Évangile selon Thadé

Kata Thaddaion | Gospel of Thaddaeus

 

Trad. (grec) par Yu. Grigoriev 2004

1e édition | 2020

 


PRÉFACE

En 1997 sur le site connu de Tel al-Farun, près d’Alexandrie (Égypte), une équipe d’archéologues russes découvre une crypte où la bibliothèque d’Alexandrie disposait des rouleaux trop usées ou en double ayant échappée à l’incendie du 7è siècle après J-C. Parmi ces manuscrits, les archéologues retrouvèrent deux tragédies d’Eschyle qu’on croyait perdues et le codex Fa197 en fragments, un évangile datée du 2è ou 3è siècle ayant pour titre ‘Selon Jude Thaddaeus écrit en grec uncial. C'est sur le site Tel al-Farun (ou Tel Far’un, Tell el-Farûn, Tell Farun) que les archéologues britanniques Petrie et Naville firent des excavations vers 1885.

En 2003 une équipe archéologique anglo-américaine fit de nouvelles fouilles sur le site d’Edesse (Turquie-Arménie), ancienne ville aujourd'hui située en zone rouge administrée par les Nations Unies (après la fin des guerres turco-arménienne et des balkans) avec permission et soutien du gouvernement turc. Les archéologues anglophones trouvèrent un manuscrit ayant pour titre ‘Kata Thaddaion (Selon Thaddaeus)’ écrit en grec en excellent état, répertorié comme le codex Edessene θ dont un tiers comprenait le Fa197 mentionné.

Les membres de l’équipe de Yu. Grigoriev (membre de l’académie de l’Université de Saint-Pétersbourg, Russie) procédèrent sur le site même d’Edesse à l’étude et traduction du Edessene θ malgré les conditions technologiques précaires de la zone rouge. L’équipe archéologique découvrit sur le site quatre autres fragments thaddaéens (θ1, θ2, θ3 et θ4) recoupant un dixième de du manuscrit. Le fragment θ4 était de loin le plus ancien des textes, suivi du codex θ complet.

La traduction du manuscrit (du grec en anglais) vient du codex θ, les fragments sont en complémentarité ; Grigoriev l’a méticuleusement disposé par péricope puis il fut aligné au UBS Greek-English Synopsis Quattuor Evangeliorum, 3rd ed.


 


ÉVANGILE SELON JUDE THADÉ

Kata Thaddaion / Gospel of Thaddaeus, ms Tel al-Farun, codex Edessene θ et Frag. θ1-θ4, ms Fa197. Copyright ©2004 Yu. Grigoriev, University of St. Petersburg Press, 1423 Ul. Yeltsin, St. Petersburg AK5230, Russian Federation.

1.

Livre de Jésus le nazaréen, messie de Dieu. Il est écrit dans les écrits : Qui est monté au ciel et descendu ? Qui a enveloppé les eaux dans un vêtement ? Qui a domination à toutes les extrémités de la terre ? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils ? (Proverbes 30.4). Dieu délivrera celui qui lui donne révérence.

En ce temps-là, à Nazareth de Galilée, une femme nommée Marie se fiança à un hom-me nommé Joseph, un charpentier. Et avant qu’ils soient ensemble, un ange lui apparut et dit :

– N’aie crainte, tu as été favorisée devant Dieu. Le Saint Esprit te couvrira et tu concevras en ton sein. Tu porteras un fils que tu appelleras du nom de Jésus et il sera appelé le fils de Dieu, il sauvera son peuple Israel et tous ceux que Dieu appellera et il dominera pour toujours.

Comme l’ange de Dieu parlait, il arriva qu’elle porta son fils et son nom fut appelé Jésus. Jusqu’à ce qu’il soit né, Joseph ne la connut pas. Ses ennemis dirent qu’il est le fils d’un soldat. Toutes ces choses prirent place pour accomplir ce qui est écrit :

– La pucelle concevra et portera un fils qu’ils appelleront son nom Emanuel. (Ésaie 7.14)

Cela survint dans son propre lieu, comme il est écrit : Voici l’homme dont le nom est la branche netser. (Ésaie 11.1)

Baptêmes d’eau et de feu

En ce temps, Jean le baptiseur apparut dans le désert en prêchant un baptême de repentance pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans les prophètes : Voici, j’envoie mon messager devant ta face qui préparera ton chemin. (Malachie 3.1)

Et de Judée et de Jérusalem, on vint vers lui pour se faire baptiser par lui dans la rivière Jourdain, en confessant leurs péchés. En ce temps-là, Jean portait un vêtement de poil de chameau et avait une ceinture de cuir autour des reins, il se nourrissait de criquets et de miel sauvage.Et il disait à ceux qui se cachaient pour se faire baptiser par lui :

– Vous, engeance de vipères, qui vous a averti de fuir la colère à venir ? Porter les fruits acceptables du remord, et ne pas dire de vous-mêmes avoir Abraham comme père. Je vous dis que de ces pierres, Dieu peut en faire sortir des enfants à Abraham. À présent même la hache est placée à la racine des arbres : tout arbre qui ne porte alors pas de bon fruit est coupé et jeté au feu.

Je vous ai baptisé d’eau, mais vient celui qui est plus grand que moi, dont je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales, il vous baptisera du Saint Esprit.

Et au temps fixé, Jésus vint et fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et quand il sortit de l’eau, les cieux s’ouvrirent et il vit l’Esprit descendre comme une colombe et rester sur lui ; et une voix vint des cieux : Tu es mon fils bien-aimé avec qui je suis bien heureux et tu règneras pour toujours.

Et l’Esprit le prit comme par les cheveux de sa tête et l’emporta jusqu’au grand mont Tabor où il fut 40 jours et 40 nuits. Et ayant été tenté par satan, les anges le servirent.

2.

Quand Jésus entendit l’arrestation de Jean, il se rendit de Béthanie jusqu’en Galilée où il prêcha les bonnes nouvelles du Royaume de Dieu.

– Repentez-vous, dit-il. Le temps est accompli, le Royaume de Dieu est proche.

L’appel

Passant le long de la mer de Galilée, il vit les deux pêcheurs, Shimon fils de Jonah et André frère de Shimon, jeter un filet dans la mer ; ils avaient peiné toute la nuit sans rien prendre. Et Jésus les appela :

– Jetez vos filets de l’autre côté pour prendre.

Après qu’ils l’eurent fait, ils prirent un grand banc de poissons et leurs filets allaient se rompre. Voyant cela, Shimon dit :

– O seigneur, éloigne-toi de moi car je suis un pécheur.

– Suivez-moi et je vous ferais pêcheurs d’hommes, leur dit Jésus en réponse.

Ils laissèrent tout aussitôt et le suivirent. Après être allé un peu plus loin, il vit Jacob fils de Zébédé et son frère Joan dans leur bateau en train de réparer leurs filets. Dès qu’il les appela, ils laissèrent leur père Zébédé dans le bateau avec les ouvriers embauchés et le suivirent. Alors il prit le chemin et en marchant il vit Mathieu Lévi le fils d’Alphé assis au bureau des taxes et lui dit :

– Suis-moi.

Il se leva et le suivit en laissant tout. Deux jours après, comme il passait, Jésus regarda par la porte d’un atelier et vit Thadé, c’est-à-dire Lebbaeus, en train de réparer une roue. Il lui dit :

– Viens à ma suite.

L’atelier devint silencieux, Thadé avait aussitôt déposé son marteau pour le suivre. Et ils descendirent vers Capernaum de Galilée.

Enseignements

À shabat, il les enseigna dans la synagogue, et ils furent émerveillés de son enseignement car il les enseignait comme quelqu’un qui avait autorité, non pas comme les scribes. Dans la synagogue, il y eut un homme avec un esprit impur, et le démon parla soudainement, criant :

– Qu’as-tu à faire avec nous, Jésus de Nazareth, es-tu venu nous détruire ? Nous savons que tu es le saint de Dieu.

– Tais-toi : sors de l’homme, le réprouva Jésus.

L’esprit impur le tordit et le jeta par terre, il hurla et sortit de lui. Ils furent tous émerveillés et se dirent les uns les autres :

– Qu’est cela ? Quel est ce nouvel enseignement de lui ? Il commande aux esprits impurs avec autorité et ils lui obéissent même.

Cela sur lui fut colporté tout d’un coup à travers toute la région avoisinante. Alors Jésus se leva et quitta la synagogue. Il entra dans la maison de Shimon et André avec Jacob et Joan. À ce moment-là, la belle-mère de Shimon était malade, alitée par la fièvre, et ils le supplièrent pour elle. Il s’approcha, et lorsqu’il tendit la main pour la saisir et la relever, la fièvre la quitta. Et elle les servit.

Guérisons du Saint Esprit

Cette nuit-là au coucher du soleil, ils lui apportèrent tous ceux qui étaient malades de diverses maladies ou possédés par les démons. Toute la ville s’était rassemblée près de la porte et il guérit beaucoup qui étaient malades et chassa beaucoup de démons : il réprouva les démons sans leur permettre de dire qu’il était le messie de Dieu.

Au matin, bien avant qu’il fit jour, il se leva et se rendit dans un endroit isolé. Shimon et ceux qui étaient avec lui le cherchèrent, et quand ils le trouvèrent ils lui dirent :

– Tout le monde te cherche.

– Allons dans les villes et les cités avoisinantes afin que j’annonce aussi là, car c’est pour cette raison que je suis sorti, leur dit-il.

Il partit dans toute la Galilée pour enseigner dans leurs synagogues et chasser les démons.

3.

En ce temps-là Jésus vint vers la ville de Magdala et y entra pour enseigner. Il vint une courtisane qui se présenta devant lui, elle se nommait Marie et elle avait sept esprits impurs. Elle pleura d’une voix forte, les esprits dirent :

– Fils de l’homme, qu’as-tu à faire avec nous ?

Jésus réprouva les esprits impurs, disant :

– Pukou minnah.

C’est-à-dire sortez d’elle. Les esprits impurs furent chassés hors d’elle et partirent de là. Et cette Marie de Magdala devint une des femmes qui firent partie de la suite de Jésus.

Un autre temps, alors qu’il était dans une des cités, un lépreux vint vers lui, et le supplia à genou, en disant :

– Tu peux me rendre pur si tu veux.

Jésus se mit en colère contre le démon. Il étendit sa main et le toucha en lui disant :

– Je veux que tu sois pur.

La lèpre le quitta aussitôt et il fut remis pur, et il le mit dehors, le recommanda sévèrement en disant :

– Ne dit rien à personne, mais va te montrer au sacrificateur et offre une offrande pour ta purification comme Moïse l’ordonne, comme preuve envers le peuple.

Et dès qu’il sortit, il se mit à en parler délibérément et répandit la nouvelle ; aussi Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville. Et malgré qu’il était dans la campagne, ils vinrent quand même tous ensemble vers lui ; alors il retourna à Capernaum. Quelques jours après, il fut rapporté que Jésus était chez lui et il leur prêchait la parole. Beaucoup alors se rassemblèrent et il n’y avait plus assez d’espace pour eux, encore moins à la porte.

Et voici, quatre hommes vinrent vers lui, portant un paralytique sur un grabat, mais ne trouvant aucun moyen d’arriver jusqu’à lui à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et retirèrent les tuiles, juste au-dessus de lui. Après avoir fait une ouverture, ils laissèrent descendre le paralytique sur son grabat face à Jésus. Quand il vit leur foi, il dit :

– Mon fils, tes péchés te sont pardonnés.

Alors quelques pharisiens et scribes de là se mirent à se questionner dans leurs coeurs :

– Qui est-il pour parler ainsi ? Blasphème. Seul Dieu peut pardonner les péchés.

Jésus perçut leurs questionnements par le Saint Esprit et leur dit :

– Pourquoi vous questionner dans vos coeurs, qu’est-il plus facile à dire : tes péchés sont pardonnés ou lève-toi et marche ? Mais afin que vous sachiez que le fils de l’homme a sur terre l’autorité de pardonner les péchés : lève-toi ; prend ton grabat et va chez toi, dit-il au paralysé.

Il se leva aussitôt, prit ce sur quoi il s’allongeait, et partit chez lui en passant devant eux. L’émerveillement les avait tous saisi, et ils glorifièrent Dieu, et dirent :

– Jamais nous n’avons vu quoi que ce soit comme ça…

 Invités au mariage

Un jour où les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient, le peuple lui dit :

– Tes disciples mangent et boivent : pourquoi ne faites-vous pas ce jeûne ?

– Les invités au mariage ne peuvent jeûner tant que le marié est avec eux, dit Jésus. Les jours viendront où le marié leur sera enlevé, ils jeûneront alors ces jours-là. Personne ne coud une pièce de tissu neuf sur un vieux vêtement, et s’il le fait, le nouveau déchirerait le vieux et la déchirure serait pire. Personne ne met du nouveau vin dans de vieilles outres, et s’il le fait les peaux éclateraient et seraient détruites et le vin se renverserait. Car le nouveau vin doit être gardé dans des tonneaux de peaux neuves.

Dans le deuxième shabat, alors qu’il passait à travers des champs de grain, ses disciples se mirent à arracher des épis pour se nourrir, et les pharisiens lui dirent :

– Regarde, pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis à shabat ?

– N’avez-vous pas lu ce que David fit quand il eut faim, lui et ceux avec lui ? Il est entré dans la Maison de Dieu, Ahimélec était alors grand sacrificateur, et il prit le pain de la présence qui n’était pas même permis aux sacrificateurs de manger ; et il en donna à ceux qui étaient avec lui pour qu’ils en mangent. (1Samuel 21.2)

À vous je vous dis, le shabat fut créé pour l’homme, non l’homme pour le shabat.

Le même jour, alors qu’il allait de l’avant, il vit un homme ramasser des brindilles durant le shabat, et Jésus lui dit :

– Homme, si tu sais ce que tu es en train de faire, tu es béni. Mais si tu ne sais pas ce que tu fais, tu es maudit et un transgresseur de la loi.

Un autre jour de shabat, il entra dans la synagogue et un homme avec une main atrophiée vint vers lui. Alors ils le regardèrent pour voir s’il allait le guérir à shabat afin de trouver contre lui une accusation. Aussi Jésus leur dit :

– Je vous demande, est-il permis à shabat de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une vie ou de tuer ?

Pharisiens anti-christ

Comme ils gardaient le silence, il les fixa avec colère, accablé par la dureté de leur coeur.

– Étends ta main, dit-il à l’homme.

Il fit ainsi et sa main fut restaurée, et aussi intacte que l’autre.

– Le fils de l’homme est maître du shabat, leur dit Jésus.

Ils furent pleins de fureur malgré tout et se consultèrent l’un l’autre pour se défaire de Jésus.

Ses envoyés

Dans les jours qui suivirent, Jésus monta sur la montagne et appela ses disciples vers lui. Il choisit alors douze d’entre eux pour être avec lui, et pour être envoyé avec le pouvoir de guérir les malades et avec l’autorité de chasser les démons :

– les fils de Jonah, Shimon qu’il surnomma Cephas et son frère André ;
– les fils de Zébédé, Jacob et son frère Joan, qu’il nommait ensemble Bénei regez ;
– Mathieu et Thadé ;
– Philippe et Nathanael fils de Talmai Bartélémi ;
– Thomas et Jacob fils d’Alphé ;
– Shimon le canaéen Cana et Judas Iscariot qui le trahit.

Et il les réunit dans la maison de Shimon Cephas et leur dit :

– Mes apôtres, je voudrais que vous soyez un témoignage pour Israel.

4.

Jésus partit avec ses disciples et se retira vers au lac de Kineret. Là se rassemblèrent autour de lui beaucoup de gens de Galilée, de Judée et de Jérusalem, et des alentours de Tyr et Sidon, pour venir l’écouter, et pour se faire guérir de leurs maladies.

Il dit à ses disciples d’avoir un bateau disponible pour lui en raison de la foule qui le pressait pour entendre la parole de Dieu, et parce qu’une puissante force qui sortait de lui vienne sur eux.

Étant monté sur le bateau, il demanda aux disciples de se placer à courte distance du rivage, et quand il s’assit, du bateau, il commença à enseigner la foule qui était sur le rivage près du lac. Il leur dit dans son enseignement :

– Bénis êtes-vous les pauvres puisque le Royaume de Dieu est à vous : mais malheur à vous les riches qui recevez votre consolation.

Bénis êtes-vous qui avez faim maintenant puisque vous serez rassasiés : mais malheur à vous qui êtes pleins maintenant puisque vous aurez faim.

Bénis êtes-vous qui pleurez maintenant puisque vous rirez : mais malheur à vous qui riez maintenant puisque vous gémirez et pleurerez.

Bénis êtes-vous qui servez d’esclaves maintenant puisque vous règnerez avec justice : mais malheur à vous qui dominez maintenant puisque vous serez rabaissés.

Bénis serez-vous quand les hommes vous détesteront, quand ils vous insulteront et rejetteront votre nom comme mauvais à cause du fils de l’homme, puisque c’est ainsi que leurs pères faisaient avec les prophètes : réjouissez-vous ce jour-là et sautez de joie puisque votre récompense sera grande au ciel. Mais malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de vous puisque c’est ainsi que leurs pères faisaient avec les faux prophètes : pleurez et dites aux montagnes de tomber pour vous couvrir.

