Legends
of the Mussulmans,
Weil 1846 Tales
of King Solomon, Seymour 1924 Legends of the
Jews, Ginzberg 1998 Chronique de
Tabari, Zotenberg 1867
3e édition |
2021
Table
des matières
Fin du règne de
Daoud ............................................................................................................
2
Des pouvoirs
célestes.................................................................................................................
6
De l’autorité du
roi.................................................................................................................... 9
Du temple de
Soliman.............................................................................................................. 17
De la sagesse ............................................................................................................................... 27
Des jugements.............................................................................................................................
29
De la reine de
Sheba.................................................................................................................
51
Des énigmes du
roi.....................................................................................................................
67
Des voyages du
roi.................................................................................................................... 76
Des pierres
précieuses..............................................................................................................
88
O Seigneur Dieu, béni
es-Tu de donner une telle autorité à Soliman : à Toi
puissance et
gloire dans tous les âges, amen.
Du sage Soliman
PRÉFACE
Soliman
le sage |
Chroniques
de Tabari vol. 1, chap. 15 trad. (persan) Zotenberg
1874
L’ange Gabriel dit à
Daoud :
—
Celui de tes
enfants qui répondra à ces questions te succèdera après ta mort ; les
génies, les hommes, les démons, les oiseaux de tout l’univers seront sous sa
domination.
Il
réunit ses enfants et leur dit :
—
O mes enfants,
Gabriel m’a apporté de la part de Dieu ces feuillets contenant dix questions,
celui qui répondra correctement sera prophète revêtu du manteau d’apôtre, comme
Dieu a dit.
Daoud
commença à lire en présence de ses enfants, mais personne ne put donner de
réponse excepté Soliman. Il se leva et dit :
—
O mon père, je
répondrai à ces questions par la force de Dieu.
Rempli
de joie, Daoud lut les questions une à une :
—
Qui est tout,
qui n’est rien ? Qui est quelque chose, qui n’est moins que rien ? Qui sont
les moins nombreux, et qui les plus nombreux ? Qu’est le plus beau, qu’est le
plus laid ? Qu’est le plus sûr, qu’est le plus incertain ?
—
Dieu le
Créateur est tout, répondit Soliman, et ce monde créé n’est rien. Le
croyant est quelque chose, le faux croyant est moins que rien.
Les hommes qui
croientsont
en petit nombre, ceux qui doutent sont les plus nombreux.
Le plus beau c’est un pécheur converti, le plus laid un croyant incrédule.
Le plus sûr c’est la mort et le jugement dernier et le plus incertain c’est le
sort de l’âme à sa résurrection. La vraie sagesse ne vient ni du temps, ni
des livres, elle vient seulement de Dieu, sagesse par excellence,
ajouta-t-il.
—
Tu as dit vrai,
dit Daoud à Soliman.
Et
cet anneau venu du paradis devint le sceau de Soliman où était écrit à
chaque côté :
À Dieu la préséance
إلى الله السيادة
À Dieu l’autorité suprême
À Dieu la toute-puissance
À Dieu l’excellence
Des
esprits | Palestine
Exploration Fund Quarterly Statement volumes 31
- 40,
chap. 5
&
6,
Baldensperger 1899
Les
mauvais esprits et revenants de tous genres occupent l’univers des arabes
musulmans ou chrétiens, des maisons à la campagne, en ville, sur terre ou l’eau,
certains lieux même plus hantés que d’autres. Les cimetières grouilleraient
d’êtres invisibles qui apparaissent et disparaissent les jeudis soirs
particulièrement. Le vendredi étant sacré pour les mahométans. La veille les
revenants se rassemblent pour prier ou pour déranger, il vaut donc mieux éviter
les cimetières les jeudis soirs. Les revenants musulmans apparaissent souvent,
surtout aux musulmans et parfois aux nés chrétiens. Les occidentaux eux n’en
voient jamais parce qu’ils n’y croient pas, donc ils n’apparaissent pas, c’est
ce qu’on m’a assuré d’être un fait (quand j’ai dit que je n’en avais jamais
rencontré, ni vu ou entendu aucun). Il y a cinq, six classes distinctes de
revenants, même que la classe principale la plus nombreuse (autant sinon plus
que les humains) vit directement sous la terre, connus comme jan ou jinn, nom
commun à tous les revenants, même s’il y a plusieurs sortes de jan avec
différents noms et fonctions parmi la masse générale de jan.
Les
jans : ils mangent, boivent, ont leurs gouverneurs et leurs lois
mahométanes, mais n’ayant pas de nourriture, ils doivent s’en procurer des
humains. Ils sont supposés rôder autour des aliments secs ou des cuisines. Et si
une femme touche un pain, farine, beurre ou quoi que ce soit, et oublie de dire
le nom du Seigneur, le jan saisit aussitôt leur part de nourriture et
l’emportent sans être vus dans leur habitats souterrains. Par conséquent aucune
femme ne fera quoi que ce soit, pas même sortir d’une pièce, sans dire Dans le
nom de Dieu, le très miséricordieux, le tout miséricordieux ; et ne
parleront jamais de revenants que de manière respectueuse en nommant Dieu à
chaque phrase. Ils pensent que c’est mieux d’éviter de parler d’eux car les jans
écoutent et voient tout ce qui se dit et fait et prennent revanche. Certains ont
le pouvoir de tuer des humains quand leur transgression est trop grande pour les
jans, ou les prennent pour les juger dans leurs cours de justice ; on m’a
assuré qu’il y a 110 pots-de-vin dans la
cour des jan, comme pour montrer en passant que nos tribunaux sont corrompus.
Les
jinns : il y a des jinns hommes, femmes, enfants, ils se marient à
l’occasion avec des humains. À un employé qui faisait très bien son travail, je
lui demandai de mettre les abeilles dans un endroit isolé à quelques kilomètres
de Ramleh Ramla
en Philistie ; après avoir refusé net, il m’informa qu’une jan femme
amoureuse était si jalouse qu’elle le frappait s’il ne faisait que sourire à une
femme, elle se rendait visible que s’il était seul. Il restait parfois assommé
pendant plusieurs heures. Suite à quoi il n’allait plus seul, même de jour,
ainsi elle ne lui apparaissait que pour le gronder à la moindre chose. Par la
suite cet homme devint épileptique. De même un jan mâle peut être amoureux de
femmes humaines. Un employé avait battu si brutalement sa femme qu’elle tomba
(de la
fenêtre ?) et un jan
amoureux d’elle saisit l’occasion pour entrer dans son esprit lorsqu’elle
tombait jusqu’à son habitat sur
le sol sans dire Le
miséricordieux ; le jan voulait qu’elle le suive en Égypte où ils
pourraient vivre ensemble ouvertement plutôt qu’en terre sainte où cela ne leur
était pas permis. Il l’avait presque persuadée de s’enfuir lorsque les prêtres
en furent avertis, et par leur prière et encens ils coupèrent la communication.
Dans sa chute, les sens de la pauvre femme se dérobèrent et son esprit toujours
rempli du jan ne parlait que du jan dans sa folie et désir secret de quitter son
mari. Elle mit tout ça de côté quand elle devint mieux.
Lekird : cette
deuxième sorte de revenant est un démon du pays.
Le
mared :
esprit de haute taille, apparaissant surtout dans les villes et endroits où des
gens ont été tués, dans la première année d’abord puis par période pour rappeler
au monde où se trouve l’endroit. Les mahométans placent là de gros piquets en
fer ou bois pour empêcher les revenants d’apparaître, les chrétiens placent une
croix. Ce mared terrorise les femmes de la ville, non seulement il apparaît
parfois, mais il parle, interpelle, se moque, crie ou rit. Généralement en
blanc.
Le
rassad : gardien de trésor, il plane au-dessus des trésors cachés,
apparaissant quand nécessaire pour chasser les chercheurs de trésors ou les
mettre hors-piste. Il peut se changer en toute sorte de choses mouvantes
jusqu’au simple animal, même en nombre, comme une poule et ses poussins ou des
pouliches rouge et blanche. Il attaque parfois, parfois il ne fait qu’effrayer.
La
karine : esprit femelle qui accompagne une femme et a le même nombre
d’enfants que la femme à qui elle est attachée. Si la femme a bon caractère,
l’esprit est bienveillant et gentil ; si la femme est querelleuse ou de mauvaise
disposition de quelque manière, karine l’est aussi et châtie même les enfants
humains. Le roi Soliman qui avait pouvoir sur les jan lui demanda quelle était
son activité et elle répondit, Tout le contraire du bonheur de la vie conjugale,
et elle donna au roi les directives pour la conjurer. Très prisés, les talismans
conjurent rarement deux mal, l’écrit est enveloppé, brûlé, ainsi de suite de
façon différente.
Le
mauvais
oeil : à part les mauvais esprits, les
humains (homme ou femme) peuvent aussi exercer une mauvaise influence. Dès qu’un
enfant se sent malade, à cause d’un mauvais aliment ou un rhume, c’est d’abord
attribué au mauvais oeil. Le nom de Dieu est souvent employé en abordant un
enfant, même un animal, et ils disent immanquablement, Je vous entoure avec
Dieu, ou le nom de Dieu soit sur vous, ou que le mal soit dehors, et paroles
semblables.La prochaine étape est de trouver la personne qui a fait ce tort, et
si possible avoir un morceau de son vêtement ou chiffon pour brûler sous
l’enfant, les fumées sont salutaires dans plusieurs cas. Si le tort persiste des
experts sont amenés avec différentes méthodes ; la plus simple est de
prendre alun, sel, encens, tamari ou palmier du dimanche des rameaux, mettre sur
le feu et faire le tour, l’effet du mauvais oeil se rompt au craquement d’alun
ou sel. Ils recherchent des talismans, et ceux qui préfèrent prévenir que guérir
mettent des talismans sur leurs enfants, avec parfois des perles
bleues.
Anges ;
êtres spirituels en relation entre le visible et l’invisible, engagés au bien du
genre humain pour le salut des hommes, porteurs de grâces divines et repousseurs
du mal. Dans les trois classes de tradition hébraïque chrétienne, on
retrouve : 1. séraphim, chérubim, trônes. 2. dominations, vertus,
puissances. 3. princes,archan-ges, anges.
Job les identifie aux étoiles, au feu dans le livre d'Henoc. Dans la tradition
musul-mane, les anges furent créés à partir de pierres précieuses pures, les
génies du feu, et l'homme de l’argile. Les anges ne mangent pas, ces serviteurs
et aimants compagnons d'Allah approchent son trône et agissent comme messagers.
Ange déchu, diable. Dictionary
of Mythology p. 95, Jobes 1962
Les versets du Qu’ran sont considérés efficaces, tout vient de Dieu,
surtout la maladie (traitée comme un péché, à expier par la
lecture des saintes écritures, communion des saints,
repentance). Quand presque tout espoir a
disparu un médecin est parfois consulté. Le malade reçoit tout ce qui lui fait
plaisir. Les soignants locaux font des saignées et donnent des purgatifs, ils
peuvent le même jour en essayer une douzaine d'après les visiteurs venus
partager leurs connaissances. Quand un visiteur arrive, la première chose qu’il
dit est, À ta santé, ou que le mal s’en aille, ou que le nom de Dieu soit sur
toi. Le malade répond, Que Dieu t’épargne et tes enfants vivre. La chambre du
malade se remplit de visiteurs venus discuter de l’état du malade et chacun dit
quoi faire au mieux de sa connaissance. Il n’est pas rare de trouver plus de
quatre groupes parler d’un remède ou en rejeter un. Le patient, du moins sa
famille, peut accepter de les essayer tour à tour, assurant au malade qu’untel a
essayé et a guéri, untel a refusé et a décédé. Dès que le café est offert aux
visiteurs, on parle de tout sauf de la maladie, et la chambre du malade se
remplit de la fumée de leurs pipes. Plus il y a de visites, plus il y a
d’honneur.
Source
: Philip J. Baldensperger
[1856-1948]. Heinrich Baldensperger son père (missionnaire suisse),
s’installa en 1848 en Palesti-ne à Artas/Irtas أرطاس, village au sud de Bethléem,
parmi les premiers européens engagés dans l’agriculture. Né en Palestine Philip
élevait des ruches d’abeilles, il parlait arabe et connaissait bien les us et
coutumes locaux, ses articles ont été publiés à Palestine
Explora-tion Fund Quarterly Statement 1899, vol. 31-40, chap. 5 &
6.
===
Une
nuit avec les esprits
| Légende
dorée de Voragine [1228-1298],
troisième partie, p.51,
trad. (latin)
Roze 1902
Un
juif venu à Rome et n’ayant pas trouvé où se loger, voyant qu’il se faisait
tard, il entra se réfugier dans un temple d’Apollon où étaient des idoles. Comme
il craignait de passer la nuit dans ce lieu sacrilège, bien qu’il n’eut pas du
tout confiance en la croix, il eut soin cependant de se signer. Au milieu de la
nuit, il se réveilla et vit une foule d’esprits malins s’avancer sous la guide
de quelque autorité. Le chef qui commandait s’assit au milieu des autres et se
mit à discuter des affaires et des actions de chacun des esprits placés sous sa
soumission pour s’assurer des torts de tout ce que chacun avait fait. À
cet effet, après avoir vu leur entrée dans ce temple d’idoles et satan s’asseoir
avec toute sa milice présente devant lui, un malin esprit entra et l’adora, et
satan lui dit : D’où viens-tu ? L’autre répondit : J’ai été dans une province où
j’ai suscité quantité de guerres ; j’ai soulevé beaucoup de troubles, j’ai versé
du sang en abondance, et je suis venu te l’annoncer. Et satan reprit : En
combien de temps as-tu fait ça ? Il dit : En trente jours. Le chef des ténèbres
dit : Comment si peu en autant de temps. Il s’adressa alors à ses
assistants et dit : Allez le fouetter et frappez durement.
Un
second vint et l’adora en disant : Maitre, j’étais dans la mer et j’ai excité
d’épouvantables tempêtes ; j’ai englouti de nombreux navires, j’ai fait
périr beaucoup d’hommes. Et satan dit : En combien de temps as-tu fait ça ?
En vingt jours, répondit l’autre.
Et satan le fit fouetter comme le précédent en disant : C’est pour avoir fait si
peu en autant de temps.
Vint
un troisième qui dit : Je suis allé dans une ville et j’ai excité des querelles
durant une certaine noce ; j’ai fait verser beaucoup de sang, j’ai même tué
l’époux, et je suis venu te l’annoncer. Et satan dit : En combien de temps as-tu
fait ça ? En dix jours, répondit-il. Et satan lui dit : Tu n’as pas fait plus en
autant de jours. Il le fit aussi frapper par ceux qui étaient autour de lui.
Vint
un quatrième qui lui dit : Je suis resté dans le désert pendant quarante ans,
j’ai travaillé autour d’un moine, et c’est avec peine si enfin je l’ai fait
tomber dans le péché de la chair. Entendant cela, satan se leva de son siège,
embrassa ce démon, ôta la couronne de son front, lui mit sur la tête, et après
l’avoir assis près de lui, il dit : C’est une grande chose que tu as eu le
courage de faire là, tu as travaillé plus que tous les autres.
Quand
chacun des mauvais esprits eut exposé le mal qu’il avait fait, un qui s’élança
au milieu de cette assemblée et fit connaître la tentation charnelle il avait
agité dans l’esprit d’André, par rapport à cette religieuse, ajoutant que la
veille, à l’heure des vêpres prière
en soirée, il en vint jusqu’à pousser
son esprit à donner un coup sur le dos de cette femme en signe de caresse. Le
malin esprit satan l’engagea à compléter ce qu’il avait commencé afin qu’il ait
la palme la plus remarquable pour faire succomber André. Il ordonna ensuite
qu’on cherche à savoir qui était si présomptueux pour se coucher dans ce temple.
Cet homme trembla plus fort quand les esprits envoyés pour le reconnaître virent
qu’il était signé du mystère de la croix et se mirent aussitôt à crier avec
effroi : Le vase est vide il est vrai mais il est scellé ! À ce cri, la
troupe de malins esprits disparut aussitôt.
Le
juif se hâta de venir trouver l’évêque André et lui raconta tout de point en
point. Entendant cela, l’évêque renvoya toutes les femmes de la maison et il
baptisa le juif.
===
Entrée
dans un jardin, une religieuse conçut un violent désir en apercevant une laitue,
elle la saisit en omettant de la bénir et mordit avec avidité, elle tomba à
l’instant, saisie par le démon. Quand Équitius vint auprès d’elle, le diable
s’écria en feignant l’innocence : Qu’ai-je fait, qu’ai-je fait, j’étais assis
sur la laitue et celle-ci est venue et m’a mordu. Sur l’ordre du saint homme le
démon sortit de suite.
La légende de Soliman
FIN DU RÈGNE DE DAOUD
1
En mettant Soliman à
l’épreuve, les docteurs de la loi voulaient empêcher son accession au
trône, tandis que Daoud se disait qu’ils cesseraient d’objecter qu’un jeune de
12 ans
conteste leurs décisions en voyant l’étendue de sa sagesse qui faisait de lui un
digne successeur. L’épreuve passée, ayant
répondu à leurs questions par des réponses remplies de sagesse, Soliman leur dit :
—
Vous avez eu
tort d’essayer de montrer votre supériorité devant cette assemblée, je vais
maintenant vous poser de simples questions qui peuvent se répondre par la
raison et intelligence. Dites-moi ce qui est tout et ce qui n’est rien, ce qui
a du prix et ce qui est moins que rien ?
Ils
ne trouvaient rien à dire.
—
Le Créateur
Dieu est tout, le monde créé n’est rien. Le vrai croyant a du prix, le
croyant hypocrite ne vaut rien, dit Soliman.
Soliman
demanda à un scribe :
—
Qu’est le plus
grand nombre et le plus petit ? Qu’est le plus doux et le plus amer ?
Il
ne savait pas quoi répondre.
—
Ceux qui
doutent sont plus nombreux que ceux qui ont la foi. Le plus doux c’est un
statut respectable, une femme vertueuse et des enfants obéissants. Le plus
amer, la pauvreté, une femme irréconciliable et des enfants rebelles,
dit le jeune prince.
S’adressant
à un chef, il demanda :
—
Qu’est le plus
laid et le plus beau ? Qu’est le plus certain et le moins ?
Les
questions furent sans réponse.
—
Le plus laid
c’est un croyant devenu incroyant. Le plus beau c’est un pécheur qui se
convertit. Le plus certain c’est la mort et le jugement. Le moins certain
c’est le sort de l’âme humaine à sa résurrection. Voyez comme les plus
intelligents ou les plus vieux ne sont pasles plus
sages. La sagesse ne vient ni par les ans, ni par l’étude
des livres, la sagesse vient seulement de Dieu suprême au-delà de tous.
Dans
l’assemblée, les chefs du peuple s’émerveillèrent et s’écrièrent
ensemble :
—
Loué
est notre Dieu qui a donné au roi un fils qui nous surpasse en sagesse, vraiment
il est digne de s’asseoir sur le trône de son père !
2
Lorsque
le roi arriva à un vieil âge, l’archange Gabriel vint porter une lettre
lumineuse et dit :
—
Dieu te dit de
réunir tes fils pour leur lire les questions écrites ici. Celui qui répondra
correcte-ment s’assiéra sur ton trône.
Daoud
fit venir ses fils et leur lut la lettre en présence des chefs du peuple, mais
les plus âgés ne surent donner aucune réponse. Les hommes d’Israel se tournèrent
vers le jeune Soliman, qui demanda à son père d’énoncer les questions une à
une.
—
Mon fils,
qu’est le plus beau au monde ?
—
Quand Dieu
pardonne aux hommes et quand ils se pardonnent l’un l’autre, dit Soliman.
—
Mon fils,
qu’est le plus doux au monde ?
—
C’est l’amour,
l’Esprit de Dieu dans sa création.
Ces
paroles plongèrent les assistants dans l’étonnement. Les chefs du peuple
déclarèrent tous :
—
Loué soit Allah
qui a donné une telle sagesse au fils du roi, il est digne de s’asseoir sur le
trône de Daoud.
Daoud
remercia le Seigneur de cette grâce envers le jeune Soliman, cependant une autre
épreuve fut réclamée parce que les gens murmuraient de son jeune âge. Daoud dit
à tous les chefs de tribu et à Soliman de Judah de prendre une branche et d’y écrire leur nom, que la branche qui
porterait fruit désignerait son successeur. Les branches furent déposées sous
garde. Quand on les reprit le lendemain, la branche de Soliman avait porté
fruit ; par ce signe, le Seigneur faisait connaître son intention de
l’asseoir sur le trône de Daoud.
3
Le
dernier souhait de Daoud restait de connaître son futur compagnon du
paradis avant sa mort.
—
Ta requête est
accordée, lui dit une voix céleste, mais tu dois partir le rencontrer seul
et approcher de lui en renonçant à toute pompe terrestre, mais aller sur terre
comme un pauvre pèlerin.
Ayant
nommé Soliman son représentant, le lendemain il changea ses vêtements royaux
pour un simple vêtement de laine, prit des sandales et un bâton et quitta le
palais. Il alla de ville en ville, village en village, demander qui était connu
pour sa piété, et cherchait à faire sa connaissance. Après quelques semaines,
n’ayant pas encore trouvé qui il put voir comme son compagnon destiné à la vie à
venir, il arriva dans un village au bord de la Méditerranée même temps qu’un
pauvre vieillard d’aspect honorable qui portait une lourde charge de bois sur la
tête. Daoud le suivit pour voir où il restait mais il ne fit que vendre son bois
à un marchand, à l’entrée du magasin. Du peu d’argent reçu, le vieil homme en
donna une moitié à un pauvre en quête d’aumône et s’acheta un morceau de pain
avec le reste ; il en donna une bonne moitié à une aveugle en quête de
miséricorde du croyant et se remit en route vers la montagne d’où il venait.
—
Pourrait-il
être mon compagnon du paradis... se demanda Daoud. Ces actions témoignent
d’une foi rare compte-tenu de sa condition, je vais chercher à faire sa
connaissance.
Il
le suivit à distance, et après des heures d’une marche pénible sur des pentes, à
travers les ravins, le vieil homme entra dans une grotte où le jour éclairait
par une fente. Resté à l’entrée, Daoud l’entendit prier avec ferveur, et lire la
loi et les psaumes jusqu’au coucher du soleil. L’ermite alluma une lampe, dit la
prière du soir, sortit le pain de son sac dont il mangea la moitié. Alors Daoud,
qui n’avait pas dérangé le saint homme dans ses dévotions, s’avança dans la
grotte et le salua.
—
Qui
es-tu ? demanda-t-il après lui avoir rendu son salut. Je n’ai jamais vu
quelqu’un dans ces régions, à part Mata bin Johana, le futur compagnon du
paradis du roi Daoud qui craint Dieu.
Daoud
se nomma et demanda où restait Mata.
—
Il m’est pas
possible exactement de t’indiquer sa demeure mais en parcourant cette montagne
avec soin, dit l’ermite, tu ne pourras le manquer.
Daoud
marcha longtemps sans trouver trace de Mata. Il allait retourner vers l’ermite
dans l’espoir d’obtenir quelque précision quand d’en haut il aperçut un endroit
humide en plein sol rocailleux.
—
Il est
surprenant, se dit-il, qu’un sol si humide soit sur la cime d’une montagne comme
celle-ci, et impossible qu’il y ait une source.
Alors
dans les réflexions, de l’autre côté de la montagne vint un homme qui marchait
les yeux baissés, d’aspect plus angélique qu’humain. Il se plaça sur ce sol
humide et se mit à prier ; il pria d’une si grande ferveur que les larmes
coulèrent en torrent de ses yeux. Comprenant comment le sol était si humide,
Daoud se dit que l’homme qui prie Dieu ainsi pourrait être son compagnon du
paradis. Toutefois il s’abstint de lui parler avant d’entendre comment il
priait.
—
Mon Dieu,
pardonne le péché du roi Daoud, et garde-le d’un plus grand péché. Fais-lui
miséricorde pour moi puisque tu me destines d’être son compagnon du paradis.
Daoud
alla vers lui mais dès qu’il fut en sa présence il était mort. Daoud creusa la
terre molle avec son bâton, le lava avec l’eau de sa gourde et l’enterra. Il dit
sur lui la prière aux morts :
—
Glorifié et
sanctifié soit le grand Nom de Dieu dans le monde créé suivant sa volonté, qu’Il rétablisse
bientôt son royaume dans les jours de ta vie. Béni à toujours soit son grand
Nom pour l’éternité. Béni, louangé, glorifié et honoré soit son saint
Nom - béni soit-il - par-dessus toute bénédiction, chant, louange et
consolation dans le monde. Amen.
Le
roi regagna alors sa capitale. L’ange de la mort vint dans son harem et
l’accueillit dans ces mots :
—
Allah a accordé
ta requête, ta vie est maintenant terminée.
—
Que la volonté
de Dieu soit faite, dit Daoud en tombant sur le sol.
Gabriel
descendit vers Soliman apporter un vêtement céleste pour envelopper son père. Et
tout Israel fit procession derrière son corps jusqu’à l’entrée de la grotte où
repose Abraham.
DES POUVOIRS CÉLESTES
4
Après la mort de son père,
Soliman partit entre Hébron et Iérusalem et tomba endormi dans une vallée. Quand
il s’éveilla, il y avait face à lui huit (8) anges
avec des ailes innombrables, de différentes couleurs et formes, qui
s’inclinèrent trois fois.
—
Qui êtes-vous ?
demanda Soliman.
—
Nous sommes les
princes qui dirigent huit vents du ciel. Dieu nous envoie pour étendre ton
autorité sur les vents qui nous sont soumis. Ils viendront à ton ordre sur la
terre pour de te porter sur les montagnes les plus hautes. Ils se feront rafale,
tempête ou léger souffle suivant ta volonté.
Le
plus grand ange lui donna une pierre précieuse ayant gravé, Dieu
tout-puissant.
—
Lorsque tu
auras un ordre pour nous, lève cette pierre au ciel et nous apparaîtrons devant
toi comme servants, dit-il avant de tous disparaître.
Quatre (4)
êtres angéliques apparurent. Le premier avait l’apparence d’une baleine, le
deuxième d’un aigle, le troisième d’un lion et le quatrième d’un serpent. Ils
s’inclinèrent face à lui et dirent :
—
Nous sommes les
gouverneurs des êtres qui vivent dans l’eau, dans l’air et sur terre. Nous
sommes devant toi par ordre de Dieu pour que tous les êtres que le Créateur
nous a soumis combattent tes ennemis. Nous viendrons avec toi les confronter ou
les détruire suivant ton ordre.
Le prince des
oiseaux lui donna une pierre précieuse ayant gravé, Tout être
créé louange le Seigneur.
—
Nous viendrons
sur ton ordre face à cette pierre élevée au-dessus de ta tête,
dit-il.
Soliman lui demanda de faire
venir les êtres vivants de l’eau, de l’air et de la terre par couple. Les
princes partirent et réunirent devant lui en un instant tous les êtres vivants,
du petit ver à l’éléphant. Soliman conversa avec eux et connut leurs noms, leurs
vertus et leurs manières de vivre ; il écouta leurs plaintes et abolit
ainsi de nombreux abus. Il dialogua longtemps avec les oiseaux en raison de
leurs paroles sages et agréables à entendre :
Huppe
:Qui ne montre pas de pitié ne recevra aucune pitié.
Tourterelle
: Seul
Allah est éternel, toutes les choses passent.
Hirondelle
: Faites
le bien et vous en serez récompensés.
Rossignol
: Le
contentement est joie la plus grande.
Pigeon
: Mieux valut pour beaucoup de n’être
jamais nés.
Oiseau
de Syrdar : Que les pécheurs reviennent vers Allah.
Coq
: Souvenez-vous
de votre Créateur, hommes sans intelligence.
Corbeau
: Loin de l’homme, le mieux.
Kata
: Qui
garde silence fait sa vie en grande sécurité.
Pélican
:Louange
à Allah au ciel et sur terre.
Aigle
: Bien
que notre vie soit longue elle termine dans la mort.
5
Soliman
prit une huppe pour compagnon de voyage, parce qu’elle instruisait un sage
enseignement et pouvait aussi trouvait les sources d’eau comme si la terre fut
de cristal, et que l’eau ne manque pas pour étancher la soif et pour les
lavements prescrits. Il caressa la tête des tourterelles et leur dit de faire
les habitats de leurs petits près du temple qu’il allait construire ; et
après plusieurs années, ce couple de tourterelle se multiplia si bien qu’un
quartier entier de la ville se traversait sous l’ombre des ailes des
tourterelles jusqu’au temple.
6
Un
être dont le haut était de terre et le bas d’eau apparut devant Soliman alors
seul, il s’inclina et dit :
—
Dieu m’a créé
pour exécuter sa volonté dans l’eau de la mer et sur terre sèche, Dieu m’envoie
pour faire connaître ta volonté sur terre et dans l’eau. Les plus hautes
montagnes s’abaisseront ou le sol s’élèvera suivant ton ordre, le désert
ruissellera d’eaux ou les rivières de la mer s’assècheront suivant ton
ordre.
Il
lui donna une pierre précieuse ayant gravé, La
terre et le ciel servent Dieu.
Un
archange se présenta et lui dit :
—
Face à cette
pierre, tu gouverneras les puissances des esprits qui remplissent presque tout
l’espace entre la terre et le ciel. Une partie de ces esprits gardent foi et
rendent gloire au véritable Dieu, tandis que les incroyants rendent gloire
pour certains au feu, pour d’autres au soleil, et d’autres encore aux étoiles ou
à l’eau. Les injustes ne cherchent qu’à nuire aux humains, sous forme invisible ou ce qui leur plait, aussi
les esprits droits entourent les hommes pieux pour les protéger des nuisances du
péché.
Il lui remit une pierre ayant
gravé, Dieu
seul et le messager de Dieu.
Soliman
lui demanda de voir les jinns sous leur vrai aspect. L’archange fusa au ciel
dans une colonne de feu et réunit en un instant un grand nombre de jinns
shaitans. Soliman frissonna à leurs aspects répugnants, à la vue de têtes
d’homme autour du cou d’un cheval, des ailes d’aigle fixées sur la croupe d’un
dromadaire, et encore des cornes de gazelle sur la tête d’un
paon.
