Évangiles de Thomas

intégrés aux actes des apôtres en Asie

 

Thomas

2e édition | 2018

 

 

 

Table des matières

Évangile de l'enfance de Jésus......................................................................................................... 1

Actes des apôtres en Asie................................................................................................................. 32
Céphas | Thadé | Mateh| Philippe | André
Bartélémi | Barnabé | Jacob le juste | Jacob | Jean

Actes de Thomas.............................................................................................................................. 91

Évangile selon Thomas................................................................................................................... 118

Apocalypse de Thomas.................................................................................................................. 132


 

 

J’aspire en ton secours o Éternel יְהוָה
car ta loi fait mes délices. David




 

ÉVANGILES DE THOMAS

ÉVANGILE DE L'ENFANCE DE JÉSUS

The Arabic Infancy Gospel of the Savior - Ante-Nicene Fathers vol. 8, Donaldson Coxe 1886

Moi Thomas j'ai cru nécessaire de faire connaître à nos frères de toutes les nations les merveilleux miracles que Jésus enfant, né à Bethléem, a faits dans notre région, étant moi-même étonné. Voici le commencement.

JUDÉE

L'an 369 [309, Hone 1872] de l'ère d'Alexandre, Auguste ordonna à chacun de se faire enregistrer dans sa ville natale. Joseph se leva avec sa famille et vint à Jérusalem pour conduire Marie jusqu’à Bethléem où il était né et se faire inscrire. Arrivés près des cavernes, Marie dit à Joseph que le moment de sa délivrance était venu et ne pouvait pas aller jusqu'en ville. Ils entrèrent dans une caverne au moment où le soleil se couchait. Joseph se hâta de chercher une femme pour assister Marie et rencontra une vieille israélite qui revenait de Jérusalem, il la salua et dit :

― Entre dans cette caverne où se trouve une femme sur le point d'accoucher.

Joseph arriva après le coucher du soleil avec la vieille femme devant la caverne. En entrant, voici, la caverne était resplendissante d’une Lumière qui surpassait une infinité de flambeaux et brillait plus que le soleil à midi. Enveloppé de langes, l’enfant était couché dans une crèche et tétait le sein de sa mère Marie. Tous deux furent frappés de surprise à l'aspect de cette Lumière et la vieille s’adressa à Marie :

― Es-tu la mère de cet enfant ? Tu n’es pas comme les filles d'Ève…

― Personne n’est comme mon fils parmi les enfants ; ainsi sa mère est sans pareil parmi toutes les femmes, dit Marie.

― Madame maitresse, je suis venue dans l’intention d’une rétribution qui durera toujours, dit la vieille femme.

― Pose tes mains sur l'enfant.

La vieille femme fut aussitôt purifiée, et elle dit:

― Je serai la servante de cet enfant tous les jours de ma vie.

Lorsque les bergers vinrent, ils allumèrent un feu et se livrèrent à la joie, car les armées célestes leur étaient apparues au milieu des louanges et des célébrations au Seigneur. La caverne semblait tout entier être un temple royal dans lequel les rois célestes et terrestres célébraient les louanges à la gloire de Dieu en raison de la nativité du seigneur. Voyant ces éclatants signes, cette vieille israélite rendit grâces à Dieu :

― Je vous rends grâce o Dieu, Dieu de Jacob, car mes yeux ont vu la nativité du sauveur du monde !

Au 8e jour vint le temps de la circoncision telle que prescrite par la Loi que tout nouveau-né doit être circoncis. Puis quand 10 jours s’étaient écoulés, ils portèrent l'enfant à Jérusalem. Et au bout de la quarantaine ils le présentèrent devant le Seigneur au temple pour lui remettre les offrandes prescrites dans la loi de Moïse. Siméon le vieillard vit l'enfant briller comme une colonne éclatante de Lumière alors que sa mère Marie le portait dans ses bras ; elle ressentit une joie extrême. Une foule d'anges s’étaient formés autour de lui en cercle et célébrèrent ses louanges, l'accompagnant comme les satellites suivent leur roi. Siméon s'approcha promptement vers Marie en étendant ses mains et dit à Jésus :

― Mes yeux ont vu le salut que vous avez préparé pour votre peuple Israel par miséricorde. Gloire de tous les peuples et Lumière pour toutes les nations !

Anne la prophétesse rendit aussi grâces à Dieu. Et voici ce qui arriva quand Jésus naquit à Bethléem en Judée au temps du roi Hérode. Des mages des pays de l'orient vinrent à Jérusalem comme prédit Zoradasch Zoroastre, ils apportaient avec eux les présents d'or, d'encens, et de myrrhe, et rendirent hommage à l'enfant avec dévotion. Marie prit un linge dans lequel l'enfant était enveloppé et le donna aux mages qui le reçurent comme un présent de grande valeur. Dans la même heure, un ange leur apparut sous forme de l’étoile qui leur avait déjà servi de guide et ils s'en allèrent d’après sa Lumière jusqu'à ce qu'ils soient de retour dans leur patrie. Rois et princes s'empressèrent de se réunir autour des mages pour entendre ce qu'ils avaient fait, ce qu'ils avaient vu, et comment ils étaient allés et retournés, quels compagnons de route ils avaient eus. Les mages montrèrent le linge que Marie leur avait remis. Ils célébrèrent une fête en allumant un feu, selon leurs habitudes d’adoration, et jetèrent ce linge dans les flammes et les flammes l'enveloppèrent, mais quand le feu fut éteint, ils retirèrent le linge en entier sans aucune trace des flammes. Ils se mirent à le baiser et à le poser sur leurs têtes et sur leurs yeux, disant :

― Voici sûrement la vérité ! Quel est donc le prix de cet objet que le feu n'a pu ni consumer, ni endommager ?

Et ils le déposèrent dans leurs trésors avec grande vénération. Vu que les mages n’étaient pas revenus vers lui, Hérode réunit les sacrificateurs et docteurs de loi et il leur dit :

― Apprenez-moi où doit naître le messie.

Ils répondirent que le messie devait naitre à Bethléem, une ville de Judée. (Michée 5:2)

Et Hérode se mit à méditer en son esprit la mort de Jésus. Un ange apparut dans le sommeil de Joseph et lui dit :

― Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, réfugie-toi en Égypte.

Au chant du coq, Joseph s’avança pour partir. Et tandis qu'il se demandait quelle route suivre, le jour arriva et la courroie de la selle se brisa dans la fatigue du voyage.

ÉGYPTE

Il approcha une grande ville qui avait une idole à laquelle les autres idoles et déités d'Égypte offraient leurs hommages et des présents, et le prêtre attaché au service de cette idole rapportait aux habitants d'Égypte et leurs riverains chaque fois que satan parlait par la bouche de l'idole. Ce prêtre avait un enfant de 3 ans qui avait une grande multitude de démons qui
annonçaient des choses, et quand les démons le tourmentaient, il déchirait ses vêtements et courait nu dans la ville en jetant des pierres sur les gens. Quand Joseph et Marie arrivèrent dans cette ville et s’arrêtèrent à l'hôtellerie qui était dans le voisinage de cette idole. Les habitants furent dans la consternation et tous les princes et prêtres des idoles se rassemblèrent autour de cette idole pour demander :

― D'où vient cette consternation, quelle est la cause de cette terreur qui a envahi notre pays ?

― Cette consternation est amenée par le véritable Dieu qui a été ignoré : nul n'est digne des honneurs divins que lui. Véritablement, il est le Fils de Dieu et cette contrée a tremblé à son arrivée, saisie d’épouvante, et nous éprouvons une grande frayeur à cause de lui… répondit l'idole.

Aussitôt cette idole se renversa et brisa ainsi que toutes les autres idoles du pays, et leur chute fit accourir tous les habitants d'Égypte. Le fils du prêtre, alors tourmenté du mal dont il faisait l’objet, entra dans l'hôtellerie et insulta Joseph et Marie ; tous s’enfuirent. Tandis que Marie lavait les linges du nourrisson et les suspendait sur une latte, le jeune garçon prit un des linges et le mit sur sa tête, aussitôt les démons sortirent en fuyant par sa bouche. On vit échapper des formes de corbeaux et de l'avoir délivré. Son père s'étonna en voyant qu'il avait recouvert la santé et dit :

― Qu'est-il arrivé mon fils, comment as-tu été guéri !?

― Je suis entré dans l'hôtellerie quand les démons me tourmentaient et j'ai trouvé un enfant et une femme de grande beauté qui suspendait sur une latte les linges qu'elle venait de laver : j'en ai pris un que j’ai mis sur ma tête, et aussitôt les démons sont sortis de moi en vitesse, répondit le fils.

― Il se peut que cet enfant soit le Fils du Dieu Vivant qui a créé les cieux et la terre, car dès qu'il est passé près de nous l'idole s'est brisée et les spectres de nos dieuxse sont effondrés par une force supérieure qui les a détruits, s'écria le père plein de joie.

Ainsi s'accomplit la prophétie : J'ai appelé mon fils d'Égypte. (Osée 11:1). Quand Joseph et Marie apprirent que cette idole s'était renversée et qu’elle fut détruite, ils furent pris de crainte, car ils se disaient, nous étions en terre d'Israel Hérode voulut tuer Jésus, car il donna l’ordre de tuer tous les enfants de Bethléem et des environs dans ce but. Ils se levèrent et partirent vers une cache au moment même où des voleurs pillaient les vêtements et les biens des voyageurs passés près d'eux. On entendit des bruits comme ceux d’un cortège de roi, escorté par un grand nombre de cavaliers armés butin. Les pour défaire leurs liens et reprendre leurs effets. Avant de se retirer, ils virent Joseph et Marie approcher et leur demandèrent :

― Où est ce roi dont le bruit du cortège a épouvanté les voleurs, qui se sont enfuis et que nous avons pu être délivrés ?

― Il vient après nous ! Répondit Joseph.

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Ils allèrent dans une autre ville où il y avait une femme avec un démon. Elle était sortie puiser de l'eau dans la nuit, et l'esprit impur et rebelle l’avait saisie. Depuis elle ne supportait ni vêtement, ni d’habiter dans une maison, et toutes les fois qu'on l'attachait, elle rompait même les chaînes et fuyait nue dans les lieux déserts, ou bien elle se tenait sur les routes ou près des tombes et pourchassait à coups de pierre ceux qu'elle trouvait : elle était pour ses parents un grand sujet de deuil. Marie fut touchée de compassion à sa vue et satan sortit aussitôt de cette femme en fuyant sous forme d'un jeune homme.

― Malheur à moi à cause de ton fils et de toi Marie ! Dit-il.

Libérée de ce qui causait ses tourments, la femme regarda autour d'elle et rougit de sa nudité. Elle courut chez ses proches pour se vêtir et rapporta ce qui était arrivé, à son père et à ses parents parmi les habitants les plus distingués de la ville. En témoignage de leur grand respect, ils reçurent Joseph et Marie chez eux. Joseph et Marie reprirent la route le lendemain et arrivèrent en soirée dans une ville où se célébraient les noces d’une épouse ayant perdu l'usage de la voix suite aux sortilèges de certains magiciens et déviations de l'esprit malin qu’elle n’arrivait plus à ouvrir la bouche.

Quand Marie entra dans la ville en portant Jésus dans ses bras, la muette tendit ses mains vers Jésus quand elle l'aperçut et le prit dans ses bras, le serrant contre elle et lui donnant beaucoup de baisers. Aussitôt la chaine qui retenait sa bouche se rompit, et ses oreilles s'ouvrirent : elle se mit à glorifier Dieu et à le remercier de l'avoir guérie. Il y eut cette nuit-là dans cette ville une grande joie et les habitants crurent en Dieu parce que ses anges étaient descendus chez eux. Joseph et Marie passèrent là 3 jours et furent tenus en grande estime et traités avec considération.

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Ils repartirent chargés de provisions pour le voyage et arrivèrent dans une ville nantie, d’habitants de renom, où ils allèrent passer la nuit. Une femme noble de cette ville était descendue se baigner dans le fleuve, et l'esprit maudit s'était jeté sur elle et s’était enlacé sous forme de serpent autour de son ventre, et depuis il s'étendait chaque nuit sur elle. Voyant Marie porter Jésus dans ses bras, cette femme la pria de porter l’enfant et l'embrasser. Marie consentit et sitôt qu’elle toucha l'enfant, satan sortit en fuyant et elle ne le revit plus. La femme noble et tous les voisins louangèrent notre seigneur Jésus et elle les remercia avec générosité. Le lendemain elle prit une eau parfumée pour laver Jésus et elle conserva l’eau. Une jeune fille au corps couvert d'une lèpre blanche fut immédiatement guérie après s’être lavée avec cette eau. Le peuple dit :

― Il n'y a aucun doute que cet enfant, avec Joseph et Marie, sont des dieux qui paraissent comme de simples mortels !

Comme ils se préparaient à partir, la jeune fille guérie de la lèpre les pria de les accompagner.

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Ils arrivèrent dans une ville où était un puissant prince dont le palais était proche de l'hôtellerie où ils allaient. S'étant approchée de l'épouse du prince par la suite, et la trouvant dans les larmes et la tristesse, la jeune fille lui demanda la cause de sa douleur, celle-ci lui répondit :

― Ne t'étonne pas de me voir dans l'affliction, je suis victime d’une si grande calamité que je n'ose raconter à personne.

― Si tu me dis quel est ton mal, peut-être trouveras-tu le remède auprès de moi, dit la jeune fille.

― Ne révèle ce secret à personne. J'ai épousé un prince dont la domination, pareille à celle d'un roi, s'étend sur de vastes états. Après avoir vécu avec lui longtemps sans postérité, je conçus enfin mais donnais naissance à un enfant lépreux qu’il n’a pas reconnu comme étant à lui et m'a dit : Fais mourir cet enfant ou donne-le à une nourrice qui l'élève dans un lieu si éloigné qu’on en entende jamais parler, et reprends ce qui est à toi, car je ne te reverrai jamais. C'est pourquoi je suis dans la douleur et le regret par tant frappée de calamité, je pleure sur mon enfant et sur mon mari, dit la femme du prince.

― Ne t'ai-je pas dit que j'ai trouvé un remède pour toi ! Moi aussi j'étais atteinte de la lèpre mais j'ai été guérie par une faveur de Dieu grâce à Jésus, le fils de Marie.

La femme lui demanda où était ce Dieu dont elle parlait. La jeune fille répondit :

― Il est dans la même maison où nous sommes.

― Comment peut-il se faire ? Où est-il ?

― Voici Joseph et Marie. L'enfant avec eux est Jésus, c'est lui qui m'a guérie de mes souffrances, dit la jeune fille.

― Comment t'a-t-il guérie, est-ce que tu me le diras ?

― J'ai reçu l'eau dans laquelle il s’est lavé et dès que je l'ai versée sur mon corps, ma lèpre a disparu.

La femme du prince se leva pour inviter Joseph et Marie chez elle et prépara un grand festin à Joseph dans une splendide salle. Le lendemain elle prit de l'eau parfumée pour laver Jésus et avec l’eau qu'elle avait conservée, elle lava son fils qui guérit de la lèpre. Elle chanta des louanges à Dieu et lui rendit grâces en disant :

― Heureuse la mère qui t'a engendré Jésus ! L'eau qui baigne ton corps prend part à la même nature que toi, et guérit les maladies !

Elle offrit de riches présents à Marie et la traita avec grande considération.

===

Comme ils approchaient d'une ville, ils aperçurent 3 femmes qui versaient beaucoup de larmes en quittant une tombe. Marie dit à la jeune fille qui les accompagnait :

― Demande-leur qui elles sont, quel malheur leur est arrivé ?

Elles ne firent pas de réponse à la jeune fille mais elles se mirent à l'interroger à leur tour, disant :

― Qui êtes-vous et où allez-vous ? Déjà le jour est tombé et la nuit s'avance.

― Nous sommes des voyageurs et nous cherchons une hôtellerie où passer la nuit, répondit la jeune fille.

― Accompagnez-nous pour passer la nuit chez nous.

Ils suivirent ces femmes et entrèrent dans une maison neuve et ornée, garnie de différents meubles. C'était la saison d’hiver, la jeune fille entra dans la chambre de ces femmes et les trouva qui pleuraient et se lamentaient encore, et à côté d'elles un mulet couvert d'une housse de soie devant lequel était placé du fourrage ; elles lui donnaient à manger et l'embrassaient. Et la jeune fille dit :

― Maitresses, que ce mulet est beau !

― Ce mulet que tu vois est notre frère, né de la même mère que nous. Notre père nous a laissé de grandes richesses à sa mort, nous n'avions que ce seul frère et cherchions à lui faire un mariage convenable. Mais des femmes remplies d'esprit de jalousie lui ont jeté des sortilèges à notre insu. Et une certaine nuit, un peu avant le point du jour, bien que les portes de notre maison étaient fermées, nous avons vu que notre frère avait été changé en mulet, tel que tu le vois à présent. Nous sommes livrées à la tristesse, car nous n'avons plus notre père pour nous consoler. Nous n'avons oublié aucun sage au monde, aucun magicien ou enchanteur, nous avons eu recours à tous, mais nous n'en avons retiré aucun profit. C'est pourquoi toutes les fois que nos coeurs se gonflent de tristesse, nous nous levons pour aller sur la tombe de notre père avec notre mère que voici, et nous revenons après y avoir pleuré, dirent-elles en pleurant.

― Prenez courage et cessez de pleurer ! Le remède de vos maux est proche et même avec vous, au milieu de votre maison. J'étais lépreuse, mais après avoir vu cette femme et ce petit enfant nommé Jésus qui est avec elle, j’ai versé sur mon corps l'eau dans lequel sa mère l'a lavé, et j'ai été purifiée, dit la jeune fille. Je sais qu'il peut aussi mettre une fin à votre malheur. Levez-vous pour vous approcher de Marie, conduisez-la chez vous et révélez-lui le secret dont vous m'avez parlé, en la suppliant d'avoir compassion de vous.

Dès qu’elles entendirent ces paroles de la jeune fille, elles s'empressèrent auprès de Marie et l'amenèrent chez elles. Elles lui dirent en pleurant :

― Maitresse Marie, prends pitié de tes servantes, car notre famille est dépourvue de son chef et nous n'avons ni père ni frère qui entre ou sorte devant nous. Ce mulet que tu vois est notre frère, des femmes l'ont mis dans cette condition par leurs sortilèges : nous te prions donc d'avoir pitié de nous…

Touchée de compassion, Marie souleva Jésus et le plaça sur le dos du mulet, elle pleura, ainsi que les femmes, et dit :

― Hélas mon fils ! Guéris ce mulet par l’effet de ta grande puissance pour que cet homme recouvre la raison dont il a été dépourvu.

À peine ces mots sortis de la bouche de Marie, le mulet reprit aussitôt forme humaine sous les traits d'un beau jeune homme sans difformité. Sa mère, ses soeurs, et lui révérèrent Marie, élevèrent l'enfant au-dessus de leurs têtes, l'embrassèrent en disant :

― Heureuse ta mère, Jésus sauveur du monde ! Heureux les yeux qui se réjouissent de bonheur à ta vue !

Les deux soeurs dirent à leur mère :

― Notre frère a repris sa forme première grâce à l'intervention du Seigneur et des bons avis de cette jeune fille qui nous a conseillé de faire appel à Marie et son Fils. Et puisque notre frère n'est pas marié, nous pensons qu'il est convenable qu'il épouse cette jeune fille.

Elles firent cette demande à Marie qui consentit et firent des préparatifs splendides pour la noce. La douleur fut changée en joie, les pleurs firent place aux rires ; elles ne faisaient que chanter et s’égayer par l'excès de leur bonheur. Ornées de vêtements magnifiques et de joyaux, elles célébrèrent Dieu par des louanges, disant :

― Jésus, Fils de Dieu qui a changé notre chagrin en bonheur, et nos larmes en cris de joie !

Joseph et Marie demeurèrent 10 jours en ce lieu. Ils partirent comblés de témoignages de dévotion de toute cette famille qui s'en retourna après leur avoir dit adieu en versant des larmes, surtout la jeune fille.

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Ils arrivèrent près d'un désert, et sachant qu'il était infesté de voleurs ils se préparèrent à le traverser durant la nuit. Voici tout à coup ils aperçurent 2 voleurs qui dormaient et près d'eux une foule d'autres voleurs plongés dans le sommeil, compagnons de ces gens. Ces 2 voleurs se nommaient Titus et Dumachus, le premier dit à l'autre :

— Laisse je te prie ces voyageurs aller en paix avant que nos compagnons les aperçoivent.

Dumachus refusa et Titus lui dit :

— Reçois de moi 40 drachmes et prends ma ceinture en gage.

Il la lui présenta dans le même temps, le priant de ne pas appeler ni donner l'alerte. Voyant ce voleur si bien disposé à leur rendre service, Marie lui dit :

— Dieu te soutienne de sa main droite et qu'il t'accorde la rémission de tes péchés.

Et le seigneur Jésus dit à Marie :

— Dans 30 ans les juifs me crucifieront à Jérusalem et ces 2 voleurs seront mis en croix à mes côtés, Titus à ma droite et Dumachus à ma gauche. Et ce jour-là ma mère, Titus me précédera dans le Paradis.

— Que Dieu détourne de toi de semblables choses, mon fils.

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Ils allèrent vers une ville d’idoles. Alors qu’ils approchaient, elle fut changée en un tas de sable. Ils vinrent ensuite à un sycomore, qu’on appelle aujourd'hui Matarea, et le seigneur fit paraître à cet endroit une fontaine où Marie lava sa tunique. Le baume que produit ce pays vient de la sueur qui coula des membres de Jésus. Ils se rendirent à Memphis. Ayant vu pharoh, ils demeurèrent en Égypte 3 ans. Le seigneur fit beaucoup de miracles qui ne sont pas consignés ni dans l’Évangile de l'enfance, ni dans tout l’Évangile. Après 3 ans, ils quittèrent l’Égypte et revinrent en Judée. Lorsqu'ils en furent près Joseph redouta d’y entrer, car il apprit qu'Hérode était mort et que son fils Archélaus lui avait succédé. L'ange de Dieu lui apparut et dit :

— Joseph, va dans la ville de Nazareth et fais-y ta demeure.

JUDÉE

Lorsqu'ils arrivèrent à Bethléem, il y avait des maladies graves et difficiles à guérir qui attaquaient les yeux des enfants et beaucoup périssaient. Une femme qui avait un fils près de mourir, l’amena à Marie, la trouvant qui baignait Jésus.

— Vois Marie comme mon fils souffre cruellement, dit-elle.

— Prends un peu de cette eau dans laquelle j'ai lavé mon fils et verse-la sur ton fils.

La femme fit comme Marie lui dit. Son fils s'endormit après avoir été très agité mais il fut totalement rétabli à son réveil. Pleine de joie la femme revint trouver Marie.

— Rends grâce à Dieu de ce qu'il a guéri ton fils, lui dit Marie.

Cette femme avait une voisine dont l'enfant était atteint de la même maladie, ayant les yeux presque totalement fermés, il criait de souffrance nuit et jour. Celle dont le fils fut guéri lui dit :

— Pourquoi n’amènes-tu pas ton fils à Marie comme je lui ai amené le mien qui était à l’agonie avant d’être guéri par l’eau où Jésus s'est baigné.

Cette deuxième femme alla prendre de cette eau et dès qu'elle la versa sur son fils, son mal cessa aussitôt. Elle porta son fils parfaitement guéri à Marie, qui lui recommanda de rendre grâce à Dieu et ne rien dire à personne de ce qui est arrivé.

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Il y avait dans la même ville 2 femmes mariées au même homme et chacune d’elles avait un fils malade. Marie, l'une de ces femmes, se leva pour porter son fils nommé Kaljufe [Caleb, Voltaire 1818] à Marie, la mère de Jésus. Elle lui présenta une très belle nappe et lui dit :

— Reçois de moi cette nappe Marie et donne-moi un de tes langes en échange.

La mère de Kaljufe fit une tunique de ce lange et en revêtit son fils qui fut guéri. Mais l'enfant de sa rivale mourut le même jour et il en résulta de grandes rivalités entre ces 2 femmes. Chacune son tour s'acquittait des travaux ménagers durant une semaine. Quand le tour de Marie, mère de Kaljufe, arriva, elle s'occupait à faire chauffer le four pour cuire du pain et partit chercher de la farine, laissant son enfant près du four. Voyant l'enfant seul, sa rivale le prit et le jeta dans le four embrasé, et s'enfuit. Quand Marie revint, elle vit son enfant au milieu du four qui riait : le four était froid comme si aucun feu n’avait été allumé. Elle le retira et l’amena à la vierge Marie, lui racontant ce qui s'était passé.

— Tais-toi, je crains pour toi si tu rapportes ces choses, lui dit Marie.

La rivale alla ensuite puiser de l'eau au puits, voyant Kaljufe qui jouait là sans personne alentour, elle prit l'enfant et le jeta dans le puits. Des hommes venus chercher de l'eau virent l'enfant assis à la surface de l'eau, sans mal. Ils descendirent des cordes pour l’en retirer et furent dans l’admiration. Ils firent honneur à cet enfant comme à un dieu. Sa mère l’amena à Marie et dit en pleurant :

— Maitresse, vois ce que ma rivale fait à mon fils : elle l'a fait tomber dans le puits. Il n'y a pas de doute pour moi qu'elle lui cause un jour sa mort.

— Dieu seul punira le mal qui t'a été fait, répondit Marie.

Peu de temps après, la rivale alla puiser de l'eau, ses pieds se prirent dans la corde de sorte qu'elle tomba dans le puits, et lorsqu'on accourut pour lui porter secours, on la retrouva avec la tête fracassée. Elle mourut de manière fatale. La parole du sage s'accomplit en elle : Ils ont creusé un puits, mais ont jeté la terre d’en haut et sont tombés dans le trou qu'ils ont préparé. (Proverbes 26.27)

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Une femme de la même ville avait 2 enfants, tous deux malades : l'un mourut et l'autre près de la mort. Sa mère le prit dans ses bras et l’amena à Marie, et lui dit en pleurant abondamment :

― Viens à mon secours maitresse, assiste-moi ! J'avais deux fils, j’en ai perdu un, et je vois que l'autre est sur le point de mourir. Vois comme j'implore la miséricorde du Seigneur : Vous Seigneur qui êtes clément et plein de compassion, qui m'avez donné 2 fils, mais vous avez rappelé l'un d'eux à vous, laissez-moi l'autre au moins…

Témoin de sa grande douleur, Marie eut pitié d'elle et dit :

— Place ton enfant dans le lit de mon fils, couvre-le de ses vêtements.

Les yeux appesantis par la mort, l’enfant fut déposé dans le lit de Jésus. Il les rouvrit aussitôt et appela sa mère pour demander du pain et il en mangea dès qu’on lui donna.

— Je sais maintenant que la vertu de Dieu habite en toi Marie au point que ton fils guérit les enfants aussitôt qu'ils l'ont touché, dit sa mère.

L'enfant guéri est ce Bartélémi dont parle l'Évangile.

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Il y avait dans cette ville une femme ayant un fils dénommé Judas que satan tourmentait : à chaque fois il voulait mordre ceux qui étaient près de lui, ou s'il était seul il mordait ses mains et ses bras. La mère de ce malheureux entendit parler de Marie et de son fils Jésus. Elle prit son fils dans ses bras et se leva pour l’amener à Marie. Dans le même temps, Jacques et Joseph avaient emmené Jésus pour jouer dehors avec les autres enfants.

Ils étaient assis hors de la maison et Jésus avec eux. Judas vint s'asseoir à droite de Jésus quand satan commença comme souvent à l'agiter et cherchait à mordre Jésus, mais ne pouvant l'atteindre, il lui donna un coup au côté droit.Jésus se mit à pleurer et satan sortit aussitôt de cet enfant sous forme d'un chien enragé. L’enfant est ce Judas Iscariot qui trahit Jésus, et le côté qu'il frappa fut celui que les juifs percèrent d'un coup de lance.

NAZARETH

À l’âge de 7 ans, Jésus jouait avec d'autres enfants de son âge avec la boue, s’amusant à faire diverses images d'animaux, loup, âne, oiseau. Chacun se vantait de son ouvrage et s'efforçait de l'élever au-dessus de celui de ses camarades. Jésus dit aux enfants :

— Je vais donner ordre aux images que j'ai faites de marcher.

Jésus ordonna aux images de marcher et elles se mirent aussitôt à avancer et revinrent quand il leur dit de revenir. Les enfants lui demandèrent s'il était le fils du Créateur.

Il avait aussi fait des images d'oiseaux passereaux qui se mirent à voler quand il leur dit de voler et qui s'arrêtèrent quand il leur dit de s'arrêter. Elles mangèrent et burent ce qu’il leur présenta à boire et à manger. Rentrés chez leurs parents, les enfants leur racontèrent ce qu'ils avaient vu, mais ils dirent que c’était un enchanteur, d’éviter d'être avec lui, de fuir et ne plus jouer avec lui.

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Un jour que Jésus alla sur la place, il vit que les enfants s’étaient réunis pour jouer et voulut se joindre à eux, mais ils partirent se cacher de lui. Jésus alla à la porte d'une maison et demanda à des femmes qui se tenaient debout à l'entrée où les enfants étaient allés. Et comme elles répondirent qu'il n'y en avait aucun dans la maison, Jésus dit :

— Et que voyez-sous cette voûte !?

Elles dirent que c'étaient des béliers de 3 ans. Et Jésus s'écria :

— Sortez béliers et venez vers votre berger !

Les enfants sortirent sous forme de béliers et sautèrent autour de lui. Ces femmes furent saisies de stupeur et révérèrent Jésus en disant :

— Seigneur Jésus, fils de Marie, bon berger en Israel ! Aie pitié de tes servantes qui ne doutent pas ici de ta présence. Que tu sois venu pour guérir non pour perdre !

Jésus répondit que les enfants d'Israel étaient comme des éthiopiens parmi les nations. (Amos 9.7)

— Tu connais toutes choses et rien ne t'est caché, dirent les femmes. Nous espérons et te demandons miséricorde pour rendre à ces enfants leur ancienne forme.

— Venez enfants et allons jouer !

En présence de ces femmes ces béliers reprirent aussitôt leur forme d'enfants.

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Un certain jour, jouant et courant avec les autres enfants, Jésus passa devant la boutique d'un teinturier nommé Salem. Il avait dans sa boutique des tissus appartenant à grand nombre d'habitants qu’il se préparait à teindre de diverses couleurs. Jésus entra dans sa boutique, prit tous ces tissus et les jeta dans la chaudière. Salem poussa de grands cris en voyant les tissus perdus et réprimanda Jésus :

— Qu'as-tu fait, fils de Marie ? Tu as fait du tort, à moi et mes concitoyens, pour chacun qui demande la couleur qui lui convient ! Toi tu es venu et tu as tout perdu.

— Quel tissu veux-tu changer la couleur, et je la changerai.

Quand il retira les tissus de la chaudière, chacun était teint de la couleur que le teinturier souhaitait. Les juifs témoins de ce miracle glorifièrent le pouvoir de Dieu.

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Joseph parcourait la ville entière, appelé pour fabriquer des portes, des cribles ou des coffres. Jésus était avec lui partout où il allait. Un jour le roi de Jérusalem [Hérode, Voltaire 1818] le fit appeler et dit :

— Joseph, je veux que tu me fasses un trône de la dimension de l’endroit où j'ai l’habitude de m'asseoir.

Joseph mit aussitôt la main à l'ouvrage et passa 2 ans au palais jusqu'à ce qu'il eût achevé de faire ce trône. Mais quand il fut placé où il devait être, il manquait 2 spithames de chaque côté. Redoutant le courroux du monarque, Joseph ne put manger et se coucha à jeûne. Jésus lui demanda la raison de sa crainte et il répondit :

― L'ouvrage sur lequel j'ai travaillé 2 ans entiers est gâté.

— Reviens de ta frayeur et ne perds pas courage ! Prends ce côté du trône et moi l'autre pour l'amener à la bonne mesure.

Joseph fit ce que dit Jésus, chacun tirant fortement de son côté, et le bois se mit à la dimension exacte qu’il souhaitait. Ce trône était fabriqué avec un bois remarquable par ses formes diverses, qui existait du temps de Salomon.

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Au mois d'adar, Jésus réunit les enfants et les agença comme un roi. Ils avaient étendu leurs vêtements par terre pour qu'il s’y assit et avaient posé sur sa tête une couronne de fleurs et ils s'étaient rangés, à sa droite et à sa gauche, comme des satellites qui accompagnent un roi. Quand quelqu’un passait, les enfants le forçaient à s'arrêter en disant :

— Viens et vénère le roi afin d’avoir un heureux voyage !

Sur ces entrefaites, des hommes arrivèrent emportant un enfant sur une civière. Cet enfant avait été avec ses camarades sur la montagne chercher du bois, et ayant trouvé un nid de perdrix, quand il y mit la main pour en retirer les oeufs, un serpent caché dans le nid le mordit. Il appela ses compagnons à son secours mais à leur arrivée ils le trouvèrent comme mort étendu sur la terre. Les gens de sa famille l’emportaient à la ville lorsqu’arrivés à l'endroit où le seigneur Jésus trônait comme un roi entouré des autres enfants de sa cour. Les enfants allèrent au-devant de ceux qui portaient le mort et leur dirent :

— Venez saluer le roi !

Ils ne voulaient pas approcher à cause du chagrin éprouvé mais les enfants les forcèrent à venir. Et quand ils furent devant Jésus, qui leur demanda pourquoi ils portaient cet enfant, ils répondirent qu'un serpent l'avait mordu. Le seigneur Jésus dit aux enfants :

— Allons tuer ce serpent ensemble.

Les parents de l'enfant sur le point de trépasser prièrent les autres enfants de les laisser aller, mais ceux-ci répondirent :

— N'avez-vous pas entendu ce que le roi a dit : Allons tuer le serpent ! Vous devez obéir à ses ordres.

Malgré leur opposition, ils firent rebrousser chemin à la civière et lorsqu'ils furent arrivés auprès du nid, le seigneur Jésus dit aux enfants :

— N'est-ce pas là que se cache le serpent ?

Eux ayant répondu oui, le serpent fut appelé par le seigneur Jésus, et il sortit aussitôt se soumettre à lui. Jésus lui dit :

— Va sucer tout le poison que tu as répandu dans les veines de cet enfant.

Le serpent rampa et reprit tout le poison répandu. Alors le seigneur le maudit et il se déchira et mourut aussitôt. Jésus toucha l'enfant de sa main et il guérit. Comme il se mettait à pleurer, le seigneur Jésus lui dit :

— Cesse tes pleurs parce que tu seras mon disciple.

Cet enfant était Simon le zélote dont il est fait mention dans l'Évangile.

===

Un jour que Joseph avait envoyé son fils Jacob Jacques ramasser du bois. Le seigneur Jésus se joint à lui comme compagnon. Quand ils furent arrivés à l'endroit où le bois était, tandis que Jacob en ramassait, une vipère le mordit et il se mit à crier et pleurer. Le voyant dans cet état, le seigneur Jésus s'approcha de lui et souffla à l'endroit où il avait été mordu et Jacob guérit sur-le-champ.

===

Un jour que Jésus était avec des enfants à jouer sur un toit, l'un de ces enfants tomba et mourut sur le coup. Les autres enfants s'enfuirent, et seul le seigneur resta sur le toit. Les parents du mort arrivèrent et dirent à Jésus :

— Est-ce toi qui as jeté notre fils du haut du toit ?

Comme il déclinait, ils répétèrent encore plus fort :

— Notre fils est mort, voici celui qui l'a tué !

— Ne m'accusez pas d'un crime dont vous n’apportez aucune preuve. Demandons lui-même à cet enfant de mettre la vérité au grand jour.

Jésus descendit et se plaça près de la tête du mort, et dit à haute voix :

— Zénon Zénon, qui t'a jeté du haut du toit ?

― Ce n'est pas toi seigneur qui a causé ma chute mais quelqu'un m'a fait tomber, répondit le mort.

Jésus demanda aux assistants de porter attention à ces paroles. Tous ceux présents louangèrent Dieu pour ce miracle.

===

Un jour que Marie avait demandé à Jésus d'aller lui chercher de l'eau à un puits, alors qu'il s’acquittait de cette tâche, la cruche déjà pleine se brisa. Jésus étendit son manteau et emporta l'eau recueillie à sa mère. Elle fut en admiration et conserva dans son coeur tout ce qu'elle voyait.

===

Un jour le seigneur joua avec d'autres enfants sur le bord de l'eau à creuser des rigoles pour faire écouler l'eau et former de petits bassins. Le seigneur avait aussi fait avec la terre 12 petits oiseaux qu’il avait placés autour de son bassin, 3 de chaque côté. C'était un jour de sabat. Le fils de Hanon le juif vint et les voyant ainsi occupés, leur dit :

— Comment pouvez-vous faire des figures de boue le jour de sabat ?

Et il se mit à détruire leurs bassins. Le seigneur étendit les mains sur les oiseaux qu'il avait faits et ils s'envolèrent en gazouillant. Quand le fils de Hanon le juif s'approcha pour détruire le bassin que Jésus avait creusé, l'eau disparut. Le seigneur dit :

— Vois comme cette eau s’est desséchée, il en sera également de ta vie.

Aussitôt l'enfant se dessécha.

===

Un soir alors que Jésus rentrait du bois avec Joseph, un enfant courut devant lui et le bouscula avec violence ; le seigneur en fut presque renversé et dit à cet enfant :

— Comme tu m'as poussé, tombe et ne te relève pas.

À l'instant l'enfant tomba par terre et expira.

===

Il y avait à Jérusalem un homme nommé Zaché qui instruisait la jeunesse, il dit à Joseph :

— Pourquoi ne m'envoies-tu pas Jésus pour apprendre les lettres ?

Joseph voulut se conformer à cet avis, et après qu’il en convint avec Marie, ils menèrent l'enfant vers le rabin. Quand celui-ci le vit, il écrivit l’alphabet et lui dit de prononcer aleph. Quand Jésus l'eut fait, il lui demanda de dire bet. Alors Jésus dit :

— Dis-moi d'abord que signifie la lettre aleph, alors je prononcerais bet.

Le rabin se disposait à le frapper quand Jésus lui expliqua le sens des lettres aleph et bet : quelles sont les lettres à la forme droite et celles qui sont obliques, lesquelles sont doubles, lesquelles sont accompagnées de points et celles qui en manquent, pourquoi telle lettre en précède une autre, etc. Il dit beaucoup de choses que le rabin n'avait jamais entendues ni lues dans aucun livre. Et Jésus dit au maître :

— Porte attention à ce que je vais te dire.

Il se mit à réciter clairement et distinctement aleph, bet, gimel, dalet, jusqu'à la fin de l'alphabet hébraïque. Le rabin fut dans l'admiration et dit :

— Je crois que cet enfant est né avant Noah Noé ! Tu m'as conduit pour instruire un enfant qui en sait plus que tous les docteurs de loi. Ton fils n'a aucun besoin de mon enseignement.

===

Ils le conduisirent à un rabin plus savant qui lui demanda :

— Dis aleph.

Lorsqu'il eut dit aleph, le rabin lui prescrivit de prononcer bet. Jésus répondit :

— Dis-moi la signification de la lettre aleph et je prononcerai alors bet.

Le maître irrité leva la main pour le frapper, et aussitôt sa main se dessécha et il mourut. Joseph dit à Marie :

— Dorénavant il ne faut plus laisser l'enfant sortir de la maison, car quiconque s'oppose à lui est frappé de mort.

Lorsqu'il eut l'âge de 12 ans, ils le conduisent à Jérusalem à l'époque de la fête. Puis la fête étant terminée, ils s'en retournèrent. Jésus resta dans le Temple parmi les docteurs et les anciens et les érudits des fils d'Israel qu'il interrogea sur différents points de la science. Il leur répondait à son tour et leur demanda :

— De qui le messie est-il fils ?

— Il est fils de David, répondirent-ils.

Pourquoi donc David l’appelle-t-il son seigneur par l'Esprit quand il dit : Le Seigneur dit à mon seigneur, assied-toi à ma Droite pour que Je mette tes ennemis sous tes pieds. (Psaumes 110.1). Un des chefs des docteurs l'interrogea :

— As-tu lu les livres saints ?

— J'ai lu les livres et ce qu'ils contiennent.

Il leur expliqua alors les Écritures : les lois, les préceptes, les statuts, et les mystères renfermés dans les livres des prophètes, des choses que l'intelligence d’aucune créature ne peut comprendre. Ce chef des docteurs dit :

— Je n'ai jamais vu, ni entendu pareille instruction ! Qui cet enfant peut-il être ?

Il se trouvait là un docteur savant en astronomie qui demanda à Jésus s'il avait étudié la science des astres. Jésus lui répondit en exposant le nombre des sphères et des corps célestes, leur nature et leurs oppositions, leur aspect trine, quadra et sextile, leur progression et mouvement rétrograde, le pronostique du comput, et des choses que la raison d'aucun homme n'a scrutées. Il y avait aussi parmi eux un philosophe savant en médecine et dans les sciences naturelles qui demanda à Jésus s'il avait étudié la médecine. Le seigneur lui exposa la physique, la métaphysique, l'hyperphysique et l'hypophysique, les vertus du corps, les humeurs et leurs effets ; le nombre des membres et des os, des artères et des nerfs ; les divers tempéraments au chaud, sec, froid, humide et leurs résultats ; les opérations de l'âme dans le corps, ses sensations et ses vertus ; les facultés de la parole, colère, désir, la congrégation et la dispersion, des choses que l'intelligence d'aucune créature n'a pu saisir. Ce docteur se leva et honora Jésus en disant :

— Désormais seigneur, je serai ton disciple servant.

Tandis qu'ils parlaient, Marie survint avec Joseph qui cherchaient Jésus depuis 3 jours. Elle le vit assis parmi les docteurs, les interrogeant et répondant alternativement. Elle dit :

— Mon fils, pourquoi avoir agi ainsi à notre égard ? Ton père et moi t'avons cherché avec beaucoup de peine.

— Pourquoi me cherchez-vous ? Ne savez-vous pas qu'il convient que je demeure dans la maison de mon Père ?

Ils ne comprirent pas la parole qu'il adressait. Les docteurs demandèrent à Marie s'il était son fils, et ayant répondu que oui, ils s'écrièrent :

— O heureuse femme qui a enfanté un tel enfant !

Jésus revint avec eux à Nazareth et leur fut soumis en toutes choses. Sa mère conservait toutes ces paroles dans son coeur. Le seigneur Jésus profitait en taille, en sagesse, et en grâce devant Dieu et devant les hommes. Dès ce jour il commença à cacher ses miracles et ses mystères jusqu'à ce qu'il ait accompli sa 30e année jusqu’à ce que son Père révèle publiquement sa mission aux abords du Jourdain d’une Voix venue du ciel qui fit entendre ces mots :

— C’est mon Fils bien-aimé en qui Je me complais !

Et l’Esprit apparut sous la forme d'une blanche colombe.


MIRACLES D’ENFANT | Patrologia Orientalis, tomes 12, 14 et 17, trad. Grébaut, mss (guèze) Abbadie Paris 168-226 (2 feuillets), ms British Museum Orient. 623-624-712 (22 feuillets), ms Tubingue Manoscritti ed opere abissine (1 feuillet)

Au nom du Père, du Fils, et de l’Esprit : un seul Dieu. Avec le secours et l'assistance de Dieu tout-puissant, nous commençons à écrire le livre des miracles de notre sauveur, maître et seigneur Jésus, appelé l’Évangile de l'enfance.

Il y avait un homme ayant beaucoup de boeufs, qui aimait l’aumône et attendait la venue du messie, le salut d’Israel. Des voleurs, gens de la haute-ville de Jérusalem, vinrent et volèrent beaucoup de ses boeufs. Cet homme habitait dans le voisinage de la ville de Nazareth où se trouvait Jésus et sa mère. Quand il sut le vol de ses boeufs, il rendit grâce au Seigneur, disant :

— Béni est le Seigneur Dieu d’Israel qui me les avait accordés, lui-même m’a donné, lui-même m’a repris, comme dit Job dans l’épreuve. (Job 1.21)

Joseph rencontra Tetmena et dit :

— Je te vois triste.

Il lui dit au sujet de ses boeufs volés, et Joseph répondit :

— Viens avec moi vers Jésus qui te dira qui a volé tes boeufs.

Il alla avec Joseph. Quand Jésus le vit, il lui dit avant même d’entendre son histoire :

— O Tetmena, voici que ton histoire m’est parvenue comment tu as rendu grâce au Seigneur quand tu as été éprouvé. Ne sois plus triste, viens avec moi pour te montrer les hommes qui ont volé tes boeufs, qui sont derrière le Mont Tabor.

Tetmena et Joseph allèrent avec Jésus, et lorsqu’ils furent arrivés derrière le Mont Tabor, ils trouvèrent les voleurs, n’ayant pas de possibilité de fuir devant ou derrière. Jésus leur dit :

— Pourquoi avez-vous fait ce qui ne convient pas en transgressant la loi ?

— Nous avons péché : pardonne-nous, dirent-ils.

===

Jésus alla avec Joseph et Marie à la ville de Tibériade pour trouver ce qu’ils avaient besoin. Jésus laissa Joseph et sa mère quand ils arrivèrent en ville. Il se tenait près du lac de Tibériade lorsque des bateaux arrivèrent au port et un homme sorti de ces bateaux en criant :

— Mes compagnons m’ont volé tout le poisson que j’ai péché cette nuit et me laissent dans la pauvreté !

Ceux de qui le pécheur dit, vous m’avez volé, sortirent aussi et voyant Jésus sur le rivage du lac, ils dirent sans le connaître :

— Agréons ce jeune homme pour juger entre toi et nous !

Ils s’accordèrent et allèrent vers Jésus.

— O jeune homme, voici cet homme qui est un de nos compagnons a pêché plus de poissons que ce que nous avons nous-mêmes pêchés. Tout le poisson qu’il a pêché a été volé et il dit, vous m’avez volé. Juge entre lui et nous, car tu sais que nous t’avons agréé.

— Je ne jugerais pas entre vous enfants d’Israel mais Moshé, qui vous a donné sa loi à cause de la dureté de votre coeur. Moi-même je ne jugerais pas en ce jour.

— Nous agréons ton jugement comme tu souhaites juger entre nous, nous ne transgresserons pas ta parole.

Jésus entra dans le bateau de ces pêcheurs et se tint au milieu d’eux et dit :

— À vous poissons volés je vous dis, retournez dans le bateau de celui qui vous a pêchés.

Les poissons sautèrent du bateau dans le bateau de l’homme qui les avait pêchés. Celui-ci perdit conscience à cause de la grandeur de la surprise, et ses compagnons pêcheurs furent stupéfaits.

===

Un jour que Jésus marchait sur la route, il vit un voleur ayant volé une génisse dans une ville d’Israel avec le propriétaire de la génisse qui l’avait arrêté. Tous deux se disputaient en disant, cette génisse est à moi. Lorsqu’ils virent Jésus passer, l’un dit à l’autre :

— Nous voyons la lumière d’Israel sur le visage de ce jeune homme, ne nions pas qu’il est de la descendance des prophètes : viens et demandons-lui comment faire avec la génisse.

— Je le souhaite aussi, dit l’autre.

Ils allèrent vers Jésus qui se trouvait avec Joseph et Marie et le prièrent de juger avec sagesse entre eux au sujet de la génisse puisque tous deux l’avaient agréé. Jésus leur dit :

— Amenez la génisse vers moi.

Ils amenèrent la génisse et la placèrent devant lui. Jésus dit :

— O génisse, je t’ordonne de parler dans la voix des fils d’homme pour nous dire qui est ton maitre.

Cette génisse parla et s’écria à haute voix :

― O Dieu d’Israel, Créateur des cieux et de la terre, sauveur du monde entier ! En vérité je te dis, je suis la génisse de ce vieillard nommé Kememour fils de Naser. Hier à la 3e heure du jour, ce jeune homme m’a volée d’un pré qui se trouve à Césarée.

Jésus dit au voleur :

— Par ta faute tu as fait un péché dans la tribu d’Israel !

— Pardonne-moi… je suis ton serviteur, fils de ta servante, dit le voleur.

Cet homme crut que Jésus était le Fils du Seigneur vivant éternel ainsi que tous les gens de sa maison. Il demanda à Jésus de lui permettre de devenir son disciple mais Jésus lui dit :

— Quiconque sert le monde ne peut devenir mon disciple.

===

Quand Jésus partit de la ville de Tibériade pour monter à Jérusalem avec Joseph, en passant par la route de Galilée Joseph vit un lion en embuscade sur la route, car il précédait Jésus. Il eut peur et son visage fut changé ; il se retourna vers Jésus, car son intelligence ne savait plus. Quand Jésus vit le vieux Joseph retourner en arrière, il connut sa pensée.

— Qu’es-tu devenu Joseph, quelle chose t’a atteint ? Dit-il.

— J’ai vu un lion en embuscade sur la route, et si je n’étais pas venu vers toi il m’aurait dévoré ! Je me suis échappé de lui d’une manière étonnante, dit Joseph.

― Ne sais-tu pas Joseph que Je-suis est le Créateur de tous les lions et de toutes les bêtes ? N’as-tu pas lu la prophétie du prophète Daniel : Toutes les bêtes de la forêt sont à moi, les animaux de la campagne ainsi que les boeufs. (Daniel 2.38)

Jésus se hâta de prendre Joseph à l’endroit où se trouvait le lion. Il s’approcha de lui et dit :

— À toi lion je te dis, approche près de Joseph et dis-lui qui est Je-suis.

Le lion se leva d’où il se trouvait et se prosterna devant Jésus. Il dit dans la langue des hommes :

― Par ordre du Dieu d’Israel, Roi des rois, auteur de toutes les créatures dont moi-même ai été créé.

Joseph fut stupéfait de voir le lion parler des grandeurs du Seigneur, se prosterna aux pieds de Jésus en disant :

— Aie pitié de moi, Fils du Seigneur !

— Ne t’étonne pas de ce prodige, Joseph, car il te faudra voir de plus grands que celui-ci !

Jésus dit au lion :

— Va-t’en dans le désert hors de la route des passants.

Aussitôt le lion courut rapidement et entra dans le désert. Ils allèrent au Mont Tabor pour lui faire voir sa puissance qu’il n’avait pas vue auparavant.

===

Quand Jésus marchait avec Joseph sur la route de Nazareth, de nombreux habitants de Nazareth s’étaient joints à lui et un homme de Naplouse vint et lui dit en pleurant :

— Montre-toi clément envers moi, o seigneur.

— Qu’es-tu devenu ?

— J’ai un champ que j’ai ensemencé pour donner son impôt à un percepteur samaritain, mais l’eau l’a inondé, lui répondit cet homme. Il me poursuit à cause de son argent, car je ne suis pas un samaritain comme lui mais un homme du peuple, je suis pauvre et n’ai pas la nourriture d’un jour.

— Crois-tu au Seigneur vivant ?

— Moi-même je crois au Seigneur qui a fait toutes créatures, qui est tout-puissant ! Dit l’homme.

— Viens, allons que tu me montres ton champ inondé.

Jésus alla avec cet homme jusqu’à ce qu’il arrive au champ qu’ils trouvèrent être devenu un étang. Le propriétaire du champ pleurait de désespoir et voulut retourner à sa maison. Jésus dit :

— Crois et ne crains pas.

Jésus se tourna vers l’eau au-dessus du champ, la sermonna en disant :

— À toi eau qui te tiens sur le champ je te dis, retourne dans le lieu où tu étais avant.

Aussitôt un nuage brillant comme le soleil flotta sur l’eau devant tous les gens qui se trouvaient là, tandis que cette eau monta sur ce nuage comme la vapeur de fumée. Le champ devint sec et la semence qui s’y trouvait apparut immédiatement d’un beau vert, et fut en épis.

— Peux-tu moissonner le champ ?

— Oui seigneur, maitre du monde entier, lui dit-il en se prosternant aux pieds de Jésus. À ton ordre, tout obéit !

— Lève ta tête et regarde comment est devenue ta semence.

Il vit son champ plein d’épis devenus blancs arrivés à maturité. Jésus lui dit :

— Frotte et mange.

Cet homme frotta des épis et mangea, glorifiant Dieu. Il dit à Jésus :

— Permets-moi de te suivre…

— Garde ta foi pour ne pas renier ce que tu as vu.

Les gens qui étaient là crurent en Jésus. Entré en ville, le propriétaire du champ raconta aux gens ce qui était arrivé et eux aussi crurent. Beaucoup de gens des habitants de Samarie crurent. De son propre gré il devint disciple de Jésus, prêchant et annonçant ces prodiges. Beaucoup de gens des habitants de Samarie et d’Israel crurent grâce à lui.

===

Il y avait beaucoup de lions dans le territoire d’Ascalon au point qu’après le coucher du soleil les gens ne pouvaient pas passer la porte de leur maison. Les gens d’Ascalon allèrent vers Jésus et dirent :

— O maitre, nous savons que le Seigneur t’envoie pour sauver les enfants d’Israel ! Sois clément envers nous qui sommes indignes : chasse les lions qui ravagent notre pays, car nous savons qu’ils écouteront à une parole de ton ordre.

— Je serais clément envers vous à cause de votre supplication envers moi. Retournez dans votre territoire et allez où les lions sont réunis et dites-leur : Lions, ne restez pas dans ce territoire et ne ravagez rien qui s’y trouve.

Les gens d’Ascalon retournèrent à leur territoire et un homme nommé Nathanael, de Cana de Galilée, alla où les lions étaient réunis et leur dit ce que Jésus avait dit. Quand il leur eut déclaré, un nombre innombrable de lions vinrent près de lui. Il étendit la main pour les réprimander, disant :

— Partez de ce territoire et n’y entrez plus comme vous l’ordonne Jésus le sauveur du monde, car lui-même ne vous refusera pas votre nourriture.

Les lions inclinèrent leur tête ensemble, se prosternèrent vers Nathanael, qui était un des disciples de Jésus, et les lions quittèrent aussitôt ce territoire. Quant aux gens d’Ascalon, leur foi fut affermie.

Baptême des païens. Jésus était assis sur une chaire placée en plein air pour préparer les aspirants au baptême, et les disciples les baptiser. La cuve était disposée dans une citerne servant à prendre des bains, dans laquelle entraient ceux qu'on devait baptiser, remplie d'eau jusqu'à une certaine hauteur. Les disciples avaient apporté les robes qu'ils avaient roulées autour d'eux. On les revêtait pendant le baptême. Après la cérémonie on mettait encore par dessus une espèce d'étole avec des franges. La plupart qui reçoivent aussi le baptême sont très jeunes et de très âgés vieillards. Plusieurs sont refusés jusqu'à ce qu'ils aient changé de vie. Jésus guérit plusieurs malades, fiévreux et hydropiques, qui avaient été apportés sur des civières. Il n'y a pas chez les païens autant de possédés que chez les juifs. Jésus bénit aussi l'eau que l'on buvait ici, qui n'était pas bonne, elle était trouble et saumâtre.Emmerich, tome 3 (chap.8)
Ce sadducéen est mort et restera mort. Atharoth, à deux lieues de Samarie, était comme un chef-lieu pour les sadducéens et de ceux qui y habitaient lors de la persécution des disciples après la pâque : ils en avaient arrêté plusieurs à l'exemple des pharisiens de Gennabris et les avaient tourmentés par leurs interrogatoires. Quelques-uns de ces sadducéens avaient déjà espionné Jésus pendant ses instructions dans l'hôtellerie voisine de Sichar lorsqu’il avait blâmé la dureté des pharisiens et des sadducéens face aux samaritains. Ils avaient alors formé le projet d'induire Jésus en tentation et l'avaient engagé à célébrer le sabbat à Atharoth. Mais il connaissait leurs premières manoeuvres et avait continué son chemin vers Ghinéa. Après s'être consultés avec les pharisiens de cet endroit, ils lui envoyèrent des messagers samedi matin, puisqu'il avait, disaient-ils, si bien prêché sur la charité et si souvent répété qu'on doit aimer son prochain comme soi-même : il devait venir à Atharoth guérir un malade, que s'il leur faisait ce miracle, ils voulaient croire en lui ainsi que les pharisiens de Ghinéa, et propager sa doctrine dans le pays. Jésus connaissait leur malice et leur fourberie. L'homme dont ils parlaient gisait mort depuis déjà plusieurs jours et ils affirmaient devant tous les habitants de la ville qu'il était plongé dans l'extase. Même sa femme ne savait pas qu'il fût mort. Si Jésus le ressuscitait, ils auraient nié qu'il fût mort. Ils vinrent donc au-devant de Jésus et le conduisirent devant la maison du défunt. Cet homme avait été un des principaux sadducéens et avait intrigué très activement contre les disciples. Ils l’apportèrent dans la rue sur une litière quand Jésus arriva. Une quinzaine de sadducéens et tout le peuple se tenaient autour de lui : le corps, qui avait belle apparence, fut ouvert et embaumé pour tromper Jésus, mais Jésus leur dit :Cet homme est mort et restera mort. Mais ils dirent qu'il était seulement ravi en esprit, et s'il était mort il venait de mourir à l'instant. Jésus reprit : Il a nié la résurrection et il ne ressuscitera pas ici. Vous l'avez rempli d'aromates mais voyez quels aromates : découvrez-lui la poitrine. L'un d'eux souleva la peau de la poitrine du mort comme une soupape et il en sortit une quantité de vers qui se tordaient, se pressant les uns les autres. Les sadducéens étaient en colère quand Jésus révéla tout haut les péchés et les malversations de cet homme, et il dit que c'étaient les vers de sa mauvaise conscience, qu'il avait cachée jusque-là, qui lui rongeaient maintenant le coeur. Il fit aussi entendre des paroles menaçantes sur leurs mauvais desseins et fourberie. Il parla sévèrement des sadducéens et annonça le jugement qui allait frapper Jérusalem et tous ceux qui n'accueilleraient pas le salut. Ils remportèrent le mort en toute hâte dans sa maison où s'éleva un affreux tumulte, beaucoup de cris et d'injures. Jésus se dirigea vers la porte avec ses disciples. La populace leur jeta des pierres par derrière : la vue des vers et la divulgation de leur malice les avaient violemment irrités. Quelques person-nes bien intentionnées pleuraient dans la foule de ces mé-chantes gens. Des femmes malades affligées de pertes de sang demeuraient dans une rue voisine, séparées du peuple, implorant Jésus de loin, car en état d'impureté, elles n'osaient s'approcher. Il ne l'ignorait pas, et touché de compassion il passa par leur rue. Quand il fut passé, elles vinrent et baisèrent les traces de ses pas : il se retourna pour les regarder et elles furent guéries.Vie de Jésus Christ par Emmerich, tome. 1 (chap. 12)

 

MIRACLES DU FILS DE DIEU | Patrologia Orientalis, tomes 12, 14 et 17.