À vous qui m’écoutez, je vous dis :

– d’aimer vos ennemis et de faire du bien à ceux qui vous détestent en bénissant
ceux qui vous maudissent et en priant au nom de ceux qui vous maltraitent ;

– de vous corriger les uns les autres avec paix, non de colère, car jamais vous ne se-
rez heureux à moins de regarder votre frère avec amour ;

– de pas résister aux mauvais hommes et offrir la joue gauche à celui qui frappe vo-
tre joue droite ;

– de pas refuser votre chemise à celui qui vous enlève votre manteau, et de porter
sur deux km le poids qu’on vous oblige à porter sur un km.

Et faites aux hommes ce que vous souhaitez qu’ils fassent pour vous.

Aimez vos ennemis et donnez à tous ceux qui vous mendient sans attendre de retour : si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense vous en donnera-t-on puisque les pécheurs aiment aussi ceux qui les aiment ; si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quelle récompense vous en donnera-t-on puisque les pécheurs prêtent aussi aux pécheurs, pour recevoir deux fois.

Montrez de la compassion et vous recevrez compassion.
Pardonnez et vous serez pardonnés.

Vous serez jugés comme vous jugez, il vous sera fait en bonté comme vous usez de bonté : la mesure que vous accordez sera la même que vous recevrez, et il vous en sera donné encore plus.

Trésor dans les cieux

Vendez vos biens et donnez en aumônes : cela vous assurera un trésor dans les cieux qui n’a pas de faille, que les voleurs n’approchent pas, que ni les mites et la moisissure n’atteignent. Vous serez alors des fils pour mon Père dans les cieux qui fait lever le soleil sur les mauvais et sur les bons et envoie la pluie sur les justes et sur les injustes. Où est votre trésor, là aussi sera votre coeur.

Quand vous donnez tout ce que vous possédez, faites ainsi : que votre aumône transpire dans vos paumes jusqu’à ce que vous sachiez à qui donner.

Puis il dit en paraboles :

– Si un aveugle guide un aveugle, ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse ?
Un élève n’est pas au-dessus de son maître, il est comme son maître que lorsqu’il est complètement enseigné : ne donnez pas le sacré aux chiens qui le jetteraient au fumier, ne jetez pas vos perles aux sangliers qui les piétineraient et tourneraient leurs cornes contre vous pour déchirer.

Comment pouvez-vous dire à votre frère ‘Frère, laisse-moi retirer la paille de ton oeil’, s’il y a une poutre dans votre propre oeil ? Retirez la poutre de votre propre oeil d’abord, hypocrite, pour voir clairement comment retirer la paille qui est dans l’oeil de votre frère.

Et il ajouta :

– On ne cueille pas du raisin des ronces, on ne récolte pas non plus de figue des épines de l’acacia à girafe puisqu’ils ne produisent aucun fruit. Seul l’homme bon produit du bon de son trésor. Un mauvais homme produit du mal du mauvais trésor qui est dans son coeur, et il dit de mauvaises choses, puisqu’il produit beaucoup de mauvaises choses dans son coeur.

Pourquoi m’appeler ‘Seigneur, seigneur’ et dire être unis à moi, dans mon sein, mais vous ne faites pas ce que je vous dis.

Je vous montrerai comment est celui qui écoute mes paroles et qui les faits : il est comme un homme qui se construit une tour, il a profondément creusé et posé les fondements sur le roc ; la pluie est tombée, un déluge s’est élevé et la mer s’est jetée sur cette tour, mais elle ne s’est pas ébranlée parce qu’elle est fondée sur le roc.

Mais de celui qui écoute mes paroles et ne les faits pas : il est comme un homme qui se construit une tour sans un fondement au sol ; elle est tombée aussitôt que la mer s’est jetée, et grande fut la ruine de cette tour.

Il leur dit plus de paraboles.

– Un semeur sortit semer. Comme il semait, certaines semences tombèrent le long de la route et les oiseaux des cieux les dévorèrent. D’autres tombèrent sur un sol rocailleux et elles germèrent aussitôt, mais quand le soleil se leva elles furent brûlées et se desséchèrent puisqu’elles n’avaient aucune racine. D’autres tombèrent parmi les ronces mais les ronces grandirent et les étouffèrent. D’autres tombèrent dans un bon sol et portèrent des grains qui produisirent trente, soixante, et cent vingt fois.

Maintenant, allume-t-on une lampe pour la mettre sous un boisseau ou dans un cellier, et non sur un pied de lampe ? Votre oeil est la lampe de votre corps : si votre oeil est sain, votre corps entier se remplira de lumière ; s’il n’est pas sain, votre corps se remplira de ténèbres. La lumière dans les fils de lumière illumine tout le monde; si elle ne l’illumine pas, c’est qu’il y a des ténèbres : tout doit se manifester puisque plus rien n’est caché, tout doit venir à la lumière puisque plus rien n’est secret.

Que celui qui a des oreilles écoute, et prenez garde de ce que vous entendez : on donnera plus à celui qui a la lumière ; à celui qui n’a pas, on retirera même ce qu’il a.

Il leur dit encore :

– Si ceux qui vous guident vous disent ‘voici le Royaume de Dieu est dans les cieux’, alors les oiseaux du ciel vous précèderont. S’ils vous disent ‘il est dans la mer’, alors les poisons vous précèderont. Et s’ils disent ‘il est sur la terre’, alors le bétail sur les collines vous précèdera.

Le Royaume s’approche de vous pour être au milieu de vous. À présent vous ne connaissez pas mon Père ; vous serez connus et vous saurez que vous êtes les enfants de mon Père dans le ciel en ce jour qui vient.

Vraiment vous serez pauvres, et vous serez la pauvreté, sauf si par votre amour tous les hommes vous reconnaissent comme des enfants de mon Père.

5.

Après avoir dit toutes ces choses, le peuple fut dans l’émerveillement. Et quand il sortit du bateau, ils amenèrent vers lui les malades sur leurs grabats en le suppliant de pouvoir toucher au moins la frange de son vêtement ; et de tous ceux qui la touchèrent, autant ils furent rétablis. Quand les esprits impurs tombaient devant lui, criant qu’il était le fils de Dieu, il leur donna l’ordre strict de ne pas le faire savoir. Lorsque la nuit tomba, il dit à ses disciples :

– Traversons l’autre côté du lac.

Laissant la foule, ils apprêtèrent le bateau, et lorsqu’il tomba endormi au cours de la navigation, une grande tempête survint sur le lac ; les vagues se jetaient à l’intérieur du bateau au point qu’ils furent immergés d’eau. Il était à la poupe, dormant sur un cousin, quand Jacob fils de Zébédé le réveilla et lui dit :

– Maître, ne t’inquiètes-tu pas si nous allons périr ?

Il se réveilla et réprouva alors le vent, et il dit à la mer :

– Paix : calme-toi.

Le vent cessa et il y eut un grand calme.

– Pourquoi aviez-vous si peur, leur dit-il, où est votre foi ?

Ils étaient époustouflés et se dirent l’un l’autre :

– Qui est-ce pour que même le vent et la mer obéissent à son ordre ?

Ils retournèrent ainsi à Capernaum. À ce moment-là, un centurion qui avait un esclave malade qui lui était cher, sur le point de mourir. Quand il entendit sur Jésus, il envoya un message vers lui pour lui demander de venire guérir son esclave. Comme il le demandait sérieusement à Jésus, Jésus alla avec eux. N’étant pas très loin de la maison, le centurion vint lui-même jusqu’à lui, disant :

– Seigneur, je ne suis pas digne que tu viennes sous mon toit. Mais dis la parole pour que mon servant soit guéri. Car je suis un homme placé sous autorité, avec des soldats sous moi, et quand je dis à l’un ‘Viens’, il vient. Et à l’autre ‘Va’, il va. Et à mon esclave ‘Fais ça’, il le fait.

Quand Jésus entendit cela, il s’émerveilla de lui, et se tournant vers la multitude qui l’avait suivi, il dit :

– Je vous dis, jamais je n’ai trouvé une telle foi en Israel.

Et quand le centurion revint dans sa maison, son esclave se trouvait bien.

Peu après, Jésus se rendit dans une ville nommée Nain, et ses disciples allèrent avec lui. Comme il approchait la porte de la ville, voici qu’on faisait emporter un homme mort, seul fils de sa mère qui était une veuve, et une grande foule de la ville l’accompagnait. Quand Jésus la vit, il eut compassion d’elle et lui dit :

– Ne pleure pas.

Il alla toucher la planche, et demanda aux porteurs de s’arrêter. Alors il dit :

– Je te dis, jeune homme lève-toi.

Et le mort s’assit et commença à parler. Et il le remit à sa mère et la crainte les saisit tous. Cet évènement sur lui se répandit dans tous les environs du pays.

L’eau et l’huile

Deux jours après, alors qu’il était à table dans la maison de Mathieu, en compagnie de nombreux collecteurs d’impôt et des pécheurs assis avec Jésus et ses disciples, une femme vint avec un flacon d’albâtre plein de parfum. Elle pleurait et ses larmes trempèrent ses pieds, qu’elle essuya avec sa chevelure puis les embrassa. En voyant cela, les pharisiens dirent entre eux :

– Si cet homme était un prophète, il saurait quelle sorte de femme le touche, car c’est une pècheresse.

Elle rompit alors le flacon et oint ses pieds avec le parfum. Encore indignés, ils se dirent entre eux :

– Pourquoi gâcher ainsi ce parfum qui aurait pu se vendre plus de trois cents denarius pour donner aux pauvres.

Entendant cela, Jésus leur dit :

– Ceux qui vont bien n’ont pas besoin d’un médecin, seulement les malades. Je suis venu appeler les pécheurs à la repentance, non les justes.

Un certain créancier avait deux débiteurs, l’un devant cinq cent denarius, l’autre cinquante, et parce qu’ils ne pouvaient repayer, il leur pardonna à tous deux. Lequel des deux maintenant l’aimerait le plus ?

– Celui à qui il pardonna le plus, répondit un des pharisiens.

– Tu as bien jugé, dit-il. Aussi je te dis, celui qui aime peu est peu pardonné, mais il lui est beaucoup pardonné parce qu’elle m’a beaucoup aimé.

Alors il se tourna vers la femme et dit :

– Tes péchés sont pardonnés.

– Qui est-ce qui pardonne même les péchés, se dirent les pharisiens en murmurer entre eux.

– Va en paix : ta foi t’a sauvée, lui dit-il.

Et elle rentra chez elle. Le jour suivant, une foule vint encore, au point que ses disciples et lui ne purent pas manger. Quand sa mère et ses frères entendirent parler de lui, ils partirent pour le ramener, disant qu’il était à côté de lui. Ils vinrent vers lui mais ils ne furent pas capables de l’atteindre, alors ils l’appelèrent et on lui dit :

– Ta mère et tes frères et tes soeurs sont dehors et te demandent.

– Qui est ma mère ou frères… Mes frères, mère et soeurs sont ceux qui font la volonté de mon Père, répondit-il en entendant la main vers ses disciples.

En soirée, ses disciples descendirent vers la mer, là où il leur avait fait préparé un bateau, et ils partirent devant lui, de l’autre côté, vers Bethsaida. Après avoir pris congé d’eux, il monta prier sur la montagne. La nuit venue, alors qu’il faisait sombre, le bateau étant en mer et lui, seul sur terre, voyant que le vent était grandement contraire à eux et qu’ils ramaient avec détresse, il vint vers eux, marchant sur la mer, autour de la 4e heure de la nuit. Lorsqu’il se dirigea vers eux et qu’ils le virent marcher sur la mer, ils pensèrent à un esprit et se mirent à crier, bien qu’ils le voyaient mais étaient terrifiés. Il leur parla aussitôt :

– N’ayez pas peur, courage, c’est moi.

Et quand il fut avec eux sur le bateau, le vent cessa. Ils en furent extrêmement étonnés.

6.

Ils abordèrent de l’autre côté de la mer dans la contrée de Gergesa. Dès sa sortie du bateau il rencontra un homme de la ville sorti des tombes avec un esprit impur qui vivait parmi les tombes, et que personne ne pouvait lier, même avec une chaîne. Il fut souvent lié de fers et de chaînes mais il arrachait les chaînes, et cassait les fers en pièce, puis l’esprit impur l’emmenait dans le désert. Quand il vit Jésus de loin, il courut et tomba pour le révérer, l’esprit impur dit d’une voix forte :

– Jésus fils du plus haut Dieu, qu’as-tu à faire avec moi. Par Dieu, je te conjure de ne pas me tourmenter.

Jésus lui avait dit, ‘Toi esprit impur, sors de cet homme’. Et Jésus demanda :

– Quel est ton nom ?

– Mon nom est légion car nous sommes nombreux, répondit-il.

Et ils le supplièrent de ne pas les renvoyer hors de la contrée et lui demandèrent :

– Envoie-nous dans ces porcs, laisse-nous entrer en eux.

Il y avait là un grand troupeau de porcs qui se nourrissait sur le flan de la colline. Il leur donna la permission. Les esprits impurs sortirent de l’homme et entrèrent dans le troupeau de deux milles porcs environ ; ils se ruèrent aussitôt vers la falaise et se noyèrent dans le lac. Quand les porchers virent ça, ils s’enfuirent en ville et ils en parlèrent dans la contrée, alors la population alla voir ce qui s’était passé. Ils vinrent vers Jésus, et là ils virent l’homme qui avait la légion, vêtu et assis avec son bon sens, et ils eurent peur. Ceux qui avaient tout vu racontèrent ce qui s’était passé avec le démoniaque et les porcs, alors ils pressèrent Jésus de quitter leur quartier, car ils étaient saisis d’une grande peur. Comme il se rendait au bateau, l’homme que les esprits impurs avaient quitté le supplia de pouvoir être avec lui. Mais il refusa, disant :

– Rentre chez toi avec tes amis et dis-leur tout ce que le Seigneur à fait pour vous.

Il partit alors déclarer dans toute la Décapole tout ce que Dieu fit pour lui avec Jésus.

Puis Jésus et ses disciples traversèrent de nouveau l’autre côté par bateau. Une grande foule se rassembla autour de lui près de la mer. Un homme nommé Jairus, chef de la synagogue, vint et tomba à ses pieds. Et il le supplia :

– Ma petite fille est mourante. Viens la toucher de tes mains pour qu’elle aille mieux et puisse vivre.

En y allant, une grande foule pressait autour de lui, et une femme avec un écoulement de sang depuis douze ans, et qui avait dépensé tout ce qu’elle avait pour de nombreux médecins qui ne purent la guérir, s’était dit qu’elle irait mieux si seulement elle touchait les vêtements de Jésus. Elle vint derrière lui et toucha la frange de son vêtement, l’écoulement s’arrêta immédiatement et elle fut guérie. S’apercevant que le Pouvoir était sorti de lui, Jésus dit aussitôt :

– Qui a touché le bleu de la frangede mon vêtement ?

Cephas lui dit :

– Maître, tu vois que la foule te presse autour.

– Quelqu’un a touché le bleu de la frange, dit Jésus.

Il se mit à regarder pour voir qui avait fait ça. La femme, voyant et entendant cela, vint en tremblant avec crainte, et tomba sur le sol devant lui, et elle lui dit toute la vérité.

– Va en paix ma fille, ta foi t’a guérie, lui dit-il.

Tandis qu’il parlait, un homme de la maison du chef vint et lui dit :

– Ta fille est morte, pourquoi troubler le maître davantage…

Il connut cela et répondit au chef de la synagogue :

– Ne crains pas, crois seulement.

Il ne permit à personne d’entrer avec lui, excepté Cephas, Jacob, Joan, le père et la mère de l’enfant. Ils entrèrent dans la maison, et voyant des gens qui pleuraient et gémissaient, il leur dit :

– Ne faites pas de bruit à pleurer, car l’enfant dort, elle n’est pas morte.

Ils se mirent à rire de lui. Il les mit tous dehors et prit ceux qu’il avait appelés pour être avec lui, et alla où était l’enfant. Lui prenant la main, il l’appela, disant :

– Talitha cumi.

C’est-à-dire je te dis petite fille, lève-toi. Et aussitôt la fille se leva et marcha. Elle avait douze ans. Ils en étaient émerveillés. Il les ordonna de lui donner quelque chose à manger et leur dit expressément que personne ne devait le savoir. Et Jésus partit de là avec ses disciples et alla à Nazareth dans sa propre contrée.

Le jour du shabat, il enseigna à la synagogue, et il se leva pour lire. Nombreux sont ceux qui l’écoutaient et s’émerveillaient de son enseignement. Ils dirent :

– D’où vient la sagesse qui est donnée à cet homme et les choses formidables se font par ses mains ? N’est-ce pas le charpenter, fils de Marie, et frère de Jacob, Jude, Joseph et Shimon, et ses soeurs Deborah, Ruth et Rachel ici avec nous ? Ils achoppaient contre lui et il leur dit :

– Un prophète n’est pas sans honneur, sauf dans sa propre contrée et ses propres semblables. M’appliquerez-vous ce proverbe qu’aucun médecin n’est capable de se guérir lui-même ? En vérité je vous dis, si la paix de Dieu est rejetée par ceux qui sont près, elle sera proclamée et écoutée et acceptée parmi ceux qui se tiennent au loin. C’est la parole du Seigneur.

Ils étaient furieux. Aussi il ne put pas faire là beaucoup de travaux, sauf pour quelques malades sur qui il posa ses mains et les guérit. S’étonnant de leur incrédulité, il reprit son chemin et enseignait dans les villages.

7.

Il appela les douze ensemble et leur donna autorité sur les esprits impurs et le pouvoir de guérir les maladies. Puis il les envoya prêcher le Royaume de Dieu et guérir.

