ; création des ténèbres, de la
terre, de la mer, des montagnes, etc.
Création
au troisième jour du paradis avec l’arbre de vie et l’eau de vie.
Création au quatrième jour
en présence des anges. Dieu forma le soleil de sept parts de lumière, puis il
lui en ôta deux pour les donner à la lune, une autre pour les étoiles, et une
part pour les nuages. Pendant trois jours, c’est-à-dire 3000 ans, satan resta
sans péché. Il voulut prendre du grand feu pour produire lui aussi des
créations. Il séduit d’autres anges qu’il conduit au combat contre st Michael et
son armée et il fut précipité du ciel et tomba dans la ville de la
Mecque.
============
SAINT
ESPRIT | Séfer de Jésus ou évangile de Barnabé
p.53 | Charles 1893, The Book of Enoch 42,
trad. (guèze, annoté au latin) prof. Dillmann
Son nom est Merveilleux. (Ésaie 9.5).
Dieu le nomma ainsi lui-même quand il
créa son âme et le plaça dans la splendeur céleste. Et Dieu lui dit :
— Attends. Je vais créer le paradis, le
monde et une grande multitude de créatures pour ta cause, dont Je te fais présent quand Je t’enverrai dans le monde, car Je t’enverrai
comme messager de mon salut : ta parole sera si véritable que le ciel et la
terre failliront mais ta foi ne faillira jamais. Qui te bénira sera béni, qui te
maudira sera maudit.
···
La sagesse
Esprit saint
ne trouva pas d’endroit où pouvoir habiter (sur terre),
alors une demeure lui fut assignée aux cieux. La sagesse était venue faire son
habitation parmi les enfants des hommes mais ne trouvant pas d’habitat, la
sagesse revint alors à sa place et reprit son trône parmi les anges. L’injustice
sortit de ses chambres pour trouver ceux qu’elle ne cherchait pas et habita avec
eux, (ayant été accueillie) comme la pluie au désert, comme la rosée dans une
terre assoiffée.
Là je vis celui qui a
l’entête des jours saint Esprit,
sa tête blanche comme laine, et avec lui un autre être à la ressemblance d’un
homme au visage débordant de grâce comme l’un des saints anges. Je demandai à
l’ange qui m’accompagnait de me montrer toutes les choses cachées sur ce fils
d’homme, qui il est, d’où il vient et pourquoi il accompagne l’entête des jours.
Et il me dit en réponse :
— C’est le fils de l’homme qui a la
justice, avec qui les justes demeurent, qui révèle tous les
trésors de ce qui est caché. Le Seigneur des esprits l’a choisi parce que son
lot a depuis toujours tout surpassé en justice devant le Seigneur des
esprits.
J’eus la vision de ces
jours où l’ancien des jourssaintEsprit s’assied sur le trône de
sa gloire, le livre des vivants est
ouvert devant lui et toute son armée céleste autour de lui aux cieux se tient
devant lui. Les coeurs de sainteté se remplissent de joie à l’approche du nombre
des justes, et parce que la prière des justes est entendue et le sang des justes
réclamé par le Seigneur des esprits.
J’eux à cet endroit la
vision d’une fontaine de la justice intarissable, et autour, plusieurs fontaines
de la sagesse dont tous les assoiffés boivent, se remplissent de sagesse, et ont
leurs habitations avec les justes, l’élite et les
saints. À cette heure, ce fils d’homme est
désigné par son nom en présence du Seigneur des esprits
devant l’entête des jours. Avant que le soleil et les signes fussent créés,
avant que les étoiles du ciel fussent formées, son nom a été nommé devant le
Seigneur des esprits. Il sera une houlette sur laquelle les justes se
soutiendront pour ne pas faillir, il sera la lumière des nations, l’espoir de
ceux dont les coeurs sont troublés. Tous les habitants de la terre se
baisseront, les genoux pliés devant lui, pour chanter des chants de célébration
au Seigneur des esprits. C’est pour cette raison qu’il a pour toujours été
choisi et caché devant lui avant la création de l’univers. La sagesse
saint Esprit du Seigneur des
esprits l’a révélé aux saints et aux justes parce qu’il préserve le lot des
justes qui détestent avec mépris ce monde d’injustice, qui ont de la haine de
tous leurs faits et gestes dans le Nom
du Seigneur des esprits. Ils sont sauvés en son Nom,
car il est le vengeur de leur vie.
============
SON BIEN-AIMÉ | Ascension d’Isaie (traduit du guèze,
grec, latin et slave), Tisserand 1909
Lorsqu’Ésaie dit à
Ézéchias, roi de Judah, des
paroles de foi et de vérité, tous les princes d’Israel, les eunuques et les
conseillers du roi s’assirent. Ayant appris qu’Ésaie était venu de Galilée vers
Ézéchias, 40 prophètes et fils de prophètes vinrent de villages, montagnes et
plaines pour le saluer et entendre ses paroles, et qu’il leur impose les mains
pour pouvoir prophétiser et écouter la prophétie.
Le roi avait fait approcher tous les
prophètes et le peuple près de Miché Micah, le vieil Anania, Joel, et
Josab assis à la droite d’Ésaie. Tandis que tous étaient face à lui, Ésaie dit à
Ézéchias des paroles de foi et de vérité, et tous entendirent une porte s’ouvrir
et la voix de l’Esprit saint. Tous entendirent la voix de l’Esprit saint et tous
se prosternèrent à genou, et louangèrent le Très-Haut Dieu d’avoir donné à
l’homme une porte du monde supérieur dans un monde étranger. Et alors qu’il
parlait dans l’Esprit saint et que tous écoutaient, son esprit fut ravi, il se
tut et il ne vit plus les hommes devant lui. Sa bouche se tut, les yeux ouverts
et son souffle en lui, son esprit fut enlevé au-dessus de lui et il vit une
vision. L’ange qui lui fut envoyé pour la vision n’était pas de ce firmament
voûte, ni d’entre les anges de
gloire de ce monde, mais il vint du septième ciel. Le peuple qui était là ne
crut pas qu’Ésaie fut ravi en esprit à l’exception des prophètes. Son fils Josab
et Miché firent sortir le peuple dès qu’il fut enlevé de ce monde comme un qui
est mort.
Ésaie rapporta la vision à
Ézéchias, à Josab son fils et aux autres prophètes qui étaient venus, ainsi
qu’au scribe Samnas Joachim et l’historien Asaph, justes ouvriers ayant le bon
parfum de l’esprit. Les magistrats, les eunuques et le peuple ne l’entendirent
pas. Vision qu’Ésaie rapporta à Ézéchias, Josab son fils, à Miché et aux autres
prophètes.
Alors que je prophétisais
suivant le témoignage que vous avez entendu, je vis un ange dont la gloire
n’était pas comme celle des anges que j’ai toujours vus, il avait une grande
gloire et dignité dont je ne peux décrire la splendeur. Il me prit par la main
et je lui dis :
— Qui es-tu, quel est
ton nom, et où me fais-tu monter ?
Le pouvoir de m’entretenir
avec lui m’avait été donné.
— Quand je t’aurais
fait faire une ascension et que t’aurais fait voir la vision pour laquelle j’ai
été envoyé, alors tu comprendras qui je suis. Mais tu ne sauras pas mon nom
parce que tu dois revenir dans la chair. Tu verras où je te ferai monter car
c’est pour cela que j’ai été envoyé.
Je me réjouis parce qu’il
me parlait avec douceur.
— Te réjouis-tu parce
que je te parle avec douceur ?! Tu verras un plus grand que moi te parler avec
paix et douceur, tu verras aussi le Père du plus grand. J’ai été envoyé du
septième ciel pour tout t’expliquer.
Nous sommes montés au
firmament voûte où il y
avait une grande querelle, où les uns portaient envie aux autres.
— Quelle est cette
querelle ?
— Cette querelle est
ainsi depuis que ce monde existe jusqu’à maintenant, jusqu’à ce que celui que tu
dois voir vienne le détruire, dit l’ange.
Il me fit monter au
firmament supérieur, qui est le 1ier ciel. Là je vis des anges à gauche et droite d’un trône placé au milieu.
Les anges de gauche n’étaient pas comme les anges de droite qui avaient plus de
gloire. Tous louangeaient d’une seule voix le trône au milieu : ils le
louangeaient. Ceux à gauche suivaient mais ni leurs voix ni leur louange
n’étaient comme ceux de droite.
— À qui cette louange
est-elle destinée, demandai-je à l’ange qui me conduisait.
— Au Glorieux qui
repose dans le monde saint et à son bien-aimé au septième ciel, où j’ai été
envoyé vers toi.
Il me fit monter au 2ième
ciel qui est aussi haut que du ciel à la terre. Comme dans le 1er, il y avait
des anges à droite et à gauche d’un trône au milieu. La louange de celui assis
sur le trône et des anges du 2ième ciel était d’une grande gloire et de plus
grande splendeur que tout, leur louange n’était pas comme la louange de ceux au
1er ciel. Je tombai sur ma face pour adorer, mais l’ange qui me conduisait ne
le permit pas.
— J’ai été envoyé pour
te conduire. N’adore ni trône ni ange qui sont dans les six cieux, mais
seulement qui je te dirai au 7ième ciel, car ton trône, tes vêtements, et ta
couronne que tu dois voir sont placés au-dessus de tous ces cieux et de leurs
anges.
J’eus une grande joie que
ceux qui aiment le Très-haut et son bien-aimé y monteront à leur dernier jour
par le messager envoyé, ange, מַלְאָךְ malak de l’Esprit saint
רוּחַ קָדְשְׁ rouha qadosh.
Et il me fit monter au
3ième ciel. L’éclat de mon visage se transfigurait alors que je montai de ciel
en ciel.
Je vis ceux à droite et à gauche d’un trône pareillement placé au
milieu. Cependant la mémoire du monde n’était pas nommée. Je dis à l’ange qui
était avec moi :
— Il n’y a rien du
monde vain qui soit nommé ici ?
— Il n’y a rien qui est
nommé à cause de son infirmité. Mais rien n’est caché ici de ce qui se fait
là-bas.
Je souhaitai apprendre
comment cela se faisait connaitre.
— Quand je te ferai
monter au 7ième ciel qui est au-dessus de ceux-ci, d’où j’ai été envoyé, tu
sauras que rien n’est caché aux trônes, aux anges, ni à ceux qui résident dans
les cieux, répondit-il.
La splendeur de celui
assis sur le trône et la louange chantée étaient grandes, car les anges qui
étaient à droite et à gauche avaient plus de gloire que le ciel du
dessous.
Il me fit monter au 4ième
ciel. La distance entre le 3ième et le 4ième était plus grande que de la terre
au firmament. Je vis chanter celui assis sur le trône au milieu avec ceux à sa
gauche et à sa droite : la splendeur et la louange des anges de droite
étaient plus grandes que ceux de gauche, et la splendeur de celui assis sur le
trône était plus grande que celle des anges de droite. Leur gloire était plus
grande que de ceux du dessous.
Il me fit monter au 5ième
ciel où je vis celui qui siégeait sur le trône plus glorieux que celui au 4ième
ainsi que ceux qui étaient à droite et à gauche. La gloire de ceux de droite
était plus grande que ceux de gauche et que du 4ième et 3ième ciel. La splendeur
de celui assis sur le trône était plus grande que celle des anges à sa droite.
Leur louange était d’un plus grand éclat qu’au 4ième.
(Je m’étonnai de voir une
telle multitude d’anges ornés de différentes bontés qualités, chacun ayant gloire et
louange pour celui qui est en hauteur, dont le nom n’a été révélé à aucune chair
et qui donne une telle gloire aux anges de chaque ciel. L’ange me dit
:
— Pourquoi t’étonnes-tu
qu’ils ne soient pas d’un seul type ? N’as-tu pas vu les puissances, qu’on ne
peut surpasser, et les milles milliers d’anges.)
Je louangeai celui qui
n’est pas nommé, le fils unique qui réside dans les cieux, dont le nom n’est
révélé à aucune chair, qui a donné une telle gloire de ciel en ciel, qui a fait
grande la gloire des anges, et plus excellente la gloire de celui assis sur le
trône.
Il me fit monter dans
l’air vers le 6ième ciel. En montant,
je vis une gloire que je n’avais pas vue dans les cinq cieux, et des anges en
grande gloire. Ici la louange est admirablement sainte.
— Que vois-je
mon-seigneur ? dis-je à l’ange qui me conduisait.
— Je ne suis pas ton
seigneur, je suis ton compagnon, dit-il.
— Pourquoi n’y a-t-il
aucun ange en face des anges de droite ?
— Au 6ième ciel et
au-dessus il n’y a ni trône au milieu, ni de gauche, parce qu’ils reçoivent leur
gouvernance de la puissance du 7ième ciel où demeure celui qui n’est pas nommé,
l’élu dans le nom n’a pas été révélé, dont aucun des cieux ne peut connaître le
nom. Il est la seule voix à laquelle répondent tous les cieux et tous les
trônes. J’ai reçu pouvoir et ai été envoyé pour te faire monter jusqu’ici pour
que tu voies cette gloire, et que tu voies le seigneur de tous ces cieux et de
ces trônes, qui se transfigurent pour être selon votre apparence et votre forme.
Je te le dis Ésaie, aucun homme devant retourner dans la chair n’est monté dans
ce monde, ni vu, ni compris ce que tu as compris et ce que tu dois voir. Mais
parce que tu dois venir dans le lot du seigneur, dans le lot du bois, d’où vient
la puissance du 6ième ciel et de l’air.
J’exaltai le seigneur avec
louange parce que je devais venir dans son lot même.
— Écoute encore ton
compagnon. Quand tu seras monté là par la volonté de l’Esprit, tu verras le
vêtement que tu recevras, et d’autres vêtements déposés et comptés. Alors tu
deviendras égal aux anges du 7ième ciel.
Il me fit monter au 6ième
ciel où il n’y avait ni trône au milieu, ni de gauche, où tous étaient de même
forme et de louange égale. Il me fut donné de chanter avec eux et l’ange, et
notre louange était comme la leur (nous étions tels que notre gloire et leur
gloire étaient une seule), tous
désignaient le premier Père, son bien-aimé et l’Esprit saint d’une seule
voix.
C’était là une voix
tonalité
différente, et beaucoup de lumière, non comme la voix des anges dans les cinq
cieux ni comme leurs paroles. Quand je fus au 6ième ciel, j’estimai obscure la
lumière vue dans les cinq cieux, je me réjouis et je louangeai celui qui a donné
de telles lumières à ceux qui attendent sa promesse, je demandai à l’ange qui me
conduisait de ne plus retourner dans le monde charnel. Ézéchias, Josab mon fils
et Miché, je vous dis en vérité, il y a beaucoup de ténèbres ici. L’ange qui me
conduisait comprit ce que je pensais et dis :
— Si tu t’es réjoui de
cette lumière, combien plus tu te réjouiras dans le 7ième ciel quand tu verras
les lumières dans lesquels sont le Seigneur et son bien-aimé par qui j’ai été
envoyé, qui sera appelé fils dans le monde. Lui qui doit être dans le monde
corruptible n’a pas encore été
manifesté, non plus que les vêtements, les trônes et les couronnes disposés pour
les justes et ceux qui croiront en ce seigneur qui descendra sous votre forme.
Au 7ième ciel la lumière est grandement merveilleuse. Pour ce qui est de ne pas
retourner dans la chair, tes jours ne sont pas encore accomplis pour que tu
viennes là.
Je m’attristai en
entendant cela.
— Ne sois pas triste,
dit-il.
Il m’éleva dans l’air vers
le 7ième ciel et j’entendis une voix qui dit :
— Jusqu’où montera
celui qui habite parmi les étrangers ?
J’eus crainte et tremblai,
et comme je tremblai, voici, une deuxième voix fut envoyée et dit
:
— Il est permis au
saint Ésaie de monter là, son vêtement est là (n’empêche pas d’entrer qui est
digne de Dieu).
— Qui est celui qui m’a
empêché et celui qui m’a permis de monter, demandai-je à l’ange.
— Celui qui t’empêchait
préside (est entête des anges) à la louange du 6ième ciel. Celui t’a permis
c’est ton seigneur, mais tu ne pourras l’entendre avant que tu sois sorti de
cette chair.
Et il me fit monter au
7ième ciel où je vis la merveilleuse lumière, et des anges sans nombre
(exprimable). Je vis tous les justes depuis le temps d’Adam, le saint Abel et
tous les justes. Là je vis Henoc et tous ceux qui sont avec lui avec leurs
vêtements d’en-haut, sans habit de chair. Ils étaient dans une grande gloire
comme les anges qui se tiennent là, mais ils n’étaient pas assis sur leurs
trônes et leurs couronnes de gloire n’étaient pas sur eux.
— Pourquoi ont-ils reçu
les vêtements sans les trônes et les couronnes ? interrogeai-je l’ange avec
moi.
— Ils savent et voient
à qui seront les trônes et à qui les couronnes, mais ils n’ont pas encore reçu
ni les couronnes ni les trônes jusqu’à ce que le bien-aimé descende sous la
forme où tu le verras descendre. Car en vérité, il descendra dans le monde à la
fin des jours, il sera appelé le christ oint מָשִׁיחַ,machiah du Seigneur après être
descendu et devenu semblable à votre forme, qu’on le croira de chair et homme du
monde. Dieu étendra sa main sur son fils, mais ils poseront leurs mains sur lui
et le suspendront au bois sans savoir qui il est. Ainsi même, il cachera sa
descente des cieux comme tu verras et que ne soit pas manifesté qui il est.