Jean baptisait dans le fleuve du Jourdain quiconque venait à lui des enfants d’Israel. Il dit à ses disciples :

— Alors que j’étais dans le sein de ma mère, le Seigneur m’a dit de purifier les hommes en les baptisant baignant dans le Jourdain. Et lorsque je verrais l’eau aller et venir, et devenir chaude, il me fallait savoir que l’agneau du Seigneur est venu, celui dont les prophètes ont prophétisé, qu’il va venir dans le monde effacer les péchés de ses bienaimés, et qui viendrait vers moi pour être baigné.

Un jour que Jean baptisait des hommes, il vit le Jourdain aller et venir en-arrière et l’eau devint chaude comme chauffée au fer. Il retira sa main de l’eau et dit :

— Voici, l’agneau du Seigneur qui efface les péchés du monde est venu ! Il vient au monde après moi mais il était avant moi et tout a eu lieu par lui. Quant à moi qui suis indigne de me baisser et délier la courroie des souliers de ses pieds. Sois clément envers ton serviteur, fils de ta servante, pour l’instruire de tes mystères, seigneur, car tu es Fils du Seigneur vivant éternel !

===

Jésus dit à ses disciples :

— Sachez que le Royaume céleste est proche. Recherchez la voie étroite, et éloignez-vous de la voie large, car beaucoup d’appelés et peu d’élus [peu le font].

Quand il finit d’enseigner ses disciples sur le jugement, il dit :

― Venez, allons au Jourdain pour que vous entendiez la parole du héraut qui prêche la venue de mon avènement. Vous y verrez la lampe du désert. Venez, allons vers l’étoile lumineuse. Vraiment je vous dis, personne de la progéniture de femme n’est plus grand que Jean le baptiste, et son travail comme celui du prophète Élie.
Aujourd’hui je briserai le malin, j’abolirai sa puissance et je le perdrai dans les eaux.
Aujourd’hui les eaux de la terre seront sanctifiées.
Aujourd’hui la prophétie des prophètes s’accomplira.
Aujourd’hui la mer me verra et fuira, le Jourdain me verra et retournera en arrière.
Aujourd’hui le pouvoir du diable sera aboli, aujourd’hui le monde brillera.
Aujourd’hui notre père Adam sera rénové, aujourd’hui sera effacé le péché d’Ève, mère de tous les humains.
Aujourd’hui je vous manifeste ma souveraineté et je vous ferai entendre la voix de mon Père, aujourd’hui je vous ferai voir la force de l’Esprit, aujourd’hui le mystère de la Trinité vous sera révélé.
Aujourd’hui les montagnes et les collines bondiront comme des agneaux, aujourd’hui tous les peuples se réjouiront et applaudiront de leurs mains
Aujourd’hui Jean le fils de la stérile me verra, et son coeur se réjouira.
Aujourd’hui tous les affligés du coeur seront guéris, aujourd’hui la Lumière viendra pour eux qui demeurent dans les ténèbres, aujourd’hui je délivrerai mes semblables qui demeurent dans le shéol.
Aujourd’hui les portes des cieux s’ouvriront, aujourd’hui les premiers se trouveront en arrière et les derniers en avant. Aujourd’hui vous connaitrez qui je suis et d’où je suis venu.
Aujourd’hui le Jourdain exultera avec tous les fleuves.
Aujourd’hui les cieux et la terre brilleront, l’eau amère deviendra douce et les assoiffés s’abreuveront d’eau douce.
Aujourd’hui je rénoverai mes créatures, aujourd’hui le soleil donnera sa lumière.
Ce jour-ci est le jour du Seigneur qu’a mentionné le prophète. (Malachie 4.1)

Lorsqu’il termina d’instruire ses disciples, ils partirent à Béthanie entre Jérusalem et le Jourdain, et passèrent la nuit chez Élazar Lazare. Ils arrivèrent en matinée au fleuve du Jourdain, et quand Jean vit Jésus il se mit à crier :

― Voici l’agneau du Seigneur qui enlève les péchés du monde ! Celui-ci est le Fils du Seigneur qui est venu pour notre salut ! Celui-ci est le roi de gloire sur qui a prophétisé Zacharie, l’unique du Seigneur éternel qui est sans péché. (Zacharie 12.10)

Jésus appela Jean et lui dit :

— Il te faudra accomplir aujourd’hui la loi et devenir témoin que tu as vu ma puissance. Lève-toi et baptise baigne-moi,car le temps est arrivé.

— C’est par toi qu’il faut que je sois baptisé ! Pourquoi es-tu venu te faire baptiser par moi, ton serviteur ? Répondit Jean.

— Jean, il faut te réjouir de mon baptême par moi. N’aie crainte, lorsque tu poseras ta main sur ma tête, je me baptiserai moi-même. Toi, pose ta main sur ma tête et moi je me sanctifierai moi-même. Jean, ne conteste pas mon ordre, car je suis venu dans ce monde accomplir la loi et les prophètes qui ont prophétisé sur moi.

Jésus s’approcha du Jourdain et Jourdain se retira de 20 mètres en arrière et son eau devint chaude comme des charbons.

— Vraiment je vous dis, j’ai vu moi-même le Jourdain fuir devant Jésus, dit l’apôtre Jean.

Jésus réprimanda le fleuve :

— Tiens-toi à ta place au moment de mon baptême et ne fuis pas.

Et l’eau revint à sa place. Ainsi s’accomplit la parole du prophète David : Les eaux t’ont vu et ont eu peur. (Psaumes 77.16). De plus il a dit : Pourquoi as-tu fui mer, et toi Jourdain es-tu retourné en arrière ? (Psaumes 114.3). David prophétisait de la fuite de la mer devant la face du seigneur Jésus venu juger le monde avec sagesse. Jean vit le Jourdain fuir en se retirant en arrière, et revenir à sa place sur l’ordre de Jésus ; il se mit à trembler grandement et se prosterna en disant :

— Seigneur Dieu, sois clément envers ton servant, fils de ta servante ! Toi le Seigneur et nous les servants, toi le roi et nous les subordonnés, toi le Créateur et nous les créés, toi la force céleste et nous les faibles terrestres ! Ne le force pas à poser sa main sur sa tête, il ne faut pas que le seigneur s’humilie à son servant, car tu es le Fils du Seigneur et je suis le fils de l’homme !

— Fais tout ce que je t’ai demandé, car il te faut faire ainsi.

Jésus défit ses habits, descendit dans le Jourdain, il se plaça au milieu des flots où se trouvaient beaucoup de gens venus se faire purifier par Jean. Jésus appela Jean et dit :

— Fais comme je t’ai dit.

Tremblant, Jean posa la main sur la tête de Jésus : il vit le ciel s’ouvrir et l’Esprit venir se poser sur la tête de Jésus sous forme d’une colombe. Il entendit la voix du Père qui dit :

— C’est Mon fils que J’aime en qui Je me complais.
C’est Mon fils par qui J’ai fait tous les cieux et la terre.
C’est Mon fils qui a été engendré avant les temps des jours.
C’est Mon fils qui n’est ni séparé ni désuni de Moi.
C’est Mon fils véritable comme Moi !

Lorsque les disciples entendirent ces paroles du ciel, leur foi s’affermit et grandit. Ces paroles furent entendues de Jean le baptiste, de ses disciples, et de toutes les personnes qui se trouvaient là, qui crurent en la sainteté de Jésus.
Jean parla alors ouvertement comme un témoin sincère et dit :

— J’ai vu l’Esprit descendre du ciel et demeurer sur la tête du seigneur Jésus ! J’ai entendu la voix du Père venue témoi-gner de son Fils !

Lorsque Jésus sortit du Jourdain après avoir accompli le bain, de nombreux anges du ciel descendirent le porter avec leurs ailes pour le tirer du Jourdain et ils l’honorèrent conjointement. Le seigneur Jésus partit du Jourdain avec ses disciples jusqu’à ce qu’ils entrent à Jérusalem. De là, il envoya ses disciples aux pays d’Amon et de Moab pour appeler les gens à la foi de Jésus le messie.

Après que satan vit ce qui arriva au Jourdain, et avoir entendu que Jean était témoin que Jésus était le Fils du Seigneur, Jésus se rendit au désert après que ses disciples se séparèrent de lui. Jésus sut qu’il le cherchait, et quand il le vit, il monta en haut d’une montagne et satan monta au sommet de cette montagne pour le tenter par des paroles. Jésus resta 40 jours et 40 nuits sans manger et Jésus fit voir sa gloire à satan. Quand satan s’enfuit, les anges vinrent à son service. Puis Jésus partit en Galilée pour accomplir la parole du prophète qui a dit : Aux gens de GalilGalilée qui demeurent dans les ténèbres, une grande Lumière s’est levée sur eux. (Ésaïe 9.2)

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Quand Jésus traversa la ville de Magdala, il vit Simon et André, les fils de Jonas, en train de pêcher sur le rivage du lac. Il appela Simon et dit :

— Simon, viens avec moi pour te faire pêcher des hommes.

Simon s’étonna, car Jésus l’appela par son nom sans le connaître.

— Ne t’étonne pas parce que j’ai appelé par ton nom sans que tu me connaisses toi-même Simon fils de Jonas. Désor-mais tu verras toi-même plus grand que ce prodige, car sache que tu deviendras mon élu et prince sur mes disciples.

— Vraiment tu es le messie, Fils du Seigneur vivant ! Vraiment tu es le sauveur de notre père Adam ! Vraiment tu es le sauveur du monde !

— Tu es bienheureux Simon fils de Jonas, car mon Père dans les cieux t’a révélé ce mystère, non la chair et le sang.

Simon regarda le ciel à ce moment-là et vit l’entrée des portes célestes, il entendit une Voix du ciel qui dit :

— Écoutez et obéissez à sa parole, et l’honorez seul.

Simon tomba sur sa face. Jésus le fit se relever, il prit sa main et la main de son frère André et les conduisit au fleuve du Jourdain. Quand ils furent arrivés, il dit à Simon :

— Sache Simon, tu ne peux devenir mon disciple ni héritier du Royaume céleste si tu n’as pas été baigné d’eau et d’Esprit.

— Que le seigneur fasse de son servant ce qu’il veut.

Il les remit à Jean qui baptisa Simon et son frère André dans le Jourdain, ainsi que tous les enfants d’Israel. Au moment de leur descente dans l’eau, une troupe d’anges descendirent du ciel de leurs ailes et allèrent au-devant eux au baptême : Simon et André virent la gloire du Seigneur. En sortant du Jourdain, le roc s’attacha à la plante des pieds de Simon et devint attaché comme des souliers. Jésus lui dit :

― Sache toi-même Simon, que désormais tu seras nommé Céphas canal (2Samuel 22.16), car en toi je bâtirais mon Église et ses portes ne seront pas détruites par la géhenne. À toi je donnerai les clés du Royaume céleste : celui à qui tu remettras les péchés sur terre lui seront remis aux cieux ; celui que tu auras lié sur terre sera lié aux cieux. Sache Simon qu’à toi je donnerai puissance au ciel et sur terre, car tu deviendras le berger de mon troupeau à ma place comme ma propre image.

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Quand Jésus traversa le territoire de Césarée de Philippi avec ses disciples, il vit un homme en larmes près d’un semis de melon, qui se frappait le visage et la poitrine. Jésus lui dit :

— Qu’as-tu, que t’est-il arrivé ?

— Je suis pauvre et souffrant de maladie ; j’ai peiné à semer ces melons et ils sont perdus pour moi maintenant.

— Pour quelle raison cette perte ?

― Le juste Adonaï Dieu d’Israel sait : les vers les ont ravagés et n’ont laissé que 3 melons ! Où trouverais-je de quoi payer ma dette…

― Retire les 3 melons avec racines.

L’homme fit ainsi. Jésus prit les melons et les bénit.

— Prends ces melons, plante-les dans un endroit autre que celui des melons ravagés et ne les rapproche pas quand tu les planteras.

L’homme fit ainsi. Les 3 melons fleurirent aussitôt et leurs ramifications se répandirent sur le sol. Ils fructifièrent plus que les années précédentes et cette année-là il récolta plus de melons que tous les gens d’Israel. Après avoir payé sa dette et régler sa maison, il apporta à Jésus 4000 drachmes d’or qui restait de la vente des melons et dit :

― Je t’apporte 4000 drachmes d’or qu’il reste après avoir payé ma dette pour que tu me dises quoi faire.

— Va donner en aumône aux pauvres et aux malheureux.

Il fit ainsi, et revint vers Jésus :

— Voici, j’ai distribué l’or aux pauvres et aux malheureux, je n’ai rien gardé pour moi.

— Tu as bien agi, maintenant viens et suis-moi.

Il suivit Jésus et devint son disciple. Par sa prédication, beaucoup des enfants d’Israel se convertirent, et d’autres se faisaient baptiser, de plus il appela à la foi les gens d’Ascalon.

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Quand Jésus traversa la Samarie pour aller visiter les tombeaux des patriarches Abraham, Isaac et Jacob, il vit une femme debout près du puits qui puisait l’eau. Il alla vers elle et dit :

— Donne-moi à boire l’eau que tu puises.

— Comment donner à boire à un juif quand je suis samaritaine ! Les samaritains ne font pas commerce avec les juifs et ne leur parlent pas.

— Si tu savais qui je suis, tu me demanderais de te donner à boire l’eau de vie.

— Je te demande de me donner à boire l’eau de vie, que je ne puise plus l’eau de ce profond puits.

— Va appeler ton mari, et viens ici.

— Je n’ai pas de mari.

― Tu as dit vrai. L’homme qui se trouve à présent avec toi n’est pas ton mari et avant lui 4 hommes ont demeuré avec toi ; à cause de ta grande avidité tu t’es mariée avec ce 5e que tu nourris, et non pas lui. Ceci est signe pour toi.

— Je vois que tu es prophète car tu dis des choses secrètes…

― Je sais tout ce que tu as fait en vérité. Voici les noms des 4 hommes qui ont demeuré avant cet homme qui se trouve à présent avec toi : Selton, Iokan, Levi, Helot, et ce 5e se nomme Rafsai.

— Dis-moi pourquoi tu me dis le nom de tous mes maris et où tu les as connus ?

— Sache que moi-même je t’ai connue avant que ton père Salask et ta mère Lahmya t’engendrent.

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En traversant Jérusalem, Jésus vit un aveugle muet dès le sein de sa mère. Il entendit que Jésus passait et cria en s’exclamant dans sa capabilité.

— Bienheureux qui sait ce que cherche cet aveugle muet pour agréer sa parole, dit Simon.

— Il crie vers moi : Auteur de toutes créatures, secours dans leurs tourments, toi qui as créé les yeux, la langue, les oreilles : ouvre mes yeux que je voie ta gloire, ouvre mes oreilles que j’entende ta gloire, délie le lien de ma langue que je donne gloire à ton saint nom !
Apprends Simon que je n’ai pas fait cet homme aveugle, muet, et sourd, comme tu le vois, mais afin de montrer aux fils d’Israel ma puissance envers lui. Je délie le lien de ta langue : parle et déclare qui je suis à Simon et son frère André.

Sa langue se délia aussitôt et il dit :

— Tu es le messie, Fils unique du Seigneur vivant, que les peuples attendent pour leur salut !
Tu es celui par qui les prophètes ont prophétisé, l’auteur de notre père Adam !
Tu as revêtu la chair humaine pour nous accorder tes faveurs à cause de ton amour pour nous !
Sois en ma faveur, fils de David, accorde la lumière à mes yeux comme tu as délié ma langue.

Il lui dit de s’approcher de lui. Il se mit à voir et entendre dès que Jésus posa sa main sur ses yeux et sur ses oreilles. Depuis il annonce le nom de Jésus parmi ses disciples et par lui beaucoup ont cru et sont allés se faire baptiser dans le Jourdain par la main de Jean le baptiste.

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En traversant la ville de Naïm, Jésus et ses disciples, Simon et André, Jean et Jacques, virent porter dans un cercueil le fils d’une veuve nommée Barsa, fille de Jevael son père, fils de prophète. Le fils mort se nommait Jonas, fils de Salem, fils de Melkyal, frère de Rehum, fils de Salatiel, fils du frère du prophète Jonas. Cette femme n’avait pas d’enfant que lui. Jésus vint vers les gens qui portaient la dépouille et leur dit :

— Déposez le cercueil. Le mort qui se trouve sur vos épaules est des fils de prophètes : il faut que je manifeste à son égard mon pouvoir dans cette ville.

Les gens déposèrent le cercueil à terre, Jésus s’approcha du mort et dit :

— Réveille-toi Jonas fils de Salem, car j’ai rendu vaine la mort du péché.

Le mort se leva aussitôt, il s’assit dans son cercueil et ouvrit la bouche pour dire :

— Je crois en toi Jésus, Fils du Seigneur vivant, sauveur du monde, qui m’as ressuscité des morts pour que j’annonce ton nom parmi les peuples.

Il descendit de son cercueil et ne retourna pas à sa maison, il suivit Jésus et devint un avec ses disciples. Jésus l’appela et dit :

― Jonas, c’est moi qui ai envoyé ton père pour qu’il prophétise ma venue dans ce monde. Va maintenant annoncer toi aussi ma venue aux hommes, déclare la vérité de la prophétie de ton père sur moi. Sache qu’en mon nom tu feras de grands miracles et prodiges, et beaucoup de gens hériteront du Royaume céleste par ta prédication. Déclare aux hommes des fils d’Israel que je retirerai moi-même la Prophétie, je leur retirerai de plus le Sacerdoce pour le donner à ceux qui croient en moi, je retirerai la Royauté jusqu’à ma 2e venue dans le monde au jugement des morts et des vivants.

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Quand Jésus monta à Jérusalem pour Sukot la fête de tabernacles, il vit un homme en train de pleurer et gémir grandement pour son frère mort le même jour et suppliait le Seigneur dans les larmes :

— Seigneur, envoie-nous celui que tu enverras pour notre salut que nous ne mourions pas à cause de nos péchés ! Dieu d’Israel ! Sois en faveur pour mon frère aussi, cet israélite mort dans son péché…

— Crois-tu en celui qui viendra ? Lui dit Jésus.

— Nous attendons la venue du messie de Dieu pour notre salut, le sauveur d’Israel ! Je crois en lui s’il est venu.

― Je suis le messie, sauveur du monde. (Ésaïe 61.11). Je suis le fils de l’homme que le prophète Daniel a vu sur les nuées du ciel. (Daniel 7.13). Je suis le Fils de l’Ancien des jours qui a livré Jérusalem dans la main de son ennemi Nebukadnetsar. (Jérémie 27.6). Si je ressuscite moi-même ton frère, croiras-tu que je suis le messie sauveur du monde ?

— Je croirais en toi que tu es le messie, sauveur d’Adam et de sa descendance.

— Viens, allons à ta maison.

Ils partirent et quand ils arrivèrent à la maison de cet homme, de nombreuses brebis sortaient de sa maison pour paitre. Lorsqu’elles virent venir Jésus, elles parlèrent la langue des fils de l’homme :

— Joie en ta venue, Fils du Seigneur, fils de David par la chair !

Un boeuf que son maitre voulait égorger, alla au-devant de Jésus quand il le vit, et cria à haute voix :

— Sois en ma faveur fils de David, toi que l’intelligence et la raison n’atteignent pas : sois en ma faveur, sauve-moi !

— Sois sauvé et deviens un animal qui ne sera jamais égorgé ! Deviens témoin pour moi contre cette génération mauvaise et perverse.

Le boeuf partit dans la plaine et à partir de ce moment son maitre ne le vit plus. Et Jésus dit à ces brebis :

— Vous aussi brebis je vous affranchis de la servitude, car vous êtes devenues témoins de ma gloire : plus personne ne pourra vous asservir jusqu’à ma 2e venue. Multipliez-vous, devenez nombreux, remplissez la plaine de votre descendance, devenez des témoins contre cette mauvaise génération.

Jésus entra dans la maison de l’homme, nommé Baglesman, qui pleurait son frère mort. Jésus le vit et dit :

— Israélite, lève-toi de ta mort.

Il se leva aussi vite qu’on se réveille d’un sommeil et se mit sur ses pieds, il honora Jésus et dit :

— Tu es le messie, Fils unique du Seigneur vivant !

Il suivit Jésus et ne se sépara pas de lui. Les juifs et samaritains qui avaient vu ces 3 prodiges que Jésus avait faits le même jour étaient dans l’étonnement.

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Quand Jésus entra dans Jérusalem, se trouvant dans le Temple avec ses disciples, les sacrificateurs vinrent lui dire :

— Bon rabi, nous savons que tu es envoyé du Seigneur car personne ne peut faire les prodiges que tu fais toi-même. Déclare-nous par quelle autorité tu agis, qui est ton père, qui est ta mère, quelle souche de prophète es-tu ? Si tu es de souche prophétique, il t’appartient de faire des miracles.

— Les prodiges que vous me voyez faire, je les fais par l’autorité de mon Père dans les cieux.

Les juifs voulurent prendre des pierres pour le lapider.

― Pour quelle action ou quel prodige voulez-vous me lapider, compagnie des juifs ? Sachez que je suis l’espérance des nations. (Ésaïe 11.10). À présent j’enverrai mes disciples vers les nations étrangères pour les appeler à la foi : tous ceux qui recevront mes paroles pour la gloire de mon Père et de l’Esprit deviendront un peuple à votre place pour moi pour les siècles des siècles.

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Jésus traversa la ville de David, c'est-à-dire Jérusalem, avec Simon et André, Jacques et Jean. Il vit un vieillard qui pleurait.

— O Seigneur, donne-moi de quoi payer ma dette… disait-il.

— Que t’est-il arrivé et quelle est ta dette ?

— Que me servira-t-il de te dire…

— Ne me cache pas ton affaire Zaché, car c’est moi qui enrichis ! Celui qui me cherche ne sera jamais pauvre, je suis existant pour l’éternité !

Quand le vieillard entendit appeler par son nom il s’empressa de lui dire avec respect :

— Sois en ma faveur seigneur, délivre-moi de ma dette. J’ai pris sur moi une dette à rembourser cette année lorsque mes oliviers porteraient fruit, mais les oliviers de mon champ ont tous séchés.

— Combien y-a-t-il d’arbres secs parmi tes oliviers ?

― Il y a 140 arbres, et tous sont secs.

— Apporte-moi une branche de tes oliviers.

Zaché apporta une branche de ces arbres secs, Jésus la prit et la bénit. Il dit :

― Va planter cette branche au milieu de ton champ, car la richesse te viendra d’elle. Sache que cette branche deviendra un olivier à 3 rameaux qui jamais ne sera sec, et qui fera la fierté de tous les peuples. On le cherchera des extrémités de la terre pour se bénir par lui et il deviendra un sujet de joie et de fête pour eux. Qui prendra un rameau ou des feuilles de cette branche pour mettre dans sa maison, ma bénédiction sera avec les gens de cette maison, ils ne craindront pas les démons, car si quelqu’un ose entrer dans la maison où cette branche se trouve, la peur et le tremblement le saisiront jusqu’à ce qu’il sorte de cette maison.

Le vieux Zaché prit cette branche de la main de Jésus, la planta au milieu de son champ, et aussitôt elle bourgeonna et produit ses feuilles. Le vieillard le vit et fut grandement étonné. Il revint vers Jésus, se prosterna devant lui, disant :

— Tu es le messie fils du Seigneur, le salut du monde !

Il partit chez les gens de sa maison leur raconter le prodigieux miracle qu’il avait vu de Jésus et tous les gens de sa maison et du peuple juif crurent. Zaché retourna dans son champ, la branche d’olivier avait grandit et porté des fruits : ce jour-là on porta 40 charges d’hommes et on remplit 13 pressoirs pendant 27 jours. On mangeait des fruits qui restaient. Les fruits de cette branche fut la cause de la richesse de Zaché. Après que Zaché avait prélevé l’huile des olives qui provenaient de cette branche, il revint vers Jésus et dit :

— Je rends grâces à mon Seigneur Dieu pour tout ce que tu m’as donné ! Je te rends grâces pour tous les bienfaits que tu as accomplis pour moi !

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Jésus alla de Jérusalem à Bethléem, car il voulait visiter le tombeau des enfants qu’Hérode avait tués. En chemin, il vit plusieurs princes des sacrificateurs et des scribes, et leur dit :

— Où allez-vous enfants d’Israel ?

— Nous voulons aller à Bethléem.

— Ne voulez-vous pas aller au tombeau de Rachel ?

Il alla et ils y allèrent aussi. Arrivés au tombeau de Rachel, il leur dit :

— Si maintenant moi-même j’appelle Rachel, mère de Joseph et Benjamin, et qu’elle ressuscite des morts et sort du tombeau : croirez-vous en moi ?

— Maintenant nous savons que tu divagues. De grâce, fais ce que tu dis que nous voyions. Si tu fais, nous saurons que tu as été envoyé de la part du Seigneur et nous croirons que tu es le salut d’Israel.

— O race de mauvaises vipères ! Qui vous enseignera à échapper à la colère qui vient ? Écoutez-moi pour faire ce qui convient et produire votre fruit de pénitence maintenant : si vous le faites, vous aurez droit de chercher un signe ! Sachez que vos prophètes et tous les peuples deviendront des témoins de votre divagation. Je ressusciterai moi-même du tombeau, avec Rachel, Rébecca, et Sarah la femme d’Abraham.

Jésus s’écarta d’eux, et dit à haute voix :

— À vous Sarah, Rébecca et Rachel, je vous dis, ressuscitez des morts, sortez du tombeau et venez ici vers moi !

Il y eut aussitôt un grand tremblement de terre et un bruit intense se fit entendre. Sarah, Rébecca et Rachel sortirent du tombeau, leurs visages lumineux comme l’éclat du soleil. Elles se prosternèrent devant Jésus.

— O assemblée des juifs, enfants de l’erreur, levez vos yeux pour regarder ces femmes.

Ils levèrent leurs yeux mais ne purent regarder ces saintes en raison de l’éclat lumineux de leur visage. Sarah la femme d’Abraham s’avança et dit :

― Pourquoi contestez-vous avec celui qui a pouvoir de vie et mort, enfants de mon fils Jacob ? Pourquoi contestez-vous avec celui qui a pouvoir de ressusciter les morts : moi-même Sarah, Rebecca et Rachel ? Il est celui qui est entré sous la tente de votre père Abraham quand nous nous trouvions dans le désert,celui qui m’a annoncé l’enfantement de mon fils Isaac, celui qui a sauvé mon fils Isaac du couteau et l’a racheté par une brebis qui ne fut pas engendrée. Sous cette apparence il s’est assis à table et mangé avec le père Abraham, et nous a bénis ; sous cette apparence il a promis à Abraham qu’il deviendrait père ; sous cette apparence il est allé à la terre de Sodome et Gomorrhe après avoir quitté Abraham.Sous cette apparence il est apparu à Jacob ; sous cette apparence il a ordonné à Moshé, qui l’a vu sur le Mont Sinaï, d’aller en terre d’Égypte délivrer les enfants d’Israel de la servitude. Sous cette apparence les prophètes l’ont prophétisé pour sauver Adam et ses enfants de la mort éternelle du péché. Sous cette apparence il a formé le ciel et la terre, sous cette apparence il est l’auteur de tous les miracles ! O enfants d’Israel, croyez en cette apparence, à la beauté la plus belle des fils de l’homme, que le prophète David a prophétisé dans les psaumes. (Psaumes 45.2)

Sarah termina ce discours, et Jésus leur dit :

― Enfants d’Israel, fils du péché, au coeur dur comme la pierre, croyez-vous à présent ou non ? Sachez que les morts croient en moi ! Désormais les peuples des nations étrangères croiront en moi à votre place afin que s’accomplisse la prophétie du prophète David : Un peuple sera créé pour glorifier le Seigneur. (Psaumes 102.18)

Et Jésus dit à Sarah, à Rébecca et à Rachel :

— Retournez à vos places en paix !

Et elles retournèrent aussitôt à leur tombe.

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Jésus traversa la Galilée avec ses disciples et beaucoup de juifs, il leur disait :

— Le Royaume des cieux est près de vous, recevez-le en vous-mêmes !

Les juifs dirent entre eux :

— Quel est donc celui qui pardonne les péchés, hormis le Dieu d’Israel ? N’est-il pas fils de Marie et son père n’est-il pas Joseph l’artisan ? Et ses frères ne sont-ils pas nos frères ?

— O assemblée des juifs, oui je suis le fils de Marie et mes frères sont vos frères. Quant à Joseph, il n’est pas mon père mais mon ami.

Il se tourna et vit une chèvre qui paissait sur une colline, et lui dit :

— À toi chèvre je te dis, viens ici déclarer à ces gens qui je suis, d’où je viens, et où je vais dans le monde.

— La chèvre vint se prosterner aux pieds de Jésus, ouvrit la bouche, et dit dans la langue humaine :

— Béni est le Dieu d’Israel, Créateur des cieux et de la terre : tu es la parole qui parle par les prophètes !

Quand les gens l’entendirent, ils furent très étonnés. Ils étaient au nombre de 7400 hommes, sans les femmes et les enfants. Ils étaient stupéfaits d’étonnement et crurent en Jésus. Le seigneur dit la chèvre :

— Va à ta place paitre et sois libre ! Désormais personne ne t’asservira.

Jésus monta à Jérusalem et entra dans le Temple avec beaucoup de gens, des juifs et des scribes. Les juifs se mirent à converser entre eux, s’étonnaient de la structure du Temple, sa majesté, sa solidité, et dirent à Jésus :

— O maitre, ne vois-tu pas la grandeur et la gloire de l’ornementation de ce Temple ?

Oui il est beau comme vous dites mais si vous voulez, détruisez-le et je le relèverais moi-même au 3e jour.

— À cause de ces paroles les gens te regardent comme fou, lui dirent les juifs.

— Si vous regardez mes paroles comme folie, pourrez-vous mépriser les prodiges que je ferais ?

— Nous méprisons ta parole car tu parles de ce qui n’est pas permis et tu te fais toi-même Dieu. Nous verrons si tu fais un prodige… lui dirent-ils.

— Ne croyez pas en moi si je fais ce qui ne ressemble pas aux actes de mon Père.

Se tournant vers le Temple, il vit l’image de la vision d’Ézéchiel, d’une roue qui porte 4 animaux avec une face d’humain, une face de lion, une face de boeuf et une face d’aigle. Jésus leur dit :

― Qu’est cette image ?

— C’est l’image de la vision du prophète Ézéchiel (1.5), dirent-ils.

— Cette image n’est-elle pas faite de diverses figures ?

— Oui nous savons cela, dirent-ils.

— Si moi-même j’ordonne à ces images d’animaux de devenir des esprits, ne croirez-vous pas que je suis le fils de l’homme qui a le pouvoir sur tout ce qu’il a fait et qu’il n’y a de pouvoir que la sienne ?

— Nous savons maintenant que ton esprit divague et ta raison te manque, fils de Joseph, dirent les juifs.

— Si je ne fais pas comme je vous dis, si je ne rends pas ces images vivantes, vous saurez que je suis fils de Joseph le charpentier comme vous dites.

— Fais pour que nous voyions, lui dirent-ils. Si tu fais cela, nous croirons que tu es le Fils du Seigneur, le messie que les nations attendent pour sauver le monde entier.

Jésus se tourna vers ces images et dit :

— À vous images antiques je vous dis, ayez un esprit en vous et qu’une chair vienne pour vous ! Descendez de votre place sur le sol où nous nous trouvons nous-mêmes et allez tous vers les tombeaux où se trouvent Abraham, Isaac, Jacob, vers les enfants des pères depuis les premiers jours, de tous ceux qui sont enterrés avec eux, et dites-leur : — Le Fils du Seigneur éternel le Créateur vous ordonne de tous venir dans le Temple et avec vous l’un de vos fils qui connaissait mes mystères, et l’histoire de ma venue dans le monde, pour informer vos fils les juifs de tout que je suis, d’où je suis venu, et où je vais.

Dès que Jésus dit ces paroles à ces images, il survint sur la terre de Jérusalem de grandes ténèbres, un tremblement de terre, des éclairs violents et un vent d’ouragan, au point que tous les gens de Jérusalem tombèrent face à terre. Puis les ténèbres s’éloignèrent. Les gens virent ces images devenir des animaux qui se déplacèrent et descendirent au sol. La face d’homme, la face de lion, la face de boeuf, et la face d’aigle partirent avec rapidité aux lieux des tombeaux des pères, Abraham, Isaac, Jacob, et des 12 enfants des pères ; quant à l’aigle, il partit vers le tombeau du prophète Moshé : ils les appelèrent et les amenèrent au Temple comme avait ordonné Jésus, arrivant aussi vite qu’un clin d’oeil. Tous ceux des enfants d’Israel qui se trouvaient là regardèrent et virent Abraham avec sa chevelure blanche, Isaac apparut sous le même aspect qu’avant sa mort, Jacob avec la marque que l’ange du Seigneur lui fit lorsqu’il l’aborda à Aram, c'est-à-dire au désert Haran; ils virent aussi Moshé le visage illuminé, et le reconnurent au balbutiement de sa langue. Abraham se mit à parler et dit :

— O assemblée des juifs, je suis votre père : voici mes 2 fils, Isaac et Jacob, voici aussi le prophète Moshé qui est plus grand que mes fils. Voici nous sommes arrivés ensemble avec les pères que vous voyez avec nous, par le pouvoir de cet homme dont vous niez la divinité. Écoutez-le, mes enfants, et obéissez même à sa parole !

Moshé s’avança pour parler et leur dit :

— O mes frères, enfants d’Israel, je suis Moshé qui a fait sortir vos pères d’Égypte d’une main forte et à bras étendu. C’est moi qui ai châtié l’Égypte par 10 plaies, c’est moi qui ai divisé la Mer Rouge pour faire sortir vos pères et engloutir pharoh et ses troupes en elle. Tous les prodiges que j’ai faits, j’ai agi par le pouvoir de cet homme qui se tient debout au milieu de vous.

Moshé étendit ses mains vers Jésus et dit :

— C’est lui qui m’a parlé dans le buisson. C’est lui qui a fait descendre pour vous la manne dans le désert. C’est lui qui a fait sortir pour vous l’eau du rocher dur. C’est lui qui a illuminé pour vous les ténèbres par la colonne de feu tandis que vous alliez. C’est lui qui m’a indiqué son nom au sommet de la montagne en disant Ahyah acher ahyah, qui signifie, Celui qui a existé existera : c’est Adonaï sabaot|Seigneur des armées. C’est lui dont j’ai moi-même prophétisé la venue et vous ai dit : Le Seigneur fera surgir de vos frères parmi vous un prophète comme moi. (Deutéronome 18.15). C’est lui qui m’a fait entrer dans la caverne au sommet de la montagne. C’est lui qui a autrefois façonné de ses mains notre père Adam pour le faire à son image et sa semblance. Il est venu à présent dans le monde sauver Adam de la peine du péché d’égarement. (Combat d’Adam et Ève 1-3). Écoutez-le, enfants d’Israel, et obéissez-lui, car toutes les âmes parmi le peuple qui ne l’écouteront pas périront !

Moshé termina de parler aux enfants d’Israel et le visage de Jésus s’illumina, sa Lumière s’intensifia et devint comme le soleil. Les enfants d’Israel qui étaient présents le virent et tombèrent sur leur face comme des cadavres. Jésus les fit se relever et fortifia leurs coeurs :

— Contesterez-vous que Je-suis n’est pas le Dieu d’Israel après que ces pères soient devenus pour moi des témoins ?

Il ne leur était pas possible de répondre un mot, la plupart crurent en lui. Il leur dit :

— Ne vous vantez pas d’Abraham votre père, car j’ai le pouvoir de faire sortir de ces pierres des fils d’Abraham.

Les pères Abraham, Isaac, Jacob, avec Moshé et tous les anciens qui étaient ressuscités de leurs tombeaux appelèrent les hommes à la foi du messie : ils annoncèrent Jésus par son nom pendant 3 jours à Jérusalem. Les juifs qui ne les croyaient pas et ne les recevaient pas comme étant leurs pères, leur jetèrent des pierres en disant :

Sorciers de la compagnie de Jésus ! Les sorciers Janès et Janbrès faisaient de plus grands prodiges en Égypte que ce fils de charpentier !

— Si vraiment je suis sorcier, dit Jésus, ces pères purs sont-ils aussi sorciers… En vérité je vous dis, je ferais sortir de vous et contre vous des juges qui vous feront opposition au jour du jugement et de la résurrection lorsque je viendrais dans ma gloire et dans la gloire des armées de mes anges purs.

Quand ils eurent entendu les paroles de Jésus, ils lui jetèrent de nouveau des pierres. Une nuée emporta Jésus jusqu’au fleuve du Jourdain où les pères vinrent vers lui et lui dirent :

― O seigneur, que nous ordonnes-tu maintenant que nous avons vu ta gloire ?

— Retournez en paix là où vous avez ressuscités.

Ils revinrent à leurs places en rendant grâces au Seigneur. Les images des 4 animaux qui avaient revêtu une chair vinrent aussi où se trouvait Jésus et l’honorèrent également. Il dit aussi à ces images :

— Vous devez retourner à vos places dans le Temple comme auparavant.

Ces images revinrent comme elles étaient auparavant.

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Le lendemain Jésus alla au Mont des Oliviers avec ses disciples Jean et Jacques, fils de Zébédé, qui virent le Temple et dirent :

— Comme ce Temple est beau !

— En vérité je vous dis, il ne sera pas trouvé pierre sur pierre de ce Temple ! Voici, des peuples viendront d’orient et d’occident s’asseoir à la Table d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Quant aux fils de ce royaume, on les chassera, on les fera sortir dehors et une grande affliction les atteindra, tandis que les païens se réjouiront. Vous aussi mes disciples, voici des jours arriveront sur vous que quiconque vous fera du mal ou vous tuera, croira faire du bien ou qu’il ne vous a pas tué : on vous livrera aux rois et aux juges, on vous tuera à cause de mon nom et tous les peuples vous haïront. Aussi quand vous vous tiendrez devant des rois et des juges, ne pensez pas à ce que vous déclarerez, ni à ce que vous direz mais l’Esprit demeurant en vous parlera par vous et s’exprimera par votre langue pour confondre les gens sur vous. En ces jours-là, le frère livrera la mort le frère et le père ses enfants, les enfants se soulèveront aussi contre leurs parents et les tueront. Celui qui persistera avec patience, celui-là sera sauvé. Soyez donc patients comme les prophètes qui ont été persécutés avant vous. Bienheureux vous que les peuples ont persécutés, outragés, contre qui ils ont proféré des paroles mensongères à cause de mon nom : il faut vous réjouir de savoir que votre rétribution sera grande dans les cieux ! Bienheureux vous fils du Royaume du Seigneur ! Bienheureux vous héritiers des délices, bienheureux, car les rois et les juges de la terre vous honoreront ! Bienheureux, car toute puissance de la terre sera abolie et il ne restera que votre puissance.

— Qui jugera les fidèles convertis à ta foi par notre intermédiaire ? Dirent les disciples.

— Je jugerai moi-même les fidèles et je ne donnerai pas leur jugement à un autre, car ils ont mangé ma chair et bu mon sang avec foi. Car qui mangera ma chair et boira mon sang avec une foi pure, je serais lui, il sera moi : je le ressusciterais au dernier jour pour la vie éternelle et il n’approchera pas du supplice, mais je le ferais hériter la vie éternelle qui n’a pas de fin. Puisque je leur ai laissé ma chair, je jugerais. Sachez que le Père ne jugera personne, car il a livré tout jugement à son Fils, qui pardonnera qui il voudra et condamnera qui il voudra. Sachez que des jours viendront où quiconque écoutera la parole du fils du Seigneur vivra à jamais. Celui qui fera de bonnes actions héritera des délices éternels, mais celui qui en fera de mauvaises n’héritera pas des délices éternels. Quant à ceux qui croiront, leur place sera dans le Royaume des cieux !

Et les disciples, ayant entendu cela, lui demandèrent :

— Seigneur, quand viendra le jour du jugement ?

— Quant au jugement, personne ne connaît ni le jour ni son heure, sauf mon Père dans les cieux.



ACTES DES APÔTRES EN ASIE

Apocryphal Gospels, Acts, and Revelations, Walker 1870 | Conflict of the holy Apostles, Malan 1871 | Acta Apostolorum, Smith Lewis 1904 | Acts of Philip - Apocryphal New Testament, James 1924 | Acts of Barnabas - Acta Apostolorum Apocrypha, Tischendorf 1851

Pierre Céphas & Thadé | Mateh | Pierre Céphas & Philippe | Philippe & Mariam
André & Bartélémi | Barnabé & Marc | Jacob le- juste | Jacob | Jean

L’appel céleste. Quand Jésus vint en marchant sur la Mer de Tibériade de Galilée, moi Évodius et Alexandre, de ma parenté, nous étions à bord du bateau avec Pierre et son frère André en train de recoudre nos filets, avant de pouvoir aller prendre du poisson. Le bateau et les filetsappartenaient à Pierre, nous étions sous lui comme manoeuvres, ainsi que Rufus pour réparer les filets comme l’un de nous. Jésus vint. Il marchait sur la Mer de Tibériade et dit à Pierre et son frère André : Venez suivez-moi. Le nom de Pierre était Simon avant que le seigneur l’appelle de l’appel céleste et lui ajoute Céphas. C’est arrivé lorsque Pierre et son frère André entendirent la douce voix du seigneur qui leur dit, suivez-moi. Ils ne restèrent pas du tout mais dirent au revoir à tout, au bateau, et partirent le suivre sur le rivage.Rufus, Alexandre, moi aussi, le dernier de tous, nous ne sommes plus revenus vers nos pères, nous aussi nous sommes partis et suivirent nos pères les apôtres pour servir en tout ce qu’ils nous demandaient. Ceux qu’il appela avec mon père Pierre étaient au nombre de 12 qu’il désigna d’apôtres envoyés מַּלְאָכִים malakim, nous aussi nous étions 72. À cause de cette grave affaire, nous sommes restés cachés ici, nous n’avons pas pu sortir une longue période par crainte que les juifs nous mettent à mort, jusqu’à ce que notre seigneur Jésus vienne à nous et nous montre comment nous devions sortir. Marie la mère de notre seigneur Jésus était avec nous dans la maison ainsi que les femmes qui l’avaient suivie de Jérusalem, elles allaient avec nous depuis que notre seigneur fut crucifié, ainsi que Salomé, Joanna, et tout lereste des vierges vinrent avec elle : [*elle faisait des guérisons parmi le peuple comme ceux de son fils bien-aimé mais ne voulut pas que les apôtres les écrivent, elle fuyait la vaine gloire du monde. Maintenant que les apôtres la suivaient toujours, elle leur enseigna comment prêcher la nouvelle. Elle attira beaucoup de vierges à elle, les guidant à être ferventes à défendre la virginité, disant : C’est la virginité qui a conduit le seigneur vers moi, il vint et habita mon ventre 9 mois. Elle les guida dans la ligne droite jusqu’à ce qu’elle monte vers Jésus, son fils bienaimé]. Mon père Pierre consacra un autel dans la maison où nous étions comme le seigneur lui ordonna avant qu’il souffre et ressusci-te des morts, et il le dit de nouveau. Coptic Apocryphal Gospel (p.50) [*p.29], Robinson 1896.

Jésus fut ressuscité des morts par son Père, il apparut à ses disciples choisis et dit : Paix de mon Père avec vous ! Ce qu’il m’a donné, je vous ne l’ai pas caché. Assemblez-vous pour diviser en 12 et que chacun parte annoncer dans son lot. N’ayez aucune crainte, je suis avec vous ! Je sais toutes les souffrances qui vous arriveront, et la persécution du monde. Soyez patients avec eux jusqu’à ce que vous les détourniez de l’erreur à la foi en mon nom. Souvenez-vous des souffrances qui me sont arrivées, et toutes les choses qu’on m’a fait pour la cause de l’humanité.

PIERRE CEPHAS & THADÉ EN SYRIE | Actes de Thaddaeus en Syrie

Ce matin Jésus alla près du lac, entre la vallée Gérasa et Bethsaïde Juliade, à un quart de lieue de la maison de Mathieu où il passa la nuit. Pierre et André étaient occupés à disposer leurs filets pour se préparer à aller au large, quand Jésus leur cria : Venez suivez-moi, je ferai de vous des pêcheurs d'hommes! Ils laissèrent là leur travail et abordèrent à terre. Tu es Simon fils de Jonas ; tu t'appelleras Céphas. * Jésus marcha encore un peu le long du rivage jusqu'où était la barque de Zébédé qui réparait ses filets avec ses fils Jacques et Jean, sur l’autre bateau : Jésus leur dit aussi de venir, ils descendirent alors à terre. Zébédé resta dans la barque avec les serviteurs. Jésus les envoya dans la montagne avec l'ordre de donner le baptême aux païens qui le demanderaient : il les avait déjà préparés hier matin. Jésus et une partie des disciples, dont Saturnin spéciale-ment chargé de baptiser, se rendirent dans les environs de Bethsaïde Juliade, alors que Pierre et André, ministres du baptême, avec les autres pêcheurs et quelques disciples, gravirent la montagne au nord-est et descendirent dans une vallée arrosée par un petit ruisseau. Il y avait là un campement de païens dont Jésus avait déjà préparé une partie au baptême les jours précédents. Ceux-ci allèrent à la rencontre des disciples auxquels ils demandèrent le baptême. André les baptisa d'une nouvelle manière. On apporta de l'eau puisée au ruisseau dans un bassin, les aspirants se rangèrent en cercle, agenouillés, les mains en croix sur la poitrine, il y avait des enfants de trois à six ans, Pierre tenait le bassin : André prenait de l'eau dans sa main, en aspergea trois fois la tête de trois aspirants et prononça les paroles sacramentelles, les autres disciples circulaient autour d'eux et leur imposaient les mains. Ceux qui venaient d'être baptisés étaient remplacés par d'autres. Il y eut des pauses par intervalles et les disciples racontèrent les paraboles qui étaient à leur portée et leur parlèrent de Jésus, de ses enseignements, de ses mira-cles, expliquant aux juifs ce qu'ils ne connaissaient pas encore des lois et des promesses divines. Pierre se distinguait surtout par le zèle et la chaleur avec laquelle il racontait : Jean parla bien aussi, comme Jacques de son côté, Jésus enseignait dans une autre vallée et Saturnin baptisait près de lui.Vie de Jésus par Emmerich, vol. 3 (chap.4), * vol. 1 (chp.6)

Après la séparation des apôtres, Simon et Jude Thaddée, les deux frères, allèrent ensemble jusqu'à Bétharan avec leurs compagnons. Simon, Thaddée, Jacques le mineur, et José Barsabas sont les fils de Marie de Cléophas ; son mari est Alphée, son père s’appelle Cléophas. Ils n'avaientpas été compagnons d'enfance de Jésus car ils n'habitaient pas la même ville. Simon partit du côté de la Mer Noire et la Scythie, Thaddée se dirigea au Levant. Après la mort de Marie, Thaddée partit pour la Perse : il avait avec lui un disciple nommé Abdias, et d'autres encore. Après avoirparcouru des pays très éloignés les uns des autres, les deux frères se rencontrèrent de nouveau dans un camp d'hommes de guerre par une disposition de la providence. Au commencement Thaddée avait une houlette de berger comme tous les autres apôtres. Idemvol.6 (chap.14)

Ce qui arriva quand les apôtres étaient réunis au Mont des Oliviers au moment de tirer les lots du monde où annoncer la nouvelle du Royaume de notre seigneur Jésus. Le lot d’aller en Syrie échut à Thadé, et il dit à Pierre Céphas :

— Viens avec moi dans ce pays, frère.

— Attends, je vais t’y amener en paix.

Disant ces mots, le seigneur arriva au milieu d’eux sous forme d’une belle jeunesse, et il dit à Pierre Céphas :

— Paix à toi capitaine de l’Église ! Paix à toi Thadé ! Ne crains pas, je serais avec toi jusqu’à ce que s’accomplisse ton martyr.

— Seigneur, sois avec nous à chaque endroit que nous annoncerons, lui dirent-ils.

Le seigneur leur donna sa paix, puis il monta au ciel devant eux dans une grande gloire. Ils s’en allèrent en paix. Arrivés près de la ville, Thadé dit à Pierre Céphas :

— J’aimerais savoir ce qui nous allons rencontrer dans cette ville.

— Je ne sais pas. Je vois un vieil homme partir labourer son champ. Allons lui demander s’il a du pain à nous donner à manger, et s’il répond qu’il en donnera, alors nous saurons que nous rencontrerons ici du bien. S’il dit qu’il n’en a pas, nous serons grandement éprouvés dans cette ville.

Ils approchèrent de lui et Pierre Céphas dit :

— Si tu nous apportes un peu à manger, nous attendrons ici avec ces boeufs. Sont-ils à toi ?

— Non, je les ai empruntés, dit le vieil homme.

— Ce champ est-il à toi ?

— Oui, il est à moi.

— Va en paix jusqu’à ton retour.

Une fois parti, Pierre Céphas dit à Thadé :

— C’est honteux pour nous de rester ici, sans rien faire avec ces boeufs, pendant que le vieil homme est parti nous faire un service.

Pierre Céphas se ceignit les reins, prit la charrue, et appela les boeufs à labourer. Thadé lui dit :

— Pourquoi prendre cette obligation en main, frère ? Tu es l’ainé placé à un haut rang et l’honneur repose entre tes bras : n’assume pas un travail comme celui-ci pendant que je me tiens à côté de toi qui es plus grand que moi.

Thadé prit la charrue de Pierre Céphas et se mit à labourer. Pierre Céphas prit les paniers qui étaient pleins de grains, il les bénit :

— O seigneur Jésus Christ, que ta bénédiction descende sur moi et sur ce champ…

— Que la bénédiction de Dieu soit sur ce champ… dit Thadé.

Ils firent 30 sillons le temps que l’homme partit chercher du pain pour les apôtres, la semence germa au même instant et les épis se formèrent pleins de grain. Lorsque l’homme revint à son champ et vit ce que les apôtres avaient fait, il dit :

— O seigneurs, qui êtes-vous !? Dites-moi d’où vous êtes, car je vous suivrais où que vous allez ! Il tomba aux pieds des apôtres et dit, vraiment vous êtes des dieux du ciel descendus sur terre !

Pierre Céphas le releva et dit :

— Lève-toi homme. Nous sommes les servants de Jésus Christ, les envoyés apôtres du roi qui nous a donné autorité et pouvoir en grâce et connaissance de l’Esprit pour l’enseigner aux hommes, et leur annoncer qu’ils doivent se repentir de leurs agissements pour hériter de la vie éternelle. Aime Dieu de tout ton coeur et de toute ton âme !

— Oui je le veux ! Dit l’homme.

— Ne tue pas, ne commet pas d’adultère, ne jure pas faussement, ne fais pas aux autres ce que tu hais toi-même : tu hériteras la vie éternelle si tu appliques ce que je te dis.

— Si pour vous je fais cela, que faire de plus en retour du bien que vous avez fait pour moi, dit l’homme, car vous avez rendu mon champ fertile en rien de temps. Je vais laisser ces boeufs et vous suivre où vous irez !

— As-tu une femme et des enfants ? Dit Pierre Céphas.

— Oui.

— Ne te charge pas de faire ainsi mais prends ces boeufs et retourne-les à leur propriétaire, que ta femme sache que nous sommes ici pour qu’elle prépare de quoi manger dans ta maison : nous désirons venir dans cette ville dans l’intention d’y rester jusqu’à ce que le seigneur Jésus Christ nous rappelle d’ici.

L’homme prit dans sa main un épi du champ labouré par les apôtres et partit avec les boeufs. Arrivé à l’entrée de la ville, les gens virent l’épi qui était dans sa main et dirent :

— Comment as-tu eu cet épi vert alors qu’on est seulement au temps du labourage !?

Il ne dit pas un mot et continua à conduire les boeufs devant lui pour les ramener à leur propriétaire. Arrivé chez lui, il prépara de son mieux pour servir dignement les apôtres. Pendant ce temps-là la rumeur arriva aux oreilles des anciens de la ville qui envoyèrent demander :

— Comment as-tu eu cet épi vert ? Le roi nous en a demandé des nouvelles, et si tu ne veux pas nous le dire nous te mettrons cruellement à mort !

Je n’ai pas peur, leur dit l’homme, car j’ai trouvé la vie ! Si vous voulez écouter un témoin digne de foi, écoutez alors ce que je vais vous dire. Quand je partis labourer, 2 hommes sont passés près de moi pour me demander si j’avais du pain à manger. Je n’en avais pas avec moi à ce moment et je leur dis d’attendre près des boeufs pendant que j’allais en rapporter pour qu’ils mangent. Je suis allé chez moi prendre du pain et à mon retour j’ai trouvé mon champ semé, germé, et tous les épis verts plein de grains : c’est de là que vient cet épi. Les 2 hommes sont en dehors de la ville.

— Va nous amener ces hommes, lui dirent les anciens.

— Attendez un peu, car je leur ai préparé de quoi manger à ma maison et qu’ils se reposent. Venez si vous souhaitez les voir, dit l’homme.

Mais entre-temps satan remplit leurs coeurs de mauvaises pensées, et ils commencèrent à se lamenter :

― Malheur, malheur à nous ! Ces deux hommes font parti des 12 magiciens que nous avons entendu parler qui marchent partout en trompant les gens par leurs sortilèges ! Que faire ? Ne les laissons pas entrer dans notre ville !

Certains hommes qui étaient présents dirent :

— S’ils sont magiciens, allons les mettre à mort !

— Pas ainsi, ne disons pas que nous voulons les tuer, car nous avons entendu que leur roi Jésus fait pour eux tout ce qu’ils lui demandent, de peur qu’il fasse descendre sur nous le feu du ciel et nous détruise, nous ne pouvons pas les mettre à mort. Nous avons entendu qu’ils haïssent les adultères : prenons une prostituée et plaçons-la sans vêtement en dehors de la ville ; quand ils la verront ils partiront et reviendront sur leur intention de venir en ville.

Alors ils allèrent chercher une prostituée, lui ôtèrent ses vêtements, et la mirent à l’entrée de la ville. Quand les apôtres virent cette femme nue pour leur faire comprendre de quel genre elle était, Thadé dit à Pierre Céphas :

— O frère, regarde cette femme comment satan l’a égaré au point de tenter Dieu et ses servants…

— Tu as autorité et pouvoir, demande-lui ce que tu veux.

— O seigneur Jésus Christ, je te prie d’envoyer l’archange Michael pour prendre cette femme par les cheveux jusqu’à ce que nous entrons dans la ville et de la ramener à terre quand nous en sortirons !

Aux yeux de tous les anciens, la femme fut aussitôt suspendue par ses cheveux sans voir qui la tenait. Elle se mit à crier :

— O Dieu, sois juge entre moi et les anciens qui m’ont mise dans cette honte ! Car même que j’aurais continué mon péché dans ma maison, les apôtres du seigneur venus délivrer tous les pécheurs de leurs agissements m’auraient aussi délivrée de mes péchés ! Vous les jeunes que j’ai égarés par mes ruses : repentez-vous et demandez aux envoyés de notre seigneur de ma part de me dire quoi faire.

Même alors que cette femme continuait à parler de cette manière, pas un homme de la ville ne la crut parce que satan avait endurci leurs coeurs. Pierre Céphas dit à Thadé :

— Mettons-nous en prière pour dire au seigneur de nous aider, car satan a endurci le coeur de ces gens.

Tous deux se levèrent prier :

— O Dieu Seigneur tout-puissant qui a commandé à tes enfants de faire appel à toi dans le temps de la détresse pour se faire entendre de toi : entends-nous Seigneur, ait pitié de nous ici-même…

Pendant que les apôtres priaient, Michael descendit vers eux et chassa les esprits impurs qui contrôlaient les esprits des hommes de la ville. Pierre Céphas et Thadé entrèrent dans la ville annoncer le nom de notre seigneur Jésus Christ. Tous les habitants de la ville crurent, il n’y en eu pas un qui ne crut pas ainsi que la femme suspendue dans l’air qui fut ramenée à terre. Après avoir placé des hommes pour le service divin, ils les baptisèrent (Exode 29.4)tous au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit. Et la femme qui avait été emportée dans les airs, ils firent d’elle une servante de l’Église. Ils guérirent les malades, ouvrirent les yeux des aveugles, firent parler les muets, entendre les sourds, jusqu’à ce que tous les habitants de la ville furent délivrés, et ils furent enseignés de la connaissance de Dieu. Dans sa colère, satan repartit dans ses agissements et entra dans le coeur d’un jeune riche amoureux de l’argent, et le mit contre les apôtres afin de les confronter. Il vint les saluer et dit :

— Vous qui êtes des servants élus de Dieu, que voulez-vous que je fasse pour que je vive ?

— Aime le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta force, dit Pierre Céphas. Ne tue pas, ne vole pas, ne fait pas d’adultère, ne jure pas par le mensonge. (Deutéronome 6.4, Lévitique 19.13). Ne fais pas aux autres ce que tu ne désires pas que les autres fassent pour toi.

— Si je fais tout ça, pourrais-je faire des miracles comme vous ?

— Dis-nous quel est ton travail et habileté d’homme, répondirent les apôtres.

— Je ne suis pas un ouvrier, car je possède beaucoup de richesses, dit-il. Dites-moi que voulez-vous que je fasse ?

— Renonce à tes possessions : distribue-les aux pauvres de cette ville, lui dirent-ils.

À ces paroles de Pierre Céphas, ce jeune homme devint très en colère. Il se jeta sur Thadé et lui prit la gorge, disant :

— Me conseilles-tu de renoncer à tous mes biens !?