Les douze

Il les chargea en disant :

– Ne prenez qu’un bâton pour votre voyage, pas de pain, ni sac, ni argent, portez des sandales, ne mettez pas deux tuniques. Partout où vous entrez, restez-y jusqu’à ce que vous quittiez l’endroit. Et partout où ils refusent de vous écouter, secouez la poussière de vos pieds quand vous quittez, comme un témoignage contre eux. Au dernier jour, il vaudra mieux pour Sodome et Gomorrah que cette ville.

Ils partirent deux par deux par les villages prêcher la repentance. Ils chassèrent de nombreux démons, oignirent de nombreux malades avec l’huile et les guérirent. À leur retour, les apôtres racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.

– Retirez-vous un moment vous reposer dans un endroit désert, leur dit-il.

Beaucoup allaient et venaient et n’eurent pas même le temps de manger. Ils montèrent d’eux-mêmes sur le bateau vers un endroit désert. Beaucoup vinrent en courant jusqu’à là et y furent avant eux. Au moment où Jésus débarqua, il vit une grande cohue et eut compassion d’eux parce qu’ils étaient comme des moutons sans un berger. Il commença à les enseigner sur le Royaume de Dieu. Quand il faisait tard, les douze vinrent vers lui et dirent :

– C’est maintenant une heure tardive et c’est un endroit désert. Renvoie-les pour qu’ils aillent alentour aux villages de la contrée trouver des provisions et où loger.

– Vous, donnez-leur quelque chose à manger, répondit-il.

L’autre Shimon, non Cephas, dit :

– Nous n’avons pas plus que sept miches et deux poissons. Irons-nous acheter à manger pour tous ces gens ?

Jésus commanda à la foule de s’asseoir sur l’herbe verte par groupe de cinquante et par groupe de cent. Il éleva les sept miches et les deux poissons vers le ciel et bénit ; il rompit les miches et les donna aux disciples pour les mettre devant les gens. Ils mangèrent et furent satisfaits. Ils ramassèrent ce qui restait et remplirent douze paniers pleins de morceaux de pain et de poisson. Ceux qui avaient mangé étaient cinq mille hommes.

Une autre fois, quelques pharisiens et des scribes venus de Jérusalem lui demandèrent de s’asseoir à table et diner avec eux. Ils furent choqués de voir que Jésus et ses disciples mangeaient avec les mains sales, c’est-à-dire non lavées, car les juifs ne mangent pas avant de s’être d’abord laver les mains suivant les traditions des anciens - ils observent aussi beaucoup d’autres traditions. Les pharisiens et les scribes lui demandèrent :

– Pourquoi toi et tes disciples ne suivez pas la tradition des anciens et mangez avec les mains sales ?

– Vous vous attachez aux traditions des hommes et vous délaissez les commandements de Dieu. Moïse dit : Honore ton père et ta mère. (Exode 20.12)
Et qui dit du mal de son père ou sa mère mourra certainement. (Exode 21.17)

Mais vous, vous dites que l’homme peut dire à son père ou sa mère : Ce que tu obtiendras de moi est qorban. Ainsi vous ne permettez pas de faire quoi que ce soit pour son père et sa mère. Vous lavez le dehors de la coupe mais vous êtes remplis d’extorsions et de méchancetés en-dedans.
Insensés ! Celui qui a fait le dedans n’a-t-il pas aussi fait le dehors ? Comment trouverez-vous le Royaume sans rompre avec cette génération insensée ? Comment verrez-vous mon Père sans sanctifier le shabat ? Voici, donnez des aumônes pour ces choses du dedans et toutes ces choses seront pures en vous.

Il appela de nouveau les gens à lui et leur dit :

– Écoutez-moi vous tous et comprenez qu’il n’y a rien d’extérieur entrant en l’homme qui souille son âme ; cela n’entre pas dans son coeur mais dans son estomac et s’éva-cue par les intestins. Ce qui souille l’homme est ce qui sort de son coeur. Si je mange du porc ou autres viandes impures, ne souilleront-ils ma conscience ? dit un scribe. La désobéissance n’entre pas en l’homme, elle sort du coeur de l’homme. L’homme sera souillé lorsqu’il mangera de la nourriture interdite (Séfer 32). Qui a des oreilles pour entendre entende.

8.

Il se leva de là et se dirigea en région, aux alentours de Tyr, et une femme dont la fille était possédée d’un esprit impur, ayant entendu sur lui, vint se jeter à ses pieds. Cette fois la femme était une païenne. Elle le supplia de chasser l’esprit impur de sa fille mais il refusa en lui disant :

– Il n’est pas juste de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens.

– Seigneur, même les chiens sont nourris des restes des enfants sous la table, dit-elle.

– Pour cette parole, le démon a quitté ta fille, dit-il. Tu peux continuer ton chemin.

Quand elle retourna chez elle, elle trouva sa fille bien, l’esprit impur étant parti.

En venant de la région de Tyr, il se dirigea vers la mer de Galilée en passant par la région de la Décapole. Ils lui amenèrent un homme qui était sourd avec un empêchement dans son parler, et ils le supplièrent de poser ses mains sur lui. Jésus le prit en privé, à côté de la multitude, il mit ses doigts dans les oreilles du sourd, cracha et toucha sa langue. Il regarda le ciel en soupirant, et lui dit :

– Effatha.

C’est-à-dire sois ouvert. Ses oreilles s’ouvrirent et sa langue fut libérée, il parla sans contrainte. Ils furent dans un étonnement sans mesure et dirent :

– Il a fait toutes choses bien : il fait même parler les muets et entendre les sourds.

Lorsqu’il alla à Bethsaida, quelques personnes lui amenèrent un aveugle, le suppliant de le toucher. Il prit l’aveugle par la main et l’amena hors du village. Après avoir craché sur ses yeux, il mit ses mains sur lui et demanda :

– Vois-tu quelque chose ?

Il regarda et dit :

– Je vois des hommes qui ressemblent à des arbres en marche.

Il plaça de nouveau ses mains sur ses yeux. Il regarda fixement et fut restauré : il voyait les choses clairement. Il le renvoya en disant :

– Prends le chemin pour rentrer chez toi. Ne parle à personne en ville de cela.

Jésus partit avec ses disciples à Césaré Philippi, et en chemin il leur demanda :

– Que les hommes disent-ils que je suis ?

– Jean le baptiseur. D’autres disent Éliah. Et d’autres, comme l’un des prophètes, lui répondirent-ils.

– Et qui dites-vous que je suis ? demanda-t-il.

– Tu es le messie oint de Dieu, répondit Cephas.

Il leur ordonna de n’en parler à personne. À partir de ce moment, il commença à leur enseigner que le fils de l’homme devait souffrir beaucoup de choses d’être rejeté par les anciens, les chefs sacrificateurs et les scribes, et être tué, puis ressusciter après trois jours. Cephas le prit à part et commença à le réprouver avec colère, mais il réprouva Cephas en disant :

– Passe derrière moi, satan, car tu n’es pas du côté de Dieu mais des hommes.

À l’homme qui voudrait venir après moi, qu’il renonce à lui-même, prenne sa croix et me suive, leur dit-il. Qui voudra sauver sa vie la perdra, quiconque la perdra pour ma cause la sauvera.

En quoi profite-t-il à l’homme de gagner le monde entier s’il condamne sa propre vie ? Et que donnerait-il pour pouvoir ravoir sa vie ? Quiconque a honte de moi et de mes paroles dans cette mauvaise génération, le fils de l’homme aura honte de celui-là quand il viendra avec l’armée angélique dans la gloire du Père. En vérité je vous dis, certains qui se tiennent ici verront que le Royaume de Dieu est venu avec puissance avant de goûter la mort.

Mont Tabor

Six jours après, Jésus prit avec lui Cephas et les fils de Zébédé et les conduit sur une grande montagne de Galilée. Quand ils furent arrivés au sommet, il fut transfiguré en lumière devant eux : ses vêtements devinrent si aveuglants de brillance blanche qu’ils furent pris de frayeur. Et voici, deux hommes se tenaient dans la gloire, parlant avec Jésus sur la montagne. Cephas, faisant face à la peur, dit à Jésus :

– Rabbi, c’est bien que nous soyons ici. Que nous fassions trois tentes ; une pour toi et une pour chacun de ces hommes.

Une nuée éblouissante les recouvrit et une voix parla de la nuée :

Il est mon fils bien-aimé qui régnera sur la terre comme dans le ciel, écoutez-le. (Psaumes 2.7)

Ils virent Jésus debout avec eux seulement et lui demandèrent :

– Où sont ces anges avec qui tu parlais ?

– Non, mais Moïse et Éliah qui se sont manifestés ici pour porter témoignage au fils de l’homme pour votre cause. Par mon témoignage je suis venu accomplir toute la loi et les prophéties.

Ils eurent grandement peur durant ces jours et ne dirent à personne ce qu’ils avaient vu car Jésus leur avait dit de ne pas en parler jusqu’à ce que le fils de l’homme ressuscite des morts.

9.

Ils lui demandèrent :

– Pourquoi les pharisiens et les scribes disent qu’Éliah doit venir en premier ?

– Si Éliah vient d’abord restaurer toutes choses, du fils de l’homme il est écrit qu’il devra souffrir beaucoup de choses et être traité avec mépris, leur dit-il. Je vous dis,
Éliah est venu et ils ont fait avec lui selon leur plaisir comme il est écrit de lui.

Une grande foule vint à sa rencontre et un homme cria de la foule :

– Maître, j’ai emmené pour toi mon fils qui a un esprit débile. Lorsqu’il le saisit, il hurle et le jette par terre avec des convulsions. J’ai supplié tes disciples de le chasser mais ils n’en ont pas été capables.

– Génération sans foi, répondit Jésus, combien de temps serais-je avec vous ? Combien de temps serais-je à vous supporter ?

Aide mon incrédulité

Le père de l’enfant cria dans les larmes :

– Je crois. Aide mon incrédulité si tu peux faire quelque chose. Aie pitié de nous, aide-nous.

– Apporte-moi ton fils, dit Jésus.

Ils lui apportèrent le garçon, et quand l’esprit le vit, il convulsa aussitôt le garçon. Jésus réprouva l’esprit impur, lui commandant de sortir de lui et ne plus jamais encore entrer. Puis Jésus releva de la main le garçon guéri et le rendit à son père. Ses disciples lui demandèrent :

– Pourquoi ne pouvions-nous pas le chasser ?

– Toutes choses sont possibles pour qui croit, leur dit-il. Ce genre-là peut être mis dehors seulement par la prière et rien d’autre.

Le Fils de l’homme sera ressuscité

Partant d’ici, ils passèrent secrètement à travers la Galilée. Jésus dit à ses disciples :

– Le fils de l’homme sera livré aux mains des hommes qui le tueront ; il sera ressuscité le troisième jour.

Ils ne comprirent pas cette parole et eurent peur de lui demander. Joan lui dit :

– Maître, nous avons vu un homme chassé des démons en ton nom et nous lui avons interdit parce qu’il ne nous suit pas.

– Ne l’interdisez pas. Celui qui fait un grand travail en mon nom ne sera pas ensuite capable de dire du mal de moi. Si aujourd’hui il est loin de moi, demain il sera près, dit Jésus.

Il arriva que Jean le baptiseur envoya deux de ses disciples vers Jésus pour lui dire :

– Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous attendre un autre ?

Ils vinrent demander cela tandis que Jésus était en train de guérir beaucoup de maladies, de plaies et d’esprits impurs, et accordait la vue à beaucoup de ceux qui étaient aveugles. Il leur répondit :

– Allez dire à Jean ce que vos yeux ont vu et ce que vos oreilles ont entendu : les aveugles reçoivent la vue, les estropiés marchent, les lépreux sont guéris, les sourds entendent, les morts se relèvent, les pauvres ont les bonnes nouvelles qui leur sont annoncées. Béni est celui qui ne s’offense pas de moi.

Jean le baptiseur

Quand les messagers de Jean furent partis, il commença à parler aux foules sur Jean :

– Qu’êtes-vous allés voir dans le désert, un roseau secoué par le vent ? Qu’êtes-vous allés voir alors, un homme vêtu dans de beaux habits ? Voici, ceux qui ont de splendides habits vivent dans le luxe et sont dans la cour des rois. Qu’êtes-vous allés voir alors, un prophète ? Oui je vous dis, et plus qu’un prophète. Je vous dis que parmi ceux nés de femmes, aucun n’est plus grand que Jean. Mais le dernier dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui.

À quoi comparerai-je les hommes de cette génération, comment sont-ils ? Ils sont comme des enfants assis sur la place du marché qui s’interpellent l’un l’autre en disant : Nous vous avons sifflé mais vous n’avez pas dansé, nous avons gémi mais vous n’avez pas pleuré. Jean le baptiseur est venu sans manger de pain, ni boire de vin, et vous avez dit : Il a un démon. Le fils de l’homme est venu en mangeant et en buvant, et vous avez dit : Voici un glouton et un buveur, ami des collecteurs d’impôt et des pécheurs. Mais la Sagesse Saint Esprit sera justifiée en tous mes enfants.

Quand le roi Hérode entendit cela, car le nom de Jésus devint renommé, il dit :

– Jean le baptiseur a été ressuscité des morts, ses pouvoirs sont en action en lui.

– Éliah est apparu, dirent d’autres.

– Un des anciens prophètes est ressuscité, dirent d’autres encore.

– J’ai décapité ce Jean, dit Hérode, de qui s’agit-il alors par ces choses que j’entends ?

Hérode avait été réprouvé par Jean en raison d’Hérodias, la femme de son frère, et il avait Jean en prison. Hérode craignait Jean mais Hérodias chercha sa mort, et à une fête, elle manigança pour que sa fille soutire d’Hérode un serment de lui donner le cadeau qu’elle lui demanderait, et la fille exigea d’Hérode la tête de Jean sur un plateau de bronze. Hérode s’était lamenté d’être lié par son serment et Jean fut décapité. Ses disciples vinrent prendre son corps et le déposa dans une tombe. Quand Jésus eut entendu cela, il a dit :

– La loi et les prophètes ont subsisté jusqu’à Jean. Dès à présent, le Royaume de Dieu se fait piller et on entre par la force.

10.

Sachant que le temps approchait pour lui de se faire livrer, Jésus se mit en tête d’aller à Jérusalem. Il envoya des messagers pour aller devant lui ; ils entrèrent dans un village de samaritains et préparer pour lui, mais les gens ne voulurent pas le recevoir parce qu’il avait sa tête tournée vers Jérusalem. Voyant cela, ses disciples Jacob et Joan dirent :

– Seigneur, veux-tu que nous fassions tomber le feu du ciel pour les consumer comme Éliah a fait ?

– Vous ne savez pas dans quel esprit vous êtes, leur reprocha-t-il. Le fils de l’homme n’est pas venu pour détruire des vies d’homme mais les sauver.

Et ils partirent vers un autre village. Comme ils marchaient sur la route, un homme dit :

– Je te suivrais n’importe où tu iras.

– Les renards ont des terriers et les oiseaux des nids, mais le fils de l’homme a nulle part où poser sa tête, lui dit Jésus.

– Suis-moi, dit-il à un autre.

– Seigneur, laisse-moi en premier aller enterrer mon père, répondit-il.

– Laisse les morts enterrer eux-mêmes leur mort, dit-il. Quant à toi, suis-moi.

– Je te suivrais seigneur, dit un autre, laisse-moi dire au revoir à ceux de ma maison.

– Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas digne du Royaume de Dieu, lui dit Jésus.

Et Jésus dit à ses disciples :

– Ne voyez-vous pas que beaucoup sont près de la source, mais peu sont dans la source. Qui est près de moi est près du feu, qui est loin est loin du Royaume de Dieu.

Les soixante-douze

Jésus en choisit soixante-douze pour les envoyer deux par deux, homme et femme soeur, dans les villes de Galilée. Il insuffla sur eux une part de son Esprit. Il leur parla et dit :

– À la blancheur du champ, la moisson est arrivée : priez alors le Seigneur de la moisson qu’il envoie des ouvriers quand c’est le mois de récolter.
Prenez votre route, ne portez ni sac, ni bâton, et quand vous allez vers un village, entrez en disant : Paix soit sur cette maison de paix. Et si vraiment un fils de paix est là, votre paix reposera sur sa tête, sinon elle retournera sur vous.
Restez dans la même maison tant que vous resterez dans le village, mangeant le pain qu’ils fournissent et buvant le vin qu’ils fournissent, car l’ouvrier doit mériter son salaire. Guérissez les malades et chassez les démons dans la ville en disant aux gens : Le Royaume de Dieu est venu près de vous. S’ils ne vous reçoivent pas, dites dans les rues : Nous secouons la poussière même qui s’accroche à nos pieds, sachez pourtant que le Royaume de Dieu est venu de près. Celui qui vous écoute m’écoute, celui qui vous rejette me rejette, et celui qui m’écoute écoute celui qui m’a envoyé

Malheur à vous Corazin et Bethsaida, car si les grands travaux faits chez vous avaient été faits dans Tyr et Sidon, depuis longtemps ils se seraient repentis assis dans la cendre et le cilice. En ce jour-là, il sera plus supportable pour Tyr et Sidon que pour vous. Et toi Capernaum qui fut exaltée jusqu’aux cieux, tu seras ramené jusqu’en bas du Shéol.

Les soixante-douze revinrent avec enthousiasme et dirent :

– Seigneur, les malades se sont rétablis quand nous avons posé nos mains sur eux. Aucun des serpents, ni aucune chose mortelle ne nous a fait de mal. Et en ton nom nous avons même chassé les démons.