7
Soliman
plaça dans un anneau les (4) pierres précieuses que les anges lui avaient remis afin d’exercer
autorité en tout temps sur les capacités des esprits, et sur toutes bêtes de la
terre et des mers, et sur les vents. Il déclara :
—
Toute la
grandeur de ma force est devant cet anneau. En me le confiant, le Seigneur m’a
mis à part des autres pour
gouverner les jinns rebelles.
Il
se mit à genou pour rendre grâce à Dieu avec toute l’assemblée et louangea notre
Dieu tout-puissant du matin au soir. Quand le roi releva la tête, ni lui ni
l’assemblée ne purent regarder l’anneau à cause de la très grande
lumière.
—
Dites avec
moi : Dieu seul et le messager de Dieu.
Ils
purent regarder l’anneau de face après avoir dit cela.
DE L'AUTORITÉ DU ROI
8
Le
roi commença à assujettir les puissances des jinns, car de tous
les êtres qui lui étaient confiés, ceux-là seuls se rebellaient. Gabriel étendit
son aile droite à l’est, son aile gauche à l’ouest, et dit :
—
Jinns shaitans,
le Seigneur vous dit de vous réunir devant le roi Soliman.
De tous lieux obscurs des
trous des déserts, montagnes, collines et vallées, les jinns shaitans sortirent
et se rassemblèrent devant Soliman.
—
À ton service,
à ton service, criaient-ils, messager du Seigneur tout-puissant.
Ils furent répartis en
420 divisions, chaque
ayant un aspect différent, et se dirent les uns les autres :
—
C’était une
erreur d’avoir dit que nous étions meilleurs qu’Adam. Qu’ran7.12
Alors
face à lui, Soliman examina leurs apparences, les formes et couleurs de leurs
vêtements - jaune, rouge, noir, blanc, multicolore - et leurs ressemblances aux
serpents, mules, ânes, vaches, chiens loups : –
nombreux avaient des griffes, un museau et une queue ; – d’autres ayant
une face à l’épaule crachaient des étincelles de la bouche ; – d’autres
encore au visage vert, les yeux bleus et le corps noir ; – certains
ayant une tête de lion sur un corps d’éléphant ; – d’autres à deux
têtes, une au pied, l’autre à l’épaule.
Après les avoir examinés, Soliman se
prosterna pour glorifier Dieu, et le remercier du pouvoir accordé, et dit :
—
Mon Dieu, je ne
savais pas que tu avais créé de telles choses... Je te prie de me donner assez
de force et de dignité et pour les regarder sans défaillir.
—
Ce pouvoir
t’est accordé. Tiens-toi sur tes pieds, dit Gabriel.
9
Le
roi se releva alors. À la vue de l’anneau à son doigt et du cercle de royauté à
sa tête, les jinns se prosternèrent en criant :
—
Fils du roi
Daoud, nous te sommes entièrement soumis et devons t’obéir.
Le roi les questionna sur leur
gouvernance, leur religion, leurs lignées généalogiques, leur boire et manger.
—
Quelles sont
ces différences de formes de votre aspect alors que vous descendez tous du même
père depuis Gan גָּןJardin ?
—
Quand il s’est
mélangé à nous, iblis nous a
poussé à vivre avec ses enfants et lui, dirent-ils. Nos formes diffèrent
suivant le nombre de nos transgressions.
Soliman
aperçut la fumée d’un effrayant jinn qui portait un couteau et une épée sur
le côté ; un feu sortait de sa bouche et du sang coulait de ses cheveux à son
corps. Le roi le questionna :
—
Qui
es-tu ? Que fais-tu ?
—
halal profane, porteur de l’épée d’iblis,
car pas une goutte de sang humain n’est versée sur terre que par moi, dit-il.
La chaîne que tu vois à mon cou est le sang d’Abel.
Le
roi ordonna
à l’archange de l’attacher mais il
cria :
—
Ne m’entrave
pas, prophète de Dieu, et je rassemblerais pour toi tous les géants de la
terre.
(Henoc 15). Je
ferais une promesse sûre de ne te faire de mal aussi longtemps que tu vivras.
Le
roi marqua le sceau à son cou : il fut obéissant et Soliman le laissa
aller.
Apercevant un shaitan à long
museau, d’aspect mi-chat mi-chien, le roi lui dit :
—
Qui
es-tu ? Que fais-tu ?
—
mahr bin hafaf (af,
colère) que Nouh
Noah prit
dans l’arche. Je donne aux hommes à boire le jus pressé des grappes, dit-il, mes
enfants et moi habitons dans les vallées de l’Inde. Par la harpe et le luth,
nous poussons les hommes à s’enivrer et faire toutes tromperies contraires aux
décrets de Dieu : mentir, faire de faux témoignages oui oui,
assassiner.
Le
roi ordonna de l’attacher avec des chaînes. Un jinn vint devant Soliman,
il avait de longues griffes tranchantes et ressemblait à un singe, il portait
une harpe. Le roi lui dit :
—
Qui
es-tu ? Que fais-tu ?
—
murra brèche le fils d’el-harit. Je
fis le premier une harpe et en joua pour que les humains sentent par ce moyen un
désir sexuel, répondit-il.
Le sol était totalement noir
de jinns et ressemblait à un essaim de fourmis. Il manquait sakhar
marid, le chef des mauvais jinns qui se cachait dans une île de l’océan, à qui
Dieu promit la liberté jusqu’au dernier jour du jugement. Le hautain iblis
qui n’avait pas reçu le sceau à l’épaule vint devant Soliman.
—
Je ne rends
hommage ni à toi, ni à ton père Adam, à qui je n’ai pas fléchi par soumission
à
Dieu.
(Qu’ran 38.74). Je
n’aurais pas plus pour toi de soumission devant l’anneau tant que mon temps de
liberté durera jusqu’au jour du jugement, dit-il avant de partir.
Soliman apposa le sceau au cou
de tous les démons rassemblés, les marquant comme ses esclaves. Il les divisa
par groupe et leur imposa des logis. Il entravait rapidement les shaitans
insoumis sous les fers, et si certains essayaient encore de se révolter, les
anges apportaient des bâtons et venaient se mettre devant Soliman pour les
rabaisser.
10
Le
roi appela ces jinns à la foi, et certains devinrent de véritables croyants
comme d’autres. Il rendit justice à Dieu face aux jinns athées qui se
rebellaient en le rejetant ; et parce qu’ils le mirent en colère, ils
furent placés attachés au centre d’une grande pierre, puis tranchés et réduits
en poudre avec la pierre broyée. Soliman employa les jinns aux travaux de
construction du temple, des fortifications, et des villes. Il imposa aux jinns
mâles l’assemblage des matériaux pour l’élévation du temple à construire. Il
employa aussi les jinns pour plonger chercher des perles dans le fond de la
mer, comme dit le Qu’ran
(38.39) : Nous lui avons assujetti le vent
qui par son souffle modéré soufflait où il voulait, et autant tous les démons
pour l’architecture et plonger pour tout motif, certains liés à des
chaînes ; voilà notre don, retiens-le ou distribue-le sans rendre compte.
Il
imposa aux jinns femelles de filer la laine et la soie, tisser des étoffes,
porter l’eau, laver, cuisiner et cuire : ce qu’elles faisaient était
distribué aux pauvres. Les repas se cuisaient dans de larges chaudrons solides
comme les montagnes, puis servis sur des tables disposées dans un espace
couvrant 6,44 km2, où chaque jour
30,000 repas de boeuf,
autant de mouton, étaient consommés en plus de la volaille et du poisson. Les
jinns démons s’asseyaient aux tables de fer, les pauvres aux tables de bois,
les chefs d’homme aux tables d’argent, et les sages aux tables d’or avec les
hommes pieux, que Soliman servait lui-même.
11
Un jour, alors que tous les hommes, les esprits, les bêtes et les oiseaux se levaient de table rassasiés, Soliman demanda à Dieu s’il pouvait nourrir tous les animaux en même temps. Dieu répondit qu’il demandait une chose impossible, ajoutant :
—
Vois ce que tu
peux faire demain pour satisfaire les habitants de la mer.
Le lendemain très tôt, Soliman
ordonna aux jinns de charger du maïs sur 100,000 chameaux et autant de mules, et les emmener au bord de mer.
—
Habitants de
l’eau, venez manger jusqu’à vous rassasier, dit-il aux poissons.
Toutes
espèces de poissons vinrent à la surface manger le maïs que Soliman leur jetait
et replongeaient rassasiés. La tête d’une baleine fit tout à coup surface comme
une montagne et Soliman dit aux esprits de verser le maïs sac après sac dans le
monstrueux gosier. Quand la réserve fut totalement épuisée, et qu’il ne restait
plus un seul grain, la baleine cria :
—
Nourris-moi
Soliman, nourris-moi, jamais je n’ai souffert de faim comme en ce jour.
Soliman lui demanda s’il y en
avait beaucoup comme elle au fond de l’eau, et la baleine
répondit :
—
Ceux de ma race
sont autant que 1000 espèces, et le plus
petit est si grand que tu semblerais dans son ventre comme un grain de sable du
désert.
Soliman
se jeta au sol à cause de sa présomption, priant le Très-haut de lui
pardonner.
—
Ma royauté est
beaucoup plus grande que la tienne, lui dit Allah. Lève-toi et vois cet
être sur lequel aucun humain n’a eu encore autorité.
L’eau de la mer se mit à
écumer comme secouée par huit vents enragés contre elle, et le léviathan s’éleva
hors de la saumure eau salée, si grand qu’il pourrait avaler 7000 baleines comme
celle que Soliman avait souhaité nourrir. Il se fit un bruit tel un grondement
du tonnerre quand le léviathan cria :
—
Gloire à Dieu
qui me préserve de mourir de faim par son puissant pouvoir.
12
Soliman
quitta le bord de la mer, et arrivé à Iérusalem, entendant les bruits que les
marteaux, les scies et les haches faisaient pour la construction du temple au
point que les habitants ne pouvaient s’entendre parler, il fit stopper le
travail et demanda aux jinns s’il y avait un moyen de scier les pierres sans
faire de bruit. L’un d’eux s’avança et dit :
—
Ce moyen est
connu de Sakhar qui a échappé à ton autorité jusqu’à présent.
—
Est-il possible
de m’emmener ce Sakhar ? dit Soliman.
—
Sakhar est plus
fort que nous tous en force et en vitesse, dit le jinn. Une fois par mois
il va au pays de Hidjr boire à une fontaine, là tu pourras l’amener sous ton
sceptre.
Soliman envoya Benaiah bin
Jehoiada un homme fort, avec le Nom de Dieu écrit sur une chaîne, et il ordonna qu’un jinn aille vider
le puits d’eau à Hidjr et le remplir de vin fort.
En approchant le puits, Sakhar
remarqua le changement de l’eau mais il était si affligé de soif qu’il plongea
et but à satiété. Il tomba dans un profond sommeil et Benaiah mit la chaîne à
son cou ; à son réveil, Sakhar voulut se dégager mais il ne réussit pas à
briser la chaîne.
—
Le Nom de ton Dieu est sur toi, dit Benaiah.
Il fut soumis et Benaiah
l’emmena. Il se frotta sur le tronc d’un palmier mais il brisa sous son
poids.
Il se pencha sur la hutte d’une pauvre veuve pour briser la
chaîne mais elle courut le supplier de
s’abstenir. Il se mit sur le côté et fit pareillement, mais il tomba et se cassa
un os de la jambe en disant :
—
Voilà la
signification de l’écrit une parole douce brise les os. (Proverbes 25.15)
Ils reprirent la route et
croisèrent un aveugle qui s’était perdu, et Sakhar le remit sur la bonne route.
Ils croisèrent un homme ivre, également perdu, qu’il remit aussi sur la bonne
route. Benaiah lui demanda pourquoi il les avait traités pareillement et il
répondit :
—
L’aveugle est
connu au ciel comme un parfait tsadiq juste, quiconque lui vient en aide sera récompensé. L’ivrogne est un
parfait méchant, je lui ai donné ce petit plaisir car il n’aura rien après. (Psaumes
1.5)
À la vue d’un cortège de
mariage qui approchait, Sakhar pleura. Benaiah lui en demanda la raison et il
répondit :
—
Je pleure car
le fiancé n’a pas trente jours à vivre et sa veuve devra attendre treize ans
avant que son petit frère soit assez grand pour la marier. (Deut.
25.5)
Passant près d’une cordonnerie
où un homme s’inquiétait si les sandales seraient solides pour les sept
prochaines années, Sakhar se mit à rire. Questionné, il répondit que cet
homme n’avait pas sept jours à vivre. Arrivé à la maison royale, trois jours
passèrent avant qu’il soit en présence du roi. Le premier jour Sakhar
demanda :
—
Pourquoi le roi
ne me fait-il pas venir ?
—
Il a beaucoup
bu, le vin l’a empêché, répondirent-ils.
Sakhar prit une brique qu’il
plaça sur une autre. Ils le rapportèrent et Soliman dit :
—
Cela signifie
faites le boire encore.
Le jour suivant, Sakhar posa
la même question et ils répondirent :
—
Le roi a trop
mangé.
Sakhar retira une brique de
l’autre. Ils le rapportèrent au roi qui dit :
—
Cela signifie
enlevez une part de nourriture.
13
Quand
il fut en présence de Soliman, Sakhar prit une tige, mesura un espace de
quatre coudées sur le sol et dit en pointant Soliman :
—
Cet homme à sa
mort n’obtiendra rien de ce monde que quatre coudées de terre après avoir
amené le monde entier à sa soumission, et il désire aussi me
dominer...
—
Quel besoin
ai-je de toi, dit le roi, mais du shamir pour la construction du temple.
—
Je n’ai pas le
shamir, répondit Sakhar, il est sous la garde de l’ange des eaux des
océans, Sara dima djama, qui ne le prête qu’à la bécasse qui fit le serment de lui rendre.
Elle le porte aux sommets rocailleux des montagnes, là où ni herbe ni arbre ne
pousse, pour fendre les rocs de pierre et déposer des amas de semences et
plants d’arbre dans le sol ainsi préparé, et que les sommets stériles se
couvrent de verdure. C’est pourquoi la bécasse est appelée briseuse de montagne.
Il
dit que si Soliman désirait avoir le shamir, de chercher le nid des petits d’une
bécasse et le recouvrir d’une feuille de verre, et quand la mère retournera
avec de la nourriture, dans l’incapacité d’atteindre ses petits elle apportera
le shamir pour casser le verre. Benaiah fit cela, puis il se cacha près du nid.
Dès que le verre fut brisé il courut prendre le shamir que l’oiseau échappa dans
sa fuite et le rapporta au roi. Il est écrit qu’on se servit de pierres
toutes taillées lorsqu’on bâtit la maison, que ni marteau, ni hache ou
instrument de fer se fit entendre lorsqu’on construisit la maison de Dieu.
(Exode 20.25)
14
Dans
le palais, parmi les jeunes au service du roi Soliman, il y avait un beau
garçon
intelligent aussi très chaste, et qualifié dans tous les
métiers, que le roi aimait comme son fils et qu’il mit en charge de plusieurs
services au palais. Dans l’intention de gêner les travaux du
fils de Daoud, un démon vint tourmenter l’imagination de ce garçon, et son âme
en fut si troublée qu’il maigrit et son visage perdit ses belles couleurs.
Le roi s’en aperçut et le questionna sur sa santé, le
garçon répondit péniblement :
—
Chaque fois que
je m’étends après une journée de travail, un esprit noir attrape mon petit doigt
et me suce le sang jusqu’à mon coeur.
Soliman
lui remit l’anneau qu’il devait utiliser conformément aux ordres de l’archange
Michael. Le soir venu quand le démon vint, le garçon marqua sa poitrine du sceau
de Dieu. L’esprit impur cria :
—
Malheureux, je
me suis laissé marquer par le sceau de Soliman.
Le
jeune homme amena alors le démon devant le roi et Soliman rendit grâces à Dieu.
—
Qui
es-tu ? Que fais-tu ? Pourquoi persécutes-tu ce garçon ? dit-il au démon.
—
Ornias. Je
tourmente cet enfant par des scandales
débauche
mentale,
car nous convoitons la beauté des garçons
sans arrêt, nous scandalisons le coeur de plusieurs hommes jusqu’à ce
qu’ils fassent ces actions abominables par oubli du Dieu des cieux. J’entraîne
les hommes à l’envie charnelle en me montrant en rêve, parfois je me fais jolie
fille, d’autres fois en chien, aussi aigle ou lion pour nous présenter aux
hommes avec mes compagnons. Nous disparaissons à la vue des archanges Michael et
Gabriel.
Soliman invoqua Michael et Gabriel qui,
aussitôt descendus du ciel, enchaînèrent Ornias et sa milice et leur commanda
d’aller d’un bout à l’autre de la terre prendre de très lourdes pierres de
marbre. À leur retour, Soliman leur imposa de tailler les marbres et à
travailler le fer nécessaire à la construction du temple du Seigneur.
Le
roi fit ensuite venir le beau garçon intelligent et lui dit :
—
Prends ce sceau
de Dieu et va dans les déserts accompagné d’Ornias, à tout endroit où les
démons se trouvent, marque-les du sceau du Seigneur et amène-les ici avec
leurs légions.
Voyageant
avec le démon Ornias, le jeune homme trouva le chef des démons et dit :
—
Le roi Soliman
t’appelle par ordre du Seigneur Iehvah shabaot.
—
Qui est ce roi
Soliman dont tu me parles ? dit le démon.
L’enfant
marqua le sceau de Dieu à la poitrine du roi des démons, il fut contraint
d’aller chez le roi Soliman avec sa légion de 6000 démons.Les démons au travail à la
construction du temple s’inclinèrent devant leur chef ; Salomon rendit
grâces à Dieu, Créateur du ciel et de la terre, de l’avoir comblé autant en
bénédiction et bonheur.
—
Qui es-tu ?
dit-il au démon.
—
veelzevoul (déité-mouche),
dit-il, aussi nommé débauché du ventre et passionné de chair. Je suis chef de
6000
démons, ces mêmes anges autrefois avec moi dans le paradis, où se trouvait lucifer que Dieu a maudit et condamné
aux chaînes dans les abîmes de la terre.
(Henoc 10). C’est moi qui contrains les rois à déclarer la
guerre vengeance et fais couler autant de sang
humain et amener autant de prisonniers sur terre et sur mers au shéol
;
je ne désire aucun bien aux hommes. Je suis chef sur ces démons des airs qui
entraînent les hommes à des rêveries abominables jusqu‘à ce qu’ils se souillent
avec l’humain-e dont nous prenons l’apparence, et nous suffoquons les enfants à
côté de leur mère. Si une femme ou un homme est possédé par nous, qu’il
enfume la bile du glanos poisson-chat d’eau douce et dise cette
prière : Raphael
qui es devant Dieu, tire-moi d’embarras. Nous serons forcés de remonter
dans les airs.
—
Quel ange met
ta capacité à néant ? demanda Soliman.
—
Seuls
l’archange Raphael et le tout-puissant Nom de Dieu peuvent détruire notre capacité, dit veelzevoul.
Soliman
lui imposa
d’aller scier les pierres et le marbre : lui et sa légion se mirent au
travail à construire le temple du Seigneur suivant à son ordre, car les démons
avaient très peur d’une réprimande.
Un
roi assyrien d’Arabie fit dire à Soliman
qu’un démon
fort renversait les maisons de son royaume, déracinait les arbres, et projetait
les hommes dans le feu ou l’eau ; le roi assyrien écrit dans sa
lettre : « J’entends
dire que tu soumets les démons grâce au sceau qu’un archange t’a apporté de
Dieu. Je te prie sans délai d’envoyer quelqu’un dans mon royaume pour détruire
ce démon. Si tu m’en délivres je t’enverrais trente talents pour la construction
du temple de Dieu. »
À la lecture, Soliman dit
au beau garçon intelligent d’aller par dromadaire en Arabie porter une lettre au
roi assyrien, et de prendre sur lui le sceau de Dieu avec une peau neuve
gourde, d’être sur ses gardes à son arrivée au
repaire du démon.
—
Lorsqu’il
soufflera en tempête, lui dit-il, tiens
l’ouverture de la peau face au vent jusqu’à ce que la peau se gonfle, ferme et
marque l’ouverture avec le sceau de Dieu, puis mets la peau sur le dromadaire et
amène-moi ce démon.
Le
garçon se mit en route, arrivé chez le roi d’Arabie, il fit comme Soliman
lui dit et revint avec la gourde qui enfermait le mauvais esprit.
Le
démon avait supplié le garçon en chemin de lui rendre la liberté, sous promesse
de dire où trouver la pierre verte et or, mais l’enfant avait répondu au
monstre :
—
Je te conduirai
devant Solimanqui fera de toi ce qu’il jugera à propos.
Dès
qu’il fut en présence de Soliman, il s’inclina dans la gourde et se mit à
rouler. Le garçon dénoua l’ouverture, le roi marqua le démon au cou et à la
poitrine à sa sortie. Le fils de Daoud lui dit :
—
Qui es-tu ?
—
ephippas (poisson).
—
Que fais-tu ?
—
Toute
méchanceté. Je te prie O roi, ne me maudis pas au Nom de Dieu, je t’apporterais ainsi la pierre angulairequi brille dans le fond de la mer plus
que le soleil. Des hommes et même des démons ont voulu la soulever sans y
parvenir ; je la placerais au milieu du temple du Seigneur.
Ce
prodige fut trouvé admirable. Le roi demanda s’il y avait d’autres démons comme
lui.
—
Seigneur, je
connais ceux qui sont gardés dans la mer Rouge sous la colonne.
—
Mon enfant,
dit le roi au
garçon,
prends le sceau de Dieu et va à la mer Rouge trouver avec
lui les démons gardés sous la colonne. Marque le sceau à leur poitrine et qu’ils
apportent la colonne ici.
Le
garçon partit à la mer Rouge avec ephippas et suivit les instructions
reçues ; il marqua le sceau à la poitrine des démons et dit :
—
Prenez la
colonne et allons chez le roi Soliman.
Les démons soulevèrent la
colonne et l’emportèrent jusqu’au temple de Dieu. Soliman
et d’autres
furent ébahis de ce grand prodige. Le roi ordonna aux démons de garder la
colonne suspendue et de la maintenir en l’air jusqu’à la consommation des
siècles. Le
roi fit venir le démon Ornias pour savoir s’il en connaissait d’autres.
—
O seigneur roi,
il y a un autre démon qui est très fort.
—
Où reste-t-il ?
—
Dans une région
de tombeaux, aux endroits escarpés. Il est chef d’une légion qui cause beaucoup
de torts aux hommes, il fait même trembler la terre. Personne ne lui résiste.
—
La force de ce
démon n’est pas ton affaire, O Ornias. Va dans le Nom de Dieu avec ce garçon, qu’il amè-ne ces mauvais génies
jusqu’ici.
—
Mon enfant,
dit-il au garçon,
prends le sceau de Dieu et va avec Ornias chercher ce
chef et sa légion de démons, marque-les du sceau et amène-les en ma présence.
Le
garçon emporta le sceau et partit avec Ornias chercher ce démon. Quand il finit
par les rencontrer, le garçon leur cria :
—
Esprits impurs,
arrêtez-vous par le très-haut
Nom de Dieu.
Les
démons s’immobilisèrent, dans l’incapacité de bouger, le garçon les marqua du
sceau de restriction et les amena au roi Soliman.
Assis à son trône, sceptre et bâton en main, couronne en tête, le roi
surveillait les travaux des maîtres-maçons et des démons quand le garçon emmena
à lui les démons. Soliman remercia Dieu pour ce grand bienfait et pour l’obscur
visage sauvage qu’il leur donna, qui convient à ces mauvais pour leur honte.
Il
dit à leur chef :
—
Qui
es-tu ? Que fais-tu ?
—
salma. Nous attendons certains voyageurs sur la grande route pour les
projeter dans des précipices et les paralyser. S’ils en
meurent nous entrons
dans la carcasse des morts pour dévorer leur chair et prendre ensuite
leur forme, et nous remontons dans les airs. Nous rendons certains hommes
lunatiques changeant pour sucer leur sang par la suite, les faire écumer épilepsie,
grincer des dents, les étouffer près de leur foyer cheminée
dans les forteresses, les projeter dans les gouffres de la mer. En les faisant
mourir subitement au moment du péché, nous les condamnons à la damnation et
qu’ils soient à jamais sous notre joug.
—
Crains le Dieu
du ciel et de la terre. Quel ange met ta capacité à néant ?
—
À la venue du
salut du monde sur la terre, le fils verbe de Dieu fera une amulette
marque au
front et à la poitrine de la main droite. Quand il sera venu, notre capacité
sera détruite.
Le
roi Soliman
maudit salma et sa
milice dans le Nom du
Seigneur Dieu, le très-miséricordieux, et les marqua du sceau au cou et à la
poitrine. Il leur imposa la coupe des marbres et des pierres, et porter l’eau et
la chaux dans les chantiers du temple. Soliman
rendit grâces que Dieu lui permette de pouvoir soumettre ces démons des airs, de
la mer et des abîmes, et de la terre.
DU TEMPLE DE SOLIMAN
15
Quand
le roi Daoud débuta les travaux de fondation du temple et que les ouvriers
creusèrent, ils percèrent le grand abîme eau
profonde. Les eaux tumultueuses
menaçaient de recouvrir tout Iérusalem et le monde comme aux jours de Nouh
et le roi Daoud ne savait que faire. Un conseiller ou un certain Achitophel
dit de graver le Nom de Dieu sur une pierre ou peut-être un planche qu’ils placèrent à
l’entrée des eaux, et elles se retirèrent.
16
Daoud
épousa plusieurs femmes et eut des concubines, voici les noms des onze fils
qu’il eut : Ammon, Emmos, Eban, Nathan,
Soliman, Jeban, Elien, Phalna, Ennaphen, Jenae, Eliphal, Abshalom et sa
soeur Thamar. Il eut aussi deux autres fils nommés Jonas et Eliphas.
1Chroniques
3.1
Daoud avait convoqué Soliman
et l’emmena dans la salle des trésors, où de nombreux rangs de coffres pleins de
richesses se trouvaient : 100,000 talents d’or,
1,000,000 talents
d’argent, du cuivre, du marbre, et du bois de cèdre en grande
quantité.
—
Ces trésors
amassés appartiennent à Dieu, dit-il, et ces matériaux sont pour son temple, la
maison où sa gloire va habiter, et que tu vas construire quand tu seras roi.
Voici les plans du temple dessinés par mon architecte suivant les poids et les
mesures qui m’ont été indiqués en rêve : ce sont les plans de la maison de
Dieu que tu construiras, dont la propension est monumentale.
(1Chroniques 28.11). J’ai confiance en tes talents, mais c’est une oeuvre grandiose, tu
auras besoin d’aide pour la réaliser.
—
Que Dieu
m’accorde la sagesse pour élever son temple suivant sa volonté, dit Soliman.
Daoud
prit d’un coffre une vieille carte de peau où était indiquée la cave des siècles
de Melchisédec.
—
Le
sacrificateur du très-haut Dieu m’a oint d’huile d’onction en disant que je
serais roi d’Israel, que mes descendants devront gouverner par le Nom de Dieu. Demande son aide, car il possède des pouvoirs d’assistance
comme sacrificateur de Dieu, va à lui pour que le temple du très-haut Dieu soit
une édification de grand respect, sinon il ne viendra pas, car ce qu’il doit
réaliser en propre il le réalise de lui-même. Demande-lui assistance et
bénédiction, cette carte te conduira jusqu’à lui lorsque tu seras prêt.
Trois
ans après la mort de son père, après s’être assuré de la paix par des mariages
de convenance avec les filles des rois voisins, Soliman se prépara à construire
le temple pour Dieu, car jusqu’à là Dieu était vénéré sous la tente
tabernacle où se trouvait l’arche de l’alliance.
2Samuel
6.17
Soliman demanda assistance et bénédiction à Melchisédec avant de construire le temple comme son père lui dit, Melchisédec lui remit une bague sertie de quatre pierres des grandes vertus, chacune ayant gravé d’une lettre du merveilleux Nom de Dieu et l’instruit de son utilité. Puis il lui dit :
— Va jeune roi d’Israel, que le Seigneur te guide et puisse maintenant habiter en toi dans ton coeur, le moins voyant des temples.
17
Il
s’était passé 515 ans depuis que Josué frappa les cananéens par ordre de Dieu, avant
que les tribus se partagent la terre. Toutefois les jébusiens n’avaient pas été
chassés de Iérusalem (mont
Sion. Josué
15.63). Daoud prit leur ville de force et la
nomma cité de Daoud ; il fit réparé les brèches et s’y établit 33 ans jusqu’à
la fin de son règne après avoir passé 7½ ans en Judah à Hébron.
Par l’assistance qu’il reçut de Dieu ses affaires prospérèrent, il embellit
Iérusalem et la ville devint célèbre. Son nom était Salem du temps de notre père
Ibrahim.
Hiram roi de Tyr avait envoyé des
ambassadeurs vers Daoud pour rechercher alliance et amitié. Pour la construction
du palais royal, il lui dépêcha des hommes d’expérience en bâtiment et
architecture, avec quantités de bois de cèdre et des mécaniques. Daoud fit des
bâtiments autour de la ville basse qu’il joint à la citée pour en faire un tout,
et les entoura de remparts.
18
À
la nouvelle que le prince Soliman reçut la royauté de son père, le roi de Tyr
envoya des ambassadeurs pour lui témoigner joie et prospérité. Soliman écrivit
et Hiram répondit : «Le
roi Hiram au roi Soliman. Je rends grâce à Dieu que vous avez succédé à la
couronne royale de votre père qui était un prince très sage et vertueux.