— Le seigneur a dit que si un chameau arrivait à passer par l’oeil d’une aiguille, le riche pourrait alors entrer dans le Royaume céleste, dit Thadé.

Le riche devint plus en colère contre l’apôtre : il lui serra la gorge et l’aurait tué n’eut été la force du seigneur qui ne le quitta pas des yeux à cause du supplice qu’il subissait, et l’avait fortifié.

Pierre Céphas lui dit :

— Sur quelle parole étrangles-tu l’envoyé du Christ !? Je souhaite que tu renonces à tous tes biens, mais tu ne renonces pas même à un seul. Et si tu dis que cette parole n’est pas une vérité, ce sera comme un chameau et l’oeil d’une aiguille.

Au même instant un homme et son chameau passèrent près d’eux et ils les stoppèrent. Autant Pierre Céphas que Thadé se mirent à chercher une aiguille dans la boutique d’un marchand qui fit de son mieux pour servir les apôtres et trouver une aiguille avec un grand oeil. Pierre Céphas lui dit :

— Dieu te bénit mon fils et t’a accepté : cherche une aiguille avec un grand oeil et que la gloire de Dieu se produise dans cette ville avec grandeur !

L’homme fit comme demandé et trouva l’aiguille. Les apôtres se levèrent pour prier, ils étendirent leurs mains en disant :

— O seigneur Jésus Christ, toi qui peux tout faire, nous te prions de recevoir notre prière : révèle ton pouvoir à ce peuple pour leur apprendre que tes paroles sont absolument justes et vraies, oui seigneur ! Entends notre demande que tes servants te prient et sois favorable seigneur, toi qui vois ce que tes envoyés font : que ce chameau passe à travers l’oeil de cette aiguille afin de glorifier ton nom…

Et Pierre Céphas dit à l’homme qui tenait le chameau :

— Dans le nom de notre seigneur Jésus Christ de Nazareth : passez, toi et ton chameau, à travers l’oeil de cette aiguille !

À l’instant même, l’homme et son chameau passèrent à travers l’aiguille. Pierre Céphas dit de nouveau :

― Passez une 2e fois pour que ces gens soient sûrs de glorifier le nom de Dieu, car à lui rien n’est impossible.

Quand les gens virent encore ce miracle, ils crièrent :

— Il n’y a aucun autre que Dieu, Seigneur de ses deux envoyés, Pierre Céphas et Thadé !

Le riche vit cela et crut aussi : il déchira ses vêtements et se frappa le visage en disant :

— Malheur, malheur à moi pour tout le mal que j’ai fait à ce juste !

Il tomba sur le sol, face à terre, pleurant aux pieds des apôtres, et leur dit de prendre tous ses biens pour les distribuer aux pauvres et aux nécessiteux afin que Dieu lui pardonne : ils firent ce qu’il désirait. Ils lui enseignèrent les lois de Moïse et les instructions de la foi et ils baptisèrent non seulement ce jeune homme mais tous les habitants de la ville aussi au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit. Ils leur donnèrent les mystères des saints, le corps et le sang de notre seigneur. Ils construisirent une église où des hommes furent placés au service et écrivirent un évangile où tous les préceptes sont écrits. Alors les apôtres partirent dans les accompagnements de paix du peuple après que les actes de la foi en notre seigneur Jésus Christ se soient produits. Que sa faveur et sa miséricorde soit sur vous à jamais, amen.


MATEH À KAHANAT | Actes de Mathieu à Kahanat

À partir du rivage,entre la vallée de Gérasa et Bethsaïde Juliade, Jésus prit à droite en suivant le bord du lac, de sorte qu'ils passèrent devant la maison de Mathieu qui était à distance. Le chemin avait un embranchement qui aboutissait au comptoir de Mathieu, Quand Jésus se dirigea de ce côté, des disciples s'arrê-tèrent, n'osant aller plus loin. Devant la maison, des serviteurs et des publicains étaient occupés à examiner diverses marchandises. Quand Jésus et les disciples vinrent vers lui, la honte prit Matthieu, il rentra dans sa cabane. Jésus s'approcha et l'appela de l'autre côté du chemin. Mathieu sortit plein d'empressement. Il se proster-na face contre terre devant Jésus et dit qu'il ne s'était pas cru digne que Jésus lui parlât. Le seigneur lui dit : Lève-toi Mathieu et suis-moi ! Matthieu se leva et dit qu'il allait tout quitter avec joie pour le suivre. Il alla avec Jésus jusqu'à l'endroit où les disciples s'étaient arrêtés. Ceux-ci le saluèrent et lui tendirent la main. Thadé, Simon, et Jacques le mineur étaient joyeux car ils étaient ses frères par leur père Alphée, qui avait eu Mathieu d'une 1e femme avant son mariage avec Marie de Cleophas. Il leur offrit à tous l'hospitalité, mais Jésus dit qu'ils prendraient leur repas chez lui le lendemain et ils allèrent plus loin. Alors Mathieu revint en hâte à sa maison qui était à un quart de lieue du lac dans un enfoncement du coteau. Mathieu chargeaaussitôt un homme de l'embarcation de Pierre de faire son office à sa place jusqu'à nouvel ordre. Il était marié et avait quatre enfants : il raconta tout à sa femme ce qui lui arriva d'heureux et lui dit qu'il voulait tout quitter et se mettre à la suite de Jésus, ce qui la réjouit beaucoup. Puis il ordonna de préparer le repas pour le lendemain et s'occupa lui-même à donner des ordres et faire des invitations à cet effet. Auparavant Lévi, il reçut le nom de Mathieu. Il était à peu près de l'âge de Pierre, c'était un homme fortement constitué, la barbe et les cheveux noirs. Depuis qu'il avait fait connaissance avec Jésus sur le chemin de Sidon, il avait reçu le baptême de Jean et réglé sa vie de manière la plus consciencieuse. Emmerich, vol. 3 (chap.4)

Cela arriva quand Pierre Céphas et André revenaient de Syrie après avoir enseigné la vérité au peuple et les avoir instruits de la foi. Ils marchaient sur la route lorsqu’ils rencontrèrent Mateh, qui se joint à eux en union d’Esprit.

— D’où venez-vous, leur dit Mateh.

— Du pays de Syrie, répondirent-ils.

— Je reviens du pays de réjouissance,dit Mateh.

Ils se rapportèrent, l’un l’autre, les épreuves auxquels ils avaient fait face, et Mateh leur dit :

― Dans la ville où je suis allé, le seigneur y demeura-t-il avec les gens et conversera-t-il avec eux en tout temps ? Leur enseignera-t-il ses commandements au siège de son Église ? Je suis allé dans leur ville pour leur annoncer et apporter de bonnes nouvelles en son nom, mais ils m’ont dit : Nous connaissons aussi son nom ! Attends jusqu’à demain et tu verras celui qui nous enseigne. Le lendemain, notre seigneur vint, assis sur une nuée brillante. Quand je le vis, je me réjouis grandement en esprit. J’ai pleuré et dis : Donnez gloire au roi de gloire ! Nous sommes restés 3 jours pour bénir l’Église, et à la fin du 3e jour il nous a béni et remonta aux cieux en gloire. Comment avez-vous été dignes de ce grand honneur que le seigneur vienne parler avec vous ? Leur demandai-je. N’as-tu pas entendu les bonnes nouvelles des 9½ ordres que Dieu apporta sur la terre ? Me répondirent-ils. À la mi-journée environ Gabriel l’ange de Dieu vint vers nous, et avec lui 144 000 enfants qui ont été tués et qui n’ont pas souillé leurs vêtements dans le monde, disant : Alléluia ! Et nous aussi avec eux. Nous ne voulons ni or, ni argent dans notre terre, ni manger de chair, ni boire de vin. Nous mangeons du miel et buvons de la rosée. Nous ne regardons pas nos femmes pour pécher de convoitise. Nous présentons tous nos premiers-nés en offrande au Seigneur au service à son saint temple pendant 3 ans. Nous ne buvons pas l’eau qui vient des sources mais des feuilles des arbres qui poussent dans les jardins. Nous ne portons pas de vêtement fait par l’homme. Il n’y a aucun mot mensonger qui s’entend sur notre terre. Aucun homme ne marie 2 femmes, le fils ne meurt pas avant son père. Les jeunes ne parlent pas avant les anciens. Nos femmes demeurent avec nous, elles ne nous souillent pas, ni nous non plus. Quand le vent souffle, nous respirons le parfum des jardins. Sur notre terre n’est ni été, ni hiver, ni froid, ni gel, mais plutôt un souffle de vie ! Après avoir entendu cela de leur part, je souhaitais demeurer avec eux, car mes oreilles ne se fatiguaient pas d’entendre leur voix.

Pierre Céphas et André bénirent Dieu pour leur révéler le lieu où ils iraient. Le seigneur apparut au milieu d’eux et dit :

— Paix à vous mes saints envoyés que mon Père a choisis de la race entière de l’humanité ! Fortifiez-vous et croyez, car je suis avec vous en toute circonstance : je ne suis pas loin de vous dans tout endroit que vous irez.

Les apôtres lui firent dévotion jusqu’à terre :

— Nous bénissons ton saint nom o seigneur ! Ordonne pour nous dire où nous devons aller !

— Tu as eu l’ordre d’aller dans la ville de Rome, dit-il à Pierre Céphas. Toi André, au pays d’orient. Et Mateh, dans la ville de Kahanat.

— Je ne sais pas où est Kahanat, car je ne suis jamais allé dans cette ville, dit Mateh au seigneur.

— Tu as encore peu de foi : va sur cette route qui t’amènera à une autre route. Prends l’une d’elles qui t’amènera dans ce pays, lui dit le seigneur.

Alors qu’il disait cela, une nuée porta Pierre Céphas et André qui amena chacun d’eux aux endroits où le seigneur leur avait dit d’annoncer. Mateh marcha un peu et se mit à prier, disant :

― O Père de notre seigneur, qui parla à Abraham, qui opéra la naissance d’Isaac, qui porta témoignage à Jacob, qui donna grâce à Joseph, et la loi à Moïse, qui t’est occupé de ton peuple dans le désert pendant 40 ans, le couvrant d’un nuage dans le jour et d’une colonne de Lumière dans la nuit ; toi qui a détruit leurs adversaires, qui les sortit de la Mer Rouge pour hériter une terre que tu as juré à leurs pères Abraham, Isaac, et Jacob : sois mon guide sur cette route !

Dans la même heure, une nuée vint prendre Mateh pour l’amener dans la ville de Kahanat. Quand il vit la ville, il se réjouit et souhaita y aller. Un jeune berger de moutons apparut devant lui, et il lui dit :

— Où conduit cette route ?

— C’est une route où tu ne peux marcher dans ces vêtements sales, car ils ne sont pas comme ceux des hommes de notre ville, dit le jeune, car tes vêtements sont sales. Si tu veux entrer, enlève-les et mets ceux de Kahanat, rase tes cheveux et ta barbe, ceint tes reins et prend une branche de palmier pour en faire des souliers à tes pieds. Alors tes vêtements seront comme les hommes de Kahanat et tu pourras entrer dans la ville.

Mateh s’affligea dans son coeur et revint sur la route d’où il était venu. Ce jeune homme était notre seigneur. Comme Mateh retournait, il le suivit un peu puis étendit sa main pour le saisir et retourner, lui disant :

— Où vas-tu ?

— Comment me connais-tu, qui t’a dit mon nom ? Lui dit Mateh.

— Je te connais Mateh ! Lui dit le jeune homme. Retourne et va dans la ville : je suis ton seigneur Jésus. Fais ce que je te commande et ne laisse pas ton coeur se troubler. Mais si tu ne fais pas comme je te dis, tu ne peux entrer dans la ville.

Mateh fit comme le seigneur l’avait instruit et se fortifia en présence du seigneur qui l’amena jusqu’aux portes de la ville et lui dit :

— Sois fort et endurant, Mateh. De grandes difficultés viendront sur toi par le roi de cette ville, qui te jettera en prison puis te brûlera par le feu. Sois bon et sans peur, car le roi croira en moi et se convertira ainsi que tous les habitants de cette ville. Le feu qu’ils veulent allumer pour te brûler s’enflammera pour consumer leur idole apollon. Toi de ton côté, endure avec patience et confie-toi dans mon nom, car je t’écouterai et je serai avec toi en toute circonstance ; je ne serai jamais loin de toi puisqu’aucun de tes frères apôtres n’est avec toi dans tout endroit que tu seras.

Ayant dit cela à Mateh, le seigneur monta au ciel avec gloire. Mateh s’avança pour entrer dans la ville. Il s’enquit auprès des habitants, disant :

— Où est le temple ?

— De quel pays es-tu ? Lui dirent-ils.

— Je suis un négociant venu d’Égypte, leur dit-il.

— Pourquoi es-tu venu, que cherches-tu ?

— Je suis venu pour voir l’enseignement de votre idole, leur dit-il.

— Notre idole ne nous enseigne pas, nous n’avons jamais entendu sa voix. Même quand nous apportons des offrandes, nous ne savons pas ce que lui disent ceux qui prennent les offrandes de nous, lui dirent-ils.

— N’êtes-vous pas des prêtres du temple, leur dit-il.

— Non, nous ne sommes pas les grands hommes de Kahanat, répondirent les hommes.

— Ton idole aime les riches et déteste les pauvres : c’est une mesure de poids injustes. J’aimerais parler à votre idole pour demander pourquoi il aime les riches et déteste les pauvres, dit Mateh, car si tous sont ses servants, il se doit de les aimer tous pareillement.

Les hommes se dirent entre eux :

— Allons avec lui pour l’amener au temple, nous dirons au prêtre, voici un homme venu d’Égypte : viens et parle-lui.

Quand Mateh vit le prêtre Armis, il le salua d’un accueil spirituel, souhaitant qu’il soit sauvé : la grâce de Dieu descendit sur lui à la salutation de Mateh.

— D’où es-tu, de quel pays viens-tu seigneur ? lui dit Mateh.

— Je suis prêtre de Dieu, d’une bonne tribu, dit-il.

Mateh se réjouit parce que la grâce de Dieu était descendue sur Armis.

— Je voudrais savoir comment tu as trouvé la route qui conduit à cette ville ? Dit-il à l’apôtre.

— Mon Dieu m’a emmené ici, dit Mateh.

— Où est-il ?

— Il m’a pris la main et m’a amené aux portes de la ville.

— Je souhaiterais que tu me montres ton Dieu.

— Si tu crois en lui et garde ses lois, et que tu croiras à tout ce que je te dirais, alors tu sauras en toi-même qu’il est vrai et mon Dieu parlera alors avec toi. Il ne se manifeste pas aux hommes impurs et souillés mais seulement aux purs.

— Où est ton Dieu ?

— Mon Dieu est dans mon pays.

— Où est ton pays ?

— Mon pays est saint, toutes ses routes sont saintes. Mon pays est une terre de Lumière, personne n’y meurt, l’ombre de la mort n’y est pas : tout est Lumière, car mon Dieu illumine tous ceux qui habitent là pour qui n’est pas mort. Mon pays est rempli de parfums odoriférants et de nombreux palais où entrent les justes, et de beaux trônes. Dans mon pays tous sont justes : personne n’aime le péché, tous sont libres, personne n’est esclave. Mon Dieu qui est miséricordieux et patient donne des richesses aux pauvres. Dans mon pays tous sont dans l’abondance, personne ne manque de rien. Dans mon pays tous sont ensemble en harmonie, personne n’est malfaisant. Dans mon pays tous sont humbles, il n’y a ni péché, ni violence, ni chagrin. Dans mon pays il y a des sons heureux et joyeux seulement.

— J’aimerais aller dans ton pays ? Dit-il.

— Mon pays et mon Dieu souhaitent te voir si tu reçois la vérité et les mystères des saints.

La nuit commençait à se faire, Armis dit :

— Attends-moi, car je vais allumer la lampe de l’idole avant que nous allions souper.

— Vas-tu allumer une lampe pour ton idole ?

— Non seulement sa lampe : je le lave, l’arrange pour qu’il soit présentable, et je l’amène d’une place à l’autre, répondit-il.

— Mon Dieu qui me donne la Lumière, donne la Lumière à tous ceux qui le suivent, et des vêtements de Lumière à ceux qui le craignent.

— J’irais avec toi dans ta ville.

— Tu n’as pas besoin de venir dans ma ville : mon Dieu vient près de moi quand je l’appelle, et il m’éclaire de sa Lumière.

— J’aimerais vraiment voir cette merveille !

Mateh leva aussitôt les yeux au ciel et dit :

— Je te prie mon Seigneur et Dieu, toi le Roi des rois, la robe des saints, la grâce des justes dans le monde entier : Lumière des aveugles, lampe qui ne s’éteint pas, lumière que les ombres n’approchent, hache qui tranche les arbres sans fruit, feu qui consume les idoles fabriquées par les hommes, arbre de vie, source de joie des fils de l’homme ! Mon Seigneur et mon Dieu en Jésus Christ, que ta miséricorde s’illumine sur nous…

Une grande Lumière apparut avant que Mateh n’ait fini sa prière. Une grande clameur s’éleva de la ville en raison de cette grande Lumière. Armis vit l’idole tomber en avant : la terre trembla et l’idole se brisa en pièces avec tout ce qu’il y avait dans le temple : il ne resta rien qui ne fut brisé dans le tremblement. Mateh releva Armis et dit :

— Vois comme tes dieux ne peuvent se sauver eux-mêmes : encore moins peuvent-ils sauver les autres !

Armis vint où se tenait l’idole. La trouvant tout en pièces et il la foula aux pieds, disant :

— Comme tu ne peux te sauver, idole, comment sauverais-tu les autres !
Le roi du ciel et de la terre que tu as appelé au nom de Jésus est Bon !

— Sortons d’ici !

Armis sortit et offrit à Mateh de venir manger à son logis. Mateh répondit :

— Qu’y-a-t-il là à manger pour nous !? Demande à l’idole qu’elle nous prépare quelque chose à manger.

— Elle ne l’a pas fait dans sa gloire, comment pourrait-elle se remettre debout et faire ça maintenant qu’elle est brisée…

— Mon Dieu peut nous donner de la nourriture à manger.

— Je crois à tout ce que tu m’as dit à cause de la Lumière venue sur moi ! Et aujourd’hui je te demande aussi, j’aimerais voir ce qu’il nous donnera à manger.

— Je vais t’emmener ce que tu as demandé de moi.

Mateh étendit ses mains pour prier :

— O Seigneur, Dieu des pécheurs repentis qui se convertissent pour faire ta volonté, qui unit harmonieusement l’âme et le corps : parole venue du ciel, parole exaltée au-dessus de tous, guide et maitre des esprits que tu envoies vers nous, manne tombée au désert que les enfants d’Israel ont mangée avec joie, manne qui donne vie à l’âme et au corps qui s’en nourrissent. Mon-seigneur, toi qui m’a choisi pour cette mission : envoie-moi ta bénédiction éternelle…

Vint alors devant eux une Table brillante sur laquelle était un Pain. Mateh dit à Armis :

— Tu pourras manger de ce Pain qu’après avoir été baptisé, alors tu pourras recevoir les mystères des saints.

— Prépare-moi vite à les recevoir, répondit Armis.

Il lui donna les paroles de vie, lui enseigna la vérité de la connaissance et il le baptisa au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit. Puis il lui donna le Pain des saints. Armis fut en lui-même en une grande joie. Ensuite Mateh alla où le peuple se trouvait et leur parla de la doctrine et les baptisa. Le lendemain, quand le roi vint au temple, trouvant les portes fermées, il ordonna qu’on fasse venir le prêtre Armis. Il était au milieu des gardes quand le roi lui dit :

— Pour quelle raison as-tu d’avoir détruit le temple et fermé les portes ?

— Si l’idole ne peut se sauver elle-même, comment pourrait-elle sauver les autres… répondit-il au roi.

— Par qui dis-tu qu’elle ne peut se sauver elle-même ? Dit le roi.

— En vérité, personne ne peut sauver, sauf Jésus, le Fils de Dieu, qui sauve nos âmes, ressuscite les morts, glorifie les justes, enlève du chemin toutes malédictions et mauvais sorts ennemis, car c’est lui qui met satan sous ses pieds ! Dit Armis.

— D’où connais-tu ce nom de Jésus ? Dit le roi.

— Je l’ai entendu de son disciple Mateh qui m’a enseigné la connaissance de celui qui fait briller sa Lumière sur moi et sur tous ceux qui habitent dans ma maison, dit-il au roi.

Dans sa colère, le roi ordonna qu’on attache des cordes aux pieds de Mateh et d’Armis : ils furent trainés dans la ville jusqu’à ce que tous leurs membres se rompent. Leur sang s’écoula sur la route et leur chair se détachait, car on les battait avec des branches. Puis il les mit mettre en prison. […]

Il trouva tout en pièces dans le temple et déchira ses vêtements en criant fortement, ainsi que tous ceux avec lui. Il ordonna d’amener Mateh et Armis et les faire brûler. Dans la même heure, il y eu un grand tremblement de terre et toutes les idoles tombèrent de leurs niches. Le peuple cria :

— Il n’y a aucun autre Dieu que le Dieu Éternel et son Fils !

La ville se divisa en deux parts : une part pour Jésus, une part pour l’idole. Et certains disaient, Apportez les sorciers pour les brûler, tandis que les gens qui croyaient en Jésus dirent, Nous ne vous les donnerons pas ! Le roi ordonna d’apporter une grande quantité de bois et d’y mettre le feu pour brûler Mateh et Armis. Ceux qui étaient avec le seigneur apportèrent leurs outils de labour pour délivrer Mateh et Armis, disant :

— C’est injuste ! Nous ne laisserons pas brûler les servants de Dieu.

— Pourquoi reniez-vous l’idole ? Leur dit le roi.

— Elle ne peut se sauver elle-même, ni aucune des idoles qui étaient dans leurs niches et qui sont toutes brisées ! Com-ment peut-elle sauver les autres… répondirent-ils.

Le roi ordonna de laisser brûler les disciples pendant une heure. Et parce que les hommes pour Christ s’agitaient envers les hommes pour l’idole, Mateh dit d’une voix forte :

— Frères ! Vous attisez la colère de Dieu sur vous à contenter ces hommes !

Au même moment, un messager de la maison du roi arriva pour annonça au roi que son fils unique venait de décéder. Il partit avec hâte à son palais. Ceux à qui Mateh avait enseigné les commandements et qui croyaient en Christ, au nombre de 44 âmes, se levèrent pour détacher l’apôtre qui leur dit :

— Venez voir un nouveau miracle et que votre foi soit complète !

Quand Mateh arriva au palais du roi, il lui dit :

— Je vois que ton coeur brisé à cause de la mort de ton fils… Appelle l’idole pour qu’elle fasse revenir ton fils en vie !

— Lequel des dieux a pouvoir sur les morts !?

— Mon Dieu ressuscitera ton fils si tu crois en son Fils Jésus.

— Si je vois ce miracle que ton Dieu relève mon fils en vie, je fais le serment de ne plus vénérer l’idole, dit le roi.

Mateh fut affermi par la force du saint Esprit. Il leva ses yeux au ciel et étendit ses mains et pria :

— Je te loue en tout temps mon-seigneur, vie infinie, qui a fait ta demeure au-dessus des dignités. Nous te louons parce que tu n’as pas hésité à mourir pour les pécheurs pour que nous prenons part à la vérité avec toi. Merci à toi, le seul qui ressuscite les morts. Je te prie Père tout-puissant de notre-seigneur Jésus, d’envoyer ta puissance des hauteurs pour rompre le lien de la mort, écraser ses pouvoirs, rabaisser les gardiens des portes du shéol et briser la tête du serpent. Mon-seigneur, étend ta main d’en haut pour ressusciter ce jeune et que le roi et tous les hommes de la ville croient en toi…

Il alla ensuite où le jeune était étendu, il lui prit la main et dit :

— Lève-toi jeune homme dans le nom vivant de Jésus !

Il s’avança aussitôt et embrassa les pieds de Mateh en disant :

— Je te prie o servant du seigneur, baptise-moi et fais-moi participant des mystères des saints, sinon renvoie-moi au tombeau !

Le roi eut la foi en voyant ce miracle des mains de Mateh : il ordonna à tous les hommes de la ville d’être baptisés par les mains de l’apôtre Mateh. Il y eut de grandes joies dans cette ville. Le roi brûla le temple dans le feu allumé pour consumer Mateh. Le brasier ne cessa pas jusqu’à ce que le temple fût en cendres. Par l’intermédiaire de Mateh, les habitants crurent en notre seigneur. Notre seigneur leur apparut disant à Mateh :

— Sois fortifié en voulant le bien ! Rappelle-toi les paroles que je t’ai dites et n’ai pas peur : patiente sans crainte, car j’ai dans cette ville des âmes élues qui croiront en moi à travers toi.

— Ainsi même seigneur !

Il dit aussi à Armis et Mateh :

— Baptisez les gens pour qu’ils soient purs.

Après qu’il eut fini de les instruire, notre seigneur monta au ciel en grande gloire, et tous le virent. Le roi et tous les hommes de la ville construisirent une église à l’endroit du temple. Mateh la dédia, il plaça Armis pour le service avec d’autres. Il leur donna l’Évangile et continua avec eux jusqu’à ce que leur foi soit forte. En sortant de la ville, il tourna son visage vers eux et leur dit :

— Paix et grâce de Dieu à toujours avec vous !


PIERRE CEPHAS & PHILIPPE À ASSAKIA | Actes de Philippe à Assakia

Jésus leur dit qu'il allait commencer son ministère de prédication, et réunir des disciples autour de lui : André lui parla de plusieurs personnes de sa connaissance dont il lui fit l'éloge, et fit mention de Pierre, Philippe, et Nathanael. Jésus parla du baptême à donner ici dans le Jourdain, que quelques-uns d'entre eux auraient à baptiser à cet endroit. André rencontra en chemin son frère Jonathan et Philippe qui allèrent avec lui, devant ou en arrière de Jésus. André leur parla d'un ton animé, leur racontant tout ce qu'il avait vu de Jésus : il leur dit que c'était vraiment le messie, que s'ils voulaient le suivre ils n'avaient pas besoin de le lui demander, seulement ils devaient s'examiner pour savoir s'ils le désiraient du fond du cœur et il indiquerait alors par un signe ou un mot s'il les admettait. Lorsque le sabbat fut fini, Jésus passa près de la synagogue et alla dans une petite vallée avec ses disciples. C'était comme un lieu de promenade avec des arbres à l'entrée et la vallée. Les filsde Marie de Cleophas, de Zébédée, et d'autres disciples, se joignirent à lui. Philippe hésitait et restait en arrière, ne sachant pas s'il devait le suivre dans la vallée. Jésus qui marchait en avant, tourna la tête vers lui, dit : Suis-moi ! Tout joyeux Philippe se joignit aux douze autres. Philippe était de Bethsaïda, il s'occupait de certains travaux de bureau. Depuis que Jésus l'avait appelé, il était aussi joyeux et confiant qu'il avait été craintif .Vie de Jésus par Emmerich, vol. 1 (chap.6)

Le lot d’aller dans la ville d’Assakia, en Asie mineure, échut à Philippe. Il ne tarda pas, il dit à Pierre Céphas :

— Voici que Dieu t’a commandé de venir avec chacun dans son lot : je voudrais que tu viennes avec moi dans ma ville.

— Bien !

Ils marchaient ensemble lorsque le seigneur leur apparut et leur dit :

— Paix à vous, mes élus ! Aller annoncer à toutes les créatures et les délivrer de la main de satan. Pour la vérité, je vous dis, vous devrez confronter ce monde et combattre durement jusqu’à passer des ténèbres à la lumière. Pour la vérité, je vous dis, votre récompense au ciel sera si grande que vous oublierez toutes vos peines lors-que vous entrerez dans votre repos.

===

Ils se remirent en route le coeur réconforté. Lorsqu’ils approchaient la ville, ils virent un homme avec un esprit impur qui se mit à crier :

— Apôtres du Christ ! Je ne vous laisserais pas venir dans la ville.

Pierre Céphas le réprimanda sachant qu’un esprit impur le manipulait, et aussitôt satan sortit de lui. Cet homme survécut et suivit les apôtres dans leur trajet jusqu’à la ville, qui était sur le dessus d’une haute colonne. Arrivés aux portes de cette ville, Pierre Céphas pria le seigneur :

— Seigneur Jésus, je te prie, que cette porte et cette haute colonne descendent à terre jusqu’à atteindre ma main…

Au même moment, la porte, la colonne, et tous ceux qui étaient dessus, descendirent jusqu’au niveau du sol. Apercevant les péchés, Pierre Céphas dit à l’homme libéré d’esprit impur, de monter sur la colonne et de crier malédiction aux habitants de la ville. L’homme monta sur la colonne et Pierre Céphas dit à la colonne :

— Dans le nom de notre seigneur Jésus Christ, replace-toi comme avant…

Et l’homme commença à crier aux gens de la ville :

— Soumettez-vous aux apôtres du Christ pour votre bien !

Il y eu un tremblement de terre. Une grande frayeur saisit tous les hommes de la ville : ils fuirent par les trous des caves pour se rendre dans les îles, mais les éclairs les en empêchèrent. Beaucoup de femmes et d’hommes moururent sous le tremblement de terre et le tonnerre. D’autres qui s’étaient approchés de l’homme, virent les apôtres en prière, les mains étendues, et tombèrent aussi en prière. Ils leur firent dévotion dans les larmes et dirent :

— Servants de Dieu ! Nous vous supplions de prier pour nous. Dites-nous quel est le sacrifice que vous voulez recevoir et nous le ferons : mais intercédez pour nous pour que cette peur terrifiante cesse !

Les apôtres prièrent le seigneur pour eux. Le tremblement de terre cessa alors et les éclairs disparurent. La porte, la colonne, et ceux qui étaient dessus, changèrent de place et ne bougèrent plus. L’homme arrêta de crier. Il descendit de là et resta silencieux. Les gens rassemblés, qui s’aperçurent que le tumulte s’était arrêté au même moment, dirent, C’est un dieu. Et ils demandèrent :

— Es-tu Dieu lui-même ou non ?

— Je ne suis pas Dieu, mais un homme comme vous, mais c’est l’Esprit de Dieu, par ma bouche, qui a prononcé l’ordre des saints, leur dit-il. Venez écouter ce que Pierre Céphas et Philippe vont vous dire, car ils vous donneront la connaissance qui vous sauvera.

Ils vinrent vers les apôtres et leur dirent :

— D’où êtes-vous ?

— Quelle idole servez-vous ? Dit Pierre Céphas.

— Nous servons une statue d’or, répondirent-ils.

— Amenez-la-nous, dit Philippe.

Quand ils firent ainsi, les prêtres se mirent à crier :

— Ne détruisez pas les dieux qui vous délivrent en tout temps : quand la guerre viendra, si vous les suppliez ils vous aideront.

— Nous préférons entendre la voix des apôtres que la voix de tes dieux fabriqués, qui n’entendent pas, ne voient pas, ne sentent pas, ni ne marchent,dirent les hommes de la ville.

Les prêtres vinrent dire aux apôtres :

— Vous trompez les hommes par vos enchantements en disant que Dieu est un homme né de la vierge Marie que Pilate a mis à mort : y-a-t-il jamais eu une divinité morte ou frappée ! De l’autre côté ce que nous taillons d’or et d’argent et que nous appelons dieux, ne souffrent pas.

Philippe fut revêtu du pouvoir de l’Esprit descendu sur lui et son pouvoir le fortifia, il pria Dieu :

— O Dieu, envoie le feu du ciel pour dévorer ces prêtres qui trompent les gens afin qu’ils croient en ton nom.

Au même instant, le feu descendit pour les consumer, mais les gens pleurèrent pour eux. Philippe leur dit :

— Pour quelle raison êtes-vous en peine et larmes !? Parce qu’ils vous ont dit que vos dieux vous délivreraient si une guerre survenait !?

Pierre Céphas prit une image d’or et lui donna l’ordre de parler :

O apôtres de Christ, ne soyez pas en colère contre moi ! Je vous demande d’avoir pitié de moi parmi ces hommes pécheurs qui m’ont fabriqué de choses de terre et m’ont placé dans leurs ornements pour me regarder. Ils m’ont mis dans un temple et m’ont sacrifié des animaux. Ils mélangent leur sang avec du vin. Ils abusent les gens qui s’imaginent que je bois et mange : mais je ne mange, ni ne bois, et ne converse avec personne ! C’est le pouvoir qui est en vous, celui-là même, qui me permet de parler à ce peuple pour témoigner de la tromperie de leurs agissements.

Ayant dit cela, elle devint silencieuse. Les prêtres supplièrent les apôtres de les sortir du feu pour faire tout ce que les apôtres leur indiqueraient de faire. Philipe leur dit :

— Si vous renoncez à vos dieux, dites alors : Nous croyons au seigneur Jésus Christ, et en son nom, dites : Que ce nuage de feu s’élève loin de vous.

— Nous croyons à Dieu le Père, à sa parole Jésus Christ, à l’Esprit saint ! Dirent-ils en larmes.

Au même moment le feu s’éleva et devint comme une mer d’eau bénéfique, blanche comme le lait, qui les émerveilla tous. Les gens rassemblés demandèrent aux apôtres de leur enseigner les préceptes et la foi du juste. Philippe leur recommanda de construire une église à l’endroit même où ils avaient cru. Ce qu’ils consentirent de faire. Il demanda de lui amener de la paille de fondement puis il demanda de creuser et il fit la fondation. Quand ils eurent fait et terminé tout ce qu’il leur avait demandé, il alla aux portes de la ville et monta sur la colonne, et dit :

— Dans le nom de notre seigneur qui est appelé du nom de Dieu, je t’ordonne de bouger le plus loin de l’église.

À la même heure, la porte tomba et la colonne qui se tenait là descendit le plus loin du lieu de la fondation de l’église sans qu’on ait entendu de son, ni vu de poussière. Le roi dit à l’assemblée :

— Il n’y a pas d’autre que le Dieu de Pierre Céphas et Philippe les apôtres de Dieu !

— Voici, leur dit Philipe, je n’ai tardé à vous fonder une église, une maison de prière pour Dieu. Je vous demande maintenant de réunir tous les hommes de la ville, des plus vieux aux jeunes, des servantes pour porter l’eau, et que chacun fasse ce qu’il doit faire pour la maison de Dieu.

De tous ceux rassemblés, il n’y eut pas un qui refusa de faire ce qu’il leur dit. Les apôtres logeaient chez Karou le juge de la ville, se réjouissant du nombre de personnes rassemblées qui s’étaient con-verties par la foi. Notre seigneur leur apparut sous l’apparence d’un homme de resplendissante Lumière et leur dit :

— Paix à vous mes envoyés bénis ! Voici, j’ai vu la foi des habitants de cette ville, pour quelle raison restez-vous là ? Partez enseigner la parole de vie à tous ceux qui demandent pour moi, je serai avec vous.

Et le seigneur monta au ciel. Les visages de Pierre Céphas et de Philippe brillaient de la gloire du seigneur qui leur était apparu. Quand ils retournèrent auprès du peuple, tous les gens de l’assemblée furent étonnés en voyant leurs visages briller.

Les apôtres les relevèrent et les bénirent : ils leur enseignèrent la vraie justice et autorité de notre Seigneur, leur prescrivant de ne plus agir d’après leurs anciens péchés. Le nombre de ceux qui reçurent la bénédiction des apôtres s’accrut par la merveille de la gloire de Dieu qui demeurait avec eux sur leurs visages. Il y eut dans l’assemblée un homme avec un démon qui cria très fort :

— Je vous supplie apôtres de Christ de ne pas me tourmenter si je sors de cet homme !

Pierre Céphas et Philippe ordonna à ce démon de sortir de l’homme et ne plus jamais revenir en lui. L’homme fut jeté à terre et sortit aussitôt de lui. L’homme libéré se jeta aux pieds des apôtres en dévotion. Ils réunirent tout le peuple dans l’eau de la mer et les baptisèrent ensemble dans le nom du Père, du Fils, et du saint Esprit. Les apôtres dirent à la congrégation :

— Vos péchés vous ont été pardonnés, ainsi que ceux que vous avez commis involontairement. À présent, placez vos actions à faire seulement du bien pour être dignes du bon Royaume céleste où y vivre à toujours.

— Nous te remercions, dirent-ils d’une seule voix, toi notre Seigneur, Dieu de Pierre Céphas et Philippe, pour ta pitié et miséricorde envers nous, pour avoir fondé une église par tes apôtres pour que les gens s’assemblent dans la joie.

Pierre Céphas les instruit dans la Loi et les Prophètes. Philippe leur expliquait dans l’Esprit de notre seigneur. Ils étaient dans la joie pour la connaissance et la foi. La congrégation était prête à recevoir les mystères des saints. Pierre Céphas et Philipe firent une prière pour consacrer les mystères du corps de notre seigneur et son précieux sang, et donnèrent à la congrégation qui les reçut avec vérité. Les apôtres restèrent 6 jours avec eux pour leur donner paix et leur enseigner les commandements de Dieu jusqu’à ce qu’ils croient. Ils placèrent des hommes pour le service. Puis ils les quittèrent, émerveillés de tout ce que les pouvoirs firent au nom de notre seigneur Jésus Christ.


PHILIPPE & MARIAM | Acts of Philip

Ceci arriva quand le sauveur divisa les apôtres pour que chacun aille suivant son lot. Le lot de Philippe échut au pays des grecs. Il trouva cela difficile et pleura. Mariam sa soeur qui avait préparé le pain et le sel pour le moment de rompre le pain, tandis que Martha servait les multitudes et travaillait fort. Voyant cela, elle alla vers Jésus et dit :

— Seigneur, ne vois-tu pas comme mon frère est vexé ?

— Je sais. Tu es choisie parmi les femmes, va avec lui pour l’encourager. Je sais qu’il est impétueux et coléreux, s’il va seul, il apportera plusieurs tribulations aux hommes. Je vais envoyer Bartélémi et Jean dans la même ville pour confronter les obstacles à cause de la grande méchanceté de ceux qui habitent là ; car ils adorent la vipère, la mère des serpents. Quant à toi, change ton aspect féminin et va avec Philippe.

Et à Philippe, il dit :

— Pourquoi es-tu dans la crainte ? Je suis toujours avec toi !

Ils se préparèrent tous pour le pays d’Ophiani. Quand ils arrivèrent au désert des dragons serpents, voici, un grand léopard sortit du bois sur la montagne et courra se jeter à leurs pieds, il parlait avec une voix humaine :

― Je vous révère, servants de la grandeur divine, apôtres du seul engendré Fils de Dieu. Ordonnez que je parle parfaite-ment.

— Parle dans le nom de Jésus Christ ! Dit Philippe.

― Écoute-moi Philippe, garçon d'honneur de la parole divine, dit le léopard avec un parler parfait. La nuit dernière, je passais à travers des troupeaux de chèvres autour du mont de la dragonne, mère des serpents, et j’attrapai un petit. Je suis allé pour manger dans le bois, après l’avoir blessé, quand il a pris une voix humaine, pleurant comme un petit enfant, il me dit : ¾ O léopard, enlève ton coeur féroce, la part sauvage de ta nature, et revêt la douceur, car les apôtres de la grandeur divine qui accomplissent la parfaite promesse de la gloire du seul engendré Fils de Dieu vont passer par ce désert. J’étais perplexe à ces paroles du petit et je ne l’ai pas mangé, car mon coeur changea graduellement et ma férocité se tourna en douceur. Et tandis que j’écoutais ses paroles, je levai mes yeux et vous ai vu venir : je savais que vous étiez les servants du bon Dieu. Ainsi j’ai laissé le petit pour vous révérer. Et maintenant, je vous supplie d’enlever ma nature sauvage et me rendre libre d’aller avec vous n’importe où.

— Où est le petit ? Dit Philippe.

― Il s’est jeté sous le chêne opposé.

Philippe dit à Bartélémi :

— Allons voir celui qui est blessé : soignez et guérissez les blessés.

Sur l’ordre de Philippe, le léopard les guida là où le petit était étendu. Philippe et Bartélémi dirent :

— Maintenant nous savons avec vérité qu’il n’y a personne qui surpasse ta compassion o Jésus, aimant de l’humanité, car tu nous convaincs par tes créatures, avec prévenance, afin de croire plus sérieusement, et que notre confiance soit au comble. Viens maintenant seigneur Jésus Christ pour accorder vie, souffle, et assurance à ces créatures, qu’ils perdent leurs natures sauvage et de bétail et deviennent dociles, qu’ils ne mangent plus de chair, ni le petit de nourriture pour bétail, et qu’un coeur humain leur soit donné afin qu’ils nous suivent où nous irons pour ta gloire, mangent ce que nous mangerons, et parlent comme les humains pour la glorification de ton nom.

Dans l’heure, le léopard et le petit se levèrent pour dire :

― Nous bénissons et glorifions celui qui nous a visité et s’est souvenu de nous dans ce désert, qui a changé notre nature féroce et sauvage en docile, qui nous accorde la parole divine en nous donnant une langue pour parler et louanger ton nom, car grande est ta gloire !

Ils tombèrent avec dévotion près de Philippe, Bartélémi, et Mariam. Et ils se préparèrent ensemble en glorifiant Dieu.

===

Lorsque Philippe sortit de Galilée, il demanda la cause de sa douleur d’une veuve qui emmenait son seul fils au sépulcre.

— J’ai dépensé en vain beaucoup d’argent pour les dieux et consulté un devin, sans résultat.

— Ce que tu as souffert n’est pas inhabituel, mère, c’est ainsi que le démon trompe les hommes. Calme ta douleur et je ressusciterais ton fils dans le nom de Jésus, dit l’apôtre.

— Il aurait été préférable que de ne pas me marier et ne manger que du pain et de l’eau, dit-elle.

— Tu as raison, la chasteté est précieuse pour Dieu, dit Philippe.

— Je crois au Jésus que tu annonces, dit-elle.

Philippe ressuscita son fils. Il s’assit et dit :

— Où est cette Lumière !? Comment est-elle venue pour qu’un ange vienne ouvrir la prison du jugement où j’étais enfermé, dans de si grands tourments que la langue humaine ne peut décrire !

Ils furent tous baptisés. Le jeune suivit l’apôtre.

===

Lorsqu’il entra dans une ville d’Athènes appelée Hellas, 300 philosophes réunis se disaient :

— Allons voir quelle est sa sagesse, car on dit que la sagesse des sages d’Asie est grande…

Ils supposèrent que Philippe était philosophe. Il ne voyageait qu’avec un manteau et un vêtement dessous. Alors ils se mirent ensemble dans leurs livres pour voir ce qu’il pouvait en tirer de mieux.

— Si tu as quelque chose de nouveau à nous dire, dis-le nous, car nous n’avons besoin de rien d’autre que d’entendre une nouvelle chose, dirent-ils.

— Je suis heureux d’entendre que vous souhaitez quelque chose de nouveau, car l’enseignement de mon seigneur est nouveau, dit Philippe. Mais vous devez d’abord chasser l’ancien homme, comme le seigneur dit : Vous ne pouvez mettre du nouveau vin dans de vieilles bouteilles.

— Qui est ton seigneur ?

— Jésus Christ.

― C’est un nouveau nom pour nous. Donne-nous 3 jours pour y voir, dirent les philosophes.

Ils se consultèrent et dirent :

— Il serait peut-être préférable d’envoyer le grand sacrificateur des juifs pour discuter avec lui.

Ils écrivirent ainsi : Les philosophes de Grèce à Ananias le grand sacrificateur des juifs à Jérusalem. Et ils firent état de la situation. En lisant la lettre, Ananias déchira ses vêtements et dit :

— Ce séducteur est ainsi à Athènes !

Et satan entra en lui. Il consulta les docteurs de loi et les pharisiens, qui lui dirent :

― Arme-toi et prends 500 hommes, va détruire Philippe à tout prix !

Aussi il vint dans les vêtements de grand sacrificateur, avec grande pompe. Les philosophes et lui allèrent au logis de Philippe. Il sortit et Ananias dit :

— Toi, sorcier et magicien, je te connais : ton maitre, qui a trompé Jérusalem, t’a appelé fils du tonnerre ! La Judée ne te suffit pas que tu sois aussi venu jusqu’ici pour tromper !?

— Que le voile de l’incrédulité te soit retiré, et que tu apprennes qui est le trompeur : toi ou moi, dit Philippe.

Ananias s’adressa à tous :

— Jésus a été crucifié car il ‘détruisait’ la loi et ‘permettait’ les viandes interdites : ses disciples qui ont ‘volé’ son corps firent plusieurs merveilles et furent chassés de Jérusalem : ils vont maintenant dans le monde pour tromper chacun comme ce Philippe. Mais je l’amènerais à Jérusalem, au roi Archélaus qui le cherche pour le mettre à mort.

Les gens ne bougèrent pas. Philippe dit :

— Je ferais appel à mon Dieu !

Ananias courut vers lui et le frappa. Sa main sécha et il devint aveugle ainsi que ses 500 hommes qui le maudirent ou prièrent le secours de Philippe. Philippe pria :

— Faible nature […], mer amère. Viens Jésus, sainte Lumière, car tu ne te détournes pas quand nous crions vers toi…

— Penses-tu nous détourner des traditions de nos pères, du Dieu de la manne au désert, et de Moïse, pour suivre Jésus le nazaréen !? Dit Ananias.

— Je demanderai à mon Dieu de se manifester Lui-même à toi et à eux ! Peut-être croiras-tu, sinon un prodigue t’arrivera, dit Philippe.

Et Philippe pria Dieu d’envoyer son Fils. Les cieux s’ouvrirent et Jésus apparut dans la gloire : son visage brillait 7 fois plus que le soleil et ses vêtements étaient plus blanc que neige. Toutes les idoles d’Athènes tombèrent et tous les démons en sortirent avec des cris.

— Entends-tu les démons ? Dit Philippe. Ne crois-tu pas en celui qui est ici ?

— Je n’ai pas d’autre Dieu que celui qui a donné la manne au désert, dit Ananias.

Lorsque Jésus remonta au ciel, il y eut un grand tremblement de terre. Tous les gens coururent vers l’apôtre, criant de grâce. Philippe dit :

— Il n’y a pas d’envie en nous. Que la grâce du Christ vous redonne la vue, que le grand sacrificateur voit en premier.

— Philippe ! Auparavant fils du tonnerre et maintenant d’humilité, dit une Voix céleste.

Les gens prirent peur à la Voix. Dans le nom de Jésus Christ, Philippe fit retrouver la vue à Ananias, qui dit :

— Combien grande est la magie de Jésus : ce Philippe m’a rendu aveugle un instant et un instant d’après il a restauré ma vue ! Je ne suis pas convaincu par cet enchantement.

Les 500 demandèrent à Philippe de leur redonner la vue pour qu’ils frappent Ananias cet incrédule.

— Ne rendez pas le mal pour le mal, dit Philippe. Ananias ! Un grand signe va se produire pour toi.

— Je sais que tu es un sorcier disciple de Jésus. Tu ne peux m’ensorceler, dit Ananias.

— Viens vite Jésus ! Dit Philippe.

La terre s’ouvrit et avala Ananias jusqu’aux genoux.

— C’est pure magie que la terre se fende à la menace en hébreu de Philippe ! Cria-t-il. Il y a des crochets qui tirent mes jambes pour me faire croire, mais je ne croirais pas ! Je connais sa magie depuis Jérusalem…

Philippe dit à la terre :

— Prends-le jusqu’à moitié !

Il s’engloutit plus encore et dit :

— Un pied de mes pieds est gelé, et l’autre est brûlant ! Mais je ne croirais pas.

Les gens voulurent le lapider, Philippe les en empêcha :

— C’est pour son salut : je le ramènerais s’il se repent, sinon il va être avalé jusque dans l’abîme.

Il étendit sa main dans l’air, au-dessus des 500, et leurs yeux s’ouvrirent. Ils glorifièrent Dieu.

Philippe dit à Ananias :

— Déclare maintenant d’un coeur pur, que Jésus est seigneur, et que tu sois sauvé comme eux.

Mais il rit de lui. Le voyant si obstiné, Philippe dit à la terre :

— Ouvre-toi pour l’avaler jusqu’au cou !

Un des premiers hommes de la ville vint précipitamment lui dire :

— Un démon a attaqué mon fils en disant, Comme tu as laissé venir dans la ville un étranger qui a détruit nos idoles, que ferais-je d’autre que tuer ton propre fils. Et il l’a étouffé. Aide-moi car je crois moi aussi !

— Amène-nous ton fils.

Il courut en criant le nom de son fils, et dit aux serviteurs de l’emmener, il était âgé de 23 ans. En le voyant, Philippe pleura, et il dit à Ananias :

— Ceci arrive par votre folie… Croiras-tu s’il ressuscite ?

— Je sais que tu le ressusciteras par magie : je ne croirais pas, dit Ananias.

— Maudit ! Dit Philippe en colère. Descends dans l’abîme aux yeux de tous !

Il fut aussitôt englouti, et la robe de grand sacrificateur s’enfuit de lui et personne ne sut où elle fut jusqu’à ce jour. Philippe chassa le démon et ressuscita le garçon. Les gens pleurèrent et crurent en Dieu. Ils furent baptisés avec les 500. Philippe resta 2 ans à Athènes et fonda une église où il plaça des hommes pour le service, puis il partit prêcher aux parthes.

===

Quand Philippe arriva en Parthes, il retrouva l’apôtre Pierre Céphas avec des disciples dans une ville, et lui dit :

— Je te prie de me fortifier afin que je parte prêcher comme toi.

Ainsi ils prièrent pour lui. Jean qui était là dit à Philippe :

— André est allé à Achia et Thrace. Thomas est en Inde chez les mauvais mangeurs de chair.
Mathieu est chez les sauvages troglodytes (hommes vivants dans des cavernes). Toi de même, ne fais pas relâche : Jésus est avec toi.

Alors ils le laissèrent aller. Il partit vers la mer dans les frontières de Candaci et trouva un bateau qui se dirigeait à Azotus. Il se mit d’accord avec les marins de voyager pour 4 pièces. Un puissant vent survint et ils commencèrent à jeter les équipements, et firent à chacun d’eux leurs adieux, en pleurant. Philippe les consola et dit que le bateau même ne sera pas perdu. Il monta sur la proue et dit :

— Mer, mer ! Jésus Christ, avec moi son servant, nous t’ordonnons que ta colère se calme…

Et elle se calma. Les marins le remercièrent et demandèrent de devenir des servants de Jésus. Il leur enseigna de délaisser les besoins de cette vie, et ils crurent. Philippe les baptisa tous lorsqu’ils mirent pied à terre.

===

À cause des miracles de Philippe il y avait une grande agitation dans Azotus. Beaucoup de ceux qui étaient venus furent guéris, et les démons qui furent chassés crièrent contre lui. Les gens disaient différentes choses de lui : certains qu’il était un dieu, d’autres qu’il était magicien ; qu’il prêchait la chasteté et séparait les maris des femmes. Le soir venu, tous se dispersèrent, et Philippe chercha où loger. Il se dirigea vers l’un des hangars de Nicocleides, un greffier, ami du roi, où plusieurs étrangers logeaient. Il se tint à un coin et pria pour la bénédiction et la guérison de la maison. Charitine la fille de Nicocleides l’entendit et pleura toute la nuit : elle avait une douloureuse plaie à son oeil. Au matin, elle alla vers son père, disant :

— Je ne peux plus supporter les moqueries de mes camarades à cause de mon oeil.

— Que puis-je faire ? Dit-il. N’ai-je pas appelé Leucius le médecin du roi, Elide l’eunuque de la reine, et Solgia son soignant !?

— Je le sais, mais il y a un médecin étranger qui est venu la nuit dernière. Appelle-le !

Il alla vers les hangars (hôtellerie pour les voyageurs étrangers) et trouva Philippe :

— Es-tu le médecin venu dernièrement ?

— Jésus est mon médecin : je viendrais avec toi.

Ils trouvèrent la fille qui pleurait, et après l’avoir rassurée par des paroles, elle tomba à ses pieds, disant :

— J’aspergerai ma chambre d’une eau pure et je déposerai mes vêtements de lin sous tes pieds : aide-moi, je sais que tu peux ! Père, laissons-le venir et qu’il voit ma plaie.

Philippe les réconforta et les donna instruction. Il la releva et lui fit mettre sa main droite à son visage, et de dire : Que mon oeil guérisse dans le nom de Jésus Christ. Et il le fut. Tous deux crurent et furent baptisés, ainsi qu’un nombre de serviteurs. Charitine revêtit un habit d’homme et suivit Philippe.

===

Philippe avait en l’esprit d’aller à la ville de Nicatera en Grèce. Plusieurs disciples l’accompagnaient : il les enseignait conti-nuellement. Il y avait une grande agitation quand il y arriva.

— Que faire, car son enseignement prévaut… Il sépare les maris des femmes. Jetons-le dehors avant qu’il commence à prêcher et que nos femmes soient trompées.

Il y avait aussi des juifs qui parlaient contre lui, mais un de leur chef, Ireus, dit :

— N’utilisez pas la force mais mettons son enseignement à l’épreuve !

Ireus, un homme fortuné et juste, souhaitait par là déjouer leur conseil paisiblement. Il vint vers Philippe pour le saluer. Philipe vit qu’il n’y avait aucune ruse en lui. Il lui promit le salut pour s’être tenu avec lui : Ireus en fut étonné en sachant cela (Philippe n’étant pas présent avec eux). Philippe l’exhorta à la foi et la constance.

— Viens loger dans ma maison, dit Ireus.

— Mais d’abord, nettoie-là.

— Comment ?

— Ne fais aucun tord, et ‘laisse’ ta femme, dit Philippe.

Quand il partit chez lui, sa femme dit :

— J’entends que tu déjoues le conseil des juifs pour ce sorcier étranger !

— Serons-nous assez dignes de le loger ici ? Dit Ireus.

― Je ne veux pas de lui ici, car il sépare les maris des femmes. Pendant 4 ans j’ai été ta femme et ne t’ai jamais contrarié, mais je prendrais ma dot et serviteurs et j’irais dans la maison de mes parents.

— Patience, dit Ireus doucement. Tu croiras toi aussi.

— Lève-toi pour manger et boire et sois heureux, mais tu ne peux me tromper, dit-elle.

— Comment pourrais-je manger quand l’homme de Dieu a faim !? Mets cette folie de côté, dit-il, c’est un homme de Dieu, en douceurs et grâces !

— Son dieu est-il d’or comme ceux qui sont immobiles dans le temple de cette ville ?

— Non, mais il est tout-puissant dans le ciel ! Les dieux de cette ville sont faits par des incroyants, dit-il.

— Amène-le que je voie Dieu en lui !

Il partit rencontrer Philippe, qui lui dit ce qui s’était passé. Ireus fut émerveillé devant sa connaissance, et lui demanda de ne pas parler du reproche de sa femme. Les compagnons de Philippe le pressèrent d’accepter le logis offert et Ireus en fut heureux. Philippe consentit de venir et suivit Ireus. Mais les dirigeants et le peuple furent déterminés de ne pas permettre cela. Arrivé à sa porte, Ireus cria au portier d’ouvrir. Lorsque Philippe entra, il dit :

— Paix soit sur cette maison !

Voyant que sa femme restait dans sa chambre, Ireus partit lui demander d’ôter ses robes de fête et venir. Elle se mit en colère :

— Personne de la maison n’a jamais vu mon visage : comment le montrerais-je à un étranger !?

Il repartit placer des chaises dorées pour Philippe et le reste, mais Philippe dit :

— Reprends-les !

— Ne me vexe pas, dit Ireus.

— Je ne vexe personne, mais je n’ai pas d’intérêt pour l’or qui disparait, dit Philippe.

— Mes anciens péchés me dérangent : est-ce que je peux être sauvé ?

— Oui, Jésus peut te sauver. Mais quant est-il de ta femme qui vient de te dire de t’en aller ?

Surpris, Ireus alla voir sa femme et dit :

— Viens voir un homme qui me raconte ce qui se passe entre toi et moi.

— Qu’arrivera-t-il à nos enfants si nous renonçons à tous nos biens ? Dit-elle agacée.

Sa fille Artemela écoutait. Elle se dit, Si mon père et ma mère entrent dans une nouvelle vie, ne la partagerait-elle pas… Elle était très belle. Sa mère Nerkela lui dit de se lever et ôter sa robe tissée d’or.

— Allons voir Philippe ! dit Ireus à Nerkela.

Les femmes changèrent leur allure attrayante pour une plus sobre et allèrent tous ensemble. Philippe brillait par une grande Lumière : ils le virent et eurent peur. Voyant cela, il revint à son aspect précédent. Nerkela lui fit bon accueil et demanda pardon. Dès qu’ils dirent qu’ils croyaient, ils furent aussitôt enseignés et baptisés.

===

Les juifs et les païens étaient mécontents de la conversion d’Ireus. Ils envoyèrent 7 hommes à sa maison. Une servante lui parla d’eux et il vint, souriant, et demanda leur mission.

— La ville entière souhaite te voir ! Dirent-ils.

Il les suivit. L’assemblée fut choquée de sa modeste apparence. Un nommé Onesimus lui demanda d’expliquer la présence de Philippe le ‘sorcier’.

— Pourquoi suis-je ainsi examiné, dit Ireus. Ne déranger pas Philippe.

— Assez de lui ! Dirent-ils.

Ireus rentra chez lui et rencontra Philippe qui lui dit :

— As-tu peur ?

— Non, dit-il.

Les gens vinrent avec des esclaves et criaient maintenant :

— Livrez-nous le trompeur !

Philippe sortit. Ils l’amenèrent jusqu’à l’assemblée pour se faire battre. On leur dit de lui attacher les mains et les pieds. Ireus vint en courant les marches et cria :

— Ne faites pas ça !

Ils ne voulurent pas écouter. Ireus tira Philippe d’entre eux. Philippe dit :

— Je vous aveuglerais si j’avais fait ce choix !

— Je sais que tu peux nous aveugler mais ne t’empresse pas, dit Aristarchus fils de Plegenes, un chef des juifs. Discutons, car je suis puissant, mais si je laisse ces gens, ils te lapideront !