Quand il aura dépouillé
l’ange de la mort (il descendra au shéol, il fera un désert de lui et de toutes
les visions du shéol, il capturera le prince de la mort et brisera toute sa
puissance). Il montera le troisième jour et restera en ce monde 545
jours.* Beaucoup de justes monteront avec lui. Leurs âmes ne recevront pas
leurs vêtements avant que le christ du Seigneur soit monté. Et quand ils seront
montés avec lui, ils recevront alors leurs vêtements, leurs trônes et leurs
couronnes quand il sera monté dans le 7ième ciel.
Je lui dis ce que je lui
avais demandé dans le 3ième ciel et il me dit :
— Tout ce qui se fait
dans le monde est connu ici.
Tandis que je parlai avec
lui, voici, un des anges qui se tiennent là plus glorieux que la gloire de
l’ange qui me fit monter du monde. Il me montra un livre (il l’ouvrit et me le
donna, et je vis l’écriture) non comme les livres du monde. Il me donna et je le
lus, voici, les actions des enfants d’Israel étaient écrites ainsi que les
actions de ceux que tu ne connais pas mon fils Josab (les oeuvres de tous les
hommes y étaient, desquels j’étais aussi).
— Vraiment il n’y a
rien qui se fait dans le monde qui soit caché au 7ième ciel. (Qui est celui qui
surpasse tous les anges dans sa gloire ?
— Cet ange est le grand
archange Michael qui prie toujours pour l’humilité et l’humanité).
Je vis déposer beaucoup de
vêtements, beaucoup de trônes et beaucoup de couronnes.
— À qui sont ces
vêtements, ces trônes et ces couronnes ? dis-je à l’ange.
— Ces vêtements,
dit-il, nombreux sont ceux de ce monde qui les recevront en croyant aux paroles
de celui qui sera nommé comme je te l’ai dit. Ils croiront et les observeront,
ils croiront en sa croix. Ces choses sont préparées pour eux.
Je vis le Merveilleux
Esprit saint
dont la gloire les dépassait tous tant elle était grande. (En me tournant, je
vis la grande gloire de ce seigneur et tremblai beaucoup). Aussitôt les justes
et les anges que j’avais vus s’approchèrent tous de lui. Adam, Abel, Seth et
tous les justes patriarches
vinrent devant lui pour le révérer. Ils le louangèrent tous d’une seule voix. Je
chantai avec eux, ma louange fut comme la leur. Puis tous les anges
s’approchèrent (Michael s’approcha) et ils adorèrent en chantant. Je fus
transfiguré et devins comme un ange. L’ange qui me conduisait me dit
:
— Adore.
J’adorai en
chantant.
— Il est le seigneur
des splendeurs que tu as vues.
Tandis qu’il parlait, je
vis un deuxième glorieux qui lui était semblable (en tout). Les justes
s’approchèrent de lui et ils adorèrent en chantant, je chantai avec eux. Sa
gloire ne se transfigura pas selon leur aspect. Puis les anges s’approchèrent et
adorèrent. Le seigneur et un second ange se tenaient debout, le second était à
gauche du seigneur. Je demandai :
— Qui est-il
?
— Adore. C’est le
messager de l’Esprit saint qui parle en toi et en tous les justes, me
dit-il.
Puis les yeux de mon
esprit s’ouvrirent et je vis le Très-Glorieux, que ni moi ni l’ange qui
m’accompagnait n’étions capables de regarder, ni les anges que j’avais vus
adorer, mais seuls les justes d’un grand pouvoir regardaient sa gloire. Le
seigneur Esprit saint
s’approcha de moi, ainsi que le messager de l’Esprit, et dit :
— Vois, il t’est donné
de voir Dieu, ce pouvoir t’est donné par l’ange qui est en toi.
Le seigneur et le messager
de l’Esprit adorèrent : tous deux adressèrent leurs louanges à Dieu. Puis
les justes s’approchèrent et l’adorèrent. Puis les anges s’approchèrent et
l’adorèrent. Tous les anges chantèrent : j’entendis les hymnes des voix
entendues dans les six cieux qui s’adressaient tous au Très-Glorieux. J’entendis
et vis sa louange sans pouvoir regarder sa gloire. Le seigneur et le messager de
l’Esprit entendaient et voyaient toute la louange qui montait des six cieux,
elle s’entendait et elle se voyait. L’ange qui me conduisait dit
:
— Sa hauteur surpasse
tous ceux qui sont élevés ! (Seul éternellement vivant), il demeure dans le
monde saint, il repose parmi les saints ! L’Esprit saint l’appelle Père du
seigneur dans la bouche des saints justes.
(Nous n’avons pas pu
supporter le Nom, ni la vue). J’entendis la voix du
Très-Haut dire au fils du seigneur :
— Sors et descends par
tous les cieux, puis descends du firmament jusqu’au monde, et tu descendras près
de l’ange dans le shéol. Tu te transfigureras selon la forme de ceux qui sont
dans tous les cinq cieux, tu veilleras à te transfigurer selon la forme des
anges du firmament et des anges dans le shéol. Qu’aucun des anges de l’univers
ne sache que tu es avec moi, le Seigneur des sept cieux et de leurs anges.
Qu’ils ne sachent pas que tu es avec moi, jusqu’à ce que J’aie appelé de ma voix
au 6ième ciel les cieux, leurs anges et leurs lumières, pour que tu juges et
anéantisses les princes et les anges des dieux du monde, et le monde qu’ils
dominent. Car ils m’ont nié en disant ‘Seulement nous et personne hors de nous’.
Après les anges de la mort, tu seras ressuscité et tu monteras à ta place. Tu ne
te transfigureras pas de ciel en ciel mais tu monteras dans la gloire et tu
t’assiéras à ma droite. Les princes et les puissances de l’univers t’honoreront
(les anges et toutes leurs principautés dans les cieux, sur la terre, et dans
les shéols).
Le Très-Glorieux donna des
ordres au seigneur et il sortit du 7ième ciel et descendit au 6ième ciel. L’ange
qui me conduisait depuis le monde me dit :
— Ésaie, comprends et
reconnais la transfiguration du seigneur et sa descente.
Quand les anges au 6ième
ciel l’aperçurent, ils louangèrent et le révérèrent car il ne se transfigura
pas.
Quand il descendit au
5ième ciel, il se transfigura sous la forme des anges, sa forme était comme la
leur.
Quand il descendit au
4ième ciel, il se transfigura sous la forme des anges, sa forme était semblable
à eux.
Quand il descendit au
3ième ciel, il se transfigura sous la forme des anges du 3ième ciel. Ceux qui
gardent la porte du Ciel demandèrent le mot de passe et le seigneur leur donna
pour ne pas être reconnu, et sa forme était comme leur
forme.
Quand il descendit au
2ième ciel, le seigneur donna aussi le mot de passe à ceux qui gardaient la
porte parce qu’il était semblable à la forme des anges du 2ième ciel, sa forme
était comme leur forme.
Quand il descendit au 1er
ciel, là il donna aussi le mot de passe à ceux qui gardaient les portes. Il
avait pris la forme des anges à gauche de ce trône, sa forme était comme leur
forme (il montrait le caractère aux gardiens des portes à travers chaque ciel).
Personne ne m’interrogeait à cause de l’ange qui me conduisait. De nouveau il
descendit dans le firmament où habite le prince de ce monde et il donna le mot
de passe à ceux de gauche, sa forme étant comme la leur. Aussi ils ne
louangèrent pas, mais ils luttaient l’un contre l’autre par envie, car là il y
avait un pouvoir de mal et des rivalités pour des riens.
Quand il descendit encore,
il se rendit semblable aux anges de l’air, il fut lui-même comme l’un d’eux. Il
ne donna pas de mot de passe car ils se volaient et s’opprimaient les uns les
autres.
— Comprends, Ésaie fils
d’Amos, car c’est pour cela que j’ai été envoyé par le seigneur.
Ézéchias et Josab mon
fils, ce que j’ai vu, je le dis aussi aux autres prophètes qui sont là : il a
été caché à tous les cieux, à tous les princes, à tous les anges de ce
monde. […] Je vis comment il monta
dans le 7ième ciel et tous les justes et tous les anges l’honoraient. Il s’assit
à droite du Très-Glorieux dont je ne pus regarder son éclat, et le messager de
l’Esprit saint s’assit à gauche. Cet envoyé me
dit :
— Ésaie fils d’Amos, tu
as contemplé ce qu’aucun enfant engendré de la chair n’a contemplé. Retourne
dans ton vêtement jusqu’à ce que tes jours soient accomplis, alors tu viendras
là.
Fin de la vision du
prophète.
* 545 jours = 5 trimestres x 91 jours + 90 jours (équivalent à 18 moins 1
jour). Calcul basé sur le
calendrier du livre des jubilés (c..6) : Mois de 30 jours. Trimestre de 91 jours (ajout du jour de mémoire
épagomène). Année de 364 jours (91 jours x 4 trimestres).
============
ESPRITS
CÉLESTES | Vermes
2014, The Dead Sea Scrolls (Complete English Translation) 4Q405 20 ii, 21-2,
4Q405 23 i, et 4Q405 23 ii
Ses glorieux chariots. Quand ils vont … ils ne vont pas sur le côté …
mais avancent tout droit … Pour
lemaî[tre. Chant de l’holocauste du] douzième [s]abat [du 21 du troisième mois].
[Louangez Dieu pour … merveille, exaltez-le … en gloire dans le ta[bernacle de]
la connaissance de Dieu.
Les [chéru]bim se
prosternent devant lui pour bénir, et lorsqu’ils se relèvent, une voix céleste
murmure … il y a une clameur de louange. Lorsqu’une voix céleste [murmure], ils
rabaissent leurs ailes. Les chérubim bénissent l’image du trône-chariot
au-dessus du firmament, [et] louangent [la majes]té du lumineux firmament qui
est sous de son trône de gloire.
Lorsque les roues
avancent, les anges de sanctification vont et viennent. Il y a entre ses
glorieuses roues une intense vision des très saints esprits, et autour d’eux
d’apparents ruisseaux de feu aussi brillant que du laiton et un travail de
… irradiant de gloire de multiples couleurs et de merveilleuses teintes
distinctement entrelacées. Les vifs esprits des célestes se déplacent toujours
avec la gloire du merveilleux chariot. La voix qui murmure la bénédiction
accompagne la clameur de leur avancée, tandis qu’ils louangent le saint Être sur
leur voie de retour. Lorsqu’ils montent, ils montent fabuleusement, et
lorsqu’ils arrêtent, ils restent immobiles. La clameur de joyeuse louange est
silencieuse, et il y a une bénédiction des célestes murmurée dans tous les
campements de Dieu… parmi toutes leurs divisions … et de tous leurs nombres une
seule louange, chacun à son tour. … son offrande entière.
Les célestes le louangent
[quand ils se placent] à leur station et tous les es[prits du] lumineux
firm[am]ent jubilent par sa gloire dans une clameur de bénédiction, dans toutes
ses divisions, c’est-à-dire aux firmaments de sa gloire, et ses portes louangent
en écho. Lorsque les célestes de la connaissance de
Dieu entrent par les portes de gloire et
que les saints anges partent vers leur région, les portes d’entrée et les portes
de sortie proclament la gloire du Roi, pour bénir et louanger tous les esprits
de Dieu quand ils sortent et entrent par les portes.
Aucun d’entre eux n’omet
un commandement, non plus qu’ils … contre la parole du Roi … Ils ne s’écartent
pas de la voie, et ne départissent pas de son royaume. Ils ne sont ni trop
élevés ni trop petits pour son ambassade, car il aura compassion au moment de sa
fureur et détruira la colère : il ne jugera pas dans les moments de colère
de sa gloire. La crainte du Roi des célestes est imposante à [tous] les célestes
[et tous font] ses ambassades en vertu de son ordre véritable et ils vont
…
À leurs merveilleuses
stations, les esprits sont de multiples couleurs comme un travail tissé et
composé d’ornements splendides. Ils se tiennent à leur station sacrée parmi une
gloire d’aspect rouge écarlate, aux couleurs de la très haute lumière
spirituelle, devant [le R]oi des esprits parmi des couleurs [pures] d’un aspect
blanchâtre. L’Esprit de gloire semble d’or fin brillant comme un travail tissé,
tout l’ouvrage est distinctement travaillé comme un tissage. Ceux-là sont les
princes de ceux qui sont merveilleusement bien vêtus pour servir, les princes du
royaume et du royaume des saints du Roi de sainteté, et de toutes les hauteurs
des sanctuaires de son royaume de gloire. Les princes en charge des offrandes
ont la connaissance des langues [et] ils bénissent Dieu en connaissance de toute
la gloire de ses travaux …
============
QUATRE ANIMAUX |
Grébaut 1920, Patrologia orientalis tome 14, p.122
Un jour que Jésus était
monté à Jérusalem, il entra dans le temple avec beaucoup de juifs et des
scribes. Alors les juifs se mirent à parler avec admiration de la construction
du temple, de sa grandeur et solidité, et dirent à Jésus
:
— Maître, ne vois-tu
pas la grandeur de ce temple, la gloire de l’ornementation…
— Oui il est beau comme
vous dites, mais si vous voulez le détruire, moi-même le relèverai en trois
jours.
— Les gens te regardent
comme fou à cause de ces paroles, dirent les juifs.
— Si vous regardez mes
paroles comme folie, pourrez-vous mépriser les miracles que je ferais
?
— Nous verrons si tu
fais un prodige. Nous méprisons ta parole car tu déclares ce qui ne convient
pas, tu te fais comme Dieu.
— Ne croyez pas en moi
si je ne fais pas l’oeuvre de mon Père.
Jésus se tourna et voyant
dans le temple l’image de la vision d’Ézéchiel des quatre animaux qui portent la roue, l’un avec une face
d’homme, les autres avec une face de lion, de boeuf et d’aigle, il leur dit
:
— Qu’est cette image
?
— L’image de la vision
du prophète Ézéchiel. (Éz. 1.10)
— Cette image
n’est-elle pas faite de diverses figures ?
— Oui, nous-mêmes
savons cela.
— Si moi-même j’ordonne
à ces images d’animaux de devenir des intelligences, ne croirez-vous pas que je
suis le fils de l’homme qui a puissance sur tout ce qu’Il a fait et qu’il n’y a
aucune puissance hormis la sienne ?
— Maintenant nous
savons que ton intelligence s’est évanouie, ta raison délire. Tu es le fils de
Joseph en vérité, dirent les juifs.
— Si je ne fais pas
comme je vous ai dit, si je ne rends pas ces images vivantes, alors sachez que
je suis le fils du charpentier Joseph comme vous dites.
— Fais, de grâce, que
nous voyons. Si tu fais cela, nous croirons que tu es le fils du Seigneur, le
messie que les peuples attendent pour le salut du monde entier.
— À vous images
antiques, dit Jésus, je vous dis d’avoir en vous un esprit qui devienne pour
vous chair. Descendez de votre place jusqu’à la terre où nous nous trouvons.
Allez ensuite vers les tombeaux où se trouvent Abraham, Isaac et Jacob, et vers
quiconque des enfants des pères enterrés avec eux depuis les premiers, et
dites-leur : Le fils du Seigneur Créateur éternel vous ordonne de venir tous
dans le temple. Que vienne avec vous un de vos fils qui connaissait mes mystères
et l’histoire de ma venue dans le monde pour informer vos fils juifs de qui je
suis, d’où je viens, et où je vais.
Après avoir parlé à ces
images, il survint une grande obscurité sur la terre de Jérusalem, un
tremblement de terre, de violents éclairs et le souffle d’un vent d’ouragan,
tels que tous les gens de Jérusalem tombèrent face contre terre. Quand
l’obscurité se dissipa, les gens virent les images devenir des animaux qui se
mirent à bouger et descendre à terre. La face d’homme, la face de lion, la face
de boeuf et la face d’aigle partirent avec hâte ;
les uns vers
le lieu des tombeaux des patriarches et des douze enfants des patriarches, quant
à l’aigle, il partit vers le tombeau du prophète Moïse. Ils les appelèrent et
les emmenèrent rapidement au temple comme il avait ordonné. Ils arrivèrent en un
clin d’oeil. Tous ceux des israélites qui s’y trouvaient les virent, ils virent
Abraham à la chevelure blanche, Isaac se montra comme il était avant de mourir,
et Jacob avec la marque que l’ange du Seigneur lui fit quand il combattit à
Aram, au désert de Haran. Ils virent aussi Moïse au visage enveloppé de
splendeur et reconnurent le balbutiement de sa langue.
— O assemblée des
juifs, dit Abraham pour commencer, je suis votre père, et voici mes deux fils
Isaac et Jacob. Voici aussi le prophète Moïse qui est plus grand que mes fils.
Voici, nous sommes venus ensemble avec les patriarches que vous voyez avec nous
par la puissance de cet homme dont vous avez nié la divinité Esprit
saint. Mes enfants, écoutez-le et
obéissez à sa parole même.
— O mes frères
israélites, je suis Moïse qui ai fait sortir vos pères de la terre d’Égypte à
main forte et à bras levé. C’est moi qui aie châtié l’Égypte de dix plaies, qui
ai divisé la Mer Rouge pour faire passer vos pères, et qui ai englouti pharaon
et ses troupes dedans. Tous les prodiges que j’ai faits ont été faits par la
puissance de cet homme qui se tient debout au milieu de vous.