– J’ai vu satan tomber des cieux comme une étoile filante jusqu’aux ténèbres de la mer, leur dit Jésus. Voici, je vous ai donné grande autorité, mais ne vous réjouissez pas que les esprits impurs vous soient assujettis : réjouissez-vous d’avoir vos noms écrits dans le livre qui se tient devant le Trône.

Dans la même heure, il se réjouit dans le saint Esprit et dit :

– Je te remercie Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché ces choses à l’intelligence et la compréhension, et les avoir révélées aux bébés, oui Père, car cela t’est très agréable.

Le Père

Il se tourna vers les disciples et dit :

– Toutes choses m’ont été accordées par mon Père. Personne ne connaît qui est le fils excepté le Père, ni qui est le Père excepté le fils, et celui à qui le fils choisit de le révéler. Bénies sont les oreilles qui entendent ce que vous entendez : je vous dis que de nombreux prophètes et d’anges ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, et entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu.

Un certain rabbin des lois se leva pour le mettre à l’épreuve et dit :

– Maître, quel commandement est le premier de tous ?

– Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tous les autres commandements découlent d’eux, répondit Jésus.

– Tu as raison maître, car aimer Dieu et aimer son prochain est plus que tous les sacrifices et les offrandes par le feu, dit le rabbin.

Notre prochain

Après cela plus personne n’osa lui poser de question, mais pour montrer qui est le prochain dans le Royaume de Dieu, Jésus leur dit une parabole.

– Un homme voyagea dans la campagne mais il ne garda pas la route et tomba dans un grand trou où il y resta à moitié mort. Un sacrificateur descendit sur cette route et le vit, mais il repartit de l’autre côté. Un lévite vint à l’endroit, mais il repartit de l’autre côté aussi dès qu’il le vit. Un samaritain qui voyageait vint où il était. Il eut compassion dès qu’il le vit et alla à lui. Il versa huile et vin sur ses plaies et les pansa, puis le mit sur sa propre bête pour l’emmener dans une auberge et prendre soin de lui. Le jour suivant il sortit remettre sept denarius à l’aubergiste en disant : Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras de plus, je te repaierais quand je reviendrais. Lesquels des trois pensez-vous s’est avéré être le prochain de l’homme tombé dans le trou ?

– Celui qui a eu pitié de lui, dit-il.

– Va et fais ainsi, lui dit Jésus.

Voici ce qui arriva une autre fois, comme ils allaient sur leur route. Il entra dans un village et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison. Tandis que Marie était assise aux pieds du seigneur en train d’écouter son enseignement, tandis que Marthe - inattentive à beaucoup servir - alla vers lui et dit :

– Seigneur, ne te soucies-tu pas que Marie me laisse servir seule alors que je peine, elle est assise à tes pieds en te demandant quand le Royaume viendra.

– Marthe, Marthe, répondit le seigneur, tu t’inquiètes et te troubles pour beaucoup de choses, mais à la venue du Royaume de Dieu deux seront comme un seul, les hauteurs sonderont les profondeurs, la femme sera en l’homme, homme et femme ensemble en l’Esprit. Mais dans cette génération il y aura des sectionnements et des divisions.

11.

Jésus priait, et lorsqu’il s’arrêta un moment André lui dit :

– Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean a appris à ses disciples.

– Chaque fois que vous priez, dites :

Le notre-Père

Notre Père, notre Roi qui êtes au ciel, que votre Nom soit sanctifié. Que votre Royaume vienne, que votre saint Esprit descende sur nous et nous lave. Donnez-nous toujours votre pain d’aujourd’hui, et pardonnez nos transgressions car nous-mêmes pardonnons ceux contre qui nous retenons des choses. Et ne nous laissez pas dans l’épreuve.

Je vous dis, demandez et il vous sera donné, cherchez et vous trouverez, frappez et la porte vous sera ouverte. Celui qui demande reçoit, et qui cherche trouve, et la porte est ouverte à qui frappe. Quel père parmi vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain, ou lui donnerait un scorpion s’il demande un oeuf, ou lui donnerait un serpent s’il demande un poisson ? Si vous, qui êtes insensés, savez comment donner des présents à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il un bon présent à celui qui lui demande.

Blasphème

Une fois des scribes venus de Jérusalem le trouvèrent en train de chasser les démons et dirent :

– Il est possédé par baalzébul, il chasse les démons par le prince des démons.

Il les appela à lui et leur dit :

– Comment satan peut-il chasser satan si chaque royauté divisé contre lui-même est dévastée et qu’aucune maison divisée contre elle-même ne peut tenir debout ? Si satan est divisé contre lui-même il ne pourra tenir et sa royauté viendrait à sa fin.

Si je chasse les démons par baalzébul, par qui vos fils les chassent-ils ? Mais si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, alors le Royaume de Dieu est venu parmi vous. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.

Sorti d’un homme, l’esprit impur passe dans des places sans eau et cherche à travers mont et vallée. Ne trouvant pas de répit il dit : Je retournerai dans ma maison d’où je viens. À son retour, il la trouve rangée et balayée mais vide. Alors il va amener sept autres esprits plus mauvais pour entrer habiter là et la condition de cet homme est pire que la première. Personne ne peut entrer dans le palais d’un homme fort et piller ses biens sans d’abord le dominer et lier l’homme fort, alors il pillera sa maison. Quand vous êtes lavés, soyez remplis du saint Esprit en remerciant mon Père au ciel.

Pour le tester les scribes et les pharisiens cherchèrent de lui un signe du ciel et dirent :

– Montre-nous un signe de ce Royaume afin que nous puissions voir pour te croire.

– Vous interrogez la face des cieux et de la terre parce que vous ignorez ce qui est devant vous et vous ne pouvez tester ce jour, leur dit-il. Pourtant le soir, voyant le ciel rouge vous dîtes qu’il fera beau, voyant le ciel jaune vous dîtes qu’il fera orageux, et voyant le vent méridional vous dîtes qu’il fera chaud, mais du présent vous ne savez pas interpréter ce jour ?! Hypocrites ! Aucun autre signe ne sera donné à cette génération insensée que celui de Jonah.

Je vous dis, quand la reine du sud se lèvera avec cette génération pour le jugement, elle la condamnera, car elle vint des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon - et voici quelque chose ici de plus grand que Salomon. Quand les hommes de Nineveh se lèveront avec cette génération pour le jugement, ils la condamneront, car ils se sont repentis à la prédication de Jonah - et voici quelque chose ici de plus grand que Jonah.

Attention, prenez garde au levain des pharisiens qui n’est qu’hypocrisie, dit-il à ses disciples.

Une autre fois Jésus leur dit :

– Tout ce qui n’est pas devant vous se révélera à vous. Il n’y aura rien de caché qui ne sera révélé, ni d’enterré qui ne sera relevé. Tout ce que vous dîtes dans l’obscurité sera entendu dans la lumière ; tout ce que vous avez murmuré dans l’intimité de votre chambre sera déclaré sur les toits. Je vous dis, vous serez comme des agneaux au milieu des loups, mais n’ayez crainte, c’est au bon plaisir de votre Père de vous donner le Royaume.

– Mais seigneur, répondit Cephas, que faire si les loups déchirent les agneaux ?

– Les agneaux ne craignent pas les loups après leur mort. Je vous dis, ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent rien vous faire ensuite : craignez celui qui a autorité de jeter le corps et l’âme au feu du Shéol après votre mort. Oui je vous dis, craignez-le. Cinq moineaux ne se vendent-ils pas pour deux centimes ? Oui, pourtant pas un n’est oublié devant Dieu : ainsi même tous les cheveux de votre tête sont comptés. N’ayez pas crainte, dit Jésus, car vous avez plus de valeur que beaucoup de moineaux.

Je vous dis, quiconque me reconnaît devant les hommes, le fils de l’homme le reconnaîtra devant les anges de Dieu également. Celui qui me renie devant les hommes sera renié devant les anges de Dieu. Je vous dis, tout péché sera pardonné, et qui dira une parole contre le fils de l’homme sera pardonné ; mais qui blasphème contre le saint Esprit ne sera pas pardonné.

12.

Quelqu’un vint de la foule et lui dit :

– Maître, impose à mon frère de partager l’héritage avec moi.

– Homme, qui m’a fait juge sur vous ? lui dit Jésus. Et il dit à disciples, suis-je un diviseur ? Attention, dit-il à la foule, soyez sur vos gardes contre toute convoitise, car la vie d’un homme ne consiste pas dans l’abondance de ses biens.

Il leur dit une parabole.

– La terre d’un riche portait abondamment, et l’homme se dit tout bas : Que ferai-je maintenant, je n’ai nulle part où entreposer mes récoltes ? Et il dit : Je ferai cela : je vais défaire mes granges et en construire de plus grandes où entreposer tous les grains de mes biens, puis je dirai à mon âme : Tu as amplement de biens pour beaucoup d’années alors sois à l’aise. Mais Dieu lui dit : Insensé ! Cette nuit ton âme te sera réclamée, pour qui seront les choses que tu te préparais…

Ainsi est celui qui amasse pour lui-même un trésor et qui n’est pas riche envers Dieu. Qui à des oreilles pour entendre entende.

Jésus dit à ses disciples :

– Ne portez pas d’attention du matin au soir ou du soir au matin de ce que vous porterez comme vêtements, ni de ce que vous mangerez comme nourriture. Je vous dis que vous valez mieux que les lys qui ne tissent ni ne filent, même que Salomon dans toute sa gloire n’a pas été habillé comme l’un d’eux. Si Dieu habille aujourd’hui l’herbe vivante des champs qui demain sera jetée au four, lui-même vous donnera votre vêtement. C’est par le peu de foi que les hommes manquent de vêtement.

Considérez les oiseaux des cieux qui ne sèment, ni ne récoltent, non pas d’entrepôt ni de grange, et que Dieu lui-même nourrit. Vous avez plus de valeur que les oiseaux. Qui peut ajouter une longueur à sa vie ou sa taille… si vous êtes incapables de faire une aussi petite chose que cela, pourquoi vous inquiéter du reste que toutes les nations de la terre cherchent. Votre Père sait que vous en avez besoin. À la place de cela, cherchez le Royaume de Dieu et ces choses seront à vous aussi.

Le feu

Jésus dit aux multitudes :

– Je suis venu jeter le feu sur la terre. Je suis limité jusqu’à ce qu’il embrase… Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur terre ? Non je vous dis, mais la division plutôt. À compter de maintenant il y aura cinq seront divisés dans une maison, trois contre deux et deux contre trois seront divisés ; le père contre fils, fils contre père, mère contre fille, fille contre mère, belle-mère contre bru, bru contre belle-mère.

Quand vous êtes en jugement d’après la justice, allant avec votre accusateur devant le magistrat, efforcez-vous de trouver un arrangement avec lui en chemin avant qu’il vous traîne devant le juge - avant que le juge vous remette aux mains de l’officier et que l’officier vous mette en prison ; je vous dis que vous ne sortirez pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime.

Feu du Shéol

À un moment, là certains lui dirent que Pilate avait mélangé leurs sacrifices romains avec du sang de galiléens.

– Pensez-vous qu’ayant ainsi souffert ces galiléens étaient de pires pécheurs que tous les autres galiléens ? Non je vous dis, vous souffrirez tous également à moins que vous vous repentiez. Pensez-vous que ces dix-huit personnes que la tour de Shiloh a tuées en tombant étaient de pires pécheurs que tous les autres qui habitaient dans Jérusalem ? Non je vous dis, vous souffrirez tous également à moins que vous vous repentiez. Je vous dis une parabole.

Il y eut un vigneron qui prêta 10 000 denarius au propriétaire d’une vigne en disant : Tu me paieras au moment de la saison par du nouveau vin. Aux jours venus, le propriétaire de la vigne ne put payer sa dette ; même si certaines vignes de son vignoble avaient abondamment portées, d’autres ne portèrent pas du tout de fruit. Il vint vers le vigneron avec crainte et honte plaider clémence envers lui, disant : Je ne peux te payer que 3 000 denarius car certaines de mes vignes n’ont pas porté de fruit. Le vigneron dit au propriétaire : Faisons ainsi, remets-moi tout raisin de chaque grappe que tu as à fouler au pressoir, et je te pardonne ta dette. Et je vais envoyer mes serviteurs pour qu’ils déracinent chaque vigne qui n’a produit aucun fruit à travers ton vignoble et les jettent au feu.

13.

Comme ils marchaient le long des berges de la rivière Jourdain, Thomas lui demanda :

– Maître, comment reconnaîtrons-nous la venue du Royaume de Dieu ?

– Thomas Thomas, répondit Jésus, n’est-il pas écrit : Cavlacav, cavlacav, zeer sam ? (Ésaie 28.10). C’est-à-dire, précepte sur précepte, ligne sur ligne, un peu ici, un peu là. Mesure droit et coupe d’un coup, que ton oeil ne voit où ta main coupe ce qui est à retrancher. La venue du Royaume de Dieu, c’est épreuve sur épreuve, espoir sur espoir, encore un peu ici, encore un peu là. Je te dis ces choses afin que tu lises les marques, qu’en lisant tu espères, qu’en espérant tu sois sur tes gardes.

Le Royaume de Dieu

Jésus dit en parabole aux disciples :

– À quoi comparerai-je le Royaume de Dieu… Il est comme un homme qui a répandu la semence dans le sol, jour et nuit, qu’il se lève ou dorme, la semence germe et pousse, il ne sait pas comment la terre produit d’elle-même, d’abord la tige, puis l’épi, puis le grain dans l’épi. Et quand le grain est à maturité, il met aussitôt la faucille puisque la moisson est venue : alors il a assez de grain à manger à satiété, et assez de reste pour répandre encore des semences.

À quoi ressemble le Royaume de Dieu, à quoi je le comparerai… Il est comme une grain de moutarde, la plus petite de toutes les semences sur terre. Si un homme la prend pour la planter dans son jardin, elle pousse jusqu’à devenir un arbre et les oiseaux de l’air font leurs nids dans ses branches. Si vous aviez la foi d’une graine de moutarde, vous pourriez dire à ce figuier-sycomore : Déracine-toi et plante-toi dans la mer. Il vous obéirait.

À quoi je comparerai le Royaume de Dieu, dit-il encore. Il est comme le levain qu’une femme a pris et caché dans trois mesures de farine jusqu’à ce que tout lève.

Le Royaume de Dieu est comme un moulin où les hommes apportent leur grain à battre et moudre. Quand ils demandent leur farine au meunier, il leur répond : Le grain se fait battre dans l’aire de battage. Quand ils demandent encore au meunier, il dit encore : Il se fait fouler par les boeufs. Quand ils demandent pour la troisième fois, le meunier répond : Il se fait moudre extrêmement fin au moulin. Enfin il leur livre la farine. Et quand elle est cuite, le pain lève vingt fois, quarante fois, et quatre-vingt fois.

L’eau

– Quand un laboureur a enfermé une petite semence dans un lieu caché, enterrée invisiblement, comment son abondance devient-elle incommensurable ?

Comme ils hésitaient, Jésus s’immobilisa sa marche au bord de la rivière Jourdain, il étendit sa main droite et la remplit d’eau dont il aspergea la rive : les gouttes d’eau rendirent le sol humide qui, alors arrosé, porta fruit devant eux.

14.

Une autre fois, Jésus et les disciples allèrent à Pella et entrèrent dans la ville. Il s’assit pour enseigner les gens aux côtés de la fontaine. Un jeune de la foule lui demanda :

– Rabbi, si les difficultés devaient éclater demain, pourquoi devrais-je me lever tôt et travailler jusqu’au coucher du soleil si demain le travail de mes mains sera consumé au feu ?

– S’il te serait révélé que même la colère devait venir demain, tu devras quand même planter un olivier dans ton champ aujourd’hui. En ce jour, si un homme est trouvé avoir planté 10 plants d’olivier, il sera félicité. Et si un homme est trouvé s’être contenté de s’allonger et manger de l’olivier que ses pères ont planté, il sera jeté dehors, lui dit Jésus.

Repentez-vous

Quelqu’un d’autre dans la foule lui demanda :

– Seigneur, est-ce que ceux qui sont sauvés seront peu nombreux ?

– Efforcez-vous pour entrer par la porte étroite, car je vous dis, beaucoup qui chercheront à entrer n’en sont pas capables. Les hommes venant de l’est, de l’ouest, du nord et du sud s’assiéront à table dans le Royaume de Dieu. Vous pleurerez et grincerez des dents dans le Shéol quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le Royaume de Dieu, et vous-mêmes jetés dehors. Repentez-vous et revenez à Dieu, sinon ce sera un sur mille, deux sur dix mille. (Deut. 32.30). Dieu a fait les hommes droits, mais le coeur de l’homme a cherché des subtilités sans fin. (Ecclésiaste 7.28)

Jésus leur dit une autre parabole.

– Il y avait une ville entourée d’un mur solide où des guetteurs furent placés afin qu’aucun ennemi ne tombe sur la ville. Tous ceux qui venaient dans la ville pour négocier ou montrer de l’honneur au roi devaient entrer par la porte située dans le mur. On entrait donc par la porte de la ville. Ainsi aussi, quiconque cherche à entrer dans le Royaume de Dieu autrement que par la porte étroite est comme un voleur qui essaie d’entrer par-dessus le mur ; les guetteurs l’ont attrapé et jeté dans la fosse.