Et il saisit Philippe par la barbe. Il se mit en colère, plutôt à cause du peuple, et dit :

— Que ta main, tes oreilles, et ton oeil droit souffrent d’avoir insulté Dieu et de me menacer.

Son oeil devint creux et absent, ses oreilles le firent souffrir, et sa main droite se balançait, inutile. Il demanda pitié et tous disaient :

— Guéris notre chef !

Philippe dit à Ireus d’aller le marquer du signe de la croix et le guérir dans le nom de Jésus. Il fit ainsi. Alors il demanda l’indulgence du pardon, puis alla discuter de l’affaire, et le peuple dit :

— Nous jugerons par cela.

Philippe sourit et lui dit de parler en premier. Il dit :

— Crois-tu aux prophètes ou non ? Dit Aristarchus.

— Les prophètes étaient nécessaires à cause de votre incrédulité, dit Philippe.

— Il est écrit : Qui peut déclarer ta gloire o Dieu. Aucun homme ne peut connaître ta gloire. Ta gloire a rempli la terre. Le Seigneur est juge des vivants et des morts. Dieu est un feu dévorant qui brûlera de tous les côtés ses ennemies. Un seul Dieu a fait toutes ces choses.Comment dis-tu alors que Marie a enfanté Jésus ? Diras-tu qu’il est le pouvoir et la sagesse de Dieu qui étaient avec lui quand il fit le monde ? Je ne nie pas que les premières Écritures disent : Faisons l’homme.

Philippe sourit et dit :

― Écoutez tous Ésaïe qui dit : Voici mon servant que j’ai choisi. De la croix : Il fut mené à la boucherie comme un mouton. Aussi : J’ai tendu mes mains tout le jour vers un peuple indocile. Je n’ai trouvé personne qui me cherchait. David dit : Tu es mon fils. De sa résurrection et de Judas : Seigneur, ils ont multiplié ce qui me dérange. Encore David : Je voyais le Seigneur toujours devant moi. Pourtant, David est mort… Prenez aussi des 12 prophètes : Dis à la fille de Sion. J’ai appelé mon fils hors d’Égypte.

— Sur ce Jésus, appelé Christ messie, Ésaïe dit : Ainsi parle le Seigneur à mon seigneur messie, dit Aristarchus.

— Vous argumentez pour le Christ, dirent les juifs.

Les dirigeants et les gens acclamèrent Philippe en disant qu’il devait être reçu. Un mort dans un cercueil passa, c’était le fils unique d’un homme riche, avec ses 10 esclaves pour être brulés avec le corps. Les gens dirent :

— Voici une grande épreuve pour les chrétiens. Si leur Dieu le ressuscite, nous brûleront nos idoles et nous croirons.

— Que ferez-vous s’il ressuscite ? dit Philippe aux parents.

— Que veux-tu ?

Les esclaves lui firent signe pour qu’il ne les oublie pas : il y avait une mauvaise loi de brûler les esclaves aussi, et parfois avec leurs femmes. Philippe dit :

— Donnez-moi ces esclaves.

— Oui et plus encore que tu voudrais.

Il dit à Aristarchus :

— Viens o juif, ressuscite-le.

Il touchait le visage, crachait, lui tirait la main, en vain : il se retira confus.

— Ressuscite mon fils et je combattrais les juifs, dit le père Nereus.

— Tu devras t’engager à ne leur faire aucun mal et ton fils ressuscitera.

— Comme tu veux.

Philippe s’approcha du cercueil, il pria : le souffle entra dans Théophilus le garçon, il ouvrit ses yeux et regarda Philippe. Philippe dit une deuxième fois :

— Jeune homme, au nom de Jésus Christ crucifié sous Pontius Pilate, lève-toi !

Il sauta aussitôt hors du cercueil, et tous crièrent :

— Seul le Dieu de Philippe !

Tous crurent. Les esclaves furent remis en liberté et Philippe détruit les idoles. Il enseigna, baptisa, assigna au service, donna les livres des lois. Nerkela et Artelema furent bénies par Philippe. Ireus et Nereus planifièrent de construire une église et s’entendirent pour la construire sur une terre de Nereus et les juifs mécontents décidèrent de se retirer. Philipe venait au nouvel édifice et s’adressait au peuple. Il pria pour Ireus et le consacra au service. Et il annonça qu’il partirait : tous pleurèrent et il les consola. Ils chargèrent des provisions sur des chameaux et l’accompagnèrent sur 20 stades. Il les renvoya et prit 5 miches de pain seulement. Ils le saluèrent par 3 fois, tombèrent sur leur visage et prièrent pour sa bénédiction. Ils le regardèrent jusqu’à ce qu’il soit hors de vue puis retournèrent dans la ville.


LES FÊTES DE L’ÉTERNEL | Lévitique 23
Voici les jours qui doivent être célébrer chaque année pour marquer les grands évènements qui ont changés le cours de l'Histoire de l’humanité.
1. Les repos (shabats)
a. 7e jour du repos shabat Genèse 2.3 (Ex.20.11, Lév.23.3). Le samedi qui suit les 6 jours de la création est exempté de travail, sans exception (ex. retraité). Tous les shabats sont consacrés aux prières en assemblée, à la lecture de la loi et des prophètes. Il est permis de faire du bien au prochain, de secourir une personne en danger. Le repos du 7e jour a été prescrit dès la création, car Dieu se reposa de son oeuvre.
2. Repos de la terre ou 1 shabat d’année (Lévi. 25.2) se compte après 6 ans et dure 1 an (7e année). Le repos de la terre interdit toute récolte et ensemencement.
3. Jubilé ou année de relâche (Deutéronome 15) se compte après 7 shabats d’année et dure 1 an (50e année) ; il est proclamé au jour des expiations kippur au son des trompettes. C’est la relâche de toutes obligations contractées. Jésus dit que le jubilé est maintenant annuel. (Séfer de Jésus chap.83)
Les trois fêtes principales sont des shabats : tous doivent se présenter devant Dieu à Pesah, à Shaouvot, et à Sukot pour célébrer dans les prières, en assemblée ou en famille, en état de pureté. Les esséniens allaient au Temple à l’occasion de ces trois fêtes.
= Nisan, 1er mois =
4. La Pâque Pesah Exode 12.14 (Lév. 23.5). Le 15 nisan, on célèbre le repas de pâque séder en mémoire de l’agneau sacrifié et des 10 prodigues que Dieu exerça pour libérer les fils de Jacob. C’est un shabat, aussi pleine lune. Seuls les hommes circoncis sont admis.
5. Fête des pains sans levain (Lévitique. 23.6) se compte dès le séder (j.1), il est interdit de consommer du pain levé pendant 7 jours. Les jours 1 et 7 sont chômés shomer shabat. Les prémices de ses champs seront présentées (j.2).
6. Rachat des premiers-nés (Nombres 18.15) à remettre à l’assemblée à la naissance des premiers-nés (garçons et animaux).
= Sivan, 3e mois =
7. La Pentecôte Shavouot
se compte 7 semaines dès le lendemain de Pesah (j.2) : le 50e jour, on célèbre le dépôt des lois prescrites à Moïse, signe de l’alliance du peuple avec l’Éternel. (Lévitique 23.157)
= Tishri, 7e mois =
8. Jour des trompettes (Nombres 29.1)
Le 1 tishri, on souffle d’un instrument, comme Noah fit pour signaler aux animaux d’entrer dans l’arche. C’est un shabat, aussi nouvelle lune. Anciennement toutes les nouvelles lunes étaient fêtées pour la bénédiction des terres en sa saison. (2Samuel 20.5)
9. Jour des expiations yom kippur (Lévitique 23.27). Le 10 tishri est le jour du jeûne commémoratif au pardon des péchés. C’est un shabat.
10. Fête des tabernacles Sukot (Lév. 22.34). Le 15 tishri, on célèbre cette fête sous la tente pendant 8 jours pour marquer le 1er tabernacle de Dieu. Les jours 1 et 8 sont shomer shabat. Tous sont admis, spécifiquement les plus démunis.
11. Circoncision au 8e jour de naissance, tout garçon sera circoncis, signe de l’alliance de l’Éternel avec Abraham.
12. La dîme (Deutéronome 14.28) : le 10e est prélevé chaque année à être distribué aux plus démunis. Les prémices des produits ; semailles, moissons, pressoir (olives, raisins, etc.), sont présentés aux 3 fêtes, suivant la saison. (Lévitique 23.10)

 

ANDRÉ & BARTÉLÉMI À AZRIANOS | Actes d’André et de Barthélémy à Azrianos

André parla du seigneur à Bartélémi avec grand enthousiasme, qui écouta avec joie. André se proposait d'enrôler des instruits chez les disciples et approcha Jésus pour lui parler de Bartélémi comme quelqu'un qui se mettrait volontiers à sa suite. Et quand Bartélémi passa devant le seigneur, André le lui montra, Jésus le regarda et dit : Je le connais, il me suivra ; je vois du bon en lui, je l'appellerai quand le temps sera venu. Barthélémy résidait à Dabeseth (tribu de Zabulon Josué 19 .11), pas loin de Ptolemais, il était scribe. Je le vis ensuite rencontrer Thomas, lui parler de Jésus et bien le disposer à son égard. * Jésus avait déjà vu plusieurs fois Barthélemy et l'avait appelé intérieurement : il avait aussi parlé de lui aux disciples Simon et Thaddée qui étaient ses cousins.Philippe était aussi allié à sa famille et faisait déjà parti de ses disciples ainsi que Thaddée. Il avait déjà désigné tous ceux-là pour le suivre pendant son dernier séjour à Capharnaum, près de la pêcherie de Pierre, quand il annonça qu'il faudrait bientôt marcher à sa suite. Un jour, Jésus étant venu dans la contrée de Dabeshet, entra chez Barthélémy et l'admit au nombre de ses apôtres : il lui donna sa bénédiction et lui imposa les mains. Bartélémi quitta aussitôt son emploi qu'il transmit au frère de sa parente et suivit Jésus. Il reçut le nom de Bartélémi car Jésus l'appelait toujours le fils de Talmai, bar Talmai. Avant que le seigneur l’appelle il se nommait Nephtali. Après la séparation des apôtres, Bartélémi fut d'abord à l'extrémi-té orientale de l'Inde, dans ce pays dont les habitants ont un si grand respect pour leurs parents, et convertit untrès grand nombre et laissa derrière lui des disciples. Il passa ensuite par le Japon où Thomas est aussi allé en s'avançant plus au nord de l'Inde. Bartélémi traversa ensuite l'Arabie et passa de l'autre côté de la Mer Rouge en Abyssinie où il convertit le roi du pays qui s'appelait Polymius, venu de l’empire de Babylone. Il arriva dans une contrée où Mathieu alla plus tard. Dans une ville d'Abyssi-nie, il ressuscita un mort qu'on emportait. Il délivra aussi deux époux possédés du démon d'impureté et chassa plusieurs démons d'une troupe de frénétiques. Il fut ensuite dans une autre ville qui avait des espèces de tentes et constructions en branches tressées : dans les temples d'une de leurs divinités il y avait beaucoup de malades qui autrefois étaient guéris par l'idole mais depuis que Bartélémi était arrivé, le faux dieu était devenu muet. Vie de Jésus par Emmerich, vol. 3 (chap. 2), * vol. 2 (chap.10)

Le lot d’aller dans la ville d’Azrianos du pays de Mactran échut à Bartélémi. Notre seigneur et roi du ciel et de la terre lui apparut, et dit :

— Paix à toi Bartélémi ! À toi la gloire dans les endroits où tu iras. Ne crains pas, car celui qui moissonne est digne de récompense et assemble pour la vie éternelle : tu es le fidèle moissonneur qui moissonne les champs de Dieu et tu recevras ta récompense quand tu laisseras ce monde. Lève-toi bon Bartélémi et va vers les villes de tes ennemis leur annoncer ma nouvelle et leur apprendre le moyen du salut pour qu’ils se repentent et cessent de faire du mal et de servir leurs idoles, et afin de pouvoir hériter la vie éternelle. Voici, je te dirais d’avance ce qui t’arrivera dans cette ville. Dès que tu y entreras, ils vont brûler ton corps au feu par 3 fois ; ils vont te crucifier plusieurs fois, et scier ton corps en morceaux par une scie ; ils vont te livrer aux bêtes des champs pour te dévorer ; ils vont lier tes pieds et te jeter dans la mer. Sois bon et sans peur : sois fort afin de surmonter ce qui n’est pas en ton pouvoir de faire. Endure et garde à l’esprit ce que le peuple juif me fit, la cruelle manière dont ils m’ont crucifié sur une croix. Je ne les ai pas rétribués pour cela, car Je-suis est un Dieu miséricordieux qui pardonne tous les péchés de ceux qui se tournent vers moi et j’accepte leur regret. Voici, j’envoie André vers toi qui t’amènera dans cette ville. De nombreuses vertus et miracles seront faits par toi, et par toi de nombreux peuples croiront.

Après avoir parlé à Bartélémi, le seigneur lui donna sa paix et monta au ciel en grande gloire. Bartélémi partit où le seigneur lui avait commandé. Le seigneur apparut au milieu de la nuit là où André se trouvait et lui commanda d’aller dans la ville d’Azrianos vers Bartélémi, et quand il serait arrivé, de partir ensemble dans la ville de Barthos :

— Annoncez la nouvelle dans cette ville pour qu’ils arrêtent de faire du mal et de servir leurs idoles ; qu’ils se repentent afin d’hériter la vie éternelle. Toi cependant ne t’empresse pas, aie grande patience et endurance.
Garde à l’esprit que je suis ton maitre et seigneur, sachant toutes les souffrances venues sur moi de la part des juifs : je ne les ai pas rétribués pour ce qu’ils m’ont fait, étant patient et endurant envers eux et qu’ils puissent être sauvés de leurs péchés. Toi aussi bon disciple, n’aie crainte, ne laisse pas ton esprit s’abattre. Plutôt, aie patience jusqu’à ce qu’ils reviennent de leurs erreurs grâce à ton endurance envers eux. Voici, je vais t’envoyer un homme d’un aspect aussi terrifiant que celui d’un lion : ils croiront en tes paroles à cause de lui. Il va te suivre et te sera un disciple, entier à ta prédication. Quand les hommes de Barthos auront cru, prends cet homme avec toi dans la ville d’Elwa Hawa, car les habitants croiront à tous les signes et miracles qui se feront par toi à cause de lui.

Après les avoir réconfortés, le seigneur monta au ciel en grande gloire. André se leva en matinée avec ses 2 disciples, Rufus et Alexander, et sortirent de la ville où ils demeuraient pour aller vers Bartélémi à la ville d’Azrianos, et partir ensemble vers la ville de Barthos et Mekos, pour leur annoncer les bonnes nouvelles du Royaume, suivant l’ordre du seigneur. Quand ils arrivèrent sur la plage, ils ne trouvèrent aucun bateau avec lequel naviguer. André en fut troublé et devint abattu. Après 3 jours d’attente sur la plage, André dit à ses disciples :

— Levez-vous mes disciples, élevons nos mains pour prier Dieu de nous montrer clairement notre route, car je sais qu’il ne nous abandonnera pas.

Ils se levèrent et prièrent en langue hébraïque sous un arbre sur la plage. Dès qu’ils finirent de prier, le sommeil vint sur eux et ils s’endormirent. Dieu ordonna à un grand poisson de sortir de la mer et d’ouvrir sa bouche pour avaler André et ses 2 disciples pendant qu’ils dormaient. Par le bon plaisir de Dieu, ils continuèrent inconscients dans le ventre du poisson pendant 3 jours. La 3e nuit, le poisson les déposa sur le rivage de la ville d’Azrianos, distante de 40 jours de voyage d’où ils avaient attendu. André et ses 2 disciples se réveillèrent sur le rivage d’Azrianos sans se douter de ce qui était arrivé. André leur dit :

— Frères, combien de temps resterons-nous sans trouver de bateau pour nous amener jusqu’à Azrianos ? Mon esprit abattu dit en moi, Est-ce toi seigneur qui m’est apparu et m’a ordonné d’aller dans la ville d’Azrianos… Retournons en ville : plaise à Dieu de nous montrer le pays où nous devons aller et nous amener un bateau !

— Qu’il en soit comme tu veux, dit un des disciples.

André parlait encore quand Rufus vit un bateau venir de la mer et le dit à André. Ils furent heureux et allèrent à la rencontre du bateau arrivé au port. Le seigneur Jésus Christ leur avait préparé un bateau spirituel avec des marins et un capitaine. Lorsqu’il fut amarré, André s’avança à la rencontre du bateau et sollicita le capitaine, disant :

— La paix de Jésus avec toi, bon capitaine !

Le seigneur qui avait l’aspect d’un capitaine de bateau répondit :

— La paix de Dieu avec toi frère bien-aimé !

— Dans quelle ville allez-vous ?

— Plaise à Dieu, dans la ville de Barthos.

— O bon capitaine, peut-être avez-vous perdu la route vers Barthos !?

C’est le 3e jour que je suis ici pour estimer la valeur de mes marchandises, cette ville-ci n’est pas Barthos mais Azrianos. La ville de Barthos que vous cherchez est à 40 jours et 40 nuits de voyage de cette ville-ci, puisque j’y suis allé plusieurs fois.

— D’où êtes-vous bon monsieur ?

— De Bethléem en Judah.

Comme ils parlaient, des hommes venus de Macédoine se dirigeaient vers Azrianos en quête de Bartélémi, pour le faire venir chasser un démon qui maltraitait la femme du juge de Macédoine. Ils regardaient en direction du seigneur qui était sur l’autre rive, alors Jésus dit à ces hommes :

— Connaissez-vous le nom de cette ville-ci ?

— Cette ville est Azrianos, dirent-ils.

— Pour quelle raison y allez-vous ?

— Le juge de la ville nous a envoyé auprès de Bartélémi pour le faire venir avec nous en Macédoine et chasser le démon qui maltraite la femme du juge, dirent-ils.

André s’émerveilla et se dit, et si ces hommes disaient vrai… Ces hommes qui furent envoyés vers la ville y restèrent plusieurs jours puis ils emmenèrent Bartélémi qui partit avec eux. Vu que Jésus était assis dans le bateau, ils crurent pouvoir monter jusqu’en Macédoine. Bartélémi dit :

— La paix de Dieu sur toi bon seigneur ! Nous te prions de nous prendre jusqu’en Macédoine.

— Nous souhaitons aussi aller dans la ville de Barthos, leur dit-il. Allez vers ces hommes assis sous l’arbre à qui le bateau appartient, ils vous prendront jusqu’à là.

Bartélémi alla jusqu’à cet arbre comme le seigneur lui avait indiqué et vit André assis avec ses 2 disciples. Le voyant venir, André salua Bartélémi et dit :

— D’où viens-tu ? Où est cette ville d’Azrianos ?

— Cette ville-ci est Azrianos, elle échut dans mon lot pour annoncer le Royaume, lui dit Bartélémi.

— Quelle louange et quels remerciements ma bouche peut-elle exprimer envers la miséricorde du seigneur qui a fait pour moi cette grande bonté : il m’a emmené d’une ville lointaine en une nuit pour me ramener jusqu’à toi afin que j’aille dans la ville de Barthos et Mekos annoncer les bonnes nouvelles du saint Royaume !!

Tandis qu’André parlait avec Bartélémi, le capitaine du bateau vint vers eux et André lui dit :

— O bon homme, sais-tu certain que c’est la ville d’Azrianos ?

— Depuis combien de jours êtes-vous arrivés du pays de Syrie ?

— Comme tu vis seigneur, nous sommes tes servants, nous n’habitons pas cette ville. Voici, tu nous as vus venir ici aujourd’hui.

— Qui sers-tu homme et en qui crois-tu ? Je vois une chose affreuse sur toi.

— Nous sommes les servants du grand Dieu et de Jésus, lui dit André.

— Bien ! En vérité ton Dieu est le Seigneur. Pour quelle raison es-tu venu et demandes-tu pour cette ville-ci ?

— Je suis venu dans la ville-ci pour celui que je cherchais : voici, je l’ai trouvé avant de chercher !

— Par celui qui t’a délivré et qui t’a porté jusqu’à Azrianos, il t’amènera aussi dans la ville de Barthos et Mekos !

Les 2 apôtres étaient heureux d’entendre ces paroles et lui dirent :

— Nous souhaitons aller dans la ville de Barthos et Mekos.

— Une grande grâce de la vérité est descendue sur moi d’être digne que les disciples de Christ naviguent avec moi sur mon bateau ! Nous serons saufs que si votre Dieu m’amène dans vos villes : et si vous avez un désir à faire dans cette ville, peu importe quoi, hâtez-vous de le faire. Pour ma part, je vais apprêter mon bateau pour vous jusqu’à ce que vous retourniez vers moi.

— Nous désirons partir sur-le-champ, répondit Bartélémi. Emporte-nous jusqu’en Macédoine, car nous désirons accomplir notre but premier d’aller dans ces villes.

— Pour quelle raison allez-vous là ?

— La femme du juge de cette ville avait réuni auprès d’elle les plus pauvres et les plus bas de la ville, leur donnait des aumônes, quand par un esprit impur l’a saisie pendant les dons d’aumône. Elle s’est mise à divaguer et à jeter des pierres sur ceux de la maison. Le juge a dû la prendre pour la mettre en sécurité dans un endroit jusqu’à ce que Bartélémi vienne chasser le démon hors de la femme du juge. Et il nous a envoyé le chercher dans cette ville-ci, dirent les hommes venus de Macédoine.

Le maitre du bateau dit à André :

— Quiconque renoncera à tout ce qu’il a dans ce monde pour suivre le seigneur et devenir comme toi son disciple chassera les démons.

— Bien ! Lui dit André. Tout homme qui renoncera à ce monde et à tout ce qu’il en a, qui prendra sa croix pour suivre le seigneur, celui-là dira à cette montagne, Lève-toi. Elle se lèvera.

— Moi aussi je renonce à ce monde et à tout ce qui y est, et je porte ma croix pour suivre ce bon Dieu ! Dit le maitre du bateau. Et maintenant pourrais-je chasser le démon hors de la femme du juge de Macédoine ?

— Cela arrivera mais pas avant de m’avoir amené à Barthos. Alors vends ce bateau et donne le prix aux pauvres, aux orphelins et aux veuves, puis viens et sois avec nous dans tous les endroits que nous irons, faisant les mêmes choses que nous ferons. Car pour l’instant tu ne peux faire aucune de ces choses avant que l’Esprit du disciple descende sur toi, lui dit André.

— Puisque tu me dis que l’Esprit de Christ doit venir sur moi, levons-nous demander à son Esprit de donner pouvoir à chacun de nous, lui dit Jésus. Que l’Esprit du disciple descende sur qui la prière est entendue de Dieu. Je vois la grâce de Dieu descendre sur celui qui aime le nom de Jésus, en qui est son Esprit, pour réaliser tout ce qu’il souhaite faire.

André, ensemble avec les disciples, se mirent debout et étendirent leurs mains. Il pria et dit :

— O mer que Dieu a créée premièrement avant toutes choses, je t’ordonne maintenant de me porter de cet endroit avec tous ceux qui sont avec moi et nous emmener jusqu’en Macédoine…

Au même instant une eau se remplit et vint de la mer jusqu’à l’endroit où étaient les apôtres et les emporta jusqu’en Macédoine, assis sur le bateau. Jésus, le maitre du bateau, Bartélémi, les disciples, et les hommes venus avec eux, dirent à André :

— Tu es un véritable servant du bon Dieu !

Les messagers de Macédoine s’agenouillèrent vers André, disant :

— Il n’y a pas d’autre que Dieu !

===

Bartélémi s’avança pour prier et dit :

— Par ton pouvoir o mon Seigneur et mon Dieu : envoie ton bon ange dans la maison du juge de Macédoine et qu’il chasse le démon hors de sa femme et la guérisse avant que nous arrivions dans la ville…

Au même instant Michael descendit du ciel, entra dans la maison du juge pour prendre sa femme et les hommes de sa maison, et les amenèrent à la mer où étaient les apôtres. Quand satan vit l’homme maitre du bateau, il voulut crier pour faire savoir aux gens que c’était Jésus, mais Jésus lui donna l’ordre de ne pas parler et de sortir de la femme.

— Frère, dit Bartélémi à André, voici venue la femme avec un démon, lève-toi pour la guérir. Mets ta main sur ma tête pour me bénir moi aussi, car je ferai comme tu as dit.

— Le doux nom de Jésus, au coeur de toutes les bénédictions, nous bénira tous ensemble ! Dit André.

Bartélémi se leva et s’approchant de la femme, il dit à l’esprit impur en elle :

— Dans le nom du Dieu tout-puissant dont je suis l’envoyé, esprit impur je te dis, sors de cette femme et ne reviens plus jamais en elle : va dans l’abîme jusqu’à ce que Dieu fasse justice sur toi et ton père satan !

Après avoir dit à satan de sortir d’elle, il alla jusque dans les profondeurs de la géhenne. La femme fit dévotion aux apôtres, avec son mari et tous les gens de sa maison avec elle, disant :

— Il n’y a pas aucun autre que Dieu et Jésus le Fils du Dieu vivant !

Les apôtres la bénirent. Cette femme dénommée Lidia leur dit :

— Mes seigneurs, si j’ai trouvé grâce envers vous, venez avec moi dans ma ville vous reposer dans la maison de vos serviteurs.

— Nous viendrons dans ta maison si nous demeurons dans cette ville, dit André.

— Comme le Seigneur vit, vous qui avez fait en son nom cette action, lui qui m’a fait cette grâce et m’a délivré par vos mains, je ne vous quitterai pas jusqu’à ce que vous veniez avec moi dans la ville, dit la femme du juge.

L’homme qui était Jésus s’avança et dit à André et Bartélémi :

— Puisque Dieu est votre véritable Seigneur et nul autre que Dieu, je vous demande de m’enseigner à faire des merveilles moi aussi dans le nom de votre Dieu et être son disciple. Ecoutez-moi, André, Bartélémi, et vos disciples : par ton nom o Jésus, amène-nous à l’endroit où ils désirent aller…

Au même instant ils reçurent de brillants anneaux de Lumière et arrivèrent dans la ville de Barthos. Jésus allait devant eux, sans savoir que c’était Jésus, et s’arrêtèrent sur une large tour de la ville où les gens s’étaient réunis. C’était la fête de leurs idoles et la multitude rassemblée mangeait et buvait joyeusement en ce jour de fête. Aux rangs supérieurs de l’amphithéâtre étaient les gens qui attendaient Acalabius le juge de la ville, tardant à venir. Ils virent les apôtres et s’émerveillèrent grandement. André dit à l’homme qui était Jésus :

— Dis-moi qui tu es, qui tu sers, et en qui est ta foi par laquelle tu as fait ces merveilles ?

Le seigneur sourit et dit à André :

— Pour quelle raison vos coeurs sont-ils si lourds… Lève tes yeux et connais-moi.

Le seigneur leur apparut sous la forme qu’ils connaissaient. Il leur dit :

— Soyez forts mes saints envoyés ! Je serai avec vous où que vous allez. J’ai ordonné au grand poisson de vous avaler pendant que vous dormiez inconscients, et je vous ai emmené jusqu’à Azrianos. Soyez patients et endurants mes saints envoyés, car j’ai de nombreuses personnes dans cette ville qui ne croi-ront pas sur-le-champ mais seulement par les signes des miracles qui se feront par vous.

Puis le seigneur leur donna sa paix et monta au ciel.

===

Tout le peuple regardait les apôtres qui se dirigeaient vers les rangs supérieurs de l’amphithéâtre et se disait :

— Qui a envoyé ces messagers ?

— Les dieux de la ville veulent-ils que ceux-là fassent un miracle ? Dirent d’autres.

Mais ceux qui étaient prêtres ne consentirent pas à cela : ils étaient en colère et ne voulurent pas les laisser venir en ville. Ils dépêchèrent auprès du roi à leur sujet. C’est ainsi que le peuple parlait entre eux en voyant les apôtres jusqu’à ce que le juge Acalabius vint à cheval, avec toute sa garde, et s’assit à son siège. Le peuple cria vers lui et il fut en colère, pensant en lui-même qu’à crier ainsi il y aurait du désordre dans le temple. Ils disaient au juge :

— Lève tes yeux et vois ces dieux qui veulent prendre la ville ! C’est ton devoir d’examiner cette chose avant que les prêtres pensent en moins de leurs idoles : car s’ils parcourent la ville, nos ennemis nous vaincront et nous mettrons à mort, sans trouver d’aide nulle part !

Le juge ordonna de faire venir les prêtres. Il leur ordonna d’apporter les idoles. Les prêtres, qui étaient alors parés de leur meilleur, apportèrent les idoles dans l’amphithéâtre, soufflant de la trompette par devant, et les placèrent sur des socles. En les voyant, les gens élevèrent leurs voix pour les acclamer, car ce jour était leur fête. Voyant la multitude du peuple dans l’amphithéâtre, les apôtres voulurent descendre de là mais on les saisit et les amena au juge. Il leur dit :

— D’où êtes-vous ?

— Nous sommes disciples du seigneur nommé Jésus, répondit André.

— Est-ce cette troupe de 12 hommes qui vont dans les pays pour séparer les hommes de leurs femmes !? Loin de nous de nous tromper et nous séparer de nos femmes et nos enfants. Attendez après moi, dit-il au peuple, ne vous inquiétez pas jusqu’à ce que je vous dise quoi faire !

Il se tourna vers les apôtres et dit :

— Si votre Dieu est puissant et qu’il fait ce qu’il veut, je souhaite qu’il fasse des signes et des miracles parmi mes hommes jusqu’à ce que vos paroles prouvent la vérité !

André alla à l’endroit où étaient les idoles et demanda au peuple de faire silence. Ils firent ainsi, et il dit d’une voix forte :

— Vous idoles ! Dites-leur un mot si vous êtes des dieux puisque les pensées de ce peuple sont tournées vers vous. Sinon dites, Nous ne sommes qu’une fabrication de main d’homme par quoi les hommes vous trompent. Par le pouvoir de Jésus Christ, le Fils du Dieu vivant - Roi des rois, dit André avec colère : montez aussi loin que le toit de l’amphithéâtre, jusqu’à ce que je vous ordonne de descendre dans la géhenne…

Les idoles montèrent d’un coup jusqu’en haut de l’amphithéâtre sous les yeux de tout le peuple. André dit au peuple :

— S’ils sont des dieux, ils devraient entendre ce que leurs prêtres leur disent puisqu’ils les ont apportés pour les placer sur des socles.

Le peuple fut grandement dans l’étonnement à voir cette merveille venant des apôtres.

— Dites à mes idoles de revenir s’asseoir sur leurs trônes ! Dit le juge aux prêtres.

Les prêtres du mensonge crièrent à leurs idoles de descendre du haut du toit, sans succès. Alors satan parla par eux :

— Hommes de la ville, si vous ne saisissez pas ces hommes pour brûler leur corps au feu, nous quitteront cette ville ! Pourquoi les écoutez-vous ? Ces méchants hommes trompent le monde pour vous détourner de nous : c’en est fini de la ville si vous écoutez ce qu’ils disent.

Quand le peuple entendit les démons parler, ils devinrent en colère et prirent des pierres pour les jeter sur les apôtres. Ils les attachèrent avec des chaines de fer et les mirent sur un amas de bois pour les brûler. Mais un ange du seigneur, descendu pour délivrer les apôtres des mains du peuple, détacha leurs chaines. Les démons dirent :

— Les attacher n’est pas assez, jetez-les dans le brasier du feu pour qu’il les consume !

Le peuple fit comme les démons leur disaient. Mais l’ange du seigneur, descendu pour délivrer les apôtres des flammes du feu, les emporta et les plaça au milieu des gens sans qu’ils les voient. Ils se moquèrent des démons et des idoles derrière lesquels ils se cachaient. Les gens continuaient à crier et s’agitaient de grande frayeur. Le juge dit au peuple :

— Que ferons-nous de ces hommes ? Par 3 fois nous les avons jetés au feu qui ne les a pas dévorés, ni même touchés ! Ne les perdez pas de vue jusqu’à savoir quoi leur faire d’après notre volonté.

— Nous resterons au milieu de vous pour nous vaincre - ou vous vaincre par le pouvoir de notre Dieu ! Dit André.

— Mettons de côté les croyances de votre Dieu, dit le juge.

Tous les officiers de la garde et soldats du juge se saisirent des apôtres et les emmenèrent dans l’assemblée pour que le peuple les lapide. Par la colère dans son esprit, André voulut maudire la ville et que tous leurs habitants descendent au shéol à cause de leur peu de foi. Le juge demanda silence au peuple et dit aux apôtres :

— Quel est ce mal que vous faites pour tromper les hommes ? Je vais vous brûler et jeter vos corps aux bêtes du désert qui vous dévoreront !

— Pour quelle raison nous traiter ainsi ? Dit André.

— Parce que nos idoles ont voulu partir dès qu’ils vous ont vus venir dans notre ville, lui dit le juge.

— Vos idoles ne sont pas des dieux comme vous pensez, ils ont été fabriqués par des mains d’hommes, répondit André. Il n’y a aucun autre que Dieu !

Entendant cela, le peuple dit au juge :

— Si tu ne mets pas ces hommes à mort, nous te brûlerons toi et tous les hommes de ta maison !

Le juge vit que les grands de la ville et le peuple étaient agités, car ils n’arrêtaient pas de crier.

— Que voulez-vous que je leur fasse ? leur dit-il.

— Qu’on les enferme dans une fournaise jusqu’à ce que leur chair fonde, et nous les jetterons dans la mer !

Le juge ordonna qu’on prenne les apôtres pour les attacher sur une roue. Ils apportèrent une grande scie pour les scier, mais dès qu’ils prirent la scie leurs mains pourrirent et ils se mirent à crier :

— Malheur à nous ! Une infirmité est tombée d’un coup sur nous !

— Je ne peux les vaincre : que voulez-vous que je fasse… dit le juge au peuple.

Le juge ordonna de mettre des cordes à la roue où on avait attaché les saints et de les trainer dans les rues de la ville, ensuite les jeter dans la mer sans détacher la roue. Mais dès que les hommes du juge vinrent prendre ces cordes, leurs mains se détachèrent de leurs bras et tombèrent par terre, car leur chair avait fondu. Il y eut une grande angoisse dans cette ville. Le juge dit de nouveau au peuple :

— Vous avez vu ce que je leur ai fait, mais je ne peux leur faire la moindre égratignure : que voulez-vous que je fasse à ces hommes ?

— Levons-nous tous ensemble, toi avec nous, demandons-leur d’agréer notre requête de quitter la ville, dit l’assemblée.

Le juge et tout le peuple allèrent vers les apôtres.

— Frères bénis, leur dirent-ils, dites-nous la somme d’argent vous désirez avoir afin de quitter notre ville et que nos idoles reviennent ? Car toute la ville va périr si vous n’y consentez pas.

— L’or et l’argent ne nous préoccupent pas le moindrement, leur dirent les apôtres.

Dans leur colère contre les apôtres, le peuple les amena en-dehors de la ville et leur jeta des pierres. Ils étaient couchés comme morts. Notre-seigneur Jésus Christ leur apparut et leur dit :

— Levez-vous mes saints envoyés, endurez patiemment sans crainte. Il y aura en ce jour une grande agitation dans la ville à cause de vous. Partez d’ici pour aller dans le désert ; je serai avec vous, n’ayez pas peur. Je vous envoie le gatsa-keleb, face de chien, à l’aspect terrifiant : amenez-le avec vous dans la ville.

Puis notre seigneur monta au ciel. André et Bartélémi vinrent dans le désert où n’était ni maison, ni humain. Ils s’assirent un peu assoupis et s’endormirent. Un ange du seigneur vint prendre les apôtres et les porta dans une ville remplie d’habitants : il les déposa sous un roc et partit. A leur réveil, ils furent grandement surpris et adressèrent leurs louanges à Dieu. Tandis qu’ils discutaient sous le roc, voici revenir de la ville, un homme qui cherchait quelque chose à manger depuis la veille au soir, jusqu’à ce jour, sans rien trouver. L’ange de Dieu lui apparut et dit :

— Homme gatsa-keleb (à face de chien) je te dis, voici, 2 hommes et leurs 2 disciples se trouvent sous un roc : va vers eux, sans faire de mal de crainte que leur Dieu soit en colère contre toi, car ils sont servants de Dieu.

Cet homme à face de chien trembla grandement en entendant parler. Il dit à l’ange :

— Qui es-tu ? Je ne connais ni toi, ni le bon Dieu : mais parle-moi de lui !

— Il est le Dieu qui a créé le ciel et la terre avec vérité : il est celui qui étend les ténèbres au-dessus de la terre et aussi de ta tête, celui qui écrase le dragon des pieds.
Il a créé le soleil, la lune, et les étoiles.
Il a aussi créé la mer, les rivières, et tout ce qui est en eux.
Il a aussi créé les bêtes sauvages et le bétail, les plantes et toutes choses rampantes.
Il a le pouvoir de reprendre à tous le souffle, lui dit l’ange.

— J’aimerais voir un signe pour croire à tout ce que j’entends de toi, lui dit l’homme gatsa-keled.

Au même moment le feu descendit du ciel et le feu entoura le gatsa-keleb, sans le brûler. Il se tenait au milieu et comme il ne pouvait en sortir, il se mit à crier :

— Aie pitié de moi, toi Dieu que je ne connais pas : sauve-moi de cette flamme et je croirais en toi !

— Dieu te délivrera de ce feu si tu suis les apôtres où ils iront et leur obéis en tout ce qu’ils diront, lui dit l’ange.

— Mon aspect n’est pas comme celui des hommes, ni des apôtres, et je ne connais pas leur langue. Où trouverais-je à manger si je vais avec eux ? Si je ne trouve pas à manger, je m’en prendrais à eux pour les dévorer : voici je te dis mes habitudes, de peur de blesser et que leur Dieu soit en colère contre moi, répondit le gatsa-keleb.

— Dieu te retirera tes habitudes de bête et te donnera la nature des hommes, lui dit l’ange.

L’ange étendit ses mains et tira le gatsa-keleb hors du feu. Il le marqua du signe de la cRoix et invoqua sur lui le nom du Père et du Fils par l’Esprit. La nature de bête sortit de lui et il devint aussi doux qu’un agneau.

— Va suivre les 4 hommes que tu trouveras assis à l’ombre de ce roc : Dieu t’envoie faire des merveilles où que tu iras, lui dit l’ange.

L’ange disparut. Le gatsa-keleb partit directement, heureux et joyeux de la droiture de la foi sans égard à son aspect terrifiant. Il était de 4 cubes de hauteur, le visage comme d’un gros chien, ses yeux comme le feu, ses dents comme ceux d’un ours et d’un lion, les ongles de ses pieds crochus comme des crochets, les ongles de ses doigts comme les pattes de lion, ses cheveux et sa barbe arrivaient jusqu’à ses bras comme la crinière d’un lion : son aspect tout entier était terrible et effrayant. À leur réveil, les apôtres s’affligeaient encore du peu de foi des gens de cette ville lorsque survint le gatsa-keleb. Voyant un monstre d’aspect terrifiant, les apôtres André et Bartélémi pensèrent en eux-mêmes qu’un esprit impur leur était apparu, se signèrent dans le nom de Dieu et s’enfuirent en laissant Rufus et Alexandre mortifiés de terreur. Le gastsa-keleb vint vers eux, il leur prit la main et dit :

— N’ayez crainte mes frères dans l’Esprit…

Dieu envoya la force de l’Esprit pour chasser la peur de leurs cœurs, et ils n’eurent plus peur de son aspect. Et celui-ci se mit à genou devant eux, leur demandant d’appeler leurs pères pour leur dire ce que Dieu lui avait ordonné. Ils retrouvèrent bientôt André et Bartélémi et leur dit comment Dieu avait envoyé cet homme à la face de chien. Les apôtres vinrent, sans pouvoir le regarder tant son aspect était terrible. Il leur fit dévotion et leur dit :

— N’ayez crainte. Votre Dieu m’envoie pour aller avec vous dans tout lieu où vous irez et vous écouter en tout ce que vous me direz.

Les apôtres s’émerveillèrent aux paroles du monstre.

— Bénis Dieu, mon fils ! Je sais que tu seras avec nous comme tu dis. Dis-nous ton nom, lui dit André.

— Mon nom est Vice, dit l’homme à face de chien.

— À partir de ce jour ton nom sera Christian.

Puis ils se levèrent prier. Ils partirent de cette région, l’ange leur servit de guide sur la route jusqu’à ce qu’ils arrivent à Barthos le 3e jour. Ils s’assirent hors de la ville. Sous l’apparence d’un riche honoré de la ville, satan partit avant eux à la ville et réunit les anciens pour aller parler au juge.

— Voici les hommes que vous avez lapidés sont en dehors de la ville et veulent entrer. Nos idoles voudront partir de notre ville dès qu’ils le sauront, et quand les gens sauront qu’ils sont partis, ils se lèveront contre nous et nous ferons emprisonnés avec nos fils, dit-il.

Le juge ordonna qu’on ferme les portes de la ville et poster des gardes à chacune d’elles. Et alors que les apôtres se préparaient à entrer dans la ville, le gatsa-keleb dit :

— Couvrez ma face avant d’entrer que les habitants ne s’enfuient à ma vue.

Ils couvrirent sa face. André s’avança pour prier. Il s’approcha des portes de la ville et dit :

— O seigneur, entends ma prière et ma requête… Dans le nom de Dieu qui a rompu les verrous de fer (Psaumes 107.16), qu’ainsi les portes de la ville s’ouvrent d’un coup…

Les verrous des portes tombèrent aussitôt et les apôtres entrèrent, le gatsa-keleb avec eux. Les gardes des portes vinrent précipitamment vers le juge dire ce qui était arrivé. Comme le peuple s’agitait grandement, ils se hâtèrent de prendre leurs armes, lances et boucliers, et partirent avec le peuple à la recherche des apôtres, apportant avec eux des bêtes sauvages aux dents tranchantes : 7 lions de 3 cubes et une lionne entrée le même jour. Les serviteurs du juge voulurent saisir André et le jeter aux lions, alors le gatsa-keleb dit à André :

— Toi bon servant de Dieu, me commandes-tu de découvrir ma bouche et ma face ?

— Fais tout ce que Dieu t’a commandé, lui dit André.

— Je te prie o Dieu qui m’a retiré ma nature brute pour la connaissance de toi, qui m’a donné le pouvoir de préserver une nature meilleure et m’a fait convenable pour suivre tes apôtres : je te prie que ma nature précédente revienne à moi afin que tout le peuple le voie ; fortifie-moi par ton pouvoir jusqu’à ce qu’ils sachent que tu es le seul Dieu et qu’il n’y a pas d’autre Dieu que toi.

Sa nature précédente revint à cet instant. Il était très en colère contre eux et son coeur était rempli de courroux, il montra sa face et regardait les gens en grande indignation, il se jeta sur tous les gens et se mit à les tuer. Il les tordait, brisait en pièces et mangeait leur chair. Tous les habitants de la ville eurent peur et voulurent s’enfuir hors de la ville pour échapper à la grande angoisse tombée sur eux. Ce jour-là il mourut 603 grands hommes de la ville. Aux réchappés qui étaient sortis de la ville chercher un endroit où se cacher, Dieu envoya le feu du ciel pour qu’aucun d’eux n’échappe. Tout le peuple de la ville, le juge et les anciens revinrent auprès des apôtres avec peur et tremblement, pleurant amèrement, et dirent :

— Nous savons et croyons maintenant qu’il n’y a pas d’autre Dieu, ni au ciel ou sur terre, que le Dieu de votre seigneur Jésus Christ. Nous vous supplions de prier pour nous pour nous délivrer de cette mort qui nous entoure de tous les côtés par ces deux calamités : le feu et le monstre à face de chien.

Les apôtres prièrent pour eux le seigneur Jésus Christ de faire que le feu se retire d’eux. Bartélémi dit au juge :

— Réunis tout le peuple de la ville, femmes et hommes, qu’ils apportent les idoles qu’ils ont dans leurs maisons : ils savent que ce ne sont pas des dieux mais des fabrications de pierres, non esprit.

Le juge leur ordonna de réunir les idoles apportées par le peuple. Les apôtres s'étant levés pour prier, les foulèrent aux pieds, et dirent :

— O Dieu vivant à toujours ! Toi qui ordonnas à la terre d’ouvrir sa bouche pour avaler Dathan et enterrer les tentes d’Abiram avec toutes leurs parentés de lévites ! (Nombres 16.30) Comme en ce jour la terre ouvrit sa bouche pour les avaler : qu’ainsi même ces idoles descendent dans la géhenne…

Aussitôt cela se fit aux yeux du peuple. Le juge et le peuple, femmes et hommes, élevèrent la voix, disant :

— Il n’y a qu’un Seigneur Dieu et le seigneur Jésus Christ Fils de Dieu ! Il n’y a que Dieu et pas d’autre que lui !

Ils demandèrent aux apôtres de leur enseigner la doctrine de Dieu. Les apôtres leur dirent :

— Venez ensemble à l’amphithéâtre où vous recevrez une foi complète.

— Seigneurs, nous ne pouvons avancer ! Priez pour nous que l’homme à face de chien ne nous dévore pas, dit le peuple.

— N’ayez pas peur ! Suivez-nous pour voir dans cette ville une grande merveille ! Dirent-ils.

Le peuple suivit les apôtres à l’amphithéâtre, les apôtres posèrent leurs mains sur le gatsa-keleb au nom du seigneur, disant :

— Que ta nature brute te quitte et que la nature d’homme te revienne mon fils, c’est assez : voici tu as accompli ta mission en faisant peur à ces gens…

À cet instant, la nature humaine revint à lui. Il devint aussi faible qu’un agneau et se jeta aux pieds des apôtres. Le juge et le peuple virent cette merveille, ils se prirent dans leurs mains des branches d’olivier, firent obéissance aux apôtres et dirent :

— Baptisez-nous et que votre bénédiction demeure sur nous.

— Voici que la grâce de Dieu est descendue sur vous, dirent les apôtres. Par la patience vous gagnerez vos âmes.

Les apôtres virent dans l’amphithéâtre qu’il y avait une statue de magnétos. André la renversa par terre et la foula sous les pieds, et soudain une source d’eau douce jaillit. Les apôtres se placèrent au milieu de l’eau et baptisèrent le peuple, dans le nom du Père, du Fils, et du saint Esprit. Quand ils eurent baptisé le peuple, le gatsa-keleb demanda à André :

— Bon père, que ta miséricorde descende sur ces morts pour qu’ils vivent et se fassent baptisés comme leurs frères, dans la joie d’être instruits dans le nom du Père, notre Dieu Seigneur tout-puissant : que sa grâce soit pour la vie de ceux qui sont morts…

André se leva pour prier Dieu. Une Voix appela le gatsa-keleb du ciel et lui dit :

— O toi bien-aimé Christian, tu as reçu la grâce de ressusciter les morts à la vie : puisqu’ils sont morts de frayeur par toi, qu’ils reviennent à la vie par tes mains !

Dieu commanda derechef que l’Esprit de vie retourne à eux : ils se levèrent aussitôt et furent baptisés comme le reste des habitants de la ville. De nombreux miracles se firent par les apôtres : les yeux de l’aveugle s’ouvrirent, le boiteux se mirent à courir, le sourd d’entendre, le muet à parler, et les démons furent renvoyés. Ils guérirent ceux qui étaient malades au nom du seigneur Jésus Christ jusqu’à qu’il ne reste plus aucun malade dans le pays. Ils construisirent une église et placèrent des hommes pour le service de l’Église : ils leur enseignèrent les saintes écritures et toutes les règles des fêtes. Ils les instruisirent aux mystères du saint sacrifice, les consacrèrent pour servir le peuple et leur donnèrent les mystères des saints. Il y eut une grande joie dans cette ville parce qu’ils étaient devenus acceptables aux mystères des saints : au corps de Jésus Christ et son précieux sang. Ils furent confirmés dans la foi du juste dans le nom de notre seigneur Jésus Christ. Les apôtres les quittèrent au milieu de leurs remerciements et leurs louanges à Dieu. À Dieu gloire et bénédictions !


Crois-moi. L'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas. Nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des juifs. L'heure vient et elle est déjà venue où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité : ce sont là les adorateurs que le Père demande. Dieu est Esprit : il faut que ceux qui l'adorent l'adorent par l’esprit et par la vérité. Je sais que le messie doit venir, celui qu'on appelle Christ : quand il sera venu il nous annoncera toutes choses. Je le suis moi qui te parle.


BARNABÉ & MARC EN CHYPRE | Actes de Barnabé, ou voyages et martyr de s. Barnabé

Barnabé était né en Chypre. Il étudia à Jéru-salem et accompagna Jésus en Chypre, et plus tard Paul : il fit aussi une partie du chemin avec Thaddée lorsque celui-ci alla en Perse. Barnabé fut le premier qui prêcha l'Évangile à Milan. Il fut lapidé en Chypre par les juifs et jeté sur un bûcher mais son corps ne fut pas consumé et ses disciples lui donnèrent la sépulture. Il avait sur la poitrine une partie de l'Évangile de Mathieu. Barnabé a aussi écrit quelque chose. | Dès hier soir on avait fait venir jusqu’au village des mineurs, des vêtements, des provisions, du blé : ce matin le père et le frère de Barnabé arrivèrent ainsique plusieurs habitants notables de Chytrus, des propriétaires de mines, et aussi quelques rabbins. Ils avaient visité Jésus en matinée puis allèrent dans divers endroits du village où l'on avait apporté ce qui devait être donné au peuple s'était rassemblé. On distribua aux ouvriers des boisseaux de blé, de grands pains d'environ deux pieds carrés, du miel, des fruits, des cruches pleines, des pièces d'habillement en cuir pour les mineurs, des couvertures et objets de toute espèce. Les femmes reçurent des pièces d'une étoffe épaisse, d'une aune et demie en carré, qui semblent être des tapis dont elles se servaient pour envelopper leurs pieds et garnir leurs chaussures. Pendant la distribution, Jésus et les disciples étaient présents ; ils enseignaient sur divers points et donnaient des avis. Jésus monta ensuite sur le monticule au-dessus des rochers, autour desquels tout le monde se rassembla. Il fit une instruction sur le bon samaritain, les ouvriers de la vigne, la reconnaissance, les bénédictions attachées à la pauvreté, le pain quotidien, et la prière Notre-Père. Après quoi ces gens prirent un repas en plein air sous le feuillage, et Jésus, les disciples et d'autres personnes de distinction les suivirent. Jésus guérit les mineurs qui avaient des blessures aux mains, aux bras, et aux jambes. Vie de Jésus par Emmerich, tome 6 (chap.29) | tome 5 (chap.1)

En présence de notre sauveur Jésus Christ descendu, lui qui endure avec bienveillance, puissant pasteur, maitre et médecin : voici, j'ai vu le mystère admirable, mystère sacré et sans tache, des chrétiens qui gardent la sainte espérance, porteurs du sceau, et depuis j'ai le zèle de le servir et ai jugé nécessaire de rapporter les mystères que j'ai vus et entendus. Moi Jean, j’accompagne les saints apôtres Barnabé et Paul. J’étais autrefois un serviteur de Cyrille, grand prêtre de jupiter, mais maintenant que j’ai reçu le don du saint Esprit, par l’intermédiaire de Barnabé, Paul et Silas, qui furent dignes de l'appel céleste et me baptisèrent à Iconium. Après avoir été baptisé j'ai vu un homme debout vêtu de vêtements blancs qui me dit :

— Sois bien courageux Jean ! Assurément ton nom sera changé pour Marc, car ta gloire sera proclamée dans le monde entier. Les ténèbres partiront de toi et il te sera accordé de connaître les mystères de Dieu.

Après avoir vu la vision, je devins grandement terrifié : j’allais aux pieds de Barnabé et lui racontais les mystères que j'avais vus et entendus de cet homme. Paul n'était pas là quand je révélais les mystères à Barnabé, qui me dit :

— Ne dis à personne ce miracle que tu as vu. À moi aussi, cette nuit le seigneur debout m’a dit :

— Sois bien courageux ! Puisque tu as donné ta vie pour mon nom, jusqu’à mourir et être banni de ta nation : ainsi tu seras fait parfait. Quant au servant qui est avec toi : prends-le avec toi, car il a aussi certains mystères. Mon enfant, garde pour toi ces choses que tu as vues et entendues : le temps viendra pour toi de les révéler.

Et moi, après avoir été instruit par lui de ces choses, nous sommes restés plusieurs jours à Iconium, car il y avait là un homme pieux et saint qui nous recevait, dont la maison avait été sanctifiée par Paul. De là nous sommes allés à Seleucia et après y être restés trois jours, nous avons fait voile jusqu’à Chypre. Je faisais le service pour eux alors que nous avons fait tout le tour de Chypre. En partant de Chypre par bateau, nous sommes descendus à Perga de Pamphylia. C’est là où je suis resté presque deux mois, souhaitant faire voile dans les régions de l'Ouest : mais le saint Esprit ne le permit pas. Je suis donc revenu chercher les apôtres et quand j’appris qu'ils étaient à Antioche, je suis parti vers eux.

À Antioche je trouvais Paul alité à cause de l’effort du voyage. Il fut extrêmement affligé en me voyant parce que je m’étais attardé en Pamphylia. Barnabé vint et l'encouragea : il rompit le pain mais Paul en prit peu. Ils prêchèrent la parole du seigneur et éclairèrent de nombreux grecs et juifs. Je ne m'occupais que d'eux mais j'avais peur de Paul, à la fois peur de venir près de lui : il était furieux contre moi parce qu’il me reprochait d’avoir passé beaucoup de temps en Pamphylia. Je me suis mis à genou par repentance envers Paul, mais il ne put le supporter. Même après être resté trois sabbats sur mes genoux en prière et supplication, cela n'a pas prévalu sur lui pour moi-même, mais son plus grand grief contre moi était que je conservais plusieurs parchemins en Pamphylia. Quand arriva qu'ils eurent fini d'enseigner à Antioche, le 1er jour de la semaine ils se mirent d’accord pour aller dans les pays d'Orient, puis à Chypre, et revoir les Églises où ils avaient enseigné la parole de Dieu. Barnabé pria Paul d'aller d'abord à Chypre revoir les siens dans son village, et Lucius le pria de revoir sa ville Cyrène.

Paul eut une vision durant son sommeil qu'il devait partir pour Jérusalem, car les frères l'attendaient là. Barnabé insista d’aller à Chypre. Ceux qui étaient avec nous me pressaient de les accompagner, car il y avait sur moi le vœu de les suivre jusqu'au bout : j’étais leur servant depuis le début et je les avais servis dans tout Chypre jusqu'à leur venue à Perga de Pamphylia où je suis resté plusieurs jours. Mais Paul dit :

— C’est impossible qu’il vienne avec nous ! Si tu prends avec toi ce Jean surnommé Marc, prends un autre chemin, car il ne vient pas avec nous.

— La grâce de Dieu ne délaisse pas celui qui a servi l'Évangile et a voyagé avec nous : si cela te convient frère Paul, je le prends pour venir avec moi. Toi, va par la grâce de Christ, nous par le pouvoir de l'Esprit, dit Barnabé.

Alors ils prièrent Dieu à genou. Paul gémit ouvertement et pleura, Barnabé pareillement, et ils se dirent l'un l'autre :

— Il aurait été bien pour nous, à la fin comme du début, de travailler en commun parmi les hommes. Mais puisqu'il te semble bien frère Paul, prie pour moi que mon labeur soit parfaitement recommandable, car tu sais aussi combien je t'ai servi pour la grâce du Christ qui t'a été accordé. Je vais à Chypre et me dépêche d'être fait parfait, car je sais que je ne verrais plus ton visage, frère Paul.

— Cette nuit aussi, dit Paul, le seigneur debout près de moi a dit :

— Ne force pas Barnabé à ne pas aller à Chypre, car il est prévu pour lui d’éclairer beaucoup. Toi aussi, par la grâce qui t'a été accordé, va à Jérusalem pour vénérer dans le lieu saint : là il te sera montré où ton martyr a été préparé.

Nous nous sommes salués l'un l'autre et Barnabé m'a pris avec lui. Étant descendus à Laodiceia, nous avons cherché à traverser pour Chypre et avons trouvé un bateau allant à Chypre qui nous embarqua. Nous faisions voile quand le vent se fit contraire, alors nous sommes arrivés à Corasium. Ayant mis pied sur le rivage, il y avait une fontaine où nous nous sommes reposés, sans se montrer, que personne ne sache que Barnabé et Paul étaient séparés. Nous avons fait voile et sommes partis de Corasium vers les régions d'Isauria, et de là à une certaine île nommée Pityusa. Une tempête vint sur nous et nous sommes restés trois jours chez un homme pieux nommé Euphemus qui nous reçut, et Barnabé lui enseigna beaucoup de choses sur la foi, ainsi que toute sa maison. De là, nous avons vogué après Aconesiae jusqu’à la ville d'Anemurium. En allant, nous avons rencontré deux grecs venus nous demander d'où, et qui nous étions. Barnabé leur dit :

— Si vous voulez savoir d'où, et qui nous sommes, jetez les vêtements que vous porter et je mettrais sur vous un vêtement qui n’a jamais de tache, ni aucune impureté, mais Splendeur seulement !

Surpris à la parole, ils nous demandèrent :

— Quel est ce vêtement que tu vas nous donner ?

— Si vous vous soumettez à notre seigneur Jésus Christ en avouant vos péchés, vous recevrez pour toujours ce vêtement incorruptible, leur dit Barnabé.

Piqués au cœur par le saint Esprit, ils tombèrent à ses pieds et l’implorèrent en disant :

— Nous te supplions frère de nous donner ce vêtement, car nous croyons au vrai Dieu vivant que tu annonces.