C’est lui qui m’a parlé
dans le buisson, dit Moïse en tendant ses mains vers Jésus, c’est lui qui fit
descendre la manne pour vous dans le désert, c’est lui qui fit sortir l’eau du
roc dur pour vous, c’est lui qui éclaira pour vous les ténèbres avec la colonne
de feu alors que vous avanciez, c’est lui qui m’a indiqué son
Nom au sommet de la montagne en disant : Je suis
ahiah acher ahiah אֶהְיֶה אֲשֶׁר אֶהְיֶה, Exode
3.14 celui qui a existé et qui existera,
le Seigneur tzébaot צְבָאוֹתdes
armées. C’est de lui que j’ai moi-même
prophétisé en vous disant que le Seigneur fera venir pour vous un prophète comme
moi d’entre vos frères. (Deut.
18.15 ). C’est lui qui m’a fait
entrer dans la caverne au sommet de la montagne. C’est lui qui a autrefois
façonné notre père Adam et le fit à son image et sa ressemblance. Il est
maintenant venu dans le monde pour sauver Adam de la peine du péché d’égarement.
Israélites, écoutez-le et obéissez-lui, car toute âme qui ne l’écoutera pas
parmi le peuple périra.
Moïse termina son discours
aux israélites, le visage de Jésus fut enveloppé de splendeur et la lumière
grandit jusqu’à briller comme le soleil. Voyant cela, les israélites tombèrent
sur leur face comme morts. Jésus les fit se relever et fortifia leurs
coeurs.
— Contesterez-vous
maintenant ce que témoignent ces pères ?
Il ne leur fut pas
possible de dire un mot. La plupart crurent en lui.
— Ne vous vantez pas
qu’Abraham est votre père, car j’ai le pouvoir de faire sortir des fils
d’Abraham de ces pierres, ajouta-t-il.
Tous les anciens pères
ressuscités de leurs tombeaux restèrent trois jours sur la terre de Jérusalem,
appelant à la foi en notre-seigneur Jésus Christ et prêchant en son nom. Les
juifs qui ne crurent pas qu’ils étaient leurs pères, ne les reçurent pas et
leurs jetaient des pierres en disant :
— Sorciers compagnons
de Jésus. Les sorciers Ines et Jambres d’Égypte firent de plus nombreux prodiges
que ceux du fils du charpentier.
— Si vraiment je suis
sorcier, dit Jésus, ces pères purs sont-ils aussi des sorciers ? Je vous dis en
vérité, je ferai sortir de vous, contre vous, des juges qui vous feront
opposition au jour du Jugement, jour de la résurrection, quand je viendrais dans
ma gloire et dans la gloire des armées de mes anges purs.
À ces paroles ils lui
jetèrent des pierres. Une nuée l’emporta et l’emmena jusqu’au fleuve du Jourdain
où les pères vinrent vers Jésus. Ils lui dirent :
— Voici que nous avons
vu ta gloire, seigneur, que nous ordonnes-tu maintenant ?
— Retournez en paix aux
places d’où vous êtes ressuscités.
============
CRÉATION DES ANGES | Charles 1896, The Book of the Secrets
of Enoch (2Enoch), c. 24, trad. slave (russe, bulgare, serbe) par
Morfill
Le Seigneur m’appela et
dit de m’asseoir à sa gauche avec Gabriel ; j’obéis au Seigneur et le
Seigneur dit :
— Henoc, les choses que par moi tu as vues
sont complètes. Je te déclarerai maintenant à compter de la
première quelles choses Je créai du non-existant, quelles choses visibles de
l’invisible : mes secrets que Je n’ai pas même déclarés à mes anges, ne
leur informant pas de leur origine, ne leur laissant pas comprendre ma création
infinie, que Je te révèle aujourd’hui. Car avant que toutes les choses visibles
existent, Je gardais mon cours seul parmi les choses invisibles d’est en ouest
et d’ouest en est, comme le soleil. Même si le soleil se repose en soi, Je ne
trouvai pas de repos parce que Je créai toutes choses.
Je planifiai alors de
poser la fondation pour faire la création visible. J’ordonnai aux profondeurs
תְּהוֹםtéhomGen 1.2 de sortir les choses visibles des invisibles, et voici, Adoil sortit
très immense, sa couleur rouge était d’une grande lumière. Je le regardai
fixement et lui dis, ‘Éclate en morceaux, que ce qui vient de toi soit visible’.
Il éclata en morceaux et de là sortit une immense lumière. De la lumière sort la
lumière parce que J’étais dans une immense lumière. De là sortit le grand monde,
révélant toute la création que J’avais l’intention de faire. Je vis que ce fut
bon. Je me fis un trône et m’assis dessus, et Je dis à la lumière, ‘Va en haut
et sois établie par-dessus mon trône et sois les fondations des choses en haut’.
Il n’y avait rien de plus haut que la lumière, et Je la vis de mon trône alors
que Je l’inclinai devant moi.
Je convoquai une 2e fois
les profondeurs et Je dis, ‘Que les choses solides sortent de l’invisible’.
Arkhas sortit très rouge, solide et lourd, et Je lui dis, ‘Arkhas,
départage-toi et que
tu produises le visible’. Lorsqu’il fut départagé, le monde sortit solide, lourd
et très foncé, amenant la création de ceux du dessous. Je vis que c’était bon et
Je lui dis, ‘Va en
bas t’établir et sois une fondation pour ceux d’en bas’. Il
fut ainsi. Il alla s’établir et devint une fondation pour ceux d’en bas.
Comme il n’y avait rien
sous l’obscurité, J’ordonnai une séparation entre la lumière et l’obscurité, Je
dis, ‘Qu’une épaisse substance soit là’. Il fut ainsi. De là Je répandis l’eau,
Je la répandis sous la lumière, au-dessus de l’obscurité. Ainsi J’affermis
solidifiai
les eaux, c’est-à-dire leurs profondeurs. J’encerclai les eaux avec la lumière
et Je créai sept cercles que Je formai secs et humides comme du cristal,
c’est-à-dire verre transparent
et glace comme pour les eaux et les autres éléments pluie, neige,
rosée, gel. Je montrai à chacun d’eux
comment avancer dans leurs voies par rapport aux sept étoiles, chacun en leur
ciel. Je vis que c’était bon.
J’ai séparé la lumière de
l’obscurité, c’est-à-dire par les eaux, ici et là, et J’ai dit à la lumière,
‘Sois
jour’, et à l’obscurité, ‘Sois nuit’. Le
soir et le matin, ce fut le 1er jour.
J’affermis ainsi les
cercles des cieux et fis que les eaux du dessous, sous les cieux, se rassemblent
en un seul lieu et que les vagues s’assèchent. Il fut ainsi. J’affermis
d’immenses pierres hors au-dessus des vagues et Je
groupai ensemble une substance sèche hors des pierres que J’appelai terre.
Au centre de la terre
J’assignai un gouffre, c’est-à-dire un abysse. (J’ordonnai aux eaux des abysses
de s’assécher et que les débordements des abysses se rassemblent en rivières
vers les mers au même endroit, et Je les délimitai d’un joug).
Je dis à la mer, ‘Voici,
Je te donne une part éternelle mais tu ne bougeras pas de ta position établie’.Je fis le firmament et le
fixai au-dessus de l’eau. J’appelai cela le 1er jour de création.
Il y eut un soir et un
matin, le 2e jour Je conformai la nature de toutes les armées célestes à celle
du feu : mon oeil regarda fixement la pierre très dure et solide et
l’éclair reçut sa merveilleuse nature de la lumière sortie de mon oeil.
Le feu est dans l’eau et
l’eau dans le feu, que ni l’un n’éteint, ni l’autre n’assèche. Aussi, l’éclair
est plus lumineux que le soleil, et l’eau douce plus forte que la pierre dure.
Je retranchai des pierres
le puissant feu, et Je fis du feu les rangs des armées spirituelles, 10 000
anges (et toutes les armées des étoiles, et les chérubim, les séraphim et les
ophanim). Leurs armes sont de feu et leur habit est une flamme brûlante. Et Je
leur commandai de se tenir chacun dans leurs rangs.
============
ORDONNANCEMENT |
Charles 1913, The Book of Jubilees c.1 – Apocrypha and Pseudepigrapha of the Old
Testament
L’ange de la présence
parla à Moïse d’après la parole du Seigneur :
— Écris l’histoire
complète de la genèse et comment le Seigneur Dieu compléta tous ses travaux et
tout ce qu’il avait créé en six jours, et se garda au repos le 7e jour. Il le
choisit comme consacré dans tous les âges, en signe de tous ses travaux.
Au 1er jour il créa les
cieux d’en-haut, les eaux d’en-haut, et tous les esprits de
la terre qui servent devant lui : 1.
Les anges de la
présence. 2.
Les anges de
sanctification. 3.
Les anges de l’esprit
des vents. 4.
L’ange de l’esprit
des nuages de noirceur, de neige, de grêle et de cristal glacé. 5.
Les anges des voix
esprits du tonnerre et de
l’éclair. 6.
Les anges des esprits
du froid, du chaud, du printemps, d’automne, d’été. 7.
Tous les esprits de
ses créatures (qu’il créa) qui sont aux cieux, sur terre et aux abysses – dans
l’obscurité, dans le crépuscule et dans la lumière de l’aube et du jour qu’il a
préparés en connaissance de son coeur.
Lorsque nous avons vu ses
travaux, nous avons louangés la gloire devant lui au compte de tous ses travaux
parce qu’il avait créé ces sept grands travaux au 1er
jour.
============
ARCHANGES |
Charles 1893 The Book of Enoch, chap.20, trad. (guèze) prof.
Dillmann
Voici les noms des saints anges qui
surveillent :
Gabriel גבריאל, un des saints anges, sur le paradis, les séraphim et
chérubim.
Michael
מיכאל, un des saints anges, placé sur la meilleure part de
l’humanité, sur le peuple.
Raguel
רְעוּאֵל, un des saints anges, qui fait vengeance contre le
monde et contre les luminaires.
Raphael רפאל, un des saints anges, l’ange des esprits des
hommes.
Remeiel רעמיאל, un des saints anges, sur ceux qui s’élèvent les
orgueilleux.
Saraqael זהריאל, un des saints anges, placé
sur les esprits qui pèchent dans l’Esprit.
Ouriel
אוריאל, un des saints anges, sur
le monde et le shéol.
============
LIBRE ARBITRE | Gaster 1899, The
Chronicles of Jerahmeel, p.15, trad. (hébreu)
Quand Dieu voulut créer le
monde terrestre, il
appela l’unité des anges de l’archange Michael et leur dit :
— Faisons l’homme à
notre image, d’après notre ressemblance.
— Qu’est-ce que l’homme
que tu te souviennes de lui, le fils de l’homme, pour que tu penses à lui ?
dirent-ils.
Dieu tendit son doigt
parmi eux et les détruit aussitôt, il ne resta que Michael. Il appela l’unité
des anges que Gabriel commandait et dit :
— Faisons l’homme à
notre image.
— Qu’est-ce que l’homme
pour que tu te souviennes de lui ? répondirent-ils aussi.
Dieu tendit de nouveau son
doigt et les détruisit. Il appela ensuite Boel et son unité et leur dit :
— Faisons l’homme à
notre image.
— Voyez ce qui est
arrivé à ceux qui ont dit ‘Qu’est-ce que l’homme pour que tu te souviennes de
lui’, tous furent détruits, dit Boel
à ses associés . Si nous répétons ce qu’ils ont dit, il fera la même
chose pour nous et à la fin il accomplira sa volonté. Mieux vaut nous conformer
à sa volonté.
— Seigneur de
l’univers, dirent-ils tous, c’est bien que tu aies pensé de créer l’homme.
Crée-le conformément avec ta volonté, nous agirons comme participants et
servants envers lui, et lui révélerons tous nos secrets.
— Désormais, dit Dieu,
ton nom ne sera plus Boel mais Raphael, car par ton conseil tu as sauvé toute
ton armée pour qu’elle ne soit pas consumée comme les autres unités.
Dieu appela Gabriel et lui
dit :
— Va m’apporter de la
poussière des quatre coins de la terre pour que Je crée l’homme.
Mais quand Gabriel alla
prendre des poussières de la terre, la terre le repoussa et ne lui permit pas de
prendre la poussière. Et Gabriel dit :
— Terre, pourquoi ne
pas écouter la voix de ton Seigneur qui t’a posée sur les eaux, sans base ni
colonnes ?
— Je suis destinée à
devenir une malédiction d’être maudite à travers l’homme. Si Dieu lui-même ne
prends pas de la poussière, jamais personne d’autre ne le fera, dit la
terre.
Quand Dieu vit cela, il
étendit sa main et prit de la poussière avec laquelle il créa le premier homme
au sixième jour. Dieu créa la matière de l’homme de quatre couleurs, blanc,
noir, rouge et vert : les os et les tendons du blanc, les intestins du noir, le
sang du rouge et du vert la peau du corps. Et quand l’âme quitte le corps, le
corps devient aussitôt livide vert. Alors la Torah dit à Dieu :
— Seigneur de l’univers, cet homme que tu as créé
péchera face à toi et vivra brièvement : qu’adviendra-t-il de lui ?
— Serait-ce sans raison
que Je suis appelé lent à la colère et abondant de miséricorde et de vérité…
dit Dieu. Je pardonnerai à celui qui revient à moi avec pénitence.
— Si c’est ainsi, que
ta volonté se fasse, dit la Torah.
Dieu pétrit la poussière
et modela le premier homme dans un lieu pur, il le couvrit de peau et de nerfs,
et lui donna une forme humaine, mais il n’avait pas encore de souffle, ni d’âme
en lui. Dieu souffla avec le souffle de sa bouche et mit l’âme en lui comme il
est dit : Il a soufflé dans ses narines le souffle de vie.
(Genèse
2.7). Adam se leva alors, regarda au-dessus et
au-dessous, et il fut étonné d’émerveillement en voyant toutes les créatures que
Dieu avait créées. Il se mit à exalter des louanges envers son Créateur, disant
:
— Seigneur, comme tes
oeuvres sont grandes !
Lorsqu’il se tint debout,
il ressemblait à Dieu et toutes les créatures qui le virent et eurent de la
crainte : croyant qu’il était leur Créateur, ils prosternèrent face à lui
mais Adam dit aux animaux :
— Pourquoi vous
prosterner devant moi ? Venez, allons tous auprès de celui qui nous a créés avec
majesté et force pour le couronner Roi sur nous.
Dès qu’Adam eut parlé,
toutes les créatures approuvèrent et se présentèrent devant la majesté et la
force de leur Créateur et le proclamèrent Roi sur eux :
— Notre Seigneur et Roi
est vêtu de majesté !
Et Adam alla dans le
jardin d’Éden pour servir comme un des anges.
============
ORDRES DES RANGS | Renan 1853, Journal
Asiatique 1853, tome II, p.458, trad. (syriaque)
De la nature et des
services que le Tout-Puissant attribua aux pouvoirs célestes pour gouverner ce
monde. Ces êtres forment différents ordres placés l’un dessous des autres
jusqu’à celui porté et mû par le prince.
Chérubim, séraphim
& Trônes : Ce sont eux qui se tiennent devant la gloire du Seigneur pour faire
le service au trône et adresser en toute heure leurs offrandes et leurs
honneurs. ―
Les chérubim portent le trône et tiennent le sceau. ―
Les séraphim font le service à la chambre du seigneur saint
Esprit. (Psaumes
45.10) ― Les trônes sont à la porte du saint des saints.
Dominations : Leur fonction est d’avoir
l’intendance des royaumesentre leurs mains. Ce sont eux qui décident des
victoires et des défaites sur le signe du Dieu vivant qui leur a confié le
soin de la guerre.
Vertus : Leur fonction est d’empêcher que les démons détruisent la création
de Dieu par envie envers les humains. S’il fut permis à la race maudite de
démons de faire leur volonté durant une heure, ils agiteraient à l’instant
toute la création si la puissance de Dieu qui veille sur eux ne leur avait
imposé ces gardiens.
Puissances : Leur fonction est la gouvernance des corps lumineux du soleil, de
la lune, et des étoiles.
Principautés : Leur fonction est de se porter aux endroits où les nuages montent
des extrémités de la terre, comme dit le prophète David, (Ps 135.7)
pour faire descendre la pluie sur
la terre. Ce sont eux qui produisent tous les changements de l’atmosphère,
pluie, neige, grêle, pluies de poussière et pluies de sang. Les tonnerres
et les éclairs leur appartiennent.
Archanges : Leur fonction est de faire vivre tous les êtres d’après l’ordre de
Dieu. Tous ceux qui existent dans la création – animaux terrestres,
animaux ailés, reptiles, poissons, tous ceux qui sont dans ce monde, à
l’exclusion des humains, sont confiés aux soins de leur
gouvernance.
Anges : La fonction que Dieu leur a confiée est de veiller sur chaque
humain. Chaque homme vivant en ce monde a été adjoint pour sa garde d’un
ange de cet ordre inférieur.
============
PRIÈRES UNIVERSELLES | Grébaut 1911, Revue de
l’orient chrétien 1911, p.172 (guèze), Budge 1925, Book
of the Cave of Treasure (syriaque), Migne 1856,
Dictionnaire des apocryphes tome 1, p.290 (syriaque)
Apprends les heures du
jour et de la nuit, (et sache) comment il faut que tu intercèdes auprès du
Seigneur, etque tu pries à chaque temps. En effet, mon Créateur m’a enseigné
cela. Il m’a dit les noms de toutes les bêtes sauvages, des animaux et des
oiseaux du ciel, ensuite le Seigneur m’a fait comprendre le nombre des heures du
jour et de la nuit, il m’a exposé comment les anges glorifient le Seigneur.