J’aurais le plaisir de faire ce que vous souhaitez de moi : je ferais
couper de mes forêts quantités de bois de cyprès et de cèdres que je ferais
attacher et transporter par mer jusqu’au rivage d’un lieu de vos états que vous
jugerez convenable pour être portés à Iérusalem. Je vous prie en retour de
vouloir permettre une traite de blé dont vous savez que nous manquons dans cette
île. »
Satisfait
du procédé, Soliman accorda de retirer chaque année de ses états
2000 mesures de froment
blé,
2000 baths d’huile et
2000 baths de vin, un
bath étant 72 pintes 36 litres.
L’amitié des deux rois augmenta et dura toujours. N’ayant rien de plus à coeur
que de construire le temple, Soliman lui demanda de fournir 30,000 ouvriers
et de répartir l’ouvrage ainsi : 10,000 hommes au mont Liban pour la coupe de bois pendant un mois puis
retour chez eux deux mois, 10,000 pour les remplacer et retourner chez eux après un mois de
travail, 10,000 autres pour les
remplacer.
19
Pendant
10 ans l’intendance fut
confiée à Adoniram, chef architecte de milliers, en charge des matériaux, cèdre,
marbre, airain et or, servant à construire le temple et les palais de Soliman
bin Daoud. Il passait la nuit à assembler les plans et s’occupait des ornements
de jour. Il établit des forges non loin du temple, dans les fonderies
souterraines où le bronze liquide coulait le long des canaux de sable. Il avait
sous ses ordres plus de 100,000 artisans : 30,000 fondeurs, 80,000 maçons et tailleurs de pierres dont 3200 maîtres,
70,000
étrangers habitués du
royaume pour le transport des matériaux
provenant de différents lieux. Au moment de remettre à chacun leur salaire à
l’entrée des ateliers, Adoniram plaçait des gardiens et ouvrait son vaste coffre
pour payer les ouvriers suivant trois classes, maîtres, compagnons et
apprentis, chaque classe ayant un mot et signe de reconnaissance secrets.
Ils passaient devant Adoniram et ses intendants en disant leur mot secret et
Adoniram remettait leur salaire en fonction de la classe.
20
Soliman
se mit à construire le temple dans la 4e année de son règne en iar, au 2e mois des hébreux, 592 ans depuis la sortie d’Égypte, 1020 ans depuis
qu’Ibrahim sortit de Mésopotamie pour Canaan, 1440 ans depuis le
déluge, 3200 ansde la création d’Adam.
Les fondations étaient très profondes afin de soutenir une large masse et résister
aux intempéries du temps, les fondations furent remplies par de grandes pierres
toutes très blanches, non moins dignes d’admiration que les ornements, de la
fondations à la couverture. Le temple était long de 60
coudées 30 m, 60 de haut, 20 de
large, on éleva sur cet édifice un autre de même grandeur. Toute la hauteur du
temple était de 120 coudées, faisant face
à l’orient.
Son porche de même hauteur était de
120 coudées, longde 20,
largede
10. Autour du temple étaient 30 chambres sous forme de galerie, servant d’arc-boutants pour le soutenir du
dehors, chacune de 25 coudées de long,
autant en largeur, 20 de hauteur, on passait des unes dans les autres. Au-dessus de ces
chambres, il y avait deux étages du même nombre de chambres toutes semblables.
Ainsi la hauteur des trois étages ensemble s’élevait à 60
coudées à hauteur du premier étage du temple, il n’y avait rien au-dessus.
Toutes ces chambres étaient recouvertes de bois de cèdre, ayant chacune une
couverture en pavillon jointe à de longues poutres pour les rendre plus fermes,
et faisaient un seul corps toutes ensemble. Leurs plafonds de bois de cèdre
étaient enrichis de feuillages dorés taillés dans le bois, le reste était
lambrissé recouvert de bois de cèdre si bien travaillé et si doré qu’on n’entrait pas
sans que leur éclat éblouisse les yeux.
Toute
la structure de ce superbe édifice était de pierres si bien jointes et si polies
que les liaisons ne s’apercevaient pas, il semblait que la nature les avait
formées en une seule pièce sans que l’art ni les instruments dont les excellents
maîtres se servaient pour embellir leurs ouvrages n’y aient contribué. Soliman
fit faire selon son invention un degré-à-vis escalier
tournant dans l’épaisseur du mur avec
deux portes pour monter jusqu’au haut du temple. Le temple avait encore
au-dehors et au-dedans des ais planches de cèdre attachés ensemble par de grandes chaînes fortes pour servir
à le maintenir. Ce grand bâtiment achevé, Soliman le divisa en deux
parties :
-- Le saint
des saints ou sanctuaire pour l’alliance de Dieu dans une arche de 20 coudées de
long, où personne n’était permis d’entrer. Le roi fit faire
deux chérubim d’or massif, chacun haut de 5 coudées, les ailes
de même longueur ; deux de leurs ailes tendues couvraient l’arche en se
rejoignant, les autres touchaient l’une le sud, l’autre le nord. Tout le pavé
était recouvert de lames d’or.
-- Le saint
temple pour les sacrificateurs, long de
40 coudées. Soliman fit
mettre sur sa porte un voile semblable à celui de la porte du grand porche,
toutes deux en cèdre taillé et parfaitement doré, larges de 20 coudées,
autant en hauteur, recouvertes de lames d’or, où flottaient desvoiles de lin ornés de fleurs aux couleurs pourpre, hyacinthe et écarlate.
Soliman ne laissa rien dans le temple qui ne fut recouvert d’or.
Devant le porche du temple étaient les deux colonnes, Iakin à droite et Boaz à gauche, de bronze épais de 4 doigts, haut de 18 coudées, 12 coudées 6 m de tour, aux corniches en fonte de 5 coudées en forme de lys, couverts d’un feuillage d’or et 200 grenades en fonte sur 2 rangs.
Soliman fit venir Chiram de Tyr un admirable ouvrier descendant d’israélite, son père se nommait Ur, sa mère était de la tribu de Nephtali ; il fabriqua le vaisseau de cuivre nommé mer, de 10 coudées, contenant 2000 baths d’eau 72,000 litres, ayant douze bouvillons à sa base orientés aux quatre vents principaux. Il fit aussi dix autres vaisseaux placés contre le mur, 5 coudées de long, 4 de large, 6 de haut, leur base avait en bas-relief un lion, un taureau et un aigle ; cinq des vaisseaux faisaient face au nord à la gauche du temple, à droite cinq face au sud. Le grand vaisseau nommé mer servait à laver les sacrificateurs, mains et pieds, avant d’entrer au temple pour faire les sacrifices. (Exode 30.19). Les vaisseaux servaient à laver les bêtes offertes en holocauste sacrifice au feu, des pieds aux entrailles. Il fit un autel de fonte de 20 coudées, autant de large, 10 de haut, où brûler les holocaustes, ainsi que leurs instruments ; coupelles, chaudrons, tenailles, bassins, crochets etc. en cuivre si beau et si bien poli qu’on les aurait pris pour de l’or.
Le
roi Soliman fit faire un grand nombre de tables dont une très grande, la
table
d’offrande en or massif, où mettre les pains
consacrés à Dieu. Il fit dix chandeliers comme Moussa avait instruit, dont le
grand chandelier qui brûlait jour et nuit dans le temple comme la loi demande ;
le chandelier était au sud du temple et la table au nord, dans la partie
antérieure de 40
coudées devant le saint des saints séparé d’un
voile. En plus des coupes en or et en argent, des plats d’or pour la fleur de
farine à détremper sur l’autel, il y avait aussi des plats d’argent et des
tasses d’or pour détremper la farine dans l’huile, des tasses d’argent, des hins
3 pintes
en or et argent, ainsi que des encensoirs
d’or pour brûler les parfums et porter le feu du grand autel jusqu’au petit qui
était dans le temple.
Le sage roi fit les habits des sacrificateurs pontifes, aux tuniques longues jusqu’aux talons et leurs éphods garnis de pierres précieuses ; les étoles de lin aux épaules des lévites qui chantaient les hymnes et les psaumes, leurs ceintures de pourpre ; ainsi que les trompettes d’or et d’argent que Moussa avait prescrit, et autres instruments, harpes, psaltérions et autres. La couronne où Moussa inscrit le Nom de Dieu qu’on voit encore aujourd’hui est unique.
Soliman
orna le temple avec magnificence et consacra tout en l’honneur de Dieu. Il fit
une enceinte mur haute de 3 coudées 1,50 m
autour du temple, que personne d’autre n’entre que les sacrificateurs
cohanim et
les lévites. Hors de cette enceinte, il fit construire un autre temple
synagogue de
forme quadrangulaire carré entouré de galeries, avec quatre portiques et leurs portes toutes
dorées : seuls ceux qui étaient purifiés selon la loi et résolus d’observer
les commandements de Dieu étaient autorisés d’y entrer. Pour placer cet autre
temple en hauteur il fallut combler un vallon de 400 coudées, si
profond qu’on ne pouvait regarder sans frayeur ; le roi le fit entouré
d’une galerie double soutenue par deux rangs de colonnes de pierre et des portes
en argent recouvertes de cèdre.
Le chandelier, la table et
l’autel, tous d’or, avaient été mis devant le sanctuaire aux mêmes positions que
dans le tabernacle. Seulement l’autel des
holocaustes fut mis devant le porche du
temple pour que chacun puisse voir les sacrifices aussitôt qu’on ouvrait les
portes. Ces choses furent achevées en tout respect et révérence, le roi Soliman
acheva en sept ans ces travaux, admirables par leur grandeur, leur richesse et
leur beauté. Il passa sept ans à construire le temple, treize pour le palais
royal ; personne n’avait pu imaginer que ce fut possible de les avoir fait
en si peu de temps.
Le palais de
justice était autant magnifique que
spacieux car le roi voulait contenir la grande multitude du peuple qui se
déplacerait pour la décision de leurs différents ; de 100
coudées de long, 50 de large et
30 de haut, soutenu
par seize grosses colonnes carrées, des portes ouvragées, et un pavillon carré
de 30 coudées de large
soutenu par de fortes colonnes, placé à l’opposé du temple, au centre duquel
s’élevait le grand trône où Soliman rendait justice. Le grand trône d’ivoire
était un excellent travail de sculpture, on y montait par six marches à
l’extrémité desquelles était embossée une figure de lion, le tout couvert d’or.
Près du palais, le roi fit une maison royale pour la reine et d’autres logements
où il allait se délasser après avoir travaillé aux affaires de son état. Le
grand prince écrivit aux anciens et aux magistrats de déclarer au peuple de se
venir à Iérusalem au 7e mois de thury tishrei
pour entrer l’arche de l’alliance dans le temple et participer à la fête des
tabernacles. Au jour ordonné (10 du 7e mois, yom
kipour), tous
vinrent de toute part du royaume pour le transport du tabernacle tente et
l’arche de l’alliance, avec tous les récipients servant aux sacrifices que
Moussa fit.
Tout le chemin
entre
le mont Sion et le mont
Moriah fut arrosé du sang des victimes
offertes par le roi, les lévites et de tout le peuple, et l’air fut remplit
d’une quantité si prodigieuse de parfums qu’on sentait de très loin :
personne ne douta que Dieu vienne honorer par sa présence ce temple tout neuf
qui lui était consacré. Ceux qui étaient près de cette procession sacrée ne
relâchaient pas de danser et de chanter des hymnes à sa louange jusqu’à ce
qu’ils fussent arrivés au temple. Voilà de quelle façon se fit l’entrée de
l’alliance quand ils déposèrent l’arche dans le saint des saints que les
sacrificateurs avaient portée sur leurs épaules ; ils entrèrent seuls et la
déposèrent entre les deux chérubim, leurs ailes la recouvraient comme une voûte,
il n’y avait que les deux tables de pierre des dix commandements que Dieu avait
déclarés de sa bouche au mont Sinaï. Dès que les sacrificateurs sortirent du
sanctuaire saint des
saints, une nuée recouvrit entièrement
le temple et une petite rosée se répandit sur les sacrificateurs, au point
qu’ils pouvaient à peine se voir. Le roi Soliman se tourna vers le temple,
étendit les mains vers le peuple et s’adressa à Dieu.
(1Rois 8.28).
Il
se prosterna et resta longtemps avec ferveur en prière, puis il se leva offrir
sur l’autel des sacrifices en grand nombre. Dieu fit connaître que cela lui
était agréable, sous les yeux du peuple un feu du ciel descendit visiblement sur
l’autel et les consuma entièrement. Tous se prosternèrent pour adorer et rendre
grâces. Ce grand miracle ne permit plus de douter que Dieu résiderait sur ce
temple. Devant ces signes si manifestes, le sage Soliman demanda à Dieu de les
préserver du péché, en les faisant vivre dans la piété et la justice suivant les
ordres donnés à Moussa qui les rendraient les plus heureux des hommes. Les
premières victimes que le prince offrit pour lui et le peuple, dont le sang fut
répandu dans le temple, furent des sacrifices de veaux et d’agneaux. Puis il
donna un festin en grande magnificence à tout le peuple, hommes, femmes et
enfants, pendant quatorze jours, et la fête des tabernacles se célébra par
des festins publiques.
21
Après
avoir tout accompli ce qui pouvait témoigner de son zèle et dévotion envers
Dieu, Soliman permit à chacun de retourner chez soi. Le peuple entier ne pouvait
se lasser de rendre grâce à Dieu pour la bonté avec laquelle il les avait
gouvernés après
10 ans de
construction, louant sa sagesse d’avoir
entrepris un si grand ouvrage aujourd'hui achevé. Ils prièrent Dieu de le faire
régner sur eux si heureusement des années encore, et partirent en chantant dans
la joie, sans cesser leurs cantiques de louange à Dieu, et arrivèrent chez eux
sans s’être aperçus de la longueur du chemin. Après que l’arche fut placée dans
son temple, après qu’on avait sacrifié tant de victimes expiatoires, après qu’on avait passé tant de jours à célébrer en festin publique,
et après que chacun revint dans sa maison, Dieu fit connaître en rêve à Soliman
qu’il avait exaucé sa prière de préserver ce temple, qu’il honorerait de sa
présence, tant que le peuple et lui honoreraient ses lois.
(1Rois 8.25). Les célébrations d’inauguration du temple furent
de huit jours pour sa dédicace à Dieu, et sept jours pour sa fête des
tabernacles.
Moise et Aaron devant l'arche de l'Alliance
22
Vingt
et un (21) rois des descendants
de Daoud ont successivement reçu le sceptre de Judah, leur règne a duré
514 ans, six mois et
six jours, incluant les 20 années de Saul. Puis 470 ans après
l’inaugura-tion du temple,
Nabucadnetsar envoya son armée à Iérusalem avec ordre de brûler le temple et le palais royal, après
avoir pris tout ce qui s’y trouverait, de tout ruiner de fond en comble, et
amener les habitants à Babylone comme des esclaves.
Nabuzaradan
son général dépouilla le temple de tout ce qu’il trouva d’or et d’argent, prit
tous les vassaux de cuivre et le plus grand appelé mer, les deux colonnes
d’airain Iakin
et Boaz, les tables et les chandeliers
d’or. Il brûla le temple et le palais royal, il ruina entièrement la ville et la
renversa jusque dans ses fondations. Il amena au roi de Babylone à Riblah,
Syrie, tout le peuple prisonnier, dont le grand sacrificateur Séraiah, le
second sacrificateur Zéphaniah, les trois gouverneurs de la garde du temple et
les eunuques, Sédekiah roi
de Judah, ses sept amis, son scribe
et soixante autres gouverneurs. Le roi ordonna de couper la tête du grand
sacrificateur et des gouverneurs, puis il conduit Sédekiah et tous les captifs à
Babylone.
DE LA SAGESSE
Qui
apprend des règles de la sagesse sans s’y conformer
est comme qui laboure son champ sans le
semer
23
Proverbes
de Soliman fils de Daoud :
- pour apprendre l’instruction de la
sagesse,
- pour comprendre les paroles de
l’intelligence,
- pour recevoir les leçons du bon sens, de
la justice et l’impartialité du jugement,
- pour donner du discernement aux simples,
connaissance et réflexion au jeune homme.
La sagesse commence par la crainte de
Iehvah.
Le sage écoute et son savoir augmente,
l’intelligent obtient l’habilité pour saisir un proverbe, une énigme et les
paraboles des sages.
24
Ne sors pas de mes lois, mon
fils, que mes paroles restent dans ton coeur, ils ajouteront à ta paix et à ta
vie de longs jours ; que la vérité et la charité ne s’éloignent pas de toi,
serre-les dans ta gorge, grave-les dans ton coeur, tu trouveras faveur avec
succès aux yeux d’Élohim et de l’homme.
Ne te fie pas à ton seul
jugement, fie-toi de tout coeur en Iehvah : reconnais-le dans tout ce que
tu fais, car il te fera marcher dans la droiture. Sois sage avec la crainte de
Iehvah, non à tes propres yeux, et délaisse le mal pour guérir au sein même de
ta moelle des os.
Honore Iehvah dans toute ta
richesse, dans tout premier-fruit de ton produit, qu’ainsi tes greniers abondent
et que tes presses regorgent de nouveau vin.
Ne rebiffe pas à la correction
de Iehvah, ne sois pas abattu s’il te corrige mon fils, car Iehvah corrige qui
il aime, comme un père son fils bien-aimé.
Béni l’homme qui a trouvé la
Sagesse et en partage la compréhension : son échange est meilleur qu’un
échange en argent, son gain meilleur que l’or fin, plus précieux que les rubis.
Toutes choses que tu peux souhaiter ne sont pas comparables à elle. La longévité
est dans sa main droite, la richesse des honneurs dans sa main gauche ; ses
marches sont plaisantes, ses voies sont toutes pour la paix. Elle est un arbre
de vie pour ceux qui l’ont en estime, heureux qui la retient.
C’est par la Sagesse que
Iehvah fonda la terre, par l’intelligence qu’il éleva les cieux, c’est par sa
connaissance que leurs profondeurs furent divisées et que la rosée descend comme
une poudre.
Garde la Sagesse, mon fils, ne
la quitte pas des yeux quand tu réfléchis, et attache la miséricorde à ton cou,
elles sont vitales à ton âme pour marcher avec assurance, sans faire trébucher
ton pied. Tu n’auras pas crainte de t’allonger, ton sommeil sera agréable quand
tu te coucheras, sans crainte à une soudaine alarme, ni de l’abattement qui
viendra sur les mauvais : Iehvah sera à ton rein et une garde à ton pied
pour ne pas être pris.
Ne soustrais pas ton bien
envers ceux pour qui c’est dû quand ta main peut le faire : ne dis pas à
ton prochain, ‘Va et reviens encore car je donnerais demain’, quand tu l’as avec
toi.
Ne pense pas à mal de ton
prochain alors qu’il demeure près de toi en sécurité.
Ne dispute pas sans raison si
un homme ne t’a fait aucun tort.
Ne jalouse pas un homme,
n’emprunte rien de sa voie : se détourner de Iehvah est une abomination
mais il est avec le juste en secret et il bénit la maison du juste. Mais la
malédiction de Iehvah est dans la maison du mauvais. Il ridiculise sûrement les
ridicules mais donne grâce au rabaissé. Le sage hérite de la gloire, mais la
honte est pour celui qui valorise les insensés.
DES JUGEMENTS
Rien
ne porte plus atteinte à la vertu que l’indulgence pour le
crime
25
S‘étant
s’absenter pour son commerce, un homme confia ses perles à un homme avant son
départ, mais à son retour l’homme ne voulait pas lui rendre et prétextait
n’avoir rien reçu. Pour vérifier son intégrité le roi demanda au commerçant de
prendre le bâton et la cloche célestes et il déclara :
—
J’affirme que
j’ai confié des perles à cet homme qui ne veut pas me les rendre.
La
cloche resta silencieuse. L’autre homme assez âgé et marchant avec une canne, se
présenta aussi et faisant tenir sa canne par le commerçant, il saisit le bâton
et déclara :
—
Je jure avoir
rendu les perles à cet homme.
La
cloche resta silencieuse. Surpris, le roi demanda qu’on entende de nouveau leur
déclaration. Le commerçant prit le bâton et la cloche et dit :
—
J’affirme
solennellement que j’ai confié mes perles à cet homme et qu’il ne veut pas les
rendre.
Le
roi Daoud demanda si des conditions furent rattachées à l’échange et le
commerçant dit que la seule condition était de les rendre à son retour de
voyage. La cloche fut silencieuse. Le vieil homme remit sa canne au commerçant
et déclara en saisissant le bâton :
—
J’affirme
solennellement que je lui ai rendu les perles, c’est lui qui les a.
Soliman
était dans le hall observant attentivement le procès. Il s’approcha de son père,
et après lui avoir parler à l’oreille, le roi demanda de reprendre les
témoignages mais de retenir la canne et ne pas la remettre au commerçant pour la
tenir. L’homme âgé commença à se tortiller, il prit le bâton d’une main et sa
canne de l’autre, et dit :
—
J’affirme que
je lui ai rendu les perles, il les a.
La
cloche tinta ding, ding, ding.
—
Laisse-moi voir
ta canne, dit Daoud.
Il
examina la canne et trouva les perles cachées sous le pommeau. Quand sa ruse fut
exposée, il baissa sa tête de honte et Daoud lui dit :
—
Pour cette
fraude ta tête mérite d’être tranchée plutôt que baissée, mais le Seigneur est
miséricor-dieux et je suis son servant.
Daoud avait consulté Soliman
qui lui dit que le bâton et la cloche ne pouvaient pas se tromper parce qu’ils
étaient de source divine, mais que quelqu’un trompait la vérité. Dès cet instant
la réponse fut évidente. Le roi se réjouit du merveilleux dispositif qui allait
l’aider en situation de jugement.
Si un homme donne à un autre de
l’argent ou des objets à garder et qu’on les vole dans sa maison, dans le cas où
le voleur serait trouvé, il fera une restitution au double ; si le voleur
ne se trouve pas le maître de la maison se présentera devant Dieu pour déclarer
qu’il n’a pas mis la main sur le bien de son prochain. Exode
22.7
===
Quand
une femme d’une parfaite beauté vint trouver le juge du roi pour le litige
qu’elle avait, parce qu’elle lui plaisait, le juge lui fit des propositions
malhonnêtes mais elle répondit :
—
Je suis
au-dessus de ça !
Le
cadi juge
prit le chef de garde, le chambellan administrateur et le chef du marché pour s’entendre ensemble et témoignèrent contre
cette femme qu’elle avait dressé un chien à des manoeuvres immorales. Le roi
Daoud avait ordonné qu’elle soit lapidée.
(Lévitique 18:23). La nouvelle vint aux oreilles de Soliman
qui n’était alors pas encore pubère adolescent, il sortit alors avec ses camarades et désigna l’un d’eux pour faire
le juge, l’autre chef de garde, l’autre chef du marché, l’autre chef des
chambellans, et un pour jouer le rôle de la femme. Il s’assit sur le siège de
Daoud et lorsque ses camarades témoignèrent contre celui qui faisait la femme,
Soliman décida de les interroger séparément sur la couleur du chien.
—
Il était roux,
dit l’un.
—
Gris, dit
l’autre.
Ils différèrent également sur
sa description, s’il était mâle ou femelle, et sur sa taille, grand ou petit,
aussi Soliman rejeta leurs témoignages. Informé de ce jeu, Daoud fit venir les
hommes qui avaient témoigné contre la femme et les interrogea séparément :
comme ils donnaient tous des réponses différentes, le roi ordonna de les mettre
à mort à la place de la femme.
Lorsqu’un faux témoin se lèvera contre
quelqu’un pour l’accuser d’un crime, les deux hommes en contestation
comparaîtront devant l’Éternel - devant les sacrificateurs et les juges alors en
poste. Les juges feront avec soin des recherches : le témoin est-il un faux
témoin, a-t-il fait contre son frère une fausse déposition, alors vous le
traiterez comme il avait dessein de traiter son frère. Tu ne jetteras aucun
regard de pitié. Deutéronome
19.15
===
La
première année que le sage Soliman monta sur le trône, un de ses sujets mourut.
Ce prince de Soissonne Soissons,
Fr possédait trois châteaux et une
grande terre qu’il laissait à deux fils de caractères différents, l’un féroce et
dur, c’est-à-dire inhumain, l’autre le cadet était aussi doux et vertueux que
son frère aîné l’était peu. À peine le père eut-il les yeux fermés que l’aîné
des enfants réunit ses barons et demanda qu’on règle le partage entre lui et son
frère. Le plus jeune s’écria en larmes :
—
Oublions ces
discussions que nous pourrons reprendre un autre jour, mon frère, voyant devant
vous celui que nous venons de perdre : ne songeons qu’à le pleurer et
prier pour lui en cet instant.
L’autre
ne voulut rien entendre, les barons eurent beau le conjurer d’attendre au moins
que le corps soit enseveli mais leurs prévenances furent inutiles, il exigea
qu’on procède immédiatement au partage. Le roi entra à ce moment, venu honorer
les funérailles en personne, plein d’estime à la mémoire du vertueux mort. On
l’instruit de la requête de l’aîné et il voulut y satisfaire au même
instant ; il fit mettre le corps entre deux poteaux et dit aux deux
frères :
—
La défense de
l’héritage de ce brave chevalier demande après lui un courage égal au
sien : voyons lequel de vous se montrera digne de le posséder.
Il
fit donner une lance à chacun, et afin qu’on puisse apprécier leur adresse il
leur assigna une cible, le corps de leur père mort.
—
Celui qui aura
le coup le plus ferme sera récompensé du don de l’entière terre.
—
L’aîné accepta
sans répugnance la condition et frappa celui dont il avait reçu la vie. On
proposa ensuite au cadet de prendre la lance mais il recula de frayeur et
dit :
—
Moi que je
porte les mains sur mon père ?! Que le ciel au contraire m’écrase à cet instant
si je ne venge bientôt l’outrage qu’il vient de recevoir.
Dès
que Soliman connut les sentiments des fils qu’il venait d’éprouver, il se
prononça en ces mots :
—
Le chevalier
mort ne doit avoir pour héritier son seul fils qui a su le chérir et le
respecter. L’autre est un dénaturé monstrueux avide de son bien et indigne de
lui.
Il ordonna à celui-ci de
sortir des états et qu’il le ferait pendre s’il le trouvait encore le
lendemain.
Celui qui frappera son père ou sa mère
sera puni de mort.Exode
21.15
===
Deux
femmes s’étant présentées devant le roi, la veuve dit au prince d’avoir confié
son argent à sa voisine avant de voyager et qu’elle ne voulait pas lui rendre.
Elle l’avait mis dans le fond d’un pot et recouvert de miel, quand elle récupéra
le pot il y avait le miel mais plus l’argent. La voisine dit qu’il n’y avait que
du miel.
Soliman prit le pot et goûta
plusieurs fois au miel, il en inspecta le fond puis le jeta contre terre. Le pot
cassé, le miel se répandit et Soliman aperçut une pièce, il la porta à la veuve
en demandant si c’était son argent. La voisine tomba à genou et avoua son
erreur, elle implora le pardon. Soliman s’assit sur le trône que son père lui
avait permis d’occuper pour cette cause, il regarda la femme d’un air consterné
et lui dit que puisqu’elle avait rendu service à la veuve en gardant
le pot pendant son voyage et qu’elle n’avait jamais été accusée avant, qu’enfin
le Seigneur nous demande d’être miséricordieux, il lui dit seulement de lui
retourner l’argent et de s’excuser auprès de la veuve. Les deux femmes le
remercièrent vivement, l’une pour avoir retrouvé son argent, l’autre pour sa
miséricorde.
Si un homme donne à un autre de
l’argent ou des objets à garder et qu’on les vole dans la maison de ce dernier,
le voleur fera une restitution au double. Exode
22.7
Le roi Daoud félicita son fils
pour l’inspiration de casser le pot et pour la miséricorde
démontrée.
—
Une chose
m’étonne pourtant, dit-il, c’est d’avoir plusieurs fois goûté au miel et
été si pensif...
Soliman
répondit d’être surpris que les hommes donnent plus de valeur à l’or qu’au miel.
—
L’or n’a aucune
qualité médicinale, ni valeur esthétique de plus que de vulgaires paillettes, et
il attire les voleurs. Tandis que le miel soulage de nombreuses maladies et
procure le plus doux plaisir, comme un avant-goût du paradis, et il vient des
abeilles des champs mais non des esclaves dans d’horribles puits où l’or est
soutiré. C’est un don de Dieu.
===
Deux
mères vinrent devant le roi concernant un nouveau-né dont chacune se disait être
la mère. Après les avoir écoutées, n’étant pas certain de qui disait la vérité
et qui ne la disait pas, Soliman dit que cette cause était difficile à juger
étant donné qu’il n’y avait aucun témoin. Il leur proposa un compromis en place
à la justice : partager l’enfant en deux. Il demanda à son conseiller si
son épée était assez tranchante pour en donner moitié à l’une, moitié à l’autre.
Lorsque le conseiller s’approcha de l’enfant avec son épée en main, Soliman dit
aux femmes :
—
Acceptez-vous
la résolution de votre dispute ?
—
Partagez le
bébé en deux, dit l’une, si je ne peux pas l’avoir, elle ne l’aura pas
non plus.
—
Non, ne le tuez
pas, donnez-lui l’enfant, dit l’autre en se jetant vers l’avant.
—
Range ton épée
et donne l’enfant à cette femme, dit Soliman, voici la mère de l’enfant. Sa
sollicitude à son égard a révélé qu’elle est sa mère. Quant à toi, dit-il à
l’autre, la honte de cette affaire est ta punition.
On
dit aussi que deux femmes se baignaient dans une rivière, chacune accompagnée de
leur jeune fils, mais un loup vint enlever l’un des enfants. Les femmes se
disputèrent l’enfant restant parce que chacune d’elle voulait l’avoir. Daoud
trancha le différend en faveur de l’une. Or il arriva qu’elles passèrent près de
Soliman et lui dirent la situation.
—
Qu’on m’apporte
un couteau, dit Soliman, je vais partager l’enfant entre vous.
—
Ne le coupez
pas, s’écria la vraie mère de l’enfant.
—
C’est cela
partagez-le entre nous, disait l’autre.
L’enfant fut
remis à celle qui ne voulait pas le voir couper en deux.