Il les amena à la fontaine et les baptisa au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit : ils se virent alors revêtus du pouvoir d'une robe sainte. Et Barnabé mit une robe prise de moi sur l'un, et sur l'autre il mit sa propre robe. Ils lui apportèrent de l'argent que Barnabé distribua aussitôt aux pauvres et les marins aussi purent bénéficier de plusieurs choses d'eux.En descendant le rivage, Barnabé leur parla de la parole de Dieu et les bénit. Nous les avons salués avant de monter à bord du navire. L'un d'eux nommé Stéphanus souhaita nous accompagner mais Barnabé ne permit pas. Nous avons fait la traversée jusqu’à Chypre de nuit et nous sommes arrivés à un endroit nommé Crommyacita, où nous avons retrouvé Timon et Ariston, des serviteurs du temple, qui nous reçurent dans la maison. Timon était affecté d’une forte fièvre. Nous lui avons imposé nos mains et sa fièvre s’est aussitôt retiré en invoquant le nom du seigneur Jésus. Barnabé avait reçu des documents de Mathieu : il y avait un livre des paroles de Dieu, et un registre des miracles et des enseignements. Dans tout lieu où nous sommes allés, quand Barnabé le mettait sur les souffrants, leurs maladies guérissaient aussitôt.

S’étant rendus à Lapithus, comme ils célébraient une fête pour les idoles dans le théâtre, ils ne nous permirent pas d'entrer dans la ville. Nous nous sommes reposés un peu à la porte, Timon était venu avec nous après la guérison de son mal. Ayant quitté Lapithus, nous avons voyagé dans les montagnes jusqu’à la ville de Lampadistus, où Timon était né. Ayant trouvé là Héraclide, nous avons été reçus par lui. Il était venu de la ville de Tamasus pour visiter sa parenté. Barnabé le fixa des yeux et reconnut l'avoir déjà rencontré à Citium avec Paul. Le saint Esprit lui avait été accordé au baptême et son nom fut changé pour Héraclides : il fut ordonné prêtre de Chypre et confirmé sur l'Église de Tamasus. Nous l'avons quitté dans la maison de ses frères qui demeuraient là. Après avoir traversé la montagne Chionodes, arrivés au Vieux Paphos, nous avons trouvé Rhodon, un serviteur du temple, qui avait en lui-même la foi et nous a accompagnés. Nous avons trouvé un juif venu de Paphos nommé Barjésus qui reconnut que Barnabé avait été avec Paul : il nous empêcha d’entrer dans Paphos, aussi nous sommes partis vers Curium.Le long de la route, près de la ville, nous avons trouvé une course abominable qu’une foule de femmes et d'hommes faisaient en courant nus : l’endroit était très fautif et sournois. Quand Barnabé réprimanda ces agissements, la partie ouest s’effondra, il y eut beaucoup de blessés et beaucoup moururent. Ceux qui restaient s’enfuirent au temple d'apollon tenu pour sacré. Nous sommes allés vers le temple mais un grand nombre de juifs s'y trouvaient et nous empêchèrent d'entrer. Nous avons donc passé la soirée sous un arbre proche de la ville et avons dormi là.

Et le jour d’après, nous sommes partis au village où demeure Aristoclianus qui avait été purifié de la lèpre à Antioche. Paul et Barnabé l’avaient consacré prêtre et l’envoyèrent dans son village de Chypre parce qu’il y avait de nombreux grecs. Il nous a reçus dans une grotte de la montagne et nous y sommes restés un jour. De là nous sommes allés à Amathus : il y avait une grande multitude de grecs dans le temple de la montagne où des femmes et des hommes déversaient leurs offrandes. Barjésus persuada la nation des juifs de nous empêcher d'entrer dans la ville. Une veuve âgée de 80 ans qui habitait en dehors de la ville, et ne vénérait pas les idoles, vint vers nous et nous reçut dans sa maison. Après une heure, nous sommes sortis pour secouer la poussière de nos pieds contre ce temple où les offrandes de l'abomination l’idole continuaient. À partir de là, nous sommes passés par des lieux déserts, accompagnées de Timon. Arrivés à Citium Curium, il y avait là aussi de grandes clameurs dans leur hippodrome : nous sommes sortis de la ville après avoir tous secoué la poussière de nos pieds, car personne ne nous reçut. Nous nous sommes reposés seulement une heure à la porte, près de l'aqueduc.

Nous avons ensuite fait voile sur un bateau venant de Citium et avons vogué jusqu’à Salamis, mettant pied dans les soi-disant iles. Il y avait un endroit avec de nombreuses idoles qui étaient célébrées et à qui on faisait des offrandes. Nous avons trouvé Héraclides et l’avons instruit d’annoncer l'Évangile de Dieu et fonder des Églises avec des hommes pour le service. Nous sommes alors partis de Salamis pour se rendre à la synagogue proche d’un endroit nommé Biblia. Quand nous y sommes entrés, Barnabé déroula les rouleaux d'Évangile qu'il avait reçus de Mathieu, son compagnon d’œuvre, et il se mit à enseigner les juifs.

Barjésus arriva deux jours après, alors que plusieurs juifs avaient été instruits. Il devint enragé et rassembla une multitude de juifs qui se saisirent de Barnabé pour le livrer à Hypatie le gouverneur de Salamine. Ils l’avaient lié pour l'amener au gouverneur, jusqu’au moment où ils apprirent qu’un pieux jébusien Eusebius, parent de Néron, était arrivé à Chypre. Les juifs ont pris Barnabé de nuit et lui attachèrent une corde au cou en le trainant de la synagogue jusqu’à l'hippodrome. Une fois sortis de la ville, ils ont fait cercle autour de lui et l’ont brûlé. De nuit, je trouvais l’occasion de le prendre à l’aide de Timon et Rhodon, et l’avons déposé dans une grotte, là où autrefois la nation des jébusiens habitait. Nous avons mis les documents que Barnabé avait eus de Mathieu dans cet endroit secret, à la 4e heure de la nuit, dans la 2e semaine.

Après avoir beaucoup cherché, les juifs n’ont pas trouvés cet endroit où nous l’avons caché. Ils nous ont poursuivis jusqu'au village des Ledrians : nous nous sommes réfugiés dans une grotte trouvée près du village et leur avons échappé. Nous sommes restés cachés pendant trois jours. Les juifs partis, nous avons quitté l’endroit de nuit pour aller jusqu’au village de Limnes, amenant avec nous Ariston et Rhodon. Arrivés sur le rivage, nous avons trouvé un bateau égyptien dans lequel faire voile jusqu’à Alexandrie où je suis resté, enseignant la parole du seigneur aux frères qui venaient : je les éclairais en prêchant ce que j’ai appris des apôtres du Christ, comment ils m'ont baptisé au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit, changeant mon nom pour Marc par l'eau du baptême. Par quoi je souhaite aussi amener par sa grâce de nombreuses personnes pour la glorification de Dieu, car à lui appartiennent honneur et gloire éternelle, amen. Par Dieu, les voyages et le martyr du saint apôtre Barnabé ont été accomplis.


JACOB LE JUSTE À JÉRUSALEM | Des s. Jacques, Simon, et Jude, frères

Jacques le mineur, fils d'Alphée et de Marie de Cléophas, qui fut le premier évêque de Jérusalem appartenait aux esséniens. Ce 4e enfant de Marie de Cléophas était beau et ressemblait beaucoup à Jésus : c'était pour cela qu'on lui donnait plus ordinairement qu'à ses frères le nom de frère du seigneur. Il était plus jeune que Jésus ; à l'époque du crucifiement il avait environ vingt-cinq ans. | Jésus leur donna aujourd'hui tous les enseignements qui se trouvent dans l'Évangile touchant leur mission : il ne leur annonça encore aucun danger qu'ils eussent à courir, il dit seulement : Aujourd'hui vous serez les bienvenus partout, mais il viendra un temps où l'on vous persécutera. Ils s'agenouillèrent en cercle autour de lui : il pria et leur mit les mains sur la tête : quant aux disciples il se borna à les bénir. Ensuite ils s'embrassèrent et se séparèrent. Il leur avait indiqué des directions et assigné un temps où ils auraient à se rapprocher de lui : les disciples devaient alors se remplacer tour à tour près de lui et près des apôtres et porter des messages des uns aux autres. Les six apôtres qui l'accompagnèrent furent Pierre, Jacques le mineur, Jean, Philippe, Thomas et Judas, en plus des douze disciples, dont étaient les trois frères Jacques, Sadoch, et Éliachim fils de Marie d'Héli, Manahem, Nathanael le petit Cléophas et plusieurs autres des plus jeunes. Les six autres apôtres avaient avec eux dix-huit disciples, dont José bar Sabas, Jude bar Sabas, Saturnin, et Nathanael Khased. Nathanael, le fiancé de Cana, n'alla pas avec eux, il était chargé d'autres affaires pour la communauté et il exerçait son action dans un cercle plus rapproché de lui comme Lazare. | (Après sa résurrection) Jésus parla en particulier aux apôtres de beaucoup de choses qui devaient arriver après qu'il serait retourné à son Père : il dit à Pierre qu'il aurait beaucoup à souffrir, toutefois il ne devait pas s'effrayer, persévérer fidèlement et rester à la tête de la communauté qui était destinée à prendre des accroissements merveilleux, il devait rester trois ans à Jérusalem avec Jean et Jacques le mineur pour y gouverner l'Église. | Jacques le mineur fut martyrisé plusieurs années après Jacques le majeur fils de Zébédé. Il fut traîné sept jours de suite devant le tribunal et on l'accabla de mauvais traitements. Après avoir été précipité du haut du Temple, il fut encore lapidé et achevé à coups de bâton. Vie de Jésus par Emmerich, tomes 1-6

Siméon Simon surnommé le cananéen de Cana, Jude surnommé Thadé lui aussi, Jacob Jacques le mineur que tous ont appelé le frère du seigneur, étaient 3 frères natifs de la ville de Cana en Galilée, fils d’Alphé et Marie fille de Cléophas. Ces 3 fils de Marie fille de Cléophas et d’Alphé furent reçus de Jésus Christ et depuis exaltés à la grandeur d’apôtres.

Jacob le plus jeune desquels fut grandement aimé de Jésus Christ, et lui, aimait son maitre de telle affection que quand il fut crucifié il ne voulut pas gouter de viande jusqu’à ce qu’il l’eut vu ressuscité : ce qui se souvenait lui avoir été prédit et à ses frères semblablement par Jésus Christ pendant qu’il vivait sur terre. Et pourtant il apparut premièrement à lui, comme à Marie Magdelène et Pierre Céphas, afin de confirmer son disciple en la foi, et de peur qu’il jeûne trop longtemps, il l’incita à manger, lui présentant un rayon de miel.

C’est lui qui, après que Jésus Christ fut monté au ciel, demeura avec Pierre Céphas et Jean à Jérusalem, annonçant aux juifs la parole de notre seigneur, comme il pouvait faire aisément, d’autant qu’il avait une charge publique au Temple de Salomon. Or environ 14 ans après la passion de notre seigneur, Paul avec Barnabé et Tite qui lui avaient tenus compagnie en ses voyages, le vint voir, puis allèrent suivre Jacob Jacques le majeur, Pierre Céphas, et Jean. Et au jour suivant Pesah pâques, les apôtres s’assemblèrent tous à Jérusalem où présida, et en présence du peuple, chacun d’eux fit un bref récit de ce qu’ils avaient fait chacun en sa province.

Auquel temps Caïphe, grand sacrificateur, envoya les prier de venir vers lui afin de prouver par eux comme Jésus est le Christ du Dieu Éternel, ou de montrer par lui qu’il ne l’est pas. Au jour ordonné, les apôtres montèrent au Temple et devant tout le peuple commencèrent à rendre témoignage de Jésus Christ, et reprendre les juifs de beaucoup de choses qu’ils commettaient iniquement. Étant sur les marches de Temple, le peuple leur donnant audience. Ils firent exhortation :
— aux sacrificateurs : un seul Dieu en Jésus Christ ;
— aux saducéens : de la résurrection des morts ;
— aux samaritains : de la consécration de Jérusalem ;
— aux scribes et pharisiens : du royaume de Dieu ; et
— à tout le peuple : qu’il est éternellement le messie.

Enfin ils les admonestèrent avant qu’ils partent pour aller annoncer aux gentils la connaissance de Dieu le Père, de se réconcilier à Dieu en recevant son Fils. Et leur montrèrent qu’ils ne pouvaient être sauvés sinon que par la grâce du saint Esprit avec invocation de la Trinité : qu’ils se fassent baptiser et qu’ils reçoivent l’eucharistie (communion par le pain et l’eau, du corps et sang) de notre seigneur Jesus Christ auquel seul ils devaient croire de ce qu’il avait enseigné, afin que par ce moyen ils puissent acquérir le salut éternel. Or quand ils eurent par l’espace de 7 jours persuadé au peuple, et au grand sacrificateur, de se faire incontinent baptiser, advint que, comme ils venaient pour recevoir baptême, un homme ennemi avec peu de gens entrèrent au Temple, et se mit à crier et dire :

— Que voulez-vous faire hommes israélites ? Pourquoi vous laissez vous si aisément abuser ? Comment êtes-vous si étourdis de vous laisser ainsi mener par ces hommes malheureux et déçus par un magicien ?

Mais voyant que chose qu’il dit on ne cessait pas d’écouter Jacob qui prêchait, il commença à émouvoir le peuple et exciter des séditions, tellement qu’on ne pouvait plus entendre ce que l’apôtre disait : il incita la commune par des clameurs, délaissant ce qui avait été commencé tant bien et avec grand labeur. Il reprenait les sacrificateurs, s’acharnait avec injures et reproches aux uns, puis aux autres, et comme furieux incitait un chacun à tuer les apôtres, disant :

— Que faites-vous ? Pourquoi cessez-vous couards et paresseux ? Que n’envahissez-vous de vos mains tous ces hommes et ne les mettez en pièces ?

Après qu’il eut dit cela, il prit un tison de l’autel et le premier commença le meurtre. Le voyant faire, les autres furent incontinent esprits de même furie. On entendait des cris de toutes parts, tant de ceux qui étaient frappés que de ceux qui frappaient. Le sang coula partout, l’un fuyait deçà, l’autre delà, et ce pendant c’est l’ennemi mettant la main sur Jacob, le précipita du haut des marches en bas. Et pensant qu’il était mort, le laissa.

En ce conflit, l’apôtre fut tellement blessé à un pied, qu’il en fut boiteux. Il est tout manifeste qu’il est celui lequel notre seigneur appela au ministère d’apôtre. Après que Paul fut envoyé à l’empereur par Feste, gouverneur de la province, de la sentence duquel il était appelant, les juifs connaissant donc que les embuches qu’ils avaient dressées avaient été découver-tes, voulurent se venger sur Jacob, frère de notre seigneur. À quoi ils procédèrent par ce moyen. L’ayant amené au milieu du peuple, voulurent lui faire renoncer à la foi de Jésus Christ devant tous. Mais lui, autrement qu’ils n’espéraient, avec un parler franc et livre, trop qu’ils ne désiraient en la présence de tout le peuple, avec une grande assurance, dit :

— Notre sauveur et seigneur Jésus Christ est vraiment le fils de Dieu.

Eux qui ne pouvaient endurer le témoignage si libre d’un tel homme, considérant même qu’il était estimé de tous très juste pour les mérites de sa glorieuse et continente vie, se délibérèrent de le faire mourir, trouvèrent moyen de gagner plusieurs autres compagnons de leur méchanceté, comme il leur fut aisé de faire à l’occasion de temps et de la mort du gouverneur. Car chacun savait que Feste était mort et que dès lors la province était sans gouverneur. De la mort de Jacob, Clément Clémens et autres ont écrit mais Hégésippe Hegesippus, par-dessus tous certain et assuré, fut des premiers entre les successeurs des apôtres, au cinquième livre de ses commentaires, qui use de ces mots :

« S. Jacques, qui fut appelé frère de notre seigneur, et de tous surnommé le juste, prit, des apôtres, la charge de l’Église et la gouvernant depuis le temps de la passion du seigneur jusqu’à nous. Et plusieurs ont porté le nom de Jacques, mais celui-ci fut saint dès le ventre de sa mère. Il ne but jamais de vin, ni breuvage composé, il ne mangea oncques en aucun temps de la chair des animaux ; jamais fer ne toucha à sa tête, jamais il ne fut oint d’huile, et jamais n’usa des bains ou étuves. À lui seul était permis d’entrer au lieu secret du Temple appelé Sanctuaire. Il n’usait pas d’habit de laine mais de lin seulement. Seul entrait au Temple, et s’asseyant sur ses genoux, priait Dieu pour obtenir pardon pour le peuple : tellement qu’en priant, étant toujours à genoux, ses genoux s’étaient endurcis comme ceux des chameaux, et ne cessait jamais de prier. Parquoi pour cette totale continence, et équité admirable, il fut appelé le juste et rempart du peuple. »

Quelques uns donc de ceux qui suivaient l’une des sept hérésies, qui pour lors étaient parmi le peuple, desquelles avons parlé ci devant, lui demandèrent ce qu’était la porte de Dieu ? Auxquels il répondit que c’était le sauveur. Et dehors une partie de ceux qui étaient présents prirent la foi. Mais ceux qui suivaient ces sept hérésies ne crurent jamais, ni que Jésus Christ fut ressuscité, ni qu’il dut venir pour rendre à chacun selon ses œuvres. Et tous ceux qui crurent, crurent par le moyen de Jacob, du nombre desquels étaient plusieurs grands seigneurs.

Il advint un grand trouble parmi les juifs qui disaient, Peu s’en faut que tout le peuple ne croie que Jésus est le Christ. Venant donc à Jacob, lui disaient :

— Nous vous prions de retirer ce monde qui tombe en erreur, pensant que Jésus soit le Christ. Et vous supplions qu’au jour de Pesah leur remontriez ce qui en est. Au reste, tant nous que le peuple, sommes d’accord avec vous, et confessons bien que vous êtes juste et n’avez acception de personne. Et si vous voulez retirer ces hommes de l’opinion qu’ils ont de Jésus, nous ferons tout ce que vous voudrez. Pour ce, montez aux hautes galeries du Temple, afin que là chacun puisse vous voir et entendre. Car aux jours de Pesah il viendra beaucoup de peuples, non seulement des juifs mais aussi des gentils.

Après que les scribes et pharisiens eurent menés Jacob au haut du Temple, ils lui demandèrent à haute voix :

— Homme très juste auquel nous devons porter honneur et révérence, parce que le peuple tombe en erreur touchant Jésus qui a été crucifié : dites-nous s’il vous plait, qu’est la porte du seigneur ?

Jacob, parlant le plus haut qu’il pouvait, leur répondit :

— Pourquoi m’interrogez-vous du fils de l’homme ? C’est celui qui sied à côté dextre de la souveraine puissance, qui viendra lui-même dans les nues du ciel.

De cette réponse et témoignage de Jacob, plusieurs se réjouirent et l’entendent volontiers ainsi parler du Christ de sorte qu’ils commencèrent à glorifier Dieu et dire :

— Sauve-nous fils de David !

Alors derechef les scribes et les pharisiens dirent les uns aux autres :

— Nous avons mal besogné de lui avoir permis de porter tel témoignage de Jésus. Montons là-haut et jetons-le en bas, afin que les autres soient intimidés et qu’ils ne croient pas.

Et soudainement se prirent à crier ensemble :

— O le juste a failli !

En ce s’accomplirent l’Écriture qui est en Ésaïe qui dit : Chassons de nous le juste parce qu’il ne nous profite en rien. Pourtant ils mangeront le fruit de leurs oeuvres. (Ésaïe 65.5, Proverbes 1.29-31). Étant donc montés, le précipitent en bas. Mais voyant qu’il n’était pas encore mort, dirent entre eux :

— Il faut le lapider.

Et prenant des pierres, les jetèrent sur lui. Lequel, se jetant à genou, fit cette prière :

— Je te prie Seigneur Dieu : pardonne-leur cette offense, car ils ne savent pas ce qu’ils font…

Et pendant qu’il parlait ainsi, le poursuivirent à coup de pierres. Lors un des sacrificateurs de la famille des Récabites des-quels parle le prophète Jérémie 35.2, s’écria :

— Cessez je vous prie : que faites-vous ? Cet homme juste que vous lapidez prie Dieu pour vous…

Comme il disait cela, un de la troupe, qui était foulon de son métier, tenant en main un gros bâton dont on foule les draps, le rompit sur la tête de l’apôtre. Voilà comment Jacob le juste fut martyrisé et fut enseveli au même lieu près du Temple. C’est lui qui a porté témoignage de vérité aux juifs et aux gentils, que Jésus est le Christ, Fils du Dieu vivant, lequel avec le Père et le saint Esprit, règnent et dominent à jamais.


JACOB FILS DE ZÉBÉDÉ À JÉRUSALEM | Actes et martyr de Jacques fils de Zébédé

Jacques le majeur, de Bethsaida, frère de l’apôtre Jean, fils de Zébédé et de Marie Salomé, fut un des premiers à quitter Jérusalem pour l'Espagne après qu'ils eurent partagés le monde. Il demeura environ quatre ans dans ce pays, fit plusieurs voyages où il fut exposé à de grandes épreuves et poursuivi de toutes les façons et eut souvent à soutenir des discussions avec des savants. Avant d'arriver en Espagne, il longea la Sicile et passa à travers les îles de la Grèce, ensuite il allait longtemps sur les ilots à distance considérable de l'Espagne, jusqu'à ce qu'il arrive à un détroit semblable à celui qui sépare la France de l'Angleterre. Il arriva à Gadès (Gadix, côte sud-ouest) où on ne voulut pas recevoir ses enseignements. Il se dirigea ensuite dans une autre ville où il fut arrêté et délivré d'une façon miraculeuse. Il partit ensuite pour Rome accompagné de deux disciples, laissant en Espagne sept ou huit disciples pour continuer ses enseignements. Il passa par Marseille, sans voir Lazare et ses soeurs qui étaient alors plus avant dans les terres, et enseigna en différents lieux jusqu’à Rome (voyage d’environ six mois). Jacques retourna ensuite à Gadès en Espagne où un nombre de chrétiens étaient arrivés. Il s'embarqua avec plusieurs disciples et allèrent à César-Augusta (Saragosse) où Jacques convertit un grand nombre d'habitants :des rues entières se donnèrent au seigneur et chassèrent les païens qui leur voulaient du mal. Exposé à de grands dangers, des magiciens le poursuivirent de leurs sortilèges diaboliques, des idolâtres avaient lancé des serpents sur l'apôtre mais il les prit dans les mains sans aucun mal. À Grenade on l'arrêta avec tous ceux qu'il avait convertis dès qu’il commençait à prêcher. Il alla dans la Galice (Espagne, nord-ouest) et revint à Saragosse où il reçut l’ordre (par l’entremise de la vierge Marie) de fonder une église à Compostelle et de revenir à Jérusalem. À son retour il fut arrêté parce qu’il prêchait, et on lui trancha la tête. Avant sa mise à mort, Jacques pria pour la guérison d’un paralytique et d’un aveugle, et convertit Josias, l’un des accusateurs. Hérode mourut peu de temps après. Les disciples transportèrent son corps en Espagne avec Joseph d'Arimathie, Ctésiphon et Saturnin qui avait prêché l'Évangile en Espagne. Mais la reine Lupa qui avait persécuté l'apôtre ne voulut pas qu'on enterrât ses restes. Les disciples les déposèrent sur une pierre qui se creusa sous eux en forme de tombeau et les autres cadavres à côté du sien furent rejetés du sein de la terre. Lupa et le roi les firent poursuivre par des cavaliers qui périrent sur le pont où ils passaient et furent engloutis dans les ilots. Lupa fit dire aux disciples de chercher des taureaux sauvages dans un désert et les soumettre au joug : si les taureaux emmenaient le cadavre, elle leur permettrait de bâtir une église. Au désert les disciples rencontrèrent un dragon qui mourut au signe de la croix sur lui, les taureaux se laissèrent prendre et transportèrent le corps du saint martyr jusqu’au château de la reine, où il fut enterré à peu de distance. Son corps fut transporté plus tard à Compostelle après que le château de la reine fut transformé en église suite à la conversion de Lupa avec tout son peuple. ø Saturnin était né à Patras en Grèce, de parents illustres : il quitta ses parents pour se rendre auprès de Jean le baptiste et devint un ardent disciple. Après le baptême de Jésus Christ, Jean lui dit qu'il était infiniment plus grand que lui, et il s'attacha à Jésus qu'il ne devait plus quitter (il baptisait les nouveaux croyants). Après la mort du Sauveur, Saturnin a d'abord prêché l'Évangile en Orient jusqu'aux frontières de la Perse. Il travaillait beaucoup, fit de lointains voyages, et baptisa un nombre considérable de personnes. Il fit beaucoup de bien dans le pays où il fut martyrisé et fonda un nombre considérable d'églises : il mourut dans une ville nommée Toulouse où les idoles s’étaient renversées à son arrivée : les habitants le maltraitèrent en l’attachant à des taureaux qui le mutilèrent. Vie de Jésus Christ par Emmerich, tome 6 (chap.29)

Jacob le fils de Zébédé partit annoncer la nouvelle aux 12 tribus dispersées. Aucune des tribus ne servait le vrai Dieu, mais chacune d’elle avait établi une idole et pour chaque idole une doctrine qui les égaraient. Ils étaient sous le pouvoir d’Hérode et lui payaient tribut de différentes manières : son autorité et son royaume s’accrurent en raison des biens qui lui venaient de ces sources, car ils étaient très grands. Voici ce qui arriva quand Jacob partit leur annoncer à chaque tribu.

Le seigneur lui inspira la connaissance des langues, non seulement humaines, mais aussi celles des oiseaux, du bétail, des bêtes sauvages, et lorsqu’ils parlaient dans leur langage, le disciple savait ce qu’ils disaient à l’aide de l’Esprit. Jacob annonça parmi eux dans leur propre dialecte, leur déclarant de changer leurs agissements et croire au vrai Dieu - le Père qui a donné vie à tous, dont tous les esprits sont dans sa main, juge des vivants et des morts - et en son Fils Jésus Christ. Le don d’Esprit descendait sur eux aussitôt qu’il disait :

— Donnez tous vos biens aux pauvres pour le salut de vos âmes, ne donnez pas aux rois terrestres !

La crainte de Dieu venait se fixer fermement dans leurs coeurs. Les nouvelles se répandirent dans toutes leurs frontières parce qu’ils croyaient à la parole de Jacob. Ceux qui approchaient avec sincérité reçurent la parole du seigneur que Jacob annonçait et ils agirent en accord à leur foi en Jésus Christ en renonçant à toutes les idoles qu’ils vénéraient et à leurs mauvais agissements.

Par la beauté de leur foi, ils construisirent des églises à toutes leurs frontières. Ils étaient pleins de joie, Jacob les baptisa dans le nom de la sainte Trinité et ils reçurent son enseignement avec clairvoyance : il leur enseigna les préceptes de la foi et les lois de la religion de Moïse en leur disant :

— Écoutez enfants bénis. Le seigneur Jésus Christ vous a fait connaître la vérité et vous a trouvé dignes de recevoir la purification par son corps et son sang ! Voici je vous ai donnés les vérités que Dieu m’a confié pour les enseigner à tous les peuples : ceux qui les reçoivent avec joie seront toujours triomphants dans le Paradis éternel du Seigneur. Voici pour chacune des tribus que le Seigneur a trouvée digne d’être à lui : que vos fruits, vos vignes, vos champs, votre bétail, soient aussi au Seigneur !

Et chaque tribu remit à l’Église tout ce qu’ils possédaient, la multitude acceptait en disant :

— Nous ferons ce que tu nous as dit, du plus vieux au plus jeune, car nous croyons en Dieu de tous nos coeurs !

Hérode s’étonna beaucoup quand il entendit tout sur leur foi et sur leurs offrandes à leurs églises. Mais il apprit d’un mauvais homme qu’un disciple de Jésus Christ parmi eux leur apprenait à ne pas donner leurs biens aux rois de la terre, ni de rendre tribut à l’empereur Néro et au gouverneur Hérode - mais de donner au seigneur Jésus Christ, roi du ciel et de la terre. Quand le roi entendit cela ainsi, il donna l’ordre qu’on lui amène le disciple Jacob. Quand il le vit, il lui dit :

— Tu mérite de mourir à cause de tes actes. De quelle nation es-tu, en qui crois-tu ?

— Je crois en Jésus Christ, seigneur des nazaréens, Fils du Dieu vivant - Seigneur des esprits de tout ce qui est sur terre et au ciel : tous sont dans sa main, lui répondit le disciple béni.
Toi aussi Hérode, ainsi que l’empereur Néro : vos esprits sont dans sa main ! Car il a autorité sur votre royaume.

Hérode et l’empereur Néro avaient entendu parler du disciple Jacob qui se moquait de leur royauté et avait leurs idoles en mépris. Il entra aussitôt dans une grande colère et s’avança pour frapper d’une épée le saint aux épaules, disant :

— Je ne peux pas supporter que tu me donnes d’autre réponse !

Jacob le fils de Zébédé rendit l’âme dans l’heure et finit son témoignage.


Vision de démon. Arrivé à une lieue de Béthanie, Jésus délivra un possédé, un jeune homme dont les parents coururent au-devant de lui au moment où il entrait dans leur village. Il les suivit dans la cour de leur maison où se trouvait leur fils qui devint furieux à son approche, bondissant de rage, escaladant les murs. Les gens voulaient se saisir de lui mais ils ne purent pas car sa fureur allait en croissant et montrait ses dents à ceux qui l'approchaient. Le seigneur ordonna à tous les assistants de sortir. Jésus commanda au jeune homme de venir à lui mais il ne vint pas et fit d'affreuses contorsions. Il l'appela une seconde fois mais il refusa de venir et le regardait le dos tourné. Jésus leva les yeux au ciel et pria. Cette fois le possédé vint se jeter à ses pieds. Jésus mit sur lui un pied puis l'autre, et fit cela deux fois comme s'il eut marché sur le corps du jeune homme ; il sortit alors de sa bouche un tourbillon de vapeur noire. Dans cette vapeur j’aperçus trois noeuds liés ensemble par un gros fil et d’autres, comme trois encensoirs superposés laissant échapper des nuages de fumée qui se rassemblaient. Le jeune homme était étendu sans mouvement aux pieds du seigneur. Jésus le bénit de la main comme par un signe de la croix puis il étendit le bras vers lui avec ordre de se lever. Le malheureux se leva pâle et Jésus le rendit à ses parents en leur disant qu'il le leur redemanderait ; il leur dit de ne plus pécher contre leur fils car ils étaient coupables envers lui, ce qui l'avait fait tomber dans cet état. J'eus la vision du démon que le seigneur avait chassé : dans les trois noeuds noirs reliés il me sembla voir une ombre en mouvement comme un homme, une forme humaine dont on distinguait les membres et l'intérieur ; coeur, cerveau et autres organes avec leurs fonctions dont on perçevait pensées, sentiments et actes. J'aperçus le corps et l'âme de cet homme qui n'avait paru qu'une ombre et les rapports avec ses congénères. Dans ces trois noeuds aux teintes noires plusieurs subdivisions prirent la forme de ‘jardins’ de choses affreuses, de petites figures et des hommes, comme une succession de différents règnes de la nature jusqu’à ce que les ‘jardins’ aient formés diverses sphères d'action. À ce stade les trois noeuds circulaires suspendus dans l'air étaient devenu un monde. Il y avait des cercles lumineux en opposition à ces sphères ténébreuses et les séparaient, mais malgré cela des hommes passaient dans les sphères ténébreuses. Ces sphères se présentaient en apparence pleins de vie ; des hommes dans des églises de ténèbres, dans la plus basse sphère ténébreuse, rendaient un culte au démon et ayant pour autel un trou où d'énormes bûches entrenaient un brasier sombre dont la fumée se dirigeait sur terre : les cérémonies d’incantation étaient dirigées en bas par des outrages, profanations, abominations et infamies favorables au démon. On voyait bouillir des plantes et autres choses hideuses dont les personnes s’enduisaient pour se transporter à différents endroits auprès de leurs congénères humains pour se donner au péché. Des filets joignaient ces âmes, l'un savait ce qui concernait l'autre, et dans ces filets des oiseaux noirs allant et venant établissaient des contacts pour transmettre des maladies et toutes espèces de mal aux humains : ils venaient de toutes les contrées, de notre temps et notre pays, parmi eux beaucoup de juifs des pays étrangers, formant un groupe peu nombreux, qui en secret appliquaient leurs folies, abominations et méchancetés pour cette église infernale, toutes sortes de fornication, meurtre, abominations, et tout acte d'adoration au démon. Tous ceux qui s'y adonnent appartiennent sans savoir à cette église maléfique, incluant d’autres relations non illicites par l’ordinaire. Il y avait des personnes qui se frottaient d'onguents pour voir loin et commettaient ensuite des péchés méprisables. Des nuages noirs allaient entre les magnétisés et les magnétiseurs : leur ‘clairvoyance’ ayant de mauvais esprits pour agents. Beaucoup de personnes semblaient tomber du Royaume de Lumière dans celui des ténèbres du-dessous en prenant part à ces opérations magiques pour guérir des malades ou par intérêt pour la science ; avec des succès trompeurs les magnétiseurs s’efforçaient de séduire beaucoup de personnes du Royaume de la Lumière en faisant confondre les guérisons faites par les ténèbres avec les guérisons surnaturelles et la clairvoyance infernale avec les visions des saints. Des hommes de distinction travaillaient pour le royaume de satan sans savoir. Autour de l'autre sphère, il y avait une église d’associations aussi secrètes, pas le démon en personne, on n'y pratiquait pas son culte comme tel, non plus de choses abominables pratiquées volontairement ou par malice, mais on s'occupait de sciences occultes en cherchant à percer les secrets de la nature : on faisait de l'or, frappait la terre avec une baguette au bout dentelé, portant des amulettes ou des anneaux gravés de lettres, on célébrait certaines fêtes, tirait des cartes, conjurait la fièvre, guérissait par des moyens bizarres, mille choses destinées à contribuer au bien-être externe des humains mais il y avait au fond le culte secret du démon, le désir de guérir sans renoncer au péché, source de mort et maladies, le secours non demandé à Jésus et à son Église mais à la nature déchue. Ces guérisons apparentes étaient pleines de dangers, comme un trou recouvert qu'on ne voit pas ; cette fausse église était entourée de personnes qui s'occupaient de magnétisme, moins corrompues que les autres, toutefois comme une école qui préparait aux plus grands crimes, peuplée d'une multitude de gens. Au lieu du culte diabolique il y avait là des amours folles, l'idolâtrie envers la nature et la créature, l'affection aveugle des parents envers leurs enfants, des billets doux, musique mondaine, danses, boucles de cheveux, anneaux, portraits d'amants. Ici on usait de charmes pour inspirer l'amour tandis que dans la sphère précédente on préparait les breuvages des avortements. Dans la 3e sphère il y avait une église de la franc-maçonnerie. Ces trois sphères étaient liées ensemble par des canaux qui les mettaient en relation. Ces personnes ne produisaient que des erreurs, aveuglements, misères et désespoirs ; leurs guérisons étaient des palliatifs qui déplaçaient le mal en l’augmentant. Dans les deux dernières sphères étaient de nombreux savants, des médecins et des pharmaciens. Je vis des amis et gens de ma connaissance qu’une espèce de vertige poussait vers les cercles ténébreux et je les ramenais en arrière. Vie de Jésus Christ par Emmerich, tome 3 (chap.55)


JEAN EN ASIE | Voyages de Jean fils de Zébédé

Jean, de Bethsaida, frère de Jacques le majeur, fils de Zébédé, alla avec ses disciples, le jeune Fidèle et ses deux frères, vers l'Asie et remonta le fleuve qui baigne Cédar jusqu'au désert où il écrivit l’Évangile, trois ans avant sa mort. Ses disciples étaient un peu en deçà sur le chemin et lui apportaient à manger pendant qu'il écrivait sous un arbre. Une fois il pleuvait mais l'endroit resta sec, étincelant de Lumière. Il demeura longtemps en ce pays, y prêcha l'Evangile, et convertit beaucoup de gens dans les villes voisines : il était situé au sud de celui que Jésus traversa pour visiter les rois mages (Égypte-nord). Puis Jean revint à Ephèse. La plupart des sujets des mages s'étaient établis dans l’ile de Crète peu après que Thomas leur eut donné le baptême, les autres se dispersèrent dans différentes contrées. Cependant Thomas établit en Arabie plusieurs disciples pris parmi les sujets des mages, mais par la suite les nouveaux chrétiens retournèrent à leurs usages idolâtres ; alors ils écrivirent à l'apôtre Jean qui leur envoya les deux frères de Fidèle, nommés Macaire et Caïus. Mais ils sollicitèrent sa visite avec instances, malgré son grand âge. Ils demeuraient au delà du camp de Mensor. Jean avait déjà écrit l'histoire de notre-seigneur Jésus et y avait fait entrer tout ce qu’il pouvait écrire de sa divinité sur terre : pendant qu'il avait écrit son livre, il avait été presque continuellement dans le ciel, il ne pouvait rien changer. De là Jean alla à Jérusa-lem, puis à Rome, et ensuite à Ephèse. Jésus lui avait apparu et annoncé sa mort prochaine : Jean était fort âgé, il rompit et distribua le pain trois jours de suite. Il instruit en plein air en dehors de la ville un certain nombre de disciples puis alla avec deux d'entre eux dans un bois derrière une colline peu élevée d’où on pouvait voir la mer. Il leur montra où ils devaient creuser, les instruments nécessaires étaient sur les lieux. Un des disciples lui dit : Maître, nous voyons bien que vous voulez nous quitter. Tous se pressèrent autour de lui, se jetant à ses pieds en pleurant. Quelque temps après ils retournèrent auprès des autres disciples et il leur donna des avis sur la charité, pria avec eux, et leur recommanda de s'aimer s’aider les uns les autres, il pria avec eux, et les bénit. Puis il leur dit de s'éloigner et se rendit avec cinq d'entre eux à l'endroit où son tombeau avait été préparé : ce tombeau n'était pas profond, en forme des boîtes de momie, fermé par un treillis d'osier sur lequel on mit de la terre et une pierre. Après avoir prié quelque temps debout près de son tombeau, les bras étendus, il ôta son manteau et le mit dans la tombe où lui-même entra et s'y étendit. Il pria encore quelque temps quand une grande Lumière l'enveloppa de toutes parts, il dit encore quelques mots. Les disciples se jetèrent contre terre en pleurant, s'unissant à lui dans la prière. Au moment où l'apôtre s'affaissa sur lui-même à rendre le dernier soupir, au milieu de l'auréole qui l'enveloppait, une forme lumineuse semblable à lui se débarrassa de son corps comme une enveloppe grossière et disparut avec l'auréole. En même temps les autres disciples arrivèrent et se prosternèrent autour du tombeau, s’aidant à couvrir le cadavre. J'eus sous les yeux la Montagne des Prophètes (Mont Abdias) et quelqu’un sous la tente. [Ainsi s’accomplit la parole du seigneur concernant Élie (Jean le baptiste) et Hénoc le scribe (Jean l’évangéliste). Mathieu 17.12, Sefer de Jésus 52] Vie de Jésus Christ par Emmerich, vol. 6 (chap.30)

Pierre Céphas dit :

— Si votre lot est d’habiter dans cette ville, n’en partez pas.

Ils tirèrent les lots de nouveau et le lot de Jean échut en Asie, c’est là qu’il devait annoncer. Cela lui parut très difficile. Il s’agenouilla en dévotion, ses larmes tombaient jusqu’à terre. Les disciples s’agenouillèrent avec lui. Pierre Céphas le prit à part et lui dit :

— Nous te regardons en tout temps, pour imiter ta patience comme un père, mais jusqu’à là jamais tu n’as agi au point de troubler nos coeurs…

— Pierre Céphas mon frère, j’ai péché à cette heure et il va m’arriver de grandes afflictions sur mer : prie pour moi que Dieu me pardonne…

La compagnie des disciples se levèrent à cette heure et demandèrent à Jacob le majeur, frère parent du seigneur, de prier pour eux. Après l’avoir fait, ils saluèrent chacun d’entre eux et attribuèrent à chacun un des 72 disciples. Mon lot fut de suivre Jean. Nous sommes partis de Jérusalem jusqu’à Jappé où nous sommes restés 3 jours sur le rivage. Nous avons rencontré un bateau venant d’Égypte qui venait porter sa cargaison à Jappé et se dirigeait ensuite vers l’ouest. Durant le voyage dans le bateau, étant assis à une place, Jean se mit à pleurer et me dit :

— Prochore mon fils, mon âme est tourmentée, car une grande épreuve dans cette mer va m’arriver et seul le seigneur me révèlera si c’est mort ou vie… Si je suis vivant après l’épreuve de la mer, j’irais m’amender dans la ville d’Éphèse en Asie et y resterais 2 mois ; après 2 mois, je viendrais vers toi pour faire notre service. Si je ne reviens pas vers toi, retourne à Jérusalem vers Jacob le frère du seigneur et fais ce qu’il te dira.

Il m’a parlé ainsi à la 10e heure du jour, alors la puissance des vents commencèrent à troubler la mer, le bateau secoua grandement, sur le point de couler même. Nous étions dans ces conditions jusqu’à la 3e heure de la nuit, ensuite le bateau se brisa et chacun prit une de ses planches et s’y accrocha. Les vagues nous refoulèrent à Séleuce, à environ 15 stades du port de la rive d’Antioche. Quand nous sommes revenus à nos esprits, ceux qui avaient coulés avec le bateau se levèrent contre moi, car tous ceux qui étaient sur le bateau étaient présents sauf mon maitre. Ils disaient que « Jean était un sorcier qui avait fait couler le bateau par un acte de sorcellerie et s’était enfui avec tout ce qu’il y avait ». Alors ils me livrèrent au gouverneur de la ville pour me faire mourir. Le peuple de la ville était en colère contre moi et ils me jetèrent en prison. Le 3e jour ils m’amenèrent sur une grande place où étaient assis les juges de la ville qui me dirent :

— D’où es-tu, de quelle religion, quelle est ton habileté, quel est le nom par lequel tu es appelé ? Dis-nous la vérité sinon tu seras torturé.

— Je m’appelle Prochore, je suis un nazaréen de la terre de Juda. J’ai coulé dans la mer avec cette compagnie que voici, je suis présent tout comme eux, répondit-il.

— Pour quelle raison tous ceux dans le bateau ont échappés sauf ton maitre !? Comme vraiment ces gens disent, vous êtes des sorciers qui avez ensorcelé le bateau sans que personne ne sache. Quant à toi, tu as coulé et ton maitre a pris tout ce qui était dans le bateau comme vous avez convenu : vraiment vous faites le mal et il y a beaucoup de sang sur vos cous ! Quant à ton maitre, la mer l’a avalé, mais cela a révélé ton forfait. Après avoir échappé à la mer, à cette heure tu périras dans cette ville.

Ils me firent peur et parlaient contre moi, et je pleurais. Ils me dirent :

— Dis-nous qui est ton maitre ?

— Je vous ai dit que je suis un disciple du seigneur Jésus Christ. Le lot de mon maitre est d’aller dans les régions d’Asie. Quand nous avons embarqué dans le bateau, il nous a dit tout ce qui allait arriver avant que ça arrive. Il m’a aussi dit de me rendre dans la ville d’Éphèse et de l’attendre un nombre de jours, et lorsque les jours seraient écoulés, s’il ne revenait pas, de retourner dans mon pays. Mon maitre n’est pas un sorcier et moi non plus, mais nous sommes des nazaréens, connus pour leur loyauté.

Un messager nommé Séleucus, membre du conseil privé du roi, arriva d’Antioche pour apporter l’argent du tribut. Quand il entendit cela de moi, il demanda aux juges de me laisser continuer ma route : ce qu’ils firent. Je voyageai 40 jours jusqu’à atteindre la rive de la mer nommée Marmarvan d’une région vaste d’Asie mineure. Je m’assis et dormis un peu. Je vis alors s’approcher une grande vague de la mer qui projeta Jean d’elle-même. Je me levai pour m’approcher mais il s'était redressé avant moi et je reconnus que c’était Jean. Nous avons pleuré en remerciant Dieu de nous avoir réunis de nouveau. Il me dit être resté 40 jours et 40 nuits dans les eaux profondes de la mer. Nous sommes partis à l’autre bout de cette terre pour demander du pain, qu’on nous donna avec de l’eau. Puis nous avons pris la route en direction d’Éphèse. Près de l’entrée de la ville, dans un endroit nommé Artémis, se trouvait un bain public appartenant un certain Dioscorides, juge en chef de la ville. Jean me dit :

— Que personne de cette ville sache qui nous sommes, mon fils, ni pour quelle raison nous sommes ici, jusqu’à ce que Dieu nous autorise de le révéler ; alors nous trouverons le moyen pour annoncer.

Ceci dit, la responsable du bain public vint vers nous, une femme d’une force terrible, vigoureuse comme une mule, mais qui abusait de sa force pour malmener les ouvriers qui travaillaient au bain, ne les laissant pas se reposer même une heure. Quand elle nous vit assis dans nos vêtements usés, voyant que nous étions étrangers, elle nous offrit de nous prendre comme serviteurs pour le bain public.

— D’où es-tu ? Dit-elle à Jean.

— Je suis d’un pays lointain.

— De quel pays es-tu ; quelle est ta religion ?

— Je suis un nazaréen. Lui c'est mon frère.

— Veux-tu être réchauffeur de bain ? Je te paierais ton salaire et le foin. J’ai aussi besoin de quelqu’un d’autre comme homme de bain.

Elle nous emmena dans le bain public et nous donnait 3 livres de pain chaque jour. Le 4e jour, Jean ne trouva pas de combustible, elle le saisit et le jeta par terre, et lui flanqua un terrible coup sans hésiter, et dit :

— Méchant servant fugitif, tu ne mérites pas de vivre ! Si tu savais que tu n’étais pas fait pour ce travail, pourquoi le fais-tu ? Tu manges et bois bravement mais tu ne fais rien au travail : va bien servir Domna !

Je fus extrêmement peiné et Jean me dit :

— Pour quelle raison es-tu confus mon enfant ? Ne sais-tu pas que nous avons coulé tous deux dans la mer ; je suis resté 40 jours dans les profondeurs de la mer, et j’ai été sauvé par la miséricorde de Dieu ! Tu es peiné à cause de la gifle d’une femme ignorante dont la colère est une bagatelle ? Acquitte-toi du travail qui t’a été confié et travaille avec gaité de coeur. Notre seigneur Jésus Christ fut battu, on lui a craché sur sa face et on l’a crucifié ! Et nous sommes ceux qui avons été rachetés par son sang, bien qu’il soit comme nous mais sans péché.
Il nous a dit d’avance ce qui nous arriverait : soyons patients et nous possèderons nos âmes.

La foule l’avait écouté parler. Je partis faire le travail comme Domna demandait. Le lendemain, elle dit à Jean :

— Si tu as besoin de vêtement, je t’en donnerais, néanmoins fais bien ton travail !

— Ce que tu me donnes me suffit, quant au travail je le fais bien !

— Pourquoi la foule te reproche de ne pas bien faire ton travail ?

— Ce métier où je suis entré est un premier travail, aussi je n’ai pas beaucoup de connaissance. Quand j’aurais fait un peu de progrès, tu trouveras que je suis un bon artisan, car le début est toujours difficile.

Quand elle retourna à son travail, satan, le haineux de tout bien depuis le commencement, prit l’apparence de Domna et apparut à Jean en disant :

— Pourquoi ne fais-tu pas bien le travail, faible insensé ! Tu as gâché le travail, je vais te tuer ! Sors d’ici, je ne veux pas que tu me serves en quoi que ce soit, va-t-en !

Il mit la main sur la barre de fer, celle avec laquelle elle frappait avec colère pour imposer sur les autres, mais Jean sut par l’Esprit que c’était satan : il invoqua le nom de Jésus Christ et satan s’enfuit aussitôt hors de sa présence. Le lendemain Domna dit à Jean :

— Quelqu’un m’a beaucoup parlé de toi, que tu ne vaux pas ce travail, etc.

À tout ce qu’elle disait, il ne retournait pas de réponse. Lorsqu’elle vit sa patience et sa faiblesse, elle pensa qu’il fut un simplet et se mit à lui parler avec agressivité et lui jeta de la poussière au visage.

— Tu es mon esclave, peux-tu le reconnaître dis-moi ? Dit-elle.

— Nous sommes tes esclaves ; je suis le réchauffeur et Prochore l’homme de bain.

Domna alla trouver un ami parmi les officiers du juge et lui dit :

— J’ai deux esclaves que mon père m’a léguée. Il y a longtemps ils se sont enfuis et ils viennent de me revenir et reconnaissent mon droit sur leur service. Je voudrais que tu m’écrives un acte de leur servitude envers moi.

— C’est justice s’ils reconnaissent qu’ils sont tes esclaves, lui dit-il. Prends 3 témoins qui vont certifier pour eux et écris un acte de servitude par confession.

Jean sut par l’Esprit tout ce qu’elle méditait sur lui et dit :

— Mon fils Prochore, cette femme veut faire reconnaître que nous sommes ses esclaves. Ne laisse pas ton coeur s’attrister pour ça mon fils, mais réjouis-toi grandement et acceptons ce qu’elle souhaite. À partir d’un geste comme celui-ci notre seigneur Jésus peut faire savoir qui nous sommes.

Avant que Jean ait fini ses exhortations, Domna approcha avec grande arrogance, saisit Jean, et lui dit :

— Toi mauvais esclave, quand ta maitresse arrive, pourquoi ne te hâtes-tu pas à sa rencontre lui faire obéissance jusqu’à terre dis-moi ? N’es-tu pas mon serviteur, esclave fugitif, dit-elle en le frappant.

— Ne t’ai-je pas dit que nous sommes tes esclaves, moi le réchauffeur et Prochore l’homme de bain.

— Dis-moi de qui vous êtes les esclaves ?

— C’est la troisième fois que je reconnais que nous sommes tous deux tes esclaves…

Alors elle nous emmena dans le temple de la ville devant 3 témoins et elle écrit un acte de servitude sur nous. Dans le bain public se trouvait un pouvoir satanique depuis qu’il fut construit. Avant que les ouvriers mettent les fondations, ils avaient creusé un trou dans le sol et y mirent une fille vivante avant de poser la pierre de fondation : pour cette raison le pouvoir satanique habitait en ça, et chaque année dans ce bain public satan étranglait trois âmes. Dioscorides le maitre du bain public connaissait les jours que ça arrivait. Il avait un beau garçon âgé de 18 ans nommé Damis et son père l’empêchait d’entrer dans le bain public ces jours-là.

Nous étions depuis 3 mois dans ce bain public quand le fils de Dioscorides vint seul se baigner au bain public. J’y allai aussi puisque j’étais affecté au service mais il me devança et le démon le saisit et l’étrangla jusqu’à le tuer. Ses esclaves se mirent à crier :

— Malheur à nous, notre maitre est mort !

Entendant cela, Domna déchira ses vêtements et tordit les cheveux de sa tête, disant :

— Malheur à cette mauvaise femme ! Je ne pourrais voir Dioscorides en face et lui dire la mort de son fils ! Que ferais-je, car lui aussi mourra de privation quand il entendra que son fils bien-aimé est mort…

Elle partit chercher du réconfort auprès de l’idole qui était dans le temple.

— Aide-moi artemis, ramène Damis en vie à mon maitre, et que tout le peuple d’Éphèse sache que tu diriges le monde… Dit-elle sans cesser de tirer ses cheveux, pleurant excessivement.

Une grande foule s’assembla, certains pleurant la mort du garçon, d’autres dans l’étonnement de voir Domna se lamenter. Jean sortit de la réserve des combustibles et dit :

— Mon fils Prochore, pour quelle raison cette femme crie dans cette ville ?

— C’est à cause de ta sorcellerie que mon idole s’est éloignée de moi et ne veut pas m’entendre ! Lui dit-elle quand elle le vit. Mauvais esclave venu me regarder avec joie depuis que mon maitre est tombé…

Jean partit aussitôt dans le bain public. Il se tint près de la tête de l’enfant mort, se demandant ce qui lui était arrivé : il réprimanda alors l’esprit du mal et le chassa hors du corps et marqua son visage de la croix. Il lui prit ses mains et le releva, et le conduit vivant hors du bain public en présence de la foule.

— Prends ton maitre, il va bien, il est guéri et n’a plus aucun mal, dit-il à Domna. Voici il est vivant par le pouvoir de mon maitre Jésus Christ !

Quand Domna vit ce qui était arrivé, elle fut déconcertée dans la confusion de son esprit. Tous étaient frappés de stupeur, elle et tous les gens du pays présents avaient vu comment le miracle s’était produit. Honteuse, Domna ne pouvait pas lever la tête pour regarder Jean en face, elle était très attristée, soupirant pour mourir plutôt que vivre.

— Malheur à moi ! Dit-elle. Que ferais-je à l’homme à qui j’ai fait toutes ces mauvaises choses à le secouer, à le frapper, et quels mensonges n’ai-je pas dit de lui… il n’est pas mon esclave…

Jean vit sur son visage, la honte, le chagrin, et le regret qui étaient sur elle. Il lui prit la main et fit le signe de la sainte croix sur son visage au nom de Jésus Christ, et tous ses sens s’apaisèrent d’un coup. Elle se jeta à terre devant Jean et dit :

— Je te demande de me pardonner et me dire qui tu es ? Peut-être es-tu Dieu, ou le Fils de Dieu, pour être capable de faire ce que tu as fait ?

— Je ne suis pas Dieu, ni le Fils de Dieu, mais un disciple du Fils de Dieu. Si tu crois en lui, tu deviendras un avec son peuple.

— Bon servant de Dieu, pardonne-moi tout ce que je t’ai fait de mal par insultes et par fausseté… répondit-elle.

— Crois en Jésus Christ et tout te sera pardonné !

— Bon servant de Dieu, je crois en tout ce que j’entends de toi.

Un des serviteurs de Dioscorides était allé lui dire la mort de son fils et que Jean l’avait ramené en vie devant la foule. Et Dioscorides était tombé par terre, comme mort, dès qu’il entendit que son fils était mort. Ce serviteur revint au bain public pendant que Jean et Damis instruisaient Domna, et elle se mit à crier :

— Malheur à moi maitre Damis, ton père Dioscorides mon maitre est mort !

Quand Damis entendit que son père était mort, il partit où était son père et le trouva par terre comme mort. Il revint vers Jean et lui dit :

— Servant du bon Dieu, toi qui m’as rendu la vie après la mort, je te supplie d’avoir compassion de lui aussi…

— N’aie crainte, ton père n’est pas mort mais vivant.

Jean alla avec lui à l’endroit où il était allongé, avec Domna et une grande foule qui suivaient. Il s’approcha de lui, prit sa main, et dit :

— Dioscorides, au nom de Jésus Christ, relève-toi sur tes pieds !

Aussitôt il se leva. Ils s’émerveillèrent tous de la merveille des miracles que Jean avait faits. Certains de la foule dirent qu’il était sorcier, mais d’autres répondirent qu’un sorcier ne ramène pas un mort à la vie. Dioscorides se jeta aux pieds de l’apôtre et lui dit :

— Es-tu le Fils de Dieu qui nous a ramené à la vie, moi et mon fils ?

— Je suis servant et disciple de Dieu : ton fils et toi n’aurez pas pu revenir en vie sauf par le pouvoir de Jésus Christ le Fils de Dieu !

Dioscorides lui fit soumission, converti, et dit :

— Ordonne-moi ce que je dois faire pour que je vive…

— Crois en Jésus Christ et sois baptisé purifié dans le nom du Père, et du Fils, et du saint Esprit, et tu recevras la vie éternelle, lui dit Jean.

— Voici, je suis dans tes mains et toute ma maison : ordonne ce que tu veux ! Lui dit Dioscorides.

Dioscorides prit Jean dans sa maison et lui montra tous ses biens et lui dit :

— Accepte tout ceci, et que moi et ma maison appartiennent à Christ !

— Apporte tous ceux qui sont dans ta maison auprès de moi, car je vais vous annoncer la nouvelle du Royaume et vous enseigner les préceptes de la religion de Moïse avant de vous baptiser afin que vous receviez les prémisses de vie.

Domna vint aussi, dans la main l’acte qu’elle avait écrit qui faisait de Jean son esclave. Elle se jeta à ses pieds et dit :

— Je te prie bon servant de Dieu, donne-moi aussi les prémisses de la religion de Christ, et d’accepter de moi cet écrit de mon péché.

Jean prit l’acte de sa main et le déchira en morceaux. Il les baptisa tous au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit. Jean partit au bain public et expulsa l’esprit impur qui étranglait les personnes. Nous sommes entrés dans la maison de Dioscorides et les nombreuses personnes autour de nous se dispersèrent ; il avait préparé une table pour nous et nous sommes restés là jusqu’au matin. Le peuple de la ville fêtait en grande joie leur idole appelée artémis. Tout le peuple d’Éphèse était présent et habillé de leurs plus beaux habits de fête. Jean se présenta habillé comme à son travail au bain public et fit dos à l’idole. Le voyant ainsi, les païens lancèrent sur lui des pierres mais elles vinrent plutôt frapper l’idole qui se brisa en pièces.

— Peuple de la ville d’Éphèse ! Leur dit Jean le saint disciple. Vous célébrez les esprits impurs en grande joie et négligez Celui qui a fait tous les êtres !?

Ils furent en colère contre Jean.

— Voici, votre idole s’est brisée en morceaux sous le poids des pierres jetées sur moi ! Si vous désirez voir la puissance de Dieu afin de comprendre et vous éveiller, hâtez-vous de le recevoir quand vous le verrez !

Jean s’avança pour prier et supplia en disant :

— Mon seigneur Jésus Christ ! Que la crainte soit dans les coeurs de ces gens pour qu’ils sachent qu’il n’y a pas d’autre que Dieu…

Ils entendirent soudainement une Voix appelant du sol. Et dès que la Voix s’arrêta, 200 hommes tombèrent comme morts. Le reste vint se soumettre à Jean, disant :

— Nous te supplions de relever ces hommes morts : nous croiront en ton Dieu et nous serons droits !

— O peuple d’Éphèse, hommes durs de coeurs ! Je sais que si ces hommes se relèvent, vous ne croirez pas encore au Dieu vivant, à cause de la dureté de vos coeurs qui est comme celui de pharoh.

Jean leva son regard au ciel et dit :

— O toi qui habite en toute circonstance dans le Père, mon seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant ! Fasse que ces morts se relèvent par ton autorité et croient en ton nom…

Il y eu aussitôt un grand fracas dans la terre et un tremblement, ces 200 hommes se relevèrent et se jetèrent au sol, face contre terre, faisant obéissance à Jean, disant :

— Que nous ordonnes-tu homme bon ?