1h, veille du jour — Comprends qu’à la première heure
lever du soleil, la prière de mes
enfants monte vers le Seigneur.
2h— La prière et demande des anges. Les prières et les pétitions des anges
prennent place.
3h—
Les oiseaux du ciel glorifient le Seigneur.
Les
oiseaux des cieux le glorifient.
4h
— Adoration des spirituels.Les êtres spirituels se
prosternent.
5h
— Les bêtes et tous les animaux le glorifient.Tous les animaux
sauvages et les bêtes le saluent.
6h— La demande des chérubim. Les pétitions des kirubel (chérubim)
prennent place.
7h
— Les anges entrent auprès du Seigneur, puis ils se
départent de lui, car à cette heure la prière de tous les vivants monte vers le
Seigneur.Tous les anges
entrent dans la présence de Dieu et sortent, car à cette heure les prières de
tous ce qui est vivant montent vers
Dieu.
8h
— Les lumineux êtres célestes le
glorifient. Les brillants résidents du ciel le
louangent.
9h
— Les anges du Seigneur qui se tiennent devant le
trône du Très-Haut le servent.Les anges de Dieu qui se tiennent devant le trône du
Très-Haut lui rendent honneur.
10h
— L’Esprit saint fait de l’ombre sur les eaux. Les
démons s’enfuient et s’éloignent des eaux tout le jour, sinon personne ne
pourrait boire l’eau car elle corromprait le corps à cause des démons
mauvais. Si le prêtre prend de l’eau, y
mélange l’huile sainte et oint les malades et ceux qui ont des esprits impurs,
ils seront guéris de leurs maladies.Le saint Esprit ombrage les eaux et
les démons se retirent des eaux en fuyant. Et si chaque jour à cette heure le
saint Esprit n’ombrageait pas les eaux, personne ne pourrait boire des eaux, car
sa chair serait détruite par les mauvais démons. Et si le prêtre prend l’eau à
cette heure et ajoute une huile sainte pour oindre de ce mélange les malades et
ceux qui sont possédés d’esprits souillés, ils seront guéris de leur
maladie.
11h
— Joie des justes. Les glorifications des justes prennent
place.
12h— Le Seigneur Très-Haut reçoit la prière et la demande des enfants des
hommes. Dieu le Très-haut reçoit les prières et les pétitions de tous les
enfants des hommes.
1h, veille de la nuit — À la première heure de la nuit coucher du soleil, les démons rendent
grâce au Seigneur Très-Haut et n’ont pas de méchanceté contre personne durant
leur service.Aucun mal ni danger pour personne n’est en eux jusqu’à ce qu’ils
finissent leur service d’honneur.
2h
— Les poissons le glorifient, toutes les bêtes et
monstres marins qui se trouvent dans l’eau.
3h
— Le feu le glorifie jusqu’aux infimes profondeurs.
À cette heure, personne ne peut s’entretenir avec le Seigneur.
4h
— Les séraphim lui disent ‘Saint saint saint’. Les surafel
(séraphim) le proclame Saint. [(Migne) Mon fils,
avant mon péché j’entendais leurs ailes battre dans le paradis avec un son
harmonieux consacré à leur service dans le temple].
5h
— Les eaux qui sont au-dessus des cieux le
glorifient (le cri des anges était semblable au bruit de grandes roues), et les
flots crient vers le Seigneur des paroles de glorification.Les anges
criaient la louange vers Dieu comme le cri d’une grande roue, comme le cri des
vagues de la mer. [(Migne) Mon fils
Seth, à cette heure les anges et moi entendions le bruit des grandes eaux
élevant leur voix pour rendre gloire à Dieu par le signe caché de Dieu qui les
agite].
6h
— Les nuées glorifient le Seigneur avec crainte et
terreur.Les nuages louangent Dieu avec tremblement de
crainte. [(Migne) Assemblage
des nuées. Terreur religieuse qui marque le milieu de la nuit].
7h— Toute la terre se tait, ainsi que tout ce qui est sur elle, et les eaux
dorment. Si le prêtre prend de l’eau et mélange d’huile sainte (ex. huile de lampe d’église) et oint les
malades et ceux qui ne dorment pas suite à une grande souffrance, ils seront
guéris et ceux-là dormiront.La terre est jetée dans le silence avec tout ce qui
était dessus et les eaux dorment. Si le
prêtre etc. [(Migne) Repos des pouvoirs et
de toutes les natures et que
les eaux dorment. Si le prêtre etc.].
8h
— La terre fait sortir l’herbe et les plantes, et
fait pousser les arbres.La terre fait pousser herbes et plantes vertes, et
fait sortir feuilles et fruits des arbres. [(Migne) Actions de
grâces à Dieu pour la production des herbes et des graines quand la rosée
céleste descend sur elles].
9h
— Les anges servent le Seigneur et la prière des
enfants des hommes entre devant le Seigneur Très-Haut.Les anges accomplissent leur service
en honneur à Dieu et la prière des enfants des hommes vient dans la présence de
Dieu Très-Haut.
[(Migne) Service des
anges qui se tiennent devant le
trône de la Grandeur].
10h
— Les portes du Ciel s’ouvrent et la prière de mes
fidèles enfants est entendue, et les demandes qu’ils font sont exaucées par le
Seigneur. À ce même moment, au bruit des ailes des séraphim, les cops chantent
et glorifient le Seigneur. À cette heure où les séraphim battent des ailes et le
coq chante, tout ce que l’humain demande est accordé. Les portes du
Ciel sont ouvertes et Dieu entend la prière des enfants des croyants et la
pétition qu’ils demandent à Dieu leur est accordé. Au bruit des ailes des
séraphim à ce moment-là les coqs coqueriquent et louangent Dieu.
[(Migne) Adoration
des hommes. La porte du Ciel s’ouvre et laisse entrer les prières de tout ce qui vit ; elles se prosternent
puis sortent].
11h
— Joie et allégresse sur la terre quand le soleil
entre dans le paradis et sa lumière se lève dans toutes les extrémités du monde
et éclaire les créatures. À la 11er heure, joie et allégresse sur toute
la terre car le soleil entre dans le Jardin et sa lumière se lève dans les
confins du monde et illumine tout ce qui est créé.
12h
— Que mes enfants se tiennent devant le Seigneur et
le servent. À cette même heure il y a un silence chez tous les êtres célestes.
À la
12e heure il convient que mes enfants se tiennent devant Dieu et lui rendent
hommage, car un silence s’impose à cette heure sur tous les êtres célestes.
[(Migne) Attente et
profond silence parmi tous les ordres des lumières et des esprits jusqu’à ce que
les prêtres placent des parfums devant Dieu, puis tous les ordres et toutes les
pouvoirs célestes se séparent].
============
Inspire-moi
de saints cantiques : mon âme, bénis le Seigneur !
L’éclat pompeux de ses ouvrages, dès la naissance des âges, fait l’étonnement
des mortels. Les feux célestes le couronnent, les flammes qui l’environnent sont
ses vêtements éternels. Pompignan
============
UNIS POUR L'ÉTERNITÉ | Rev.
Baring-Gould 1884, Legends of the Patriarchs and the Prophets, p.15
(traduction révisée)
Au commencement de la création du ciel et de
la terre, les anges furent créés libres d’arbitre, et d’intelligences, et d’être
heureux de son amour et de sa volonté, unis à Dieu par la pensée et l’action pour l'éternité.
Libres, c’est avoir son propre
jugement. Heureux, c’est n’avoir besoin que de
connaître sa volonté et savoir son amour. Unis, c’est n’être des êtres spirituels qui
ne font qu’un par son Esprit.
Dieu est parfaitement bon
et pur. Sa science et son intelligence à l’infini sont la source de toutes les
sciences et intelligences. Seul Créateur des vivants, visibles ou invisibles de
toutes formes. Il ravive et anime les esprits, les âmes et les corps de tous
uniquement par sa présence. Sa puissance est sans borne, comme sa miséricorde
envers ses créatures. L’être à la sagesse suprême, fabuleux, insondable. Nul ne
connaît l’étendue de sa puissance qui dépasse
l’entendement.
C’est par leur libre
arbitre qu’un petit groupe d’anges vint jusqu’à s’opposer à Dieu par désaccord à
sa volonté. Le conflit fut suivi par la guerre dans le ciel dont parle Jean dans
l’Apocalypse (xii. 7) : Il y eut la guerre dans le ciel, Michael et ses anges
combattirent contre le dragon et ses anges qui ne prévalurent pas, leur place ne
fut plus trouvée au ciel. Ce dragon (forme sous laquelle satan apparut lorsque
Dieu lui retira son vêtement de splendeur], depuis qu’il a été chassé du ciel
sur terre, avec ceux qui se sont joints à lui, trompe le monde entier.
Ce conflit survint
aussitôt que satan voulut se faire adorer comme Dieu l’est de ses milices
célestes (Ésaie xiv. 13) : Tu as dit dans ton coeur, je monterai au ciel,
j’élèverai mon trône au-dessus des
anges des étoiles de Dieu, je m’assoirai
sur la montagne de l’assemblée du côté nord, je monterai au-dessus des
anges des hautes nuées, je serai comme le
Très-Haut. Cela fut désigné chute des anges ou anges déchus.
Les myriades d’anges de
Dieu combattent où se trouvent ses ennemis, que ce soit sur terre, sur mer, ou
au ciel, comme dit le prophète David : Je t’invoque car tu m’exauces, O Dieu,
dans ma détresse j’ai invoqué l’Éternel, j’ai crié vers mon Dieu, et de son
palais il a entendu ma voix, mon cri est parvenu à ses oreilles jusqu’à
lui. (Psaumes 17.6,
18.7)
============
ARCHANGES JUSTICIERS | Charles 1893, The Book
of Enoch, c. 9, transl. (guèze) Dillmann ; Charles 1896, The Book of the
Secrets of Enoch, c.1, transl. (slave) Morfill
Quand la terre se plaint
des injustes, les hommes périssaient, ils élevèrent leur voix qui monta jusqu’au
ciel. Du ciel, Michael, Gabriel, Raphael et Ouriel regardèrent en bas et virent la grande quantité de
sang versé sur la terre, et tous les méfaits perpétrés sur la terre. Ils se
dirent l’un l’autre :
— La terre qui a formé
les habitants fait porter l’écho de leurs cris jusqu’à la porte du Ciel. Et
c’est vers vous maintenant, saints du ciel, que les âmes des humains se
plaignent et disent : Faites-nous justice auprès du Très-haut.
Et ils parlèrent à leur
Seigneur Roi :
— Élohim, Seigneur des seigneurs, Roi des
rois sur toutes les générations des âges ! Gloire à ton saint Nom et au trône de
ta gloire dans tous les âges ! Tu es glorieux et béni par ce que tu as fait, tu
as domination sur tout ! Toutes choses sont nues et découvertes à ta vue,
tu vois tout et rien ne peut se cacher à toi !
Tu as vu tout ce qu’azazel a fait et enseigné, les
injustices qu’il a révélées sur terre, ainsi que les choses formées aux cieux
qui sont cachées au monde. Et shemihazah, à qui tu as donné autorité
pouvoir de
diriger ses affiliés, leur a révélé des enchantements pour aller vers les filles
de la terre et coucher avec elles. Ils se sont corrompus avec les femmes à qui
ils ont révélé ces péchés, et elles ont enfanté des géants qui ont rempli la
terre entière de sang et d’injustices. Voici, maintenant les âmes des morts se
plaignent et gémissent jusqu’à la porte du Ciel, leurs plaintes montent parce
qu’ils n’arrivent pas à se détourner des injustices qui sont faites sur terre.
Tu connais toutes choses avant qu’elles arrivent, tu connais cette chose et
chaque chose qui les affecte, mais tu ne nous as rien dit. Que devons-nous
faire ?
Le Très-haut saint
glorieux dit d’envoyer Ouriel vers Noah [1056–2006 de la
création] fils de Lamech pour lui dire
:
— Dis-lui en mon Nom :
Cache-toi. Et révèle-lui la fin qui approche, que la terre entière va être
détruite par un déluge qui viendra à présent, que tout ce qui est sur la terre
sera totalement détruit. Avertis-le ainsi pour qu’il en échappe et que sa lignée
soit préservée pour les générations.
Et le Seigneur dit à
Raphael :
— Attache pied et main
d’azazel et mets-le dans le noir.
Fais une ouverture au désert de Dudael et mets-le dedans, mets sur lui de
rugueuses pierres acérées et couvre-le de noir, qu’il y reste pour toujours.
Couvre sa face qu’il ne voie pas la lumière, et au grand Jour du jugement il
sera jeté au feu.
Guéris la terre, annonce
la guérison de la terre que ces anges ont souillée, car Je guérirai la terre et
les enfants des hommes ne périront pas tous à cause des secrets que les vigiles
ont révélés et enseignés à leurs fils. La terre entière a été souillée à travers
les enseignements malfaisants d’azazel, qu’à lui incombe tous les
péchés.
Et Dieu dit à Gabriel :
— Procède contre les
enfants de fornication des réprouvés et détruis les enfants de fornication des
vigiles parmi les humains. Fais-les sortir et envois-les l’un contre l’autre
qu’ils se détruisent en combattant l’un contre l’autre et n’aient pas de longs
jours. Aucune requête que leurs pères te feraient à leur sujet ne sera acceptée
malgré leur espérance de vie de 500 ans et de vie éternelle.
Le Seigneur dit à Michael
:
— Va annoncer à shemihazah et ses affiliés qui se sont
unis aux femmes jusqu’à se souiller avec elles dans leurs impuretés, qu’ils
verront leurs fils bien-aimés se faire tuer à mort l’un l’autre. Attache-les
sous les collines de la terre pendant 70 générations, jusqu’au jour de leur
achèvement et leur jugement, jusqu’à ce que le jugement s’accomplisse pour
toujours à jamais. En ces jours ils seront conduits vers l’abysse de feu où ils
seront enfermés dans le tourment pour toujours à jamais en prison. (shemihazah sera brûlé) et quiconque est
condamné sera attaché ensemble et détruit avec eux jusqu’en fin de toutes les
générations. Détruis totalement les âmes pleines de convoitise et les enfants
des vigiles qui ont égaré la race humaine ; détruis totalement l’oppression de
la surface de la terre, que tout acte malveillant cesse.
Et quand le plant de
justice et de droiture messie paraitra, le labeur prouvera une bénédiction. La justice et la droiture
seront rétablies à tout jamais dans la joie. Quand tous les justes réchapperont,
ils vivront jusqu’à engendrer 1,000 enfants et tous les jours de leur jeunesse
et leurs sabbats seront complétés en paix.
En ces jours toute la
terre sera labourée avec justice, entièrement plantée d’arbres, et pleine de
bénédiction. Tous arbres délicieux y seront plantés et les vignes y seront
plantés. Le plant de vigne qui y sera planté portera du vin en abondance et
toutes les semences qui y seront semées porteront 10,000 pour une mesure, et une
mesure d’olive produira 10 presses d’huile.
Nettoie totalement la
terre des oppressions, des injustices, des péchés, des impiétés et des impuretés
qui ont été commis sur terre : détruis-les de la terre. Que tous les enfants
humains deviennent justes et que toutes les nations m’offrent des louanges
d’adoration et me vénèrent tous lorsque la terre sera entièrement nettoyée des
corruptions, des péchés, des tourments et des châtiments. Car Je ne (les) lui
enverrai plus jamais, de génération en génération pour toujours.
En ces jours J’ouvrirai
les chambres de bénédiction qui sont au ciel pour les envoyer en bas sur terre
sur le travail et labeur des enfants des hommes. Justice et paix seront fiancées
dans toutes les générations du monde et durant tous les jours du
monde.
Dieu aima ce grand sage
bienfaisant et l’accueillit pour qu’il voie les résidences célestes des royaumes
du grand Dieu sage et immuable, inconcevable Maître de tout, et la gloire
merveilleuse de : − toutes
les positions lumineuses maintenues par les servants anges du Seigneur ; −
l’inapprochable trône du Seigneur ; − les
degrés et manifestations des armées incorporelles ;
et pour être le témoin
visuel de : −
l’administration indicible de la multitude des créatures et de la variété des
aspects ; − le chant indescriptible de l’armée des chérubim ; pour qu’il témoigne intégralement de ce monde
infini.
============
ANGES SECOUREURS | Gervaise
1699, La vie de s. Martin
Quoiqu’il y eut déjà
beaucoup de chrétiens dans les plus grandes villes, il y en avait cependant très
peu, ou presque pas dans la campagne. C’était là ou l’idolâtrie s’était
retranchée comme dans son fort depuis que les adorateurs d’idoles tombèrent dans
le mépris, qu’ils eurent été dégradés et déclarés incapables de fonctions et
d’emplois publics par les empereurs chrétiens. Ceux qui étaient plus attachés à
leur superstition se retirèrent dans les campagnes afin d’avoir la liberté
d’exercer du culte sacrilège qu’ils rendaient aux idoles.
C’est de là qu’on croit
que leur a été donné le nom de païens, pagani en latin, d’ou dérive
le mot pagus qui signifie bourg ou village, comme qui aurait voulu dire habitant
des villages, ou paisans. C’était aussi dans ces endroits les plus retirés que
le démon exerçait sa tyrannie avec plus de cruauté. Je ne sais si la brutalité
et la stupidité des habitants de ce lieux y contribuait, ou si les démons se
plaisent davantage dans les endroits solitaires que dans les lieux habités, mais
des personnes dignes de foi ont observé pendant leur séjour parmi les infidèles
que ces esprits malins ont plus de liberté d’y nuire, et qu’ils sont plus
redoutés par ces misérables idolâtres que dans les villes et les lieux les plus
habités.