Собо́р Васи́лия Блаже́нного (cathédrale st. Basil), Moscou, Russie

Собо́р Васи́лия Блаже́нного (cathédrale st. Basil), Moscou, Russie

Après que Jésus et ses disciples revinrent traverser le Jourdain, il entra dans un village pour y enseigner. Certains pharisiens vinrent lui dire :

– Pars d’ici, Hérode veut te tuer.

– Allez dire à ce renard : Voici, je chasse les démons et fais des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour je termine mon parcours. Je dois poursuivre ma route aujourd’hui et demain et le jour suivant. Il ne se peut pas qu’un prophète périsse loin de Jérusalem.

O fille de Sion, tueuse de prophètes qui lapide ceux qui te sont envoyés… Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins ensemble sous ses ailes mais tu n’as pas voulu. Voici ta maison délaissée, et je te dis, tu ne me verras pas jusqu’à ce que tu dises : Béni est celui qui vient au Nom du Seigneur. (Psaumes 118.6)

Une autre fois, alors à table dans la maison d’un chef qui relevait des pharisiens, il dit une parabole aux invités sur la façon qu’ils avaient de choisir les places d’honneur.

– Quand vous êtes invités par quelqu’un à un mariage, ne choisissez pas de vous asseoir à une place d’honneur, car si un homme plus éminent que vous est invité et que celui qui vous a invité tous les deux vienne te dire : Fais place à cet homme. Tu seras dans la honte quand tu prendras une place plus bas.
Quand tu es invité, va t’asseoir à la place au plus bas, et que l’hôte vienne et te dise : Ami, viens plus haut. Tu seras honoré en présence de tous ceux assis à table avec toi. Cherche à grandir en partant de petit. En partant de grand, être moindre sera à ton avantage.

Résurrection des justes

Il dit à celui qui l’avait invité :

– Quand tu donnes un dîner ou un banquet, n’invite pas tes amis, tes frères ou ta parenté, ou de riches voisins, puisqu’ils t’inviteraient en retour et tu en seras repayé. Quand tu donnes une fête, invite les pauvres, les estropiés, les boiteux et les aveugles, tu seras bénis puisqu’ils ne peuvent te repayer, car tu seras repayé à la résurrection des justes.

L’un de ceux qui étaient à table entendit cela et lui dit :

– Béni est celui qui mangera le pain dans le Royaume de Dieu.

– Une fois qu’un homme donnait un grand banquet, il envoya beaucoup d’invitations, dit Jésus. Au jour du banquet, il envoya son serviteur dire à ceux qui étaient invités de venir, car tout était prêt. Ils commencèrent alors à donner des excuses tous autant, le premier disant : J’ai acheté un champ et je dois aller le voir, je te prie de m’excuser. Un autre : J’ai acheté cinq jougs de boeuf et je dois les vérifier, aussi je ne peux venir. Et un autre : Je viens de prendre femme aussi je ne peux venir. Quand le serviteur revint rapporter cela à son maître, le maître de la maison en colère dit à son serviteur : Va vite dans les rues, par les ruelles de la ville, et amène les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux. Le serviteur dit ensuite : Sire, ce que tu as ordonné est fait, il reste encore de la place. Le maître dit au serviteur : Sors dans les grandes voies, par les haies, et oblige les gens à venir, que ma maison soit remplie. Je te dis, aucun de ces hommes que j’avais invités ne goûteront à mon banquet.

15.

Sur les disciples

Une fois que de grandes foules l’accompagnaient, il se tourna vers eux et dit :

– Si quelqu’un vient à moi et ne déteste pas son propre père et mère, femme et enfants, et frères et soeur, oui, même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Qui vient après moi et ne porte pas sa croix ne peut être mon disciple.

Lequel d’entre vous voudrait construire une maison sans d’abord s’asseoir calculer le coût s’il a assez pour la faire ? Car s’il pose la fondation et n’arrive pas à terminer, tous ceux qui verront cela se moqueront de lui en disant : Cet homme s’est mis à construire mais il n’arrive pas à terminer.

Ou quel roi voudrait combattre un autre roi sans d’abord s’asseoir prendre conseil s’il peut confronter avec 10 000 hommes celui qui vient contre lui avec 20 000 ? Sinon il envoie une ambassade pour demander les conditions de paix tandis que l’autre est encore très éloigné. Ainsi aussi, qui de vous ne renonce pas à tout ce qu’il a ne peut devenir mon disciple.

Tout sacrifice sera salé avec du sel. Le sel est bon mais si le sel perd sa salinité, comment serait-il restauré ? Les hommes le jettent car il ne convient ni à la terre ni au fumier. Ou qui s’étant lavé à l’eau sans se frotter de sel pourrait passer par le feu ? Ainsi aussi, ayez du sel en vous-mêmes et soyez en paix les uns les autres.

Sur les pécheurs repentants

Une autre fois les collecteurs d’impôt et les pécheurs s’étant tous approchés pour l’écouter, les pharisiens et les scribes murmurèrent :

– Cet homme accueille les pécheurs et il mange avec eux.

Il leur dit cette parabole :

– Quel homme parmi vous ayant 100 moutons, s’il perdait le dernier d’entre eux ne laisserait-il pas les 99 dans le désert pour aller après ce dernier mouton perdu jusqu’à ce qu’il le retrouve ? Et quand il le retrouve, le met joyeusement sur ses épaules et arrivé chez lui appelle ses amis et ses voisins, disant : Soyez contents avec moi car j’ai retrouvé mon mouton qui s’est perdu. Ainsi aussi je vous dis, il y aura plus de joie parmi les anges du ciel pour un pécheur qui se repent que pour les 99 justes qui n’ont pas besoin de repentance.

Ou quelle femme ayant 10 pièces d’argent et en perde une, n’allume-t-elle pas une lampe, balaie la maison et cherche attentivement jusqu’à ce qu’elle la trouve ? Et quand elle la retrouve, appelle ses amies et voisines, disant : Soyez contentes avec moi car j’ai retrouvé la pièce que j’ai perdue. Ainsi aussi je vous dis, il y a de la joie devant le trône de Dieu pour une pécheresse qui se repent.

Il dit aussi :

– Il y avait un homme qui avait un fils. Le fils dit à son père : Père, donne-moi ma part qui me revient des biens. Il lui donna sa part, et peu de jours après le fils rassembla tout ce qu’il avait et partit en voyage dans un pays éloigné. Là il gaspilla ses biens en vivant sans obligation. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays et il commença à être dans le besoin. Il alla se joindre à un des citoyens de ce pays qui l’envoya nourrir des porcs dans ses champs. Il remplissait volontiers son ventre de plantes à cosse dont se nourrissaient les porcs, car personne ne lui donnait rien.

Revenant à lui, il se dit : Les employés de mon père ont assez de pain pour mettre de quoi de côté alors qu’ici je meurs de faim. Je me lèverai voir mon père et lui dirai : Père, j’ai péché contre toi devant le ciel. Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme un des employés que tu embauches. Il se leva alors et alla à son père. Alors qu’il était encore à distance, son père le vit et eut pitié. Il courut serrer son fils et l’embrasser. Le fils lui dit : Père, j’ai péché contre toi devant le ciel. Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme un des employés que tu embauches. Le père dit à ses serviteurs : Apportez la meilleure tunique et mettez-lui vite. Mettez l’anneau à sa main et souliers à ses pieds, et portez tuer le veau gras afin de manger et fêter. Voici, mon fils qui était mort est maintenant vivant, il était perdu, maintenant retrouvé. Et ils commencèrent à fêter. Grandes furent les réjouissances dans cette maison pour le fils qui était perdu et qui est revenu.

16.

– Il y avait un homme riche qui avait un administrateur dont il eut des accusions que cet homme gaspillait ses biens, dit Jésus aux disciples. Il l’appela et lui dit : Qu’est-ce que j’entends sur toi : rends compte de ton administration, tu ne peux plus être mon administrateur. Alors l’administrateur se dit : Que ferais-je si mon maître me reprend l’administration, n’étant pas assez fort pour creuser une tombe et dans la honte de mendier ? J’ai trouvé quoi faire pour que les gens me reçoivent dans leurs maisons quand je serais hors de l’administration. Il convoqua les débiteurs de son maître un par un et dit au premier : Combien dois-tu à mon maître ? Il répondit : 100 mesures d’huile. Il lui dit : Assis-toi, prends ta facture et écris vite 50. Et il dit à un autre : Combien dois-tu ? Il répondit : 100 mesures de blé. Il lui dit : Prends ta facture et écrit 80. Le maître félicita l’administrateur déshonnête pour sa perspicacité. Les fils de cette génération sont plus perspicaces dans le négoce avec leur propre génération que les fils de lumière.

Jacob fils d’Alphé lui demanda :

– Maître, comment ceux qui sont appelés et choisis se tiendront sans se tromper dans ces jours qui restent encore ?

– Faites-vous des amis aux moyens des richesses injustes, qu’elles vous reçoivent dans les habitations éternelles lorsqu’elles seront épuisées, répondit Jésus. Vous ne pouvez servir Dieu et la richesse. Il est impossible pour un homme de monter deux chevaux et tirer deux arcs, comme il est impossible pour un esclave de servir deux maîtres. Il va honorer l’un et dédaigner l’autre, ou détester l’un et aimer l’autre.

Les pharisiens - qui étaient aimants d’argent - se moquèrent de lui. Il leur dit :

– Vous êtes de ceux qui se justifient devant les hommes, mais Dieu connaît vos coeurs. Ceux qui s’exaltent parmi les hommes sont en abomination aux yeux de Dieu.

Sur la Loi

Il leur dit cette parabole.

– Un bon laboureur rallonge le joug du boeuf le plus faible, et que le boeuf le plus fort porte le poids le plus lourd : les boeufs sous le joug labourent ainsi ensemble un sillon droit. Un mauvais laboureur charge d’un lourd joug le boeuf plus le faible, et le boeuf peine sous la charge. Qu’arrivera-t-il ? Son boeuf lui sera retiré et confié au soin d’un bon laboureur dont le joug est léger.

Les pharisiens devinrent furieux en l’entendant et se dirent l’un l’autre :

– Cet homme veut « annuler » la loi.

– Il est plus facile au ciel et à la terre de mourir qu’un seul iod de la loi soit annulé, répondit-il. Écoutez mes paroles, car le Royaume est proche.

Jésus leur dit :

– Le Royaume de Dieu est comme un homme qui voulut tuer un très grand homme. Pour voir si son bras était assez fort, il tira l’épée et perça le mur de sa maison. Il partit alors tuer le très grand homme.

Le Royaume de Dieu est comme une femme qui parcourut un long chemin en portant un vase plein de nourriture. La poignée du vase se cassa en chemin et la nourriture se répandit derrière elle, mais elle n’y prit pas garde parce qu’elle ne veillait pas. Et arrivée chez elle, elle posa le vase et le trouva vide. Continuez de veiller, car on vous a confié le trésor du Royaume dans des vases d’argile.

Il leur dit aussi :

– À quoi comparerai-je le Royaume de Dieu ? Il est comme une enclume sur lequel un ferronnier forge beaucoup d’or, beaucoup d’argent, beaucoup de bronze, et beaucoup de fer. Sur une enclume, il martèle l’or, l’argent, le bronze et le fer ensemble ; deux talents de l’un, trois talents de l’autre, six talents de l’autre aussi. Une enclume supporte beaucoup de marteaux, mais l’enclume demeure ferme.

Il ajouta :

– Le propriétaire d’un grand champ envoya son fils embaucher des ouvriers. Le fils dit à ceux qu’il avait embauchés : Je pars dans un pays lointain, et lorsque je serais parti, mettez une clôture autour de ce champ et vous serez payer pour votre travail quand je reviendrai. Et il partit avec les hommes de son père dans un pays lointain. Les ouvriers travaillèrent et mirent une clôture autour du champ comme ils furent commandés ; alors ils veillèrent et attendirent par la chaleur, l’orage, et le vent du sud, et ils chassèrent les oiseaux qui venaient. Comme le fils s’attardait longtemps dans le pays lointain et que le temps de la moisson arriva, les travailleurs se dirent l’un l’autre : Que ferons-nous durant le temps de la moisson alors que notre maître n’est pas encore revenu ? Moissonnons le grain et remplissons ses entrepôts. Et ils commencèrent à moissonner le grain. Alors qu’ils moissonnaient, le fils revint du pays lointain avec les hommes de son père, qui apportèrent des faucilles pour finir la moisson. Les travailleurs lui dirent : Nous avons mis une clôture autour de ton champ comme tu nous as commandé, nous avons veillés sur lui malgré de nombreuses difficultés ; et quand le temps de la moisson arriva, nous avons commencé à moissonner le grain. Cependant nous n’avons déraciné aucune mauvaise herbe dans ton champ en début de saison. Il leur répondit : Vous avez tout fait comme commandé, et plus que commandé, je vous paierai tout comme j’ai promis, et plus que promis : voici, à chacun de vous j’accorde une couronne que j’ai demandée à mon père, pour que vous deveniez héritiers conjointement avec moi, par son bon plaisir.

17.

Le jour suivant, comme Jésus marchait le long de la route avec ses disciples, il leur dit :

– Prenez garde à vous, réprimandez votre frère s’il pèche, mais pardonnez-le sept fois par jour s’il se repent.

– Sept fois par jour ? dit Shimon Cephas.

– Oui Shimon, dit Jésus, je te dis même 70 fois sept fois. Car même chez les prophètes, après qu’ils furent oints par le Saint Esprit, on trouva une parole de péché.

Et il leur dit :

– Est-ce que l’un de vous, ayant un serviteur qui laboure ou garde les moutons, lui dise ‘Viens t’asseoir à table’ dès qu’il revient du champ ? Ne lui dira-t-il pas ‘Prépare à souper pour moi : ceins-toi pour me servir que je mange et boive, puis tu mangeras et boiras’. Remercie-t-il le serviteur qui fait ce qu’il lui est commandé ?! Vous aussi, lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été commandé, dites : Nous sommes des serviteurs indignes, nous n’avons fait que ce qui était notre devoir.

Sur la route vers Jérusalem, de passage entre Samarie et Galilée, comme il entrait dans un village, il fit face à 10 lépreux qui se tenaient à distance en levant leurs voix, disant:

– Jésus. Maître, aie pitié de nous.

– Allez vous montrer aux sacrificateurs, leur dit-il quand il les aperçut.

Et comme ils y allaient, ils furent purifiés. L’un d’entre eux, voyant qu’il était purifié, revint en glorifiant Dieu d’une voix forte. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus en le remerciant, bien que c’était un samaritain. Et Jésus dit :

– Dix ne furent-ils pas purifiés, où sont les neuf ? Ne trouve-t-on personne que cet étranger pour revenir rendre gloire à Dieu ? Relève-toi prendre ton chemin : ta foi t’a rétabli, lui dit-il.

Jésus se fit demander par les pharisiens quand le Royaume de Dieu viendrait, il leur dit :

– Le Royaume de Dieu ne vient pas par des signes qu’on peut observer, on ne pourra pas dire non plus ‘Voici il est ici’, ou ‘voici il est là’.

Mais voici, en tous lieux où deux sont en mon nom, là je suis au milieu d’eux.
Et où seulement un est en mon nom, je suis avec lui.

Fendez le bois, le Royaume de Dieu est là. (Genèse 6.14)
Soulevez la pierre, vous le trouverez là. (1Rois 6.7)
Car l’Esprit de Dieu se meut au milieu de vous.
Qui est connu et appelé par mon Père trouvera le Royaume.

Il leur dit une parabole.

– Le Royaume de Dieu est comme un homme qui a dans son champ un trésor qui est caché. Ne sachant rien de cela, il ne le trouva pas avant qu’il meurt. Il laissa ce champ à son fils. Ne sachant rien, son fils s’en défit et le vendit. Un acheteur vint, il le laboura et trouva le trésor. Il se construit un grand domaine. Le vendeur revint et voyant cela il fut grandement vexé.

Il dit une parabole à ses disciples pour qu’ils prient toujours et ne pas perdre courage.

– Il y avait dans une certaine ville, un juge qui n’avait ni crainte de Dieu, ni considération pour l’homme. Il y avait dans cette ville une veuve qui n’arrêtait pas de venir pour lui dire : Défends-moi contre mon adversaire. Il refusa un temps, mais il se dit par la suite : Bien que je n’ai ni crainte de Dieu, ni considération pour l’homme, je défendrai cette veuve parce qu’elle m’exaspère, sinon elle m’épuisera à venir continuellement. Entendez ce qu’a dit cet injuste juge, dit Jésus.

Dieu ne défendra-t-il pas son élu qui crie vers lui jour et nuit ? Tardera-t-il longtemps envers eux ? Je vous dis, il les défendra vite. Mais quand vient le fils de l’homme, trouvera-t-il foi sur terre ?

Il leur dit aussi cette parabole pour certains qui se croyaient être des justes et qui méprisaient les autres :

– Deux hommes montèrent au Temple pour prier, l’un pharisien et l’autre un collecteur d’impôt. Le pharisien se mit en prière en lui-même ainsi : Dieu, je te remercie de n’être pas comme les autres hommes, des extorqueurs, des injustes et des adultères, ou comme ce collecteur d’impôt même. Je jeûne deux fois par semaine, et je donne mes dîmes de tout ce que j’ai. Alors que le collecteur d’impôt, se mit très loin, n’osant même pas lever ses yeux au ciel mais frappa sa poitrine en disant : Dieu, aie miséricorde de moi un pécheur. Je vous dis, cet homme descendit vers sa maison justifié, plutôt que l’autre, car celui qui s’exalte sera humilié, mais celui qui s’humilie sera exalté.

18.