Il les baptisa au nom du Père, du Fils, et du saint Esprit, et leur enseigna les lois de religion de Moïse. Alors que nous étions assis depuis plusieurs jours dans la grande place de la ville où la multitude s’assemblait, une femme vint et fit soumission à Jean, disant :

— O bon servant de Dieu ! Le seul fils que j’ai s’est fait prendre par un esprit impur : voilà 8 jours qu’il est dans la maison allongé, tourmenté d’une grande douleur à cause de ce démon. Je te prie et te conjure d’avoir pitié de mon fils et le guérir : moi et son père, nous croirons en ton Dieu.

Jean s’avança avec Dioscorides pour aller dans la maison de cette femme. Il regarda son fils alité sur la couche sans pouvoir parler. Sa mère fit dévotion aux pieds de saint Jean et lui dit :

— Je te supplie par le Dieu vivant que tu sers, aie pitié de mon fils…

Jean pris sa main droite et lui dit :

— Au nom de Jésus Christ, le saint, garçon lève-toi !

Aussitôt le garçon se leva en bonne santé et rendit grâce à Dieu ! Jean les baptisa et les enseigna. Les juifs se vinrent après Jean comme des renifleurs de sang dans l’intention de nuire, mais Dioscorides le sauva de leurs mains. Nous sommes allés à un endroit de la ville appelé la grande rue où était couché un homme incapable de se mettre sur ses pieds depuis 12 ans. Il cria d’une voix forte :

— Aie pitié de moi disciple du seigneur Jésus Christ !

Jean vit la foi de cet homme et lui dit :

— Au nom de Jésus Christ, lève-toi !

L’homme se leva aussitôt dans l’instant et rendit gloire à Dieu. Quand le démon vit Jean faire un signe comme celui, il prit la forme d’un conseiller privé du roi qui écrivait ses papiers et s’assit à un endroit précis, pleurant au même moment que passaient deux hommes de la suite du roi. Le voyant ainsi, ils lui demandèrent :

— Ami, que fais-tu à pleurer ?

Il leur montra les écrits par lesquels il les tromperait, car il n’y avait aucun écrit que des fabrications démoniaques.

— Qu’est-ce ? Qu’y-a-t-il ? Quelle est la raison de ces correspondances ? Qui t’a bousculé ? Dirent-ils.

— Je ne peux vivre plus longtemps à cause de grandes difficultés ; si vous êtes capables de me servir, je vous dirais ma situation, gémit-il en pleurant plus encore.

— Nous sommes capables, répondirent-ils.

— Jurez par la grande idole que vous vous dévouerez pour ma cause, mort ou vif, et je vous dirais ma situation, dit-il.

Ils lui jurèrent qu’ils seraient pour lui en toutes circonstances. Il fit faussement apparaître plusieurs bourses pleines de dinars et mit sur la première feuille les écrits fictifs devant eux.

— Je vous donne cette propriété en rétribution de votre travail pour ma cause, leur dit-il.

— Explique-nous ton désir et nous te satisferons, dirent-ils.

— Je viens de Césarée, une ville du pays de Palestine, où je travaille comme chambellan dans un palais. On m’avait confié deux magiciens de Jérusalem, l’un nommé Jean et l’autre Prochore Prochorus, que je pris soin de mettre en prison. Le 4e jour les gouverneurs de la ville voulurent les questionner et confirmer leurs mauvaises actions comme preuve contre eux, aussi je leur amenais. Ils me demandèrent de les remettre en prison jusqu’à ce qu’on décide quelle mort leur serait réservée. Et alors que je les ramenais, ils m’ont échappé et se sont enfuis. Quand je rapportai la situation, le gouver-neur me dit : Recherche-les et ne reviens pas avant de les avoir trouvés sinon tu mourras de la pire des morts.

— Console-toi ami, lui dirent les amis du roi. Est-ce que ces magiciens sont dans ce pays ?

— Oui, dit-il, je crains qu’ils s’enfuient d’ici par leur sorcellerie. Si vous les saisissez, je vous supplie de les mettre dans un endroit caché que personne ne connait et de les tuer secrètement, alors nous garderons cet argent.

— Si nous les attrapons, nous les amènerons avec toi dans ton pays, lui dirent-ils.

— Tuez-les ! Je ne m’attriste pas de ne retourner dans mon pays, ni de rejoindre mon peuple.

Ils prirent l’argent et lui firent serment de les tuer secrètement. Saint Jean connut par l’Esprit ce que satan voulait faire.

— Prochore mon fils, me dit-il, soit fort et endurant dans ton âme en ce qui est notre devoir ! Le démon qui habite dans le temple de l’idole a soulevé une grande persécution sur nous : il a suscité deux hommes des officiers de l’armée après leur avoir dits des choses haineuses contre nous.Mon Dieu en Jésus Christ m’a révélé le mal qu’ils ont dit. Que ton coeur soit fort et sans crainte !

Jean me parlait ainsi, quand voici, deux hommes vinrent se saisirent de nous. Dioscorides n’étant pas là à ce moment.

— Pourquoi nous prendre, quel est notre crime ? Leur dit Jean.

— Pour sorcellerie ! Répondirent-ils.

— Qui est le témoin qui se porte contre nous ? Leur dit Jean.

— Nous savons ! Lui dirent-ils. Nous vous mettons en prison jusqu’à ce que votre accusateur vienne.

— Vous ne pouvez m’accuser sans la présence des experts du cadi juge.

Ils frappèrent Jean et nous prirent pour nous mettre en prison. Ils nous amenèrent dans un lieu éloigné, désert, abandonné, et où personne n’habite, pour nous tuer suivant ce qu’ils avaient convenu avec le démon. Domna s’était empressée vers Dioscorides pour lui dire ce qui nous était arrivé. Quand il entendit cette chose aussi grave, il se leva promptement et nous chercha jusqu’à ce qu’il nous trouve. Il nous sauva de leurs mains.

— De quel droit écrivez-vous une accusation contre deux innocents sans la présence de l’accusateur ? Leur dit-il durement. Vous les avez pris pour les emmener dans un endroit désert, où le gouverneur n’a pas siège, pour les tuer secrètement. Voici, ces deux hommes seront sous ma protection jusqu’à ce que leur accusateur se présente et qu’ils soient jugés comme la loi exige.

— Il sera bien que leur accusateur vienne et juge en ce qui les concerne comme la loi l’exige, se dirent entre eux les deux hommes. Cela prévaudra sur certains d’entre eux et les forcera à faire ce qui est droit.

Ils nous quittèrent et allèrent à l’endroit où le démon s’était trouvé mais ne le trouvèrent pas. Ils allèrent aux alentours de la ville, mais ne le trouvèrent pas. N’ayant aucune nouvelle de lui, ils craignirent de retourner vers Dioscorides qui était le principal de la ville. Ils s’assirent en terrible embarras et le démon leur apparut dans cette forme et leur dit :

— Pourquoi êtes-vous au désespoir mes bien-aimés ?

Ils lui racontèrent ce qui se passait, comment Dioscorides les avait repris de leurs mains.

— Mais si tu viens avec nous, nous aurons pouvoir sur chacun d’entre eux.

Il partit avec eux en se lamentant avec tristesse : une grande foule s’assembla et il leur raconta l’histoire qu’il avait déjà raconté aux deux hommes, et les gens devinrent en colère contre Jean, des juifs pour la majorité d’entre eux, et vinrent jusqu’à la maison de Dioscorides, disant :

— Tu es un des principaux de cette ville, il n’est pas convenable que tu entretiennes des magiciens dans ta maison ! Que tu nous les livres ou non, nous brûlerons ta maison et pilleront tes biens avant de te tuer, toi et tes enfants, nous les prendrons contre ton consentement.

Les nouvelles se propagèrent dans la ville et le peuple rejoignit la foule venue chercher Jean et son disciple à la maison de Dioscorides. Quand Jean vit l’immense foule et la multitude qui s’était présentée, il dit à Dioscarides :

— Ce que tu vas dire n’a aucune importance pour nous quant à ce que tu vas négocier tes biens. Quant à nous, nous n’épargnerons pas nos corps, car nous avons appris à porter notre croix pour le suivre.

— Voici, dit Dioscorides à Jean, ma maison sera brulée, mes biens pillés et nous serons tués, mon enfant et moi, pour votre cause.

— Ni toi, ni tes biens, ni ton enfant, ni un cheveu de vos têtes ne tombera. Livre-nous à ces hommes qui sont dans ta maison et vois la puissance de Dieu.

Dioscorides leur livra et nous sommes partis dans le temple de l’idole. Arrivés à une courte distante du temple, Jean dit aux hommes qui le tenaient :

— Peuple d’Éphèse, quel est ce temple ?

— C’est le temple de l’idole, lui dirent-ils.

— Tenons-nous ici un instant, dit-il.

Ils s’arrêtèrent ainsi. Et Jean dit, levant son regard au ciel :

— O mon seigneur Jésus Christ, que par ta puissance ce temple tombe et qu’aucun homme de la foule ne meurt…

Le temple tomba aussitôt. Et Jean dit au démon qui habitait dans le temple :

— Je m’adresse à toi esprit impur.

— Qui est-il et quel est ton désir ? Répondit-il.

— Depuis combien de temps habites-tu ce temple ? Dit Jean.

— 45 ans, lui dit le démon.

— Qui est celui qui a monté les amis du roi contre moi ? Dit Jean.

— Celui-là même, lui dit le démon.

— Je t’ordonne au nom de mon seigneur Jésus Christ le nazaréen, sors de cette ville et n’y retourne jamais plus !

Le démon sortit aussitôt. La foule disait les uns aux autres :

— Avez-vous déjà vu quelque chose comme ça !?

— Venons et prenons-les ensemble, amenons-les devant le gouverneur de la ville qu’il les punisse suivant la loi !

— Ces sorciers sont connus pour leur sorcellerie, il vaudrait mieux pour nous qu’ils soient morts sans consulter personne, dit un juif nommé Marawan.

— Tu as bien parlé, lui dirent-ils.

Mais la multitude ne répondit pas à ce qu’il disait. Ils allèrent vers les gouverneurs de la ville pour qu’une décision soit prise. Ils nous livrèrent à eux et les gouverneurs dirent :

— Qu’ont-ils fait de sorcellerie ?

— Un des amis du roi de leur ville qui les cherchait nous a parlé de leurs sorcelleries, leur dit Marawan.

— Que l’homme que tu mentionnes se présente devant nous pour nous parler s’il est crédible, dirent-ils à Marawan. Et que ces hommes soient mis en prison jusqu’à ce que leur accusateur se présente.

Nous avons été mis en prison attachés de chaines. La multitude allait dans tous les quartiers à la recherche de l’ami du roi mais ne le trouvèrent pas : même après que le crieur ait crié dans toute la ville et ses alentours durant 3 jours sans trouver.

— Il n’est pas juste que nous gardions ces étrangers en prison puisqu’aucun témoin digne de foi ne s’est présenté, ni d’accusateur pour les accuser, dirent les gouverneurs.

Les gouverneurs nous relâchèrent, nous demandant de ne pas rester dans la ville, ni d’enseigner quoi que ce soit. Un garde nous a accompagné jusqu’en dehors de la ville, nous renvoyant hors de sa frontière. Nous sommes arrivés à l’endroit où Jean avait ressurgi de la mer et nous y sommes restés 3 jours. Le seigneur Jésus Christ appela à Jean dans une vision et il répondit :

— Me voici seigneur !

— Lève-toi et traverse la ville d’Éphèse. Après 3 jours tu voyageras jusqu’à une ile qui a besoin de toi : de nom-breuses épreuves t’arriveront et tu resteras là un temps long, lui dit le seigneur.

Nous sommes vite repartis, et de retour à Éphèse les temples qui s’y trouvaient étaient ruinés et il ne restait rien en dedans. Toutes ces choses que Jean fit à Éphèse avant qu’il soit expulsé à cause des juifs et des païens que satan avait montés contre lui, toutes les merveilles démontrées par lui, l’expulsion, la persécution qui survint sur l’ile de Patmos, sont écrits en plusieurs livres.

Après que Jean ait rendu inutile pour ces gens cet impur temple et ayant fait les signes des merveilles au nom du seigneur Jésus Christ : le roi fit nettoyer les souillures des idolâtres dans toutes les provinces, les libérant ainsi de la mort éternelle, et instaura la connaissance du seigneur Jésus Christ. Il fonda beaucoup d’églises dans cette ville et dans toute la région au nom de Jésus Christ et y plaça des hommes pour le service. La droiture et la foi s’accrurent parmi eux avec la connaissance de Jésus Christ après que les disciples eurent terminé tout leur travail en partant de ce monde.

Pierre Céphas fut crucifié dans la ville de Rome, Paul frappé à son cou, le corps de Marc trainé dans les rues d’Alexandrie où il survécut 2 jours avant de mourir. Et tous les disciples moururent chacun dans la région où il annonçait : ils moururent dans les épreuves, les labeurs, et de différentes tortures. Quant à Jean, il vécut plusieurs années durant le règne de Domitien.


ACTES DE THOMAS

De s. Thomas, Des s. Jacques, Simon et Jude, frères - Histoire apostolique, Abdias 1564

Thomas Didyme. Les parents de Thomas demeuraient à Aphek (tribu d'AserJosué 19.30), dans une ville située au bord d'une petite rivière entre Legio et Jizreel. Aphek était traversée par une grande route sur laquelle passaient les marchands avec leurs chameaux. Le père de Thomas faisait le commerce et avait des intérêts dans la navigation des côtes de la Mer Méditerranée, il envoyait au loin par cette voie les marchandises qu'il achetait aux caravanes. Thomas avait un frère jumeau, et leur mère était morte en les mettant au monde. Leur père se remaria et ce second mariage donna à Thomas une soeur et deux frères. Après la mort de son père, la veuve prit un autre époux. Ce nouveau ménage était encore fort jeune et Thomas fut confié à un frère de son père qui faisait partie d'une secte et qui l'éleva durement. Par suite du commerce que faisaient ses parents et ses alliés, Thomas entra de bonne heure en rapport avec des étrangers, il se familiarisa avec leurs usages et leurs langues. Son éducation lui avait donné beaucoup de confiance en lui-même et il voulait avoir des preuves sur toutes choses. Il changea souvent de profession ; il s'occupa de navigation, de commerce, et se livra aussi à la pêche sur la Mer de Galilée où il entra en rapport avec ceux qui devaient être dans la suite ses collègues dans la charge d'apôtres. Plus tard, il commença à étudier à Saphet diverses branches des sciences enseignées en Judée, il fréquenta les écoles des pharisiens sans lui-même devenir pharisien. Il mena ensuite une vie errante, résida tantôt chez lui, tantôt chez Barthélemy et chez Nathanael, lesquels lui procurèrent un emploi de scribe. Thomas avait environ 3 ans de plus que Jésus. Le seigneur étant allé au Temple vers sa 20e année, Thomas y alla de son côté et vit Jésus sans pourtant lui parler. Ce voyage fut l'occasion d'un changement dans sa manière d'être, car Thomas entra alors en relations assez intimes avec Jacques le mineur qui était un essénien remarquable par sa piété : celui-ci lui raconta beaucoup de choses touchant Jésus, ce qui le porta à une vie plus sérieuse et plus pieuse. Lorsque Jésus atteignit sa 30e année, Thomas résidait à Arimathie où il exerçait un emploi de scribe : il entendit parler de Jésus et de Jean le baptiste, toutefois il ne crut pas tout d'abord. Trois ans après le voyage de Jésus dans le pays des rois mages, Thomas arriva dans ce même pays avec l'apôtre Thaddée, les disciples Kaïsar et Silvain le fils du centurion Achias de Giscala, et deux autres encore : tous baptisèrent sur ce chemin que je vois Jésus parcourir dans mes visions. Il ne prit pas la route par laquelle Jésus était venu mais il partit d'un point plus au sud, dans le camp de Mensor (nord de l’Arabie) où on lui fit une réception solennelle, moins pompeuse que celle qu'on avait faite à Jésus, ces gens étaient devenus plus simples dans leurs moeurs. Tout fut changé dans leur temple : plus d'idoles, plus de représentation du ciel étoilé, mais la petite crèche et un âne encore à côté, aussi l'image de l'agneau de Dieu et l'autel avec le calice. Il y eut la cérémonie du baptême de Mensor, de l'autre vieux roi Séir, et des principaux membres de leur famille, douze environ. Pendant ce baptême l'Esprit saint plana et descendit sur les nouveaux chrétiens sous la forme d'un corps lumineux ailé qui tenait de la colombe et de l'ange. Après le baptême, on célébra un service d'actions de grâces en plein air. Mensor reçut le nom de Léandre, et Théokéno le vieux roi infirme, celui de Léon. Ils laissèrent plus tard leur résidence à d'autres qui n'émigrèrent pas avec eux et partirent en trois troupes divisées, celui où se trouvaient les gens les plus considérables arriva dans une île (Crète) où Denys l'aréopagite résida quelque temps ainsi que Carpus.Thomas baptisait sur la route et même à Cédar la ville païenne, toutefois on ne baptisa personne à l’endroit de la Chaldée où se trouvait le jardin fermé. Thaddée y donna le baptême plus tard lorsqu'il alla en Perse après la mort de Marie. Au terme de ce voyage, Thomas envoya Thaddée avec une lettre au roi Abgare afin qu'il le guérisse : le seigneur lui avait révélé la maladie de ce prince. Thomas faisait de grands miracles partout sur son chemin et il établit des enseignants pour instruire les habitants des pays qu'il avait parcourus et y laissa même un disciple. Lui-même continua son voyage et alla jusqu'en Bactriane. Il pénétra très avant dans le nord, au delà du point où la Chine touche à la Russie ; il trouva là des hordes tout à fait sauvages. On lui fit un bon accueil en Bactriane et chez les peuples qui suivent les enseignements de l'étoile brillante. Il alla aussi dans le Tibet. Ce fut des contrées lointaines situées par-delà la Bactriane que Thomas amena avec lui à Ephèse, à la mort de Marie, ce serviteur qui avait dans ses manières quelque chose de si nouveau, si étrange, mais en même temps si docile et si pieux ; le pays d'où il venait n'était pas le plus reculé de ceux où le conduisirent les parcours des apôtres. Par la suite ce serviteur était auprès de lui : il pouvait porter des fardeaux énormes et traîner de grosses pierres quand Thomas bâtissait une chapelle. Plus tard Thomas fut en Inde et aussi dans une île habitée par des hommes noirs, et même au Japon où il a fait des prédictions sur l'avenir de la religion dans ces pays. Thomas avait quelque répugnance à partir pour l'Inde. Avant d'y aller, il avait eu souvent des songes où il se voyait bâtissant dans l'Inde de grands et beaux palais. Il ne comprit pas cela d'abord et n'en tint pas compte parce qu'il n'était pas architecte. Cependant quelque chose lui disait intérieurement qu'il devait aller dans l'Inde, qu'il y ferait beaucoup de conversions et gagnerait beaucoup d'âmes à Dieu : là étaient les beaux palais qu'il devait bâtir. Il en parla à Pierre qui l'encouragea à partir pour l'Inde. Alors il longea la côte de la Mer Rouge, il alla dans l'île de Socotora (sud Yémen), y prêcha mais ne s'arrêta pas longtemps. Dans la deuxième ville de l'Inde que Thomas visita, il trouva qu'on faisait les préparatifs d'une grande fête. Il enseigna, guérit des malades, et le roi vint l'entendre, ainsi que beaucoup d'autres. Il se fit tant de partisans, qu'un jeune prêtre des idoles en conçut une haine pour lui et le frappa au visage tandis qu'il prêchait. Thomas se montra plein de douceur, tendit l'autre joue et le remercia. Cela toucha beaucoup le roi et le peuple : ils regardèrent Thomas comme un saint homme, et le prêtre des idoles lui-même se convertit. Sa main s'était couverte de lèpre que Thomas guérit, et il devint son plus fidèle partisan. Thomas convertit aussi la fille du roi et le mari de celle-ci qui était possédé du démon, après quoi il quitta ce pays et alla plus à l'Est. La fille du roi ayant mis un enfant au monde, elle et son mari firent voeu de chasteté, et donnèrent tous leurs biens aux pauvres. Le roi en fut très irrité et voulut les persuader que Thomas était un magicien : ils restèrent pourtant fidèles à leur résolution et propagèrent partout la pure doctrine de Jésus Christ telle qu'ils l'avaient reçue et convertirent beaucoup de monde. Le père lui-même finit par se laisser toucher et fit prier Thomas de revenir. Il revint, car il avait dit qu'il les reverrait bientôt. Le roi se fit baptiser avec une grande partie de son peuple : plus tard même il devint diacre et se rendit auprès des rois mages. Son fils fit bâtir une église. Dans une autre ville, Thomas était au bord de la mer, se disposant à revenir sur ses pas : il n'était pas loin du pays où alla par la suite s. François-Xavier. Jésus lui apparut et lui ordonna de s'enfoncer plus avant dans l'Inde. Thomas n'obéit pas, prenant pour prétexte que ce peuple était trop grossier : Jésus lui apparut pour la seconde fois et lui dit qu'il fuyait devant sa face comme autrefois Jonas, mais il lui fallait obéir et lui promit qu'il serait avec lui, que de grands prodiges s'opéreraient par lui et qu'au jour du jugement il serait à côté de son maître comme témoin de ce qu'il avait fait pour les hommes. Dans la ville où il se trouvait, on devait bâtir un palais, tout le monde était obligé d'y travailler, beaucoup de pauvres gens auxquels on ne donnait aucun salaire : ils étaient horriblement vexés et opprimés. Thomas prêcha devant cette grande multitude d'ouvriers, le roi aussi vint l'entendre plus d'une fois. Comme l'apôtre faisait entrer dans son enseignement de très belles paraboles touchant l'art de bâtir, le roi le prit pour un architecte très habile : il lui confia la construction du palais, lui donna pour cela une grande somme d'argent et partit pour un voyage. Thomas continua à enseigner et à convertir : il donna l'argent aux pauvres qui mouraient presque de faim. Le roi tomba malade et voulut savoir où en était la construction du palais, et on lui dit que les travaux avançaient peu, que l'étranger donnait l'argent aux pauvres, qu'il prêchait et baptisait. Thomas fut mandé près du roi qui lui fit de grands reproches mais il répondit qu'il avait en réalité bâti un beau palais et qu'il en avait vu un pareil dans ses songes, lorsqu'il avait reçu pour la première fois l'ordre d'aller prêcher l'Évangile aux Indes : il ajouta que le roi ne pouvait pas le voir parce qu'il était aveugle.Il demanda à Thomas de lui ouvrir les yeux en les touchant avec ses doigts, l'apôtre répondit qu'il s'agissait des yeux de l'Esprit, et que s'il voulait faire ce qu'il désirait, il lui ferait voir l'édifice. Thomas décrivit la sainte Église et toute la doctrine de Jésus comme un magnifique édifice puis il ordonna au roi, au nom de Jésus, de se lever guéri et de venir avec lui à l'édifice qu'on construisait. Lorsqu'ils y arrivèrent, ils virent près de là un gros tronc d'arbre que la mer avait déposé et qu'on avait vainement essayé d'enlever à grand renfort de chameaux. Thomas demanda que ce tronc d'arbre lui fût donné pour servir à la construction d'une église s'il parvenait à l'enlever tout seul. Le roi y ayant consenti, Thomas prit sa ceinture, l'attacha à l'arbre et le traîna ainsi jusqu'à l'emplacement où l'église devait être construite. Ce prodige convertit beaucoup de gens et le roi lui-même se fit baptiser avec une grande partie de son peuple. On vit alors briller sur sa tête une Lumière qui se répandit de là sur tous les assistants, il eut aussi une vision dans laquelle il vit sous la forme d'un édifice les bonnes oeuvres opérées par Thomas. Thomas partit de là accompagné de beaucoup de personnes, guérir, chasser des démons et baptiser près d'une fontaine. Il dit aux gens du pays de lui apporter leurs plus beaux pains, puis il les bénit et les distribua. Un homme qui voulut en prendre sa part fut attaqué d'une maladie soudaine et Thomas lui demanda quelle faute il avait à se reprocher. Il répondit qu'ayant entendu Thomas enseigner que les adultères n'entreraient pas dans le Royaume de Dieu, il avait surpris sa femme en adultère et l'avait tuée : il avait cru se délivrer de son péché en mangeant de ce pain. Il n’avait pas tuée sa femme mais une personne avec laquelle il avait commerce ainsi que plusieurs autres, et il lui avait donné la mort par jalousie. Thomas convainquit cet homme de mensonge et lui fit comprendre combien il s'était rendu coupable, puis il le guérit et lui fit faire pénitence : il ressuscita aussi la femme, sur quoi beaucoup de gens se convertirent. Il vint aussi un personnage de distinction, homme de bien et savant, qui vivait au milieu des livres. Il pria Thomas de lui venir en aide, car sa femme et sa fille étaient possédées du démon. Elles vivaient auparavant dans le désordre et le mari les avait maudites dans sa colère : le démon avait pris possession d'elles. Thomas suivit cet homme jusque dans sa maison où il trouva les deux femmes dans un état effrayant : elles firent mine de se jeter sur lui pour le déchirer mais il leur lia les mains à un poteau avec sa ceinture, prit un fouet et les en frappa vigoureusement. Elles se tinrent alors parfaitement tranquilles et Thomas donna à cet homme l'autorisation de les soumettre chaque jour au même traitement. Plus tard, lorsque les jeûnes et les flagellations les eurent rendues tout à fait maniables, l'apôtre chassa l'esprit immonde qui les possédait et les convertit. Cet homme devint un disciple zélé de Thomas. Il avait une nièce admirablement belle et très riche qui était mariée à un cousin du roi. Elle avait entendu parler des miracles de Thomas et désirait vivement l'entendre. Elle pénétra à travers la foule jusqu'à lui et se jeta à ses pieds en le priant de la convertir. Thomas l'instruisit et la bénit. Elle fut très touchée, fondit en larmes. Dès lors elle s'adonna à la prière et à des jeûnes continuels. Son mari l'aimait tendrement, s'en chagrina fort et voulut la distraire, mais elle le pria de la laisser libre encore quelque temps. Elle allait tous les jours entendre prêcher Thomas et elle devint une chrétienne très zélée. Cela irrita son mari qui se présenta devant le roi revêtu d'habits de deuil et porta plainte contre Thomas. Le roi fit flageller et emprisonner l'apôtre que le mari de la femme convertie lui avait amené lié de cordes : ce fut le premier supplice qu'il eut à subir dans le cours de ses longs voyages, et il en rendit grâces à Dieu. La femme coupa ses cheveux, pleura, pria, donna tout son bien aux pauvres et renonça à toute espèce de parure. Les femmes de ce pays portaient les cheveux bouclés, et celles qui se faisaient chrétiennes coupaient quelques boucles pour s'humilier. Pendant une absence de son mari, elle gagna les gardes à prix d'argent et alla la nuit avec d'autres personnes se faire instruire par Thomas dans la prison. Sa nourrice l'accompagna et elles demandèrent le baptême. Thomas leur dit de tout préparer à cet effet dans sa maison : il sortit de la prison pour aller les trouver et il la baptisa, elle et beaucoup d'autres. Les geôliers s'étaient endormis par un effet de la bonté divine. Thomas revint avant qu'ils se fussent réveillés. Il y eut dans la famille royale elle-même des personnes qui changèrent de vie et se firent instruire par l'apôtre : alors le roi le fit amener devant lui. Thomas, l'ayant vainement exhorté à se convertir, lui demanda à prouver par le jugement de Dieu la vérité de ses enseignements. Le roi fit placer devant lui des épieux rougis au feu : Thomas marcha dessus sans en éprouver de mal et une source jaillit à l'endroit où on les avait mis. Thomas lui dit que lui-même avait eu des doutes, il racontait partout qu'il avait vu pendant trois ans les miracles de Jésus et qu’il avait souvent douté : c'est pourquoi il croyait maintenant et avait pour mission d'annoncer la vérité aux infidèles. Le roi le fit ensuite renfermer dans une salle de bains remplie d'une vapeur brûlante : il aurait dû y mourir étouffé mais il n'y ressentit aucune chaleur et y respira un air toujours frais. Il voulut ensuite le contraindre à adorer son idole et Thomas lui dit : ¾ Si Jésus ne brise pas votre idole, je lui sacrifierais. On fit alors les préparatifs d'une grande fête et tous se rendirent au temple avec un cortège de chanteurs et de joueurs d'instruments. L'idole était en or, placée sur un char. Thomas se mit en prière, il partit du ciel comme un trait de feu qui fondit l'idole principale et en brisa plusieurs autres. Il s'éleva alors un grand tumulte dans le peuple et les prêtres, et Thomas fut de nouveau jeté en prison. Il fut délivré de cette prison comme Pierre l'avait été de la sienne, et il alla dans une île où il resta longtemps. Enfin il s'embarqua sur un navire, mais bientôt une tempête éclata et ils virent de loin un bâtiment japonais échoué sur un banc de sable, exposé aux plus grands dangers : il était couché sur le côté, hors d'état de marcher et déjà à moitié rempli de sable et d'eau. Thomas dit aux marins qui le conduisaient d’aller porter secours à ces gens. Ils s'y refusèrent pour ne pas s'exposer aux mêmes périls. Thomas leur dit : ¾ Si vous voulez aller les secourir de bon coeur, j'ai vu souvent mon maître commander aux flots, il nous frayera la route vers ce navire. Quand ils eurent donné leur assentiment, Thomas pria et commanda aux vagues au nom de Jésus : alors la mer se calma devant eux et ils arrivèrent sans difficulté près du navire. Le commandant avait appris le miracle opéré par Thomas et la charité qu'il avait montrée, et le pria de venir au Japon avec lui. Thomas laissa dans le pays qu'il quittait des disciples chargés de continuer son enseignement, et partit avec cet homme pour le Japon où il resta environ six mois. Ils entrèrent avec leur bâtiment jusque dans l'intérieur de la ville Kivivia. Derrière la ville s'élèvent au bord de l'eau des tours et des remparts en pierre d'un noir brillant. Avant de se rembarquer, Thomas grava une prophétie sur ces murs, il se servit pour cela d'un instrument dont on faisait usage sur le navire et avec lequel on pouvait fendre la pierre. Cette inscription a été engloutie dans un tremblement de terre avec la croix qui était gravée au-dessus. Cet homme ramena Thomas à l'endroit d'où il était venu. Plusieurs membres de la famille royale se convertirent encore par la suite. Les prêtres étaient singulièrement irrités contre lui. L'un d'eux avait un fils malade qu'il pria Thomas de guérir, mais il étrangla ce fils et accusa Thomas de sa mort. Thomas fit apporter le cadavre et lui ordonna au nom de Jésus de dire qui l'avait fait mourir. Le mort se redressa et répondit : C'est mon père. Ce qui donna lieu à beaucoup d'autres conversions. Thomas priait habituellement devant la ville à une assez grande distance de la mer ; il s'agenouillait sur une pierre et ses genoux y avaient laissé leur empreinte. Il prédit qu’une fois que la mer arriverait jusqu'à cette pierre, pourtant fort éloignée, un homme d'un pays très lointain viendrait prêcher la doctrine de Jésus lui aussi. Thomas était à genoux sur cette pierre, ravi en extase en priant, quand les prêtres des idoles vinrent l'assaillir et le percèrent d’une lance par derrière. Son corps fut transporté à Edesse : j'y vis célébrer une fête en son honneur. Il resta pourtant au lieu de son martyre une de ses côtes avec la lance qui l'avait percé. Il y avait auprès de la pierre un jeune olivier qui fut arrosé de son sang : je vis qu'il en suintait de l'huile tous les ans, le jour de son martyre, et quand cela n'arrivait pas, les gens du pays s'attendaient à une année malheureuse. Je vis que les idolâtres essayèrent inutilement d'arracher cet arbuste qui repoussait toujours : on bâtit là une église et lorsqu'on célébrait la sainte messe le jour de la fête de l'apôtre, l'arbrisseau avait un suintement d'huile. La ville s'appelle Méliapour : elle est aujourd'hui dans un triste état mais le christianisme y refleurira. Thomas était arrivé à l'âge de 93 ans. Il était très maigre et il avait des cheveux rougeâtres. Au moment de sa mort le seigneur lui apparut et lui dit qu'il siégerait à ses côtés au jour du jugement. Vie de notre-seigneur Jesus par Emmerich, tome 6 (chap.14), trad. (allemand) Brenato 1857

THOMAS EN INDE  | Actes de Thomas Didyme en Inde

Thomas approcha Jésus à un repas pour fêter la guérison d'Issacar, et le pria de le recevoir au nombre de ses disciples : il voulait le suivre, disait-il, et faire tout ce qu'il lui dirait. Son enseignement et ses miracles qu'il avait vus l'avaient convaincu que Jean et ses disciples avaient dit la vérité sur lui. Il le pria de permettre qu'il eût part à son Royaume. Jésus répondit qu'il le connaissait, savait d'avance qu'il viendrait à lui. Thomas ne voulut le croire et assura n'y avoir pas pensé avant, non enclin à se séparer du reste des hommes, que tout récemment convaincu par les miracles de Jésus. Le seigneur lui dit : Tu parles com-me Nathanael, tu te crois sage et tu dis des choses folles. Le jardinier ne doit-il pas connaître ses arbres, le vigneron ses ceps ? Et quand il cultive sa vigne, ne doit-il pas connaître les serviteurs qu'il veut y envoyer ? * Sur le chemin à plusieurs reprises Jésus avait eu des entretiens prolongés, surtout pour l'instruction de Thomas, Simon de Manattem, Nathanael le petit Cléophas, et des nouveaux disciples : il parla des conditions exigées pour le suivre et dit qu'il fallait abandonner tout ce qu'on avait sans regret et sans retour, et s'ils étaient bien pénétrés du peu de valeur des biens terrestres, ils retrouveraient tout cela multiplié par mille dans son Royaume. Il leur dit aussi qu'avant de renoncer à tout ainsi, ils devaient examiner mûrement s'ils en étaient capables. Le petit Jephté qui était muet et totalement paralysé à l’âge de 6 ans fut guéri par Jésus (Achias son père était centurion de Giscala) devint un disciple de Thomas. Vie de Jésus par Emmerich, vol. 3 (chap.2, * chap.3)

Thomas resta à Jérusalem bien que la révélation divine lui demanda de partir en Inde montrer la lumière de la vérité aux peuples qui vivent dans les ténèbres. Thomas différait comme Jonas fuyant la face du Seigneur, n’exécutant pas ce que la révélation divine lui prescrit. Parquoi notre seigneur lui apparut tandis qu’il dormait et dit :

— Thomas, ne crains pas d’aller en Inde pour te porter témoin à ma parole devant les hommes de la contrée. J’irai avec toi, je ne te laisserai pas, je te glorifierai en ce pays-là : tu mettras fin par un combat heureux et je te retirerai vers moi en honneur et gloire pour te loger parmi tes frères. Sache que tu vas devoir beaucoup endurer par amour pour moi dans cette contrée jusqu’à ce que tous apprennent par tes enseignements que je suis le seigneur.

— Je vous supplie seigneur, n’envoyez pas là votre servant ! La route est lointaine et fâcheuse, et les gens qui ne savent pas la vérité sont mauvais, dit l’apôtre.

Un homme d’Inde nommé Abban [Abanès, Voragine 1854] arriva à Jérusalem en ce même temps, envoyé par le roi Gondafre [Gandaférus, Migne 1858] pour ramener de Syrie un maitre architecte bien de son art. Notre seigneur apparut sous forme humaine et lui dit :

— Quelle affaire te fait venir ici de si loin ?

— Je suis envoyé de la part de mon maitre le roi de l’Inde pour ramener un homme de bon esprit pour construire palais et châteaux pour lui, dit-il.

— J’ai un servant que tu achèteras si tu veux.

Incontinent il conduit Abban au logis de Thomas et le désigna en disant :

— Voilà mon servant, l’ouvrier dont je t’ai parlé. Maintenant convenez entre vous du prix, et quand il l’aura reçu amène-le où bon te semblera.

Ce que fit Abban. Il prit Thomas par la main jusqu’à son navire et firent voile jusqu’en Inde. Ils y arrivèrent après 3 mois, Abban fut ébahi d’avoir fait le chemin en si peu de temps que les autres font en grande peine en 3 ans. Ils mirent pied à terre en Inde et descendirent dans la première ville [Sandaruk, D’Cruz 1922]. En entrant, ils entendirent les instruments de musique résonner de toutes parts et on ne parlait que de plaisirs et de réjouissances dans toute la ville. Parquoi ils deman-dèrent la raison de cette joie, on leur répondit que le roi mariait son unique fille et le peuple se réjouissait à cette occasion, qu’ils étaient à temps pour se trouver au festin. Cependant qu’ils devisaient, un héraut d’armes vint à crier :

— Écoutez tous, habitants riches, médiocres, étrangers, et pauvres ! Le roi vous fait savoir de vous trouver aujourd’hui au festin qui se fait au château pour vous réjouir en grande chère chair. Et qui pense s’exempter de cette réjouissance commune sera accusé et puni de lèse majesté.

— Allons-y nous aussi pour ne pas se retrouver en faute, dit Abban à l’apôtre.

Entrés au château, on leur dit de s’asseoir aux tables et l’apôtre se mit au centre de la table. Chacun avait regard sur lui puisqu’il était étranger. Or en ce festin, une jeune fille hébreu, qui était joueuse de flûte, connut que Thomas était de son pays en le voyant prier et louanger Dieu et ne put retirer sa vue de dessus lui. Lui d’autre part, vit bien qu’elle était hébreu, la regardait volontiers. À quoi un de ceux qui servaient à table, mû de jalousie, donna sur la joue de l’apôtre en lui disant :

— Pourquoi regardes-tu tant cette femme ?

— Mon enfant, dit l’apôtre levant les mains vers le ciel, le seigneur veuille te le pardonner au futur jugement mais qu’il rende à ta main droite ce qu’elle m’a donné injustement en ce monde !

Après avoir parlé ainsi, il commença à chanter et répéter cette chanson :

— Présence de Lumière ! Magnifique servante où réside la Splendeurdes rois ! Brillance resplendissante de beauté à la vue délicieuse ! Dont les vêtements épandent une douce odeur de parfum comme celles des bourgeons en fleur ! Le roi siège sur le diadème de sa tête et nourrit ceux assis près de lui de son propre nectar. La Vérité demeure sur sa tête et montre des pieds sa joie lorsqu’elle va ouvrir sa bouche : 32 chantent ses louanges et leurs langues sont tirées comme un rideau de porte pour ceux qui entrent ; son cou est semblable aux premiers escaliers que le Créateur créa ; ses 2 mains signifient, représentent, déclarent la dance du choeur des âges bénis ; ses doigts représentent les portes de la cité ! Sa chambre est illuminée, elle respire chaque parfum d’encens balsamier ; elle exhale une douce odeur de myrrhe et arômes des plants de myrtes et fleurs de toutes espèces aux douces senteurs (Psaumes 45). La chambre nuptiale est ornée de calamus. Elle s’est choisi 7 garçons d'honneur qui l’entourent comme un mur et 7 filles d’honneur dansent devant elle, et sous ses ordres 12 servants au regard fixé sur le Fiancé afin qu’ils puissent être illuminés ; car ils seront jusqu’en éternité avec lui dans cette joie éternelle, assis ensemble à table de ce mariage où les grands seront rassemblés, revêtus de l’habit royal et portant les robes lumineuses pour vivre les festivités éternelles dont ils ont été jugés dignes. Chacun d’eux sera exalté de joie, ils glorifieront le Père de la majestueuse Lumière universelle qu’ils ont reçue, dont ils ont été illuminés à la vue de leur seigneur de qui ils ont reçu le nourrissant nectar où ne se trouve absolument aucune défaillance ; de qui ils ont bu le vin qui ne donne plus soif, ni aucun désir de chair. Ils ont glorifié l’Esprit vivant, louangé la Vérité du Père et la Sagesse de la Mère !

Quand il eut chanté ce chant, tous ceux qui étaient présents le regardèrent et gardèrent silence comme ils virent sa forme changée. Ils ne comprirent pas ce qui avait été dit par lui parce qu’il était hébreu et ce qu’il dit fut dit en hébreu. Seule la joueuse de flûte entendit tout. Elle jouait pour les autres, à part de lui, mais tournait ses yeux vers lui par estime envers une personne du même peuple.La nuit approchait et l’eau manqua durant le banquet. Comme il fallut aller en quérir, voyant que les autres tardaient trop à venir, ce serveur voulut aller lui-même. Comme il approchait de la fontaine, un grand lion se jeta sur lui et le déchira en pièces et un chien qui se trouvait là, prit la main droite et la porta au château, la trainant parmi la place. À quoi les assistants émerveillés demandèrent lequel des serviteurs manquait et trouvèrent que c’était le jeune homme qui les servait à table qui avait été tué à la fontaine, dont le corps avait été dévoré par le lion, excepté la main dextre que ce chien avait prise et apportée au château. La fille hébreu fut convertie par ce qui avait été fait, elle cassa les flutes et se vint jeter aux pieds de l’apôtre, disant à haute voix :

— Assurément cet homme est servant du Dieu vivant, car ce qu’il dit s’accomplit incontinent !

Même le roi averti se prosterna à ses pieds et lui dit :

— Je vous prie homme de Dieu, qu’il vous plaise de prier votre Dieu pour ma fille unique que j’ai mariée aujourd’hui. Je vous requiers d’aller lui donner la bénédiction, à elle et son mari pareillement.

L’apôtre n’y voulait entendre [le seigneur ne s’étant pas révélé là, Walker 1870] mais le roi le contraignit d’aller jusqu’à la chambre. Le saint apôtre étendit les bras et fit sur eux cette prière :

— Seigneur, je te supplie de vouloir donner ta bénédiction sur ces deux jeunes personnes, inspirer et conduire les volontés en tout ce qu’ils auront à faire.

Quand l’oraison fut faite, tous sortirent de la chambre et le jeune prince rentre. Comme il entrait, notre seigneur lui apparut ayant pris la forme de Thomas et était assis sur son lit. Ce dont le jeune homme s’effraya et lui demanda :

— Comment, n’étiez-vous pas naguère sorti ? Comment êtes-vous déjà retourné ?

— Je ne suis pas Thomas, dit-il, mais bien son frère. Il vous a recommandé à moi et m’a donné charge de prendre garde à ce qu’il ne vous advienne aucun mal. Maintenant écoutez mon conseil. Délaissez les affaires de ce monde pour croire au Dieu vivant que mon frère Thomas annonce. Vivez chastement sans vous souciez de cette vie mortelle, afin que par sainteté d’esprit et de corps, étant faits le Temple de Dieu, vous acquériez cette vie éternelle qui n’est bordée d’aucune fin. (+) Mes enfants, gardez à l’esprit ce que mon frère vous dit et ce qu’il vous recommande, et sachez cela, que si vous vous abstenez de relations grossières, vous deviendrez des Temples de pureté sacrée, libérés des souffrances et des difficultés connues et inconnues, vous ne serez pas impliqués aux soucis vitaux des enfants dont la fin est destruction. Mais si vous avez beaucoup d’enfants, vous deviendrez avides et avares pour leurs causes jusqu’à dépouiller les orphelins et convoiter la propriété des veuves : en faisant cela vous vous soumettrez aux plus grands châtiments. De nombreux enfants deviennent infructueux parce que harassés par les démons, ouvertement pour certains, secrètement pour d’autres, et deviennent malsains ou demi-atrophiés, ou boiteux, ou sourds, ou muets, paralysés, ou débiles. Et même s’ils sont en bonne santé, ils seront de même bons à rien, faisant des actes immoraux et s’imbiberont d’adultères ou de meurtres, de vols ou de fornications, et par cela vous serez en douleur. Si vous êtes déterminés à préserver la pureté de vos âmes pour Dieu, il naitra de vous des enfants vivants que ces choses mortifiantes ne toucheront pas et vous serez sans souci, sans difficulté de vie à passer, libres des griefs et des problèmes, attendant de recevoir ce mariage incorruptible et véritable alors que vous serez compagnons du Fiancé, allant avec lui dans cette chambre nuptiale remplie de Lumière immortelle. (+)

Après avoir dit ces mots et leur avoir donné la bénédiction, il partit.

===

Le lendemain matin, le roi vint les visiter, trouva le jeune homme assis, sa femme auprès de lui, aucunement honteuse comme un tel jour le requiert. Et pour ce, leur demanda pour quelle occasion ils étaient ainsi assis ? Le jeune prince lui répondit :

— (+) Je te remercie seigneur, pour avoir été proclamé par cet étranger et nous avoir trouvés ! Toi qui as mis la corruption loin de nous et as semé en moi la vie, qui m’as délivré de cette souffrance difficile à soigner et difficile à guérir ; qui t’es montré à nous pour me révéler tout ce qui me concerne et ce que je suis, qui m’as dégagé de ma faiblesseet m’as conduit à mieux ; qui m’as délivré des choses temporaires et m’as engagé aux choses immortelles et l’existence sans fin ; qui t’es porté en bas vers moi à ma petitesse même, en sorte de me placer près de ta grandeur tu puisses t’unir à moi ; qui n’as pas soustrait ta compassion envers moi mais m’as montré comment chercher moi-même et connaitre ce que j’étais, comment et qui je suis maintenant, afin que je devienne de nouveau qui j’étais, que vraiment je ne savais pas. Mais toi que je ne connaissais pas, tu m’as cherché et m’as pris pour toi, toi que j’ai connu et que je ne peux oublier, dont l’amour est fervent en moi et ne peux parler comme vraiment je devrais. Mais le temps que je parlerai de lui n’est pas en proportion de sa gloire. (+) Nous remercions notre seigneur Jésus Christ de ce qu’il lui a plu nous appeler à la connaissance de lui, afin que nous suivions la vérité à sa Lumière et délaissions les ténèbres.

Le roi aussi dit à la jeune princesse :

— D’où vient cela, que n’étant aucunement honteuse du premier jour de vos noces, vous levez si impudemment les yeux ?

— (+) Vraiment père, je suis grandement en amour et je prie mon seigneur que l’amour que j’ai connu cette nuit continue et mendie pour moi ce mari que j’ai connu aujourd’hui ! Je ne suis plus couverte, car je ne suis plus honteuse, ni confuse, pour la raison que l’emprise de honte et confusion s’est retirée loin de moi. Je ne suis plus sous aucune émotion violente depuis que l’émotion violente n’habite plus en moi. Je suis de bon entrain et en joie depuis le jour, car la joie n’a pas été dérangée. Je ne tiens aucunement compte de ce mari et de ces noces qui se sont déroulés sous mes yeux, car depuis j’ai joint un tout différent mariage, je n’ai pas eu de relations avec un mari temporel dont la fin est l’obscénité et l’amertume d’âme, mais j’ai été unie à un mari véritable. (+)

Ces noces-ci sont passagères, dit-elle, je suis fiancée au roi des cieux : le lit duquel reluit de toutes parts de riches pierreries, les noces duquel sont chastes, à la table duquel les mets ne défaillent jamais, en la maison duquel est une joie perpétuelle, une réjouissance éternelle, et les ébattements ne cessent point. Son regard est désirable à tous ceux qui croient en lui, de ses vêtements sortent des suaves odeurs de divers parfums, en ses jardins, les beaux lis retiennent toujours leur blancheur, les roses leur vermeil, leurs fleurs et le safran y sont toujours jaunissants.

Ayant ainsi parlé, Le roi déchira ses vêtements et dit :

— Qu’on me cherche ce magicien que j’ai moi-même fait venir à ma maison pour perdre mes enfants. Les voilà maintenant enchantés par lui et se disent chrétiens.

Donc le roi, courroucé comme il était, envoya chercher et lui amener l’apôtre, mais ils ne le trouvèrent pas, d’autant qu’il était parti avec Abban plus avant aux Indes. Les deux jeunes prince et princesse ne cessèrent depuis cet instant d’annoncer la parole de notre seigneur, tant que tout le peuple se convertit à Dieu, même le roi, père de la princesse, ayant contrition et repentance de ce qu’il avait fait, cru en notre seigneur Jésus Christ.

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Ayant su que Thomas demeurait plus avant aux Indes, partit avec tous ceux qui avaient pris foi, il vint vers lui, se prosterna devant lui, le priant de vouloir tous les consacrer de la grâce du baptême. L’apôtre fut grandement réjoui de l’entendre ainsi parler et connaître ce qui était advenu, ce dont il rendit grâces à Dieu. Il les baptisa au nom de la Trinité. Le roi pria même qu’il eut la tête rasée et fut institué pasteur, et écoutait sans cesse la prédication de la doctrine de l’apôtre. Durant ce temps, Abban se rendit chez son maitre le roi Gondafre, lui rapporter qu’il avait trouvé un tel homme qu’il avait commandé. Le roi bien joyeux, commanda qu’on le fit venir. Il lui demanda qu’il savait bien faire et en quel artifice il était versé. L’apôtre dit :

— Je suis serviteur d’un maitre architecte. Je m’y connais à bâtir en bois et en pierre, en toutes formes d’édifice qu’on me commande.

— Longtemps que je cherchais un tel ouvrier, dit le roi.

Et sortant de la ville, lui montra une place, disant :

— Si vous êtes vrai architecte, vous me bâtirez un château en cette plaine, et quand vous l’aurez fait, je dirais que vous en savez faire d’autres.

— Vous avez bien choisi le lieu pour y faire un bâtiment beau et digne que le roi en fasse sa demeure, parce qu’il est de longue étendue, bien droit en plaine, plaisant au moyen de l’eau, et sain grâce au bon air.

— (+) Quand serez-vous capable ?

— Je commencerai en 1 et finirai en 6.

— Tout édifice se construit en été, dit le roi étonné. Vous pouvez construire et faire un palais même en hiver ?

— Cela doit être, sinon c’est impossible, dit l’apôtre.

— Si c’est votre opinion, démarquez pour moi comment sera le travail, car je ne serais pas de retour après un temps.

— L’apôtre prit un roseau et mesura l’endroit et le marqua. Il plaça les portes vers le lever du soleil pour regarder la lumière, les fenêtres à son coucher vers les vents, il mit la cuisson du pain au sud, et le réservoir d’eau au nord pour l’abondance.

— Tu es vraiment un artisan doué, il convient que tu serves les rois, dit le roi. (+)

Puis le roi lui déclara quelle grandeur il le voulait, laissa grande somme d’argent et partit pour une autre ville, lui recommandant de parachever son château le plus tôt qu’il pourrait. Thomas reçut l’argent et alla par les villes annoncer l’Évangile. Il distribua l’or et l’argent du roi aux pauvres et aux souffreteux, et guérit les malades du pays. Peu après, quand le roi envoya des gens vers l’apôtre à savoir si le bâtiment était avancé et s’il avait à faire de quelque chose, l’apôtre dit que le château que le roi avait commandé de bâtir était fait, qu’il restait seulement quelque chose à la couverture. Aussi il plut au roi d’envoyer argent pour le parfaire. Il envoya derechef argent à saint Thomas avec commandement de faire couvrir le bâtiment en diligence. L’apôtre dit au seigneur :

— Je te remercie seigneur pour toutes choses : toi qui mourus un temps pour que je vive en toi à jamais, toi qui m’as vendu pour que tu puisses en délivrer plusieurs à travers moi !

Il ne cessa pas d’enseigner et d’apaiser les souffrants, leur disant :

— Le seigneur a dispensé ces choses pour nous : il donne à chacun sa nourriture, car il est le soutien des orphelins et la providence des veuves, et de tous ceux qui sont dans la souffrance, il est le répit et le repos.

Longtemps après, le roi pensant que son château fut tout-à-fait achevé, vint à la ville et dit à chacun de ses plus familiers qu’il avait grand désir de voir le château que Thomas lui avait bâti. Mais ils lui firent réponse qu’il n’avait fait aucun bâtiment, ni en la ville ni auprès, et dirent :

— Il va par le pays distribuant votre argent aux pauvres et parle au peuple d’un Dieu dont on n’entendit jamais parler. Et après cette vie, en promet une, je ne sais quelle, qu’il dit être éternelle, assurant que ceux-là vivent toujours qui croient au nom de son Dieu. Il chasse les diables, guérit les malades, ressuscite les morts, sans prendre aucun salaire. Donc il appert assez qu’il est enchanteur et qu’il séduit le monde !

Le roi entendant cela fut tout en colère et l’envoya quérir. Il lui dit de montrer l’édifice qu’il avait fait autrement il le ferait mourir. L’apôtre répondit :

— Sir, l’édifice que vous m’avez commandé faire est parfait. Vous ne le saurez voir maintenant mais vous le verrez au siècle futur pour y demeurer en toute heure et félicité. › N’ayez crainte, croyez seulement au Dieu que je proclame, car vous serez libéré de ce monde et vous obtiendrez la vie dans le monde à venir !š

— Comme je vois, vous êtes donc venu ici pour nous abuser et vous moquer de nous, répondit le roi.

Et incontinent l’envoya en prison avec Abban. Un frère du roi [Gad, Walker 1870] ayant entendu que l’argent du roi avait été dépensé et qu’il n’en restait un seul denier, se fâcha si fort de la perte du roi son frère que la fièvre le prit. Étant couché au lit, fit prier le roi de le venir voir et lui dit :

— Je vous recommande ma maison, et vous prie de faire décapiter cet enchanteur pour la méchanceté duquel je suis en ce danger.

(+) Et alors qu’ils parlaient ensemble, l’âme de Gad son frère s’en alla. Le roi s’endeuilla excessivement pour Gad, car il l’aimait en tout. Il ordonna de préparer une robe royale et de prix, pour l’enterrement. Les anges reçurent l’âme de Gad le frère du roi, qui le prirent au ciel pour lui montrer là les places et les habitations, et lui demandèrent :

— À quelle place souhaites-tu habiter ?

Ils arrivèrent près de l’édifice que l’apôtre Thomas avait construit pour le roi. Gad le vit et dit aux anges :

— Je vous supplie mes seigneurs, permettez-moi d’habiter dans l’une des chambres du sous-sol de ce palace !

— Tu ne peux habiter dans cet édifice, lui répondirent-ils.

— Pour quelle raison ?

— Ce palace est celui que ce chrétien construit pour ton frère.

— Mes seigneurs je vous supplie, permettez-moi d’aller chez mon frère afin que je puisse acheter ce palace de lui : il me le vendra car mon frère ne sait à quoi il ressemble.

Les anges laissèrent l’âme de Gad partir et son âme revint à lui comme il allait lui mettre la robe d’enterrement. (+)

===

Il était couché, les yeux clos, sans prendre aucune viande, ni dire un seul mot. Au troisième jour, il ouvrit les yeux et fit prier le roi de venir le visiter. (+) Ceux qui se tenaient autour de lui partirent aussitôt dire la bonne nouvelle au roi, disant :

— Votre frère est revenu à la vie !

Le roi se leva pour partir chez son frère, avec une grande multitude. Il se tint à côté de son lit, sous le choc, incapable de lui parler.

— Frère, je suis persuadé que quiconque te demanderait la moitié de ton royaume pour ma cause, tu lui donnerais. Aussi je t’implore de me faire une faveur que je te prie de m’accorder.

— Que me demandes-tu de faire pour toi ? Dit le roi.

— Assure-moi par serment que tu me l’accorderas.

— De tout ce qui m’appartient, quoi que tu me demandes, je te le donnerais, dit le roi.

— Je me fie tant en mon espérance que tu ne me voudras pas refuser une chose que je te demanderais, c’est de me transférer le droit que tu as du palace que l’étranger t’a bâti. Vends-moi le palace que tu as construit aux cieux, dit-il.

— D’où y-a-t-il un palace qui m’appartienne aux cieux !?

— Celui du chrétien présentement en prison que le marchant t’a acheté d’un certain Jésus et te l’a amené. Je parle de cet esclave hébreu que tu souhaites punir pour avoir subi une contrainte de sa part, pour le compte duquel aussi je devins malade et mourut, et maintenant revenu à la vie !

Le roi demeura tout étonné des paroles de son frère, d’autant plus que Thomas ne lui avait point bâti de château. Parquoi il lui expliqua ce qu’il voulait dire, qu’il avait été conduit par deux hommes qui lui avaient montré le château et décrivit de quelle grandeur il était, quels étaient les fenêtrages, de quelle beauté, comment était couchée la couverture, et que ces hommes lui avaient dit, voilà la maison que Thomas l’apôtre de Jésus Christ a construit à votre frère. Le roi vint à savoir les bénéfices éternels qui lui étaient destinés et attribués pour lui-même.

— Je ne peux te vendre ce palace mais je te prie d’y aller habiter et devenir digne de faire parti de ses habitants. Si tu désires acheter un tel palace, voici l’homme est vivant, il te construira un meilleur que celui-ci ! (+)

Puis à grands pas s’en va vers la prison et fait relâcher l’apôtre, le priant affectionnément de lui vouloir pardonner l’offense qu’il avait commise contre lui, et lui dit :

— Je vous supplie comme un homme qui supplie le servant de Dieu, de prier pour moi et supplier celui dont vous êtes le servant de me pardonner et ne pas regarder ce que je vous ai fait ni même ce que j’avais l’intention de faire, afin que je sois digne d’être un habitant de cette maison pour laquelle vraiment je n’ai en rien travaillé, mais pour laquelle vous avez travaillé seul à la construire pour moi, la grâce de Dieu travaillant avec vous ! Que je devienne moi aussi un servant et esclave de ce Dieu que vous annoncez !

Son frère tomba par terre devant l’apôtre et dit :

— Je vous implore et supplie devant Dieu que je devienne digne du service de ce ministère, que je sois assigné à devenir digne de ces choses que ses anges m’ont montrées ! Je te confesse totalement seigneur Jésus pour avoir révélé ta vérité à ces hommes. Car en toi seul est la vérité de Dieu, et non un autre. Tu es celui qui connaît toutes les choses cachées à beaucoup. Tu es le seigneur qui montre en toutes choses compassion et miséricorde envers les hommes même s’ils t’ont négligé à cause de l’erreur qui est en eux, mais tu ne les as pas négligés !