Il y en a qui sont comme le tranchant
d’une lame, mais la langue du sage guérit. Proverbes
12.18
===
Un homme fortuné avait envoyé
son fils pour un long voyage en Afrique. Le fils à son retour apprit que son
père était mort, que ses richesses étaient passées aux mains d’un esclave qui se
fit passer pour l’héritier après avoir fait fuir les serviteurs pour se
débarrasser d’eux. Le fils vint devant le roi Daoud, mais ne pouvant témoigner
pour lui-même, ni faire témoigner pour lui, il n’eut pas moyen de déposséder
l’esclave qui se disait être le fils du défunt. Le jeune Soliman qui écouta la
cause trouva un moyen de parvenir à la vérité. À sa demande, on déterra le corps
du père, et il mit du sang de l’esclave sur un des os, puis le sang du fils. Le
sang de l’esclave ne montra aucun lien avec l’os, tandis que le sang du fils s’y
imprégna complètement, cela garantit le lien entre le fils et le père, et son
héritage.
Sachez aussi que je redemanderai le
sang de vos âmes : je le redemanderai à tout animal et je redemanderai
l'âme de l'homme à l'homme, à l'homme qui est son frère. Si quelqu'un verse le
sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé, car Dieu a fait l'homme à son
image.Genèse
9.5
===
Parmi
les sept hommes se tenant devant le roi, l’un avait deux têtes ; ces
descendants d’un caïnite à deux têtes avait eu sept fils d’une femme de la
région durant le règne du roi Daoud. Quand le caïnite mourut, ils eurent une
dispute pour diviser l’héritage, car celui à double tête voulait une portion
double. Le roi devait déterminer combien d’êtres étaient présents dans cet
homme. Si une tête serait consciente de ce que fait l’autre, c’est qu’elles font
partie d’un seul être ; de l’autre côté si une tête ne serait pas
consciente de ce que fait l’autre, alors ils seraient deux êtres distincts. La
seconde fois que les fils du caïnite revinrent se présenter devant le roi, il
demanda de bander leurs yeux et de verser de l’eau froide sur une des têtes.
Les deux têtes rouspétèrent en même temps et crièrent ensemble :
—
Nous mourrons,
nous mourrons. Nous ne sommes pas deux mais un.
Soliman déclara que le fils à
double tête n’était qu’un et qu’une seule part de l’héritage lui
revenait.
===
Trois hommes venus devant
Soliman s’accusaient réciproquement de voleur. Voici l’histoire. Alors qu’ils
voyageaient ensemble, à l’approche du shabat, ils firent halte en vue de
préparer le repos et cherchèrent où mettre leur argent, car porter son argent à
shabat n’était pas permis. Ils se mirent tous les trois d’accord pour la
cachette. À la fin de shabat, lorsqu’ils virent que l’argent était volé, l’un
d’eux était clairement le traître, mais lequel.
—
Sachant que
vous êtes des hommes d’expérience, leur dit Soliman, consciencieux en
affaires, j’ai-merais avoir votre aide sur un cas que m’a soumis le roi de Tyr.
Dans ce royaume, un serviteur et une jeune fille s’étaient promis par serment de
ne pas se marier sans l’accord de l’autre, et lorsque les parents de la jeune
fille la fiancèrent à celui qu’elle aimait, elle ne voulut pas devenir son
épouse sans avoir l’accord de son ami. Elle partit donc le visiter avec des
présents d’or et d’argent. Le jeune homme lui adressa ses voeux ainsi qu’à son
fiancé, mettant de côté son affection envers elle, de plus il refusa le moindre
retour pour la permission accordée. À leur lune de miel, l’heureux couple
fut surpris par un voleur de chemin qui voulut voler et l’argent et la jeune
fille. La fille raconta au brigand l’histoire de sa vie et ajouta, ‘Si un jeune
homme a maîtrisé sa passion envers moi, combien plus un vieil homme
comme toi le devrait ; sois dans la crainte de Dieu et laisse-moi
passer mon chemin’. Cela fit effet et le voleur ne mit la main ni sur l’argent
ni sur la fille. Je dois maintenant décider laquelle de ces personnes a agi le
plus noblement, la fille, le jeune homme ou le voleur de chemin, et j’aimerai
avoir votre opinion.
—
Ma louange va à
la fille qui a gardé si loyalement serment, dit le premier.
—
Je donnerais la
palme au jeune pour s’être mis en échec, et ne pas laisser prévaloir la
passion, dit le second.
—
Je louerais
plutôt le voleur qui a retenu sa main sur l’argent, car il aurait pu prendre
l’argent même en renonçant à la fille, dit le troisième.
Cette réponse suffit à Soliman
pour savoir qu’un homme qui admire les vices d’un voleur peut être avide
d’argent lui-même. Il fut doublement examiné et à la fin une confession fut
soutirée ; il avait fait ce vol et révéla où il avait caché
l’argent.
Ne vole pas. Ne convoite pas la femme
de ton prochain. Ne fais pas d’adultère. Exode
20
===
Un
homme de distinction des enfants d’Israel avait des soupçons d’infidélité sur sa
femme dont il avait trois fils ; il savait qu’un seul était le sien, sans
savoir lequel. Avant de mourir, il écrivit un testament par lequel il léguait
tous ses biens à son seul fils légitime, les deux autres étant exclus. Après
plusieurs disputes, les frères décidèrent de s’en remettre à la sagesse de
Soliman. Après les avoir entendus, le roi dit d’apporter le corps du père
dans
son suaire et de l’attacher à un arbre.
Il fit apporter un arc et des flèches et dit aux trois frères de tirer une
flèche sur le corps, car il donnerait l’héritage à celui qui ferait le meilleur
tir suivant son jugement. Prenant l’arc, le plus vieux transperça la main de
l’homme mort. Le second tira une flèche au travers du front ; il devint
joyeux, convaincu de l’héritage. Prenant l’arc et la flèche, le plus jeune se
préparait à tirer quand il les jeta soudainement et s’écria en larmes :
—
Dieu m’interdit
de traiter mon père avec outrage. Plutôt perdre toute possibilité d’hériter ses
biens.
—
Tu as toi-même
prouvé que tu es sûrement son fils, ses biens te reviennent, déclara
Soliman.
Honore ton père. Deutéronome
5.16
===
Un riche marchand avait mit un pauvre au défi de passer la nuit dans
une fontaine par temps froid, mais il refusait de remettre l’argent promis sous
prétexte que la chandelle que sa mère tenait à côté de son fils l’avait
réchauffé. Le roi Daoud donna raison au marchand. Quand le pauvre raconta son
histoire au jeune Soliman, celui-ci promit de faire la lumière sur cette
affaire. Alors
qu’un repas se préparait pour le roi et ses invités, Soliman ordonna que les
plats soient chauffés à côté du feu, non au-dessus. S’étant fait servir des
plats froids, le roi Daoud demanda aux cuisiniers de s’expliquer. Les cuisiniers
répondirent qu’ils avaient exécuté les ordres de Soliman. Le jeune prince prit
la parole :
—
Si ces plats
n’ont pas pu chauffer à côté de la flamme, c’est vrai pour la fontaine également
; la chandelle que la mère tenait à côté de son fils n’a pas pu réchauffer l’eau
où il se trouvait.
Le roi comprit avoir fait une
injustice et la redressa.
Si ton frère est devenu pauvre et que
sa main tombe près de toi, tu le relèveras ; tu le feras ainsi pour
l’étranger qui demeure dans le pays. Lévitique
25.35
===
Une
femme et son mari s’accusaient réciproquement d’infidélité et vinrent consulter
le roi. Après les avoir entendus, Soliman les prit chacun à part et les engagea
de tuer leur conjoint à une date fixée. L’heure venue, le mari prit un couteau
mais ne put se soumettre à ce crime, incapable de s’exécuter. Au jour prévu, sa
femme prit un couteau, déterminée à tuer son mari, mais elle fut empêchée par
les gardes que le roi avait fait poster là.
—
Celle qui n’a
pas eu d’hésitation à tuer son mari n’hésitera pas à le tromper, déclara le
roi.
Si le mari est saisi d'un esprit de
jalousie et a des soupçons que sa femme s'est souillée sur, ou bien saisi d'un
esprit de jalousie il a des soupçons sur sa femme qui ne s'est pas
souillée : l’homme amènera sa femme devant le sacrificateur en apportant
1/10e d'épha de farine d'orge en offrande
pour elle (il n'y répandra pas d'huile et n'y mettra pas d'encens, c'est une
offrande de jalousie, une offrande de souvenir qui rappelle une iniquité). Le
sacrificateur etc.
(Nombres 5.14). nota : C’est peut-être pour éviter
une procédure si complexe que le couple est allé voir Soliman, ou bien l’homme
voulait qu’elle soit exposée en public.
===
Trois
frères s’étaient mis au service de Soliman dans l’espoir de gagner en sagesse,
mais après treize ans, déçus de n’avoir rien appris, ils se présentèrent au roi
pour demander à quitter son service. Le roi leur dit de choisir entre recevoir
100 pièces chacun, ou se
faire enseigner trois conseils sages. Ils choisirent l’argent. Ils venaient
tout juste de quitter la ville quand le plus jeune des trois, malgré les
protestations de ses frères, revint vers Soliman.
—
Mon-seigneur,
dit-il, je n’ai pas pris service sous toi pour gagner de l’argent, mais
j’aimerais gagner en sagesse : reprends ton argent je te prie et
apprends-moi la sagesse.
—
En voyage à
l’étranger, arrête ta marche au coucher du soleil, détourne-toi devant la
noirceur. Ne traverse pas une rivière en crueaugmentation rapide des
eaux. Ne révèle jamais un secret à
une femme, dit Soliman en terminant par ce troisième conseil.
L’homme
revint vers ses frères pour voyager ensemble, il ne leur dit pas ce qu’il avait
gagné en sagesse. Peu avant la 9e heure, à l’approche d’un endroit convenable où passer la nuit, le
plus jeune proposa de s’arrêter. Ses frères se moquèrent de la stupidité qu’il
démontrait depuis qu’il avait retourné l’argent au roi et continuèrent leur
route. Le jeune prépara ses quartiers pour la nuit et le soir venu il fut à
l’abri du froid, mais ses frères furent surpris dans une tempête par laquelle
ils périrent. Continuant son voyage, le jour suivant il trouva les corps de ses
frères sur le chemin ; il les enterra et repartit après avoir pris leur
argent. Quand il arriva devant une rivière en pleine crue montée soudaine des
eaux, il suivit le conseil du roi et
retarda de traverser jusqu’à ce que la crue se soit calmée.
Du
rivage, il vit les serviteurs d’un roi essayer de passer le gué
endroit
peu profond d’un cours d’eau avec des
bêtes chargées d’or mais ils furent rapidement emportés par la crue. Dès que les
eaux baissèrent, il traversa et prit l’or attaché sur les animaux noyés. De
retour chez lui prospère et sage, sa femme fut curieuse de savoir comment son
mari avait eu sa richesse mais il ne lui dit rien à de ce qu’il avait vécu. Elle
le supplia de si près avec ses questions qu’il oublia le conseil du roi et lui
dit tout. Un jour que sa femme le querellait, elle s’écria :
—
Ce n’est pas
assez d’avoir assassiné tes frères que tu souhaites aussi me tuer ?
À
ces mots ses deux belles-soeurs l’accusèrent de meurtre. Il fut durement éprouvé
et condamné à mourir, mais il en échappa car il avait été un ancien serviteur de
la cour royale. Et Soliman lui dit :
—
Tu te devais de
partager ta richesse avec tes deux belles-soeurs : ce conseil
avec les trois conseils venant de moi
valent de l’or, un homme sage les considère ensemble avec certitude.
—
J’apprends par
la voie dure, dit le jeune homme.
Un bien mal acquis ne profite pas,
seule une conduite juste préserve de la mort. Proverbes
10:2
===
Trois
frères vinrent se présenter devant Soliman pour demander conseil et recevoir ses
directives parce qu’ils étaient chacun dans une position malheureuse
: - l’un dans l’incapacité de
manger quoi que ce soit avec goût ; - l’autre dans l’incapacité de
faire prospérer son affaire ; - le troisième dans
l’incapacité de vivre en paix avec sa femme.
Le plus âgé en premier parla
de sa plainte et Soliman lui dit :
—
Va dans la
forêt.
Vint
le second frère, et Soliman lui dit :
—
Va tôt le
matin.
Vint
le troisième et plus jeune, et Soliman lui dit :
—
Va à la forge.
Une fois en-dehors du palais,
les frères n’arrivaient pas à croire à ces conseils si futiles. Le plus âgé des
trois dit :
—
Je vais quand
même faire ce qu’il m’a conseillé, je verrai ce qui arrivera.
Il
partit en forêt et rencontra des hommes en difficulté de charger dans leur
chariot l’arbre qu’ils avaient coupé. Il alla les aider et força si fort que la
sueur coulait sur lui. Revenu chez lui, fatigué par ce travail, le pain lui
sembla plus savoureux que tout ce qu’il avait mangée dans sa vie.
Le
second frère suivit le conseil du roi, il se levait plus tôt que les autres et
se couchait le dernier, son affaire se mit à prospérer
grandement.
Voyant que ses deux frères
avaient acquis, le plus jeune se rendit à la forge. Il observa les forgerons au
travail et vit comment le fer devenait malléable sous le feu, prenant la forme
qu’on voulait sous les coups de marteau. Il comprit la juste mesure d’affection
et d’austérité qui lui permit de vivre avec sa femme.
Mange ton pain à la sueur de ton
front. (Genèse
3.19) Lève-toi de bon matin. (Exode
8.20). Le goutte à goutte continuel un jour de pluie et une
femme querelleuse sont choses semblables. (Proverbes
27.15)
===
Un
homme vint se plaindre au roi concernant ses oies :
—
Prophète de
Dieu, j’ai des voisins qui volent mes oies, mais je ne peux découvrir le
coupable.
Soliman
fit assembler tous ses voisins et leur fit un discours. En plein milieu du
discours, il dit :
—
L’un de vous a
volé les oies du voisin et une plume lui est restée sur la tête.
Le
coupable se frotta aussitôt la tête.
—
C’est lui.
Qu’on arrête le voleur, s’écria Soliman.
Certains regardent les volailles de
basse-cour aux pieds palmés comme impures. (Lévitique
11.13). Si de nos jours, l’oie est élevée pour son foie, c’était
autrefois pour ses plumes (couverture en duvet, pinceau, plume à écrire,
éventail). Dictionnaire
de l’industrie et arts industriels, Lamy 1887
===
Deux
hommes vinrent devant le roi, l’un d’eux déclara :
—
Je possède un
champ cultivé et la semence était arrivée à maturité, dans la nuit cet homme-là
qui possède un grand nombre de brebis les a emmené paître dans mon champ et
elles ont tout mangé.
Daoud
se prononça en disant de donner les brebis au propriétaire du champ pour que le
prix du lait et de la laine qu’elles donneraient cette année dédommagent la
perte de son champ. Soliman dit que cette sentence était juste cependant il
connaissait une sentence favorable pour les deux parties :
—
Que le berger
donne l’usage de son troupeau au propriétaire du champ - tout leur travail, leur
lait et leurs petits - jusqu’à ce que le champ soit remis dans le même état
qu’au moment où le troupeau est entré, que les brebis retournent alors à leur
propriétaire. (Qu’ran
21.78, Exode 22.5).
Voici
ce que le cadi Shurayh et d’autres pieux anciens ont rapporté. Cette tribu avait
un champ de vignobles et les moutons d’une autre tribu étaient entrés dans ce
champ et brouté tous les végétaux. Les deux tribus allèrent vers Daoud, sur lui
le salut, demander son arbitrage. Daoud leur dit que le troupeau devenait la
propriété de ceux dont le champ fut ravagé. En quittant le roi, ils croisèrent
Soliman qui leur demanda quel avait été le jugement du prophète de Dieu, et
après l’avoir informé Soliman leur dit : Si c’était moi qui avais jugé, j’aurais
dit de confier provisoirement le troupeau aux propriétaires du champ à titre
d’usufruit intérêt, les fautifs reprendront leur troupeau lorsque le champ sera comme il était,
après qu’ils l’auront arrosé. Informé de ce jugement, Daoud l’adopta et le
prononça. Histoires des prophètes d’Ibn
Kathir, p. 374,
éd. Enmour 2014.
===
Deux
hommes des enfants d’Israel se présentèrent devant Soliman. l’un des deux
dit :
—
O prophète de
Dieu, j’ai acheté un morceau de terre de cet homme de telle longueur et largeur,
mais j’y ai trouvé enterré un grand trésor. J’ai rapporté ma découverte à cet
homme en disant, ‘Je n’ai acheté que la terre de toi, le trésor est donc à toi’.
Il ne veut pas le prendre, il dit qu’il m’a vendu la terre avec tout ce qui
était dedans.
—
O prophète de
Dieu, dit l’autre homme, j’ai acheté cette portion de terre de gens qui depuis
sont morts il y a longtemps. Le trésor ne m’appartient pas.
Le
roi Daoud leur dit de partager le trésor entre eux. Soliman demanda à
l’un :
—
As-tu un
enfant ?
—
Même que c’est
un grand garçon, dit-il.
—
As-tu un enfant
? demanda-t-il à l’autre
—
J’ai une fille,
répondit il.
—
Pour régler
votre conflit sans faire d’injustice ni à l’un, ni à l’autre, unissez vos
enfants en mariage et donnez-leur ce trésor en dot, dit Soliman.
Dans l’ancien Israel, le rachat des
terres se faisait qu’entre familles de même tribu, ainsi que leurs mariages. Lévitique
25.25
===
Deux
hommes vinrent se plaindre au roi Daoud. Il y a quatre ans, alors que les deux
hommes voyageaient ensemble, l’un prêta un oeuf à l’autre et exigeait maintenant
un repaiement de 19,999 poules selon son compte. Il expliqua que la poule née de cet
oeuf aurait pondu des oeufs, qui devenus des poules auraient pondu d’autres
oeufs, etc. Il montra le papier où ses calculs étaient écrits en x sous
forme de pyramide. Daoud fit le compte des oeufs et des poules et lui donna gain
de cause, déclarant qu’il devait remettre 19,999 poules en remboursement de l’oeuf impayé. L’homme dit qu’il
n’avait pour lui-même que neuf poules, incapable de repayer. Le roi dit d’en
trouver le moyen sinon il serait réclamé comme esclave jusqu’à remboursement de
la dette.
Le
jeune Soliman alla trouver cet homme avant qu’il sorte du hall
du
palais de justice et lui murmura
quelque chose à l’oreille ; ils se mirent d’accord et l’homme partit. Le
lendemain, alors que le roi et Soliman étaient à cheval, ils virent cet homme
sur un terrain et Daoud lui demanda ce qu’il faisait.
—
Je sème des
pois cuits, votre-majesté, répondit-il.
Le
roi rit de la chose en disant qu’un pois cuit ne pouvait pas germer. Soliman
dit :
—
O roi, puisque
tu reconnais que des pois cuits ne peuvent germer, tu reconnaîtras qu’un oeuf
cuit ne peut pas éclore, ni une poule sortir d’un oeuf cuit.
Le roi dit à l’homme qu’il
n’avait qu’un seul oeuf à rembourser.
À ton frère qui vivra avec toi, tu ne
lui prêteras pas ton argent à intérêt, tu ne lui prêteras pas tes vivres à
usure ; vous garderez mes lois, je suis Iehvah ton Dieu qui vous ai faits sortir du pays d’Égypte et vous
ai donnés le pays de Canaan pour être votre Dieu. Lévitique
25.35
===
Le
roi Daoud déclara un jour à ses nobles :
—
Heureux celui
qui laisse derrière lui des enfants qui prieront Dieu pour lui, qui feront des
sacrifices d’expiation pour son âme afin qu’il entre au paradis.
Quand Juda vint avec les siens prendre
les corps pour les enterrer dans les tombeaux de leurs pères, ils trouvèrent
sous les tuniques des morts des objets profanes des idoles que la loi interdit,
il fut pour tous évident que cela avait été la cause de leur mort. Tous bénirent
le Seigneur, juste juge qui rend les choses cachées manifestes. Ils se mirent en
prière pour demander que le péché commis soit entièrement pardonné, puis Juda
recueillit 2000 drachmes qu’il l’envoya à Iérusalem pour être utilisée en
sacrifice expiatoire. 2Maccabées
39
===
Un
honnête vieillard bravait la chaleur et le poids du jour en labourant lui-même
son champ : de sa main, il jetait une semence pure et nette au sein de la
terre qui ne demande qu’à rétribuer notre travail. Sous l’ombre d’un grand
tilleul, une forme d’apparence divine se présenta tout à coup sous les yeux du
vieillard qui recula de peur.
—
Je suis
Soliman. À quoi t’occupes-tu maintenant ? dit l’esprit sur un ton
rassurant.
—
Comment peux-tu
me faire cette demande si tu es Soliman. Dans mes jeunes années, tu m’as
envoyé vers la fourmi, et j’ai admiré sa conduite. Si je suis laborieux et
que j’amasse, c’est d’elle que je l’ai appris. Et ce que j’appris depuis, je le
fais encore aujourd’hui, dit l’homme.
—
Tu n’es
instruit qu’à demi. Retourne vers la fourmi, elle t’apprendra que dans l’hiver
de tes ans il est temps de te reposer, et te réjouir de ce que tu as amassé dans
l’été de ta jeunesse.
Il y a quatre petits pourtant des plus
sages sur terre : - les fourmis, peuple sans force, qui préparent leur
nourriture durant l’été ; - les damans (lapin), peuple faible, qui font leur
habitat dans les rochers ; - les sauterelles qui, même sans roi,
sortent par bandes ; - les lézards, qu’on attrape des
mains, qui sont dans les palais des rois. Proverbes
30.24
===
Comme
le roi avait besoin d’aide pour construire le temple, Soliman écrit à pharaon
pour demander d’envoyer des artisans à Iérusalem.
«
Soliman
à Vaphrès roi d’Égypte, son ami par succession paternelle. Salut. Par le secours
du plus-grand Dieu, j’ai hérité de la royauté de mon père Daoud, qui m’a dit
d’élever un temple au Dieu Créateur du ciel et de la terre. Je te prie aussi de
m’envoyer des gens de ta nation pour m’aider, jusqu’à finir la construction
comme il m’a été prescrit. »
Réponse
de pharaon : «
Roi Vaphrès au roi Soliman. Salut. J’ai éprouvé une grande joie en lisant
ta lettre, et regardé comme heureux, pour moi, pour toute mon armée et mon
peuple, le jour où tu as reçu le pouvoir des mains d’un roi vertueux et agréable
au Dieu tout-puissant. Quant à ce que tu m’écris au sujet des hommes, je t’en
envoie 80,000
pris parmi mes sujets et te fais savoir les noms des populations auxquelles ils
appartiennent : 10,000 des
sébrithite, 20,000 chaque des
mendésien et des sébenuète, 10,000
chaque des bousirite, des leontopolitain et des bthrithite. Aie soin de pourvoir
à leurs besoins, en plus de maintenir l’ordre entre eux, et qu’ils retournent
sains et saufs dans leur patrie la construction achevée. »
Pharaon
se conforma à sa requête mais pas honnêtement, il fit déterminer par ses
astrologues quels hommes étaient destinés à mourir au cours de l’année et envoya
à Soliman ces candidats de la mort. Le roi ne fut pas dupe et découvrit le tour
qu’il jouait, il les renvoya en Égypte avec à chacun un habit d’enterrement et
il écrivit : «
À pharaon. Je suppose que tu n’as aucun linceul pour ces gens, aussi je t’envoie
les hommes avec ce dont ils avaient besoin.
»
===
U n homme avec une jarre
pleine de lait entendit gémir près d’un champ et vit un serpent se lamenter
misérablement. Il lui en demanda la raison, le serpent dit qu’il avait très soif
et demanda ce qu’il portait dans sa jarre. Dès qu’il sut il demanda à boire
contre une promesse de lui montrer un trésor caché. L’homme donna le lait au
serpent, celui-ci à son tour l’amena près d’un gros rocher.
—
Le trésor
repose sous ce rocher, dit-il.
L’homme
fit rouler le rocher sur le côté, et dès qu’il voulut prendre le trésor, le
serpent sauta sur lui s’enroula autour du cou.
—
Que signifie
cela ? s’étonna l’homme.
—
Je vais te tuer
si tu me voles mon argent, dit le serpent qui
voulait seulement lui montrer le trésor.
L’homme
et le serpent se présentèrent devant le roi. Soliman dit au serpent de déclarer
ce qu’il voulait de l’homme. Le serpent répondit qu’il voulait le tuer vu qu’il
est écrit, Tu blesseras l’homme au talon.
—
Lâche ton
étreinte du cou de cet homme, descends te présenter devant moi, lui
dit Soliman.
Le
serpent glissa jusqu’à terre et Soliman répéta sa question. Mais le serpent fit
la même réponse.
—
À toi, dit
Soliman à l’homme, Dieu t’ordonne d’écraser la tête du serpent.
L’homme écrasa la tête du
serpent.
Je mettrai la haine entre toi et la
femme, et entre ta semence et sa semence (générations), quand vous blesserez
leur talon, ils écraseront votre tête, Dieu dit au serpent. Genèse
3.15
===
Mariam
es Samha vivait dans le désert avec ses sept frères, qui s’absentaient en
semaine pour affaires et revenaient le 6e jour, apportant des présents pour leur
soeur et de la nourriture qu’elle leur cuisinait. À grande distance de là
vivaient un goule et sa fille nommée Fatna. Contrairement à son père, elle
aimait les humains et souhaitait leur être associée. Un jour elle rendit visite
à Mariam et lui apporta un de ses beaux bracelets, par la suite elle la visita
encore, lui apportant de précieux bijoux et d’autres présents. Quand les frères
de Mariam virent les ornements sur leur soeur, ils demandèrent où elle les
avait trouvés, elle répondit que Fatna binti fille goule
lui avait apportés. Ils lui dirent de n’avoir rien à faire avec la fille d’un
goule qui lui apporterait l’infortune, mais malgré leur avertissement, Mariam
garda son amitié et devint très proche de Fatna. Lorsque ses frères apportèrent
sept moutons, les moutons se firent aussitôt voler, un mouton chaque soir,
jusqu’au 6e jour. À leur retour, elle leur rapporta
ce qui arrivait et ils se cachèrent derrière la maison, laissant librement le
dernier mouton manger l’herbe avec les sept autres moutons qu’ils avaient encore
apportés. À
la tombée de la nuit, un vilain goule vint pour prendre un des moutons, mais les
frères se jetèrent sur lui comme de braves guerriers et le tua avec leurs épées
en conséquence de sa force et sa taille. Le plus vieux frère coupa la tête du
goule et la mit dans l’armoire. Le jour suivant, alors que les frères étaient
partis, Fatna vint visiter Mariam et lui proposa de peigner ses cheveux. Mariam
lui dit de prendre son peigne dans l’armoire, et Fatna, n’ayant pas compris le
mot peigne khalkool mais tête de goule rasil-ghool, prit la tête du goule.
—
O mon pauvre
père, dit-elle en gémissant. Mon père est mort.
Après
des heures à gémir de la mort de son père, elle dit à Mariam :
—
Je dois punir
tes frères pour avoir tué mon père, avec toi aussi.
Et
elle disparut. Au retour des frères, elle vint armée de sept épines et mit une
épine dans la tête de chacun d’eux et les frères devinrent sept grands taureaux
forts. Elle disparut avant que Mariam puisse la supplier de relâcher le
sortilège. Mariam craignit que l’endroit où elle vivait depuis des années soit
maintenant sous un mauvais sort et elle émigra sur d’autres terres avec ses
frères les taureaux. Elle trouvait de l’herbe pour les taureaux et en retour ils
trouvaient des vaches pour qu’elle ait du lait, et ils vécurent ainsi. Mariam se
mettait toujours à pleurer à la tombée de la nuit, et ses frères répondaient en
beuglant fortement. Elle devint une femme vertueuse, car Allah accorde sa grâce
aussi souvent que sa punition. Plusieurs virent lui proposer le mariage mais
elle répondait invariablement qu’elle devait prendre soin de ses frères les sept
taureaux. Cette étrange réponse vint jusqu’aux oreilles du roi du pays - Allah
est le roi de tous les rois - qui était Soliman, encore jeune en ces jours. Il
demanda que Mariam et ses sept taureaux soient amenés devant lui. Quand elle
arriva, devant son exceptionnelle beauté, il la demanda en mariage mais elle fit
la même réponse :
—
Je dois prendre
soin de mes sept frères ici.
—
Lorsque tu
seras ma reine, tu auras des serviteurs qui feront ça pour toi, dit le roi en
souriant.
Il
appela le maître d’étable pour donner aux sept taureaux de l’herbe
grasse en abondance ; Mariam consentit ainsi à se marier. Ce fut un bon
mariage, et après une année Mariam donna au roi un fils nommé Abu Salama. Ils
vivaient heureusement depuis cinq années jusqu’au mauvais jour où Fatna apprit
que Mariam avait marié le roi d’un autre pays. Un jour malchanceux, elle vint à
la cour du roi pendant que Mariam jouait avec son fils.
—
Il est temps
maintenant de te punir toi aussi pour la mort de mon père, dit Fatna.
Lui
enfonçant une épine dans la tête, elle devint un pigeon qui vola sur un arbre du
jardin et se mit à gémir du mauvais destin, comme beaucoup de pigeons semblent
faire en tout temps. Dans l’après-midi, le roi Soliman entendit un pigeon
chanter tristement dans l’arbre :
—
Ce matin je me
suis levée mère d’un prince, reine d’un bon roi, mais la fille d’un goule m’a
jetée un sort et coincée une épine dans la tête.
Le
roi Soliman comprit le pigeon et le fit venir dans sa main. Il l’examina,
découvrit l’épine et la retira, sa femme se tenait devant lui.
—
Raconte-moi
l’histoire de ta vie et n’omets rien, car ainsi demande le roi,
dit-il.