Il y aurait lieu de croire
que c’était pour achever de détruire l’emprise des démons dans les déserts, que
Dieu inspira tant de solitaires de quitter les villes et de s’aller cacher dans
ces lieux écartés pour y attaquer ces esprits de ténèbres dans leur fort. Ce fut
aussi à la campagne que Martin [316–397] s’attacha dans les premières années de son épiscopat évêque de
Tours, rien ne convenait mieux à cet
esprit d’humilité dont il était rempli, ni à un apôtre comme lui de commencer
les fonctions de son ministère par où Jésus a lui-même fait ainsi que les douze
premiers qu’il a formés, je veux dire par annoncer le Royaume de Dieu aux
pauvres et aux personnes simples, et les plus grossières.
On ne peut s’imaginer
combien de sueurs, de fatigues et de travaux il lui fallut essuyer, ni à combien
de dangers il exposa sa vie pour procurer la connaissance de Dieu à ces païens
encore à demi barbares. Comme il détruisait autant qu’il put les temples des
fausses divinités, sitôt qu’il avait affranchi de ces servitudes les habitants
d’un lieu, il avait soin d’élever à l’instant sur leurs ruines des églises et
d’y consacrer des autels au vrai Dieu. Sa divine bonté daigna lui faire
connaitre en plusieurs rencontres, par les prodiges qui autorisèrent ses
entreprises, combien son zèle lui était agréable. Car si les païens des environs
s’y opposaient comme il arrivait souvent, et que les nouveaux chrétiens ne
fussent pas assez forts, ni en assez grand nombre pour leur résister, il
l’aidait alors du ministère de ses anges. On les a vu plus d’une fois combattre
pour lui, et mettre en fuite des troupes d’idolâtres qui étaient venus s’opposer
à la démolition de ces édifices.
Il y avait dans un bourg,
que Severe Sulpice appelle le Lepreux, qu’on croit être de Louroux, en Touraine
près de Mantelan, un ancien temple d’idoles fort fréquenté, devenu extrêmement
riche par les dons qu’on y faisait de tous côtés. Martin, après avoir annoncé
l’évangile aux habitants du lieu et en avait converti plusieurs à la foi, voulut
à son ordinaire travailler avec eux à sa destruction. Mais les païens du bourg
et des environs ayant été avertis, s’y assemblèrent en si grand nombre et avec
tant de fureur, qu’il fut repoussé avec ceux de sa suite avec perte. Plus touché
de voir la force de Jésus Christ surmontée en quelque façon par celle du démon,
que confus du mépris et de la raillerie auxquels il s’était exposé, il s’alla
cacher dans un lieu désert peu éloigné du bourg et y passa trois jours entiers
sans manger, prosterné face contre terre, couvert de cendre et d’un cilice,
demandant à Dieu avec larmes qu’il lui plut d’employer son bras tout puissant
dans une occasion ou la force humaine avait été obligé de succomber. Trois jours
ne furent pas plus tôt expirés que deux anges se présentèrent à lui, armés de
lances et couverts de boucliers, tout disposés à livrer combat aux esprits de
ténèbres. Ils lui dirent qu’ils avaient été commandés exprès pour l’aider dans
le dessein qu’il avait formé, et mettre en fuite toute cette multitude de
barbares qui l’avaient obligé de fuir lui-même. Qu’il retourne donc sur le champ
achever avec son zèle ordinaire la démolition du temple qu’il avait commencée.
Martin se leva à l’instant, et revenu au bourg assuré de la victoire, il démolit
ce fameux temple de fond en comble, renversa ses autels, brisa en poudre les
idoles sans que les païens y firent aucune résistance.
Une vertu toute semblable,
ayant autrefois frappé d’aveuglement l’armée des assiriens
assyriens
lorsqu’elle assiégeait le prophète Élisée dans la ville de Dothan, les rendit
immobiles pendant toute l’action. Et les yeux de leurs âmes s’étant ouverts
après, ils reconnurent que c’était-là l’ouvrage du vrai Dieu dont seule la
puissance avait pu les empêcher de résister à un homme qui paraissant la
faiblesse même, qu’ils avaient repoussé honteusement trois jours auparavant.
Ils crurent en Jésus
Christ, et rendant gloire, ils détestèrent leurs idoles dont ils reconnaissaient
l’impuissance, et se disposèrent tous à recevoir le baptême que le st évêque
leur conféra après les avoir instruits suffisamment dans la
foi.
============
ANGES DE LUMIÈRE | Emmerich,
Vie notre-seigneur Jésus Christ, tome 3, trad. (allemand) Duley et Ébeling,
Téqui 1922, ou Passion de Jésus Christ
Jésus rendit son âme dans
un grand cri. Son âme lumineuse pénétra dans la terre au pied de la croix, et
plusieurs anges l’accompagnaient avec Gabriel. Resplendissant de lumière, le
seigneur fut porté en triomphe
en enfers par les anges, sa divinité
saint Esprit resta unie à son
âme, autant qu’à son corps pendu sur la croix. [...] Il se montra en juge sévère
quand il approcha le fond de l’Abîme.
L’enfer a la forme d’une
voûte immense taillée dans un roc d’aspect épouvantable, partout les ténèbres
règnent à part une lueur très faible de reflet métallique. À l’entrée sont
d’énormes portes noires dont la seule vue fait frémir. Lorsque les portes furent
enfoncées, un horrible hurlement se fit entendre quand l’horrible monde des
ténèbres apparut. L’enfer ressemble à un regroupement d’hommes et de maisons au
milieu des champs où la discorde, la haine et le désespoir règnent, et tout est
désordonné. En enfer sont d’affreuses cavernes où règnent les ténèbres, la
malédiction et le désespoir, il y a des déserts et des marais remplis de
choses qui suscitent le dégoût et l’horreur. Ici l’haineuse discorde des
réprouvés, là toutes sortes de perversité et de mensonge punissables de
tourments infinis. Tout est désolation et seulement la pensée que chacun doit
récolter ce qu’il a semé par ses péchés d’après la justice de Dieu. La nature
démoniaque du péché est à nu et le serpent dévore ceux qui le nourrissaient dans
leur sein.
Quand les anges ouvrirent
les énormes portes, un chaos de plaintes blasphématoires et hurlements injurieux
se firent entendre. Les anges terrassèrent les armées de démons et la plupart
furent enchaînés, tous contraints de reconnaître
Jésus et de le révérer, ce qui fut pour eux un supplice cruel. Au milieu de
l’enfer se trouve un abîme de ténèbres, lucifer y fut précipité, chargé de
chaînes, et des vapeurs noires s’étendirent autour de lui. D’innombrables
troupes d’âmes rachetées sortirent du purgatoire de l’enfer pour accompagner
Jésus au paradis.
============
ANGE DE LA MORT |
Ginzberg 1911, The
Legends of the Jews, volume 3, p.462 et 446
Tout comme il avait
prononcé onze bénédictions, Moïse composa onze psaumes pour les onze tribus
bénies par lui. Ces psaumes de Moïse furent plus tard mis dans le Psautier de
David où les psaumes d’Adam, de Melchisédec, d’Abraham, de Salomon, d’Asaph et
des trois fils de Koré ont aussi trouvé leur place. Voici les premiers psaumes
de Moïse. Ce psaume de Moïse va à la tribu de Lévi qui demeurait sous l’ombre du
Tout-Puissant dans le Sanctuaire :
–
Tu détournes l’homme
de la destruction en disant : Retournez fils d’hommes, pardonnez le père de la
tribu de Réuben qui a péché, revenez à Dieu. Celui qui habite dans le lieu
secret du Très-Haut demeurera sous l’ombre du Tout-Puissant.
Ce psaume revient à
la tribu de Judah dont le nom signifie louange au
Seigneur :
–
C’est une bonne chose
de remercier le Seigneur.
Ce psaume va à Benjamin,
car le Sanctuaire se tenait dans son lot, d’où ce psaume se termine
ainsi :
–
Le Seigneur est vêtu
de majesté. O Seigneur, la sainteté revient à ta maison pour toujours.
Le psaume composé par
Moïse est pour la tribu de Gad. Élie qui était membre de cette tribu devait
détruire les fondements des idolâtres et lever la vengeance du
Seigneur contre eux :
–
O Seigneur, brille
toi Dieu à qui revient la vengeance, toi Dieu à qui revient la vengeance.
Ce psaume va à la
tribu des instruits d’Issacar, cette tribu s’occupait du livre des louanges de
la Torah :
–
Viens, chantons au
Seigneur, faisons de joyeux sons au Rocher de notre salut.
Moïse eut encore d’autres
bénédictions pour chaque tribu, mais sachant que son temps touchait son terme il
les inclut tous en une bénédiction :
–
Bienheureux es-tu O
Israel, qui est un peuple comme toi sauvé par le Seigneur, le bouclier de ton
secours et l’excellence de ton épée.
Par ces mots il répondait
en même temps à une question qu’Israel mit devant lui :
— Maître Moïse,
dis-nous quelle bénédiction Dieu nous accordera-t-il dans le monde futur ?
— Je ne peux la décrire
mais je peux vous dire d’être heureux de ce décret envers vous, répondit-il.
Au même moment Moïse
implora Dieu de restituer à Israel dans le monde futur l’arme céleste qu’il leur
avait repris après l’adoration du veau d’or. Et Dieu dit :
— Je jure de leur
rendre.
Quand Moïse termina sa
bénédiction, il demanda à Israel de pardonner sa sévérité envers eux.
— Vous avez beaucoup
supporté de moi pour accomplir la Torah et ses commandements,
pardonnez-moi.
— Notre maître et
seigneur, c’est pardonné, répondirent-ils.
Ce n’était pas à leur tour
de lui demander pardon mais ils le firent par ces mots :
— Nous avons souvent
soulevé ta colère et t’avons imposé de nombreuses charges, pardonne-nous
maintenant.
— C’est pardonné,
dit-il.
— L’heure est venue de
partir du monde, des gens vinrent lui dirent.
— Béni soit le
Nom
de celui qui vit et endure en toute éternité ! dit Moïse.
Se tournant vers Israel,
il dit :
— Quand vous serez
entrés en terre d’Israel, je vous prie de vous souvenir de moi et de mes os, et
ne pas dire ‘Malheur au fils d’Amram qui courrait devant nous comme un cheval
mais ses os sont restés au désert’.
— O notre maître, dit
Israel, que deviendrons-nous quand tu seras parti ?
— Dieu était avec vous
quand j’étais avec vous, dit Moïse, mais ne pensez pas que tous les signes et
les miracles qu’il a faits par moi ont été faits pour moi, mais pour votre bien,
et pour son amour et sa miséricorde. Il exécutera vos souhaits si vous avez foi
en lui.
Ne vous confiez pas aux
princes fils d’homme qui ne sont d’aucun secours. Que pouvez-vous attendre du
secours d’un homme créé de chair et de sang, qui ne peut se protéger de la mort
? Mettez votre confiance en la parole de celui qui soulève le monde, qui vit et
endure en toute éternité. Que vous soyez à charge de péché ou non, déversez
votre coeur devant lui, tournez-vous vers lui.
— Le Seigneur est Dieu,
le Seigneur est Dieu, notre force et refuge en Dieu, dit Israel.
Une voix du ciel retentit
en disant :
— Moïse, pourquoi
t’efforces-tu en vain ? Tu n’as qu’une demi-heure à vivre dans le monde.
Moïse, à qui Dieu avait
montré la rétribution des hommes pieux dans le monde futur et qu’il ouvrirait
les portes du salut et de la consolation à Israel par la suite, dit alors :
— Réjouis-toi O
Israel : qui est un peuple comme toi sauvé par le Seigneur ?
— Habitez en paix, je
vous reverrai à la résurrection, dit-il en faisant ses adieux au peuple en
pleurant.
Et il s’éloigna d’eux en
pleurant fortement. Israel éclata en larmes si fortement que leurs lamentations
s’élevèrent au plus haut ciel. Moïse retira son vêtement du dessus, déchira sa
tunique et jeta de la poussière sur sa tête, la recouvrant comme ceux qui sont
en deuil. Il se rendit vers sa tente dans cet état, au milieu des larmes et des
lamentations, et dit :
— Malheur à mes pieds
qui n’entrent pas en terre d’Israel, à mes mains qui n’en cueillent pas ses
fruits, à mon palais qui ne goûte pas les fruits de la terre où coulent le lait
et le miel.
Moïse prit un parchemin où
il écrivit le Nom ineffable et le livre du chant, et
alla le remettre à Josué. Arrivé dans la tente de Josué, Josué étant assis,
Moïse resta debout penché devant lui sans être remarqué par Josué. Par ce
traitement irrespectueux, Dieu fit en sorte que Moïse puisse souhaiter la mort
de lui-même, car Moïse avait prié Dieu de le laisser vivre ne fût-ce comme un
simple citoyen. Dieu agréa sa prière et lui dit :
— Si tu n’as pas
d’objection à te subordonner à Josué, alors tu vivras.
Après ce consentement,
Moïse partit écouter l’enseignement de Josué. Les gens s’étaient rassemblés
devant la tente de Moïse, selon leur habitude, pour écouter de lui la parole de
Dieu. Ne le trouvant pas et apprenant qu’il était parti chez Josué, ils y
allèrent aussi et trouvèrent Josué assis et Moïse debout. Ils dirent à
Josué :
— À quoi penses-tu
assis, pendant que ton maître Moïse se tient les mains jointes penché devant toi
?
Indignés vis-à-vis de
Josué, ils l’auraient sitôt tué dans leur colère si une nuée n’était descendue
s’interposer entre le peuple et Josué. Josué remarqua que Moïse se tenait face à
lui et se leva en pleurant avec larmes :
— O Moïse mon père et
maître, qui m’a élevé comme un père dès ma jeunesse, qui m’a instruit avec
sagesse, pourquoi me faire une telle chose qui m’apporterait une punition
divine ?
Les gens demandèrent alors
à Moïse de les instruire comme d’habitude dans la Torah.
— Je ne suis pas permis
de faire ainsi, leur dit- il.
Ils ne cessèrent de
l’importuner jusqu’à ce qu’une voix du ciel retentît en disant :
— Apprenez de
Josué.
Les gens furent d’accord
de reconnaître Josué comme maître et s’assirent face à lui pour écouter son
enseignement. Et Josué commença à les enseigner, Moïse assis à sa droite,
Éléazar et Itamar les fils d’Aaron à sa gauche. Josué commença par ces mots
:
— Louange à Dieu qui
prend plaisir aux hommes pieux et à leurs enseignements !
Au même instant les
trésors de sagesse quittèrent Moïse et allèrent dans la possession de Josué, à
tel point que Moïse fut dans l’incapacité de suivre l’enseignement de son
disciple Josué. Quand Josué termina l’instruction, Israel demanda à Moïse de
revoir avec eux ce que Josué avait enseigné.
— Je ne sais comment
répondre à votre demande, leur dit- il.
Il essaya d’expliquer
l’enseignement de Josué mais ne le pouvait pas car il n’avait pas compris. Il
dit à Dieu :
— Seigneur de
l’univers, je désirais la vie jusqu’à maintenant mais à présent je souhaite la
mort. Plutôt cent fois mourir que jalouser une seule fois.
Dieu perçut que Moïse
était prêt à mourir et il dit à l’ange Gabriel :
— Va me chercher l’âme
de Moïse.
— Comment présumer
l’approcher pour prendre son âme, dit-il, qui surpasse soixante myriades de
mortels ?
Dieu chargea l’ange
Michael d’aller chercher l’âme de Moïse mais il refusa avec larmes sous les
mêmes motifs que Gabriel. Dieu dit alors à l’ange Zagzagel
:
— Va me chercher l’âme
de Moïse.
— Seigneur de
l’univers, j’ai été son maître et lui mon disciple, comment pourrais-je prendre
son âme ?
Et Samael
ange de la mort parut devant Dieu et dit :
— Seigneur de
l’univers, Moïse le maître d’Israel, est-il vraiment plus grand qu’Adam que tu
as créé à ton image et ta ressemblance ? Moïse est-il plus grand peut-être que
ton ami Abraham, qui pour la gloire de ton Nom
s’est jeté dans la fournaise ardente ? Moïse est-il plus grand peut-être
qu’Isaac qui fut d’accord d’être attaché sur l’autel en sacrifice pour toi ?
Est-il plus grand aussi que ton premier-né Jacob, ou que ses douze fils, tes
arbrisseaux ? Pourtant aucun d’eux ne m’a échappé. Permets-moi d’aller chercher
l’âme de Moïse.
— Pas un d’eux tous ne
l’égalent, répondit Dieu. Comment prendras-tu son âme, par sa face ?
Comment approcheras-tu sa face qui a regardé ma face. Par ses mains ?
Comment approcheras-tu ses mains ont reçu la Torah. Par ses pieds ? Comment
approcheras-tu ses pieds ont touché mes nuages ? Non, tu ne pourras pas du tout
l’approcher.
— Néanmoins je te prie
de me permettre d’aller chercher son âme, dit Samael.
— Tu as mon
consentement, dit Dieu.
Samael sortit de la
présence de Dieu en grande jubilation. Il prit son épée, se ceignit de cruauté,
s’enveloppa grandement de colère et de rage et se rendit vers Moïse. Quand
Samael aperçut Moïse, qui était occupé à écrire le Nom ineffable, une flèche de feu jaillit de sa bouche, ses yeux et son
visage irradiaient autant que le soleil qu’il semblait être un ange des armées
du Seigneur. Samael s’effraya tremblant et pensa :
— C’était vrai quand
les autres anges ont déclaré qu’ils ne pouvaient prendre l’âme de Moïse.