L’apôtre pria :

— Je te supplie et te conjure maintenant, accepte ce roi et son frère et unis-les en ton sein ! Purifie-les par ta purification de l’erreur qui les enfermait, oins-les par ton huile, protège-les contre les loups, conduis-les dans tes prés : donne-leur à boire le nectar de ta fontaine qui jamais n’est boueuse, ni ne manque, car ils te supplient et te prient dans l’espoir de devenir tes disciples servants. Pour ta cause ils sont disposés à être persécutés par tes adversaires et se faire haïr d’eux, insulter et mourir, comme toi aussi à cause de nous tu as souffert toutes ces choses pour nous gagner pour toi, seigneur et bon berger véritablement.
Agréé-les et qu’en toi seul leur aide et leur confiance soient placées, avec l’espérance d’obtenir de toi seul leur salut. Confirme-les dans tes mystères pour qu’ils reçoivent les bénéfices parfaits des dons de ta grâce, qu’ils fleurissent à te servir et portent fruit jusqu’à perfection dans le Père.

C’est ainsi que le roi Gondafre et Gad son frère furent mis totalement à part par l’apôtre et le suivirent sans revenir un instant en arrière. Ils pourvoyaient à ceux qui leur demandaient, donnant à tous, et les soulageant tous. Ils le supplièrent qu’ils puissent aussi recevoir le sceau du baptême. Il baptisa aussi grand nombre du peuple, avec eux et après eux. Quand le roi et son frère sortirent de l’eau où ils avaient été baptisés, un jouvenceau vêtu de blanc, et tenant une grande lampe en sa main, vint dire :

— Paix à vous frères !

Et soudain le perdirent de vue. À la fin de son enseignement, il les mit en garde contre la fornication, la convoitise, et le service du ventre. Thomas les bénit puis il prit du pain, de l’huile, des herbes, et du sel, et leur donna à manger. Mais il continua son jeûne, car le jour du seigneur était sur le point de se lever. La nuit suivante dans son sommeil, le seigneur vint se tenir à sa tête et dit :

— Thomas, lève-toi et bénis-les tous. Après la prière et le service, prends la route de l’Est, à 3 km, là je te montrerai ma gloire. Beaucoup courront se refugier vers moi parce que tu pars, tu repousseras la nature et pouvoir de l’adversaire.

À son lever, il pria avec eux puis il leur imposa ses mains et les bénit. Thomas sortait de la ville lorsqu’une femme tourmentée du diable vint au-devant de lui. Quand il vit l’apôtre, il la jeta contre terre et dit :

— Pourquoi nous poursuis-tu apôtre du Dieu très haut ? Tu es venu devant le temps nous chasser de nos sièges.

L’apôtre lui dit :

— Au nom de mon seigneur Jésus Christ, je te commande de sortir d’elle sans blesser son corps.

Et le diable sortit incontinent en disant :

— Tu me chasses aujourd’hui de cette femme, j’en aurai bien trouvé une autre en laquelle j’entrerai.

Dès l’instant que le diable fut chassé, cette femme devint toute saine et se jeta aux pieds de l’apôtre, et requerra le signe du salut lui être donné. Il descendit à une fontaine qui était proche de ce lieu, laquelle il sanctifia, puis baptisa la femme avec plusieurs autres. Il bénit ensuite du pain, en donna à tous, et dit :

— La grâce de notre seigneur Jésus Christ soit avec vous !

Comme tous prenaient de ce pain de grâce, un jeune homme vint et étendit sa main pour prendre du pain de bénédiction mais son bras demeura court qu’il ne le pouvait porter jusqu’à sa bouche. L’apôtre lui dit :

— Tous ceux qui prennent de ce pain sont guéris : mais toi mon ami, qu’as-tu commis pour recevoir ce mal ?

— Avant-hier comme vous prêchiez, répondit le jeune homme tremblant, je vous entendis dire que les adultères n’ont point de part au Royaume de Dieu. De retour chez moi, je trouvais ma femme couchée avec un autre homme, et incontinent je la battis de sorte qu’elle en est demeurée morte en ma maison.

L’apôtre fit apporter de l’eau en un hanap et lava les mains du jeune homme et le guérit. Puis lui dit de lui montrer le lieu où sa femme gisait morte. Quand l’apôtre la vit, il se prosterna, et fit cette prière :

— Mon seigneur Jésus Christ, qui de ta grâce m’as consenti promettre me donner tout ce que je demanderais : je te prie de ressusciter cette morte afin que par le miracle de sa résurrection plusieurs croient en toi et soient ressuscités à la vie éternelle.

Il la prit alors par la main et la releva. Elle vit l’apôtre et se mit à genoux devant lui pour rendre grâce à Dieu. Plusieurs virent ce miracle, crurent en Dieu, et se firent baptiser par l’apôtre. Ils présentèrent de grands dons qui furent à l’heure distribués aux pauvres. La popularité de ces miracles s’étendit dans toutes les villes. Le peuple venait vers saint Thomas de plus en plus chaque jour en portant des malades qui étaient mis par les rues où devait passer l’apôtre qui les guérissait au nom de notre seigneur Jésus Christ. Ces nouvelles vinrent jusqu’à la cour d’un roi appelé Mesdée, un prince de là (Sapor) vint vers l’apôtre et lui dit :

— J’ai reconnu que vous êtes vrai médecin qui guérit pour vrai les malades sans prendre aucun salaire. J’ai ma femme et ma fille lesquelles en revenant d’une noce ont été surprises par le diable, dont elles sont grandement tourmentées. Je vous supplie de les venir visiter et leur donner la bénédiction, car je suis assuré que pouvez les guérir au nom de votre Dieu…

L’apôtre prit compassion de lui et dit ainsi :

— Si vous croyez, votre femme et votre fille seront guéries.

— Si je n’eus cru, répondit le prince, je ne fus pas venu vers vous.

L’apôtre appela un sien disciple, celui qui auparavant avait été le roi Gondafre de la première ville des Indes où l’apôtre avait été invité aux noces, et lui demanda de faire assembler tous les fidèles.

— Mes amis, leur dit-il, il faut maintenant que je vous quitte. Je vous prie de demeurer fermes et constants dans la foi et d’observer ce que vous avez appris de moi. Aimez notre seigneur Jésus Christ par lequel vous êtes renés au baptême. Je vous laisserai ce disciple, car vous ne me reverrez pas.

Levant ses mains, il leur donna la bénédiction en disant :

— Seigneur, sois la garde et la défense de ce troupeau qui est tien, lequel tu as daigné assembler par moi afin qu’aucun ne retombe, qu’aucun ne retourne après le diable mais que défendus par ta vertu tous puissent acquérir la vie éternelle et régner avec toi à jamais avec le Père et l’Esprit, auquel est honneur et gloire aux siècles des siècles !

Quand tous eurent répondu, Amen, le saint apôtre les embrassa et leur disant à Dieu. Il monta en un chariot avec le prince de la cour du roi Mesdée et s’en alla avec lui. Le peuple pleura fort pour son départ et demeura fâché de son absence. Comme saint Thomas approchait de la maison du prince, l’esprit malin se prit à tourmenter les deux femmes et cet esprit dit à l’apôtre :

— Pourquoi nous poursuis-tu Thomas apôtre de Dieu vivant ? Tu nous as déjà chassés de l’autre partie des Indes et il n’y a aucun lieu auquel nous puissions fuir devant ta face.

L’apôtre sut que le diable qui parlait était le même qu’il avait chassé d’une femme aux secondes Indes. Il leur dit ainsi :

— Au nom de Jésus Christ, Fils du Dieu vivant que j’annonce, sortez et retirez-vous en pays désert, et ne tourmentez plus les humains.

Soudain les diables sortirent des corps des deux femmes qui tombèrent comme mortes. L’apôtre les prit par les mains et les leva, et ayant béni du pain leur en donna à manger.

===

Thomas prêcha par toutes les Indes pour annoncer Jésus Christ : il imprima la foi aux coeurs des barbares par des paroles et des actes. Et par tant, lui qui auparavant avait été si dur à croire qu’il avait dit qu’il ne croirait pas s’il ne voyait les ouvertures où les clous avaient été fichés, assemblait un peuple infini qui crut en Dieu. Assurément que par la providence de notre seigneur, il s’enquit si diligemment de la résurrection et rendu mieux instruit afin que par lui la foi soit plantée en des gens durs et si sauvages pour confirmer par foi et par raison ceux qui doutaient. Il trouva donc pareillement en Indes des hommes et des femmes qui reçurent la parole de Dieu dont il en guérissait plusieurs chaque jour.

Or advint qu’une femme du pays, appelée Mygdoine, mariée à un homme nommé Charisie qui était proche parent du roi Mesdée [Misdaeus Walker 1870, Tischendorf 1851], ayant entendu parler des miracles de l’apôtre, vint vers lui mais ne pouvait l’approcher à cause de la grande multitude des peuples ; pour cela, ses gens frappaient à tort et à travers et poussaient pour lui faire passage, mais l’apôtre leur défendit de faire ainsi et lui fait faire place, parquoi elle se jeta aux pieds de Thomas et dit :

— Apôtre du Dieu vivant, prends pitié de nous qui sommes comme des bêtes qui n’ont aucun sens de jugement.

— Écoutez ma fille, il ne faut pas vous fier aux richesses que vous possédez mais vous faut plutôt les vendre et distribuer aux pauvres afin qu’à fuir cette vie passagère vous acquerrez l’éternelle. Laissez vos idoles sourdes muettes, reconnais-sez le Dieu vivant !

Il leur instruit la foi jusque sur le soir et ayant reçu le signe de la croix, elle retourna en sa maison. Si tôt qu’elle fut entrée, elle monta une chambre en pleurant amèrement et pria notre seigneur qu’il lui plut lui pardonner ses offenses. Elle demeura en cet état jusqu’à ce que son mari vint, lequel su de ses gens qu’elle était en sa chambre si dolente, monta en haut et lui dit :

— Pourquoi vous fâcher ainsi, en quelle occasion êtes-vous en larmes ? Vous avez été voir cet enchanteur et avez entendu de lui quelques sottes paroles qui ne servent à rien. Laissez toutes ces folles pensées et soupons ensemble.

— Je vous prie de m’excuser pour cette nuit, car je ne boirai pas, ni mangerai, ni coucherai en votre lit, lui dit-elle.

Par tant, il la laissa et soupa avec ses amis. Le lendemain Charisie retourna vers elle et dit :

— Ecoutez mon songe Mygdoine, il m’était ainsi que j’étais à table avec le roi Mesdée, un aigle vint ravir 2 oiseaux dans un plat puis s’envola, et derechef vint en ravir 2 autres et les porta à son nid. Voyant cela, le roi lâcha un coup de trait après l’aigle et le perça tout outre mais ne lui méfait en rien.

— Votre parole est bien bonne, et le songe que vous avez eu, lui dit sa femme.

Son mari s’en retourna au château, et pendant qu’il y fut, elle alla voir Thomas et le trouva qui instruisait le peuple. Elle se jeta à ses pieds et lui dit :

— J’ai entendu votre prédication et je garde purement en mon coeur tout ce que j’ai reçu par mes oreilles.

Elle retourna chez elle la nuit venue et ne mangea point, ni ne coucha avec son mari. Son mari Charisie, bien fâché de la voir séparer de lui, prit de méchants habits dès le matin et s’en alla se présenter au roi. Le voyant en tel état, lui demande pour quelle cause il avait pris ces vieux habits déchirés.

— Par ce que j’ai perdu ma femme par le moyen d’un enchanteur que Sapor nous a amené en ce pays pour le perdre, dit-il.

Le roi commanda qu’on fit venir Sapor. Ceux qui furent envoyés l’appeler le trouvèrent assis près de l’apôtre à écouter la parole de Dieu, et Mygdoine à leurs pieds. Les gens du roi s’adressèrent à Sapor, disant :

— Comment ? Le roi est fort courroucé contre vous, et vous vous amusez ici à écouter des contes ? Il vous commande de venir parler à sa majesté.

Se levant donc, supplia l’apôtre de faire prière et oraison pour lui. L’apôtre dit :

— N’ayez pas peur, espérez en Dieu qui sera à notre aide à ne craindre aucun mortel qui puisse nous nuire.

Sapor alla et le roi lui dit :

— Qui est cet enchanteur que vous avez appelé à votre maison, qui trouble tout ce royaume et tout notre peuple ?

— Sir, dit Sapor, vous avez peu su la fâcherie ici devant que j’ai eue pour la maladie de ma femme et ma fille unique, toutes deux tourmentées du diable furent guéries par lui. Encore aujourd’hui plusieurs malades sont guéris par ses mains et il l’obtient tout ce qu’il demande à Dieu !

Le roi commanda qu’on lui amène l’apôtre mais ceux que le roi avait envoyés ne purent approcher de l’apôtre par la multitude du peuple alentour de lui. En grande furie, Charisie rompit la presse pour s’approcher de lui et dit :

— Lève-toi sorcier, viens te présenter devant la majesté du roi ; car toute ta magie ne vaut rien !

Il lui mit la corde au col et le traina au château, disant :

— Vienne maintenant ton Christ et qu’il te retire de mes mains !

Étant ainsi trainé, il fut devant le roi qui lui fit ses interrogatoires :

— De quel lignage es-tu ? Quel est ton pays ? Au nom de qui fais-tu ces signes et merveilles ?

— Mon Dieu est aussi votre Dieu, Créateur du ciel et de la terre, de tout ce qui y est compris, lequel seul doit être adoré, non des idoles sourdes et muettes !

Courroucé de cette réponse, le roi lui fit bailler la torture, et après le battre de verges, le fit mener en prison. Quand il y descendit, il remercia Dieu de ce qu’il avait été estimé digne d’endurer cette peine pour son nom.

Charisie retourna à sa maison se disait, ma femme couchera maintenant avec moi puisque j’ai retiré le magicien du milieu de ce peuple. Mais rentré chez lui, il la trouva couchée par terre, ses cheveux coupés. Il dit :

— Ma femme m’amie, quelle folie vous a transportée et vous incita à faire ce méfait ? Le magicien aurait-il plus d’autorité sur vous que moi ? Ne voyez-vous pas que je suis révéré par toute la contrée, que le roi ne fait rien sinon ce que je veux. De plus, vous savez assez quelles richesses je possède.

— Toutes ces choses-là sont terriennes et retourneront en terre. Mais celui-là qui se pourra conjoindre à la vie éternelle sera heureux, lui répondit-elle.

Entendant sa réponse, Charisie se coucha en son lit. Alors Mygdoine prit or et argent pour donner au geôlier et aux gardes des prisons comme moyen d’entrer, elle embrassa les pieds de l’apôtre et écouta la parole de notre seigneur. Quand elle revint à sa maison, tandis que son mari était au château, elle resta sans cesse couchée par terre avec d’abondan-tes larmes, priant Dieu de vouloir pardonner son ignorance pour qu’elle obtint le salut perpétuel. Sa nourrice eut pitié d’elle, ne pouvant plus se contenir qu’elle se parle ainsi, et dit :

— Quelle méchante opinion avez-vous conçue en votre esprit de vouloir laisser votre mari de qui vous êtes tant honorée, pour vous affliger en jeûnes et veilles, séduite par la parole d’un seul magicien ?

— Ce n’est pas une méchante opinion, répondit Mygdoine, mais une entière et parfaite raison que l’homme reconnaisse son Créateur et s’efforce d’acquérir la vie éternelle. Plaise à Dieu d’avoir la connaissance de Jésus Christ pour vous et de vous faire participante de nos travaux…

— Si je peux connaître qu’il y ait quelques raisons, je vous suivrais, dit la nourrice.

— Les dieux que j’ai adorés jusqu’ici ne sont rien, mais le vrai Dieu est en Jésus Christ, pour lequel le monde a été fait : lequel s’est fait homme, est mort, et enseveli pour racheter l’homme qu’il avait créé de terre ; lequel est descendu au shéol d’où il a ramené ceux qui étaient détenus par une très méchante mort, et revenu de là, nous a montré la résurrection que nous devions ressusciter, puis est monté aux cieux où il est assis à la dextre de Dieu son Père tout puissant et maintenant distribue les dons célestes à ceux qui croient en lui, auquel le temps n’a point de fin, auquel la liesse joie ne cesse jamais, auquel la Lumière ne s’éteint jamais. À lui le règne avec le Père et l’Esprit maintenant et à tous les siècles.

Par cette exhortation de Mygdoine, sa nourrice Narchie crut dans l’heure en notre seigneur et toutes deux ensemble allèrent en prison, trouvant moyen par argent d’entrer et entendre la parole de Dieu par l’apôtre grandement joyeux de la foi de Mygdoine, d’autant même que par elle plusieurs se convertirent à notre seigneur. Toutes deux prièrent l’apôtre de bien vouloir leur donner le baptême. Parquoi il dit à Mygdoine :

— Allez à votre maison, tenez prêt ce qui est nécessaire, j’irai vous baptiser.

Comme ces deux femmes s’en allaient, l’apôtre les suivit jusqu’à la maison de Mygdoine, où il la baptisa avec sa nourrice et plusieurs autres. Puis il retourna à la prison, la porte de laquelle se referma.

===

Charisie continuait la fâcherie qu’il avait pour la conversion de sa femme. Le roi eut pitié et envoya sa femme la reine et avec elle son fils Zuzan [Juzanes] pour consoler sa cousine Mygdoine et la retirer de cette voie en la persuadant de faire compagnie de femme à son mari comme se devant. La reine entra chez Mygdoine et dit :

— M’amie ma soeur, pourquoi êtes-vous si abusée de ce magicien qui annonce au peuple un nouveau Dieu !? Retirez-vous de cette mauvaise pensée et réjouissez-vous en votre maison avec le mari que vos parents vous ont donné, veuillez ne délaisser les dieux du pays de peur qu’ils ne se fâchent contre vous !

— J’ai été abusée jusqu’ici suivant les idoles, de choses vaines qui ne peuvent ni marcher, ni parler, et sans aucun pouvoir, n’ayant pas connaissance de la parole du vrai Dieu qui a fait les cieux et la terre et tout ce qui y est enclos, répondit Mygdoine. Mêmes les métaux, le bois et les pierres, desquels vos dieux sont forgés et taillés, ont été créés par sa seule parole duquel nous sommes aussi les créatures. Est-il raisonnable, ma chère soeur, de délaisser un tel Ouvrier pour que nous adorions son ouvrage et la créature qui nous a été baillée pour nous servir ?

Mygdoine voulut passer plus mais Zuzan fils du roi interrompit son discours, disant :

— Qui est-ce qui a créé tout ce que nous voyons sinon nos dieux ?

— Tous ceux-là dont vous parlez mon fils, dit Mygdoine en souriant, sont damnés en enfer, d’autant qu’ils n’ont pas connu le vrai Dieu ! Et pour preuve de cela, ayez recours aux vieilles fables, vous trouverez là que tous ont été adonnés à l’impudicité et ont commis des fautes telles que celles que les juges aujourd’hui poursuivent et punissent les méchants. Ils sont morts et ne vivent plus. Mais notre Dieu demeure à jamais et quiconque croit en lui, il le fera porter de cette mort temporelle à une vie éternelle !

De ces paroles et autres semblables que tint Mygdoine, la reine s’émut et dit à son fils :

— De bon droit ma soeur a laissé son mari et ses richesses terriennes pour avoir la vie éternelle ! Ma volonté est que nous puissions voir cet homme qui nous donnera à connaître la vérité.

Mygdoine s’en alla toute joyeuse vers l’apôtre et fit récit de tout ce qui s’était passé entre eux, ce dont il fut bien réjoui. Il leur annonça la parole de notre seigneur, et imposa sa main sur eux et leur donna la bénédiction.

Et depuis la reine ne voulut plus retourner avec le roi, et le jeune prince ne donna aucune réponse à son père de ce qu’il l’avait chargé. Alors averti que sa femme et son fils étaient convertis, courroucé outre mesure, le roi Mesdée commanda qu’on les fasse venir. Et après s’être efforcé de les retirer de cette voie et qu’il eut connu qu’il travaillait en vain, il fit enfer-mer la reine en un lieu fort obscur et fit lier son fils en prison avec l’apôtre. Charisie, de l’autre côté, enferma sa femme et sa nourrice Narchie en un cabinet obscur. Tôt après le roi commanda qu’on lui amène l’apôtre les mains liées par derrière, et lui parla de cette manière :

— Qui est ton Dieu ? Celui qui par toi nous sépare nos femmes ?

— Vous qui êtes roi, ne voulez-vous pas avoir des serviteurs honnêtes et non point sales et orduriers ? Si donc, vous qui êtes seulement homme, voulez avoir des serviteurs nets et de nettes servantes, combien davantage devez-vous croire que Dieu aime les serviteurs nets et chastes ! Si je prêche ce que Dieu aime et requiert en ses serviteurs comme vous autres, pourquoi suis-je repris ?

— J’avais permis ma femme de retirer Mygdoine sa cousine du précipice où elle était mais tu l’as fait tomber au même précipice, dit le roi.

— Il n’est pas de précipice à reculer la chasteté mais tomber dans la luxure ! Celui qui se retire de la luxure pour approcher la chasteté passe du précipice au salut, des ténèbres à la clarté.

— Mais comment, dit le roi Mesdée, as-tu si fort aliéné leurs esprits de notre lien de mariage ? Au moins, fait que par le même moyen elles reviennent et qu’elles soient nos femmes comme se devant.

Thomas fait répondre au roi qu’il perdait temps et s’abusait de lui faire cet ordre.

— En quoi je m’abuse par cet ordre qui est mien ?

— J’ai fait une tour bien haute, et vous me demandez à moi qui suis l’ouvrier d’en abattre le sommet ? J’ai creusé la terre et tiré une fontaine du profond, et vous demandez que je la bouche ? Je leur dirai plutôt les paroles de mon seigneur Jésus Christ, que quiconque aime son père ou sa mère, ses enfants ou sa femme plus que Dieu n’est pas digne de Dieu. Vous êtes roi temporel seulement, qui punissez temporellement si on n’exécute pas votre vouloir.Mais Dieu est un roi éternel qui punit éternellement si on méprise son vouloir. Vous ne sauriez faire mourir l’âme même après avoir fait mourir le corps, mais le vrai Dieu peut envoyer l’âme et le corps dans le feu éternel.

Charisie dit au roi :

— Sir, cet enchanteur nous fera tomber en danger plus vous tardez à le faire mourir.

Le roi commanda qu’on fit chauffer toutes rouges des barres de fer et qu’on déchausse l’apôtre, afin qu’étant nus pieds là-dessus il mourut de douleur. Mais il sortit grande quantité d’eau qui éteint l’ardeur de ces barres avant que l’apôtre fût mis au supplice. L’apôtre dit au roi :

— Le seigneur a fait cela à cause de vous, que par ce moyen vous puissiez croire, car le seigneur me donne la patience de ne pas craindre votre feu, même sans eau.

— Sir, dit Charisie, faites-le jeter dans le fourneau des étuves.

Ce que le roi fit. Mais les étuves ne pouvaient s’échauffées, pas même tiédir seulement et l’apôtre sortit sain et sauf.

===

Le lendemain Charisie n’étant pas encore assouvi par les tourments de l’apôtre, dit au roi :

— Il vous faut le faire sacrifier au soleil notre dieu afin qu’il encoure le courroux de son Dieu qui délivre des peines qu’on lui donne.

Quand il fut dans le temple, on voulut le contraindre de sacrifier à l’idole du soleil, mais il se prit à rire et dit au roi :

— Je vous prie sir, dites-moi qui vous estimez plus, vous ou votre portrait ? Je ne doute pas que vous êtes plus excellent que votre portrait, alors comment se peut-il que vous laissiez votre dieu derrière et que vous adoriez son image ?

Dans cette statue du soleil faite d’or était dedans un chariot à quatre chevaux en or qui avaient les brides lâches comme s’ils eurent voulu prendre carrière vers les cieux. On força l’apôtre d’adorer cette idole mais il se tourna vers le roi et dit :

— Vous vous trompez sir si vous estimez que j’encoure le courroux de mon Dieu en faisant la révérence au vôtre comme dit Charisie. Davantage, je veux bien dire qu’il se fâchera contre le vôtre en le jetant par terre si tôt que je l’aurais salué.

— Comment est-ce possible que ton Dieu qui a été mis à mort par les juifs, dit le roi, fasse tomber le soleil invincible ?

— Voulez-vous en avoir l’expérience ?

— Non non, dit Charisie, il cherche des excuses pour s’exempter d’adorer le soleil et lui sacrifier.

— Or bien je le saluerai, dit derechef l’apôtre. Et si mon Dieu ne le jette en bas, je lui sacrifierai.

Après avoir prêté ce consentement, le roi et Charisie lui firent pénétrer le temple, dansant et chantant à leur mode : étaient là des filles qui jouaient la harpe, d’autres des flûtes, d’autres du tabourin, les autres portaient des encensoirs. Alors l’apôtre dit à l’idole :

— Je m’adresse à toi esprit malin qui as fait ta résidence dans cette effigie qui donnes réponse aux hommes sots et abusés qui regardent cette idole. Je t’ordonne par le nom de Jésus Christ mon seigneur que les juifs ont mis en croix, sors et viens devant moi pour que je te voie et faire ce que je t’ordonnerais.

Le démon sortit se présenter devant l'apôtre. Mais personne d’autre que lui ne le voyait. Il lui dit :

— J'adore mon seigneur Jésus Christ, du coeur et de la pensée. Dès que je mettrai les genoux à terre en te commandant de casser cette idole, je prierai mon seigneur d’envoyer son ange pour te chasser et t'envoyer aux abîmes.

— Apôtre de Dieu, je vous supplie de ne m'envoyer dans la géhenne, mais permettez-moi de faire mourir tous ces hommes, répondit le démon.

— Je te défends d'offenser personne de cette compagnie mais seulement cette idole que je te commande de mettre en pièces dès que j’aurais fléchi les genoux.

L'apôtre parla au démon en langue hébraïque et aucun n'entendit ce qu'il disait, ni à qui il parlait. Puis il dit au roi :

— Sire, votre idole n'est point invincible. Apprenez ici qui est mon Dieu, que vous dites être un homme mis à mort par les juifs : par l'invocation à mon seigneur, je vous promets que si votre idole est si fort et puissant que je ne le peux rompre, j’adorerais le démon qui habite en lui et lui ferai aussi sacrifice. Mais au contraire, s'il est vaincu et mis en pièces, il est raisonnable pour vous de délaisser cette erreur et suivre la vérité.

— Encore es-tu bien hardi de te comparer à moi et vouloir m’astreindre à tes conditions, lui dit le roi. Si tu tardes plus à adorer le soleil et sacrifier je te ferais couper les artères.

— J'adore mais non pas cette effigie, j’adore mais non pas ce métal, j'adore mais non pas cette idole, j’adore mon Dieu et mon seigneur Jésus Christ, dans le nom duquel je te commande démon caché dedans de briser ce métal et ce simulacre sans faire de mal à personne.

Et soudainement l'idole se fendit et l'or coula en bas, fondant comme la cire près du feu. Les prêtres étonnés de ce fait se mirent à crier, tandis que le roi s'enfuit avec Charisie. Le grand prêtre se prit à frapper l'apôtre, en raison de quoi s’éleva une grande émeute parmi le peuple, la plupart étant du coté de l'apôtre. Le roi Mesdée envoya en prison l'apôtre, son fils Zuzan, et plusieurs autres, d’où l’apôtre ne cessa de confirmer les fidèles.

— Croyez en Dieu que je vous annonce. Croyez en Jésus que je vous annonce.
Il est la garde et l’assurance de ses servants, le repos de ceux qui sont tourmentés, en qui mon âme se réjouit. D'autant que j’ai parfait mon âge, je suis grandement désireux de le voir. Lui dont la beauté m’exalte à dire qui il est, lui dont la grandeur surpasse tant mon jugement et mon esprit que je ne puis comprendre et moins expliquer ce que je veux dire de lui. Mais toi seigneur qui as coutume à combler les âmes pauvres, remplis ce qui me fait défaut et ne me laisse point jusqu’à ce que j’aille vers toi et que je te voie.

Zuzan entendit cela, pensa que l'apôtre disait avoir parfait son temps et bientôt laisser ce monde, désira qu’avant qu'il mourut, il puisse bénéficier de lui quelque remède pour sa femme Manasare qui était fort débile et faible des membres, pria l’apôtre qu'il lui fut permis d'aller la voir. Ayant gagné les gardes, fit promesse avec serment de retourner, s'en alla à sa maison avec l'apôtre. Il pria aussi que le ministère du disciple lui fut donné avec la bénédiction lévitique parce qu'il voulait se dédier à Dieu et l'avait délibéré longtemps auparavant.

Il avait été contraint par son père de prendre femme à l'âge de 20 ans, avec laquelle il avait été 3 ans sans avoir aucun enfant d'elle et n'avait eu compagnie d'autre femme qu'elle. Davantage, il y avait longtemps qu'il ne l'avait touchée parce qu'elle voulait garder chasteté et désirait fort entendre le sermon de Thomas, mais ne pouvait venir vers lui par sa trop grande fai-blesse. Et si l'apôtre voulait la guérir, il bénéficierait bien la permission de sortir. Auquel Thomas répondit :

— Vous verrez les miracles de Dieu si vous croyez et quel soin il prend de ses servants.

Pendant qu'ils parlaient, la reine qui s'appelait Treptie, ainsi que Mygdoine, la femme de Charisie qui était bien fort aimé du roi, et sa nourrice Narchie, avaient donné 360 écus aux geôliers pour entrer dans la prison où était l'apôtre. Elles trouvèrent là Siforat le lieutenant général du roi sur son armée, avec sa femme et sa fille, ainsi que Zuzan avec quelques autres qui étaient fort attentifs d’entendre la prédication de l'Évangile. Thomas demanda aux 3 femmes qui venaient d’arriver par la permission de qui elles étaient entrées et qui leur avait ouvert les portes de la prison, comment aussi elles avaient pu sortir du lieu où elles étaient enfermées.

— Ne nous avez-vous pas vous-même ouvert les portes en nous disant : Sortez et allez recevoir les frères qui sont en prison, Dieu n’a-t-il pas démontré sa gloire envers vous ? Et comme nous approchions de la porte, nous ne vous avons plus vu, dit la reine. Nous avons entendu au bruit de la porte que vous étiez parti devant. Parquoi nous avons gagné le geôlier par argent afin d'entrer ici pour pouvoir bénéficier d’une chose dont nous vous prions affectionné-ment, c'est que vous vous retiriez en quelque lieu en attendant que le courroux du roi soit apaisé.

Thomas demanda à la reine Treptie comment elle avait été enfermée son mari par le roi, pour quelle occasion il s'était si fort coléré pour n’avoir pardonné même à sa femme. La reine lui répondit :

— Me demandez-vous comment j’ai été enfermée ! Alors que jamais vous ne m'avez délaissée, ni n'avez été une seule heure absent de moi, ce parquoi je m’ébahis que ne savez pas pourquoi j’ai été emprisonnée ! Or si vous le voulez savoir, écoutez : Le roi Mesdée envoya vers moi avec ordre d'aller lui parler, disant ainsi : Le magicien n'a pas encore entière puissance sur vous, d'autant qu'il n'a encore usé envers vous de ses enchantements que j’ai entendu qu'il fait avec de l'huile, du pain et de l'eau. Obéissez à mon vouloir autrement je vous ferais empri-sonner comme lui. Ainsi, par ce que je ne lui voulais pas obéir et lui dis qu'il était en lui de faire ce qu'il lui plaira, qu'il avait bien puissance sur mon corps mais je n'endurerais pas que mon âme périt avec lui ; il me fit enfermer en un lieu fort obscur. D'autre part, Charisie lui-même se déclara accusateur de sa femme Mygdoine et sa nourrice Narchie, et les fit enfermer pareillement. C’est par vous que nous avons été mises en-dehors pour venir ici où nous attendons d'avoir de vous grâce de bénédiction.

L'apôtre reconnut les bienfaits de celui qui souventes fois prend la forme de l'homme pour consoler ceux qui sont fâchés et soulager les tristesses des affligés, et rendit grâces à notre seigneur Jésus Christ de ce qu'il avait confirmé celles qui n'étaient encore fermes dans la foi, avait assuré celles qui doutaient encore, et donnait espérance à ceux qui pourraient se méfier de sa grâce. Pendant que ces prisonniers se parlaient en prison, les gardes vinrent et leur firent éteindre les chandelles, de peur qu'on sache qu'ils étaient ensemble et qu'on le découvrit au roi. Chandelles éteintes, les gardes reprirent leurs places pour faire bon guet. Mais voyant que tous étaient enveloppés de ténèbres, Thomas demanda la clarté à notre seigneur :

— Seigneur donne-nous Lumière. Par ce que les fils des ténèbres nous ont mis en ces lieux obscurs : seigneur donne à tes servants ta clarté que personne ne peut éteindre, dit-il.

Soudain une grande Lumière apparut par toute la prison et tous ceux étant aussi en ce lieu pour autres causes furent éveillés.

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Les servants de Dieu ne surent dormir, pour lesquels Jésus Christ éveillait ainsi et ne permit pas pour nous d’être abattus de sommeil, lui qui dit : Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, Jésus Christ t'éclaire. (Éphésiens 5.14). Après donc avoir parlé de nombreuses choses, Thomas dit à Zuzan :

— Allez nous préparer ce qui est de besoin pour le ministère.

Zuzan demanda comment il pourrait sortir, vu que les portes étaient closes et les gardes éveillés. Thomas lui dit :

— Ayez confiance en Jésus Christ. Allez, vous trouverez toutes les portes ouvertes.

Alors il sortit, et tous les autres le suivirent. Arrivés à mi-chemin, Mazare, la femme de Zuzan, les rencontra comme elle se rendait à la prison. Il s'enquit où elle allait ainsi de nuit et comment pouvait-elle cheminer ainsi, puisqu'elle ne se pouvait soutenir. Elle lui répondit :

— C’est l’enfant du Seigneur qui m'a guérie après avoir mis la main sur moi seulement ! Et il m’a été recommandé par un songe d'aller vers cet étranger détenu en prison ; pour ce je vais vers lui afin que suivant mon songe je reçoive parfaite guérison.

Zuzan demanda à sa femme qui était l’enfant qui avait été avec elle. Manazare répondit :

— Comment ? Ne le voyez-vous pas qui me tient le bras droit pour me soutenir ?

Pendant qu'ils parlaient, Thomas arriva accompagné de Siforat le lieutenant général, de sa femme, sa fille, la reine Treptie, Mygdoine et Narchie, pour aller ensemble à la maison de Zuzan. Apercevant l'apôtre, Manazare se jeta à ses pieds, disant :

— Il est venu le médecin qui me guérira de tous mes maux ! Je vous ai vu cette nuit qui me donna cet enfant pour me conduire à la prison. Et bien que ce fut à moi à aller vers vous, toutefois par une bonté singulière, n'avez voulu permettre que je souffre plus longtemps, et pour ce êtes venu vers moi.

Elle se retourna pour chercher l'enfant qui avait disparu et ne put plus le voir combien il fut aisé de le voir auparavant.

— Je ne vois plus l’enfant que vous m'aviez donné ! Je ne saurais cheminer seule… dit-elle.

— Déjà Jésus Christ a cheminé avec vous, et désormais vous servira de guide et de compagnie, lui dit l'apôtre.

Elle courra devant tous les autres, s'en alla à grande hâte à sa maison en laquelle, après que l'apôtre et les autres furent arrivés, reluit soudainement une grande clarté par toute la maison. Et Thomas fit cette prière :

— Toi seigneur qui es le soulagement des infirmes et des malades, l'assurance des pauvres, le refuge et repos des travailleurs, la consolation des affligés, le port de salut de ceux qui voguent, la résurrection des morts, la rédemption des pécheurs, et qui finalement pour l'amour de nous as enduré la cruelle passion du corps. Toi qui as pénétré le manoir de la mort et même la géhenne, afin que fussions délivrés des chemins de la mort ; les princes de la mort furent surpris de te voir approcher d'eux sans pourvoir te retenir quand tu en es sorti, et davantage ont pleuré de se voir dépouillés des possessions qu'ils avaient de long temps : c’est toi qui les déposséda et saisit ces trophées remontés en haut.
Nous t'honorons donc seigneur de bon droit, toi qui es venu de cette parfaite substance paternelle afin que nous sentions les entrailles de ta miséricorde ; toi le ministre de tes servants, enrichisseur de ton héritage, pauvre mais non pas nécessiteux, riche mais ne fâchant point le pauvre, toi qui as jeûné par 40 jours pour rassasier les âmes des affamés de l'éternelle nourriture de ta bénédiction.
Seigneur, je te prie, sois avec tes servants Zuzan et Manazare, pareillement avec Treptie ! Veuille les mener à ton troupeau, les mettant au nombre des tiens et les secourir en ce monde de peur qu'ils ne tombent en faute. Sois seigneur en cet héritage, médecin des langoureux, repos du travail, soutien en choses mal-assurées. Sois au secours des corps et vie des âmes afin qu'ils soient les Temples de ta miséricorde et qu'en eux l’Esprit fasse sa demeure !

Cette bénédiction dite, il prit le sacrement et rendit grâces à Dieu :

— Ce tien sacrement seigneur Jésus, nous est profitable pour la vie, en rémission des péchés, parquoi ta passion est célébrée en nous ! Toi qui as bu pour nous le fiel pour que toute l'amertume de l'ennemi mourut en nous. Toi qui as bu pour nous aussi le vinaigre pour que notre lassitude se renforce ! Toi qui as reçu pour nous les crachats pour nous laver de rosée immortelle ! Toi qui as été frappé d'un frêle roseau pour garantir notre fragilité à une vie perpétuelle éternelle ! Toi qui as été couronné d'épines pour couronner ceux qui croient en toi du verdoyant laurier de charité ! Davantage, tu as été couvert d'un linge pour nous recouvrir de ta vertu ! Toi qui as voulu être mis en un tombeau neuf pour nous rebâtir de nouveau la grâce d’un monde nouveau !

Après avoir dit cela, Thomas distribua le sacrement à tous ceux que nous avons nommés ci-dessus et il dit :

— Ce sacrement nous est profitable pour la vie éternelle par les entrailles de miséricorde et grâce du salut, pour le salut nos âmes.

Comme ils répondaient tous, Amen, fut entendue une Voix disant, Amen. Sitôt qu'ils eurent entendu cette voix, ils tombè-rent tous face à terre ; derechef fut entendue et dit :

— N'ayez pas peur, croyez seulement.

===

À l'heure, chacun s'en retourna, à savoir Thomas à sa prison, Treptie, Mygdoine et Narchie, au lieu auquel elles avaient été enfermées, mais avant que partir, l'apôtre parla ainsi à eux :

— Écoutez le dernier propos que vous aurez de moi, car je ne serais pas encore longtemps dans cette chair, je suis appelé vers mon seigneur Jésus, vers celui qui m'a racheté, vers celui qui s'est humilié et fait le plus petit pour nous élever tous jusqu’au moindre, en qui j’ai appris d'espérer. Et s'il a daigné moi indigne m'appeler à la charge qu'il m'a donnée plus tôt, combien puis-je espérer récompense si j’ai servi en vérité ? Il sait bien salarier un chacun selon qu'il a mérité, car il est bon et juste, riche en présents, libéral en grâces, jamais chiche en bienfaits, et à moi-même infirme il a fait de grandes grâces, outre mon mérite. Il est l'auteur des miracles qu’il vous a procurés et que vous devez louanger. Ceux faits par moi ne sont pas venus de ma puissance ou vertu mais je les ai obtenus au nom de Jésus Christ, non commandés, car je ne suis pas le Christ mais un bien petit servant de Jésus Christ, non plus un arbitre, mais un disciple envoyé par lui. Et partant, le cours de ma vie étant parfait, lorsque vous verrez que les hommes auront puissance sur moi et serais mis au supplice, je vous recommande que votre foi ne soit pour autant diminuée, car en cela j’accomplirais la volonté de mon seigneur, et la raison veut m’apprêter à exécuter ce que mon seigneur me commande. Car s’il a reçu la mort pour nous, à plus forte raison ne devons-nous pas craindre la mort de ce corps, comme il lui plait.
Considérez même que cette mort n'est pas proprement mort mais seulement une séparation du corps et de l'esprit, et pourtant je ne demande point que la mort me soit différée. Vous savez bien qu'il est en moi de la différer si je veux, mais je requiers plutôt de mourir afin que j’aille voir ce doux et si miséricordieux seigneur, lequel maitre libéral me donnera salaire des peines des travaux que j'ai endurés.

Après avoir parlé, tous se retirèrent en leurs prisons. Quand l'apôtre Thomas fut en sa prison, il dit :

— Monseigneur Jésus qui a tant souffert pour nous, je te prie de faire refermer les portes comme elles étaient fermées et que les sceaux qui y étaient apposés se remettent dans l'état qu'ils étaient.

L'apôtre ayant laissé les autres, resta donc en la prison. Les femmes ne pouvaient se retenir de pleurer, sachant que le roi Mesdée ne se retiendrait jamais de le faire mourir. Cependant, lorsque saint Thomas s’était approché du lieu pour y être prisonnier, il trouvait les gardes qui débattant entre eux et disputant :

— Hé, d'ou vient cet enchanteur qui a volontiers ouvert les portes de la prison par ce qu'il voulait faire sortir les autres avec lui ? Or, afin qu’il ne nous échappe plus par ses charmes et que les autres ne sortent avec lui, allons faire un récit au roi, pareillement de la reine et du prince Zuzan.

Thomas écoutait tous ces propos, toutefois ne disait mot. Le lendemain de grand matin ils s'en allèrent au roi, requérant que le magicien leur fut ôté et qu'on perdait temps de l'enfermer puisqu’il ouvrait tous lieux clos par enchantement. De plus ils dirent que les portes de la prison avaient été ouvertes et remises comme ils avaient connues, et que la reine avait été le voir avec quelques autres qui l'accompagnaient sans cesse. Entendant ces nouvelles, le roi envoya voir les sceaux qu'il avait faits attachés aux serrures des portes, lesquels on trouva aussi entiers comme quand ils y avaient été mis. Le roi courroucé dit aux gardes qu'ils s'abusaient de dire que Treptie et Mygdoine étaient entrées en la prison, vu que les sceaux n'avaient point été décachetés. Ils soutenaient toujours qu'ils n'avaient rapporté que la vérité.

===

Le roi Mesdée entra en sa chambre et commanda qu'on amena l'apôtre. Il demanda qui il était, libre ou de serve condition. L’apôtre Thomas répondit :

— Je suis serf du seul et unique, sur lequel vous n'avez aucune puissance.

Mesdée lui demanda encore pourquoi il était venu en ce pays et l'apôtre répondit :

— Pour sauver plusieurs personnes.

— Et aussi que cela lui était dû qu'il devait sortir de là par les mains de Mesdée. Alors le roi l'interrogea : qui était son maitre, quel était son nom, et de quel pays il était. À quoi Thomas dit :

— Mon maitre est votre Dieu, Seigneur du ciel et de la terre ! Vous ne pouvez entendre son nom, mais celui qu’il a donné en ce monde est Jésus Christ.

Le roi le menaça afin, disait-il, de purger tout le pays, vu que ses méfaits lui seraient remis que s’il obéissait à son vouloir. L’apôtre lui répondit :

— Ces méfaits s'en iront avec moi, mais soyez assuré qu'ils ne feront pas défaut ici.

Dès lors le roi chercha les moyens de faire mourir Thomas, car il craignait le peuple. D'autant que plusieurs des plus apparents croyaient en Jésus Christ et avaient les oeuvres de l'apôtre en grande admiration. Parquoi pensant d’user de finesse, il sortit de la ville avec saint Thomas, accompagné d'hommes en armes. Le peuple estima qu'il sortit aux champs voir quelque miracle de l'apôtre. Tous le regardèrent passer, pensant qu'il voulut apprendre quelque chose de l'apôtre, que d'autre part l'apôtre voulut lui montrer.

Mais sortis hors la ville d’environ un quart de lieue, le roi le mit entre les mains des 4 hommes d'armes et d'un autre plus grand seigneur, leur commandant de le mener à la prochaine montagne pour le tuer. Cet ordre dit, le roi retourna en ville. Averti de cela, le peuple sortit de la ville, voulant secourir l'apôtre. Ces hommes d'armes l’emmenèrent au lieu de sa passion et il recommanda aux fidèles de garder foi en Jésus Christ et d'observer les oeuvres de charité, et de miséricorde. Il pria Zuzan d'obtenir de ses gardes qu'il put faire sa prière. Il commença à rendre grâces d’avoir été gouverné en ce monde par Jésus Christ, lui qui l’appelait maintenant, lui qui donne secours en danger, consolation en fâcherie, aide au travail, qui lui avait toujours été guide en ce monde. Il dit :

— Seigneur Dieu, Toi qui m'as fait savoir que j’étais Tien. Je n'ai point pris femme pour ne travailler qu'à Toi afin que la condition charnelle ne diminue pas la grâce de ton Temple. Toi qui as retiré mon esprit adonné aux richesses mondaines par Ta grâce et providence divine, pour m'enseigner les biens de ce monde où il y a plus de perte que de gain, et par ce moyen m'as incité d'être ici-bas contenté de pauvreté, à chercher sans cesse les trésors cachés de la Vérité en Jésus Christ accompagnée à toujours des richesses spirituelles, heureux de Tes bienfaits sans en désirer d'autres : j’ai été fait pauvre, souffreteux, étranger, serviteur, en prison, en faim, en soif, en travail, en danger, pour que mon assurance ne périsse pas et que mon espérance ne fut pas confondue. Regarde vers moi Seigneur, car je n'ai pas caché Ton argent mais l'ai mis sur la table et distribué aux argentiers. Étant appelé à Ta table, je m'y suis trouvé pour aller Te revoir à Ton banquet sans chercher d'excuse de nécessité, je n'ai pas préféré la tranche de boeufs, ni besoin de prendre femme - mais étant appelé aux noces, j’ai vêtu ma robe blanche en attendant mon maitre du retour des noces, sans oublier avoir l’huile toute prête. J’ai soigneusement gardé ma maison toute la nuit sans avoir été pillé par les voleurs, j'ai fait le guet à la 1e, 2e et 3e veille pour voir Ton visage et regarder, la nuit passée, la lueur de Ta beauté,j’ai mis des souliers à mes pieds de peur que les plantes d'iceux ne fussent blessées, Je n'ai point remis en vie mon mort (corps), mourant de faim je ne l'ai point rassasié, mais au contraire j'ai châtié celui que tu m'as donné lié et j'ai tué mon prisonnier (désir charnel) pour ne pas délaisser celui dont tu as rendu la liberté, j'ai reçu honte et diffamation en terre dans l’espérance de la récompense au ciel. Si donc Seigneur, je T'ai été fidèle servant, que les larrons ne me sentent point venir pour jeter leurs rets sur moi mais que Ta gloire environne Ton servant à cette fin, qu'étant vêtu d'une telle grâce, les puissances ennemies ne viennent me nuire. Suis-je resté court quand ils voulurent me couper le passage ? Non Seigneur ! Non ils n'ont pas ce pouvoir sur les Tiens mais ils arrêtent ceux qui sont seulement à eux pour les empêchent de passer outre. Viens à mon secours Seigneur, que je passe sans danger. Envoie en vérité Ton servant vers le siège de Ta majesté. Dresse mon chemin et que le démon ne m'épie point : que ses yeux soient aveuglés par Ta Lumière, que sa bouche soit contrainte de se taire, vu qu'il n'a rien trouvé sur moi qu'il puisse dire digne de ses oeuvres !

Ayant fait cette prière, il dit aux hommes d'armes :

— Venez et mettez à exécution l’ordre de celui qui vous a envoyé.

Parquoi, courant tous sur lui, lui percèrent le corps avec leurs lances en plusieurs endroits : il tomba et mourut. Les frères l’ensevelirent avec d’abondantes larmes en un sépulcre royal auquel les rois jusqu’alors avaient été ensevelis ; ils l'embaumèrent richement et l’enveloppèrent de linges de grands prix. Peu après, l'apôtre apparut à Siforat et à Zuzan, lesquels ne voulaient pas retourner à la ville, avaient été tout le jour ainsi assis près du tombeau. Il leur dit :

— Pourquoi demeurez-vous ici, pensant me garder ? Je ne suis plus là, je suis monté là-haut et déjà ai reçu tout ce que j'avais espéré. Levez-vous et partez d'ici : vous viendrez avec moi dans peu de temps.

Cependant, la reine Treptie et Mygdoine furent grandement tourmentées par le roi Mesdée et Charisie ; toutefois ils ne purent faire sans qu'elles veuillent condescendre à leurs vouloirs. Comme elles étaient en peine, l'apôtre leur apparut et dit :

— Notre seigneur Jésus Christ vous donnera secours : gardez-vous de tomber en faute.

Ayant sollicité leurs femmes par tous moyens, Mesdée et Charisie virent qu’ils travaillaient en vain et les laissèrent vivre comme elles voulurent. Depuis la congrégation des frères se faisait en grande joie avec les disciples Siforat et Zuzan : cette compagnie de fidèles fut souvent secourue par notre seigneur, et chaque jour la foi prenait grand accroissement.

Il advint peu après qu'un fils du roi Mesdée fut possédé du démon et ne trouva personne qui pu le guérir. Aussi le roi délibéra d'aller sur le lieu du supplice de l'apôtre pour ouvrir sa tombe et retirer des ossements à pendre au col et aux bras de son fils, espérant par cela qu’il serait guéri. En montant la montagne, saint Thomas se révéla à lui et dit :

— Tu n'as pas voulu croire aux vivants mais maintenant tu crois aux morts ! N'aie pas peur, notre seigneur Jésus Christ aura pitié de toi par sa bonté accoutumée et te fera participant des entrailles de sa miséricorde.

Mesdée ouvrit le sépulcre et ne put trouver les os puisqu'auparavant les frères avaient recueilli les saintes reliques et les por-tèrent à la ville. Toutefois le roi prit ce qu'il trouva de la terre, sur laquelle les reliques de l’apôtre avaient reposées ; il l’attacha à son fils et dit ces mots :

— Je crois maintenant en toi Jésus Christ depuis que cette infection qui transporte les esprits des hommes, et m’empêchait d’approcher de toi, s'est éloignée de moi !

Aussitôt son fils fut guéri. Il y eut grande réjouissance entre les frères à cause de la conversion du roi. Au roi céleste Jésus Christ et à Dieu, honneur et gloire aux siècles immortels !


THOMAS À CANDACE | Acts of Thomas - Conflict of the Apostles, Malan 1871

Thomas prêcha aux parthes (perses), mèdes, et indiens ; il baptisa la fille d’un roi indien qui l’a fait transpercer à mort. Haban le marchant emporta son corps à Édesse (située près de la rivière Euphrate*) mais certains disent qu’il fut enterré à Mahluph en Inde. ** Il est allé annoncer en Égypte, s’est dirigé en Arabie (nord) baptiser les rois mages, il envoya un de ses disciples vers Thaddée pour qu’il se rende auprès du roi Abgare ; il alla jusqu'en Bactriane (Afgha-nistan, Tadjikistan, Ouzbékistan), Chine, montagnes du Tibet et frontières de la Russie ; de là il partit assister à la mort résurrection de la Vierge ; de la Palestine il traversa l'Italie, en partie l'Allemagne, la Suisse, et la France ; il se dirigea vers l'Afrique, longea le royaume de Judith en Abyssinie et parcourut l'Ethiopie ; Thomas alla ensuite à Socotora, aux Indes et à Méliapour, où un ange le tira de prison ; il traversa le continent indien ; il parcourut en partie la Chine jusqu'au nord de l'Asie qui est maintenant à la Russie ; il se dirigea vers l'île du nord du Japon où sont des montagnes énormes. Emmerich tome 6 (chap.30). * Martyrology of Oengus the Culdee (July 3, p.167), Stokes 1905. ** The Book of the Cave of Treasures (p.254), Ephrem Syrus, trad. Budge 1927

Comme il approchait d’environ 3 km, il se mit un peu en retrait de la route et vit étendu mort un jeune de bel aspect, et se dit, Seigneur, pour quelle raison m’as-tu amené ici voir cette surprise ici ? Que ta volonté se fasse sur cela puisque tu m’as envoyé. Puis il pria :

— O seigneur, toi le juge des vivants et des morts, de ceux qui n’ont pas encore été, tu es seigneur et juge, non homme de chair ou esprit de mort. À toi seigneur et juge, je fais appel à cette heure pour montrer ta gloire sur ce jeune étendu là pour qu’il retourne à ses compagnons !

Thomas leur dit :

— Cet acte n’est pas un hasard, mais un ennemi l’a fait, .

Ayant dit cela, un serpent sortit sa tête sous une pierre et frappa le sol de sa queue en sifflant bruyamment.

— Je veux disputer celui-ci en ta présence puisque je sais que tu es venu détruire mes agissements, dit-il à l’apôtre.

— Parle !

— Il y avait une belle femme au milieu d’un jardin que j’aimais surveiller et suivre, dit le serpent, mais je rencontrais ce jeune avoir relation avec elle et autres. Je ne le tuerais pas pour l’instant mais je le garderais jusqu’à ce que je le frappe et le tue. À travers ce que je sais, j’ai découvert que tu es le frère jumeau de Christ, l’Esprit que j’ai toujours tenté d’affaiblir.

— De quelle semence es-tu et quelle parenté ?

— De descendance de l’oppresseur et de l’oppressé, lui dit la bête rampante et hostile. Le frère de ceux qui sont placés contre Dieu. Fils de celui assis sur le siège pour lier ensemble tous ceux qui empruntent de l’usurier ; fils de celui qui régalent les ivrognes, et de celui qui sortit de la mer dont la queue est fixée dans sa bouche ; de celui qui était dans la plus profonde portion du Jardin d’Éden qui vint vers Ève et lui parla comme mon père m’ordonna ; de celui qui dit à Caïn de tuer son frère, et pour ma cause la terre fait pousser épines et chardons ; de celui qui envoya les anges d’en haut, les emprisonnant par la convoitise des femmes, que d’eux naissent des enfants sur la terre en lesquels je fais ma volonté ; de celui qui endurcit le coeur de pharoh pour mettre à mort les enfants d’Israel, les écraser de travaux sous le joug d’esclave ; de celui qui égara un grand nombre dans le désert pour faire une image gravée ; de celui qui fit irrité Hérode, qui invita Caiphas au mensonge en envoyant Jésus vers Pilate ; de celui qui trompa Judas pour trahir Jésus à mort ; de celui qui commanda la froideur des profondeurs sur le Fils de Dieu par laquelle il se contracta ; un proche de celui qui vint de l’est à qui pouvoir fut donné de faire ce qu’il souhaitait sur la terre !

Ce serpent parla ainsi aux oreilles de tous les gens. L’apôtre répondit :

— Reste tranquille à présent ! À toi savant des bassesses je te dis, ton jour de damnation est venu : que ta langue soit réprouvée, ne parle plus pour faire entendre tes discours ! Je t’ordonne dans le nom du seigneur Jésus Christ qui est depuis la fondation du monde, et sera dans tous les âges pour la cause des élus : reprends le venin qui tu as mis dans cet homme et garde-le !

— Voici venu le temps de la destruction comme tu as dit ! Mais pour quelle raison me fais-tu reprendre mon venin que j’ai jeté sur cet homme ? Car je vais mourir avant mon temps, dit le serpent, comme mon père qui a jeté son venin pour agir dans le monde, vint aussi son jour de damnation.

— Montre-moi maintenant le venin que ton père a jeté dans le monde !

En présence des gens, le serpent mit sa gueule dans la blessure et retira le venin. Le teint du jeune homme changea aussitôt du violet au blanc, il revint à lui et bondit pour embrasser les pieds de l’apôtre. Après avoir retiré le venin le serpent gonfla et mourut en éclatant. Quand le fiel de son venin se déversa, le sol se fissura et le serpent tomba dans le sol. L’apôtre dit au roi et au peuple :

— Amener des ouvriers et creuser cet endroit pour fonder une maison bien bâtie pour loger les étrangers.

— J’ai fait le mal… dit le jeune homme à l’apôtre. Verse en moi ton pouvoir caché en toi comme j’ai vu cet homme debout près de toi te dire sans cesse : — Montre-nous les miracles que tu fais pour recevoir une récompense pour nous, car beaucoup vivront, et que cela te soit repos et Lumière à toujours avec le Fils de Dieu ! Je suis allé des ténèbres à la lumière, sans effort ni difficulté, arraché de l’esclavage du monde, je suis libéré de celui qui m’avait rempli d’amertume pour mal agir, en moi j’ai renoncé à l’image née de ces ténèbres qui me poussait à commettre le péché. Toi qui m’a ramené à la vie lorsque la mort m’avait pris, qui m’as mis sous ta protection, c’est pour le bien que tu es venu chez nous m’apprendre de bonnes choses ! Désormais j’ai trouvé celui qui m’éclaire qui est, comme toi, étranger et parent, un libérateur : il va ouvrir nos yeux et verser en nous la connaissance du juste pour que ceux qui l’écoutent apprennent à avoir honte à cause de ce qu’ils ont fait pour se repentir. Quant à moi, je vois maintenant que cet acte béni est fait avec vérité, ce dont on n’est pas honteux. J’ai trouvé celui qui me fera du bien et me détournera de tout le mal. Je suis venu vers celui qui est vraiment fils et parent, un conseiller : comme un brouillard disparaît, ainsi il va mettre la Lumière sur le monde pour guérir mes plaies et mes coups ! Homme de Dieu, je te demande de me montrer cet homme encore ! Je veux lui plaire pour entendre encore sa voix merveilleuse qui n’a pas été créée, qu’on ne peut retenir d’agir et qui fait parler le corps.