Après
lui avoir raconté toute la triste histoire, le roi alla au pâturage questionner
les sept taureaux de leur étrange infortune. Le chef des taureaux dit :
—
C’est comme
notre soeur a dit, votre-majesté, la fille du goule nous a jeté un sort.
Soliman
dit à Mariam :
—
Si Fatna
revient, dis-lui de rester pour le thé et envoie vite un serviteur m’avertir.
Dès
que Fatna entendit que Mariam la reine du pays était redevenue vigoureuse, elle
vint de nouveau la visiter. Mariam envoya secrètement un messager et le roi
arriva aussitôt. Voyant aux caractères merveilleux de la bague que Soliman avait
autorité sur les démons, Fatna se prosterna et dit :
—
Ordonnez et
j’obéirai, votre-majesté.
—
Va retirer le
sort de ces sept taureaux, dit le roi.
Elle retira les sept épines de
la tête des taureaux et ils redevinrent des hommes forts ; ils la saisirent
alors et se préparaient à la tuer mais le roi leur ordonna de la relâcher, et
dit :
—
Elle a agi pour
venger la mort de son père, ce qui était son devoir.
===
Il
y avait en Égypte un roi nommé Asim Azim bin Safwan, généreux et libéral, digne de respect, qui avait
plusieurs châteaux, des terres et des soldats, mais son vizir Faris bin Salih et
lui, ainsi que ses sujets, vénéraient le feu et le soleil. Ce roi âgé de
120 ans, devenu infirme par la maladie et la vieillesse, n’avait pas
d’enfant, garçon ou fille ; cela le jetait dans l’inquiétude et le chagrin
jour et nuit. Un jour favorable, alors assis sur son trône entouré de ses
ministres et courtisans, un de ses émirs entra avec son fils et le roi l’envia.
Il se dit :
—
Chacun est
heureux et se complaisent en leurs enfants, tandis que je suis sans fils. Demain
je mourrais en laissant mon royaume, mon trône, mes terres et mes trésors, et
des étrangers s’en saisiront. Personne ne se rappellera de moi, il ne restera
aucune mémoire de moi dans ce monde.
Sur
ce, le roi Asim pleura, il descendit de son trône pour gémir et s’humilier. Le
vizir et les sages firent sortir les gens en disant :
—
Rentrez chez
vous, restez-y jusqu’à ce que le roi revienne à lui.
Tous
sortirent jusqu’à ce qu’il ne reste que le vizir Faris qui lui dit
—
O roi des âges,
je suis plus vieux que toi de 100 ans et je n’ai jamais été béni d’un enfant. Je souffre d’inquiétude
et sans cesse de chagrin le jour comme la nuit, mais que pouvons-nous y faire
vous et moi... J’ai entendu la renommée du roi Soliman bin Daoud comme un
seigneur capable de tout faire. Allons le rencontrer avec un présent et ayons
recours à lui, il priera son Seigneur et peut-être serons-nous chacun bénis d’un
enfant.
Alors
que le vizir préparait de magnifiques présents pour ce voyage, Dieu dit à
Soliman dans une révélation :
—
En vérité le
roi d’Égypte t’envoie son chef-vizir. Envoie ton vizir Asaph bin Berakia à sa
rencontre avec des provisions pour les haltes, et quand il sera devant lui,
qu’il dise : Le roi t’a envoyé demander telle chose. Propose-lui la
foi.
Asaph
alla à la rencontre du vizir Faris, le salua honorablement en lui souhaitant
meilleurs voeux, car ses affaires seraient accomplies et ses désirs se
réaliseraient. Surpris, le vizir demanda à Asaph :
—
Qui vous a
informé de notre visite et désir ?
—
Soliman m’a
informé de cette vérité, répondit-il.
—
Qui a informé
Soliman ?
—
Le Seigneur du
ciel et de la terre, dit Asaph.
Ils
voyagèrent ensemble jusqu’à leur approche du trône du gouvernement où, tout au
long du chemin, Soliman fit regrouper en rang les hommes, les jinns et
autres, ainsi que les animaux sauvages et créatures de la mer en deux rangs,
chaque espèce séparément, regroupés ensemble avec les jinns maintenant
visibles aux airs si effrayants,
tous étaient sur deux rangs. Les oiseaux tendaient leurs ailes pour
ombrager les autres créatures avec des gazouillis de toutes gammes et de tous
langages. Les
hommes d’Égypte avancèrent avec peur et ne voulurent plus continuer, mais Asaph
leur dit de ne pas craindre car ils étaient tous sujets à Soliman. Le vizir et
sa suite furent conduits en ville aux logis des maisons de divertissement
hôtellerie
pour étrangers où ils furent
honorablement accueillis et servis avec largesse pendant trois jours avant
d’être emmenés devant Soliman. Ils voulurent embrasser le sol devant le roi mais
il les en empêcha, disant qu’il n’était pas bon qu’un homme se prosterne excepté
devant Dieu, le Créateur de toutes choses. Une fois assis, Soliman déclara au
vizir le motif de sa venue.
—
Ce que tu as
dit est vrai, O prophète de Dieu, qui t’a informé de tout cela ? dit le
vizir.
—
Mon Seigneur
connaît le coup d’oeil furtif et la pensée du coeur, il m’a informé, dit
Soliman.
Le
vizir Faris dit qu’il n’y avait aucun Seigneur aussi puissant et excellent
capable d’accomplir ces choses : il embrassa la foi, lui et tous ceux avec
lui. Soliman indiqua tous les présents que le vizir avait apportés et les
accepta, mais il lui redonna ensuite en disant que demain ses affaires seraient
accomplies. Le lendemain, Soliman lui dit :
—
Quand tu iras
vers le roi Asim pour avoir un entretien avec lui, allez monter sur tel arbre
vous asseoir en silence, et au moment entre les deux prières midi et soleil
couchant, lorsque la chaleur du milieu
du jour est assouvie, descendez regarder au pied de l’arbre, vous trouverez deux
grands serpents qui s’avancent, l’un à tête de singe, l’autre à tête de
jinn : frappez-les de vos flèches puis coupez-leur la tête et la queue et
jetez-les à une distance de grande envergure. Soliman fit apporter un
anneau, une épée et une tunique sertie de bijoux dans une toile, et lui
dit :
—
O vizir Faris,
quand les deux fils auront grandi et atteint maturité, donne une de ces choses à
chacun d’eux pour que Dieu te rende prospère. Maintenant il ne te reste plus
qu’à te préparer pour ton retour car le roi guette ton arrivée jour et nuit.
Le
vizir Faris embrassa les mains de Soliman, lui adressa ses voeux et partit plein
d’allégresse entrain et de joie. Arrivé en Égypte, il proposa au roi la foi qu’il avait
reçue avec toute sa suite. Après huit jours de repos, il vint au palais
rapporter au roi Asim tout ce qui s’était passé entre Soliman et lui. Le roi et son vizir prirent des arcs et des
flèches et partirent seuls jusqu’à l’arbre, ils y montèrent, et le temps
venu de descendre, ils virent deux
serpents apparaître, chacun portant un collier d’or.
—
Ces serpents
sont parés de colliers d’or, quelle chose merveilleuse par Allah, dit le roi
avec étonnement, prenons-les pour les mettre en cage et se complaire à les
regarder.
—
Dieu a créé
cela pour leur usage, dit le vizir. Frappe l’un d’une flèche et je
frapperai l’autre.
Ils agirent comme ils avaient
été instruits et les frappèrent de leurs flèches. Au temps prévu leurs femmes
enfantèrent des fils ; le fils du roi fut nommé Saif al-muluk
le roi et l’autre Saïd. L’anneau et la tunique furent donnés à Saif
al-muluk : par le premier,il réussit à détruire avec sagesse l’esprit d’un
jinn caché, par le second il obtint une femme.
Nous avons désigné les diables comme
des alliés à ceux qui ne croient pas. Qu’ran
7.27
===
Une
veuve, tisseuse de filets de pêche, se présenta au roi Soliman. Alors qu’elle
apportait un sac de farine chez elle, le sac fut emporté dans les airs par le
vent et disparut dans la mer.
—
Je n’ai plus un
seul grain de farine pour vivre, dit-elle.
Soliman convoqua les quatre
vents, le vent du nord avoua son geste : il dit avoir utilisé le sac de
farine pour boucher le trou d’un bateau sur le point de couler et sauver les
voyageurs qui avaient prié Dieu de les sauver d’un naufrage certain. Au moment
de délibérer, des marchands vinrent apporter un sac de pièces pour le temple en
gratitude de leurs vies, car leur bateau n’avait miraculeusement pas coulé.
Soliman fit remettre ce sac à la veuve mais elle le refusa, disant qu’il était
destiné à Dieu. Voyant sa grande piété, le roi lui confia les tâches des voiles
et des rideaux du temple.
===
Un petit moustique venu des
champs vint déposer sa plainte devant Soliman et implora
justice :
—
O Soliman, toi
qui étends la droiture sur les hommes et les démons, où pareillement les
poissons et les volatiles habitent à l’ombre de ta justice, quel oppressé
n’a-t-il pas cherché ta miséricorde ? Je suis très affligé de ne pouvoir
glaner les prés et les jardins, donne-moi réparation.
—
O chercheur de
droit, dit Soliman, de qui veux-tu réparation, quel oppresseur t’a frappé
de face ?
—
Celui dont je
cherche réparation est le vent qui a tendu son voile contre moi, dit le
moustique. Par son oppression je suis dans un cruel détroit impasse, je bois du sang les lèvres sèches.
—
O douce voix,
répondit Soliman, Dieu m’a ordonné en disant qu’un dispensateur de justice
n’entend jamais l’un sans l’autre. Car jusqu’à ce que les deux parties soient
présentes devant le juge, la vérité n’est jamais complète.
Soliman demanda que l’accusé
se présente devant lui. À son ordre, un vent fort et vif vint, mais le moustique
fut soufflé par lui ; la cause ne put pas être entendue pour cette
raison.
Le premier qui parle dans sa cause
paraît juste, on l'examine quand vient sa partie adverse. Proverbes
18.17
===
Un
jour le roi des fourmis vint devant le juge Soliman pour se plaindre qu’un
éléphant foulait toutes les fourmis qui se trouvaient sous ses pieds, il ne
voulait même pas entendre aucune requête du roi des fourmis. Soliman parla à
l’éléphant et l’avertit de regarder où mettre son pied pour ne pas marcher sur
les fourmis, mais l’éléphant répondit :
—
Quelle
importance que les fourmis, que peuvent-ils me faire !
Le
roi des fourmis décida de lui donner une leçon, il rassembla ses sujets et ils
creusèrent un large trou, assez profond pour un éléphant, qu’ils recouvrirent de
branches avec des feuilles et des touffes d’herbes. Ce trou fut fait en une
seule nuit à un endroit où l’éléphant passait chaque matin pour son bain dans la
rivière. Le jour suivant au lever du soleil, l’éléphant tomba en chemin dans le
trou et n’en sortit plus jamais : les fourmis se glissèrent dans son corps
et le dévorèrent de l’intérieur. C’est pourquoi Soliman disait
ouvertement :
—
Vous
orgueilleux, observez les fourmis et apprenez l’humilité.
===
Soliman, le plus sage des hommes, était assis à l’entrée de son palais au mont du temple,
appré-ciant le ciel s’éclaircir à la clarté du jour. Deux oiseaux devant lui
roucoulaient et gazouillaient gaiement en se cajolant. Tandis que le roi
regardait, il entendit l’un des oiseaux dire à sa compagne :
—
Qui est cet
homme assis ici ?
—
C’est
le roi dont le nom remplit le monde par sa renommée, répondit-elle.
—
L’appelle-t-on
puissant aussi ! dit l’oiseau piqué d’orgueil. Même s’il renforçait
suffisamment ses palais de forteresse, je les renverserais d’un battement d’aile
si je voulais.
—
Fais ainsi,
encouragea sa compagne, montre la valeur de ton pouvoir si tu as la force
d’exécuter tes paroles.
Surpris
de cet échange, Soliman fit signe à l’oiseau d’approcher et lui demanda le motif
d’un orgueil aussi démesuré. Terrifié, l’oiseau trembla et répondit à l’auguste
roi :
—
Que le roi
mon-seigneur m’accorde la miséricorde de son bon sentiment et sa bonté de
coeur, je ne suis qu’un pauvre oiseau incapable, qui ne peut lui faire du tort.
Tout ce que j’ai dit était pour plaire à ma compagne et me faire grandir dans
son estime.
Elle
se tenait sur le toit, ne pouvant se contenir dans l’attente du retour de son
compagnon et demander pourquoi le roi l’avait fait venir. Et quand il revint,
elle lui demanda très excitée :
—
Que voulait le
roi ?
Il
répondit gonflé d’orgueil :
—
Le roi a
entendu mes paroles et m’a supplié de ne pas apporter de destruction sur sa
cour, ni de réaliser mon but.
Lorsque Soliman entendit cela,
il se mit en colère contre l’oiseau effronté et les changea tous deux en pierre
afin que les autres s’abstiennent de fanfaronner à vide en vaine prétention, et
enseigner aux femmes du peuple de ne pas inciter leurs élus à poser des gestes
téméraires de folie.
La bouche de l'insensé est une ruine
prochaine. Proverbes
10.14
===
Un
jour que notre-seigneur Soliman présidait de son trône un grand conseil devant
les péris, divs, démons, bêtes sauvages, reptiles et oiseaux, suivant leurs
rangs, et la simorgue dit à Soliman :
—
Prophète de
Dieu, je n’ai foi ni en la providence, ni la prédisposition.
—
Qui nie la
providence n’est pas dans la vraie foi, et c’est un devoir pour nous de croire
que nos actions nous prédisposent, dit Soliman.
À l’instant Dieu envoya l’ange
Gabriel qui parut devant Soliman en disant :
—
Que ton coeur
ne s’attriste pas aux paroles de la simorgue, le temps n’est pas loin où elle
fuira honteusement se cacher aux yeux de ta cour. Si tu veux la confondre,
apprend-lui qu’il est né cette nuit une fille à Djabersa occident et un garçon à Djaberka orient à qui il est ordonné de se rencontrer par décret de la
providence.
—
Qu’as-tu à
répondre, dit le roi, tu viens d’entendre le décret de la providence. Quand bien
même les sages s’uniraient aux puissants pour le changer, ils n’y parviendraient
pas. Il faudra que tu crois.
—
Tu es vraiment
prophète de Dieu. Par la puissance toute-divine, je crois fermement que Dieu
est le dispensateur suprême de toutes choses, cependant je ne crois pas que le
fils et la fille puissent jamais se rencontrer, dit la simorgue.
—
Ne parle pas
ainsi, je devrais te châtier sévèrement, reprit Soliman.
—
O envoyé de
Dieu, je sais que tu es vraiment prophète, si tu veux m’accorder la permission,
je percerai le décret que l’ange Gabriel t’a révélé pour que tu saches que la
vérité est avec moi.
Soliman
accorda 15 années à la simorgue. La simorgue enleva la fille du roi de Djabersa
et l’emmena sur un figuier en bordure de la mer, elle l’éleva comme sa fille
durant ces années, allant chaque jour lui rendre visite sur le figuier où elle
avait construit une petite cabane. Le fils du roi de Djaberka vint vers Soliman
mais à peine arrivé il tomba malade. Le roi Soliman le soigna et il retourna
dans son pays en bonne santé. Après plusieurs années, le fils du roi de
Djaberka partit en bateau avec ses compagnons car il aimait les voyages.
Poussés par le vent, ils avançaient jusqu’à ce qu’il leur dise de le débarquer
à un certain endroit. Il alla sous le figuier et s’endormit. La jeune fille lui
jeta des feuilles du haut de l’arbre et quand il ouvrit les yeux, elle
dit :
—
À part ma mère
la simorgue, je suis seule ici. D’où viens-tu ?
—
De Djarberka,
dit-il.
—
Pourquoi le
Seigneur n’a pas créé d’autres créatures que moi, ma mère et notre-seigneur
Soliman ?
Elle
n’avait jamais vu d’autre visage que celui de la simorgue qui était devenue sa
mère.
—
Dieu a créé
toutes sortes d’hommes et de pays, dit-il.
Chaque jour la jeune fille
cachait à la simorgue la présence du jeune homme, qui resta près d’elle et
l’informa sur les êtres de la terre et des mers, du monde que Dieu avait créé.
Elle dit un jour :
—
Amène ton
cheval, égorge-le et apporte du camphre pour l’assécher et suspendre le cuir.
Quand la simorgue vint, elle
se mit à pleurer en disant :
—
Pourquoi ne me
conduis-tu pas chez notre-seigneur Soliman ?
—
Je t’emmènerai
demain.
Elle dit au fils du roi :
—
Va te cacher à
l’intérieur du cheval.
Le lendemain la simorgue prit
la jeune fille et ils partirent avec la peau du cheval car elle demanda de
l’apporter avec elle. Arrivés chez Soliman, il dit à la simorgue :
—
Ne t’avais-je
pas annoncé que la jeune fille et le jeune homme se rencontreraient.
Sur-le-champ la simorgue
s’enfuit dans une île.
===
On
racontait autrefois qu’un dragon dinosaure et ses petits vinrent à une source d’eau, en haut de Cherchell, quand
ils sortirent jouer à l’entrée de la grotte, des jeunes de la ville les
frappèrent et en tuèrent quatre. Ayant su ce qui était arrivé, leur père dans
sa colère mit du poison dans l’eau, tous ceux de la ville qui en burent
moururent empoisonnés. Ceux qui restaient se plaignirent à Soliman qui eut
pitié et partit avec eux. Il mit sur sa tête celle d’un coq égorgé afin de
donner l’assurance de ne vouloir aucun mal passant pour
idiot, puis il alla vers le dragon et
dit :
—
Tu n’as rien à
craindre tant que cette tête sera sur moi.
Le
dragon le crut et sortit de son trou ; il plaça sa tête sur le pommeau de
la selle du cheval de Soliman et avançait en se traînant de
chagrin. Quand ils arrivèrent dans la Metidja plaine d’Algérie, le prince le tua, le dragon n’eut que le temps de se jeter sur la
queue du cheval qu’il coupa au ras. Le roi partit aussitôt ordonner aux jinns à
Hammam Righa de chauffer l’eau pour laver le sang du dragon qui coulait sur
lui.
===
Un
bijoutier fit appel à Soliman, en sa justice, car dans la nuit un voleur força
la porte de sa boutique et prit l’or qu’il trouva.
—
Aux jours de
votre père ces choses n’arrivaient pas, dit le bijoutier. Sur votre honneur,
seigneur, arrêtez ce voleur et punissez-le, et que je retrouve mon or.
—
L’honneur est
plus précieux que l’or, dit Soliman.
Il
demanda si quelqu’un avait vu ou entendu quelque chose, mais on n’avait rien vu
ni entendu. Alors Soliman dit qu’il allait questionner la porte et entendre son
témoignage. On annonça publiquement que Soliman allait questionner une porte, et
déjà la foule se pressait devant la boutique du bijoutier.
Soliman
demanda à la porte ce qu’elle avait vu et entendu. Il approcha son oreille, et
il dit à la foule que la porte était d’accord pour témoigner. Il demanda à la
porte le nom de l’homme qui avait fait ça. Collant son oreille sur la porte, il
dit qu’elle ne savait pas le nom du voleur mais qu’une toile d’araignée était
restée collée sur lui. Un
homme dans la foule se mit à frotter vivement sa cape et Soliman le fit arrêter.
Le voleur restitua l’or et demanda grâce sous promesse de changer, mais le roi
dit que ce n’était pas l’heure de grâce, qu’il serait mis en cellule afin de
mettre en garde ceux qui voudraient prendre le bien d’autrui. Le conseiller
Asaph riait quant à la possibilité qu’une porte puisse témoigner. Soliman lui
dit que non seulement la porte avait reconnu le voleur, elle donna aussi une
description détaillée en le désignant dans la foule, cela servit à le confondre.
—
Bien que le
témoignage d’une porte ne soit pas acceptable devant un tribunal, ajouta
Soliman, la balance de la justice a penchée sur le poids d’une toile
d’araignée.
===
Chaque
année un homme venait de loin rendre visite au sage roi, et avant de repartir,
Soliman avait l’habitude de lui accorder un présent. Cette année-là l’étranger
demanda au roi de lui apprendre le langage des oiseaux et des animaux au lieu
d’un présent. Soliman fut favorable à lui accorder sa requête mais il voulait le
prévenir du grave danger rattaché à un tel savoir :
—
Tu encours une
mort certaine, et inévitable destruction, si tu rapportes un mot que tu as
entendu d’un animal.
Nullement
intimidé, l’étranger assura sa requête et le roi lui enseigna le secret. De
retour chez lui, il entendit cet échange entre son boeuf et son âne :
—
Frère, combien
de charges avec ces gens ? dit l’âne.
—
Comme tu vis
frère, je passe jour et nuit en douleur à travailler durement, dit le
boeuf.
—
Frère, je peux
te donner relâche. Si tu suis mon conseil tu vivras dans le confort, dégagé de
tout travail difficile, dit l’âne.
—
O frère,
dit le boeuf, que ton coeur se tourne de pitié pour moi et m’aider, je
promets d’aller ni à droite ni à gauche de ton conseil.
—
Dieu sait que
je te parle avec un coeur droit et des pensées pures, dit l’âne, mon
conseil pour toi est de ne pas manger ni paille ni fourrage cette nuit, ainsi
notre maitre va supposer que tu es malade et ne mettra aucun fardeau sur toi, tu
pourras alors prendre du bon repos. C’est ce que j’ai fait
aujourd’hui.
Le
boeuf suivit le conseil du confrère et ne toucha à rien de la nourriture déposée
devant lui. Soupçonnant une ruse de l’âne, le maitre se leva dans la nuit pour
observer l’âne à l’étable : il faisait son plein de nourriture du
boeuf. Il ne put s’empêcher de rire à voix haute, ce qui surprit grandement sa
femme qui n’avait rien vu. Évasif à ses questions, le maitre dit en guise de
réponse :
—
Une chose
ridicule vient tout juste d’arriver.
Déterminé
à punir l’âne pour le tour joué au boeuf, il donna ordre à un serviteur de
laisser le boeuf se reposer pour la journée et que l’âne fasse le travail des
deux. Exténué de fatigue le soir venu, l’âne peinait dans l’étable. Le boeuf le
salua et dit :
—
Je les ai
entendus dire t’avoir assommé. Tu devrais refuser de manger ce soir s’ils
veulent sauver ta peau.
À
peine eut-il la réponse que le boeuf se jeta sur la nourriture de l’âne comme un
lion enragé sur sa proie, sans rien laisser derrière. Le maitre fut saisi d’un
rire hilarant et cette fois sa femme insista pour en connaître la raison. Voyant
qu’elle implorait en vain, elle jura de ne plus vouloir vivre avec lui s’il ne
lui disait pas. L’homme aimait si dévotement sa femme qu’il était prêt à
sacrifier sa vie pour satisfaire son caprice, et avant de prendre congé de ce
monde, il souhaitait voir une dernière fois sa famille et ses amis et les invita
tous dans sa maison. Averti que la fin de son maitre approchait, le chien fut
dans une grande tristesse et ne prit ni manger ni boire en marque de fidélité.
De l’autre côté le coq et ses poulettes prirent sa nourriture en appréciant
joyeusement le banquet. Outragé d’un voisinage si insensible, le chien dit au
coq :
—
Quelle grande
impudence à manger joyeusement sans retenue quand ton maitre est à un pas de la
tombe.
—
Est-ce ma faute
si notre maitre est fou idiot ? dit le coq. J’ai dix femelles que je domine
comme je veux, et aucune n’ose s’opposer à mes ordres. Notre maitre a une seule
femme et il ne peut ni contrôler ni diriger celle-là seule.
—
Que faut-il que
notre maitre fasse ? demanda le chien.
—
Qu’il prenne un
bâton dur et frappe le dos de sa femme, je te garantis qu’elle ne le harcèlera
plus à révéler ses secrets, dit le coq.
Le mari
entendit cette conversation et le conseil du coq lui sembla bon : il le
suivit et évita la mort.
===
Un
homme se présenta de très bonne heure au palais du prophète Soliman, il était
blême avec des lèvres bleuies. Soliman lui demanda :
—
Comment es-tu
dans cet état ?
—
L’ange de la
mort a jeté sur moi un regard plein de colère, dit l’homme effrayé. Pour le
salut de mon âme et mon corps, je te supplie de commander au vent de m’emmener
en Perse.
Et
Soliman commanda au vent de faire ce que l’homme demandait. Le lendemain le
prophète demanda à l’ange de la mort :
—
Comment as-tu
pu jeter un regard menaçant à cet homme qui est fidèle, tu lui as fait si peur
qu’il a quitté sa patrie.
—
Il a mal
interprété ce regard, dit l’ange de la mort, je l’ai regardé d’étonnement, non
de colère, Dieu m’a dit d’aller prendre sa vie en Perse et je me suis dit
comment pourrait-il se rendre en Perse à moins d’avoir des
ailes ?
===
Un
pauvre homme dans la misère qui avait sept enfants vint demander la charité à
Daoud. Le roi venait de répartir les aumônes et il ne restait rien à donner. Il
lui dit de suspendre son manteau jusqu’au
prochain partage mais le pauvre homme
répondit :
—
Parce que tu
n’as rien à donner, peux-tu au moins mettre ta bénédiction dans le fond de mon
manteau et que je l’apporte jusqu’à chez moi ?
Daoud
lui donna sa bénédiction. L’homme reprit son manteau comme s’il y avait un poids
dedans. Quand il revint chez lui, lorsqu’il lava le manteau dans le puits du
jardin, le puits se remplit soudain de bons poissons, qu’il vendit pour une
somme d’argent. Lorsqu’il fit sécher le manteau sur un pommier fané, tandis
qu’il le suspendait, l’arbre se couvrit soudain de bonnes pommes dont trois
grosses pommes de rouge doré tout au sommet. Le pauvre apporta à Daoud les trois
pommes comme présent de fruit et lui dit ce qui était arrivé. Daoud distribua
les trois pommes entre lui, Soliman, et le pauvre.
—
Mieux valut
donner ce qui était dans ton coeur que le suspendre,
dit Soliman.
Celui qui donne au pauvre ne manquera
pas.
Proverbes 28.27
DE LA REINE DE SHEBA
Alors que Soliman traversait le désert sous une très forte chaleur, il fit appeler la huppe, mais voyant que l’oiseau avait déserté sa place, il commanda à l’aigle de le rechercher. Qu’ran 27.20
— Monte en hauteur, lui dit-il, et retrouve-moi ce déserteur, que je le déplume et le renvoie nu sous le soleil être la proie des insectes.
Soliman était en colère, il avait besoin de la huppe pour trouver des points d’eau dans le désert. L’aigle monta en haut jusqu’à ce que la terre soit sous lui comme un globe en rotation, et regarda dans toutes les directions jusqu’à ce qu’il aperçut la huppe venant du sud ; l’aigle l’aurait saisie de ses serres mais le petit oiseau implora de l’épargner au nom de Soliman afin de faire son récit au roi.
— N’espère pas la protection de Soliman, dit l’aigle.
Et il accompagna la huppe vers le roi. Voyant que le roi était irrité, elle lui dit :
— Roi et prophète de Dieu, n’oublie pas que tu te tiendras devant le trône du jugement de Dieu.
Le roi demanda le motif de son absence et la huppe répondit :
— Seigneur, j’apporte des nouvelles d’une reine d’un pays lointain, dont tu n’as jamais entendu le nom, la reine Balqis du pays de Sheba שְׁבָא . (Qu’ran 27.22). Une huppe de ce pays m’a dit que ton nom était inconnu dans son pays, qui ne connait pas ta majesté et la grandeur de ton autorité. Elle m’a raconté l’histoire de la reine de Sheba qui commande une armée de 12,000 officiers et m’a parlé de son palais et des merveilles qu’il y avait là-bas.
Soliman dit à l’aigle de relâcher la huppe et qu’elle raconte ce qu’elle entendit de Sheba et sa reine.
27
Le
roi qui fonda le royaume de Sheba, dont la capitale porte le nom, était
adorateur du soleil, iblis
l’avait détourné du vrai Dieu, lui qui du ciel envoie la pluie pour que la
terre se couvre d’abondances et lit les pensées du coeur humain. Après Sheba il
y eut des rois successifs, et le dernier de la dynastie était Sharahbil
Cherahil, tyran aux moeurs dégénérées pervers, redouté des pères et des maris pour leur fille et leur femme. Son
vizir al-himyari l’himyarite Bou-Schar’h aimait
passionnément la chasse. Il vit un
jour deux serpents se battre, un grand noir et un petit blanc, il les
sépara et tua le noir quand il allait tuer le blanc à moitié étouffé et sans
connaissance. Le vizir le transporta près d’une source d’eau et le laissa se
reposer avant de partir. Un
jeune homme se présenta à son cabinet le lendemain soir pour lui parler, disant
qu’il était le serpent que le vizir avait sauvé la veille.
—
O prince,
dit-il, je ne suis pas un homme mais un péri, fils d’un chef de péris. Je suis
ce serpent blanc que tu as délivré du serpent noir, serviteur de mon père qui
avait de la haine contre moi. Il a voulu me tuer lorsqu’il m’a rencontré seul
dans le désert hier, c’est alors que tu m’as délivré de sa main. Je veux
maintenant te récompenser.
Le
péri offrit au vizir des trésors mais celui-ci refusa, il n’avait pas besoin
d’or ni d’argent. Le péri proposa de lui enseigner la médecine mais il refusa,
disant qu’il y avait déjà dans le royaume des médecins qui guérissent. Le péri
dit qu’il avait une soeur Uméra dont il n’avait jamais vue d’aussi belle, qu’il la lui donnerait pour
épouse. Il ajouta :
—
Elle est une
péri et toi un homme, aussi tu ne devras jamais lui demander ce qu’elle fait ni
pourquoi elle le fait, car tu ne la reverrais plus.