Ils allèrent dans un village, et quand il fut dans la maison où ils restaient, il demanda :

– De quoi parliez-vous en chemin ?

Mais ils gardèrent silence, car en chemin ils s’étaient argumentés pour lequel d’entre eux était le plus grand. Quand il fut assis à table, il appela les douze et leur dit :

– Si quelqu’un veut être le premier il doit être le dernier de tous et serviteur de tous.

Il prit un enfant qu’il plaça au milieu d’eux, et le prenant dans ses bras, il dit :

– Qui reçoit cet enfant en mon nom me reçoit. Et qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé.

Il dit aussi à ses disciples :

– Il y aura sûrement des pierres d’achoppement, mais malheur à celui de qui elles viennent. Quiconque fait trébucher un de ces petits qui croit en moi, il aurait mieux valu pour lui qu’on lui accroche une meule et qu’on le jette dans la mer plutôt que de faire trébucher un de ces petits.

Les enfants

À présent ils lui amenaient des enfants pour qu’il les touche, mais les disciples le réprimandèrent quand ils virent cela. Jésus s’indigna et leur dit :

– Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu leur appartient. Vraiment je vous dis, quiconque ne reçoit pas le Royaume de Dieu comme un enfant n’y entrera pas.

Et il les prit dans ses bras et les bénit en imposant ses mains sur eux. Comme il dit ces choses, une femme de la foule éleva sa voix et dit :

– Béni est le ventre qui t’a porté et les mamelles que tu as tétées.

– Bénis plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent, dit-il.

Et Jésus vit des tout-petits recevant du lait et dit à ses disciples :

– Ces tout-petits recevant du lait sont comme ceux qui entrent dans le Royaume ; et je vous dis que les anges se réjouissent grandement devant la face de mon Père dans les cieux.

Et comme Jésus se préparait de nouveau pour son voyage, deux hommes accoururent et s’agenouillèrent devant lui pour demander :

– Bon maître, que devons-nous faire pour hériter de la vie éternelle ?

– Pourquoi m’appelez-vous bon ? leur dit-il. Il n’y a personne de bon que Dieu.

Vous connaissez les ordres :
– ne tuez pas ;
– ne faites pas d’adultère ;
– ne volez pas ;
– ne portez pas de faux témoignage ;
– ne trompez personne ;
– honorez votre père et mère. (Exode 20)

– Maître, tout cela nous l’avons observé dès notre jeunesse, dirent-ils.

Quand Jésus entendit cela, il leur répondit :

– Il vous manque une chose. Allez vendre tout ce que vous avez pour le donner aux pauvres et devenez passants ; et vous aurez un trésor au ciel.

Le premier homme se dépêcha de faire comme Jésus lui avait dit. Mais quand le deuxième homme entendit cela, il gratta sa tête et partit attristé parce qu’il avait de grands biens et cette parole ne lui plaisait pas. Jésus regarda autour et dit à ses disciples :

– Comme il sera difficile pour ceux qui ne sont pas passants d’entrer dans le Royaume de Dieu.

Les disciples furent émerveillés à ces paroles. Et Jésus leur dit encore :

– Enfants, comme il est difficile pour ceux qui croient en leurs richesses d’entrer dans le Royaume de Dieu. Il est plus facile à une corde d’entrer dans l’oeil d’une aiguille qu’à un homme riche d’entrer dans le Royaume de Dieu.

19.

Comme ils entraient en Judée, Jésus dit à ses disciples :

– Regardez au fils de l’homme tant que vous vivez encore et que vous ne mouriez pas en cherchant à le voir étant incapables de le voir.

Alors qu’ils marchaient, ils virent un samaritain mener un agneau. Jésus parla et leur demanda :

– Pourquoi apporte-t-il l’agneau ?

– Pour le tuer et le manger, dirent-ils.

– Tant qu’il vit il ne sera pas mangé, mais seulement s’il le tue, leur dit-il.

– Il ne pourra grandir que s’il vit, dit Philippe.

– Philippe fils de Jonathan, tu dis juste, dit-il se tournant vers lui.

Il se tourna vers tous d’entre eux et dit :

– Ainsi cherchez continuellement le Royaume de Dieu afin de n’être pas tués et mangés. N’arrêtez pas de chercher jusqu’à trouver, et ayant trouvé vous serez émerveillés, et ayant été émerveillés vous règnerez, et ayant régnez vous vous reposerez.

– Maître, demanda Cephas, comment trouverons-nous si nous ne savons même pas comment chercher?

– Vous ne pouvez rien faire de votre propre chef. Faites tout comme vous m’entendez faire car je ne cherche pas ma propre volonté mais la volonté de mon Père qui est au ciel, leur dit Jésus.

– Montre-nous en quoi être émerveillés, demanda Mathieu.

Cela parce qu’ils ne comprenaient pas ses paroles. Et Jésus dit :

– Ne vous ai-je pas déjà montré de grands travaux que vous n’êtes pas encore émerveillés… Mon Père vous montrera de plus grands travaux que ceux-là parce qu’il ressuscitera le mort Jésus et donnera toute l’autorité au fils de l’homme. Cela vous sera montré, vous craindrez et vous serez émerveillés de cela.

– Maître, demandèrent Jacob et Joan, quand tu viendras t’asseoir au jugement, nous donneras-tu de s’asseoir avec toi, l’un à ta main droite, l’un à ta main gauche ?

– Pouvez-vous boire la coupe que je bois, débordante de vinaigre et de fiel ? Je vous dis que le fils de l’homme sera vraiment assis au jugement tribunal de Caïphe et ils le frapperont et se moqueront de lui. Pouvez-vous arracher des épines la laine cramoisi rougr fonvé. (Lévitique 14.4)

Ils reculèrent de lui terrorisés. Il leur dit:

– Quand vous aurez vu le fils de l’homme conduit dehors et élevé, alors vous saurez qu’il règne comme le Père lui a donné autorité de régner. Et si vous continuez dans cette parole comme mes disciples, vous vous émerveillerez à ce qui est dévoilé, et dans le dévoilement vous règnerez : si le fils de l’homme règne en vous, vous règnerez vraiment.

– Mais comment s’appuieront ceux qui règnent s’ils ne connaissent pas le jour de la venue du fils de l’homme ou s’il tardait, demanda Marie de Magdala.

– Marie Marie, tu as partagé la table et le tapis avec moi et tu ne sais pas cela ?

Je te dis que je vais partir et mourir, et que vous me chercherez car vous ne pouvez venir là où je vais ; que si vous continuez dans cette parole le fils de l’homme règnera en vous et le Saint Esprit vous donnera le repos, et vous ne verrez jamais la mort.

Vous verrez l’agneau conduit dehors, et pour les péchés de beaucoup, pour donner sa vie comme une rançon, être mangé par qui peut mourir sans être mangé et qui n’est ni tué ni mangé, et vous aurez du repos quand vous serez relevés au jour de la venue du fils de l’homme.

20.

Ils étaient en route, allant vers Jérusalem, Jésus marchait devant eux, et ceux qui le suivaient avaient peur. Il prit de nouveau les douze et leur dit :

– Voici, nous allons vers Jérusalem, et le fils de l’homme sera livré aux paiens et ils le condamneront à mort : ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, le fouetteront, le conduiront dehors et le tueront, et le troisième jour il ressuscitera.

– Montons à Jérusalem et mourons avec lui, dit Nathanael fils de Talmai au reste d’entre eux et parce qu’ils ne le comprenaient pas.

À présent, comme Jésus et ses disciples passaient sur la route vers Jérusalem, vint vers lui une femme de Béthanie qui tomba devant lui dans les larmes et lui dit :

– Maître, mon frère est tombé malade et il en est mort. Que n’as-tu été ici, parce que tu aurais pu le guérir…

Jésus dit à la femme de les conduire où son frère avait été déposé, car l’homme était déjà placé dans un tombeau. Comme les gens s’assemblaient, certains pharisiens de la foule se moquèrent en se disant l’un l’autre :

– Voyons ce que cet imposteur fera vu que l’âme de l’homme est sûrement déjà parti.

Debout devant la porte du tombeau, Jésus leva ses mains au ciel et dit :

– Père, je te prie maintenant que tu montres ton Royaume, car tu es le Dieu des vivants, non des morts.

Et l’homme remua à l’intérieur et cria. Jésus leur dit :

– Sortez-le du tombeau et donnez-lui de l’eau et du pain.

À cela, les pharisiens furent très enragés et appelèrent Jésus de sorcier. Huit jours plus tard, cet homme que Jésus avait ressuscité, dont le nom était Azariah, vint seul vers Jésus la nuit et parla à Jésus, disant :

– Maître, montre-moi le Royaume de Dieu et je te suivrais.

Et à partir de ce jour l’homme devint un disciple de Jésus et le suivit.

Comme ils allaient vers Jéricho, un homme aveugle était assis sur le côté de la route et mendiait. Quand il entendit que c’était Jésus of Nazareth qui passait, il cria :

– Jésus fils de David, aie pitié de moi…

Ceux en avant le réprimandèrent et lui dirent de se taire. Mais il cria encore plus :

– Fils de David, aie pitié de moi…

Jésus s’arrêta et leur ordonna de l’appeler. Et quand l’aveugle entendit cela, il jeta son manteau, il se leva et s’approcha de Jésus. Jésus lui fit cette demande :

– Que veux-tu que je fasse pour toi ?

– Maître, lui dit-il, que je reçoive ma vue.

– Ta foi t’a rétabli, reçois ta vue, lui dit Jésus.

Et aussitôt il reçut sa vue et le suivit sur la route.

Le travailleur, le pécheur, et le fainéant

Alors qu’ils marchaient sur la route, Jésus leur dit une parabole.

– Un homme riche partit dans un pays lointain pour faire du commerce. Parce que ce maître avait trois serviteurs, il donna à chacun d’eux 1 000 chékels avec quoi faire affaire pendant qu’il était parti. Longtemps après, le maître revint et appela ses trois serviteurs devant lui. Le premier serviteur dit : Vois maître, tu m’as donné 1 000 chékels et j’ai travaillé 1 000 chékels de plus. Le maître lui dit : Bien travaillé, bon et loyal serviteur, tu as travaillé dignement avec peu, tu travailleras dignement avec beaucoup : voici, je te place sur l’une de mes cités. Le deuxième serviteur dit : Maître, tu m’as donné 1 000 chékels, mais alas je ne suis plus digne d’être appelé ton serviteur : je suis mauvais et mon coeur était placé aux fêtes et aux courtisanes où j’ai gaspillé 900 chékels. Je n’ai que 100 chékels à te rendre maintenant. Le maître le réprimanda et dit : Tu as travaillé indignement avec peu, qui te donnerait de travailler dignement avec beaucoup ? Mais voici, je te place à la gauche de ton compagnon serviteur dans la cité que je lui ai donnée en gouvernance. Ainsi tu travailleras dignement avec peu. Le troisième serviteur dit : Maître, je savais que tu es un homme difficile, récoltant où tu n’as pas semé. Aussi, par crainte de toi, j’ai pris les 1 000 chékels et je les ai cachés dans un lieu obscur. Je te retourne maintenant les 1 000 chékels. Le maître dit : Toi, méchant serviteur, qui me savait être un maître difficile, récoltant où je n’ai pas semé, pourquoi n’as-tu pas mis les chékels à la banque et qu’en revenant je puisse les ravoir, et avec eux une dîme 10 % en plus ? Et le maître dit : Prends les 1 000 chékels de ce serviteur et donnez-les au serviteur qui en a 2 000, car à celui qui a, plus lui sera donné, mais à celui qui n’a pas, même ce qu’il a sera repris de lui. Et prenez ce méchant serviteur, attachez-le et jetez-le dehors dans les ténèbres.

Jésus dit à ses disciples :

– Soyez comme les talentueux banquiers : gardez ce qui est bon en le multipliant, mais rejetez certaines choses.

21.

À présent, Jésus vint en haut du Mont des oliviers, lui et ses disciples :

– Shimon appelé Cephas, Joan fils de Zébédé, Judas fils de Shimon Iscariot, Jacob frère de Joan, André frère de Shimon et les reste des douze ;

– et les femmes qui l’accompagnaient, Marie de Magdala, Salomé, Marie femme de
Zébédé et les autres femmes ;

– et les autres qui sont venus de Jean le baptiseur, José, Ananaias et les autres qui avaient entendu la proclamation en Galilée et le suivirent.

Comme ils regardaient la vallée Cédron Josaphat vers la ville de David Sion, Jésus leur dit :

– Aller à Jérusalem dans la rue que je vous indiquerai, vous y trouverez un âne attaché à une vigne. Détachez l’âne et amenez-le moi. Si quelqu’un vous demande ce que vous faites, dites-lui que votre maître en a besoin et il ne vous empêchera pas.

Ils allèrent faire comme il leur dit. Et quand ils étaient entrés dans la ville, ils trouvèrent l’âne. Comme ils le détachaient, un homme leur demanda :

– Qu’est-ce que vous faites ?

– Notre maître a besoin de cette bête, répondit Cephas.

Et il ne les empêcha pas. Après avoir emmené l’animal, ils mirent leurs manteaux sur son dos, et Jésus vint sur son dos dans Jérusalem, par la porte est, comme il est écrit : Élevez vos têtes, vous ô portes, relevez-vous ô portes antiques que le glorieux roi entre. (Psaumes 24). Voici, le glorieux des Élohim vint de l’est, il entra dans le Temple par la porte face à l’Est. (Ézéchiel 10.19)

Et comme il entrait dans la ville, les gens l’acclamèrent : ils posèrent leurs manteaux sur son chemin devant lui et certains d’eux coupèrent des branches et les déposèrent sur son chemin. Et le peuple l’acclama en s’écriant :

– Hoshana fils de David !

– Béni est celui qui vient au Nom du Seigneur !

Ainsi qu’il est écrit : Crie fort, ô fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi, triomphant et victorieux, il est humble et assis sur un âne. (Zacharie 9.9)

Les rabbins ou docteurs des lois

Lorsqu’il entra dans le Temple, les rabbins des lois et les chefs cohanim lui dirent :

– Dis à tes partisans de faire silence.

– Que dites-vous, dit-il, ne savez-vous pas ce qui est écrit : Le Seigneur est dans son saint Temple : que toute la terre fasse silence devant lui. (Habacuc 2.20). Gardez silence devant le Seigneur Dieu, car le jour du Seigneur approche, le Seigneur a préparé un sacrifice. (Sophonie 1.7)

Mais vous, gourdes vides cliquetantes, vous ne dites que, ‘Faites silence’. Je vous dis, le jour du Seigneur approche vraiment, et voici, le sacrifice a été préparé.

Quand il leur dit cela, ils ne trouvèrent rien à dire contre lui, et le peuple se réjouissait d’entendre son enseignement. À la nuit il sortit avec ses disciples loger à Béthanie.

Le figuier sans figue

Le jour suivant, quand ils revinrent dans Jérusalem, Jésus vit un figuier et il alla vers lui car il avait faim. Mais quand il y arriva, il ne trouva aucune figue car ce n’était pas la saison. Il maudit l’arbre, disant :

– Que plus jamais personne ne mange de toi.

Et quand ils sortirent en soirée, passant par le figuier, ils virent qu’il s’était desséché. Les disciples s’émerveillèrent et quand ils lui dirent, il répondit :

– Il en sera ainsi quand deux de vous sous un toit demanderez quoi que ce soit à mon Père avec foi. Si vous direz à cette montagne ‘viens ici’, vous n’aurez pas à aller à la montagne mais la montagne viendra à vous. Mais malheur à ceux dont la foi est trouvée sans fruit.

Le jour suivant, quand Jésus revint à Jérusalem, il entra dans le Temple et avec rage il chassa les changeurs d’argent et renversa leurs tables. Il chassa ceux qui vendaient des pigeons et des agneaux pour les sacrifices de Pesah en leur disant :

– Il est écrit : Ma Maison est une maison de prière. (Ésaie 56.7). Vous, vous en faites une caverne de voleurs.

Et il ne leur permit pas de ne transporter quoi que ce soit par le Temple comme il est écrit : Il n’y aura plus de commerçants dans la Maison du Seigneur des armées en ce jour. (Zacharie 14.21)

Les eaux vives

Après cela, Jésus prit ses disciples avec lui dans le lieu même de pureté. Et alors qu’ils marchaient dans le Temple, un certain pharisien, un des chefs cohanim, vint vers eux et lui dit :

– Qui vous a permis de marcher dans ce lieu de pureté sans que toi et tes disciples soient d’abord lavés ? Vous marchez dans ce lieu pur avec impureté, personne ne peut marcher dans ce lieu saint sans s’être lavé et changé ses vêtements.

Jésus s’arrêta avec ses disciples et lui répondit :

– Puisque tu es dans le Temple, es-tu pur ?

– Je suis pur, dit le pharisien. Je me suis lavé dans le bassin de David, je suis descendu par une échelle puis par l’autre, j’ai mis des vêtements blancs et propres et je suis venu regarder ces vases saints.

– Malheur à l’aveugle qui ne voit rien, dit Jésus. Tu t’es lavé dans ces eaux et tu t’es frotté la peau à l’extérieur alors que tu es rempli de scorpions à l’intérieur. Mais moi et mes disciples que tu dis impurs, nous avons été lavés dans les eaux vives, venues de mon Père qui est dans les cieux. Malheur à cette génération de vipères qui font que les justes soient des injustes et que l’impureté du coeur soit pureté. Ne prétend pas te laver les pieds ou les pieds d’un autre avant de te faire d’abord laver d’en haut par le pouvoir du Saint Esprit.