Moïse sut que Samael
viendrait, et avant son arrivée, il avait levé les yeux et regardait Samael.
C’est à cela que les yeux de Samael s’obscurcirent à la radiante face de
Moïse ; il tomba sur sa face saisi des douleurs d’une femme qui accouche et
ne put ouvrir la bouche dans sa terreur. Moïse s’adressa à
lui :
— Samael, Samael. Mon
Dieu dit ‘Il n’y a pas de paix pour les méchants’. Pourquoi te tiens-tu devant
moi ? Sors tout de suite d’ici ou je te coupe la tête.
— Mon maître,
répondit Samael tremblant avec crainte, pourquoi être en colère contre moi,
donne-moi ton âme car ton temps est venu de quitter le monde.
— Qui t’envoie vers moi
?
— Celui qui a créé le
monde et les âmes.
— Je ne te remettrai
pas mon âme.
— Toutes les âmes
depuis la création du monde sont remises dans mes mains.
— Je suis plus grand
que tous les autres venus dans le monde, j’ai eu avec l’Esprit de Dieu une
communion plus grande que toi et vous ensemble.
— Sur quoi se base ta
prédominance ?
— Ne sais-tu pas que je
suis le fils d’Amram, sorti circoncis du ventre de ma mère, qui non seulement ai
marché à l’âge de trois jours mais ai parlé avec mes parents, qui n’ai pris
aucun lait de ma mère jusqu’à ce qu’elle reçoive son salaire de la fille de
pharaon.
Quand j’ai eu trois mois
ma sagesse était si grande que j’ai prophétisé que je recevrai plus tard la
Torah de la main droite de Dieu. À l’âge de six mois je suis entré dans le
palais de pharaon et retirai la couronne de sa tête.
À 24 ans j’apportai les
dix plaies sur pharaon et les égyptiens, tuai leur ange gardien et conduis les
soixante myriades d’Israel hors d’Égypte. J’ai séparé la mer en douze parts et
conduit Israel au milieu. J’ai noyé les égyptiens de la même manière. Ce n’est
pas toi qui aies pris leur âme, mais moi.
C’est aussi moi qui ai
transformé l’eau amère en douce, je suis monté au ciel et ai parlé là avec Dieu
face à face. J’ai taillé deux tables de pierre où Dieu a écrit la Torah à ma
demande, j’ai demeuré au ciel 120 jours et autant de nuits où je suis resté
sur le trône de gloire comme un ange. Pendant tout ce temps, je n’ai consommé ni
pain ni eau. J’ai conquis les habitants du ciel et fis connaître leurs secrets à
l’humanité.
J’ai reçu la Torah de la
main droite de Dieu et sur son ordre j’ai écrit 613 commandements qu’ensuite
j’ai enseignés à Israel. J’ai aussi fait la guerre contre les héros de Sihon et
d’Og, créés avant le déluge, si grands que les eaux du déluge n’ont pu atteindre
leurs chevilles, par mon bâton j’ai tué les deux héros dans la guerre contre eux
et décrété au soleil et à la lune de s’arrêter. (Nombres
21.21)
Où y-a-t-il peut-être dans
le monde un mortel qui pourrait faire tout cela ? Comment oses-tu méchant,
prétendre vouloir prendre mon âme pure qui me fut donnée avec la sainteté et
avec la pureté du Seigneur de sainteté et de pureté ?! Tu n’as pas le
pouvoir de t’asseoir où je m’assois, ni de te tenir où je me tiens. Pars
sur-le-champ d’ici car je ne te remettrai pas mon âme.
Terrorisé, Samael retourna
vers Dieu pour lui rapporter les paroles de Moïse. La colère de Dieu s’enflamma
contre Samael :
— Va me chercher l’âme
de Moïse. Si tu ne le fais pas, je te déchargerai de ta fonction de prendre les
âmes des hommes et j’en investirai un autre.
— O Seigneur
Dieu de l’univers dont les actions sont terribles, implora Samael, dis-moi
d’aller dans le shéol et de le renverser de haut en bas, et de bas en haut, je
le ferai aussitôt sans hésiter, mais je ne peux paraître devant Moïse.
— Pourquoi pas je te
prie ?
— Je ne peux le faire
parce qu’il est comme les princes de ton grand chariot, des éclairs et des
flèches de feu sortent de sa bouche quand il me parle, comme les séraphim
lorsqu’ils t’acclament et te glorifient de louanges. Je te prie de ne pas
m’envoyer vers lui car je ne peux paraître devant lui.
— Va me chercher l’âme
de Moïse, Dieu dit à Samael avec colère.
Alors qu’il partait mettre
à exécution l’ordre de Dieu, le Seigneur dit en plus :
— Toi méchant, qui fut
créé du feu de l’enfer, tu retourneras au feu de l’enfer à la fin. Tu as
entrepris de tuer Moïse en grande allégresse d’abord, mais quand tu as perçu sa
grandeur et son éminence, tu as dit ‘Je ne peux rien entreprendre contre lui’.
Maintenant il est manifestement clair devant moi que tu reviendras dans
l’humiliation de la honte par lui une seconde fois.
Samael tira son épée du
fourreau et partit en grande fureur vers Moïse en se disant :
— Soit je le tuerai,
soit il me tuera.
Lorsque Moïse le vit, il
se leva de colère, son bâton en main où était gravé le Nom ineffable, prêt à chasser Samael. Moïse le poursuivit car Samael
s’enfuit de peur, quand il l’atteint et le frappa de son bâton, il l’aveugla
aussi par la radiance de sa face puis le laissa fuir dans la honte de la
confusion. Il fut près de le tuer, mais une voix du ciel retentit en disant :
— Moïse, qu’il vive car
le monde a besoin de lui.
Moïse se contenta de
châtier Samael. Le temps de Moïse étant complet, une voix du ciel retentit en
disant :
— Moïse, pourquoi
t’efforcer en vain ? Ta dernière seconde approche.
Moïse se leva aussitôt
prier :
— Seigneur de
l’univers, rappelle-toi du jour où tu t’es révélé à moi dans le buisson
d’épines, rappelle-toi aussi du jour où je suis monté au ciel pendant 40 jours
que je n’ai rien pris à manger et à boire. Toi miséricordieux et graciant, ne me
livre pas dans les mains de Samael.
— J’ai entendu ta
prière, répondit Dieu, moi-même je m’occuperai de toi, je t’enterrerai.
Moïse se sanctifia comme
font les séraphim des plus hauts cieux qui entourent la majesté divine. Dieu se
révéla pour recevoir l’âme de Moïse. Lorsqu’il aperçut le saint Être, béni soit
son Nom, Moïse tomba sur sa face en disant :
— Seigneur de l’univers
qui as créé le monde avec amour, qui le guides avec amour : traite-moi avec
amour aussi, ne me livre pas dans les mains de l’ange de la mort.
— Moïse, n’aie crainte,
vint lui dire une voix céleste, la gloire du Seigneur sera ta rétribution, car
ta justice ira devant toi.
Dieu descendit du ciel
avec les trois anges Michael, Gabriel et Zagzagel : Gabriel arrangea la couche
de Moïse, Michael y étendit un drap violet, et Zagzagel déposa un oreiller de
laine. Dieu se mit à la tête de Moïse, Michael à sa droite, Gabriel à sa gauche,
et Zagzagel à ses pieds. Et Dieu dit à Moïse :
— Croise tes pieds.
Moïse le fit. Et il dit
ensuite :
— Ferme tes mains et
pose-les sur ta poitrine.
Moïse le fit. Et Dieu dit
:
— Ferme tes yeux.
Moïse le fit. Et Dieu
parla à l’âme de Moïse :
— Ma fille, j’avais
décrété il y a 120 ans que tu habites dans le corps de ce juste. Ton temps est
maintenant venu, n’hésite pas à le quitter.
— Je sais que tu es
Dieu sur les esprits et les âmes, que les âmes des vivants et des morts sont
dans ta main, que tu m’as créée et mise dans le corps de cet homme juste. Est-il
nulle part dans le monde un corps aussi pur et saint que celui-ci, où jamais une
mouche ne s’est posée, où jamais la lèpre ne s’est montrée. Je l’aime et ne veux
pas le quitter, répondit l’âme.
— Ta fin est venue ma
fille, n’hésite pas, Dieu répondit. Moi-même Je te prendrai dans les plus hauts
cieux et te laisserai demeurer sous le trône de ma gloire comme les séraphim,
les ophanim, les chérubim et les autres anges.
— Seigneur de
l’univers, je souhaite rester avec cet homme juste. Tu as suspendu azza et azazel par punition entre le ciel et la
terre, les deux anges descendus du ciel sur terre qui ont souillé leur mode de
vie et aimé les filles de la terre. Mais lui, fils d’Amram, créature de chair et
sang, répondit l’âme, s’est gardé séparé de sa femme depuis le jour où tu t’es
révélé dans le buisson d’épines. Permets-moi donc de rester où je suis.
Voyant que son âme
résistait à quitter, Moïse dit :
— Est-ce parce que
l’ange de la mort souhaitait avoir son pouvoir sur toi ?
— Non, car Dieu ne
souhaite pas me livrer dans les mains de la mort, répondit l’âme.
— Peut-être voudrais-tu
pleurer mon départ avec ceux qui pleureront ?
— Le Seigneur a délivré
mes yeux des larmes. (Psaumes
116.8)
— Peut-être voudrais-tu
aller dans l’enfer quand je serai mort ?
—
Je
marcherai devant le Seigneur יָהוֶה dans la terre des
vivants.(Psaumes 116.9
)
Entendant ces paroles,
Moïse permit à son âme de le quitter et lui dit :
— O mon âme, retourne
dans ton repos car le Seigneur יָהוֶה t’a traité avec
bienveillance. (Psaumes
116.7)
Dieu prit l’âme de Moïse
en posant un baiser à sa bouche. L’activité de Moïse ne cessa pas à sa mort car
il est au ciel un des servants du Seigneur. Dieu plaça le corps de Moïse dans un
lieu que Moïse lui-même ne connut pas. Tout ce qui est connu à son sujet c’est
qu’un passage le relie aux tombeaux des patriarches. Bien que le corps de Moïse
soit mort, il est toujours aussi frais dans sa tombe que lorsqu’il était
vivant.
À la mort de Moïse, une
voix du ciel retentit en disant dans tout le camp d’Israel, mesurant douze miles
de long sur douze de large :
— Malheur Moïse est
mort, malheur Moïse est mort…
Avant son décès, tout
Israel pleurait déjà la mort imminente de Moïse depuis trente jours, mais ils
ajoutèrent trois mois de deuil de plus pour lui. Le peuple d’Israel ne fut pas
seul à pleurer Moïse, Dieu même pleura pour Moïse,
disant :
— Qui se lèvera pour
moi contre les méchants, qui se lèvera pour moi contre les ouvriers du péché ?
(Ps
94.16)
— Moïse était un des tiens dans sa vie, il est un
des tiens dans sa mort, dit Métatron en présence de Dieu.
— Je ne pleure pas pour
la cause de Moïse, Dieu répondit, mais de la perte qu’Israel endurera à sa mort.
Que de fois ils m’ont mis en colère… mais il priait pour eux et apaisait ma
colère. (Exode
32.11)
— En qui sera trouvé la
sagesse ? dirent les anges qui pleuraient avec Dieu. (Job 28.12)
— L’homme de Dieu est
détruit de la terre, se lamenta le ciel. (Michée 7.2, Ésaïe
57.1)
—
Il n’est
aucun homme droit parmi les hommes, déplora la terre. (Ps
14.3)
— Le juste périt et
personne ne le prend à coeur, se lamentèrent les étoiles, les planètes, le
soleil et la lune. (És 57.1)
Dieu déclara l’excellence
de Moïse en ces mots :
— Tu as dit de
moi : Le Seigneur est Dieu et nul autre. (Deut
33.26) Je dirai de toi : Il ne
s’est pas levé de prophète comme Moïse en Israel. (Deut
34.10)
(Les anges s’endeuillèrent
pour Moïse. Et parce que les anges se lamentèrent à sa mort, ce jour-là les
armées ne chantèrent pas l’hymne à cause du départ de Moïse : il n’y eut
pas de jour comme celui-ci et il n’y en aura jamais non plus où il a fait cesser
l’hymne des anges à cause d’un homme. À la mort de Moïse, les israélites
perdirent leur intercesseur entre Dieu et eux. La sépulture de Moïse fut cachée
au regard des hommes pour que les hébreux n’en fassent pas un sanctuaire et les
païens un lieu d’idolâtrie). Parmi les mortels, ce fut
Iokebedmère de Moïse et son disciple Josué qui pleurèrent sa mort ; ils
cherchèrent Moïse partout, n’étant pas certains s’il était mort, Iokebed alla
d’abord en Égypte et dit à ce pays :
— Mizraim, Mizraim,
as-tu vu Moïse ?
— Aussi vrai que tu vis
Iokebed, je ne l’ai pas vu depuis le jour où il a tué tous les premiers-nés
d’ici, dit Mizraim.
Iokebed se rendit ensuite
au Nil et dit :
— Nil, Nil, as-tu vu
Moïse ?
— Aussi vrai que tu vis
Iokebed, je n’ai pas vu Moïse depuis le jour où il a changé mon eau en sang, dit
le Nil.
Iokebed alla à la mer et
dit :
— Mer, mer, as-tu vu
Moïse ?
— Aussi vrai que tu vis
Iokebed, je ne l’ai pas vu depuis le jour où il a conduit les douze tribus au
travers de moi, répondit la mer.
Iokebed alla dans le
désert et dit :
— Désert, désert, as-tu
vu Moïse peut-être ?
— Aussi vrai que tu vis
Iokebed, je ne l’ai pas vu depuis le jour où il fit pleuvoir la manne, dit le
désert.
Iokebed alla au Sinai et
dit :
— Sinai, Sinai, as-tu
vu Moïse peut-être ?
— Aussi vrai que tu vis
Iokebed, je ne l’ai pas vu depuis le jour où il est descendu de moi avec les
deux tables de la Loi, dit le Sinai.
Iokebed alla finalement au
rocher et dit :
— Rocher, rocher, as-tu
vu Moïse ?
— Aussi vrai que tu
vis, je ne l’ai pas vu depuis le jour qu’il m’a frappé deux fois avec son bâton,
dit le rocher.
Josué chercha son maître
Moïse aussi en vain. Dans son chagrin à la disparition de Moïse, il déchira ses
vêtements, pleura à voix forte et appelait sans cesse :
— Mon père, mon père,
char d’Israel et leurs cavaliers (2Rois
2.12), en qui sera trouvé la sagesse
?
Et Dieu dit à Josué :
— Combien de temps
continueras-tu à chercher Moïse en vain ? Il est mort, c’est moi qui l’ai perdu,
non toi. (Pourquoi t’endeuilles-tu et espères-tu en vain à penser que Moïse vit
encore ? Tu attends sans aucune raison puisque Moïse est mort).
Samael l’ange de la mort
n’entendit pas que Dieu prit l’âme de Moïse de son corps et l’avait placée sous
le trône de gloire ; croyant que Moïse était encore parmi les vivants, il
vint dans la maison de Moïse pour prendre son âme, craignant retourner devant
Dieu sans avoir exécuté l’ordre de prendre l’âme de Moïse. Comme il ne trouva
pas Moïse à sa place habituelle, il se précipita en terre d’Israel, pensant que
: Moïse a longtemps espéré être autorisé d’entrer sur cette terre, est-il là
peut-être ? Et il dit à la terre d’Israel :
— Moïse est-il avec toi
peut-être ?
— Non, il ne se trouve
pas sur la terre, répondit la terre.
Samael pensa : Je sais que
Dieu a dit à Moïse, lève ton bâton et divise la mer. Peut-être est-il près de la
mer. Il se précipita vers la mer et dit :
— Est-ce que Moïse est
là ?
— Il n’est pas là, je
ne l’ai pas vu depuis le jour qu’il m’a coupée en douze parts et que les douze
tribus m’ont traversée, répondit la mer.
Samael alla dans le
purgatoire et demanda :
— As-tu vu Moïse fils
d’Amram ?
— J’ai entendu le cri
de mes oreilles mais je ne l’ai pas vu, répondit le purgatoire.
Il alla dans les shéols et
dit :
— Avez-vous vu le fils
d’Amram ?
— Par pharaon roi
d’Égypte, nous avons entendu son appel mais nous ne l’avons pas vu,
répondirent-ils.
Il alla dans l’abysse et
demanda :
— As-tu vu le fils
d’Amram ?
— Je ne l’ai pas vu,
mais j’ai bien entendu son appel, monta la réponse.
Il demanda aux fils de
Koré qui habitent l’abysse : (Nombres
16.32)
— Avez-vous vu le fils
d’Amram ?
— Nous ne l’avons pas
vu depuis le jour que la terre a ouvert sa bouche et nous a avalés sur la
demande de Moïse, répondirent-ils.
Il alla dans les nuées de
gloire et demanda :
— Moïse est-il avec
vous peut-être ?
— Il est un des siens
aux yeux de tous les vivants, répondirent-ils.
Il alla au ciel et demanda
:
— Avez-vous vu le fils
d’Amram ?
— Nous ne l’avons pas
vu depuis que Dieu a commandé qu’il monte jusqu’à nous pour recevoir la Torah.