Le
péri amena le vizir au milieu du désert, dans un jardin aux murs en or, argent,
perle et émeraude, et l’assit sur un trône entouré de jeunes filles et de
garçons assis en rangs. La soeur du péri vint apporter devant le trône un bassin
doré rempli d’eau pour les ablutions, et tous passèrent à la table du repas. Le
vizir prit pour femme la soeur du péri et l’emmena dans ses habitations. Il eut
en premier un fils aussi parfait qu’un rare joyau qu’il aima par-dessus son
épouse même, mais il disparut le jour où sa mère l’enveloppa d’une toile qu’elle
jeta au feu ; le vizir fut très désemparé et se lamenta longtemps. La péri
eut ensuite une fille aussi belle que la lune et le soleil, jamais aussi beau
visage n’avait été vu du vizir et il retrouva sa joie, mais elle disparut aussi
le jour où sa mère l’enveloppa et la jeta à un chien ; le vizir déchira ses
vêtements et se lamenta longtemps. Il prit son mal à parti, ne pouvant
questionner son épouse sur le motif de ses gestes, et parce qu’il l’aimait d’un
grand amour.
Il
arriva qu’un ennemi se mit en guerre contre le roi et le vizir se joint à son
armée pour le combat, apportant avec eux une grande provision de nourriture.
Mais la marche dans le désert jusqu’au lieu du combat fut longue, et ils avaient
déjà épuisés leurs réserves de nourriture. Un intendant du roi, prévenu que les
provisions manquaient, fit charger 25
ânes qu’il envoya au vizir, et dès leur arrivée au camp, l’épouse du vizir perça
toutes les outres pleines d’eau d’un couteau et ouvrit les sacs de
farine : tout se dispersa au sol et au vent. On avertit le vizir, qui la
réprimanda pour avoir dépassé les limites :
—
J’ai eu un fils
qui surpassait en beauté toutes les créatures du monde que tu l’as jeté au feu.
J’ai eu une fille aussi belle que la lune et le soleil ensemble que tu as fait
disparaître. Je n’ai rien dit et j’ai gardé le silence. Mais tu devras
maintenant répondre de tes gestes et me dire pourquoi tu prives tous ces hommes
et toute mon armée de nourriture et d’eau.
—
O mon époux,
écoute ma réponse. J’ai renversé l’eau et la farine parce qu’elles sont
empoisonnées, dit sa femme, si tu veux t’en convaincre, fais venir
l’intendant qui a envoyé ces provisions et demande-lui d’en boire et
manger ; s’il accepte tu sauras que je t’ai menti, s’il refuse, sache qu’il
a reçu 100,000 dirhems pour te faire
périr avec ton armée. J’ai confié notre fils au feu, la plus
compatissante des nourrices, je lui ai donné pour que nous n’ayons pas de
chagrin pour lui, Dieu l’a pris maintenant. J’ai confié notre fille au chien,
une véritable nourrice en vérité, qui prend soin d’elle mieux que tout autre.
Elle
poussa un cri et la nourrice vint, portant dans les bras une enfant couverte de
la tête aux pieds d’ornements d’or et de pierres précieuses, resplendissante de
beauté. La mère prit son enfant et la mit dans les bras du vizir en
disant :
—
Voilà ta fille.
Elle
indiqua au vizir un endroit où trouver de l’eau et des provisions pour son armée
et lui, elle envoya ensuite des jinns devant ses ennemis pour les confondre et
les rendre inoffensifs. Elle disparut sous le regard du vizir, qui ne la revit
jamais. Le vizir fit venir l’intendant et mit devant lui un peu de la farine
ainsi que l’eau des outres, mais il ne voulut ni boire ni manger, alors il
ordonna qu’on le tue sur-le-champ. Après que la péri lui remit sa fille et
disparut, le vizir se retira loin de la capitale avec l’enfant qu’il nomma
Balqis, dans une vallée où ils vivaient en réclusion.
28
À
mesure que Balqis grandissait, sa beauté, étant d’une nature surhumaine, devint
plus saisissante et la rumeur vint jusqu’aux oreilles du monstre dégénéré assis
sur le trône de Sheba. L’ex-vizir redoubla de précaution pour préserver Balqis,
la gardant à la maison et lui faisant porter un voile en public. Ce-pendant
Sharahbil avait coutume de voyager sous des déguisements pour se tenir
personnellement au courant des états et conditions de son empire ; il se
tint à la porte de l’ex-vizir, vêtu en lambeaux de mendiant, et aperçut Balqis,
alors âgée de 13 ans et gracieuse comme une houri, faisant un pas pour lui donner
l’aumône. Le père pressait sa fille et au même instant les yeux des deux hommes
se croisè-rent et l’ex-vizir tomba aux pieds du roi Sharahbil : ce
dernier, devenu amoureux de Balqis, le restitua à sa première place comme grand
vizir et les logea dans un magnifique palais près de Sheba. Le vizir était
rempli d’inquiétude, terrifié que le tyran prenne Balqis dans son
harem.
—
Ne crains pas
pour moi, mon père, lui dit-elle, ce que tu crains n’arrivera pas. Parais joyeux
devant le roi, et s’il désire me marier, demande-lui de me faire un mariage
remarquable.
Quand
Sharahbil envoya demander Balqis en mariage, le vizir répondit qu’il souhaitait
célébrer le mariage sans pompe et le roi acquiesça. Un banquet remarquable fut
préparé, et le vizir se retira après le repas avec toute la compagnie, laissant
seule Balqis et le roi en présence de quatre esclaves, chacune d’elle pour
chanter, pour la harpe, danser, et verser du vin au roi. Balqis prit le pot et
servit son royal fiancé jusqu’à ce qu’il tombe ivre sur le sol, et le frappa
d’une dague au coeur. Elle dit ensuite à son père d’envoyer cet ordre dans toute
la ville :
—
Que tous les
citoyens apportent leurs filles devant le roi afin qu’il ajoute celles qu’il
choisira à la longue liste des femmes et concubines.
Quand
ce fut fait, la ville se révolta, les parents rassemblèrent leurs amis, les
officiers de l’armée soulevèrent les soldats à la révolte et vinrent
précipitamment au palais mettre à mort le tyran. Aussitôt que les portes du
palais furent renversées, Balqis montra par la fenêtre la tête du roi à la
multitude et un cri de joie vibra à travers Sheba : Balqis fut élue reine à
la place du tyran assassiné. Depuis cette heure elle gouverne Sheba avec
prudence et a rendu le pays prospère. Elle siège au jugement pour entendre les
litiges et rend justice sur un trône couvert d’or et de splendeur.
—
Tous prospèrent
sous son administration sage, dit la huppe, mais hélas elle est adoratrice du
soleil et des étoiles comme ses prédécesseurs.
29
Soliman
écrivit une lettre où il apposa le sceau de son anneau, et la remit à l’oiseau
avec ordre de la porter aussitôt à la reine de Sheba. Partie en flèche, la huppe
vint le lendemain remettre la lettre.
—
Qui a les
oiseaux sous ses ordres est un grand roi, dit Balqis avec surprise.
La
reine rassembla son armée, elle leur présenta la lettre du roi Soliman, brisa le
sceau et lut : « Soliman
bin Daoud, serviteur d’Allah très-haut, envoie salutation à Balqis reine de
Sheba. Aunom
du Dieu miséricordieux et graciant, paix à ceux qui marchent dans ses voies.
Fais ce que je t’ordonne : soumets-toi immédiatement à mon sceptre au nom
très-miséricordieux d’Allah. Ne soyez pas hautains avec moi et venez en toute
soumission. » (Qu’ran
27.31,
Deut. 20.10).
Surprise
de l’ordre abrupte et définitif, la reine consulta ses conseillers mais ils la
pressèrent de les instruire de son conseil et promirent d’agréer à tout ce
qu’elle conviendrait.
—
Vous savez
quels désastres résultent de la guerre, dit-elle, je vais d’abord envoyer un
messager pour l’apaiser avec des présents : s’il les accepte, il n’est pas
au-dessus des autres rois ; s’il les rejette, il est prophète et nous
devrons nous incliner devant son empire.
Elle
habilla 500 garçons en fille et 500 filles en garçon, et fit préparer des présents ;
1,000 tapis tissés d’or et d’argent, des
briques d’or et d’argent, une couronne sertie de perles et diamants, et
des parfums en très grande quantité. Elle mit aussi un verre en cristal et un
rubis taillé en zigzag dans une boite. Elle remit le tout à son
chef-ambassadeur avec une lettre au roi Soliman, disant :
—
S’il est
prophète, il reconnaîtra les garçons des filles dans l’ambassade, il devinera
les objets dans la boite, il percera le rubis, et remplira le verre d’une eau
qui ne vient ni du ciel ni de la terre.
Elle
envoya les chefs-nobles de Sheba porter la lettre et leur dit avant leur
départ :
—
Ne craignez pas
si Soliman vous reçoit avec arrogance, son orgueil sera signe de sa faiblesse.
Mais s’il vous reçoit avec grâce, soyez attentifs parce qu’il est un prophète
נָבִיאnabi
(porte-parole).
L’ambassade
était en route quand l’ange Gabriel vint vers Soliman pour lui donner les
réponses aux questions de Balqis après que la huppe lui dit ce qu’elle avait
entendu. Le roi réunit officiers et nobles courtisans pour les préparer à
l’audience. Il ordonna aussi aux jinns d’étendre devant son trône, vis-à-vis de
Sheba, un tapis d’une longueur de 7 ligues
35km et
disposer des gemmes d’or autour, l’extrémité du tapis était au-delà de la vue. Les
ambassadeurs de Sheba furent grandement surpris quand ils posèrent leurs pieds
dessus, et encore plus quand ils passèrent entre les rangs de jinns, de nobles,
de princes et de soldats, sur plusieurs kilomètres. Arrivés au pied du trône,
Soliman reçut les chefs de l’ambassade avec un gracieux sourire. Ils lui
remirent la lettre de la reine dont Soliman déclara le contenu sans l’ouvrir. Le
roi dit à ses serviteurs d’apporter des cruches d’eau et des bassins d’argent à
toute la suite des ambassadeurs pour qu’ils puissent laver leurs mains suite à
leur voyage : Soliman les observa et distingua d’un coup les garçons des
filles. Ils remirent la boite à Soliman et il dit qu’un verre et un rubis
étaient dedans ; il fit percer le rubis avec un diamant, puis il appela un
ver pour ramper dans la trouée en zigzag jusqu’à l’autre bout avec un fil de
soie. En gratitude envers ce petit être, Soliman donna l’arbre mûrier pour
toujours. Prenant le verre en cristal, il dit à un soldat de faire galoper sur
la plaine un cheval sauvage jusqu’à ce qu’il écume de sueur ; le roi
réussit ainsi à remplir le verre d’une eau provenant ni de la terre ni du ciel.
Une fois ces tâches faites et accomplies, Soliman dit aux
ambassadeurs :
—
Reprenez vos
présents et dites à la reine ce que vous avez vu, ordonnez-lui de se soumettre à
ma foi.
À l’écoute du rapport de ses
ambassadeurs, Balqis vit qu’il serait vain de résister, elle dit :
—
Vraiment
Soliman est un grand prophète, à qui je dois rendre hommage moi-même.
Elle se hâta de préparer le
voyage, partant à la tête de 12,000 généraux avec les groupes armés qu’ils commandaient. La distance
entre Balqis et Soliman était de deux jours de voyage. Alors qu’elle était à
distance d’un jour, Soliman dit :
—
Qui d’entre
vous m’apportera son trône avant qu’ils deviennent des croyants ?
—
Je te
l’apporterai avant que tu bouges de ta place, je suis assez fort et fidèle pour
cela, dit un éfrit parmi les jinns.
Celui qui avait la science du
Livre dit :
—
Je te
l’apporterai avant que tu fermes l’oeil : lève tes yeux au ciel et le trône
de Balqis sera là avant que tu les baisses.
Celui qui dit cela était son
vizir Asaph, un des grands des enfants d’Israel, des fils de Lévi bin Jacob, de
la tribu des prophètes. Après avoir invoqué le Nom admirable de Dieu, Soliman vit le trône près de lui et dit :
—
Cela vient
grâce à mon Seigneur afin de m’éprouver si je suis reconnaissant ou si je suis
ingrat. Changeons son trône afin que nous voyons si elle est bien guidée, si
elle le reconnaîtra quand elle le verra.
Soliman embellit le trône de
Balqis et quand elle se présenta, il lui demanda :
—
Est-ce là ton
trône ?
—
C’est le mien,
si c’est celui qu’il était, dit-elle.
Des
jinns envieux avaient cherché à détourner le coeur de Soliman en lui disant
qu’elle avait le pied tordu et les jambes poilues. Curieux d’inspecter ses
jambes, Soliman leur avait ordonné d’étendre un pavé de cristal carré de
100 coudées et de verser de l’eau dessous de sorte qu’en le regardant on
pense que c’est de l’eau, il fit ensuite placer son trône sur ce cristal.
Lorsque la reine Balqis s’avança vers Soliman, elle releva ses jupes en
traversant de ce qu’elle supposait être une eau considérable, et dès qu’elle
posa son pied, celui-ci se redressa et devint droit. Depuis il est coutume qu’un
homme voit la jambe de sa fiancée avant de l’épouser. Le roi comprit que les
jinns avaient voulu la discréditer, le seul défaut de ses jambes était les poils
de chèvre qu’il fut possible d’enlever avec un mélange de chaux et d’arsenic. Ce
premier onguent fut un des cinq arts introduits dans le monde par Soliman,
les autres sont les bains chauds, l’art de percer les perles, l’art de plonger
et l’art du cuivre liquide. S’inclinant
gracieusement, la reine lui présenta deux bouquets de fleurs, un naturel et un
artificiel, et lui demanda lequel il préférait. Le sagace roi sembla perplexe,
lui qui a écrit des traités sur les plantes par centaine, de l’hysope au
cèdre ; il demanda d’ouvrir la fenêtre et un essaim d’abeilles allèrent
aussitôt voltiger sur le bouquet naturel sans qu’aucune approche l’autre
bouquet.
—
Je choisis le
bouquet que les abeilles ont choisi, dit le roi.
30
La reine de
Sheba fit des éloges de l’agencement du temple ainsi que des ministres au
service de Dieu, divisés en douze classes pour chaque mois comme l’avait
institué Daoud, chaque classe comprenait 24,000
personnes, 6,000
juges, 4,000
harpistes et 4,000
portiers. Elle déclara :
—
Il est
raisonnable de douter des choses si extraordinaires rapportées aux rumeurs, tant
des pouvoirs que vous possédez par votre sagesse et excellente conduite, que par
la grandeur d’un puissant royaume si prospère. Je reconnais que votre bonheur
surpasse de loin tout ce que je m’étais imaginé après l’avoir vu. Que vos sujets
sont heureux d’avoir pour roi un si grand prince. Heureux vos amis, heureux vos
serviteurs qui peuvent s’épanouir par votre présence : les uns les autres
ne sauraient trop remercier Dieu d’une telle grâce.
O Seigneur, dit-elle, j’ai été imbue de moi-même, je
me confie en Allah le maître de l’univers
avec Soliman.
Qu’ran
27.44
Elle
témoigna de son estime devant ces merveilleuses et fit un présent de vingt
talents d’or, de pierres précieuses en grand nombre, avec d’excellents parfums
en quantités. (1Rois
10.1, Math. 2.11). La reine du sud etiye-azeb se convertit avec toute son armée et aimèrent le vrai Dieu. Elle mit
tout son royaume aux mains de Soliman mais il lui remit. Soliman prit Balqis
pour femme et elle retourna dans son royaume portant le fruit de leur union,
leur fils Menelik, l’ancêtre des rois d’Abyssinie.
Le
roi Soliman engagea des hommes instruits de la loi auprès de la reine de Sheba
enceinte de son fils Menelik, en y joignant une réplique de l’arche de
l’alliance qu’ils conservèrent à Axum.* Son royaume s’étendait jadis sur la côte
ouest de la mer Rouge et au Iémen à l’est. Quand l’écossais James Bruce** les
visita en Abyssinie, ils lui remirent des livres écrits en guèze qu’il rapporta
en Europe : le combat d’Adam et Ève (Gadla
Adan wa Hewan, አዳም
እና ሔዋን።), le livre
de Henoc (Metsahaf
Henoc, መጽሐፈ፡ሄኖክ።) et
le livre des jubilés de Moïse (Metsahaf
Kufale, መጽሐፈ፡ኩፋሌ።) que
le prof. allemand Dillmann et le révérant anglais Malan ont traduits. Des
archéologues d’Europe de l’est ont trouvé ces mêmes écrits en langues slaves
(géorgien, arménien, russe, serbe, bulgare), que les prof. russes Morfill,
Sokolov, Popov, et l’orientaliste arménien Mahé ont publiés.Bibliotheca
Abessinica, vol.1, p.3, Littmann 1904 | ** Travels to the source of the Nile
in the years 1768-1773, vol. 2 p. 395, Bruce 1813.
* Church
of Axum, Zander 1853 (British Museum)
31
Soliman rendait visite à la
reine Balqis chaque mois jusqu’à sa mort. Quand cela survint, il fit transporter
son corps à Tadmor Palmyre, la ville qu’elle avait construite dans le désert. Sa tombe ne fut
connut de personne jusqu’au règne du calife Walid, où suite d’une lourde pluie
les murs de Tadmor tombèrent et on trouva un sarcophage de fer avec cette
inscription : «
Ici repose la pieuse Balqis, reine de Sheba, femme du prophète Soliman bin
Daoud, qui se convertit à la vraie foi dans la 13e
année
de l’avènement à la couronne du roi Soliman, qui l’épousa dans la
14e,
et mourut dans la 23e
année de son règne ».
Lorsque le fils du
calife souleva le couvercle du tombeau, il aperçut une femme aussi fraîche que
si elle avait été enterrée récemment et le rapporta à son père pour savoir ce
qui devait être fait avec le tombeau. Walid lui dit de le laisser où il l’avait
été trouvé et de mettre des blocs de marbre dessus afin qu’aucune main humaine
ne le dérange.
DES ÉNIGMES DU ROI
Que dans toute l'étendue de
mon royaume on ait de la crainte pour le Dieu de
Daniel
32
Le
roi Daoud fit cette énigme :
—
Qu’est-ce qui
est plus précieux que l’or ?
—
Le
blé.
===
Pour savoir l’étendue de la
grande sagesse rapportée dans la renommée de Soliman, la reine de Sheba énonça
des énigmes.
—
Balqis. Qui est celui
qui n’est ni né ni mort ?
—
Soliman. C’est le
Seigneur de l’univers, béni soit-il.
===
—
Balqis. Qui est ton
Dieu, à qui ressemble-t-il, quelle est sa figure ?
—
Soliman. Mon Dieu est un
être, supérieur à tous les êtres, il n’a pas de figure. Tout être créé a son
contraire tandis que mon Dieu est incréé et sans contraire.
===
—
Balqis. Où habitait le
Créateur avant que l’univers existe ?
—
Soliman. Cela demeure en
lui-même.
===
—
Balqis. Où se trouvait
celui qui a tout créé avant la création de toutes choses ? Où reposera celui qui
est immuable après la dissolution de tout ?
—
Soliman. Avant la
création de tout, le Seigneur savourait en son être plein de son essence en
lui-même ses biens infinis ; c’est en lui que les êtres créés existent
depuis la création. Après la dissolution du monde, il continuera d’exister en
lui-même et dans les âmes des saints ; ceux-ci habiteront en lui, il les
comblera de gloire et sera glorifié par eux.
—
Balqis. De quel côté la
circonférence voûte céleste se déplace-t-elle, à droite ou à gauche, tourne-t-elle en
entier ou en partie ?
—
Soliman. Cette
révolution s’accomplit de deux manières : la circonférence céleste se
déplace à droite en partant de l’orient vers le sud, avançant vers l’occident,
et revenant par le nord à son point de départ. Ainsi gouvernée par l’ordre
du destin, elle fait le tour en
un jour et une nuit avec l’ensemble des étoiles fixes.
Quant
aux planètes nommées astres errants, elles s’avancent à gauche de l’occident
vers l’orient, chacune suivant la position basse et haute de sa zone, suivant la
petitesse ou l’étendue de cette zone, et achèvent leur révolution en
30
ans aussi bien qu’en 30
jours depuis chronos qui est saturne jusqu’à sahra qui est la
lune.
===
—
Balqis. La sagesse
est-elle générale ou partielle, est-ce par l’étude, par nature ou par don qu’on
l’obtient ?
—
Soliman. La sagesse est
générale au genre, naturelle aux êtres animés et aux plantes. La sagesse est en
la race humaine par nature et par l’étude en raison de sa complexité, par don de
Dieu en vue de sa gloire en raison des forces de sa nature ; cette dernière
n’est pas réservée à tous les hommes mais aux plus dignes qui la
méritent.
===
—
Balqis. Il y a un
enclos à dix portes, neuf sont fermées quand une est ouverte, une est fermée
quand neuf sont ouvertes.
—
Soliman. Cet enclos
c’est la matrice. Les dix portes sont les dix ouvertures de l’homme, yeux,
oreilles, narines, bouche, nombril, sorties de déchet et d’urine. Quand l’enfant
est dans la matrice, le nombril est ouvert et les autres ouvertures fermées, à
sa sortie de la matrice, le nombril est fermé et les autres ouvertures
ouvertes.
===
—
Balqis.Qui sont les trois qui ont mangé et bu sur terre
mais ne sont nés ni d’homme ni de femme ?
—
Soliman. Les trois anges
qui se sont révélés à notre père Abraham, paix sur lui.Genèse
18.2
===
Balqis
amena un certain nombre de gens, certains circoncis, d’autres incirconcis, et
demanda de les distinguer. Soliman fit un signe au souverain sacrificateur qui
leur pointa l’arche de l’alliance et les circoncis s’inclinèrent à moitié de
leur hauteur (le visage rempli de l’éclat de la Shékina Présence),
les incirconcis se mirent à plat ventre.
—
Balqis.Trois sont entrés dans une grotte et cinq en sont
sortis ?
—
Soliman. Lot et ses deux
filles, et leurs deux enfants.
Genèse
19.30
===
—
Balqis.Une femme dit à son fils : Ton père est mon
père, ton grand-père est mon mari, tu es mon fils et je suis ta
soeur.
—
Soliman. C’est sûrement
la fille de Lot qui parlait ainsi à son fils. Genèse
19.36
—
Balqis. Quelle était cette plante non couronnée par la nature mais encerclée
d’une couronne de rayons alimentés par les flammes, dont furent tressées des
couronnes pour les fils indignes ?
—
Soliman. Tu as entendu
qu’Allah apparut à Moussa dans un buisson ardent et cette apparition souleva des
questions et des répliques.
===
—
Balqis. Quelle terre
n’a vu le soleil qu’une seule fois ?
—
Soliman. Cela fut révélé
quand Allah sépara les eaux de la mer Rouge.
===
—
Balqis.Que sont ces trois qui n’ont ni mangé, ni bu, ni
souffle en eux, qui pourtant ont sauvé trois vies de la mort ?
—
Soliman. Ces trois sont
le cachet, le cordon et le bâton de
Judah, et les trois vies qu’ils ont
sauvées sont Tamar, Pérets et Zérach.
Genèse
38.18
===
—
Balqis. Qui sont ces
enfants nés de la prostitution et cette marâtre meurtrière, déclarée voleuse,
nourrice des lois, et ces rois vivant dans l’impunité du crime ?
—
Soliman. N’insulte
ni
mes ancêtres, ni moi parce que Tamar, prétendue meurtrière des hommes, a nourri
mes ancêtres après les avoir dérobés à Judah.
Genèse38.15
===
—
Balqis.Le
mort vivait, la tombe bougea, et le mort pria,
qu’est-ce que c’est ?
—
Soliman.Ce
mort était Jonas.La tombe qui bougea était le poisson.Ce fut aussi Jonas qui pria.
===
—
Balqis. L’époux est
invisible, la noce invariable, la couche nuptiale pure : l’épouse ivre de
rage sera confondue dans la plus grande honte.
—
Soliman. N’insulte pas
notre peuple fiancé à Dieu par des liens indissolubles en vertu de sa promesse
ineffable. Puisque nous n’avons plus cette honte de nous être prostitués à des
dieux étrangers, c’est vous qui la méritez d’adorer l’oiseau phoenix. Et toi,
reçois de nous cette parabole :
Une tour formidable et
des armes meurtrières, un temple à trois angles dont les pierres sont
allégresse, les fondements amour, la bâtisse eau, le commencement de délivrance
est douceur, les plafonds sont danse, les colonnes réjouissance, l’invention
étrange, les habitants impersonnels, les suivants nullité, les créneaux sont de
lui en soi-même, les fenêtres sont isolées, les instruments sont contraires à la
construction et les gardes sont invisibles.
—
La
reine. Nous avions eu connaissance de
ta sagesse mais nous ne te supposions pas si subtil. Nous sommes désormais
convaincus
que ton Dieu est l’unique Créateur des êtres visibles et
invisibles.
===
De
Soliman à Balqis.
—
Soliman.Sept cessent, neuf
commencent, deux offrent à boire, un seul boit
?
—
Balqis. Sept jours sans menstrues, neuf mois de grossesse, deux seins pour
nourrir le nouveau-né.
===
—
Balqis. Quelle est cette chose nauséabonde et impure qui se transforme en
nuage et nourrit les rois ?
—
Soliman. Ce sont les
menstrues des femmes qui servent de nourriture aux rois et aux pauvres par leur
conversion en
nuage dans les mamelles.
===
—
Balqis. Qu’est-ce qui vit sans bouger et voyage partout après sa mort
?
—
Soliman.Ce qui
est coupé d’un arbre, le bois taillé pour un bateau.
===
—
Balqis. Qu’est-ce qui coule et mousse comme l’eau mais ne vient ni du ciel ni
de la terre ?
—
Soliman.Cela
vient de la sueur des chevaux.
===
—
Balqis. Qu’est-ce qui
est enterré avant sa mort, plus il se désintègre plus la vie découle de lui
?
—
Soliman. Cela vient de
la semence de blé.
===
—
Balqis. Quelle eau est parfois douce parfois amère ?
—
Soliman. Cela vient des
larmes.
===
—
Balqis. Quel est le gastronome qui augmenta le nombre de cuisiniers,
travaillant et faisant travailler les autres pour donner aux mets des saveurs
différentes et pourtant le goût est le même ?
—
Soliman. Bien que cela te semble n’avoir qu’un seul goût, ajoute à nos
milliers si tu as un excellent cuisinier. Néanmoins l’impie qui s’éloigne de son
Seigneur est plongé dans l’amertume et rendra compte au jour du
jugement.
===
Le
fils de Goliath vint affronter Soliman pour venger la mort de son père. Sans
esquiver, le roi dit que la partie défiée choisissait
les armes, ce à quoi le géant acquiesça, alors Soliman proposa un duel
d’énigmes. Le géant bin Goliath commença à énoncer la première
énigme :
—
Bin
Goliath. Je conquiers les lions et les
tigres ne peuvent me résister, toi non plus. Je triomphe de la colère du
taureau, je domine aussi le grognement de l’ours. Le puissant roi tombe à mes
pieds et s’écroule avec sa couronne de supériorité. Lorsque j’arrive les
guerriers intrépides lâchent leurs épées et plongent au fond. Quand le jour est
passé, il ne reste personne qui ne soit privé de ma main. Qui suis-je, humain ou
chose, dis-moi, dis-moi si tu peux ?
—
Soliman. Le sommeil.
===
—
Soliman. Je bouge très lentement ou très vite, je ne suis jamais venu que je
suis déjà passé. Je dévore toutes choses vivantes, bête, oiseau, arbre, fleur.
Je mets les pyramides en poussière et les autres travaux humains vains.
J’abaisse une à une les montagnes qui touchent le ciel. J’efface toute trace de
mémoire des rois fiers et arrogants qui donnent des ordres sur de hauts trônes,
rois de Babylone, de Tyr, de Thrace, et ruine les villes de leurs pays laissées
aux sables mouvants. Qui suis-je, mon nom est réputé, dis-moi si tu sais ?
—
Bin
Goliath. Le temps.
Comme le géant n’était pas
satisfait, Soliman proposa une autre énigme.
—
Soliman. Combien de scribes faut-il pour remplir une lampe d’huile
?
—
Bin
Goliath. Un, deux ? Combien ?
demanda le géant.
—
Soliman. Combien peux-tu en produire ? dit-il en regardant celui qui
conseillait si mal le géant.
===
Énigme d’Hiram roi de Tyr, ami
fidèle du roi Daoud, assisté par Abdamon.
—
Hiram. Un bouclier est debout, sur le bouclier un lièvre, un faucon est
accouru prendre le lièvre, un hibou s’est mis à sa place.
—
Soliman. Le bouclier c’est ma terre, sur elle est la justice, un ange de Dieu
l’a enlevée au ciel et l’injustice a pris sa place.
===
—
Quatre
entrèrent dans un lieu de mort et sortirent
vivants, deux sont entrés dans un lieu de vie et sortirent morts ?
—
Ces quatre sont
Daniel, Hananiah, Misael et Azariah. Les deux
entrés dans un lieu de vie et sortirent morts sont Nadab et Abihu.
(Daniel
1.12, Lévitique
12.2)
===
Discussion entre
Soliman et le comte des chaldéens.
—
Le
comte. Voici, j’ai goûté au savoir dans
les livres des îles grecques, des libyens et grands interprètes bien guidés sur
l’histoire du royaume perse, mais dans tous les anciens livres réunis je n’ai pu
trouver, et je cherche encore, ce qu’il y a sur l’humeur, la majesté, le pouvoir
et caractère de l’action triomphante de notre-Père à la palme
victorieux. O roi d’Israel, fils
de la lignée de Daoud, si vraiment tu me réconcilies, si tu voulais me souffler
les mots du cantique
du Saint je te remettrais mes douze fils en plus
de trente livres de pièces d’or, et repartirais avec assurance diriger du cyprès
bateau sur
le dos des eaux diluviennes retrouver la mer de Chaldée golf persique suivant ma volonté.
—
Soliman. Malheureux qui est inutile à la vie sur terre, il divague par manque
de sagesse comme le bétail puéril infantile dans la plaine, sans pouvoir honorer le Saint par le
cantique.