Sur les scribes et pharisiens

Dans la nuit, il sortit avec ses disciples et restèrent dans Béthanie. Dans le jour, il fut à Jérusalem en train d’enseigner et de guérir dans le Temple ou près du bassin de Bethesda. Le chef des cohanim et les scribes prirent ensemble conseil sur comment ils pouvaient l’arrêter et le détruire, parce qu’ils disaient :

– Voyez comment le peuple suit son enseignement et ses signes.

22.

Les pharisiens et les scribes lui envoyèrent une délégation pour le tester et l’attraper.

– Rabbi, nous savons que tu es un juste, que tu parles justement, sans chercher faveur auprès des hommes et sans crainte des faux jugements. Nous te demandons ici, par quelle autorité enseignes-tu et chasses-tu les esprits impurs ?

Jésus perçut ce qui était dans leurs coeurs et leur dit :

– Laissez-moi vous demander, le baptême de Jean venait-il du ciel ou de la terre ?

Ils prirent conseil entre eux et se dirent l’un l’autre :

– Si nous disons du ciel, il dira, pourquoi n’avez-vous pas cru en lui alors. Mais si nous disons de la terre…

Ils craignaient la foule parce que les gens croyaient en la parole du Seigneur par Jean.

– Rabbi, nous ne savons pas, répondirent-ils alors.

– Je ne vous dirais pas non plus par quelle autorité je dis et fais ces choses.

Et Jésus enseigna la foule en disant :

– Un roi prospère envoya une caravane pour aller faire du commence dans une contrée lointaine, il assigna son fils pour guider la caravane. Lorsque la caravane fut entrée dans le désert, les marchands de la caravane prirent conseil et se dirent l’un l’autre : Pourquoi ne pas prendre le trésor du roi et le diviser entre nous ? Car il avait confié à son fils tant d’or, d’encens, d’épices, de rubis et des cornalines, que personne ne saurait. Ils se jetèrent sur le fils du roi pour le frapper et l’attachèrent à un poteau au désert. Mais alors qu’ils manquèrent les marques, ils perdirent leur route et des voleurs tombèrent sur eux pour prendre le trésor et les chameaux, et certains d’eux aussi périrent de soif. Maintenant, que pensez-vous qu’il arrivera quand le fils viendra soudainement sur eux pour les arrêter avec une troupe de soldats de son père ? Ne livrera-t-il pas ces méchants marchands à l’épée et ira récupérer ce qui a été volé ? Que celui qui a des oreilles entende.

Les scribes et les pharisiens perçurent qu’il enseignait cette parole contre eux, alors ils allèrent de nouveau le tester et lui demandèrent :

– Rabbi, est-il juste de payer les impôts à César ?

Il se tourna vers la foule et demanda :

– Quelqu’un a-t-il une pièce de monnaie ?

Un jeune homme lui remit une pièce, un denarius. Il se tourna vers ceux qui avaient été envoyés par les scribes et les pharisiens, et dit :

– De qui est l’image sur cette pièce ?

– De César, dirent-ils.

– Alors rendez à César dans la mesure de César, et à Dieu dans la mesure de Dieu.

Ils s’en allèrent ainsi très enragés. Une troisième fois qu’ils envoyèrent vers lui pour l’attraper, ils lui dirent:

– Rabbi, il n’y a pas eu d’aussi grand roi en Israel que David. Et justement, le messie n’est-il pas appelé fils de David ? Comment alors, lorsqu’il viendra, serait-il plus grand que David ?

– Ne savez-vous pas que David dit : Le Seigneur dit à mon-seigneur Saint Esprit,
assis-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. (Psaumes 110.1) Pourquoi David l’appelle-t-il mon-seigneur si le messie est fils de David ? Et ne savez-vous pas ce qui est écrit : La pierre que les constructeurs ont rejetée est devenue la pierre de l’angle. (Psaumes 118.22)

Oui je vous dis, quand cette pierre viendra, elle remplira la terre. Si cette pierre tombe sur un oeuf, hélas pour l’oeuf, et si l’oeuf tombe sur cette pierre, hélas pour l’oeuf.

Ils étaient pleins de rage, et après cela, plus personne n’osa lui poser des questions, comme il est écrit : Le roi se réjouira en Dieu, tous ceux qui jurent par lui glorifieront, mais la bouche des menteurs sera fermée. (Psaumes 63.11)

Et Jésus enseigna la foule en disant :

– Attention aux scribes, attention aux hommes de loi aussi, parce que :

– ils chargent sur les hommes despoids difficiles à porter, qu’eux-mêmes ne bougent
pas d’un de leurs doigts ;

– ils aiment marcher dans de longues robes ; avoir des salutations dans les places du
marché, les meilleurs sièges dans les synagogues et les places d’honneur aux fêtes ;

– ils sont comme un chien dans une mangeoire de paille, il n’en mange pas et ne
laisse pas le boeuf en manger non plus ;

– ils ont pris la clef de la connaissance, mais eux-mêmes n’entrent pas et ils ont em-
pêchés ceux qui y entraient ;

– ils dévorent les maisons des veuves sous prétexte qu’ils font de longues prières ;

ils vont recevoir la plus grande condamnation.

Jésus regarda les rabbins des lois et leur dit :

– Vous qui ne connaissez pas aleph, comment pouvez-vous enseigner beth, hypocrites. Enseignez aleph si vous savez, alors nous vous croirons pour beth. Cependant le messie de Dieu accomplira entièrement la loi, d’aleph jusqu’à tav.

23.

Lorsqu’il était assis dans le Temple, Jésus aperçut une femme et dit à ses disciples :

– Voyez-vous cette veuve mettre deux pièces de bronze dans le trésorerie, je vous dis que ceux qui ont fait de grands dons n’ont pas donné autant qu’elle ; car ils ont donné de l’excédent de leurs richesses, tandis qu’elle a donné toute sa subsistance de son plein gré.

Comme ils sortaient ensemble du Temple, un de ses disciples lui montra les pierres et les structures, combien ils étaient admirables.:

– Tu vois ces structures, lui répondit Jésus, le jour vient qu’il n’y aura pas une pierre qui restera sur l’autre car tout cela sera reversé.

Les signes

Il les conduit en dehors de la ville, l’autre côté de la vallée Cédron vers le Mont des oliviers. Cephas, Joan, Jacob et André lui demandèrent en privé :

– Maître, quand ces choses arriveront-elles, et quand sera le signe qu’elles approcheront ?

– Prenez garde que quelqu’un vous induise en erreur, leur dit Jésus, car beaucoup viendront en mon nom en disant ‘je suis lui’, et ils induiront beaucoup en erreur. Ils vous diront ‘voici ici’ mais ne les suivez pas. Et quand vous entendrez de guerre et des rumeurs de guerre, soyez sans crainte car la fin n’est pas encore, mais voici ce qui doit prendre place d’abord : on se lèvera nation contre nation, roi contre roi, domination contre domination ; il y aura des tremblements de terre, la famine, et des volcans manifestes sur terre, et cachés dans les cieux, Michael et ses anges en guerre contre satan et ses légions. Il y aura de la terreur et cela n’est que le début de la douleur naissante.

Prenez garde à vous-mêmes, car ils vous livreront à leurs assemblées et vous chasseront hors de leurs synagogues ; vous vous tiendrez devant des rois et des gouverneurs pour la cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas mon Père qui est dans les cieux. N’ayez crainte de ce que vous direz dans l’heure, car le Saint Esprit parlera à travers vous et vous donnera ce que vous devez dire.

Dans les derniers jours

Dans les derniers jours de faux prophètes et les corrompus se multiplieront ; les moutons se changeront en loups et l’amour se changera en haine. Et quand les sans-loi augmenteront, les frères se persécuteront et se trahiront l’un après l’autre. Alors le séducteur du monde apparaîtra, le fils du sans-loi, qui placera la désolation sacrilège où elle ne doit pas être. Il fera signes et merveilles et la terre sera livrée dans ses mains, et il fera des choses iniques qui ne sont pas arrivées depuis le commencement des jours.

Alors toute la Création viendra dans le feu des épreuves ; beaucoup achopperont et périront. Mais ceux qui endureront seront sauvés de la malédiction même. Et si ces jours n’étaient raccourcis pour la cause de l’élu, personne ne survirait.

La venue du Fils de l’homme

Alors apparaîtront les signes qui marquent la venue de Fils de l’homme. Premièrement, il apparaîtra une étendue dans les cieux, d’est en ouest, du nord au sud. Alors le son de la trompette se fera entendre. Le troisième signe sera la résurrection des morts patriarches, tel qu’il est écrit : Iehvah mon Dieu viendra et tous ses saints avec toi. (Zacharie 14 .5)

Mais vous qui êtes vivants à la venue du fils de l’homme, vous serez changés et avec eux saisis ensemble pour le rencontrer dans les airs. Alors le monde verra le fils de l’homme venir dans les nuées du ciel.

Quant au temps et à la saison, le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit : quand le peuple sera à son aise, une soudaine épreuve viendra alors sur eux, comme une femme accouche d’un enfant. Quand ce jour vient, fuyez dans les montagnes près des saints; que celui qui est sur le toit ne descende pas reprendre quelque chose, que celui qui est dans les champs ne retourne pas prendre son manteau, que celui qui moud au moulin ne s’attarde pas à rassembler ce qu’il a moulu. Et priez que ce jour n’arrive pas en hiver n’amène pas l’hiver et que ce jour, comme un voleur, ne vous surprenne pas, car vous êtes les fils de lumière et non des fils de ténèbres. Aussi, ne dormez pas mais restez éveillés, car ceux qui dorment, dorment la nuit aux ténèbres, mais vous êtes choisis et appelés pour appartenir au jour à la lumière.

La venue du Saint Esprit

Si la laine tondue est sale, ou qu’un vêtement blanc devienne sale, comment le rendre propre ? Le foulon ne va-t-il pas le fouler, et ne va-t-il pas le nettoyer avec de la soude et son bâton, sinon, comment la laine sera-t-elle tissée en vêtement ou le vêtement nettoyé pour le porter à la grande fête ? Et quand le fils de l’homme vient soudain au Temple, qu’en est-il de ceux dont les vêtements sont tachés de marques coupables ? Je vous dis, ils sont écartés de la fête. Changez donc vos vêtements sales par des vêtements blancs, votre vieux coeur par un coeur nouveau pour la justice.

Quand le foulon sort par la porte, il répand hors des murs de la ville que tout ce qui est sale chez lui sera nettoyé aussi blanc que neige : confiez-lui votre vêtement avant le jour des épreuves, car qui peut supporter le jour de sa venue ? Prenez donc garde de veiller pour la cause de votre vie ; ne laissez pas vos lampes s’éteindre, ni vos reins détachés, mais attendez en veillant car aucun homme ne connaît l’heure de la venue du fils de l’homme, ni les anges dans les cieux, ni le fils, mais le Père seul.

Venez souvent ensemble anticiper la grande fête qui va venir, car tout ce temps de votre foi ne vous profitera pas si vous n’êtes pas purifiés en anticipant le dernier temps. En ce jour, ne pensez pas à dire ‘j’ai fait ainsi et comme ça car mon frère m’a dit de faire ainsi’ ; car en ce jour, toute pousse se mettra sur les propres pieds, et ceux qui se tiennent debout, qui ont été nettoyés, et qui ont reçu des vêtements blancs, entreront dans la grande fête et se réjouiront, et ils règneront pour toujours.

Mais ceux dont les vêtements sont tachés seront jetés dans le feu éternel Shéol. Alors je vous dis encore, attendez en veillant ; car je vous révèle ce qui sera donné à ceux qui sont bien-aimés de Dieu, ce que l’oeil n’a pas vu, ni l’oreille entendu.

Plus tard ce jour-là, alors ils passaient par la place du marché, Jésus vit des commerçants en train de peser des clous de girofle, du coriandre et de la cardamone contre de l’argent et du bronze, et il leur dit :

– Voyez donner mesure pour mesure. Qui donnera une mesure moindre aux pauvres de cette génération, il lui sera donné une mesure moindre dans la génération à venir. Mais qui donnera avec surplus dans cette génération, il lui sera donné avec surplus dans la génération à venir, et quantité sur quantité.

24.

Deux jours avant Pesah, le chef cohanim et les scribes prirent conseil comment l’arrêter et le faire tuer. Mais parce que les gens le suivaient, ils craignaient que les romains viennent alors pour détruire la ville dans le cas qu’un tumulte se soulève durant la fête. Puis satan poussa Judas fils de Shimon Iscariot, un des douze, à rechercher le chef des cohanim, comme il est écrit : Mon compagnon, mon ami qui m’est familier, a tendu sa main contre moi. (Psaumes 55.13)

– Je vous le livrerai paisiblement dans vos mains, leur avait dit Judas.

Fête de Pesah

Et ils furent heureux de cela, et lui promit de l’argent ; car il attendait une occasion de le trahir. Le même jour, Jésus envoya Cephas et Joan dans la ville en leur disant :

– Quand vous rencontrerez un jeune homme avec une poitrine, un bras et une jambe recouvertes, suivez-le jusqu’à la maison où il entrera. Et quand vous entrerez dans la maison, dites à sa mère, la veuve qui demeure là, ‘Où est la pièce que tu as mise de côté pour le rabbi et ses disciples pour observer la fête ?’ Elle vous montrera une grande pièce du haut, meublée et prête pour la fête, qu’ils ont préparée et attendaient pour moi.

Quand ils vinrent dans la ville, ils trouvèrent tel qu’il avait dit, préparé comme il les avait instruit en attendant sa venue. Et quand l’heure vint, il s’assit à table avec les douze. Alors qu’ils étaient allongés à se nourrir, il prit le pain et le bénit, il le rompit et leur en donna en disant :

– Prenez, ceci est ma chair qui vous est offerte pour le salut.

Il prit alors une coupe, et après avoir dit la bénédiction, il leur donna en disant :

– Ceci est mon sang qui est versé pour beaucoup de l’Alliance.

Et quand ils en eurent tous bu, il leur dit :

– Je ne boirais plus du fruit de la vigne jusqu’à ce que nous en buvions ensemble dans le Royaume de Dieu. Mais pour vous, jusqu’à ce que le Royaume vienne, élevez ce pain, élevez cette coupe, faites cela en mémoire de moi.

Après qu’ils eurent fini de manger, Jésus se déceignit, il prit un tissu et un bassin rempli d’eau, puis il passa autour d’eux, et s’agenouillant, il lava les pieds de chaque disciple. Et quand il vint à lui, Cephas dit :

– Seigneur, je ne suis pas digne de m’agenouiller pour laver tes pieds, comment alors laverais-tu mes pieds ?

– Cephas Cephas, ne connais-tu pas encore le Royaume de mon Père, lui répondit Jésus, que le moindre du milieu de vous sera le premier, et celui qui veut devenir grand doit être l’esclave de vous tous. Faites-vous servir par l’un l’autre et lavez-vous les pieds l’un et l’autre comme je vous ai servi en offrant ma vie pour que beaucoup soient lavés.

– Seigneur, qu’il me soit fait comme tu dis, répondit Cephas.

Et Jésus lava les pieds de Cephas. Et quand il eut lavé les pieds de chacun d’entre eux, il se ceignit de nouveau et s’allongea parmi eux. Et Jésus dit :

– Je vous dis, l’un de vous qui a mangé avec moi à cette table me trahira.

Les disciples se mirent à lui demander qui c’était, et il leur répondit :

– C’est celui qui trempe son pain dans l’assiette avec moi.

Et tandis qu’ils parlaient, grandement troublés au coeur, Judas se leva et s’éclipsa. Et après qu’ils aient chanté un hymne, ils se levèrent et sortirent au Mont des oliviers. Jésus leur dit :

– L’heure vient que vous allez tous basculer, comme il est écrit : Je frapperai le berger et le troupeau sera dispersé. (Zacharie 13.7)

– Seigneur, lui dit Cephas, même si les autres basculent, je me tiendrais à côté de toi pour donner ma vie.

– Cephas, dit Jésus, je te dis, avant que le chant du coq se termine cette nuit tu me renieras trois fois.

Alors il alla avec eux à un endroit appelé Gethsémané et il dit à ses disciples :

– Assoyez-vous ici tandis que je vais prier.

Prenant avec lui Cephas, Joan et Jacob, il partit un peu plus loin et leur dit alors :

– Mon âme est très triste jusqu’à la mort même. Restez ici et gardez-vous éveillés.

Et allant au-delà des presses d’olive, il tomba sur le sol, profondément troublé, et pria :

– Abba, mon Père, retire cette coupe de moi, non selon ma volonté mais selon la tienne.

Et revenant vers eux, il les trouva endormis.

– Shimon, dit-il, ne pouvais-tu resté éveillé une heure ? Restez éveillés et priez que vous n’entriez pas en tentation.

Il s’éloigna de nouveau et pria. Et quand il revint, il les trouva tous endormis. Il les réveilla en disant:

– Levez-vous et partons d’ici. Voici, l’heure est venue, le fils de l’homme est livré aux pécheurs et sa trahison est proche.

Tandis qu’il parlait, Judas vint avec des gens, relevant du chef des cohanim et des anciens, qui portaient des épées et des lanternes. Alors Jésus leur demanda :

– Qui cherchez-vous ?

Judas vint vers lui, il l’embrassa en disant :

– Rabbi.

Il leur faisait ainsi signe. Et quand ils virent ce signe, ils vinrent pour saisir Jésus et lui dirent :

– Es-tu Jésus de Nazareth ?

– Je suis celui que vous cherchez, leur répondit-il.