Il s’empressa d’aller au
paradis. Voyant Samael, les anges qui gardent ses portes le repoussèrent :
— Méchant, méchant,
c’est la porte du Seigneur, et seuls les justes entreront.
Samael survola les portes
du paradis et demanda au paradis :
— As-tu vu Moïse
peut-être ?
— Je ne l’ai pas vu
depuis qu’il m’a rendu visite en présence de Gabriel pour apercevoir la
récompense des hommes pieux, répondit le paradis.
Il alla vers l’arbre de
vie qui, à une distance de trois cents parasanges, cria :
— Ne m’approche pas.
— As-tu vu le fils
d’Amram ? demanda-t-il de loin.
— Je ne l’ai pas vu
depuis le jour qu’il vint jusqu’à moi pour se couper un bâton, répondit l’arbre.
Il alla vers l’arbre de la
connaissance du bien et du mal et dit :
— As-tu vu le fils
d’Amram ?
— Je ne l’ai pas vu
depuis le jour qu’il vint à moi pour se couper un roseau pour écrire la Torah,
dit l’arbre.
Il alla dans les montagnes
avec sa demande et ceux-ci répondirent :
— Nous ne l’avons pas
revu depuis qu’il vint se couper les deux tables.
Il alla dans les déserts
et demanda :
— Avez-vous vu le fils
d’Amram ?
— Nous ne l’avons pas
vu depuis qu’il a cessé de conduire Israel pour nous pâturer, répondirent-ils.
Il alla sur le mont Sinai
parce qu’auparavant Dieu avait ordonné à Moïse d’y monter, aussi il pouvait être
là. Il demanda au Sinai :
— As-tu vu le fils
d’Amram ?
— Depuis le jour où il
a reçu la Torah de la main droite de Dieu, je ne l’ai pas vu sur moi, répondit
le Sinai.
Il alla vers les oiseaux
et dit :
— Avez-vous vu Moïse ?
— Depuis le jour où il
a distingué des oiseaux purs des impurs, nous ne l’avons pas vu,
répondirent-ils.
Il alla voir les
quadrupèdes et demanda :
— Avez-vous vu Moïse
?
— Depuis le jour où il
a distingué les bêtes qui pouvaient être mangées de celles qui ne le pouvaient
pas, nous ne l’avons pas vu, répondirent-ils.
La réponse des oiseaux et
des bêtes référait au jour où Dieu rassembla toutes les sortes d’animaux et les
conduit devant Moïse pour lui demander lesquels étaient purs et impurs, lesquels
pouvaient être mangés et non être mangés. Samael alla ensuite dans la cour des
morts où l’ange Dumah garde les âmes des morts, et demanda à l’ange
:
— As-tu vu le fils
d’Amram ?
— J’ai entendu les
paroles de lamentation pour lui dans le ciel, mais je ne l’ai pas vu,
répondit-il.
Il alla vers les anges et
demanda :
— Avez-vous vu le fils
d’Amram ?
Ceux-ci firent la même
réponse que Dumah et lui conseillèrent d’aller voir les mortels qui pouvaient
éventuellement lui donner des informations sur le sort de Moïse. Il alla vers
les mortels et demanda :
— Où est Moïse ?
— Notre maître Moïse
n’est pas comme les humains, il est confrère des anges du ministère. Comme les
anges il est monté au ciel pour habiter au ciel. Comme un ange, il a rassemblé
le vent dans ses poings, et Dieu prit son âme pour lui dans le lieu de sa
sainteté, répondirent-ils. Quelle connexion alors as-tu avec le fils
d’Amram…
La distinction
particulière que Dieu accorda à Moïse à sa mort fut bien méritée, puisque Moïse
l’emportait sur tous les autres hommes pieux. Quand Moïse mourut, Adam parut et
dit :
— Je suis plus grand
que toi car j’ai été créé à l’image de Dieu.
— Je suis supérieur à
toi néanmoins, car la gloire que tu as reçue de Dieu te fut retirée, tandis que
je gardais à toujours la radiance de ma face, répondit Moïse.
Noah dit à Moïse :
— Je suis plus grand
que toi car j’ai été rescapé de la génération du déluge.
— Je suis supérieur à
toi car tu t’es seulement sauvé toi-même, tu n’avais pas le pouvoir de sauver
tes générations, tandis que je me suis sauvé en sauvant ma génération aussi
lorsqu’ils ont transgressé par le veau d’or, répondit Moïse.
Abraham dit à Moïse :
— Je suis plus grand
que toi car j’ai nourri les voyageurs.
— Je suis supérieur à
toi car tu as nourri les incirconcis, tandis que je nourrissais les circoncis,
et de plus tu les as nourris dans un pays habité alors que j’ai nourri Israel
dans le désert.
Isaac dit à Moïse :
— Je suis plus grand
que toi car j’ai déposé mon cou sur l’autel et j’ai vu la face de la majesté
הוֹדhoud.
— Je suis encore
supérieur à toi car tu as bien vu la face de la majesté mais tes yeux se sont
assombris, tandis que j’ai parlé face à face avec la majesté et mes yeux ne se
sont pas assombris, ni ma force n’a diminuée, répondit Moïse.
— Je suis plus grand
que toi car j’ai lutté avec l’ange et je l’ai vaincu, dit Jacob.
— Tu as lutté avec
l’ange sur ton terrain, je suis monté jusqu’au terrain des anges et ils m’ont
craint, dit Moïse.
Joseph dit à Moïse :
— Je suis plus grand
que toi car la femme de mon maître n’a pu me tenter de pécher.
— Je suis encore
supérieur à toi car tu t’es abstenu d’une femme étrangère tandis que je me suis
abstenu de ma propre femme, répondit Moïse.
Le degré de supériorité de
Moïse sur les autres hommes pieux peut être vu dans la suite :
–
Adam mourut parce
qu’il fut séduit par le serpent, tandis que Moïse façonna un serpent de laiton
dont la vue guérit ceux qui furent mordus par un serpent.
–
Noah offrit à Dieu un
sacrifice qui fut agréé, mais lui-même ne fut pas admis dans la présence de
Dieu ; de l’autre côté, quand Moïse offrit un sacrifice au nom d’Israel,
Dieu lui dit : Apprends que j’habiterai avec toi deux fois par jour. (Exode
25.22)
–
Abraham fut cause de
l’esclavage d’Israel en Égypte, car telle fut la punition pour ses paroles ‘Par
quoi saurai-je que j’hériterai du pays ? De l’autre côté, Moïse délivra
Israel de la servitude égyptienne.
–
Jacob a vaincu l’ange
dans sa lutte, mais le coup que l’ange lui infligea à la cuisse l’a disjointe à
toujours, tandis que Moïse inspira aux anges une telle peur qu’ils s’enfuirent
dès qu’ils le virent dans le ciel.
Moïse n’a pas seulement
surpassé tous les autres êtres humains, il a aussi surpassé toute la création
que Dieu créa en six jours :
–
Dieu créa la lumière
le premier jour. Moïse monta au ciel et saisit la lumière spirituelle de la
Torah.
–
Dieu créa le
firmament le deuxième jour et décréta que la terre n’allait pas entrer dans la
zone du firmament, ni le firmament dans la zone de la terre. Moïse grimpa au
firmament bien qu’il appartenait à la terre.
–
Dieu créa la mer le
troisième jour. Mais dès que la mer aperçut Moïse, elle recula devant lui
effrayée.
–
Dieu a créé le soleil
et la lune le quatrième jour pour éclairer la terre, mais Moïse dit à Dieu : Je
ne souhaite pas que le soleil et la lune donnent lumière à Israel mais que tu le
fasses toi-même. Et Dieu exauça sa prière.
–
Dieu créa les animaux
le cinquième jour mais Moïse tua tous les animaux qu’il voulut pour les besoins
d’Israel.
–
Et quand Dieu plaça
sur la balance tous les buts de la création d’un côté, et Moïse de l’autre,
Moïse les surpassait. C’est à juste titre que Moïse fut nommé homme de Dieu,
étant mi-homme et mi-ange.
–
Pas seulement dans ce
monde, il sera aussi grand chef et maître de son peuple dans le monde futur
suivant la promesse que Dieu lui a faite peu de temps avant sa mort : Toi qui as
guidé mes enfants dans ce monde, tu les guideras aussi dans le monde
futur.
Moïse reçut une autre
distinction le jour de sa mort. Ce jour-là Dieu lui permit de monter dans le
haut lieu du ciel pour lui montrer la rétribution qui l’attendait dans le ciel
et à l’avenir. La miséricorde divine apparut devant lui et dit :
— Je t’apporte de
bonnes nouvelles dont tu te réjouiras. Tourne-toi vers le trône de la
miséricorde et vois.
Moïse se tourna vers le
trône de la miséricorde et aperçut Dieu construire le temple de gemmes et de
perles, la lumière de sa Majesté resplendissait plus lumineuse que les gemmes,
au milieu des gemmes et des perles.
Dans ce temple, il aperçut
le messie fils de David et son frère Aaron, debout revêtu de la robe du
souverain sacrificateur. Et Aaron dit à Moïse :
— N’approche pas, c’est
le lieu où la Majesté saint Esprit
séjourne. Sache que personne ne peut y entrer avant d’avoir goûté la mort et que
son âme soit remise à l’ange de la mort.
— Permets-moi de parler
à ton messie avant de mourir, dit Moïse à Dieu en tombant sur sa face.
— Viens, dit Dieu, je
t’enseignerai mon grand Nom,
que les flammes de la Majesté ne te consument pas.
Voyant Moïse s’approcher
d’eux, Aaron et le messie fils de David surent que Dieu lui avait enseigné le
grand Nom et ils allèrent à sa rencontre et
l’accueillirent par la salutation :
— Béni soit celui qui
vient au Nom
du Seigneur !
Moïse dit au messie :
— Dieu me dit qu’Israel
devait lui élever un temple sur terre, et je le vois aussi construire son temple
au ciel.
— Quand ton père Jacob
a vu le temple qui sera construit sur terre ainsi que le temple que Dieu
construit de sa main au ciel, il a clairement compris que c’est le temple que
Dieu construit de sa main au ciel, maison de lumière de la Majesté, de gemmes et
de perles, qui est à préserver pour Israel jusqu’à la fin de toutes les
générations et pour l’éternité, répondit le messie. C’est la nuit lorsque Jacob
dormit sur une pierre qu’il vit dans son rêve une Jérusalem sur terre et une
autre au ciel. Et Dieu dit à Jacob :
–
Mon fils Jacob, je me tiens au-dessus de toi
aujourd’hui comme tes enfants se tiendront devant moi à l’avenir.
À la vue de ces deux
Jérusalem, terrestre et céleste, Jacob dit :
–
En vérité la
Jérusalem sur terre n’est rien, ce n’est pas la maison qui sera préservée pour
mes enfants dans toutes les générations, mais cette autre maison de Dieu
construite de ses propres mains.
Comme tu as vu Dieu se
construire de ses mains un temple au ciel, sache qu’il construira aussi de ses
mains le temple sur terre, dit le messie.
Moïse se réjouit
grandement en entendant ces mots de la bouche du messie. Il dit, face tournée
vers Dieu :
— O Seigneur de
l’univers, quand ce temple construit au ciel descendra-t-il sur terre ?
— Je n’ai fait savoir
le temps de cet événement à aucun des plus anciens, ni aucun des plus jeunes,
comment pourrais-je te le dire ? Dieu répondit.
— Donne-moi un signe
hors des événements du monde, que je puisse rassembler quand le moment
approchera, dit Moïse.
— Je disperserai
d’abord Israel sur toute la terre comme avec une pelle, et qu’ils se dispersent
parmi toutes les nations aux quatre coins de la terre. Puis Je mettrai ma main
une deuxième fois et les rassemblerai avec ceux qui ont migré comme Jonas fils
d’Amitai vers le pays de Pathros, avec ceux qui habitent dans le pays de
Shinéar, Hamath, Élam et les îles de la mer.
Quand Moïse eut entendu
cela, il quitta le ciel dans un esprit joyeux. L’ange de la mort le suivit sur
terre mais ne put disposer de l’âme de Moïse qui refusait encore de lui
remettre, et ne la remit à personne d’autre qu’à Dieu
lui-même.
============
ANGE DE TYR |
Ézéchiel 28.12 (King
James Bible -
qbible.com/hebrew-old-testament/ezekiel/28.html)
Ainsi parle le
Seigneur :
— Toi, sceau très exact, plein
de sagesse et parfait en beauté, toi qui étais dans le Jardin d’Éden d’Élohim
entièrement couvert de pierres précieuses de sardoine, topaze, diamant, béryl,
onyx, jaspe, saphir, émeraude, escarboucle et d’or. Les instruments de tes
assemblages et de tes tuyaux étaient préparés en toi le jour où tu fus créé, toi
chérub que J’ai envoyé, placé pour forger. Tu étais sur la sainte montagne
d’Élo-him, marchant de haut en bas, au milieu des pierres de feu.
Dès le jour où tu fus
créé, tu as été parfait dans tes voies : mais l’iniquité s’est trouvée en
toi, par la multitude de tes marchandages qui répandirent la violence au milieu
de toi, et tu as péché. Je vais te jeter comme profane hors de la montagne
d’Élohim. O chérub forgeur, Je vais te détruire du milieu du feu des pierres.
Ton coeur s’est élevé en raison de ta beauté, tu as souillé ta sagesse en raison
de ton éclat. Je vais te jeter par terre, t’allonger devant les rois, pour
qu’ils voient que tu as souillé tes sanctuaires par tes fautes multiples, à
cause de ton trafic. Voici, Je ferai sortir un feu du milieu de toi, Je te
réduirai en poussières sur la terre, que tous ceux te voient du regard, tous
ceux parmi le peuple qui te connaissent, qu’ils soient étonnés de toi avec
terreur, et que tu ne sois plus jamais.
============
GABRIEL |
Baring-Gould
1871, Legends of the Old Testament vol.1, p.261
Un jour que Moïse מֹשֶׁהMoshé[1630–1510 av.
J.-C.] gardait les moutons, son beau-père
Jéthro vint lui réclamer le bâton qu’il lui avait donné. Moïse jeta le bâton
parmi un certain nombre d’autres bâtons mais celui-ci revenait toujours dans sa
main, aussi souvent qu’il le jetait. Alors Jéthro saisit le bâton mais il ne put
le bouger. Il lui était étranger, et il fut obligé de laisser Moïse le garder.
Pharaon était mort. Quand
la nouvelle arriva jusqu’à Madian, Moïse se leva, mit son épouse Ziporah et son
fils Gershom sur un âne, et prit le chemin vers l’Égypte. Comme ils étaient sur
le chemin, ils s’arrêtèrent dans un certain endroit, car c’était nuageux,
pluvieux et froid. Ils campèrent et Ziporah essaya de faire du feu mais elle ne
le put pas parce que le bois était humide. Moïse dit :
— Je vois un feu brûler
au pied de la montagne. J’irai. Il doit y avoir des voyageurs, j’irai chercher
un tison pour allumer un feu et nous réchauffer.
Il prit son bâton et
partit. Quand il s’approcha de l’endroit, il vit que le feu n’était pas au sol
mais au sommet d’un arbre, épineux comme le premier arbre qui poussa quand Dieu
créa l’herbe des champs et les arbres de la forêt. Moïse eut peur et se serait
retourné fuir, mais une voix sortie du feu l’appela :
— Moïse, Moïse.
— Me voici.
— Enlève tes sandales
de tes pieds, car l’endroit où tu te tiens est une terre sacrée, dit la voix.
Et Dieu lui donna le
mandat d’aller en Égypte libérer son peuple de la captivité. Mais Moïse eut
peur.
— Je suis lent de la
bouche bégaiement.
— Je t’ai donné ton
frère Aaron pour parler pour toi, dit Dieu. Qu’as-tu dans la main maintenant ?
— C’est mon bâton,
répondit Moïse.
— Pour quelle raison le
retournes-tu ?
— Quand je marche je
m’appuie dessus, et quand je viens où il n’y a pas d’herbe, je le retourne
et frappe les arbres pour faire tomber
les feuilles et nourrir mes moutons.
Quand il eut dit tout ce
pour quoi il s’en servait, Dieu lui dit :
— Avec ce bâton tu
prévaudras contre pharaon. Jette-le par terre.
Aussitôt qu’il le jeta, il
se transforma en serpent. Moïse tourna le dos pour s’enfuir mais Dieu lui dit :
— N’aie crainte.
Prends-le au cou.
Il l’attrapa de ses mains
et il redevint un bâton. Et le Très-saint dit :
— Mets ta main dans ton
sein.
Ce qu’il fit. Mais quand
il la retira, elle était aussi blanche et brillante que la lune dans la noirceur
de la nuit.Moïse souhaita retourner vers sa femme
Ziporah mais l’ange Gabriel le retint en disant :
— Tu as des devoirs
plus élevés à accomplir qu’à veiller sur ta femme. Voici, je l’ai déjà
reconduite chez son père. Continue ton chemin vers pharaon comme le Seigneur te
l’a commandé.
La nuit où Moïse arriva en
territoire égyptien, un ange apparut en rêve à Aaron, ayant à la main un verre en cristal rempli
de vin. Il lui tendit et dit :
— Aaron, bois ce vin
que le Seigneur t’envoie en gage de bonne nouvelle. Ton frère Moïse est revenu
en Égypte, Dieu l’a choisi pour être son prophète et toi pour être son
porte-parole. Lève-toi, va à sa rencontre.