Il restera sous de lourds fers au jour du jugement dernier, dans le néant avec
le démon, étranger au Dieu tout-puissant. Pour avoir eu du mépris, l’effroyable
dragon renversera son hostile mépris hors de la lumineuse balance, il sera agité
et divaguant dans la solitude, mal-aimé des anges. Celui qui a connu quelque
chose du cantique sera aimé par cette brillante création remplie d’or et
d’argent jusqu’au loin, pleine de trésors dans toutes ses régions.
===
—
Le
comte. Qui peut le plus facilement
ouvrir
la sainte
porte du Royaume céleste ?
— Soliman. Quand notre-Père à la palme Shadai Abinou ouvre les cieux, il bénit les saints, radoucit les seigneurs, fait cesser les tueries, éteint le feu du démon pour allumer celui du Seigneur : là par le cantique de lumière vous pouvez brûler le sang ensorcelé du démon, une goutte de sang monte en lui avec hâte et sa poitrine s’épouvante à la pensée du chaudron de cuivre qui emprisonne douze générations d’hommes dans des flammes avides. C’est pourquoi de tous les livres du mashiah Daoud, le cantique a la plus grande réputation d’enseigner les écrits, guider par la voix, garder en place, et utiliser les bras du Royaume céleste.
—
Le
comte. Comment celui qui se dresse contre le
meurtre peut-il se distancer des coupables, se réjouir au lieu de s’attrister,
et avoir conçu le chant de l’Esprit... C’est
sans doute le Créateur qui lui a donné si belle merveille. Je m’enquiers plein
de curiosité, car le monde qui bouge vite mêle mon esprit. Aucun humain, même
héros sous les cieux, ne sait combien mon esprit se noie au labeur dans les
livres et combien le coeur se réchauffe qu’avec peine au temps de chaleur
montante.
—
Soliman. La parole
de Dieu est d’or (lumière, en
hébreu) couvert
de feuilles d’argent et de précieuses pierres, qui par
l’Esprit annonce une bonne nouvelle, sagesse pour la poitrine
coeur, miel
pour l’âme, lait pour la pensée. Bénie en gloire, Elle fait monter l’âme de la terre, de la nuit éternelle du dessous
d’aussi profond que l’infernal l’a mise captive sous les fers de cinquante
entraves : lorsqu’Elle casse les entraves, leurs rouages partent tous en morceaux, et
Elle vide l’enfer, Elle le détruit en dissipant les feux et rétablit la gloire. Plus
courageuse que ce monde, plus forte que tous les rocs, Elle est le bâton des boiteux, la lumière des aveugles, l’oreille des
sourds, la langue des muets, le bouclier des coupables repentis. Quand le déluge vint du Créateur, Elle fut l’habitat qui protégea le peuple, un legs pour les réchappés,
une défense pour les humbles, un refuge en bois pour les bêtes, une garde dans
le désert, un jardin d’adoration.
===
—
Le
comte. Combien de formes notre-Père à la palme et le démon prennent-ils pour
s’affronter ?
—
Soliman. Trente
formes.
—
Le
comte. Quelles sont les premières
?
—
Soliman. En
1er le démon apparait en jeunesse, Abinou apparait en l’Esprit saint.
En 3e le démon apparait en dragon, en 4e Abinou apparait en bâton dit brachia Dei. En
5e le démon apparait en ténèbres, en 6e Abinou apparait en lumière. En 7e le démon apparait en bête sauvage,
en 8e Abinou apparait en baleine dite léviathan. En 9e le démon apparait en rêve impur,
en 10e Abinou apparait en vision céleste. En 11e le démon apparait en mauvaise
femme, en 12eAbinou apparait en bouclier céleste. En 13e le démon apparait en épée, en 14e Abinou apparait en bouclier d’or
lumière. En 15e le démon apparait en ronce, en 16e Abinou apparait en aigle d’argent. En 17e le démon apparait en marteau, en 18e Abinou apparait en aigle d’argent. En 19e le démon apparait en chute, en 20e Abinou apparait en Mashiah. En 21e le démon apparait en oiseau
venimeux, en
22e Abinou apparait en aigle d’or lumière. En 23e le démon apparait en loup, en 24e Abinou apparait en chaîne d’or lumière. En 25e le démon apparait en colère, en 26e Abinou apparait en paix. En
27e le démon apparait en mauvaise pensée, en 28e Abinou apparait en l’Esprit pur.
En 29e le démon change très bassement d’aspect
en la mort, en 30e Abinou change très glorieusement d’aspect en Seigneur vivant à
toujours.
===
—
Le
comte. Qui traque
le démon dans les profondeurs de la mer pour
l’amener aux mains des vaillants du Saint nommés chérubim et séraphim
?
—
Soliman. Uriel et Rumiel.
===
—
Le
comte. Qui tire
des traits brûlants flèche de
feu sur le démon ?
—
Soliman. Quand Abinou tire des traits brûlants sur le démon, là la foudre le brûle
jusqu’à le marquer, la pluie tombe sur lui, d’épaisses ténèbres le confondent,
le tonnerre le frappe d’une hache brûlante et l’emmène sous la chaîne de fer où
habite son père satan. Si le
démon est très fatigué, il cherche le bétail d’un homme pécheur ou d’un arbre
impur, et s’il croise un homme dont le corps et la bouche n’ont pas béni ou
l’homme qui oublie
Dieu, il entre dans les entrailles, va
par sa peau et sa chair jusqu’à terre dans un désert et trouve son chemin en
enfer.
===
—
Le
comte. Quel genre de tête a notre-Père à la palme ?
—
Soliman. La tête d’Abinou est d’or lumière, ses cheveux d’argent. Si toutes les eaux de la terre, du ciel et
au-dessus rassemblées ensemble se mettaient à pleuvoir sur toutes ses créatures
sur terre, on serait au sec sous une seule des boucles de cheveux d’Abinou. Ses yeux sont 12,000 fois plus brillants que la terre entière si recouverte de brillantes
fleurs de lys ayant douze soleils à chaque feuille, douze lunes à chaque fleur,
et que chaque lune brille 12,000 fois plus qu’avant le meurtre d’Abel.
===
—
Le
comte. Quelle est la beauté du
coeur de notre-Père à la palme ?
—
Soliman. Le coeur d’Abinou est 12,000 fois plus brillant que les sept cieux au-dessus de nous si tous
allumés des feux de
la colère du jugement dernier, lorsque
cette terre s’allumera totalement sous ceux ayant une langue de flamme, une
gorge d’or et une lumière à l’intérieur de la bouche, lorsque tout l’univers
sera renouvelé depuis la création d’Adam et que tous les hommes auront les
douze sagesses d’Ibrahim, d’Isaac et de Jacob et vivraient 300 ans chacun : ils ne pouvaient encore comprendre la portée de son
langage, ni la supériorité de son pouvoir.
Ses bras sont 12,000 fois plus longs que le
tour de cette terre entière et ses
cieux. Quand bien même les mains des plus brillants ouvriers ensemble les
embelliraient d’argent recouvert d’or et de pierres précieuses du paradis d’un
bout à l’autre jusqu’au centre, ses deux mains ont plus de largesse que douze mondes réunis
ensemble.
Le chant
sacré a des doigts amplitude d’or lumière, chacun 30,000 fois plus long que le monde entier et la terre.
Dans
la main
droite d’Abinou est une sorte d’épée d’or sans pareil à l’étincelance plus
claire, plus lumineuse que toutes les constellations des cieux, que tous les
ornements d’argent et d’or pur de la terre entière. De sa seule main droite Abinou peut modeler toutes les créatures ensemble comme de la cire. Même si sept mondes ensemble rassemblent tout ce que le ciel, la terre ou l’enfer ont donné naissance, ils ne arriveraient pas de moitié à la longueur de vie.
Le côté droit
de l’épée du Seigneur est douceur plus grande,
modération plus grande que toute douceur des parfums du monde. La
gauche
de son épée est férocité plus grande, tranchant
plus grand que tout le monde, qui conduit les bêtes sauvages entre ses quatre
montagnes pour les remplir ; chaque bête distincte a douze cornes, chaque
corne douze pointes de fer, chaque pointe douze pics, chaque pic 12,000 fois plus tranchant qu’une flèche forgée durcie
120 fois.
Sa pensée est bien plus active et rapide que 12,000 esprits saints ayant chacun douze manteaux de plumes, douze vents à
chaque manteau ailes, et douze triomphes à chaque vent.
Sa
voix est plus audible que ceux de races humaine et animale ensemble sur
une montagne dont l’amplitude atteindrait 33
fois le tour de la terre entière, quand même on rassemblait tout ce que le ciel,
la terre ou l’enfer ont donné naissance à ceux qui parlent ou ne parlent pas,
chacun avec une trompette d’or en bouche, douze tonalités à chaque trompette, et
chaque tonalité plus haute que le ciel et plus profonde que l’enfer : la
voix d’or du Très-saint les dépasserait tous et tout serait étouffé avec le
reste.
Face
à Dieu, l’univers est aussi petit qu’un grain de sable. (Sefer ou évangile
de Barnabé)
—
Le
comte. Quelle est la beauté
du
vêtement de notre-Père à la palme ?
—
Soliman.Abinou a un étendard d’or lumière où flottent ces douze voiles ayant 120 anneaux d’or :
1e, CAELESTIS
AURUMCiel
d’or (or
hachamayim,
Genèse 1.3)que les ténèbres ne peuvent
approcher à moins de 190 km.
2e, SPIRITUM
PARACLITUM Esprit
conseiller (rouah
yiets,
Ésaie 9.6) comme les anges disent,porté au dernier jugement parst Michael.
3e, PASTORALICESpasteurs(royim,
Ézéchiel 34.2) comme les anges disent,
pareil au voile de mon père Daoud qui couvre les colonnes
de ce temple.
4e, SOLATIUMréparation (yehaper,
Lévitique 5.16) pareille à l’offrande du bienveillant oint Daoud
pour son sacrifice envers le sacrificateur Abimélec
(1Samuel 21).
5e, VITA
PERPETUAvie
perpétuelle(hayié
olam,
Daniel 12.2) voile de la Sainte divinité.
6e, SACRIFICIUM
DEI sacrifice
de Dieu(zibehei
Elohim,
Psaumes 51.17) voile de tous les animaux.
7e, [...] Renoncez avant qu’il l’apprenne
formellement, avant que les âmes pécheresses demeurent au centre de l’enfer avec
les infernaux, car malheur quand le puissant roi fermera l’enfer avec les
infernaux de flamme.
Bien que le sage fils de Daoud
surpassait en connaissance, le comte des chaldéens qui s’était déplacé de loin
fut satisfait de son voyage, et jamais auparavant son esprit n’avait autant
souri.
DES VOYAGES DU ROI
Quand
tu t'approcheras d'une ville d’idolâtres, tu lui offriras d’abord la
paix.
33
Soliman
commanda aux jinns de tisser un épais
tapis de soie pour ses serviteurs et lui, et y accommoder son trône et
les tables de la cuisine. Long de plusieurs parasanges, il y
avait
300 trônes d’or et d’argent dessus lorsque
Soliman ordonnait aux oiseaux de joindre leurs ailes pour l’abriter du soleil,
lui et sa suite. Il ordonnait au vent de soulever ce tapis dans les airs avec
tout ce qui s’y trouvait à une hauteur d’un mille ± 1500m, tantôt
plus, tantôt moins, le portant où il souhaitait aller, ombrageant
le soleil sur une étendue de 100 parasanges 500 km partout
où il arrivait. Le matin il était dans une ville, le soir dans une autre, il
restait un certain temps à Iérusalem, un certain temps à Damas
Syrie comme dit dans le Qu’ran34.12 : Il soufflait un mois le matin et un mois le soir. Et
ailleurs : Nous avons soumis à Soliman le vent violent qui courait sur ses
ordres vers le pays que nous avons béni.
(Qu’ran
21.81). C’est-à-dire la Iérusalem d’antan. Ce
vent portait le tapis avec tout ce peuple sur les ordres du roi sans qu’aucun
d’eux n’éprouve le moindre tressaillement.
33
Son
palais alors en construction, Soliman fit un voyage à Damas et le vent dirigea
son tapis au-dessus de la vallée des fourmis, entourée de hautes falaises et
d’infranchissables ravins si profonds qu’aucun homme n’avait pu traverser ;
il arriva dans cette vallée pendant qu’elles marchaient sur le sol. Il fut
surpris de voir à haute distance une armée si considérable ressemblant à un
nuage gris à cause de la couleur de leur oeil et pattes, certaines
aussi grosses que des loups.
—
Rentrez vite
dans vos logis, que Soliman et ses armées ne vous écrasent sans savoir, cria une
fourmi.
Mais
Dieu lui dit de ne pas craindre et de sommer tous ses sujets pour faire Soliman
roi de tous les insectes. Soliman entendit les paroles de Dieu que le vent lui
rapporta ainsi que la réponse de la reine à une distance de plusieurs
kilomètres. Il descendit sur le côté de la vallée et fit rechercher cette
fourmi. Quand elle se présenta devant lui, Soliman lui dit :
—
Pourquoi avoir
eu crainte de moi alors entourée d’une si nombreuse puissante armée, et pourquoi
avoir commandé aux fourmis de voler dans leurs trous quand je
parus ?
—
Je ne crains que
Dieu seul, dit la reine des fourmis, mais j’ai eu crainte que mes sujets posent
sur toi par révérence un regard d’admiration et oublient leur Créateur un seul
instant. Comme ton pouvoir s’étend sur le vent, j’ai dit, plaise au ciel que
son pouvoir ne devienne pas absolu et qu’ils nous écrasent dans cette vallée.
—
Viens
t’asseoir, dit Soliman en lui tendant sa main.
Lorsque
la fourmi fut sur sa main, il lui dit :
—
Comment
trouves-tu mon trône ?
—
Mon trône est
supérieur au tien, O Soliman, dit-elle, le tien est d’or rouge et le mien
est ta main sur laquelle je me tiens.
—
Comment
trouves-tu mon armée et mon pouvoir ? dit Soliman.
—
Ton puissant
pouvoir est fondé sur le vent qui n’a pas de durée. Si tu le permets, dit-elle,
je vais amener mon armée sept fois plus nombreuse que la tienne, qui
viendra vite à mon signe sur la menace d’un danger.
Elle
commanda à son armée de sortir de leurs 70
circuits pour se présenter devant le prophète et roi. Les fourmis sortirent en
si grand nombre, impossible à compter. La fourmi dit à Soliman :
—
O prophète de
Dieu, tu ne pourrais voir toute mon armée même si tu resterais 70
ans.
Soliman
resta stupéfait et dit :
—
Louange à Allah
qui agit comme il veut. As-tu quelque chose à me dire avant que je quitte
?
—
Ne fais pas
honte à ton nom aussi longtemps que tu vivras. Ne retire jamais ton anneau du
doigt sans dire, Dans le Nom d’Allah le très miséricordieux, le tout
miséricordieux.
—
O Seigneur, ton
royaume excelle et dépasse le mien, s’écria Soliman.
Il
prit congé de la reine des fourmis après qu’elle lui fit un présent d’une
demi-patte de sauterelle. Après avoir visité Damas, Soliman retourna par une
autre voie pour ne pas déranger les fourmis dans leur pieuse
contemplation.
34
Comme
la sècheresse sévit quelque temps durant son règne, Soliman recommanda aux gens
de sortir de chez eux et demander à Dieu de la pluie. Ils virent une fourmi qui
disait :
—
Mon Dieu, nous
sommes tes créatures, nous ne pouvons pas nous passer de tes
bienfaits...
Dieu
fit descendre la pluie.
35
Un
jour qu’il retournait vers Iérusalem, il entendit dans le vent cette
lamentation :
—
O Dieu, toi qui
fus ami d’Ibrahim, libère-moi de cette misérable existence...
Soliman
se dépêcha en direction de la voix et vit un très vieil homme, il lui demanda :
—
Qui es-tu
?
—
Je suis un
israélite de la tribu de Judah, dit le vieillard.
—
Quel âge as-tu
? demanda le roi.
—
Dieu seul sait.
J’ai arrêté de compter mes années quand j’avais 300 ans. Peut-être 50 ou 60 ans ont passés depuis, dit le vieillard.
—
Comment se
fait-il que tu aies un âge de cette tranche d’hommes qui existaient avant la
mort d’Ibrahim ?
—
La fois que je
vis une étoile filante dans la nuit je fis le voeu insensé de rencontrer le plus
puissant prophète avant de mourir, répondit le vieillard.
—
Tu as atteint
le but de ton attente, prépare-toi maintenant à mourir car je suis le prophète
et roi Soliman à qui Allah a donné un pouvoir qui n’a jamais été donné avant à
un fils d’homme.
Lorsque
l’ange de la mort retira l’âme du vieil homme, Soliman s’écria :
—
Tu devais être
près de moi pour avoir agi d’une telle rapidité.
—
Grande est ton
erreur. Sache que je me tiens sur les épaules d’un ange dont la tête atteint
10,000 années au-dessus des sept cieux, dont les pieds sont de
500 années sous la terre, qui est si puissant que si Allah le
permettait, dit l’ange, il pourrait avaler la terre et tout ce qu’elle
contient sans le moindre effort. C’est lui qui me dit quand, où, et comment je
dois prendre une âme. Ses yeux sont fixés sur l’arbre Sidrat qui porte autant de
noms sur les feuilles qu’il y a d’hommes vivants sur terre ; quand un homme
va mourir, la feuille se fane, elle tombe et se dessèche, alors je vole
recueillir l’âme du nom inscrit sur la feuille.
—
Que fais-tu
alors ? dit le roi.
—
Quand un
croyant meurt, Gabriel m’accompagne pour envelopper son âme dans un vêtement de
soie verte et l’insuffler au paradis jusqu’au jour de la résurrection. Moi
j’enveloppe l’âme du pécheur dans un vêtement de laine goudronné pour le
déposer aux portes du shéol où il va divaguer au milieu d’abominables vapeurs
jusqu’au dernier jour.
Soliman
remercia l’ange et demanda que le jour venu de prendre son âme de cacher sa mort
à tous les jinns et aux
hommes.
Il le lava avant d’enterrer le corps et pria pour alléger son âme des
souffrances.
36
Un jour lorsque l’éclat de la grandeur royale était pleinement sur Soliman, porté par le vent avec son trône s’élevant dans les airs, ombragé d’un nuage le couvrant au-dessus, et sous lui un tapis étendu avec une multitude d’hommes et de génies qui l’escortaient, à ce moment un fakir l’aperçut et dit :
— O Dieu digne de louange, quelle grandeur accordée au fils de Daoud.
Le prophète Soliman entendit ces mots et dit au vent de s’arrêter ; il appela le fakir et dit :
— Par Dieu qui a donné cette grandeur au fils de Daoud, si tu dis une seule fois LA ILAHA ILA ROUA, Il n’y de Dieu que lui, (Qu’ran 3.18) et tu obtiendras une grandeur aussi éclatante.
37
Tandis que le vent portait
Soliman, il aperçut à une certaine distance un grand palais d’or pur, mais ni
lui ni Asaph ne trouvèrent l’entrée. Ramirat le chef des démons ordonna aux
jinns de chercher et ils rencontrèrent un aigle qu’ils amenèrent à Soliman.
L’aigle qui dit avoir 700 ans ignorait l’entrée du palais et il amena un autre aigle,
son frère de 900 ans, qui possédait savoir et compréhension, mais lui aussi
l’ignorait. Ils firent venir un plus vieil aigle de 1300 ans, possédant savoir et compréhension, à qui le père avait dit que
la porte était sur le côté ouest que le sable avait recouvert. Après que cette
très grande porte de fer fut dégagée par le souffle du vent, il y avait cette
inscription : « O
fils des hommes, sachez que nous sommes restés plusieurs années prospères et
bienheureux dans ce palais avant que la famine viennent sur nous et nous avons
broyé des perles au moulin à la place du blé parce qu’il nous restait plus
rien. Nous nous sommes allongés par terre en abandonnant notre palais aux
aigles et nous leur avons dit que si un homme leur demandait quoi que ce soit
sur ce palais, de répondre qu’ils l’avaient trouvé déjà construit.
» Il y avait aussi inscrit : «
Personne
ne devrait entrer dans ce palais, excepté un roi ou un prophète. Si un tel
voudrait entrer, qu’il creuse sur le côté droit de la porte jusqu’à ce qu’il
trouve un coffre où il trouvera des clés après l’avoir brisé. »
Soliman, Asaph et ses hommes
passèrent la porte d’entrée, puis une autre porte en or, puis encore deux autres
portes ; ils traversèrent un hall de rubis, de topaze, d’émeraude et
perles, puis virent plusieurs grandes pièces ainsi que des cours pavées de
briques d’or et d’argent alternées. Soliman vit une passerelle où il était
inscrit : « Ils
vécurent prospèrent dans les honneurs et moururent des maladies du temps qui les
pénétrèrent et partirent dans leurs tombes sans aucun descendant parmi eux pour
marcher sur la terre. »
Soliman
arriva à un hall où il était inscrit : « Comment
me suis-je comporté et combien plus dois-je endurer, comme je mangeais et
buvais, comme je m’habillais de fins habits, comme je terrifiais les autres, et
comme j’étais affligé à la fin. »
Il
avança encore et vit une bâtisse de topaze et d’émeraude ayant trois portes, où
était inscrit sur la 1e porte : « Fils
de l’homme, que la fortune ne te séduise pas car tu dois quitter ta place pour
aller t’allonger sous terre et dépérir. » Sur la
2e porte : « Ne
te hâte pas mais marche avec prudence car le monde se transmet de l’un à
l’autre. » Et sur la 3e porte : « Agis
en prévision d’un voyage. Prépare de la nourriture tant qu’il fait encore jour
pour toi, car tu ne connais pas le jour de ta mort et tu ne seras pas laissé sur
terre. »
Soliman
entra dans la salle et vit une image statue
assise. Qui la regardait aurait juré qu’elle était vivante. Lorsque Soliman
passa tout près, l’image trembla et cria d’une voix forte :
—
Partez d’ici,
vous enfants d’iblis, le roi
Soliman vient pour nous détruire.
Du
feu et de la fumée sortirent de ses narines, et un cri assourdissant s’éleva
aussitôt parmi les démons. Il y eut du tonnerre et un tremblement de terre et
Soliman cria :
—
Cherchez-vous à
me terrifier ! Sachez que je suis Soliman le roi qui règne sur toutes les
créatures que le Tout-puissant a créées. Voici, je vous châtierai de tous les
châtiment si vous vous rebellez contre moi.
Il
prononça le Nom admirable de Dieu et ils furent aussitôt figés sans qu’aucun ne
puisse plus parler, et toutes les images tombèrent en avant. Les enfants
d’iblis s’enfuirent se jeter dans
la mer pour ne pas tomber entre les mains de Soliman. Soliman prit une tablette
argentée suspendue au cou d’une image par une chaîne, mais dans l’incapacité de
la lire, il fut accablé et dit à ses princes chefs :
—
Vous savez quel
travail j’ai eu pour arriver à cet endroit, et maintenant que j’ai la tablette
je ne peux lire ce qui est écrit.
Tandis
qu’il examinait cela en se demandant ce qu’il devait faire, voici, un jeune
homme venu du désert s’inclina devant lui et dit :
—
O Soliman,
pourquoi t’accables-tu ?
—
Je ne sais pas
ce qui est écrit sur cette tablette, répondit Soliman.
—
Le
Tout-puissant a vu que tu étais affligé et m’envoya de là où j’étais assis pour
lire cela pour toi, dit le jeune. Donne-la moi que je lise pour toi.
Soliman
remit la tablette en argent dans la main du jeune homme, il la regarda et
pleura.
—
L’écriture est
en langue grecque, voici ce qui est écrit : « Moi
Sheddad bin Ad j’ai régné sur plus d’un million de provinces, chevauché un
million de chevaux, frappé un million de guerriers, j’avais sous moi un million
de vassaux, pourtant je n’ai pas pu résister à l’ange de la
mort.Que
celui qui lit ces mots ne s’inquiète pas beaucoup de ce monde car la fin de
tous les hommes est de mourir et il ne reste rien à l’homme que son bon
nom. »
Soliman
baissa la tête en écoutant cet écrit et comprit que sa gloire passerait avec lui
en ne laissant qu’un souvenir dans les esprits des hommes. Le vent souleva le
tapis et tous s’éloignèrent de l’habitation du peuple disparu.
38
Une
nuit Ibrahim apparut en rêve au roi et dit :
—
Dieu t’a donné
sagesse et pouvoir par-dessus tout fils d’homme, il t’a donné autorité sur la
terre et les vents, il t’a permis de construire une maison en son honneur, et
tu as le pouvoir de voler sur le dos des jinns ou sur les ailes des vents où
que tu te diriges. Maintenant, utilise le don de Dieu et visite la ville de
Bethléem qui donnera un jour refuge à un grand prophète.
Au
matin Soliman annonça son intention de faire un pèlerinage visite à un
saint ou un lieu saint et recommanda à
tout le peuple de se joindre au voyage. Le nombre de pèlerins fut si grand que
Soliman fit tisser par les jinns un nouveau tapis de très grande taille afin de
desservir l’entière caravane des boeufs et moutons destinés au sacrifice. Sur
le point de partir Soliman ordonna aux jinns et autres démons de voler devant
les tapis, car sa confiance en leur intégrité était si mince qu’il ne voulait
pas les avoir hors de portée, c’est la raison qu’il buvait aussi dans des
gobelets de cristal pour garder ses yeux sur eux en buvant.
Il
dit aux oiseaux de voler en rangs au-dessus des tapis afin d’ombrager les
pèlerins de leurs ailes. Quand tout fut prêt, hommes, jinns, bêtes et oiseaux
rassemblés,Soliman ordonna aux vents de descendre
soulever le tapis dans les airs avec tout ce qui était dessus.
(Qu’ran 27.17).À leur arrivée, Soliman fit un signe aux oiseaux de
baisser leurs ailes et aux vents de ralentir, et le tapis glissa sur le sol. Et
après trois jours Soliman voulut retourner à Iérusalem.
39
Dans
un de ses voyages entre Iérusalem et Marib Iémen,
Soliman traversa une vallée de singes qui étaient habillés en homme, ils
habitaient des maisons et mangeaient d’une autre manière que les autres singes.
Lorsque Soliman descendit de son tapis pour marcher dans la vallée, en tête de
ses soldats, les singes se rassemblèrent pour lui faire opposition, mais un de
leurs anciens se leva et dit :
—
Baissons nos
armes et soumettons-nous plutôt car celui qui vient à nous est un saint
prophète.
Trois
singes choisis comme ambassadeurs furent envoyés vers Soliman avec des
ouvertures de paix. Soliman leur demanda à quelle race ils appartenaient, et ils
répondirent :
—
Nous sommes
d’origine humaine de la race d’Israel. Nous descendons de ceux qui ont violé le sha-bat
en dépit des avertissements et nous avons été changés en singes par
châtiment de Dieu.
(Qu’ran
2.65)
Soliman
eut compassion et il leur donna un écrit pour leur assurer la possession
perpétuelle de la vallée devant toute attaque des hommes. Et au temps du calife
Omar, quand ses groupes envahirent cette vallée, ils virent avec surprise des
singes lapider une femelle surprise en adultère, et quand ils voulurent
conquérir la vallée, un vieux singe vint leur porter un parchemin qu’ils furent
incapables de lire. Ils l’envoyèrent au calife Omar qui ne put non plus
déchiffrer l’écriture, mais un juif de la cour le lut et dit que c’était une
assurance que le roi Soliman avait donnée aux singes contre une invasion. Omar
envoya des ordres qu’ils devaient être laissés en paix et il leur rendit leur
parchemin.
40
Dans
ce temps-là, un mauvais roi idolâtre nommé Nubara régnait sur une île et
imposait à son peuple de l’adorer comme un dieu. Soliman résolut de le
combattre, il fit préparer son tapis et partit avec son armée. Le roi le frappa
de sa propre main et convertit à la vraie foi tous les habitants de l’île et
l’armée ; il saisit tout ce que se trouvait dans le palais royal et emmena
la belle princesse Jarada Djarada, qui pleurait sans cesse la perte de son père et ne voulait parler à
personne. Soliman lui demanda quelle consolation apporter et elle souhaita avoir
un objet de son père dans sa chambre en mémoire de lui, alors Soliman envoya un
jinn rapporter l’objet. Une fois l’objet dans l’appartement, Jarada offrit de
l’encens et se prosterna devant l’image qui rappelait son père.
Soliman
commit un autre péché. Il aimait beaucoup les chevaux, et un jour que l’heure de
la prière approchait, les chevaux de Saul furent apportés devant lui et il passa
en revue
900 d’entre eux. Quand Soliman vit que l’heure de
la prière était passée et qu’il avait oublié de rendre gloire à Dieu, il
dit :
—
J’ai eu plus
soin des choses de ce monde plutôt que penser à Dieu.
Il
fit rapporter les chevaux et leur trancha la gorge.
(Qu’ran
38.31)
41
Le
jour que Soliman enleva l’anneau de son doigt, il le remit à Jarada sans
invoquer Dieu, omettant aussi le conseil de la reine des fourmis, un jinn prit
l’avantage de cette négligence et demanda l’anneau sous les apparences du roi.
Il se rendit ensuite dans le hall d’audience et s’assit sur le trône. Quand le
roi vint pour reprendre le sceau, Jarada le regarda attentivement et cria :
—
Ce n’est pas le
roi. Soliman est dans le hall du jugement, celui-ci est un imposteur qui a son
aspect.
À
ses cris, Soliman fut traité de fou et emmené hors du palais, et
de
l’autre côté, le jinn assis sur le trône faisait des
ordonnances contraires à la loi. Les hommes s’en aperçurent, sans oser rien
dire, mais Asaph visita discrètement les appartements du roi et interrogea les
femmes où était le roi ; elles répondirent qu’il y avait longtemps que le
roi n’était pas venu. Et quand Asaph se rendit auprès de Jarada, la voyant
prosternée devant une image, il renversa l’image et la brisa. Il
dit :
—
O Seigneur, je
sais combien indigne des fils de Daoud qu’un autre que toi sois honoré après
tout le bien que tu nous as comblé.