Mais un de ceux qui étaient avec lui tira son épée et frappa l’esclave du grand cohen et lui coupa l’oreille.

– Arrête, dit Jésus, ne boirais-je pas la coupe qui m’est donnée. Êtes-vous sortis comme pour un voleur, leur dit-il. avec des épées et des bâtons… Jour après jour j’ai enseigné ouvertement dans le Temple et vous n’avez pas mis la main sur moi. C’est ici votre heure et vos ténèbres.

Jugé par Conseil des cohanim

Ses disciples l’abandonnèrent tous et s’enfuirent. Ils amenèrent Jésus au grand cohen, et tous les chefs cohanim et les anciens et les scribes étaient là. Cephas le suivait à distance et vint à l’intérieur de la cour du grand cohen. Une servant dit à Cephas :

– N’es-tu pas un disciple du naziréen ?

– Je ne le suis pas, dit-il en la regardant.

Et il s’assit avec ceux qui étaient là et se réchauffer lui-même devant le feu tandis que le chef cohanim questionnait Jésus sur son enseignement et ses travaux. Jésus lui dit :

– Ne m’avez-vous pas entendu enseigner dans le Temple ? Demandez à ceux qui ont entendu mon enseignement. Demandez à veux qui ont été guéris.

Ils apportèrent de faux témoins contre lui qui témoignèrent qu’il avait dit, ‘Détruisez ce Temple et en trois jours je le relèverais’. Le grand cohen demanda à Jésus :

– N’entends-tu pas ce qu’ils témoignent contre toi, vas-tu leur répondre ?

Mais Jésus resta silencieux. Le grand cohen lui demanda :

– Dis-nous ouvertement, es-tu le messie de Dieu ?

– Tu as dis qui je suis, répondit Jésus, et vous verrez le fils de l’homme assis à la main droite de la Puissance, venir sur les nués du ciel.

Quand ils entendirent cela, un des gardes le frappa. Et le grand cohen dit:

– Vous avez entendu ce blasphème. Avons-nous encore besoin de témoin, quel est votre jugement ?

Et ils le condamnèrent de mériter la mort. À l’extérieur, dans la cour, un homme vint près du feu, vers Cephas, et lui dit:

– Tu étais aussi avec cet homme Jésus.

Mais Cephas le nia. Et après un moment, un serviteur passa et dit :

– Sûrement que tu étais avec lui, car tu es un galiléen.

– Je ne connais pas ce Jésus, jura Cephas.

Cephas vit que c’était la dernière veille de la nuit, et aussitôt le coq chanta. Alors il se souvient de ce que Jésus lui avait dit. Il sortit de la cour et pleura.

25.

Le lendemain matin, le chef des cohanim et les scribes se levèrent et ils prirent Jésus pour le remettre au procureur Pontius Pilate. Quand Pilate sortit du prétoire, après qu’il écouta les charges que les anciens du peuple apportaient contre Jésus, il lui demanda :

– N’as-tu aucune réponse à faire contre leurs accusations ?

Et comme Jésus restait là sans rien dire, Pilate dit :

– Que dis-tu, es-tu le roi des juifs ?

– Tu as dit qui je suis, répondit Jésus.

À cela le chef des cohanim et les scribes furent grandement outragés, mais Pilate leva la main et le questionna encore. Mais Jésus ne voulut rien dire de plus, alors Pilate fut étonné, mais ils dirent:

– Ne vois-tu pas, n’est-il pas coupable devant toi et devant César ?

– Je ne trouve rien en cet homme pour mériter la mort. Aussi je vais le châtier et le relâcher, répondit Pilate.

C’était une habitude pour Pilate de relâcher à Pesah un prisonnier du peuple juif de leur choix. Et parmi les rebelles en prison, était un meurtrier nommé Barabbas. Pilate amena Jésus devant la foule et il leur dit :

– Qui voudriez-vous que je vous relâche, Jésus Barabbas ou Jésus the naziréen ?

La foule, incitée par le chef des cohanim, cria :

– Donne-nous Barabbas.

– Ne voulez-vous pas votre roi, le naziréen ? Pilate dit.

– César est notre roi, donne-nous Barabbas, crièrent-ils.

– Et Jésus le naziréen alors, dit Pilate ?

– Crucifie-le, crièrent-ils.

– Pourquoi, quel mal vous a fait cet homme, leur dit Pilate.

– Crucifie-le, crucifie-le, crièrent-ils tous très fort.

À présent Pilate eut grande crainte qu’il y ait une émeute à la fête, aussi il fit ce que la foule demanda et remis Jésus à ses soldats pour être fouetté. Ils le prirent et le fouettèrent après l’avoir dévêtu. Ensuite, ils le détachèrent du pilier et l’habillèrent d’une longue robe rouge et pressèrent sur sa tête une couronne d’épines tressées avant de l’asseoir sur un siège, les yeux bandés, en lui frappant les joues avec un bâton ; tirant sa barbe et crachant sur lui, en disant :

– Prophétise roi des juifs, qui t’a frappé…

Crucifixion

Quand ils eurent terminés, ils lui remirent ses vêtements. Alors Pilate ordonna aux soldats que Jésus soit emmené et crucifié. Jésus porta sa croix. Mais comme ils se dépêchaient de l’emmener à travers les rues, il trébucha et tomba. Ils lui rappelèrent la croix et le frappèrent ; une juive qui était en ville pour Pesah, du nom de Bérénice, eut pitié de lui et essuya son visage avec un tissu. Jésus la bénit et reprit sa croix.

Alors ils l’amenaient aux portes de la ville, et arrivèrent à une colline appelé Golgotha, c’est-à-dire lieu du crâne. Ils lui offrirent du vinaigre de fiel dans un bol mais il ne voulut pas boire. Là les soldats prirent un marteau et le clouèrent sur la croix, ainsi qu’il est écrit : Ils ont percé mes mains et pieds. (Psaumes 22.12)

Ne t’éloigne pas de moi quand la détresse est proche, quand personne ne vient à mon secours. De nombreux taureaux sont autour de moi, des taureaux de Basan m’environnent, ils ouvrent leurs bouches contre moi pour déchirer et rugir comme le lion. Je me déverse comme de l’eau et tous mes os sont disjonctés ; mon coeur est comme de la cire qui se mélange au centre de mes entrailles. Ma force se dessèche comme un vase d’argile et ma langue se colle à mon palais et tu me réduis à la poussière de la mort. Des chiens m’environnent, l’assemblée des méchants m’ont enfermé, ils ont percé mes mains et mes pieds. Je pourrais compter tous mes os. Ils regardent et me fixent, ils partagent mes vêtements entre eux et tirent ma tunique au sort. Mais ne sois pas loin de moi ô Iehvah, ô ma force, hâte-toi de m’aider. Mon bien-aimé, délivre mon âme de l’épée, du pouvoir des chiens. Sauve-moi de la bouche du lion, des cornes du buffle, car tu m’as entendu. (http://www.qbible.com/hebrew-old-testament/psalms/22.html)

Ils l’élevèrent en haut, ainsi qu’il est écrit : Proclamez aux nations que Iehvah règne par le bois. (Psaumes 96.10). Ils le crucifièrent entre deux criminels, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche, c’était la 3e heure. Quand ils l’eurent crucifié, les soldats jetèrent les dés pour diviser son vêtement entre eux, ainsi qu’il est écrit : Ils ont divisés mes vêtements entre eux, ils ont tiré au sort ma tunique. (Psaumes 22.18). L’inscription au-dessus de lui disait ’Jésus le naziréen, roi des juifs’. On passait devant lui en se moquant et agitant leur tête, disant:

– Descends de la croix toi qui voulait détruire le Temple et le reconstruire en trois jours. Si tu es le messie de Dieu, descends de la croix que nous croyions.

Il ne dit rien. Et les deux criminels crucifiés avec lui l’insultaient aussi. À la 6e heure, le soleil s’obscurcit et de grandes ténèbres tombèrent sur la contrée jusqu’à la 9e heure.

Beaucoup allaient et venaient avec des lampes et trébuchaient dans les ténèbres. À la 9e heure, Jésus s’écria:

– Elahi, Elahi, lema sabachthani… (Psaumes 22.1)

C’est-à-dire, mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avoir abandonné. Quelqu’un courut et monta une éponge d’eau sur un javelot, mais ils dirent :

– Attends, il appelle pour Éliah. Voyons voir si Éliah viendra le délivrer.

– Père, je rends gloire due à ton Nom, dit Jésus. (Psaumes 29.2)

Quand il eut dit cela, il baissa sa tête et rendit l’âme. Aussitôt le voile du Temple se déchira en deux de haut en bas, et le seuil du Temple fut ébranlé, ainsi qu’il est écrit : Je vis Iehvah debout sur l’autel et il dit : Frappe les linteaux jusqu’à ce que les seuils s’ébranlent. (Amos 9.1). Le centurion qui vit comment Jésus mourut lorsqu’il se tenait là, dit :

– Vraiment cet homme était le fils de Dieu.

C’était maintenant la veille de shabat, et ils vinrent prendre Jésus de la croix. Un soldat enfonça son pic dans le côté de Jésus, ainsi qu’il est écrit : Ils regarderons vers celui qu’ils ont percé. (Zacharie 12.10) Puis ils retirèrent les clous dès que des pinces furent apportées. Près de là se tenaient sa mère, Marie de Magdala, Salomé, Jacob et Joan fils de Zébédé et leur mère Marie. Marie sa mère pleura sur le corps de Jésus. Il faisait tonnerre et la pluie se déversa sur eux.

Joseph d’Arimathie, un juif qui était du conseil, et qui espérait la venue du Royaume de Dieu, avait parlé pour Jésus devant le chef des cohanim et les scribes. Il se rendit chez Pilate pour réclamer le corps de Jésus. Quand Pilate apprit que Jésus était déjà mort, il ordonna que le corps lui soit donné. Joseph fit prendre le corps et l’enveloppa dans un linceul de lin, qu’il déposa dans son propre tombeau, qui était creusé dans le roc et n’avait jamais servi, ainsi qu’il est écrit : Ils ont fait son tombeau avec les méchants et avec les riches à sa mort. (Ésaïe 53.9). Les femmes virent où le corps avait été étendu, et une grande pierre fut roulée à l’entrée du tombeau ; ils partirent car c’était la veille de shabat et à l’ouest le soleil était en train de se coucher.

26.

Résurrection

Très tôt le premier jour de la semaine, Marie de Magdala et les autres femmes allèrent au tombeau avec les épices pour l’embaumer. Au lever du soleil, alors qu’elles s’y rendaient, elles se dirent l’une et l’autre :

– Qui déplacera la pierre ?

Car il y avait une grande pierre à l’entrée du tombeau. Mais quand elles arrivèrent, elles trouvèrent la pierre placée en arrière. Elles se demandèrent ce que cela signifiait, et en entrant dans le tombeau, elles furent dans l’étonnement de ne pas trouver le corps. Elles virent un homme habillé d’un blanc éblouissant et se cachèrent le visage parce qu’elles furent effrayées. Il leur dit :

– N’ayez crainte. Pourquoi cherchez-vous le crucifié Jésus parmi les morts ? Il a été ressuscité des morts, il n’est pas ici. Regardez voir où ils l’ont déposé. Mais allez dire à Cephas et ses disciples que le fils de l’homme est allé devant vous en Galilée.

Elles s’enfuirent du tombeau avec crainte, et un tremblement les avaient saisies. Elles ne dirent rien à personne, trop abasourdies par ce qu’elles avaient vu. Quand Marie revint vers les disciples et leur dit ce qu’elle avait vu, Cephas détourna son visage en ne voulant pas la croire. Et quand il lui fit face, il se mit à lui parler d’une voix forte et Marie pleura. Thadé lui dit :

– Cephas, la colère est toujours avec toi, et maintenant je te vois confronter une femme. Si le seigneur l’a appelé pour être un témoin digne, qui es-tu pour la rejeter, car le seigneur en vérité l’a aimée.

Après cela, Cephas se leva et se rendit au tombeau ; il se pencha pour regarder dedans et vit les linges de lins étendus et se demanda ce qui était arrivé. Alors Cephas partit en Galilée, et avec lui son frère André, les fils de Zébédé, Nathanael fils de Talmai et Philippe. Ils voyagèrent en toute hâte et arrivèrent après trois jours à la mer de Galilée, et se reposèrent car la nuit tombait. Très tôt, alors que le soleil venait de se lever, Cephas sortit le bateau pour pêcher sur le lac, et lorsqu’ils jetèrent le filet, Cephas vit Jésus debout sur le rivage, et Jésus dit :

– Avez-vous du poisson ?

Cephas, sachant que c’était lui, jeta son vêtement et plongea du bateau pour atteindre le rivage à la nage. Les autres le suivirent par bateau. Quand il fut sur le rivage, Cephas se rendit compte que Jésus avait allumé un feu. Alors ils amenèrent du poisson, il rendit grâce et ils mangèrent avec lui. Alors qu’ils mangeaient, Jésus dit à Cephas :

– Cephas, m’aimes-tu ?

Shimon Cephas fut troublé dans son coeur. Il dit :

– Seigneur, tu sais comme je t’aime.

Et Cephas pleura. Jésus tendit la main vers lui et dit :

– Cephas, Cephas, je t’ai placé comme un berger sur mon troupeau. Va vers tes frères qui sont à Jérusalem, et vers tous les choisis d’Israel, leur porter témoignage que le fils de l’homme est ressuscité des morts, et voici, le jour est proche.

Ils se levèrent donc et retournèrent à Jérusalem. À Jérusalem, Jacob le frère du seigneur jeûnait, il était sur ses genoux, continuellement en prière ; il s’endeuillait parce qu’ayant juré qu’il ne mangerait aucun pain jusqu’à ce qu’il ait vu la venue du Royaume de Dieu. Tandis qu’il priait, Jésus vint et lui apparut en disant :

– Apporte-moi une miche de pain.

Il fut abasourdi et trembla, mais il apporta le pain, que Jésus prit et bénit, puis il le donna à Jacob et lui dit :

– Mon frère, mange ton pain, car le fils de l’homme s’est relevé de ceux qui dorment.

La même semaine, deux d’entre eux allaient dans la campagne, et alors qu’ils marchaient ensemble, Jésus vint marcher et parler avec eux. Ils ne le reconnurent pas. Pendant qu’ils se parlaient, il leur découvrit toutes les paroles dans Moses et les prophètes concernant la souffrance et l’exaltation du messie de Dieu. Puis quand ils arrivèrent près de l’auberge, alors qu’il s’éloignait, ils l’implorèrent de rester pour la nuit. Et soudainement leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent, étant grandement dans la crainte. Après qu’il se soit séparé d’eux, il dirent :

– Voici, nos coeurs n’étaient-ils pas brûlants quand il nous parlait sur la route ?

Ils retournèrent à Jérusalem le jour suivant pour parler aux autres disciples, mais ils considérèrent cela comme une fable inutile, jusqu’à ce que Cephas revienne de Galilée pour portée témoignage du seigneur ressuscité.

Le premier jour de la semaine suivante, Jésus vint vers les onze alors qu’ils étaient ensemble à table. Ils furent troublés et effarouchés. Il leur montra ses mains et ses pieds.

– N’ayez crainte, dit-il. Voici, touchez-moi et voyez si je suis un fantôme.

Saint Esprit

Ils s’émerveillèrent, et s’émerveillant ils furent heureux en lui. Il s’assit à table et rompit le pain avec eux. Et Jésus leur dit :

– Je vous donne ma grâce comme je l’ai de mon Père au ciel. Le jour vient bientôt que le Saint Esprit vous conduira d’est en ouest comme avant une tempête pour annoncer la repentance en Israel, en Syrie, et le monde entier. Sortez porter témoignage aux nations et baptisez en mon nom, que les choisis soient arrachés des épreuves et sauvés.

– Seigneur, lui dirent-ils, Lord, cette génération impie n’est-elle pas soumise à l’autorité de satan ? Rétablis ton royaume maintenant.

Annoncez l’évangile

Mais il les réprouva et dit:

– Voici, toutes les écritures concernant le fils de l’homme seront accomplies. Tenez-vous en seulement à annoncer, et de nombreux signes et des merveilles viendront sceller votre témoignage.

Et alors qu’ils s’émerveillaient, il partit sous leurs yeux.

Au moment propice, après qu’il fut ressuscité des morts, Jésus Christ dit aux disciples qui étaient réuni ensemble avec lui :

– Il m’a été donné depuis les anciens jours de détenir la domination sur toutes choses, et de faire intercession de votre part. Aussi veillez et annoncez l’évangile, car je prie sincèrement que vous trouviez ; car beaucoup sont appelés mais peu sont choisis.
Je vous dis, la paix soit avec vous car le Royaume de Dieu est proche.

Et le seigneur Jésus fut élevé à la main droite de la Puissance, ainsi qu’il est écrit : Tu es un sacrificateur cohen d’après l’ordre de Melchisédec. (Psaumes 110.4). Et aussi : Seigneur de Sion, tu serviras comme berger avec une verge de fer. (Psaumes 2.6-9). Jusqu’à l’accomplissement, au temps fixé, le seigneur Jésus viendra des nuées du ciel, amen.


Aleph à Tav : Thrésor de l’histoire des langues de cest univers - p.134-135, Duret 1619
Aleph à Daleth : Préparation évangélique p.122 (Livre 11, chap.6), d’Eusèbe Pamphile de Césarée [Eusebius of Caesarea: Praeparatio Evangelica] trad. (grec) Séguier Saint-Brisson 1846