Aaron se leva de son lit
et sortit de la ville vers les rives du Nil, mais il n’y avait aucun bateau pour
traverser, quand soudain au loin il aperçut une lumière s’approcher, et comme
elle s’approchait, il vit un cavalier. C’était Gabriel, monté sur un cheval de
feu aussi brillant que le plus brillant diamant. Ses hennissements étaient des
hymnes de louange, car le cheval était l’un des chérubim.
Aaron supposa qu’il était
poursuivi par un des cavaliers de pharaon, il se serait jeté dans le Nil si
Gabriel ne l’avait pas retenu. Après avoir déclaré qui il était, il le fit
monter sur le chérub de feu et ils traversèrent le Nil sur son dos jusqu’où se
tenait Moïse. Quand il vit Aaron, il s’écria :
— La vérité vient, le
mensonge est passé.
C’était le signe que Dieu
avait donné à Moïse, ‘Voici il vient à ta rencontre’. Et ils se réjouirent l’un
l’autre.
============
CLOCHETTE
DE GABRIEL
| Saintyves 1933, Les
cinquante jugements de Salomon
David
[1062–1022 av.
J.-C.] rendait lui-même justice. Mais après
avoir envoyé Urie à la mort pour pouvoir prendre sa femme, les archanges Michael
et Gabriel lui étaient apparus lui reprocher son crime. Dès lors David s’abstint
de juger. Il chargea un cadi juge de paix
pour siéger à sa place. Un beau jour, l’archange Gabriel vint du ciel lui
apporter une clochette et un bâton de fer et lui dit :
— Ton humilité a touché
Jéhovah, c’est pourquoi il t’envoie cette clochette et ce bâton. Par leur aide
tu pourras dispenser jugement à ton peuple et t’assurer de ne jamais te tromper.
Suspends cette clochette
dans la salle de justice, place le bâton à côté. Quand tu mettras d’un côté
l’accusé, et de l’autre le plaignant, condamne celui qui fera sonner la
clochette quand sa main se pose sur le bâton.
David fut ravi de ce don.
Et comme le bon droit remportait toujours la victoire, bientôt plus personne
n’osait commettre des injustices. Néanmoins, un jour deux hommes vinrent en
justice, car l’un d’eux affirmait avoir confié une perle à l’autre, mais ce
dernier affirmait l’avoir rendue.
David leur fit toucher le
bâton l’un après l’autre mais la clochette resta muette. Il les fit recommencer
une seconde fois et la clochette restait silencieuse. David se demanda si le
bâton avait perdu ses vertus. Enfin il s’aperçut qu’avant de toucher le bâton
l’accusé confiait sa canne à l’homme qui réclamait la perle. Le roi prit la
canne et lui dit de toucher de nouveau le bâton, et aussitôt la clochette se mit
à tinter. David fit examiner la canne, elle était creuse et la perle était
cachée dedans.
============
RAGUEL | Grébaut 1913, Revue de
l’orient chrétien (Miracles de Raguel archange, p.117 et
280)
Il y avait un juge nommé
Josué fils de Noun tribu d’Éphraim qui dominait la terre en long et large avant la naissance du messie. Un
jour qu’il combattait contre les ennemis de Dieu, alors que le soleil baissait
au couchant et s’assombrissait, Josué fils de Noun pria dans la ville de Gabaon,
s’adressant au Seigneur Dieu :
— Souviens-toi
d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de tous les prophètes d’Israel.
Le Seigneur tzébaot qui
domine tout, écouta la prière et demande de Josué fils de Noun, le Seigneur
ordonna à l’ange Raguel de tourner le soleil vers l’orient. L’archange Raguel
tourna le soleil vers l’orient et le fit s’immobiliser, comme le Seigneur lui
ordonna, car il a pouvoir sur le soleil, la lune, les étoiles et tous les
luminaires. Après que le juge Josué eut achevé le combat contre les hommes de
Gabaon, le soleil baissa et retrouva son couchant par l’ange Raguel. Alors le
coeur du juge Josué fils de Noun se réjouit que le Seigneur avait opéré un grand
prodige, car il avait arrêté le soleil par Raguel, l’ange des
luminaires.
···
Il y avait un devin appelé
Balaam qui demeurait au pays de Gibal. Un jour Balaq appela Balaam pour qu’il
fasse une malédiction contre Israel. Le devin Balaam se leva et monta son
ânesse, et tandis qu’il faisait chemin il rencontra l’archange Raguel sous
l’aspect d’un jeune homme, habillé d’un vêtement de lumière, avec une épée de
feu dans la main. Balaam ne vit pas cet ange, mais son ânesse refusa d’avancer
et il la frappa trois fois. L’ange Raguel fit parler l’ânesse qui dit à Balaam
:
— Pourquoi me
frappes-tu sans que je le mérite ? Ne vois-tu pas le grand ange qui se tient
devant toi, son vêtement est de feu, son manteau est de feu, et dans sa main est
une épée de feu.
Quand Balaam vit l’ange
Raguel, il descendit de son ânesse et s’inclina devant
l’ange.
— N’aie crainte, dit
l’ange Raguel à Balaam. Va là où tu as été appelé sans faire de malédictions
contre Israel.
Il partit alors vers
Balaq, comme l’ange Raguel lui avait ordonné. Il monta sur une grande montagne,
fit un sacrifice et prophétisa comme lui avait enseigné l’ange Raguel, disant :
— Une étoile se lèvera
de Jacob ! Bénie est l’assemblée d’Israel.
Et Balaaq fut vaincu. Son
âme fut sauvée parce qu’il avait fait une prophétie sur la venue du messie
Jésus.
···
Lorsque naquit le messie
Jésus, de la sainte vierge Marie, par l’ange Raguel une grande étoile apparut à
Bethléem aux rois mages dans les jours du règne du roi Hérode, comme Balaam
avait prophétisé lorsqu’il se trouvait au milieu de l’autel, en disant : Une
étoile se lèvera de Jacob. Cette étoile conduisait les rois mages depuis
l’Orient et les fit venir jusqu’au palais du roi Hérode. Arrivés au palais
d’Hérode, ils lui racontèrent ce qui était arrivé depuis le début jusqu’à la
fin. Hérode avait dit : Racontez-moi où se trouve l’enfant pour que
j’adore. Informez-vous de l’enfant qui est né et adorez-le. Quand ils furent
sortis du palais, Raguel l’ange des lumières leur fit voir à nouveau l’étoile et
les conduit jusqu’à Bethléem où ils trouvèrent l’enfant nouveau-né, qu’ils
honorèrent avec des présents d’or, de myrrhe et
d’encens.
···
Dans les jours de Ponce
Pilate, après que les juifs eurent crucifiés Jésus dans la ville du Calvaire, le
centurion Longin vint transpercer le côté de Jésus lorsqu’il se trouvait
crucifié sur le bois de la croix. Alors l’ange Ouriel vint recueillir le sang de
Jésus, tenant en main un calice d’or. Les juifs ne l’aperçurent pas lorsque
l’ange Ouriel recueillit le sang du Christ, l’archange Ouriel lui-même répandit
le sang de Jésus dans toutes les extrémités du monde. Par l’ange Raguel, le
soleil alors s’obscurcit et la lune devint du sang. Quant aux étoiles, il les
fit tomber, car l’ange Raguel a pouvoir sur le soleil, la lune et les étoiles,
et tous les luminaires, et personne ne commande au soleil, à la lune et aux
étoiles sauf Raguel, l’ange grand et glorieux. Raguel lui-même est le chef des
luminaires dans le firmament du ciel qui charge le soleil de luire durant le
jour et la lune de luire durant la nuit, et les étoiles d’orner le ciel. En plus
de l’ange Raguel, sept princes sont établis sur les étoiles dénommées du même
nom qu’a dit le prophète Ésaie : Sharith, mastarih, atared, zahoura, zouhal, shemsch, qamar. Ces princes des étoiles obéissent
à l’archange Raguel qui a pouvoir sur tous les
luminaires.
···
Quand Josué fils de Noun
se leva pour combattre contre les païens, il prit ses armes et beaucoup de gens
le suivirent. Un jour que le juge Josué allait avec ses troupes, il rencontra
l’archange Raguel sous l’aspect d’un jeune homme, vêtu de lumière, orné d’une
couronne d’or sur la tête, avec l’épée de la victoire dans la main. En raison de
la crainte en son coeur, le juge Josué dit à ce jeune homme qui était un ange
:
— Qui es-tu, quel est
ton nom, de la part de qui es-tu venu : fais-tu partie des miens ou des
autres ?
— Je suis Raguel le
chef des luminaires, qui jadis a arrêté pour toi le soleil sur l’ordre du
Seigneur ; je l’ai tourné vers l’orient tandis que tu combattais les hommes
de Gabaon. Ne crains pas de combattre contre ces idolâtres et ces mécréants, car
le Seigneur te donne force et pouvoir de détruire ces idolâtres. Que tu
combattes contre eux et ne laisses subsister aucun d’entre eux d’aucune façon.
============
Il
remplit du chaos les abîmes funèbres.
Il
affermit la terre et chassa les ténèbres. Les
eaux couvraient au loin les rochers et les monts,
mais
au bruit de sa voix les ondes se troublèrent
et
soudain s’écoulèrent dans leurs gouffres profonds. Pompignan
============
OFFICE | Grébaut
1919, Patrologia orientalis Tome 12, p.562
(Récit de l’apôtre Jean)
Le Seigneur béni et élevé
a fait les hauts cieux resplendissants de lumière. Il a mis le trône de sa
gloire au-dessus de tout. Par une parole de sa bouche, il fit les saints sages
de ses armées de divers types et classes, qu’il a établis et qu’ils le célèbrent
par des chant variés. Il a fait la lumière devant le trône de sa
gloire. Il a fait son trône
portatif que quatre (4) anges soulèvent, appelés les quatre
animaux : –
Le premier a une face
d’homme, le deuxième une face de lion, ils portent la droite du trône. – Le troisième a une
face de boeuf, le quatrième une face d’aigle, ils portent le côté gauche du
trône.
Les anges appelés chérubim
כְּרוּבִים ont quatre ailes. Ceux
appelés séraphim שְׂרָפִים ont six
ailes : –
Par deux de leurs
ailes, ils se couvrent la face pour ne pas être brûlés par la lumière de gloire
du Seigneur. –
Par deux de leurs
ailes, ils survolent et exclament entre eux : Saint, saint, saint, Seigneur
tzébaot ! Toi le parfait qui remplis cieux et terre par la sainteté de ta
gloire.
Il fit les anges en dix
(10) choeurs principaux, chacun dans leur degré, chacun dans leur ordre :
– Séraphim à six ailes
: Certains d’entre eux glorifient. Certains psalmodient. Certains rendent
grâces. Certains célèbrent. Certains bénissent. Certains proclament la sainteté
du glorieux Nom du Seigneur. – Principautés :
Ils sont avec beaucoup d’yeux. – Archanges : Ils
sont au premier degré au-dessus des
anges spirituels. – Premiers princes : Ils sont distants des
autres princes comme la hauteur du ciel est distante de la terre.
Le Très-haut Seigneur leur
donna à tous une voix douce pour le glorifier par des chants parce qu’il les
établit dans la lumière et dans la hauteur. Dix (10) saints archanges entourent
son trône de gloire et autour du tabernacle lumineux parce qu’ils sont
spirituels et saints, c’est pourquoi ils entourent de près de trône de feu du
souverain Créateur.
Un ange, qui faisait
monter la glorification des anges vers le Seigneur, ayant eu la certitude qu’il
était créé d’esprit et de lumière éternelle, commença à penser faire une autre
création d’anges que le Seigneur n’avait pas faite. Quitte à perdre le degré où
il se trouvait, il demanda à d’autres anges de ne plus glorifier. Dès qu’il eut
dit ces mots, il fut déchu de gloire et d’honneur, ainsi que beaucoup d’autres
qui tombèrent de leurs degrés. L’ange Gabriel s’écria à haute voix
: — Tenons-nous avec
amour dans notre règle. Soyons fermes dans la foi et la pureté par crainte du
Seigneur.
Ceux qui écoutèrent et
obéirent à la parole de l’ange Gabriel se gardèrent dans leur règle, chacun en
leur degré. Ceux qui n’écoutèrent pas
et n’obéirent pas furent expulsés de leurs degrés et tombèrent ; ils
devinrent d’impurs esprits de différents types et tombèrent, certains dans
l’air, certains sur terre, certains aux enfers inférieurs, et ils resteront à
jamais où ils sont tombés.
============
VERTUS | Grébaut
1919, Revue de l’orient chrétien 1918-1919 p.137, Manuscrits éthiopiens de Délorme
(guèze)
Le Seigneur se fâcha
contre les mauvais anges et les appela des satans. Il ordonna aux vertus des
cieux de les chasser des cieux et de se tenir contre eux pour leur faire la
guerre : c’est pourquoi les cieux s’indignèrent suivant la colère du Seigneur.
Les cieux s’ouvrirent pour rejeter satan qui avait été appelé l’ange bon, ainsi
que toutes ses troupes qui fléchissaient devant lui. Une première partie d’entre
eux fut sous le ciel, c’est-à-dire le firmament, une deuxième partie sur la
terre, une troisième partie sous la terre.
============
EX MENTE ARABUM |
Dupuis
1794, Origine de tous les cultes ou religion universelle tome 1, p.279,
Systema
Mundi ex mente Arabum
Les arabes et les syriens ont conservé en entier cette distribution avec
les noms des différents ordres de génies et leurs rapports avec les sphères (Kirker 1653,
Oed. Aeg., t. 2, p.420). Ces derniers
placent : – Le choeur des anges,
dans la sphère de la lune. – Les archanges,
dans la sphère de mercure. – Les principautés,
dans
celle de vénus. – Les puissances,
dans le soleil. – Les forces ou vertus, dans la sphère de mars. – Les dominations,
dans
celle de jupiter. – Les trônes, dans le haut du système planétaire, sphère de saturne. – Les chérubim, dans la huitième sphère, celle des étoiles fixes. – Les génies appelés
séraphim, dans la sphère supérieure des étoiles imperceptibles.
Tous ces anges, de noms et
d’ordres différents, sont sans cesse occupés à célébrer les merveilles de Dieu
universel. Tous sont invités, puissances, vertus, chérubim, ainsi que le soleil,
la lune et les étoiles que surveillent ces puissances, à louanger Dieu dans le
fameux Benedicte qu’entonnent les trois enfants que Nabuchodonosor fit jeter dans la
fournaise, conte assyrien connu sous le nom de prophétie de Daniel (3.51). Il en
est ainsi du Laudate, dans lequel David (Ps 148)
invite la nature entière à célébrer la gloire de Jéhovah. Il invite jusqu’aux
eaux qui se trouvent recouvrir tout le système hiérarchique des syriens dont
nous venons de parler. Et au-dessus du ciel des chérubim et des séraphim, ils
placent l’immense mer, océan sans borne.
Les arabes classent les
différents ordres d’anges ou d’intelligences planétaires chacun sous un chef
et nous décrivent la forme
monstrueuse de ces anges : les uns ont la forme humaine, d’autres celle de
chevaux, ceux-ci d’oiseaux tels que l’aigle et le vautour. Des pierres
précieuses, des perles, des émeraudes, l’or ou l’argent composent la substance
de ces différents cieux. (Kirker, ibid. p.423.
32-64). On y trouve les noms des anges en chef qui commandent chaque
ciel. On voit par ces échantillons le génie des astrologues de l’orient dans la
formation et distribution de leur hiérarchie qu’ils faisaient des intelligences
dans les différentes planètes et dans les cieux, ou sphères auxquelles on
affectait ces intelligences.
La théologie
pythagoricienne leur emprunta le chant qui exprime l’harmonie universelle,
résultat de l’accord de leurs divers mouvements.
Origène donnait des corps
aux anges, il les rappelait à leur véritable origine (Orig. Com. In Math. tome
1, p.477-458), puisque les corps célestes furent observés avant qu’on
eut distingué d’eux les intelligences qui les dirigeaient. Il les classe suivant
l’ordre connu qui se divise en principautés, dominations, trônes, etc. dont nous
avons trouvé l’énumération plus haut chez les syriens et les arabes. Il pointe
aussi un chef à chaque ordre, inspecteur de chaque classe d’intelligences.
Athanase compte plusieurs
myriades d’anges rangées en différentes classes sous le nom de trônes,
dominations, cieux, chérubim, séraphim (Athan. tome 1, p.202, ad
Serap). Athénagore convient aussi que les chrétiens admettent
en-dehors de la Triade (qui n’est autre chose que la triade platonicienne) dont
parle Macrobe, une quantité prodigieuse d’anges (Athen. Leg. pro Christ,
p.40), que Dieu avait disposé en plusieurs classes et distribués dans
les cieux, dans les éléments, et dans toutes les parties du monde pour maintenir
l’harmonie et l’ordre. On distinguait entre autres les sept gouverneurs
principaux.
Les syriens avaient, comme
nous l’avons dit, placé les intelligences connues sous le titre de forces dans
la sphère de mars, car c’est ce que signifie ce mot virtus en latin. Isidore (Isidor. Origin, livre 7,
c.1) déclare que c’était Dieu des armées, Tzébaot chez les hébreux,
qui présidait à cet ordre appelé vertus. Il prend occasion de là de rappeler les
différentes classes d’anges, d’archanges, de trônes, etc. dont nous avons parlé.
Ainsi le système des juifs à cet égard, et conséquemment celui que nous avons
encore aujourd’hui chez les chrétiens, ne diffère en rien de celui des orientaux
syriens, arabes et chaldéens dont nous avons parlé plus
haut.