Asaph comprit que celui assis
sur le trône n’était pas Soliman. Les divs allèrent vers le jinn, disant :
—
Donne-nous une
mémoire avant qu’ils te chassent.
Il
leur remit des livres de sorcellerie invocation de
démons et ils les placèrent sous les
pieds du trône pour que personne ne sache, ni même Soliman quand il reprit le
pouvoir, car ces livres étaient sous le trône. Une partie de ces livres de
sorcellerie tombèrent entre les mains des enfants d’Israel et tout ce qui existe
aujourd’hui de sorcellerie vient de là, comme dit au Qu’ran
2.102: Ils suivirent ce que les démons ont imaginé du
pouvoir de Soliman. Asaph fit venir les érudits au nombre de 4,000 avec le livre de la loi, qu’ils récitèrent en présence du
jinn ; il fut dans l’incapacité d’en supporter davantage et s’enfuit
en jetant l’anneau dans la mer, celui-ci fut avalé par un poisson. On se mit à
la recherche de Soliman après qu’il fut banni 40 jours
pour avoir transgressé ces trois percepts, qu’un roi ne doit pas cumuler les
chevaux, ni les femmes, ni les richesses, car c’est ce qui arriva.
(Deut.
17.16). Durant ce temps-là Soliman était allé
de porte en porte, disant :
Moi Soliman étais roi de Iérusalem...
Comme
les gens se moquaient de lui, il quitta la ville et rencontra près de la mer des
pêcheurs pour lesquels il se mit à travailler : ils lui remettaient chaque
soir deux poissons en salaire de son travail, il en vendait un pour
s’acheter du pain et faisait griller l’autre. Après 40
jours, Dieu pardonna Soliman et lui rendit le royaume. Alors qu’il nettoyait le
ventre d’un poisson, il trouva l’anneau qu’il remit à Jarada, qui l’avait
ensuite donné à un jinn. Soliman fut plein de joie et ses yeux revirent la
lumière aussitôt qu’il retrouva le sceau. Il partit avec hâte à Iérusalem et les
gens qui le reconnurent s’inclinaient devant lui.
42
Il
réunit les hommes autour de lui, ainsi que les démons et les oiseaux, et rendit
des actions de grâces en remerciement au tout-puissant Dieu. Il s’adressa aux
jinns et leur dit :
—
Amenez-moi ce
jinn imposteur.
—
Nous ne pouvons
pas le prendre car il s’est caché dans le fond de la mer, répondirent-ils.
Un
groupe de péris fut dépêché, ils se mirent à pleurer fortement au bord de la mer
et ce jinn nommé dhadjar leur dit
du fond de l’eau :
—
Qu’avez-vous ?
—
Soliman est
mort, lui dirent-ils.
Aussitôt
sorti de l’eau pour aller vers eux, les péris se saisirent de lui et l’amenèrent
devant Soliman. Le roi donna l’ordre de bien l’attacher entre une pierre et du
fer et le jeter au fond de la mer, qu’il y reste jusqu’au jour de la
résurrection. Asaph dit à Soliman qu’une idole s’était trouvée dans le palais du
roi et Soliman déclara :
—
O Dieu, viens à
mon aide car je l’ignorai...
Il
jeta des cendres sur sa tête et jeûna. Dieu lui pardonna après avoir supplié et
jeûné 40 jours.
43
La
30e année de son règne, Soliman se détourna
de Dieu : il fit des temples aux idoles, à l’idole moabite, à l’idole
ammonite, ainsi qu’un temple à une grecque. La hauteur de ces temples était de
30 coudées sur
50 de large. En ce
temps-là à Damas, Hadad commença à se lever contre Soliman, le prophète Achias
eut une vision où des couples de génisses foulaient sous leurs pieds Iérusalem,
le temple et les sacrificateurs, et il dit à Soliman que les femmes étrangères
qu’il avait épousées détournaient son coeur du Seigneur. C’est ce qui arriva.
Dans sa chronique, Aboulpharadj rapporte que Soliman construit ces temples en
l’an 34 de son règne. Un feu
tombé du ciel incendia la ville de B~albek construite dans
les montagnes du Liban par Soliman.
44
À
l’époque de la vieillesse de Soliman, son coeur ne fut pas entièrement à son
Dieu comme avait été le coeur de Daoud son père, et il fit ce qui est mal aux
yeux de Iehvah, il ne suivit pas pleinement Iehvah comme Daoud son père. Moi
Soliman je tombai violemment amoureux d’une femme et souhaitai la prendre pour
femme comme mes autres femmes. Je dis au prêtre des idoles :
—
Donnez-moi la
sunnamite pour femme.
—
Si
tu aimes cette
servante, entre vénérer les idoles du grand r~phan et de m~loc,répondit-il.
J’étais
dans la crainte pour la gloire de Dieu et ne fis pas d’adoration. Mais ils
dirent à leur servante de ne pas aller avec moi jusqu’à ce que je me conforme et
sacrifie à leurs idoles. Elle m’apporta cinq sauterelles par une ruse du démon
de
la passion et me dit :
—
Au nom de m~loc, prends ces sauterelles et écrase-les ensemble, alors je
coucherais avec toi.
Cela
je le fis. Le saintEsprit de Dieu sortit de moi d’un coup et je devins affaibli et
insensé, autant que mes mots. Je fus forcé par elle de construire un temple pour
ses idoles, mécréant que je suis. Je suivis ses conseils et la gloire de Dieu
sortit de moi jusqu’à un certain point, mon esprit s’assombrit et je fus le
jouet des démons des idoles.
(1Rois 11.7)
45
Soliman
construit des temples à toutes ses femmes étrangères qui présentaient des
parfums et des sacrifices aux idoles. Iehvah s’irrita contre Soliman pour s’être
détourné, alors qu’il lui était apparu deux fois en lui interdisant d’aller vers
des idoles. Iehvah dit à Soliman :
—
Parce que tu as
fait cela, que tu n’as pas respecté mon alliance et mes lois, je déchirerai le
royaume dessus toi et je le donnerai à ton serviteur Jéroboam. Pour la cause de Daoud ton père je ne le ferai pas dans ta vie mais
je l’arracherai de la main de ton fils Roboam
(fils de Nahma, femme ammonite). Pour
la cause de mon servant Daoud et de Sion צִיּוֹן que
j’ai choisis, je n’arracherai pas tout le royaume et je laisserai une tribu à
ton fils.
(1Rois 12.7)
Et
Dieu lui suscita des ennemis. Soliman se repentit de ses péchés plus tard :
il se souvint des conseils de son père et se renferma pour pleurer ses crimes,
il mourut à 52 ans, après un règnede 40 ans.
Roboam
son fils lui succéda sur le trône de
Judah pendant 17
ans et Jéroboam régna 22 ans sur Israel ; les prophètes Sadoc, Ahias et Séméias vécurent
dans ce temps-là, ainsi que les philosophes Homère et Hésiode que d’autres font
vivre antérieurement. Sadoc, de la lignée d’Éléazar, était le 8e
pontique après Aaron. Sosakim le roi d’Égypte se leva contre Iérusalem et pilla
le temple du Seigneur. Asa le petit-fils de Roboam brûla toutes les idoles qu’il
trouva à Iérusalem dans la 17e année de son règne sur
Judah, et dépouilla sa mère du titre de
reine parce qu’elle vénérait une abomination. Dans sa 41e année, son
fils Josaphat lui succéda et régna 29 ans sur Judah. C’est dans la 2e année de Josaphat qu’Achab régna sur Israel avec sa femme Jézabel
durant 23 ans.
FIN DU RÈGNE DE SOLIMAN
44
Soliman construit pour lui un
palais pourvu en grandes richesses d’or, d’argent et de pierres précieuses comme
aucun roi avant lui ; dans ces habitations où il établit ses femmes, les
halls avaient des planchers d’un très beau cristal avec des toits de cristal, il
avait 1000 femmes, 300 légitimes et 700 concubines. Un
de ses trônes était en bois incrusté d’or et de pierres précieuses, aux quatre
pieds en rubis rouge taillé, aucun autre homme que Soliman ne put s’asseoir sur
ce trône. Quand Nabucadnetsar voulut monter sur le trône, des lions se
dressèrent pour le frapper et lui brisèrent ses jambes ; il reçut des
remèdes et ses jambes furent restaurées, mais personne ne s’aventura plus à
s’asseoir sur ce trône.
45
Dieu
remplit Soliman d’une Sagesse et d’une Intelligence si extraordinaire que nul
autre dans toute l’antiquité ne lui a été comparable : il surpassait les
plus capables égyptiens qu’on tenait pour exceller, ainsi que les hébreux les
plus célèbres en ce temps.
(1Rois
4.31). Cet admirable roi composa cinq mille livres de chants
et de vers, en plus de trois mille livres de paraboles proverbes.
Quant aux animaux, des volatiles aux poissons et à ceux qui marchent sur terre,
ainsi qu’aux plantes, du cèdre à l’hysope, Dieu lui donna une parfaite
connaissance de leurs natures et de leurs propriétés qu’il l’écrivit dans des
livres et utilisa cette connaissance pour composer différents remèdes à
l’utilité des hommes.
Soliman
avait des remèdes qui avaient la force de chasser les démons sans qu’ils osent
revenir, cette manière de chasser est encore en grand usage parmi ceux de notre
nation. J’ai vu un juif Éléazar libérer quelques possédés en présence de
l’empereur Vespasien, de ses fils et plusieurs de ses capitaines et soldats. Il
attachait au nez du possédé un anneau enchâssé d’une racine que Soliman
employait à cet usage, et quand le démon la sentait, il délaissait aussitôt
le malade après l’avoir jeté sur le sol. Il récitait ensuite un texte que
Soliman avait écrit où il était mention de ce prince avec interdiction au démon
de revenir. Une fois, pour bien faire voir le sérieux de ses ordres, il remplit
une cruche d’eau et donna ordre au démon de la renverser en signe qu’il avait
quitté le possédé, et le démon lui obéit. Moi Flavius Joseph, j’ai cru devoir
rapporter cette histoire pour que personne ne puisse douter de la science
extraordinaire que Dieu donna à Soliman d’une grâce toute
particulière.
46
Dieu
donna à Soliman une fontaine de cuivre dont nul avant lui n’avait eu de chose
pareille comme dit le Qu’ran (36.12), et
il faisait broyer des jinns rebelles dans cette fontaine avant de les jeter dans
la mer. Malgré son élévation, Soliman mangeait du pain d’orge, disant que le
coeur se corrompt si on mange des mets variés et ne peut faire le service envers
Dieu, car il convient à un vrai serviteur de rechercher Dieu dans ce monde-ci
ainsi que l’autre monde. Les jardins de Soliman étaient pleins de magnifiques
arbres, où poussait chaque jour un nouvel arbre. Il demandait à tout arbre
inconnu quel était son nom et ses vertus, et l’arbre lui indiquait son nom et à
quoi il servait par ses fruits, son parfum, ou son ombre. Le roi transplantait
l’arbre dans un autre lieu, et si c’était un arbre à propriété médicinale, il
mettait par écrit les remèdes pour lesquels il était utile. Un jour qu’un nouvel
arbre avait poussé dans son jardin, Soliman lui demanda :
—
Quel est ton
nom, à quel usage sers-tu ?
—
Je sers à la
destruction du temple. Sers-toi de moi comme bâton pour t’appuyer, dit l’arbre.
—
Personne ne
pourra détruire le temple tant que je serais vivant, dit Soliman.
Mais
il comprit que l’arbre l’avertissait qu’il allait bientôt mourir. Il retira du
jeune arbre assez pour faire un bâton sur lequel il s’appuyait pour rester
debout lorsqu’il priait. Sachant que le temple n’était pas complété et que les
jinns abandonneraient la construction s’il mourrait, Soliman pria le Seigneur :
—
Permets que ma
mort soit cachée aux jinns afin qu’ils finissent ce temple.
Dieu
exauça la prière de Soliman, les jinns restèrent soumis jusqu’à ce que le temple
soit terminé. Soliman allait fréquemment au temple et y restait un à deux mois
sans départir, plongé en prière. Il prenait sa nourriture au temple, et
lorsqu’il était debout, la tête basse dans la humble attitude de celui qui prie,
personne ne l’approchait, homme ou jinn, et si un jinn s’approchait le feu
tombait du ciel le consumer.
47
Soliman
mourut dans le temple appuyé sur son bâton, la tête baissée en adoration. L’ange
de la mort lui enleva si doucement son âme que le corps resta debout une année
entière. Ceux qui le voyaient pensaient qu’il était absorbé en prière et ne
l’approchaient pas. Ainsi les jinns travaillèrent nuit et jour jusqu’à ce que le
temple fut complété. Le jour même que l’âme de Soliman partit, Dieu ordonna à la
fourmi blanche termite qui dévore le bois de sortir de terre sous du bâton et d’en ronger
l’intérieur ; elle en mangeait un peu chaque jour, et comme le bâton était
solide, elle n’avait pas encore fini à la fin de l’année.
(Qu’ran 34.14). Quand le temple fut terminé, le bâton
cassa et le corps glissa, c’est ainsi que les jinns connurent la mort de
Soliman. Pour leur avoir annoncé la mort de celui qui les retenait en esclavage,
les jinns par gratitude remplissent d’eau et d’argile les cavités du bois rongé
par la fourmi blanche et continueront de le faire jusqu’au jour de la
résurrection, car si ce n’est pas d’eux, d’où viendraient l’eau et l’argile au
milieu du bois. Les sages se réunirent et enfermèrent une fourmi avec un
morceau de bois dans une boîte pour comparer la quantité dévorée avec la
longueur du bâton, et déterminer depuis combien de temps Soliman était mort.
Soliman
n’avait pas encore 20 ans quand il commença la construction du temple, il eut le bonheur
d’ériger le premier temple de
pierre sur terre au Nom et à la gloire
du véritable Dieu, et acheva en peu d’années le plus superbe édifice qui avait
été vu jusqu’alors.
La construction du temple
achevée, Soliman ressembla toute l’armée des démons et les enferma dans des
vases de cuivre solidement fermés qu’il scella du sceau de Dieu, qu’ainsi les
démons ne puissent pas sortir. Les sceaux étaient d’or et d’argent. Quand
Nabucadnetsar vainquit le royaume d’Israel et fit brûler le temple de Soliman,
les chaldéens pillèrent le pays et ruinèrent tout Jérusalem, voyant les précieux
métaux sur les vases réservés aux démons, ils les ouvrirent en pensant y trouver
des trésors ; les démons s’enfuirent dans leurs obscurs logis et se
remirent à tourmenter le genre humain.. Tradition, contes et
légendes, p. 250, Carnoy 1891.
Ange punisseur - Tissot 1899
LES
PACTES AVEC DIEU
PACTE
D’ADAMHors
du bon jardin d’Éden Alliance
1
ADAM,
premier fils
de terre et de l’Esprit saint (1er fils du ciel). ‖ Seth
l’aîné, grand et bon, d’une âme fine et d’un esprit fort, se tenait en tête de
son peuple et les gardait dans l’innocence, la pénitence et la douceur. Il ne
permit à aucun d’eux de descendre vers les enfants de Caïn. C’est en raison de
la pureté de leur personne qu’ils furent appelés enfants de Dieu, ils étaient
avec Dieu à la place des armées des anges qui étaient tombés et continuaient les
louanges à Dieu en chantant des psaumes dans leur grotte la Caverne des trésors.
Seth se tenait devant le corps d’Adam son père et d’Ève sa mère, priant nuit et
jour, demandant clémence envers lui et ses enfants et de lui porter conseil
quand il aurait quelque difficulté avec un enfant. Seth et ses enfants
n’aimaient pas le travail terrestre, ils s’adonnaient aux choses célestes car
leurs pensées n’étaient que louanges à Dieu en glorifications et psaumes. C’est
pourquoi ils entendaient à tout moment les voix des anges louangeant et
glorifiant Dieu, venant de l’intérieur du Jardin, et quand ils étaient envoyés
en mission ou montaient au ciel. Le Jardin n’était éloigné que d’environ
15
cubes célestes au-dessus d’eux, un cube céleste
correspond à 3 cubes du bras, ainsi en
tout 45 cubes. Ils se
nourrissaient des fruits des arbres au parfum sucré qui poussaient sur la
montagne où ils demeuraient, ils étaient heureux, innocents, sans frayeur, il
n’y avait pas de jalousie, ni action démoniaque, ni haine parmi eux. Et lorsque
les hommes devaient jurer, ils juraient par le sang du juste Abel. Chaque jour
dans la grotte ils pressaient leurs femmes et leurs enfants à prier et jeûner,
et vénérer le Très-haut, ils se bénissaient
par le corps de leur père Adam et s’oignaient par lui. Ils agirent ainsi
jusqu’à ce que la fin de Seth approche. Dieu fit cette promesse à Seth : Au
terme des grands 5½ jours, concernant ce
que J’ai promis à ton père et toi, J’enverrai ma Parole qui te sauvera toi et
ta semence. C’est pourquoi par la suite Méthusélah dit à Noah : O Noah, béni de
Dieu, je t’annonce que je pars de toi vers nos pères partis avant moi et que tu
seras laissé seul avec tes enfants sur cette montagne sacrée. Garde
l’instruction que je te donne et ne néglige aucune chose de ce que je te dis.
Voici, mon Dieu amènera rapidement un déluge sur la terre. Embaume mon corps et
couche-le dans la Caverne des trésors, puis prends ta femme, tes fils et leurs
femmes, et descends de cette montagne sacrée avec toi le corps de notre père
Adam. Va dans l’arche et place-le là jusqu’à ce que les eaux du déluge se
retirent de la surface de la terre. O mon fils, quand tu seras sur le point de
mourir, ordonne à Shem ton fils premier-né de prendre Melchisédec le fils de
Kainan et petit-fils d’Arpachshad - car ce Melchisédec est prêtre du Très-haut
- et de prendre avec eux le corps de notre père Adam de l’intérieur de l’arche,
de le déplacer et le déposer dans la terre, et que Melchisédec se tienne là
pour faire le service devant le corps de notre père Adam sur cette montagne au
centre de la terre. Car de ce lieu, O Noah mon fils, Dieu exercera la
rédemption d’Adam et de toute sa semence qui croit en Dieu. (Combat
d’Adam et Ève
p. 64)
PACTE
DE NOUH Hors
du déluge
Alliance 2
NOUH
/NOAH,
fils
de Lamech, de Méthusélah, d’Henoc, de Jared, de Mahlaleel, de Kénan, d’Énos, de
Seth, fils d’Adam. ‖ L'arc dans le ciel sera le signe de mon alliance, car je ne détruirais plus la terre par les eaux du déluge.
PACTE
D’IBRAHIM, JACOB
& LÉVIHors
de ChaldéeAlliance 3
IBRAHIM
/ ABRAHAM, fils
de Térah, de Nahor, de Sérug, de Réhu, de Peleg, d’Héber, de Salah, d’Arphaxad,
de Shem, fils de Nouh. ‖ La circoncision sera le signe de mon alliance avec toi.
PACTE
DE MOUSSAHors
d’ÉgypteAlliance 4
MOUSSA
/ MOSHÉ, fils
d’Amram, fils de Kéhat, de Lévi, de Jacob, d’Isaac, fils d’Ibrahim. Il reçut
les 10 commandements de la main de Dieu sur le mont Sinai (Égypte), où pendant
40 jours il écrit la Torah sous la dictée d’un saint ange. ‖ Je suis
Iehvah · seul Dieu· aucune statue · aucun faux serment · respect du shabat · respect aux parents · aucun meurtre · aucun adultère · aucun vol · aucun faux témoin · aucune convoitise. (Exode
20)
PACTE
DE DAOUD & SOLIMAN
Mont SionAlliance 5
Salomon demanda trois choses au Seigneur qui ne lui accorda que deux, mais nous demandons au Seigneur de lui accorder aussi la troisième. Il lui demanda une sagesse supérieure, ce que le Seigneur accorda. Il lui demanda un empire suivi d’aucun autre semblable, ce que le Seigneur accorda. Il lui demanda que personne ne sorte de son palais sans aller prier au Temple et sortir purifié de ses péchés comme le jour qu’il sortit du ventre de sa mère. Voilà ce que nous prions que le Seigneur veuille accorder à Salomon. (Mines de l’Orient, p. 379) ‖ J'établirai pour toujours le trône de ton royaume en Israel comme je l'ai déclaré à David ton père en disant, Tu ne manqueras jamais d'un successeur sur le trône d'Israel. Mais si vous et vos fils vous détournez de moi en n'observant pas mes commandements par mes lois que je vous ai prescrites, si vous allez servir d'autres dieux jusqu'à vous prosterner devant eux, alors je détruirai Israel du pays que je lui ai donné, je rejetterai loin de moi la maison que j'ai consacrée à mon Nom et Israel sera un sujet de plaisanterie et de moquerie parmi les peuples. Si haut placée qu'aurait été cette maison, quiconque passera près d'elle sera dans l'étonnement sifflera et dira, Pourquoi Iehvah a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison ? On répondra, Parce qu'ils ont abandonné Iehvah leur Dieu qui a fait sortir leurs pères du pays d'Égypte, parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux en se prosternant devant eux et les servant, voilà pourquoi Iehvah a fait venir sur eux tous ces maux. (1Rois 9.5)
PACTE
DE CYRUSHors
de BabyloneAlliance 6
CYRUS,
né à Fars (Iran) d'une longue lignée de chefs, il fut roi de Perse de 550 à 529
av. J-C (21
années)
et tenu en grande estime par son peuple ainsi que des grecs et d'autres peuples.
Il fonda l'empire achéménide et conquit Babylone avec la Syrie et la Palestine,
l'Asie mineure et les mèdes. L’Iran célébra en 1971 le 2500e
anniversaire de l’empire de Cyrus. Quand les enfants d’Israel revinrent de la captivité, Zorobabel était
sur eux l’ancien et le souverain sacrificateur était Josiah fils de Zadok des
fils d’Aaron, comme l’ange de Dieu déclara au prophète Zachariah : Ces deux fils
qui se tiennent devant le Seigneur de la terre entière feront pour eux le
ministère qui revient à leur fonction. Cyrus le roi de Perse pourvut le royaume
pendant les deux ans que dura leur retour de Babylone, à la fin de cette année
les 5000 ans déclarés à Adam
s’étaient écoulés. Depuis la déportation jusqu’à la 2e année de Cyrus il s’est écoulé
70 ans de captivité,
comme l’avait déclaré le prophète Irmia Jérémie et le prophète Daniel. Les enfants d’Israel se mirent à reconstruire
le temple aux jours de Zorobabel, de Josiah fils de Zadok et d’Esdras le scribe,
ils mirent 46 ans à le reconstruire
jusqu’à ce qu’il soit terminé. (Combat
d’Adam et Ève
p. 116)
PACTE
DE JÉSUSMont
Goulgolat Alliance 7
JÉSUS
[l’imanuel, עִמָּנוּאֵל Dieu avec nous], né
en l’an 3 av. J-C à Bethléem de Marie et de l’Esprit saint (tribu de Judah), il
est le messie de Dieu, maître des juifs chrétiens, réformateur des injustices
faites au commun, fondateur de la vie communautaire, des soins universels, de
l’éducation universelle, et du passage de la vie mortelle à la vie éternelle.
Ses apôtres et disciples compilèrent ses actes basés sur les récits de la
population, désignés comme les saints évangiles (quatre). ‖ Joachim maria Hanna qui
donna naissance à la pure Marie de qui est né le Christ. Laisse-moi te dire o
mon frère, que les 5000 ans depuis Adam ne furent pas terminés avant les jours de Cyrus roi
de Perse, car de Cyrus jusqu’aux souffrances du Christ notre sauveur, le fidèle
Daniel prophétisa en disant : Après 70 semaines le messie viendra et sera mis à mort. Or 70 semaines
d’années sont 490 ans, car une grande
semaine est de 7 ans. Quand le prophète dit après, il désigne les 10
ans qui restent ; il ne dit pas que le messie viendra à la fin des 70
semaines, il dit après 70 semaines il viendra et sera mis à mort. Ici le sens de après ce sont
ces 10 ans qui viennent
compléter 500 ans. En cela est la
réalisation de la promesse que Dieu fit à Adam, qu’il viendrait le sauver à la
fin de ce temps. Voilà comment les bouches sont fermées, à eux revient la honte
de blasphémer en disant que le messie n’est pas encore venu. S’ils disaient le
messie est venu, croyant comme il faut à la prophétie de Daniel, ils verraient
que la prophétie s’est accomplie, que la maison de Dieu est laissée déserte et
le sacerdoce aboli, que les 70 semaines se sont réalisées, que le messie vint et fut
mis à mort, que la ville sainte fut laissée déserte par le roi Vespasien et son
fils Titus. Laisse-moi te dire o mon frère, que dans la 32e année du règne d’Auguste César, le
messie naquit à Bethléem en Judah comme écrit dans l’Évangile. Voici, il est
évident pour nous que Jésus vint réaliser la prophétie du prophète Micah (5.2) : O toi Bethléem,
non la moindre d’entre les royautés de Judah car de toi viendra un roi qui
nourrira mon peuple Israel. Les mages connurent dans leurs livres que le sauveur
devait naître en terre de Judah, ils montèrent sur une haute montagne à l’est en
partance de l’ouest et prirent avec eux les présents qu’ils avaient préparés
avant de voyager, l’or, l’encens et la myrrhe qui étaient à Adam dans la caverne
des trésors, l’or pour sa royauté, l’encens pour sa divinité fils de Dieu, et la myrrhe pour sa mort. Jésus apparut aux hommes sous les traits
d’un agneau, puissant libérateur du mal : il guérit les malades, rendit la vue
aux aveugles, libéra les possédés. C’est de lui que Dieu parle lorsqu’il dit à
Adam et Ève qu’après 5½ jours, soit 5500 ans, il enverrait sa parole en chair à présenter comme offrande à
Dieu pour racheter leurs fautes, et restituer leur première gloire au Jardin,
ainsi qu’à toute leur juste semence selon sa promesse. Pendant 40
ans Moussa a conduit vers la terre promise un peuple réticent de se conformer à
sa parole, en conséquence tous leurs pères moururent dans le désert. (Combat d’Adam et
Ève
p.120)
PACTE
DE MOHAMEDHors
de l’idolâtrie Alliance 8
MOHAMED
[ahmadحَمِيدٌ digne d’éloges.
Dieu digne de louange],
Qu’ran 14.8 né le 12 rabia en l’an 570 apr. J-C d’Amina et
d’Abdallah, fils d'Abdoul Mottalib, en Arabie (tribu de Qoraish), Les anges se
révélèrent à lui dès sa jeunesse. Il crut à Jésus sur la prédication d’un
chrétien, et retranscrit le saint Qu’ran sous la dictée d’un ange, qui devint
le fondement de l’Islam. Il s’opposa à l’idolâtrie (ce qui lui valut de grandes
persécutions) et enseigna aux riches de partager avec les pauvres. ‖ Les gens du livre te demandent
de leur faire descendre un livre du ciel comme ils ont demandé quelque cho-se
de plus grand en disant à Moussa, montre-nous Allah maintenant, et la
foudre les frappa pour leur tort. Ils prirent le veau en adoration malgré avoir
reçu des évidences claires mais Nous leur avons pardonné cela par l’autoritéirréfutable donnée à
Moussa.
Nous avons élevé le mont Ébal (Deut.
27.11)
pour marquer leur désengagement à
l’alliance, Nous leur avons dit, entrez avec humilité par la porte,
Nous leur avons dit, ne transgressez pas le shabat, et Nous avions reçu d’eux un
engagement ferme. Mais ils ont rompu leur engagement par leur incrédulité
aux signes d’Allah, par leur tuerie injuste des prophètes et en disant ‘nos
coeurs sont imperméables’ ; en réalité c’est Allah qui a enfermé leurs
coeurs dans leur incrédulité pour qu’ils ne croient pas, sauf un petit nombre,
et en déniant Marie par leur outrage, à l’accuser et à dire, Avons-nous vraiment
tué le messie, Jésus fils de Marie le messager d’Allah ? Quoiqu’ils l’aient
tué, sa forme n’était qu’une ressemblance à la leur. Ceux qui diffèrent et
doutent sans compréhension ne font que présumer, ils n’ont pas définitivement
mis fin à lui, Allah l’a élevé à lui, la
sagesse et le pouvoir d’Allah soient exaltés. Celui d’entre les gens du
livre qui croira en lui avant sa mort témoignera contre eux au jour du
jugement. Nous avons interdit certains aliments aux juifs qui leur étaient
licites à cause de leur tord d’avoir fait dévier beaucoup du droit chemin
d’Allah, prenant un intérêt illicite et ruinant injustement la prospérité des
gens : Nous avons préparé un douloureux châtiment pour les incrédules
parmi eux. Pour ceux d’entre eux qui ont gardés la connaissance avec fermeté et
aux croyants qui croient à ce qui t’a été révélé. ce qui a été révélé devant
toi, ainsi qu’aux fondateurs de salat prière, aux donneurs de zakat aumônes et aux croyants d’Allah, Nous leur donnerons une immense rétribution
au dernier jour. (Qu’ran 4.153)
Trois
hommes avec un bassin et une cuvette d’or d’eau
sont venus, m’ont ouvert le ventre, ont pris tous mes intestins et les ont lavés
dans ce bassin. Ils les ont remis dans le corps en me disant : Tu es né pur
maintenant tu es plus pur. Ensuite l’un d’eux a plongé sa main dans mon corps et
a arraché le coeur, l’a ouvert par le milieu et a enlevé le sang noir en
disant : C’est la part de satan qui est dans tous les hommes mais je l’ai
enlevée de ton sein. Ensuite il m’a remis le coeur à sa place. L’un d’eux avait
un anneau avec lequel il m’a marqué, et le troisième a plongé sa main dans mon
corps et tout a été remis en ordre. (Chronique
de Tabari, livre 2, p. 241)