— Tu es maintenant libéré, crois en ce qu’il a dit si tu comprends, répondit l’apôtre. Celui qui travaille en toi entend ton amour et ton désir de le voir pour être à toujours avec lui : ainsi tu seras dans son repos, vivant dans sa joie. Si tu ne prétends pas faussement demeurer en lui, ni retourner à ton ancien mode de vie, ou ne pas faire du bien, voici qu’il t’a montré sa bonté et son baptême de Lumière ! Non dans la présente vie qui meurt mais dans la vie à venir, je te dis que tu retourneras à lui qui est vie, de qui vient cette vie éternelle, alors tu pourras dire, je suis sauvé. Il nous a dit avoir préparé pour les âmes qui croient en lui des richesses qui ne sont pas de ce monde, ce que nous cherchons et annonçons par cette grande Lumière qui m’a été donnée. Il a dit de ceux qui portent des vêtements riches, qui vivent dans les maisons des rois, parmi ceux qui mangent de somptueux repas, combien il est difficile à un riche d’entrer dans le Royaume céleste ! Nous avons reçu l’ordre de nous abstenir des besoins de ce monde ivre, et de ne pas nous préoccuper du manger, ni du boire ou du vêtement pour notre corps. Parce que l’âme est plus importante que la nourriture et le vêtement, la facilité ou l’inaction du corps sera appelé en jugement. Pense en toi-même que ce qui est plus important que le monde vient de Dieu : les saints anges, les vigiles, la joie de vivre, le véritable vin, le vêtement éternel qui ne s’use pas, ni ne vieillit ; ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, que l’oeil n’a jamais vu, ni l’oreille entendue, ni venu au coeur de l’homme : c’est cela que nous cherchons et annonçons ! Crois toi aussi afin que tu vives, mets ton espérance en celui qui ne veut aucun présent pour te guérir, d’offrande ou de sacrifice qu’il n’a pas demandé ! Mets en lui ta confiance et il ne te repoussera pas, il ne t’abandonnera pas à toi-même et ne te quittera pas depuis que sa bonté qu’il porte envers toi t’environne pour l’aimer : pour cette raison il ne te laissera pas, ni ne t’abandonnera, pour que tu ne te détournes pas de lui.

Tandis que l’apôtre parlait au jeune homme, beaucoup de personnes vinrent vers lui. Il parla à tous. Et parce qu’ils devaient lever leur tête pour le voir, ils le placèrent à un endroit plus haut. Il leur dit :

— Vous savez maintenant que je suis un homme comme vous quand vous m’avez un peu soulevé pour me voir. Vous qui désirez croire en Christ et devenir un frère pour lui, qui habite en haut mais voit dans les profondeurs sans être vu : vous pourrez le voir, mais d’abord abstenez vos âmes : des conversations, d’agissements qui ne profitent pas, d’affections destructrices, de dépenses aux biens qui s’usent et aux vêtements qui vieillissent, ainsi que de votre propre chair qui putréfie, car toute chair dépérit et devient poussière pour retourner à la terre d’où elle vient. Croyez seulement en Dieu et soyez baptisés dans le nom de Jésus, le seigneur que nous annonçons pour qu’il devienne votre espérance de vie pour l’éternité et votre guide pour traverser les agitations de cette mer et les cruautés de cette terre, jusqu’à son havre de repos.
Il sera pour vous comme une source d’eau vive dans une terre asséchée.
Il sera pour vous un bon soutien dans chaque endroit.
Il sera pour la paix de votre âme et la guérison de votre corps !

Les gens rassemblés en foule pleurèrent en écoutant l’apôtre. On lui dit :

— Nous ne pouvons de nous-mêmes dire être au Dieu que tu annonces à cause de nos habitudes de vie, car il nous est étranger. Mais s’il a pitié de nous et nous fait miséricorde pour pardonner le mal de nos anciennes conversations, s’il ne se souviendra plus de tout le mal que nous avons fait avant et que nous serons dans son amour en gardant ces ordres, nous pratiquerons alors sa loi à l’extrême.

— Il ne se souviendra, ni ne rappellera contre vous le mal que vous avez fait en vivant dans le mensonge. Il ne regardera plus vos anciennes fautes.

L’apôtre parlait avec les gens lorsque le poulain d’un âne s’avança pour ouvrir la bouche et dire :

— Apôtre du Plus-haut rempli de la parole de Dieu et servant du seigneur Jésus Christ !
Toi qui sais les choses cachées, qui es devenu le servant du Fils de Dieu dans la joie de servir, racheté à grand prix, semblable à la grande race ! Toi qui es son élu afin d’assujettir l’ennemi et nous sauver des habitudes de vie du grand nombre des habitants de Candace ! Tu es venu chez de mauvais hommes… Par la guidance du Seigneur, retourne maintenant à ton Seigneur Dieu qui t’a envoyé : monte sur moi et repose-toi maintenant jusqu’à ce que tu arrives à la ville.

— Jésus, dit l’apôtre, toi qui fais miséricorde à qui tu veux, qui donnes patience aux parfaits et pouvoir aux animaux eux-mêmes pour dire des mystères et se révéler notre secours contre la mort ! Nourricier envers ceux qui nous reçoivent et nous donnent répit du travail physique, sauveur de nos âmes, source d’eau pure, fontaine infaillible. Toi que rien ne peut défier, qui as pitié de tes servants et les soutiens à combattre contre le monde pour ta cause, toi qui mets l’ennemi au combat et l’éloignes de notre cause par de nombreux combats - saint conquérant glorieux qui donne joie à tes choisis - qui mets au combat et triomphes du loup pour délivrer tes brebis ! Nous te louangeons, nous te confessons avec ton Père invisible, avec l’Esprit qui donne vie, car tu es juste dans tous les âges !

Certains qui se tenaient là en attente plaisantèrent en le voyant, disant :

— Que répond-t-il à l’âne, là debout à regarder le ciel pendant des heures !

Et Thomas dit à l’âne :

— Qui es-tu et que deviendras-tu ? Ce qui est sorti de ta bouche est terriblement grand et merveilleux mystère…

— Je suis un parent de naissance de celui qui a servi Balaam, son maitre et seigneur, répondit l’âne, et maintenant je suis envoyé pour te donner du répit quand tu monteras sur moi.

L’apôtre crut avec son coeur et dit :

— Tu es ma portion qui vient à moi dans ma difficulté !

— Monte ! Dit alors l’âne. Partons maintenant que je suis venu.

L’apôtre s’avança pour monter sur l’âne qui le porta, et lui demanda d’offrir ses voeux pour être béni de lui. Comme l’âne allait avec l’apôtre, certains se mirent en avant, d’autre en arrière, marchant ensemble pour voir la fin, comment l’apôtre renverrait l’âne. Arrivé aux portes de la ville, il descendit de l’âne et lui dit :

— Va et prends garde à tes allées et venues !

Tout d’un coup, cet âne tomba devant l’apôtre et mourut. Tous ceux qui étaient présents tremblèrent en disant :

— Nous te prions, relève-le, relève-le en vie…

L’apôtre leur répondit :

— Par le pouvoir du seigneur Jésus Christ je le relèverais si je pouvais, ou lui aurait dit la parole pour l’empêcher de mourir, mais sa volonté n’était pas de vivre plus longtemps.



ÉVANGILE SELON THOMAS

The Gospel According to Thomas, M.R. James 1924, 1983 | Complete Gospels: Annotated Scholars Version, transl. Patterson - Meyer, Miller 1992

Suivi de l’Évangile selon Marie de Magdala (extrait)

Voici les paroles secrètes prononcées du vivant de Jésus que Thomas a rapportées :

  1. Celui qui découvre l’interprétation de ces paroles ne goûtera pas la mort.

  2. Si vos chefs vous disent : Regardez, le royaume est dans le ciel ! Alors les oiseaux du ciel vous précèderont. S’ils vous disent : Il est dans la mer ! Alors le poisson vous précèdera. Plutôt, le royaume est en vous et il est hors de vous.

  3. Lorsque vous saurez en vous-même, alors vous vous reconnaîtrez, vous comprendrez que vous êtes enfants du père vivant. Mais si vous ne vous savez pas en vous-même, alors vous vivez en pauvreté et vous êtes la pauvreté.

  4. Une personne âgée en jours n’hésitera pas d’interroger un petit enfant de sept jours sur l’endroit de la vie, et cette personne vivra.

  5. Pour beaucoup le premier sera dernier et deviendra un seul.

  6. Connais ce qui est devant ta face et ce qui est caché de toi se révèlera à toi. Car il n’y a rien de caché qui ne sera révélé.

  7. Ne mentez pas et ne faites pas ce que vous haïssez, parce que toutes choses sont révélées devant le ciel. Après tout, il n’y a rien de caché qui ne sera révélé et il n’y a rien de camouflé qui restera dissimulé.

  8. Chanceux est le lion que l’humain mangera afin que le lion devienne humain. Et insensé est l’humain que le lion mangera et le lion deviendra quand même humain.

  9. La personne est comme un pêcheur sage qui jette son filet dans la mer et le tire de la mer plein de petits poissons. Parmi eux, le sage pêcheur découvre un beau gros poisson. Il rejette à la mer tous les petits poissons et choisit aisément le gros poisson. Quiconque ici avec deux bonnes oreilles ferait mieux d’écouter !

  10. Voyez, le semeur sortit, prit une main pleine et en dispersa. Certaines tombèrent sur la route et les oiseaux vinrent et les collectèrent. D’autres tombèrent sur le roc et ne prirent pas racine dans le sol et ne produisirent pas de tête de grain. D’autres tombèrent sur les épines et ils étouffèrent les semences et les vers les mangèrent. Et d’autres tombèrent dans le bon sol et ils produisirent une bonne récolte ; ils moissonnèrent 60 par mesure et 120 par mesure.

  11. J’ai jeté du feu sur le monde et regardez, je le garde jusqu’à ce qu’il enflamme. Ce ciel passera et celui au-dessus de lui passera.

  12. La mort n’est pas vivante et le vivant ne mourra pas. Durant les jours que vous mangiez ce qui est mort, vous l’avez rendu vivant.

  13. Si vous êtes dans la lumière, que ferez-vous ? Le jour que vous étiez un, vous êtes devenus deux. Mais quand vous devenez deux, que ferez-vous ?

  14. Peu importe où vous êtes, vous avez à aller vers Johan le juste pour qui l’intérêt du ciel et de la terre vint à être.

  15. Comparez-moi à quelque chose et dites-moi ce que je suis ? Thomas lui dit ‘Professeur, ma bouche est totalement incapable de dire ce que tu es’. Je ne suis pas votre professeur.

  16. Parce que vous avez bu, vous êtes devenus grisés de la frétillante agitation que j’ai répandue.

  17. Ceux qui cherchent ne devraient pas arrêter de chercher jusqu’à qu’ils trouvent. S’ils trouvent, ils seront dérangés. S’ils sont dérangés, ils seront émerveillés et règneront sur tout.

  18. Il dit à ses disciples : Si vous jeûnez vous apporterez le péché sur vous-même ; et si vous priez vous serez condamnés ; et si vous donnez charité vous endommagerez vos esprits.

  19. Dans quelque région que vous irez marchant dans la campagne, quand les gens vous feront entrer, mangez ce qu’ils vous servent et guérissez le malade parmi eux. Après tout, ce qui entre dans votre bouche ne vous corrompra pas, c’est ce qui sort de votre bouche qui vous corrompt.

  20. Quand vous verrez celui qui n’est pas né de femme, tombez sur vos faces et vénérez : celui-là est votre père.

  21. Peut-être les gens pensent-ils que je suis venu pour répandre la paix sur le monde. Ils ne savent pas que je suis venu répandre des conflits sur terre ; le feu, l’épée, la guerre.

  22. Lorsqu’il y aura 5 dans une maison, il y aura 3 contre 2 et 2 contre 3 ; père contre fils et fils contre père, et ils se tiendront seuls.

  23. Je vous donnerai ce qu’aucun oeil n’a vu, ce qu’aucune oreille n’a entendu, ce qu’aucune main n’a touché, ce qui n’a pas été soulevé dans le coeur humain.

  24. Avez-vous trouvé le commencement pour que vous cherchiez la fin ? Vous verrez la fin sera là où est le commencement. Félicitations à celui qui se tient au commencement, celui-là connaîtra la fin et ne goûtera pas la mort. Félicitations à celui qui a pris existence avant de prendre existence.

  25. Si vous devenez mes disciples et prêtez attention à mes dires, ces pierres vous serviront.

  26. Car il y a 5 arbres au paradis pour vous, ils ne changent pas, été ou hiver, et leurs feuilles ne tombent pas ; quiconque les connaît ne goûtera pas la mort.

  27. Le royaume est comme une semence de moutarde, la plus petite des semences, mais quand elle tombe sur un sol préparé, cela produit une grande plante et devient un abri pour les oiseaux du ciel.

  28. Les disciples sont comme des petits enfants vivant dans un champ qui n’est pas le leur. Quand les propriétaires du champ viendront, ils diront : Rendez-nous notre champ ! Ils enlèvent leurs vêtements devant eux afin de leur rendre, et ils leur retournent leur champ. Pour cette raison je dis, si les propriétaires d’une maison savent qu’un voleur va venir, ils seront sur leur garde avant que le voleur arrive et ne laisseront pas le voleur enfreindre leur maison et voler leurs possessions. Comme pour vous alors, soyez sur vos gardes contre le monde. Préparez-vous avec grande force, ainsi les voleurs ne trouveront pas le moyen de vous abuser. Car le trouble que vous anticipez viendra. Faites qu’une personne parmi vous comprenne.

  29. Quand la moisson est mature, on vient vite portant une fauche et la moissonne. Quiconque ici avec deux bonnes oreilles ferait mieux d’écouter !

  30. Ces bébés nourrissons sont comme ceux qui entrent dans le royaume.

  31. Quand de deux vous faites un et quand de l’intérieur vous faites l’extérieur et l’extérieur comme l’intérieur, et le haut comme le bas; et quand vous faites du mâle et la femelle en un seul, ainsi le mâle ne sera pas mâle ni la femelle être femelle; quand vous faites des yeux à la place d’un oeil, une main à la place d’une main, un pied à la place d’un pied, une image à la place d’une image, alors vous entrerez.

  32. Je vous choisirai, un sur mille et deux sur dix mille, et ils se tiendront comme un seul. Quiconque ici avec deux oreilles ferait mieux d’écouter !

  33. Il y a de la lumière dans une personne de lumière et cela brille sur le monde entier. Si cela ne brille pas, il fait sombre.

  34. Aimez vos amis comme votre propre âme, protégez-les comme la pupille de votre oeil.

  35. Tu vois le flocon dans l’oeil de ton ami, mais tu ne vois pas le bois dans ton propre oeil. Quand tu ôteras le bois dans ton propre oeil, alors tu verras assez bien pour retirer le flocon de l’oeil de ton ami.

  36. Si tu ne jeûnes pas le monde, tu ne trouveras pas le royaume.

  37. Si tu n’observes pas le sabbat comme un sabbat, tu ne verras pas le père.

  38. J’ai pris ma position au milieu du monde et en chair je leur apparais. Je les ai tous trouvés saouls et je n’ai trouvé aucun d’eux assoiffés. Mon âme souffre pour les enfants de l’humanité, car ils sont aveugles dans leurs coeurs et ne voient pas, car ils sont venus dans le monde vides et ils cherchent aussi à partir du monde vides. Mais pendant ce temps ils sont saouls. Quand ils se secoueront de leur vin, alors ils changeront leurs voies.

  39. Si la chair venait à être grâce à l’esprit cela est merveille ; mais si l’esprit venait à être grâce au corps cela est merveille des merveilles : je m’émerveille encore comment cette grande richesse est venue habiter dans cette pauvreté.

  40. Là où sont trois êtres célestes ; ils sont divins. Là où sont deux ou un, je suis avec celui-là.

  41. Aucun prophète n’est bienvenu dans sa propre ville. Les docteurs ne guérissent pas ceux qui les connaissent.

  42. Une ville construite sur une montagne haute et fortifiée ne peut tomber ; ni ne peux être cachée.

  43. Ce que vous entendrez dans votre oreille, ce de l’autre oreille provient du haut de vos têtes.

  44. Après tout, personne n’allume une lampe et la met sous un panier, ni la met dans un lieu caché. Plutôt, il la met sur un pied de lampe afin que tous ceux qui vont et viennent voient sa lumière.

  45. Si une personne aveugle conduit une personne aveugle, tous deux tomberont dans un trou.

  46. Un ne peut entrer dans la maison d’une forte personne et la lui prendre de force sans lier ses mains. Alors l’un peut piller sa maison.

  47. Ne vous préoccupez pas du matin au soir et du soir au matin de ce que vous porterez. Quand tu te déshabilles sans être éhonté et tu prends tes vêtements et les mets sous tes pieds comme des petits enfants et les aplatis, alors tu verras le fils de celui qui vit et tu ne seras pas effrayé.

  48. Souvent vous avez désiré entendre ces paroles que je vous dis et vous n’aviez personne d’autre de qui les entendre. Il y aura des jours que vous me chercherez et vous ne me trouverez pas.

  49. Les pharisiens et les diplômés ont pris les clefs de la connaissance et les ont cachées. Ils ne sont pas entrés, ni autorisés ceux qui voulaient entrer à le faire. Comme pour toi, sois prompt comme les serpents et simple comme les colombes.

  50. Un vignoble a été planté à l’écart du père, depuis il n’est pas fort ; il sera détaché par ses racines et périra. Quiconque a quelque chose en main lui sera donné plus, et quiconque n’a rien sera démis du peu qu’il a.

  51. Soyez passants.

  52. Vous ne comprenez pas qui je suis par ce que je vous dis. Plutôt vous êtes devenus comme les Judéens, car ils aiment l’arbre mais détestent son fruit ou ils aiment le fruit mais détestent l’arbre. Quiconque blasphème contre le père sera pardonné, et quiconque blasphème contre le fils sera pardonné, mais quiconque blasphème contre le saint esprit ne sera pardonné ni sur terre ou dans le ciel.

  53. Les raisins ne sont pas récoltés des arbres épineux, ni les figues cueillis des chardons, parce qu’ils ne produisent aucun fruit. Les bonnes personnes produisent du bon de ce qu’elles ont préservé. Les mauvaises personnes produisent du mal de la méchanceté qu’elles ont accumulée dans leurs coeurs et disent de mauvaises choses. De l’excès du coeur elles produisent du mal.

  54. D’Adam à Johan l’immergeur, parmi ceux nés de femmes, personne n’est aussi grand que Johan l’immergeur dont ses yeux ne pouvaient pas être détourné. Mais j’ai dit que quiconque parmi vous devient un enfant reconnaîtra le royaume et deviendra plus grand que Johan.

  55. Une personne ne peut monter deux chevaux ou tendre deux arcs. Et un esclave ne peut servir deux maîtres, sinon cet esclave honorerait l’un et offenserait l’autre.

  56. Personne ne boit du vin âgé et aussitôt vouloir boire du vin jeune. Le vin jeune n’est pas versé dans de vieilles outres ou elles peuvent percer, et le vin âgé n’est pas versé dans une outre neuve ou il peut se gâcher.

  57. Si deux font la paix l’un avec l’autre dans une maison, ils diront à la montagne : Déplace-toi de là ! Et elle bougera.

  58. Félicitations à ceux qui sont seuls et choisis, car vous trouverez le royaume ; car vous venez de là et vous retournerez là encore.

  59. S’ils vous disent : D’où venez-vous ? Dites-leur : Nous sommes venus de la lumière, de l’endroit où la lumière vint à être par elle-même, établie et apparue à leur image.

  60. S’ils vous disent : Est-ce vous ? Dites : Nous sommes ses enfants et nous sommes les élus du père vivant. S’ils vous demandent : Quelle est la preuve du père en vous ? Dites-leur : C’est mouvant et repos.

  61. Ce que vous cherchez en avant est venu, mais vous ne le savez pas. Vous avez ignoré celui qui vit, qui est en votre présence, et avez parlé de la mort.

  62. Si la circoncision était utile, leur père produirait des enfants déjà circoncis dans leur mère. Plutôt, la vraie circoncision en esprit est devenue profitable en tout aspect.

  63. Félicitations aux pauvres, car à vous revient le royaume du ciel.

  64. Quiconque ne hait père et mère ne peut être mon disciple, et qui ne hait ses frères et soeurs et porte la potence comme je fais n’est pas digne de moi.

  65. Quiconque est venu pour connaître le monde a découvert une carcasse, et qui a découvert une carcasse, de cette personne le monde n’est pas digne.

  66. Le royaume du père est comme une personne qui a une semence. Son ennemi vint durant la nuit et sema des graines parmi la bonne semence. La personne ne laissa pas les travailleurs retirer les graines mais leur dit : Non, autrement vous pourriez retirer les graines et avec elles retirer le blé, car au jour de la récolte, les graines seront évidentes et seront retirées et brûlées.

  67. Félicitations à la personne qui a besogné et a trouvé vie.

  68. Regarde vers celui qui vit aussi longtemps que tu vivras sinon tu pourrais mourir et essayer de voir alors celui qui vit, tu seras incapable de voir.

  69. Cette personne…autour de l’agneau. Il ne le mangera pas tandis qu’il est vivant, mais seulement après qu’il l’aura tué et que ce soit devenu une carcasse. Autrement il ne peut faire cela. Ainsi aussi pour vous, cherchez pour vous-même un endroit de repos ou vous deviendrez une carcasse et serez mangés.

  70. Deux se reposeront sur une couche ; un mourra, un vivra.

  71. Je suis celui qui vient de ce qui est entier. Je suis autorisé quant aux choses de mon père. Je suis votre disciple. Pour cette raison je dis : Si un est entier un sera rempli de lumière, mais si un est divisé un sera rempli avec ténèbres.

  72. Je révèle mes mystères à ceux de mystères. Ne laissez pas votre main gauche savoir ce que fait votre main droite.

  73. Il y avait une personne riche qui avait une grande affaire d’argent qui dit : J’investirai mon argent pour que je puisse semer, récolter, planter et remplir mes entrepôts de produits afin que je ne manque de rien. Ce sont ces choses qu’il pensait dans son coeur, mais cette nuit-là il mourut. Quiconque ici avec deux oreilles ferait mieux d’écouter !

  74. Une personne recevait des invités. Quand il avait préparé le banquet, il envoya son esclave pour convier les invités. L’esclave vint au premier et dit à celui-ci : Mon maître t’invite ! Celui-là dit : Certains commerçants me doivent de l’argent ; ils viennent à moi ce soir, je dois aller et leur donner des instructions. Veuillez m’excuser pour le dîner ! L’esclave alla à l’autre et dit à celui-ci : Mon maître t’a invité. Et celui-là dit à l’esclave : J’ai acheté une maison et je suis appelé à l’extérieur pour une journée ; je n’aurais pas le temps ! L’esclave vint à l’autre et dit à celui-ci : Mon maître te convie. Celui-ci dit à l’esclave : Mon ami va se marier et j’arrange le banquet ; je ne serais pas capable de venir, veuillez m’excuser pour le dîner ! L’esclave alla vers un autre et dit à celui-ci : Mon maître te convie. Celui-ci dit à l’esclave : J’ai acheté un domaine et je vais aller prendre le loyer ; je ne serais pas capable de venir, veuillez m’excuser ! L’esclave s’en retourna et dit à son maître : Ceux que tu as invités au dîner ont demandé d’être excusés. Le maître dit à son esclave : Va dehors dans les rues et ramène qui tu trouveras pour l’avoir au dîner. Acheteurs et marchands n'accéderont pas aux places de mon père.

  75. Une personne possédait un vignoble et le louait à plusieurs fermiers afin qu’ils le travaillent et qu’il collecte sa moisson d’eux. Il envoya son esclave pour que les fermiers lui donnent la moisson du vignoble. Ils le prirent, le battirent et le tuèrent presque, et l’esclave s’en retourna et parla à son maître. Son maître se dit : Peut-être qu’il ne les connaît pas. Il envoya un autre esclave et les fermiers le battirent celui-là aussi. Alors le maître envoya son fils et dit : Peut- être montreront-ils à mon fils certain respect. Parce que les fermiers savaient qu’il était l’héritier du vignoble, ils le saisirent et le tuèrent. Quiconque ici avec deux oreilles ferait mieux d’écouter ! Montrez-moi la pierre que les constructeurs ont rejetée, qui est la pierre angulaire.

  76. Ceux qui connaissent tout mais sont manquants en eux-mêmes, sont complètement manquants.

  77. Félicitations à vous quand vous êtes haïs et persécutés, et aucun lieu ne sera trouvé n’importe où vous avez été persécuté. Félicitations à ceux qui ont été persécuté dans leurs coeurs ; ils sont ceux qui sont véritablement venus connaître le père. Félicitations à ceux qui vont affamés ; afin que l’estomac de celui qui est en manque soit rempli.

  78. Si tu affermis ce qui est en toi, ce que tu as te sauvera. Si tu n’as pas cela en toi, ce que tu n’as pas en toi te tue. Je détruirai maison et pas un ne pourra la construire.

  79. On lui dit : Dis à mes frères de diviser les possessions de mon père avec moi. Il dit à cette personne : Monsieur, qui m’a fait un diviseur ? Il se tourna vers ses disciples et leur dit : Je ne suis pas un diviseur, n’est-ce pas ?

  80. La moisson est large mais les travailleurs sont peu, alors suppliez le patron de la récolte d’envoyer des travailleurs aux champs.

  81. Il dit : Seigneur, il y en a beaucoup autour de l’abreuvoir, mais il n’y a rien dans le puits. Il y en a beaucoup debout à la porte, mais ceux qui sont seuls entreront dans la salle nuptiale.

  82. Le royaume du père est comme un marchand qui avait une provision de marchandise et qui trouva une perle. Ce marchand était prudent ; il vendit la marchandise et acheta l’unique perle pour lui seul. Ainsi pour vous, recherchez son trésor qui est infaillible, qui est durable, qu’aucune bouche vienne à manger et qu’aucun vers détruit.

  83. Je suis la lumière qui est sur toutes choses. Je suis tout ; de moi tout se constituait et vers moi tout aboutissait.

  84. Rompt une pièce de bois, je suis là. Soulève la pierre et tu me trouveras là.

  85. Pourquoi êtes-vous sortis dans la campagne pour voir un roseau secoué par le vent ? Et pour voir une personne habillée avec de souples habits, de ceux des gouverneurs et de vos puissants ? Ils sont habillés de souples habits et ils ne peuvent comprendre la vérité.

  86. Chanceux sont ceux qui ont entendu la parole du père et ont véritablement conservé cela. Car il y aura des jours que vous direz : Chanceux est le ventre qui n’a pas conçu et les seins qui n’ont pas donné du lait.

  87. Quiconque est venu pour connaître le monde a découvert le corps, et quiconque a découvert le corps, de celui-là le monde n’est pas digne.

  88. Laissez celui qui est devenu fort régner, et laissez celui qui a du pouvoir renoncer. Quiconque est près de moi est près du feu et quiconque est loin de moi est loin du royaume.

  89. Les images sont visibles aux gens, mais la lumière en eux est cachée dans l’image de la lumière du père ; il sera révélé, mais son image est dissimulée par sa lumière.

  90. Quand vous voyez votre ressemblance, vous êtes heureux. Mais quand vous découvrez que vos images vinrent au monde avant vous et qui jamais ne meurent ni ne deviennent visibles, comment pourrez-vous le supporter !

  91. Adam provenait d’un grand pouvoir et d’une grande force mais il n’était pas digne de vous, car digne il aurait été, pas mort.

  92. Les oiseaux ont leurs nids, mais les êtres humains n’ont pas d’endroit pour s’étendre et reposer.

  93. Comme est misérable le corps qui dépend d’un corps, et comme est misérable l’âme qui dépend de ces deux.

  94. Les messagers et les prophètes viendront à vous vous donner ce qui vous revient. Vous en retour, donnez-leur ce que vous avez et dites en vous-même : Quand viendront-ils prendre ce qui leur revient ?

  95. Pourquoi lavez-vous l’extérieur de la coupe ? Ne comprenez-vous pas que celui qui forma l’intérieur est aussi celui qui forma l’extérieur.

  96. Venez à moi, car mon joug est confortable et ma seigneurie est douce et vous trouverez du repos pour vous-même.

  97. Vous examinez la face du ciel et de la terre mais vous n’êtes pas venus pour connaître celui qui est en votre présence et vous ne savez pas comment étudier le moment présent. Cherchez et vous trouverez.

  98. Dans le passé toutefois, je ne vous ai pas dit les choses sur lesquelles vous me demandiez alors. Maintenant je veux bien les dire mais vous ne les recherchez pas.

  99. Ne donnez pas ce qui est sacré aux chiens, car ils pourraient les vomir sur le tas d’engrais. Ne jetez pas vos perles aux cochons, car ils risqueraient…

  100. Celui qui cherche trouve et il lui sera ouvert.

  101. Si tu as de l’argent, ne le prête pas avec intérêt, plutôt, donne-le à quelqu’un de qui tu ne peux le ravoir.

  102. Le royaume du père est comme une femme qui a mis un peu de levure dans la pâte et en a fait de larges baguettes de pain. Quiconque ici avec deux oreilles ferait mieux d’écouter !

  103. Le royaume est comme une femme qui portait un plein repas. Pendant qu’elle marchait le long d’une route distante, la poignée du pot se cassa et le repas se renversa derrière elle sur la route. Elle ne le savait pas, elle n’avait pas remarqué de problème. Quand elle arriva à sa maison, elle posa le pot et découvert qu’il était vide.

  104. Le royaume du père est comme une personne qui voulait tuer quelqu’un de puissant. Encore dans la maison, il sortit son épée et la plongea dans le mur pour savoir si sa main le ferait. Alors il tua le puissant.

  105. Ceux ici qui font ce que mon père veut sont mes frères et ma mère. Ils sont ceux qui entreront dans le royaume de mon père.

  106. Donnez à l’empereur ce qui revient à l’empereur, donnez à Dieu ce qui revient à Dieu, et donnez-moi ce qui est mien.

  107. Maudissez les pharisiens. Ils sont comme un chien dormant dans la mangeoire du bétail ; le chien n’en mange ni mange le bétail.

  108. Félicitations à ceux qui savent où les rebelles viendront attaquer. Ils peuvent aller ramasser leurs ressources impériales et être préparés avant que les rebelles arrivent.

  109. Quel péché ai-je commis ou comment ai-je été défait ? Plutôt, quand le nouveau marié quitte la suite nuptiale, alors laissez les gens jeûner et prier.

  110. Quiconque connaît le père et la mère sera appelé l’enfant d’une putain.

  111. Quand vous faites les deux en un, vous deviendrez enfants d’Adam, et si vous dites : Montagne bouge de là ! Cela bougera.

  112. Le royaume est comme un berger qui avait une centaine de moutons. Un d’entre eux, le plus gros, s’écarta. Il laissa les 99 et chercha pour celui-là jusqu’à ce qu’il le trouve. Après qu’il avait besogné, il dit au mouton : Je t’aime plus que les 99 autres.

  113. Quiconque boit de ma bouche deviendra comme moi ; moi-même je deviendrai cette personne et les choses cachées lui seront révélées.

  114. Le royaume est comme une personne qui avait un trésor caché dans son champ mais ne le savait pas. Et il mourut laissant cela à son fils qui ne le savait pas non plus. Il prit le champ et le vendit. L’acheteur mit la charrue dans le trésor et commença à prêter de l’argent avec intérêt à qui il voulait.

  115. Fasse que celui qui a trouvé le monde et est devenu fortuné, de renoncer au monde.

  116. Les cieux et la terre se dérouleront en votre présence, et quiconque vit par le celui qui vit ne verra pas la mort.

  117. Maudissez la chair qui dépend de l’âme. Maudissez l’âme qui dépend de la chair.

  118. Il ne viendra pas en observant comme cela. Il ne sera pas dit : Regarde ici, ou regarde là ! Plutôt, le royaume du père s’étend sur la terre et les gens ne le voient pas.

  119. Vois, je vais la guider pour la faire homme pour qu’ainsi elle devienne aussi un esprit vivant ressemblant à vous mâles. Car chaque femme qui se rend elle-même mâle passera le royaume du ciel.

 

Évangile selon Marie de Magdala | Gospel of Mary (ms Nag Hammadi)

C'est ainsi que le maitre s'entretenait avec elle.

— Qu’est-ce que la matière, durera-t-elle toujours ?

Le maitre répondit :

— Tout ce qui est né, tout ce qui est crée, tous les éléments de la nature sont imbriqués et unis entre eux : tout ce qui est composé sera décomposé, tout reviendra à ses racines, la matière retournera aux origines de la matière. Qui a des oreilles pour entendre entende.

Pierre Céphas lui dit :

— Puisque tu nous as tout expliqué, dis-nous aussi ce qu’est le péché du monde ?

Le sauveur dit :

— Il n’y a de péché qu’en vous qui faites exister le péché lorsque vous agissez suivant les habitudes de votre nature adultère, c’est là que le péché est. Voilà pourquoi le Bien est venu au milieu de vous et a participé aux éléments de votre nature pour l'unir de nouveau à ses racines. Voilà pourquoi vous êtes malades et vous mourez privés de celui qui peut vous guérir des conséquences de vos actes que vous faites qui vous éloignent. Comprenne qui pourra. L'attachement à la matière engendre une passion contre-nature, le trouble nait alors dans tout le corps : c'est pour-quoi je vous dis, soyez en harmonie. Si vous êtes déréglés, inspirez-vous des images de votre vraie nature. Qui a des oreilles pour entendre entende. Je suis sorti du monde grâce à un autre monde : une image s'est effacée grâce à une image plus haute. Désormais je vais vers le repos où le temps repose dans l'éternité du temps, je vais en silence. Quand le bienheureux dit cela, il les salua tous : Paix à vous ! Que ma paix naisse en vous et s'accomplisse. Que personne ne vous égare en disant, le voici, le voilà suivez-le, mais le fils de l’homme est à l’intérieur de vous. Allez à lui ! Ceux qui le cherchent le trouvent. En marche, annoncez la nouvelle du Royaume ! N'imposez aucune règle que celles dont j’ai témoignées. N'ajoutez pas de lois à celles de celui qui a donné la loi afin de ne pas en devenir les esclaves [...].

Ayant dit cela, il partit. Les disciples étaient dans la peine, ils versèrent beaucoup de larmes en disant :

— Comment irons-nous chez les païens leur annoncer l’Évangile du Royaume du fils de l’homme, comment serons-nous épargnés s’ils ne l’ont pas épargné ?

Marie se leva, les salua tous et leur dit :

— Ne soyez pas dans la peine et le doute, car sa grâce vous accompagnera et vous protégera ! Louangeons plutôt sa grandeur parce qu’il nous a préparés et nous a appelés à devenir pleinement des hommes.

Par ces paroles Marie tourna leurs coeurs dans le Bien et ils furent éclairés par les paroles du maitre. Pierre Céphas dit à Marie :

— Soeur, nous savons que le maitre t'a aimée différemment des autres femmes. Dis-nous les paroles qu'il t'a dites, dont tu te souviens que nous n'avons pas connaissance.

— Je vais vous annoncer ce qui ne vous a pas été donné d'entendre. J’ai eu une apparition du maitre et je lui dis :
-- Seigneur je te vois aujourd'hui comme dans cette apparition.
-- Sois bénie toi qui ne te troubles pas à ma vue, car où est l’Esprit, là est le trésor.
-- Seigneur, celui qui voit ton apparition dans l'instant, est-ce par l’âme ou l’esprit ?
-- Ni par l’âme, ni par l’esprit, mais entre les deux : c'est le coeur qui voit.

Marie se tut après avoir dit cela. C'est ainsi que le maitre s'entretenait avec elle.

— Dites ce que vous voulez sur ce qu’elle a dit, dit André à ses frères. Moi pour ma part, je ne crois pas que le sauveur a dit cela, car ces enseignements sont étranges.

Pierre Céphas répondit en disant ces mêmes choses. Lévi Mathieu dit :

— Maintenant je te vois t'acharner contre la femme comme le font nos adversaires ! Pourtant, si le maitre l'a rendue digne, qui es-tu pour la rejeter ? C’est sûr que le maitre la connait bien et il l'a aimée plus que nous. Repentons-nous pour devenir l'homme [parfait] dans sa totalité : laissons-le prendre racine et grandir en nous comme il l'a demandé. Partons annoncer la nouvelle, sans chercher à ajouter d'autres règles ni d'autres lois en dehors de celles dont il fut témoin.

Dès que Lévi dit ces mots, ils se mirent en route pour annoncer la nouvelle.


APOCALYPSE DE THOMAS

Apocalypse of Thomas - The Apocryphal New Testament, M.R. James 1924, 1983

Entends Thomas, car je suis le Fils de Dieu, le Père de tous les esprits. Entends de moi les signes qui vont arriver à la fin de ce monde. La fin du monde sera complète lorsque mes élus auront quitté ce monde. Je vais te parler ouvertement de ce qui va arriver, que les princes des anges ne savent pas, présentement caché devant eux.

Après qu’il y aura partages du monde entre roi et roi ; que toute la terre sera en grande famine, grandes maladies, détresses nombreuses;que les fils de l’homme tomberont sous le tranchant de l’épée, et qu’ils seront emmenés captifs chez les nations : il y aura dans le monde une grande agitation. Ensuite, quand alors l’heure de la fin approchera, il y aura 7 jours de grands signes dans le ciel et les pouvoirs des cieux seront déplacés.

Au commencement du 1er jour, à la 3e heure du jour il y aura une grande Voix puissante au firmament du ciel. Un nuage de sang descendra du nord, de grands tonnerres et puissants éclairs le suivront : il couvrira entièrement la terre et il y aura une pluie de sang sur toute la terre. Ce sont les signes du 1er jour.

Au 2e jour il y aura une grande Voix au firmament du ciel. La terre sera déplacée de sa position, les portes du ciel seront ouvertes vers l’est du firmament du ciel, la fumée d’un grand feu passera par les portes du ciel et couvrira tout le ciel jusqu’au soir. En ce jour il y aura peurs et grandes terreurs dans le monde. Ce sont les signes du 2e jour.

Au 3e jour, à la 3e heure il y aura une grande Voix au ciel. L’abysse de la terre rugira aux quatre coins du monde, les sommets du firmament du ciel seront ouverts, tout l’air sera rempli de colonnes de fumée, il y aura une très mauvaise puanteur de soufre jusqu’à la 10e heure, les hommes penseront dire, le moment de périr est proche. Ce sont les signes du 3e jour.

Au 4e jour, à la 1e heure l’abysse fondra et rugira de la terre de l’est. Toute la terre sera alors secouée sous la force du tremblement de terre ; en ce jour les ornements des idolatres tomberont avec les édifices de la terre sous la force de la secousse. Ce sont les signes du 4e jour.

Au 5e jour, à la 6e heure il y aura soudain un grand tonnerre au ciel. Les pouvoirs lumineux et les roues du soleil seront pris, il y aura de grandes ténèbres dans le monde jusqu’au soir ; l’air sera sombre sans soleil ni lune, les étoiles cesseront leur service. En ce jour toutes les nations se verront comme dans un miroir et détesteront la vie de ce monde. Ce sont les signes du 5e jour.

Au 6e jour, à la 4e heure il y aura une grande Voix au ciel. Le firmament du ciel se fendra d’est en ouest, les anges des cieux verront la terre par les ouvertures des cieux, tous ceux sur la terre verront l’armée des anges regarder du ciel : tous les hommes fuiront alors dans les monuments pour se cacher devant la face des justes anges, disant, la terre va s’ouvrir et nous avaler. Ces choses qui arriveront ne se sont jamais produites depuis que le monde fut créé.

Ils me verront alors venir d’en haut dans la Lumière avec le pouvoir de mon Père et honoré des saints anges. À ma venue, la barrière de feu qui entoure le paradis disparaitra, ce sera le feu perpétuel qui consumera la terre et tous les éléments du monde. Les esprits et toutes les âmes des hommes sortiront alors du paradis et viendront sur toute la terre ; chacun d’eux ira vers son propre corps, là où il est situé, et chacun d’eux dira, ici repose mon corps. Lorsque la grande Voix de ces esprits sera entendue il y aura alors un grand tremblement de terre dans le monde entier ; sous sa force les montagnes se fendront du haut, les rochers du bas : alors chaque esprit retournera dans son propre vase et les corps des saints tombés endormis se relèveront.

(+) À la voix de l’ange :
1e résurrection : avant n’importe qui d’autre, les apôtres de Christ à leur murmure sans peine de leur épreuve ;
2e résurrection : les prophètes du monde se relèveront ;
3e résurrection : les confesseurs, à la clameur, ne les cachez plus;
4e résurrection : les martyrs de la terre se relèveront ;
5e résurrection : toutes les armées des saints ;
6e résurrection : les vierges, les pénitents, les enfants, et les baptisés gardés en terre se relèveront ;
7e résurrection : du feu, des inondations graves, de la mer, de la terre, du sol, tous se relèvent en vie.

Tremblant d’effort pour la rencontre, ils se rassemblent en vaste bande de chaque côté : le peuple des saintes troupes du ciel, le peuple de la terre, et de l’enfer géhenne. Leur fête est constante et d’après les nombres de leurs récompenses : leurs trésors, leurs stations, leur arrangement devant la face lumineuse du roi des 7 cieux. (+)

Leurs corps se changeront alors à l’image et la ressemblance honorées des saints anges, par le pouvoir de mon image du saint Père : ils seront alors vêtus de l’habit éternel de vie, nuée de Lumière qui n’a jamais été vue dans ce monde, qui descend du plus haut Royaume du ciel par le pouvoir de mon Père. Cette nuée entourera de sa beauté tous les esprits qui ont cru en moi. Lorsqu’ils en seront vêtus, ils seront portés par la main des saints anges comme je t’ai dit auparavant : ils seront alors élevés dans l’air sur une nuée de Lumière pour venir avec moi se réjouir au ciel, et continuer alors dans la Lumière de mon Père honoré : il y aura alors pour eux grand bonheur avec mon Père et devant les saints anges. Ce sont les signes du 6e jour.

Au 7e jour, à la 8e heure il y aura des voix aux quatre coins du ciel. Tout l’air sera secoué et se remplira des saints anges qui feront la guerre entre eux tout au long du jour : en ce jour mes élus seront cherchés par les saints anges avant la destruction du monde. Tous les hommes verront alors à cette heure leur destruction prochaine. Ce sont les signes du 7e jour.

Au 8e jour, à la 6e heure - quand le 7e jour aura passé, il y aura une Voix tendre et douce à l’est du ciel : cet ange qui a pouvoir sur les saints anges se révèlera alors assis sur les chariots de nuée de mon saint Père, parcourant avec joie dans l’air sous le ciel : à lui iront tous les anges pour libérer les élus qui ont cru en moi, qui se réjouiront que la destruction de ce monde soit arrivée.

Les paroles du sauveur à Thomas sont terminées concernant la fin de ce monde.

Fin des évangiles de Thomas


Jésus visite une paienne | Vie de Jésus par Emmerich, vol. 2 (chap. 16). Jésus se rendit, sur l'invitation d'Abigaïl dans la partie orientale de la ville Bétharam, non loin de temple des païens. Il y avait là beaucoup de bains et une espèce de fête populaire, car les païens fêtaient aussi la nouvelle lune de ce jour avec une pompe particulière. Il eut à suivre le chemin qui séparait la ville juive de la ville païenne. Dans le jardin de plaisance où le festin avait lieu, Jésus enseigna longtemps les païens, tantôt allant et venant, tantôt pendant le repas. Il raconta des paraboles où il était question de bêtes de tou-tes espèces, il les comparait à cause des occupations auxquelles elles se livraient, du peu de fruit qu'elles en retiraient. Il parla du travail incessant souvent si peu profitable de l'araignée, de l'activité désordonnée des fourmis et des guêpes, et l'opposa au travail si bien ordonné des abeilles. Le repas auquel Abigaïl prit part fut en grande partie distribué aux pauvres sur l'ordre de Jésus. Je vis aussi ce même jour une grande fête dans le temple des païens, en grande magnificence. Il y avait de cinq côtés de grandes colonnades ouvertes, au centre une haute coupole. On voyait plusieurs idoles dans différentes salles de ce temple, dagon le principal avait le haut du corps comme un homme et se terminait en poisson. Il y avait aussi là d'autres avec des figures d'animaux. Je vis des jeunes filles suspendre des guirlandes aux idoles, chanter et danser autour, aussi les prêtres des idoles brûler de l'encens sur une petite table. Sur la coupole de ce temple se trouvait un appareil artistement arrangé qu'on mettait en mouvement pendant la nuit, c'était un globe lumineux entouré d'étoiles qui tournait au-dessus du toi qu’on pouvait voir de l'extérieur et de l'intérieur du temple. Le cours des astres y était représenté en partie ainsi que la nouvelle lune. Non loin du lieu où le repas fut donné à Jésus se trouvait un grand jardin d’agrément où les jeunes filles jouaient, elles avaient des arcs, des flèches et de petits épieux entourés de fleurs, et lançaient leurs traits sur des oiseaux qu'on y avait attachés ou sur d'autres animaux parmi lesquels étaient des chevreaux et des bêtes ressemblant à de petits ânes qu'on avait enfermés dans des enceintes au pied de l'écha-faudage. Tout cela servait de décoration à une idole hideuse qui ouvrait une large gueule comme celle d'une bête féroce qui ressemblait à un homme, les bras pendants : elle était creuse et il y avait du feu au-dessous. Les animaux tués étaient mis dans sa gueule, y rôtis-saient et tombaient dans le feu. Ceux qui n’étaient pas atteints étaient mis à part : les prêtres mettaient sur eux les péchés du peuple et les rendaient libres. La fête dura jusqu'au soir et les animaux furent immolés quand la lune se leva. Le soir tout le temple fut illuminé ainsi que le château d'Abigaïl. Jésus enseigna encore après le repas : plusieurs païens se convertirent et allèrent se faire baptiser à Ainon. Le soir je vis Jésus monter de nouveau la montagne à la lueur des flambeaux et s'entretenir avec Abigail sous un vestibule à colonnes, dans un jardin attenant à son château. Il y avait près d'elle quelques agents de Philippe qui la surveillaient constamment. Cela la gênait beaucoup dans toutes ses actions et elle le donna à entendre au seigneur par un regard qu'elle jeta sur ces hommes. Jésus connaissait tout son intérieur et les liens qui la tenaient captive. Il était touché de compassion pour elle. Elle demanda si elle pouvait être réconciliée avec Dieu, il y avait un point qui était pour elle l'objet d'un remord incessant en violation de la foi conjugale envers son époux et mort de celui-ci. Jésus la consola et dit que ses péchés lui étaient remis, qu'elle devait persévérer dans les bonnes oeuvres, attendre patiemment et prier. Elle était de la race des jébuséens, ces païens qui faisaient périr leurs enfants quand ils naissaient contrefaits et qui avaient beaucoup de croyances superstitieuses touchant les signes de naissance.

 

Luc, Marc, Clément, et Jean le baptiste | Vie de Jésus Christ par Emmerich, tome 6 (chap. 31 & 32), tome 1 (chap.3). LUC était encore jeune quand il perdit ses parents, qui demeuraient à Antioche. De bonne heure il se fit remarquer par sa vivacité, ses bonnes grâces, et sa gaieté. Dès l'âge de douze ans, je le vis chercher des simples dans les champs, et observer toutes les choses avec attention. Il apprit la peinture en Grèce et dessina sur des murailles des figures. Plus tard en Égypte il apprit la médecine et l'astronomie, allait avec d'autres dans un observatoire qu'il avait disposé en se servant d'untuyau aussi gros qu'un tuyau de cheminée. Il y avait dans la ville où Luc étudiait la médecine, un hôpital rempli d'oiseaux et d'autres animaux malades qu'on entourait avec grands soins, en expérimentant des onguents de différentes herbes. Luc employait des simples pour ses médicaments et observait les astres pour apprendre les maladies. Il guérit un certain nombre de malades en soufflant sur la bouche et l'estomac des personnes tombées faibles et les frictionnait. Il n'était pas encore disciple du Sauveur. Luc n’a pas accompagné Jésus dans ses prédications. Il reçut le baptême de Jean un peu après Jésus et entendit le Précurseur, allant de côté et d'autre pour exercer sa profession de médecin. À cette époque il écrit beaucoup sur les simples et avait toujours des rouleaux où consigner ses observations. Après la résurrection de Lazare, il se renseigna auprès de Nicodème et Joseph d'Arimathie à Jérusalem. Il connaissait Joseph Barsabé et bien Cléophas qui lui déclara être disciple du Sauveur, quelques semaines avant sa passion. Luc avait des doutes, sa foi s'affermit seulement à la rencontre d'Emmaus alors qu’il cueillait des plantes avec son ami, tandis que je voyais derrière eux le Sauveur, le remède contre toutes les maladies, le pain de vie. À leur retour, ils rencontrèrent Marie Salomé, ils racontèrent ce qui leur était arrivé de part et d'autre. Il fut chez Jean à Ephèse et chez la Vierge aussi, il accom-pagna ensuite André revenu d'Egypte pour visiter Jean, et retourna dans sa patrie. Il fit la connaissance de Paul à Antioche, Il composa l’Évangile vingt cinq ans après la passion, en grande partie d'après des témoins oculaires : au temps de la résurrection de Lazare, il visita lui-même les localités où Jésus avait opéré ses miracles et prit les informations avec soin. Marc a composé son Évangile uniquement d'après les déclarations des témoins oculaires. Aucun des évangélistes n'a utilisé, ni même connu, dans son travail celui des autres. Luc était prêtre de Thèbes. Il fut martyrisé attaché à un arbre et on lui donna la mort d'un coup de lance à la poitrine ; il fut enterré dans la nuit secrètement. En fin de carrière médicale, Luc employait de préférence un remède de réséda mélangé d'huile de palmier, qu’il bénit : il s'en servait pour faire des onctions sur le front et la bouche en forme de croix, il utilisait aussi du réséda séché en infusion. Luc l’évangéliste préparait son baume dans un vaste champ rempli de plantes très-hautes de réséda et de palmiers. J'appris que le palmier est symbole de chasteté parce que les fleurs mâles sont séparées des femelles que seule la providence se réserve le soin de leur union, et plutôt qu'étaler ses fleurs avec complaisance, cet arbre les tient modestement cachées, pour cela qu’il est si fécond. Luc s'est attaché un grand nombre de personnes grâce à ces guérisons. Marie a cultivé cette plante et en a fait grand usage. En mourant sur un palmier, Luc lui a attaché une vertu particulière en faveur de ceux qui en feraient usage, avec soin d'implorer son intercession. En utilisant l'huile de palmier, souvent il avait conjuré le ciel de donner à ce liquide une efficacité particulière, considérant la mort qu'il savait être destiné. MARC fut l’un des premiers disciples de Jésus. Né plus au sud de la patrie de Pierre, il avait loué une pêcherie à Bethsaida où il travaillait à ces occupations. Il se tenait fort droit, il y avait en lui beaucoup de vivacité et d’initiative. Marc ne fut pas toujours avec Jésus et s'éloigna de lui certaines fois. Il fut de ceux qui se scandalisèrent de cette parole du maître : Celui qui ne mange pas ma chair n'aura pas la vie éternelle. Quelque temps avant la crucifixion, il se scandalisa à l'occasion de Madeleine. Au moment de l'arrestation de Jésus, il se sépara des disciples et revint dans sa patrie, il se réunit à ses frères lors de l'apparition de notre-seigneur sur la Montagne de Thébez (près du lac de Génésareth) où Pierre fit une grande prédication. Sa femme demeura longtemps à Thébez et vint à Bethsaïda quelques jours avant l'ascension. Il accompagnait souvent Pierre : Marc alla avec lui à Rome et consigna dans son évangile ce que l'apôtre lui rapporta : il avait été témoin oculaire d'un grand nombre des faits mais non des scènes de la passion. À Rome, durant une peste dans laquelle on mourait par éternuement, l'Eglise établit par l'instigation de Marc un chemin de croix sur le modèle de celui d’Èphèse (de la Vierge) composé de douze pierres qui rappelaient chaque scène de la passion : les chrétiens allaient d'une pierre à l'autre en chantant des prières, et tous ceux qui prirent part à ces exercices de piété furent à l'abri de la contagion. Ce prodige fut suivi d'un nombre de conversions. Ensuite Marc prêcha la foi dans toutes les parties d’Égypte que Jésus avait visitées. En route vers Alexandrie (avec réticence), il se fit à l'index de la main droite une dangereuse blessure dont il fut guéri par une apparition qui eut sur lui la même impression que Saul sur le chemin de Damas. Il lui restait une cicatrice rougeâtre autour du doigt. Sa chaussure se déchira quand il arriva à Alexandrie et il la fit raccommoder par un cordonnier, Anianus, qui se blessa : Marc le guérit en mettant sur la plaie un peu de terre détrempée dans sa salive. Ce miracle convertit Anianus, qui reçut Marc chez lui ; ce fut dans une dépendance de l'appartement attribué à Marc qu'eurent lieu les premières réunions des convertis. Les apôtres célébraient les saints mystères aux nouveaux chrétiens qu’après que les aspirants étaient instruits et affermis dans la foi, il y avait des règles fixes pour donner la sainte communion pendant les prières. Marc alla aussi à Héliopolis : le sanctuaire de cette ville où séjourna la sainte Famille fut transformé en église chrétienne à laquelle s’ajouta un monastère. La plupart de ceux que Marc baptisa à Héliopolis étaient des juifs. Il y avait un grand nombre de juifs pieux qui vivaient déjà comme des ermites nommés thérapeutes, qui s’étaient établis aux confins de la Judée (sud) quand le sauveur passa au retour de son grand voyage et où un grand nombre d'entre eux vivaient en commun. À ces thérapeutes se rattachèrent ensuite d’innombrables solitaires d'Égypte. Trois des dix enfants d’Anianus le cordonnier furent élevés à la prêtrise, lui-même succéda saint Marc sur le siège d'Alexandrie. Marc fut jeté dans une prison de la ville et étranglé avec une corde. À son arrestation, le Sauveur lui était apparu tenant en main une écuelle et lui donna un petit pain de forme ronde. Dans la suite ses restes furent portés à Venise. CLÉMENT était né à Rome, ses parents étaient des juifs à la frontière d'Égypte. Au moment de son mariage, une Voix du ciel lui dit de vivre dans la continen-ce : ce qu’il fit avec l'agrément de sa femme qui fut martyrisée. Alors que Clément pria Dieu de lui donner un peu d'eau dans un désert, il descendit du ciel aussitôt un rayon lumineux qui se déploya autour de lui et un jeune agneau sortit en s’avança avec un petit bâton terminé en pointe comme une flèche, plus bas sur le sol un autre agneau était étendu. Clément prit le bâton et frappa la terre où l'eau jaillit à l'instant. Les deux agneaux disparu-rent. Ce fut le saint sacrement de l'autel : tous ceux quibuvaient de cette eau étaient attirés à la sainte commu-nion. Clément baptisa et convertit beaucoup de gens dans le voisinage. Au moment de son martyre on le jeta dans une fosse remplie de serpents mais il en sortit par l’échelle. Bientôt il fut mis sur une barque avec une ancre au cou et jeté à l'eau : le rocher se creusa là où son corps tomba et forma une tombe que l'on vit lorsque les eaux se retirèrent. Les chrétiens transformèrent le rocher voisin en chapelle qui était souvent couverte par les eaux. Un autre saint (Martin) a son tombeau dans l'autre partie de l'ile. Clément fut avec Barnabé, Timothée, Luc, et Pierre. JEAN LE BAPTISTE, fils unique du sacrificateur Zacharie (de Juta, Hébron) et d’Élisabeth qui l’a porté encore enfant dans le désert situé entre Hébron et la Mer Morte pour échapper au massacre des innocents ordonné par Hérode. Jean habitait plus avant dans le désert, il se mortifiait de nombreuses manières : il dormait en plein air sur le rocher, il courait avec force sur des pierres, ou au travers des chardons et des ronces, se flagellait avec des épines. Il travailla jusqu'à épuisement à façonner des arbres et des pierres, et restait de longues heures en prière et en contemplation. Il y avait souvent des figures lumineuses près de lui. À dix sept ans environ, il visita secrètement la maison de ses parents ; Zacharie était mort mais Élisabeth vivait encore. Après cette visite, il s'enfonça beaucoup plus avant dans le désert, en direction nord-est, se rapprochant de la contrée de la merveilleuse Montagne des Prophètes* et les eaux qui en découlent sur terre (* Mont Abdias, tribu de Manassé : c’est dans ce mont, en deça du Jourdain, qu’Obadias cacha les prophètes au temps de Jézabel. Le grand dictionnaire de la Bible ou explications littérales, (L-Z) page 178, Simon 1717),. Il alla dans une contrée où l'apôtre Jean écrivit sous de grands arbres. Il y avait des arbres très élevés et au dessous des arbrisseaux dont il mangeait les baies. Il mangeait aussi une herbe à cinq feuilles rondes comme celles du trèfle et une fleur blanche nommée pied de lièvre ou oxalis. Il retirait du creux des arbres et sous la mousse qui couvrait la terre du miel sauvage. Devenu plus grand, il portait une peau de mouton autour des reins ; ce fut son seul vêtement jusqu'à ce qu'il tresse une couverture à longs poils bruns qu'il attachait aux épaules. Dans cette solitude il y eut des animaux avec une toison laineuse qui l'approchaient familièrement, ainsi que des chameaux de qui il prenait les longs poils autour du cou pour en faire des tresses et confectionner une couverture qu'il avait sur lui quand il parut au milieu des hommes pour baptiser. Jean n'a vu le Sauveur que trois fois : la première fois dans le désert quand la sainte Famille passa dans sa fuite en l'Égypte. Conduit par l'esprit, Jean avait accouru saluer son maître qu'il avait déjà salué dans le sein de sa mère : il souffrait de la soif et sentit que son Sauveur était près. L'enfant Jésus avait prié et frappé la terre de son petit bâton, d'où jaillit une abondante source. Jean courut en direction de l'eau et regarda Jésus passer avec Marie et Joseph, puis il sauta de joie et fit un signe de son petit drapeau. Il vit Jésus une seconde fois à son baptême, Et la troisième quand il passa le long du Jourdain, il lui rendit témoignage. Le Sauveur parla à ses apôtres du grand empire que Jean avait sur lui-même : il dit qu’il s'était borné à le regarder durant la cérémonie bien que son coeur fut prêt de se briser et il avait préféré se retirer humblement que de chercher à se rapprocher de lui. [29 aout : mort de Jean le baptiste et ascension d’Élie. Martyrology of Oengus the Culdee p.179, Stokes 1905]